Auparfum

L’œillet : lost in carnation

par Jeanne Doré, le 20 octobre 2015

Auparfum vous fait visiter les coulisses de la parfumerie ! Matières premières naturelles ou synthétiques, accords ou familles olfactives, explorez les aspects botaniques, historiques, littéraires, artistiques et bien sûr olfactifs, de ce qui compose vos parfums.

Après la tubéreuse, découvrez une fleur riche en histoire, en symboles et... en parfums : l’œillet.

Dianthus multiplus

Derrière le nom vernaculaire œillet se cache le genre Dianthus, plante vivace aux pétales généralement dentés de la famille des Caryophyllaceae, qui se décline en quelque 300 espèces, principalement originaires d’Europe et d’Asie.

Les plus connus sont : l’œillet des fleuristes ou œillet giroflée (Dianthus caryophyllus) le plus répandu, l’œillet Mignardise (Dianthus plumarius) particulièrement parfumé, l’œillet de poète (Dianthus barbatus) dont les fleurs sont regroupées en bouquet, l’œillet de Chine (Dianthus sinensis) aux pétales frangés et bicolores, mais inodores, ou encore l’œillet d’Inde (Tagetes patula) qui est un faux ami, ce dernier appartenant en réalité au genre Tagète, dans la famille des Astéracées.

Planche botanique Dianthus (via flickr Paul K)

D’après la légende ovidienne, l’oeillet serait né d’un caprice de Diane qui, dans un accès de mauvaise humeur, aurait arraché les yeux d’un jeune berger. Après avoir été jetés au sol, ils auraient germé et donné ainsi naissance à l’œillet. Œil et œillet sont ainsi reliés.

Une fleur divine et charnelle

Déjà utilisé dans la Grèce antique pour couronner les athlètes et les mariées, l’œillet se répand en Europe où il est apporté par les invasions de l’Empire Romain, et devient vite une fleur ornementale appréciée, en raison de sa bonne conservation une fois coupée.
Son utilisation pour en faire des couronnes et des guirlandes donna le mot corona en italien, qui aurait été transformé en coronation, pour donner le nom anglais carnation. A moins que cela ne provienne du latin caro, carnis qui signifie la chair, en raison de la couleur de la fleur originale…

L’étymologie du mot dianthus ne fait elle cependant aucun doute : elle provient du grec Dios anthos, latinisé en Dianthus, fleur de Dieu.
Carnation fait aussi écho à l’incarnation du Christ, et l’œillet rouge, par sa couleur et sa forme de petit clou, évoque aussi la Passion, la couronne d’épines et le sang du Christ versé sur la croix.

L’œillet est donc définitivement une fleur pieuse, une fleur christique hautement symbolique et largement représentée dans la religion chrétienne tout au long de l’histoire.

L’œillet, fleur de l’Art

La vierge aux oeillets, Raphaël, 1506-1507

L’œillet est une fleur particulièrement présente dans la peinture, notamment dans les Annonciations et les représentations de Vierges à l’enfant, dès le Moyen-Âge.
La Madone à la victoire de Mantegna représente l’enfant divin tenant deux œillets rouges à la main, symboles de sa double nature, divine et humaine, et annonçant le sang de sa crucifixion. On le retrouve également dans la Vierge à l’enfant de Raphaël, dans celle de Dürer, ou encore dans la Madone à l’œillet de Vinci.

A la Renaissance, on retrouve l’œillet dans d’innombrables portraits d’hommes et de femmes, notamment dans l’art flamand (Hans Holbein le jeune aimait particulièrement représenter cette fleur). Il est alors symbole d’amour, d’engagement (œillet rouge), ou de fidélité et de pureté (œillet blanc), comme par exemple dans les portraits de couples du peintre allemand Barthel Bruyn, qui affectionnait particulièrement les œillets.

Dans le Portrait de Saskia avec une fleur, réalisé par Rembrandt en 1641, l’œillet rouge tenu par l’épouse du peintre symbolise l’amour et la fidélité au-delà de la mort de la jeune femme, qui, déjà malade, succomba à la tuberculose l’année suivante.

