Cuir de Russie
Chanel - Les Exclusifs de Chanel
Les Classiques
- Marque : Chanel
- Année : 1927
- Créé par : Ernest Beaux
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Chic - Classique
Le Sacre de l’hiver
par Yohan Cervi, le 26 juin 2013
Certains parfums agissent sur vous comme des bombes à retardement. Vous les connaissez par cœur, depuis longtemps, mais sans vraiment les aimer, puis un jour, sans raison apparente, ils vous explosent au visage et deviennent des coups de cœur violents et addictifs. Ce fut mon cas pour Cuir de Russie.
Créé au cœur des années 1920, dans un Paris devenue terre de refuge pour les russes blancs ayant fui la révolution et dont aimait s’entourer Gabrielle Chanel, Cuir de Russie demeure une merveille de finesse et d’équilibre. Son nom provient du traitement spécial du cuir au goudron de bouleau qui garantit à la matière une longévité exceptionnelle et une odeur caractéristique. Très populaire au 19ème siècle, ce cuir parfumé est une référence olfactive bien identifiable et connue de la société française. Zola le mentionne même dans Nana : "Toutes les boutiques lui étaient connues, il en retrouvait les odeurs, dans l’air chargé de gaz, des senteurs rudes de cuir de Russie, des parfums de vanille montant du sous-sol d’un chocolatier, des haleines de musc soufflées par les portes ouvertes des parfumeurs". En parfumerie, il deviendra un genre en soi et plusieurs maisons, telles que Guerlain ou Roger & Gallet, en auront un à leur catalogue.
Dans la classification de la Société Française des Parfumeurs, la famille cuir est un peu à part et ses représentants sont peu nombreux. Cuir de Russie ne ressemble d’ailleurs à aucun des grands cuirs traditionnels. Le patriarche de la famille, Le Tabac Blond de Caron (version vintage de 1919), lascif et décadent, est bien plus ambré avec un cœur dominé par l’œillet, le Cuir de Lancôme de 1937 est austère et sent la vieille église, sa réédition de 2007 est douce et héliotropée. Scandal de Lanvin (1933) est un cuir fumé et gras où l’iris, la mousse de chêne et le castoréum ressortent admirablement. Il y a aussi Bandit de Robert Piguet (version originale de 1944), animal et sale, qui sent la fumée de cigarette, le goudron et la vieille croute. Quant à Doblis d’Hermès (1955), il s’agit d’un cuir floral crémeux, souple et confortable.
Cuir de Russie de Chanel sublime l’odeur des bottes des soldats russes imperméabilisées au goudron de bouleau et les bouffées de tabac blond, que les femmes des années 20 commencent à fumer. Il évoque des visions fantasmées d’un Saint-Pétersbourg impérial, au crépuscule de sa gloire, symbole d’un monde disparu, des longs voyages, de Moscou à Vladivostok, des grandes forêts sibériennes glaciales et enneigées et des aurores boréales embrasant un ciel immense quelque part aux environs du cercle polaire. Il nous raconte aussi les amours de la couturière et du Grand Duc Dimitri Pavlovitch de Russie, cousin du dernier Tsar Nicolas II et assassin du Staretz Raspoutine. Enfin, je l’imagine à merveille dans les années 30 sur Marlene ou Greta Garbo, dont les beautés froides et nordiques demeurent à jamais fascinantes et énigmatiques. Cuir de Russie serait-il l’incarnation olfactive de cette âme russe si particulière tant décrite par Tolstoï et Pouchkine ? Pas vraiment, car il nous entraine également dans l’exubérance des mondanités parisiennes des années folles et possède ce je-ne-sais-quoi de très français. En somme, un parfum entre deux mondes, qui souffle le chaud et le froid.
Tel un voyage entre Paris et Moscou, Cuir de Russie prend son envol sur une tête très hespéridée, fusante et acidulée où les aldéhydes, pleins d’élan, propulsent le parfum avec une note fusante et orangée, vers un cœur jasminé et irisé très Chanel. Ce cœur floral ourlé de rose et d’ylang crémeux est rond, généreux, baumé, lumineux même, et contraste fortement avec ce qui va suivre. Les premières minutes passent et des notes cuirées, goudronnées et boisées percutent ce mur floral, pour finalement parvenir à s’imposer. C’est le moment que je préfère, lorsque Cuir de Russie s’abandonne à la dureté du bouleau et à l’animalité un peu grasse et acide du castoréum avant de planer dans les notes enveloppantes, douces et sèches du tabac blond. Le parfum s’épanouit et meurt sur cette note obsédante de bois qui brûle et se consume, à la fois opulente et évanescente comme une volute que j’imagine tournoyer dans les airs glacés d’une forêt aux confins de Iekaterinbourg. J’ai eu l’occasion de sentir chez Chanel* l’essence de Bouleau d’Albanie qui entre dans la composition du parfum. Sa puissance et sa beauté brute sans concession, m’ont, je l’avoue, fait monter les larmes aux yeux. Les amateurs à la recherche du cuir ultime peuvent être déçu ou frustré par Cuir de Russie qui est un travail autour du genre façon Chanel, donc maitrisé, et dont la parenté avec le Chanel N°5 est assez évidente. C’est ce qui fait selon moi toute sa beauté et sa singularité.