Cette symbolique d’amour éternel se retrouve d’ailleurs dans l’utilisation très courante des œillets pour fleurir les tombes des disparus.

Par ailleurs, l’œillet apparaît fréquemment dans les vanités aux côté d’un crâne, comme le symbole d’une nature périssable qui rappelle la finitude de l’existence.
Ainsi que dans de nombreuses natures mortes, comme par exemple au XVIIe siècle, dans la Nature morte à l’échiquier de Lubin Baugin, dite aussi des cinq sens, dans lequel le bouquet d’œillet symbolise l’odorat.

Nature morte à l’échiquier, Lubin Baugin, 1631

On peut également citer, fin XIXe, le joli bouquet d’Œillets et clématite dans un vase de cristal, que Manet réalisa à la fin de sa vie. Ou encore Pavots et Œillets de Poète, d’Odilon Redon, en 1906.

L’œillet des poètes

Une fleur dont une des espèces se nomme « œillet de poètes » et que l’on dit symboliser l’admiration, a forcément été une source d’inspiration pour les écrivains.

Mlle de Scudéry, femme de lettres du XVIIe, est l’auteur de ces vers, écrits après avoir rendu visite au Prince de Condé à la prison de Vincennes, et l’avoir vu arroser les œillets qu’il cultivait :

En voyant ces oeillets qu’un illustre guerrier
Arrose d’une main qui gagna des batailles,
Souviens-toi qu’Apollon a bâti des murailles,
Et ne t’étonne pas que Mars soit jardinier.

Plus récemment, on peut citer le poème de Louise de Vilmorin, L’oeil et l’oeillet, datant de 1954 :

L’œillet grenat et l’oeillet mauve
Dans la chambre des jours heureux
De leur parfum font une alcôve
Pour mon amour dont l’œil est bleu.

L’œillet grenat et l’oeillet rose
À l’heure où le baiser se prend
Parfument la main que je pose
Sur mon amour dont l’œil est grand.

Si de mon amour l’œil est triste
L’œillet mauve et l’œillet grenat
En leur parfum qui tant insiste

Raniment l’heure qui sonna
Et le geste qui vient se rendre
À mon amour dont l’œil est tendre.

L’œillet, insigne politique et social

Porter un œillet à la boutonnière, suivant sa couleur, peut avoir des significations très différentes… Si l’œillet rouge, sous l’influence du Général Boulanger, est devenu le symbole du parti révolutionnaire et du mouvement ouvrier, arboré lors la fête du travail depuis le 1er mai 1890, l’œillet blanc (la couleur de la monarchie) est un signe distinctif royaliste, traditionaliste et conservateur.
L’Œillet Blanc était d’ailleurs le nom d’un cercle très sélect de royalistes mondains fondé par André Becq de Fouquières au début des années 1890.
L’œillet bleu (coloré au bleu de méthylène) est quant à lui lié à d’Edouard Drumont, journaliste nationaliste et fondateur de la ligue nationale antisémite de France en 1889.
Enfin, l’œillet vert, porté par Oscar Wilde et son cercle, aurait été une façon subtile d’annoncer son homosexualité…

Au Portugal, l’œillet a été porté en signe distinctif par les militaires qui renversèrent en 1974 la dictature salazariste en place, pour construire un régime démocratique, lors du coup d’état qui porte le nom de Révolution des œillets.

L’œillet est également un objet de superstition : au XIXe siècle, dans les théâtres, les actrices dont le contrat était renouvelé se voyaient offrir généralement un bouquet de roses par le directeur. Celles qui au contraire, été renvoyées, recevaient un bouquet d’œillets, moins onéreux…
Par extension, il est donc convenu de ne jamais offrir d’œillets, aussi beaux soient-ils, aux artistes !

Pavots et Œillets de Poète, d’Odilon Redon, 1906

Maintenant, parlons parfum...

S’il existe bel et bien une absolue d’œillet d’Egypte, à l’odeur épicée, vanillée, plus proche du narcisse, elle est rarement utilisée par les parfumeurs, qui depuis longtemps, recréent la note œillet à l’aide d’autres matières, naturelles et synthétiques.

Au début du XXe siècle, les industriels de la chimie avaient l’habitude de commercialiser ce qu’on appelait alors des “bases”, c’est-à-dire des assemblages de différentes matières, naturelles et synthétiques, des mini-parfums en quelque sorte, afin de proposer à leurs clients parfumeurs des accords tout faits qu’ils pouvaient utiliser comme des matières premières dans leurs propres formules.
Une des premières bases à connaître un grand succès fut la Dianthine, créée en 1902 par le chimiste suisse Philippe Chuit, de la maison Chuit & Naef, qui deviendra par la suite Firmenich. Cette base reproduisait l’odeur d’un œillet épicé et fut utilisée en grande quantité dans de nombreux parfums au début du XXe siècle, comme L’Origan de Coty en 1905, qui en aurait contenu près de 20%, et qui influença la création de L’Heure Bleue par Jacques Guerlain en 1912.

Le parfum de l’œillet naturel se compose majoritairement d’eugénol, qui est également le principal constituant du clou de girofle, ce qui explique le profil épicé de la fleur, et sa similarité avec l’épice.
Quand on veut recréer un parfum d’œillet, on utilise donc traditionnellement l’eugénol en grande quantité, en y rajoutant généralement des notes baumées, comme de l’alcool cinnamique, et pour la partie florale, du salicylate de benzyle, ou de l’ylang-ylang naturel, de la rose, de l’héliotropine, voire une pointe d’iris pour le côté poudré, et de la vanille pour la rondeur...

Un peu de législation s’impose

Mais tout ceci serait trop simple si l’utilisation de l’eugénol n’avait pas été fortement restreinte depuis quelques années par l’IFRA (organisme en charge de contrôler et de réguler l’utilisation des matières premières dans les produits parfumés), pour cause de risque de sensibilisation cutanée chez les personnes allergiques. Il est donc aujourd’hui limité à 0,5% dans la catégorie des eaux de toilette (mais pour info, dans les dentifrices, c’est 4,3% !)
Par ailleurs, l’iso-eugénol, et le methyl-eugénol, deux autres molécules dérivées de l’eugénol, et également contenues dans l’œillet, sont elles limitées à 0,02%.

Les parfumeurs qui souhaitent aujourd’hui composer un accord œillet utilisent donc désormais un substitut : le methyl-diantilis, une molécule olfactivement plus proche de l’iso-eugénol, c’est à dire à l’odeur légèrement plus fumée, brûlée et vanillée, moins girofle que l’eugénol, mais, elle, autorisée sans limite.

Les parfumeurs peuvent donc jouer aujourd’hui avec cette matière pour composer de nouveaux œillets, en l’habillant de différentes notes pour en faire ressortir les différentes facettes, florales, épicées, poudrées, etc...
Mais vous pouvez en revanche imaginer les difficultés rencontrées pour reformuler à l’identique les anciennes formules contenant parfois des grandes quantités d’eugénol, dans lesquelles sa diminution et sa substitution par une matière sensiblement différente a parfois demandé des réajustements olfactifs colossaux, voire impossibles à accomplir...

Entre engouement et désuétude

A travers le prisme de ces considérations sociologiques, de mode et de législation, on comprend un peu mieux le passé chaotique de l’œillet à travers l’histoire de la parfumerie, passant de l’engouement hystérique au désintérêt le plus total, pour enfin, connaître un come-back.

On devine ainsi aisément qu’un grand nombre de parfums à l’œillet qui avaient abondamment fleuri en pleine Belle époque en France et à l’époque édouardienne en Angleterre, ont disparu car en grande partie tombés en désuétude, et pas aidés non plus par les restrictions récentes sur l’eugénol : Malmaison, chez Floris, d’abord délisté, a été “rénové” en 2013 sous l’appellation Malmaison Encore. L’Œillet Bleu (ou Blue Carnation) de Roger & Gallet lancé en 1905, relancé en 1937, a finalement disparu dans les années 1970, il ne reste guère chez cette marque que leur joli savon Œillet Mignardise, qui vaut le détour.
C’est à cette époque également que la maison Oriza Legrand lança Royal Œillet et Œillet Louis XV.
Comme précédemment mentionné, si L’Origan a lui aussi fini par disparaître, son contemporain Après l’Ondée, et son descendant L’Heure Bleue, constituent aujourd’hui deux des rares et beaux témoins de cette époque.

L’œillet connaît ensuite un essor entre les deux guerres, et constituera la signature de parfums importants du XXe siècle, bouquets floraux ou accords orientaux, notamment chez Caron, Ernest Daltroff ayant une affinité particulière pour cet accord (et la base Dianthine) : une belle apparition dans Le Tabac Blond en 1919, le premier rôle dans Bellodgia en 1927, une présence remarquée dans En Avion en 1932, et enfin dans Poivre en 1954.
Chez Patou, l’œillet apparaît dans Adieu Sagesse, en 1925 et Chaldée en 1927, et chez Dana, dans le sulfureux “parfum de puta” Tabu, créé en 1932 par Jean Carles.

Mais c’est à la fin de la deuxième guerre qu’apparaît ce qui restera sans doute comme une des plus belles créations olfactives jamais créée autour de l’œillet : L’Air du Temps de Nina Ricci, composé par Francis Fabron. Ce parfum a bien sûr profondément souffert des restrictions de l’IFRA, mais s’il a perdu tout ce qui faisait le “piquant” épicé propre à l’œillet, il reste néanmoins un joli bouquet floral, et il a par ailleurs eu une influence certaine sur quelques parfums marquants des décennies suivantes : on retrouve un peu de son empreinte dans Fidji, Opium, Eternity...

Et puis c’est le calme plat, dans les années 1990, l’œillet a un arrière-goût de poussière, et lorsqu’il fait quelques rares apparitions dans les années 2000, c’est dans ce que l’on pourrait appeler des lancements anecdotiques et confidentiels : un Œillet Sauvage chez L’Artisan Parfumeur (délisté puis relancé en 2014, désormais plus lys qu’œillet), Carnation dans la série Red de Comme des Garçons, et Dianthus chez Etro.

Dans toutes les modes, il y a toujours un retour

Il faudra attendre les début des années 2010 pour voir resurgir, alors qu’on ne s’y attendait plus, l’ère de l’œillet 2.0, avec Vitriol d’Œillet de Serge Lutens et L’Heure Convoitée chez Cartier en 2011, les ré-éditions de Royal Œillet et Œillet Louis XV d’Oriza Legrand, celle de L’Œillet Sauvage chez L’Artisan Parfumeur, puis Œillet Bengale chez Aedes de Venusta et enfin l’Infusion d’Œillet de Prada.

Vénéré par les amoureux de parfums, même à ses heures les moins populaires, l’œillet semble jouir à nouveau d’une aura favorable, incarnant une parfumerie teintée de nostalgie vintage, d’une certaine audace créative et d’une fantaisie délicieusement décalée… Ce retour en grâce n’est sans doute pas non plus étranger à la richesse de symboles, mythes et histoires en lien avec cette fleur, qui n’a décidément pas dit son dernier mot.

Et vous, quels sont vos œillets préférés en parfumerie ?

Image : Carnation, Beatrix Potter, 1904

  • Royal Œillet - Oriza L. Legrand

    Créé originellement en 1900 et ressuscité en 2014, cet œillet semble faire le grand écart entre héritage et créativité, avec ses notes florales épicées caractéristiques entrecoupées d’éclairs orangés aldéhydés, propres et grinçants.

    Lire la critique


  • Bellodgia, Caron

    L’œillet mythique de Caron, ayant inspiré l’Air du Temps. Une fragrance au charme suranné, qui se démarque par un aspect vert et râpeux, presque crayeux, avant de s’attendrir dans les baumes et les muscs. Difficile à porter, mais vaut le détour.


  • Poivre, Caron

    Le contrepied de Bellodgia. Un œillet fou, explosif, original en diable, le plus épicé de tous. Porté par une overdose de clou de girofle, il s’apaise au contact du géranium et des notes moussues et terreuses. Unique en son genre.


  • Eternity, Calvin Klein

    Eternity vole à L’Air du Temps l’empreinte crémeuse et cosmétique de la note œillet, habillé de rose, de muguet, et d’un fond boisé ambré.
    Entre les floraux sages des années 80 (Paris) et ceux des années 90 (Trésor, Pleasures), Eternity est déjà considéré comme un classique, alors que sa construction et son style sont résolument modernes et indémodables.

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  • L’Air du Temps, Nina Ricci

    Un des plus beaux hommages à l’œillet, ici accompagné d’ylang-ylang, lui aussi épicé, sur un lit de fleurs à la douceur crémeuse et cosmétique, et un fond boisé délicat.
    Immortalisé par Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux : "Vous portez quelques fois l’Air du Temps" mais pas aujourd’hui..."

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  • Œillet Sauvage, L’Artisan Parfumeur

    Une interprétation moderne, bucolique, qui nous offre une fleur tendre, solaire et crémeuse. Un œillet en couleurs pastel.


  • Vitriol d’œillet, Serge Lutens

    Un œillet qui joue à cache cache, derrière du poivre noir et des bois secs, entre une rose douillette et une violette poudrée, mais qui laisse finalement révéler sa personnalité de dandy franc-tireur. Difficile à cerner, mais agréable à fréquenter.

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  • Œillet Bengale, Aedes de Venustas

    Un œillet explosif et culotté, saturé d’épices pimentées, évolue dans un chœur chaviré de roses, entre verdeur naturelle et crémeux cosmétique.

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  • Infusion d’Œillet, Prada

    Un œillet retravaillé, revisité, vif et dense, à la fois rétro et à la beauté neuve. Les matières, modernes et claires, ciselées, parviennent à un effet suranné, une illusion olfactive qui, à aucun moment, ne bascule dans le nostalgique.

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  • Pavots et Œillets de Poète, d’Odilon Redon, 1906


  • Planche botanique Dianthus (via flickr Paul K)


  • Nature morte à l’échiquier, Lubin Baugin, 1631


  • La vierge aux oeillets, Raphaël, 1506-1507


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Galate

par Galate, le 25 février 2018 à 15:43

L’œillet que je préfère est dans le savon Roger et Gallet Œillet mignardise, bien que la fragrance soit composée d’iris et de rose. Cette référence va disparaître du catalogue ainsi que tous les parfums des boîtes voyage si j’ai bien compris ma pharmacienne. Dommage, il était merveilleusement désuet et très attachant.

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simba

par simba, le 6 janvier 2018 à 14:47

Billet doux de Fragonard , que je porte aujourd’hui, est une douceur fleurie et poudrée. L’oeuillet reste longtemps présent, son côté épicé laissant assez rapidement la place à son aspect velouté.
Mais mon meilleur oeuillet reste l’Oeuillet Louis XV, d’Oriza Legrand, une splendeur épicée et baumée à la fois.

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Salammbô

par Salammbô, le 19 mai 2016 à 16:46

C’est avec un grand intérêt que j’ai dévoré votre dossier. A quand la suite ? :)

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sikkim

par sikkim, le 27 octobre 2015 à 15:47

Longtemps j’avais porté "Quand Vient l’Eté" jusqu’à ce que ce beau parfum réédité par Guerlain ne soit retiré à nouveau.

Même en plein été, ce bel œillet poudré était, non seulement portable, mais intriguant tant il ne ressemblait à rien d’attendu.

sikkim

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S9

par S9, le 27 octobre 2015 à 07:29

Je réagis bien tard mais je me devais de lire cet article en entier et je n’avais pas pris le temps de le faire : bravo Jeanne pour cette recherche sur cette fleur qu’on qualifie souvent de "grand-mère" (tout comme les géraniums) et qui a tant apporté à la parfumerie.
Bravo pour ce travail de documentation qui montre, une fois de plus, qu’auparfum est décidément le meilleur site consacré aux fragrances, rédigé par des passionnés (rédacteurs et intervenants) qui apportent leurs connaissances mais qui délivrent aussi leur expérience sentimentale, culturellle et intellectuelle.
Je porte peu de parfums avec une note d’oeillet prononcée ; le seul que j’affectionne particulièrement parmi ceux cités dans cet article est Fidji (ancienne version) qui est splendide.

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Patrice

par Patrice, le 26 octobre 2015 à 20:15

Bel article Jeanne.
Bien fourni est intéressant, avec plein d’anecdotes.
Cependant, pour moi l’absolue d’oeillet ne sent pas le narcisse. Il sent l’olive et la gousse de vanille. C’est pas très beau à vrai dire. Et franchement pas très intéressant à utiliser. Rien ne vaut une belle reco d’oeillet frais ! ;)

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missmuffin

par missmuffin, le 22 octobre 2015 à 11:22

L’odeur de l’oeillet restera toujours pour moi liée à l’idée de conquête.
Je portais Fidji lors de mes années d’Université, alors que j’étais une jeune femme en quête de savoirs, d’expériences et d’indépendance.
Le temps passant, je suis resté fidèle à cette petite fleur, notamment grâce à Oeillet Bengale et à mon chouchou : Oeillet Louis XV d’Oriza L.Legrand, qui sait se faire tour à tour poudré et piquant.

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Milena

par Milena, le 21 octobre 2015 à 22:13

Merci de cet article très intéressant !
Par hasard, je suis en train de tester L´Oeillet Sauvage de L´Artisan : c´est l´oeillet frais, juste cueilli, qui devient de plus en plus poudré… et au final il se transforme en Baiser volé de Cartier !
Mon oeillet préféré (mais malheureusement hors de mon budget) reste Oeillet Benghale.

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par Patrice, le 26 octobre 2015 à 20:11

C’est plutôt Baiser Volé qui s’inspire pas mal de Œillet Sauvage.
J’aime bien œillet sauvage. Le bel œillet en soliflore, naturel et au joues roses et poudrées.
Celui d’Aedes est une tuerie. Un œillet qui s’inscrit parfaitement dans la parfumerie du XXIème siècle. Reprise d’un thème classique, qui a vieilli au nez des néophytes, mais explosé à grands coups de matières modernes. J’aime cette vision des fleurs que l’on étire à l’infini pour en faire des monstres olfactifs. L’œillet s’y prête particulièrement bien mais n’est pas si traité.

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PoisonFlower

par PoisonFlower, le 20 octobre 2015 à 23:48

A défaut de dire quelque chose d’intéressant sur l’œillet, je voudrais féliciter Jeanne pour le dossier bien sûr et aussi pour le titre : "lost in carnation", c’est trop bien trouvé, j’adore ! ^^

D’ailleurs, le titre, c’est un peu ce qu’il y avait de mieux dans le film de Sofia Coppola (auquel tu rends indirectement hommage), non ? Je suis mauvaise langue, mais j’avais trouvé ça chi*nt. Heureusement, elle s’est ensuite rattrapée avec Marie Antoinette, Somewhere et The bling ring...

Désolé pour le HS... :-P

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par Jeanne Doré, le 21 octobre 2015 à 10:39

Merci PoisonFlower,
je n’ai aucun mérite pour le titre, je l’ai lu quelque part lors de mes nombreuses recherches sur le sujet et il m’avait bien plu (mais où, je ne me souviens pas ?...)
Les discussions sur le cinéma sont toujours les bienvenues, tu le sais bien, tant qu’elles ne monopolisent pas le reste :)

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Jicky

par Jicky, le 20 octobre 2015 à 23:12

Superbe dossier !

En œillet moderne, j’avais aimé le Carnation de Comme des Garçons qui a pour défaut d’être trop monolithique et pas assez construit, mais qui propose une vision assez sympathique. Mais pour moi, un bel œillet moderne, c’est avec L’Heure Convoitée de Cartier qu’on peut le trouver. Tout l’aspect œillet poudré est très rétro, mais il y a de nombreux effets modernes qui déstabilisent vraiment mais complexifient le propos de manière très intéressante.

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par Jeanne Doré, le 20 octobre 2015 à 23:25

Merci Jicky !
Il a mis du temps à arriver, mais oui, il est enfin là !
Je n’ai pas eu le temps de rédiger des critiques du Comme des Garçons et du Cartier, mais oui, je les ai sentis et ils sont tous deux très intéressants, car justement arrivés un peu entre deux vagues, et ont su proposer un point de vue original et personnel sur l’oeillet.

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