Cuir de Russie marque donc sa dualité dans sa construction où s’opposent ces notes moelleuses et confortables et ces accords boisés, cuirés, secs et fumés. L’ensemble est paradoxalement magistralement fondu et l’exécution d’une finesse qui impose le respect. L’eau de toilette est très belle, l’extrait, plus gras, fumé et animalisé, est somptueux. Contrairement à certains grands classiques, Cuir de Russie ne traine pas de mélancolie lancinante. Non. Ferme et sévère, il impose un certain maintien et une élégance un peu stricte, et ne manquera pas de vous rappeler à l’ordre, au garde à vous, en cas de laisser aller. "En avant, marche !"
*Les matières premières peuvent être découvertes sur demande à l’espace Chanel du 1er étage des Galeries Lafayette Haussmann où l’accueil est toujours aussi excellent.
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par ERIC, le 23 juillet 2013 à 23:06
Bonsoir à tous,
De passage à Paris et motivé par vos commentaires élogieux quant à l’accueil de l’espace Chanel au 1er étage des Galeries Lafayette Boulevard Haussmann, le provincial que je suis est donc allé tester le dit endroit. Je confirme et applaudis des deux mains : sourires, disponibilité et gentillesse de Karine qui m’a fait découvrir sur un fil historique le 22, Coromandel, Bois des îles, Sycomore, Cuir de Russie. Je suis reparti avec des échantillons pour tester sur peau tranquillement au fin fond de ma montagne. Je voulais souligner absolument et à chaud la réussite de ce contact initial avec la maison Chanel.
Bonnes vacances et très cordialement
ERic
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par Vol de Nuit, le 24 juillet 2013 à 20:28
Oh la la ! Je suis jalouse !
Il faut absolument que j’aille a Paris sentir ces merveilles. Surtout Cuir de Russie.
Bonne soiree !
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par ERIC, le 24 juillet 2013 à 20:48
Bonsoir Vol de nuit,
Hé oui, je me la joue un peu !!! Non, vraiment, dans la chaleur de 17h, parmi la foule des russes et des asiatiques, 15 minutes de calme et de bonheur...
A bientôt
Eric
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par Jicky, le 24 juillet 2013 à 21:49
Karine <3
Bravo Éric, j’espère que vos escapades parisiennes se passent bien. Vous avez très bien fait, cet espace est très réussi et les Chanel Exclusifs valent le détour !
(je vous conseille aussi d’aller dire bonjour à notre Josiane nationale de chez Cartier aux Galeries, qui vous fera découvrir les heures de parfum ! ==> dites que vous venez de ma part ;) )
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par ERIC, le 24 juillet 2013 à 22:33
Bonsoir Jicky,
Merci de la lettre d’introduction auprès de Josiane, ahahah...Il me reste à tester Tubéreuse criminelle chez Lutens pour la comparer avec Carnal Flower et Do Son et passer rue du Faubourg St Honoré pour l’Arbre et l’Ether d’Olivia.
Ah, j’oubliais : ai testé Invictus aussi. RAS, tout a été dit dans le plus profond de notre désespoir. J’ai découvert Ambre de Carthage d’Isabey chez Jovoy... j’aime bien moi.
Merci encore. Très cordialement.
Eric
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par ERIC, le 24 juillet 2013 à 22:58
Et j’oubliais également l’accueil exemplaire chez Jovoy d’un monsieur et d’une dame dont je n’ai pas souvenir du nom. Là encore, gentillesse, échantillons et disponibilité. Il faut souligner quand les gens sont sympas...
Par contre, par contre, le nouveau look des flacons et du décorum général d’AG tout à coté de Jovoy m’a laissé un peu dubitatif. C’est épuré, standardisé, graphique. Tout le monde s’est déjà exprimé je crois sur ce changement il y a quelques mois. Pour l’avoir rencontré début juillet dans ma parfumerie Rosita à la frontière et vérifié dans la boutique prés de la Concorde hier, je me prononce défavorablement. Du coup je ne regrette pas d’avoir acheté fin juin en solde un second flacon de Ninfeo mio et un autre de Sables version ancienne. Mais tant que ces jus ne changent pas...
Cordialement
Eric
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par ERIC, le 24 juillet 2013 à 23:00
non, pas Concorde, mais Vendôme...suis un provincial moi, qui se perd dans le métro et a toujours un plan à la main. Quelle honte !
par Vol de Nuit, le 24 juillet 2013 à 23:26
Je me demande si les GL Haussmann vendent par correspondance sur internet... Je vais prospecter. Parce que Cartier et ses heures ainsi que Cuir de Russie me tentent !
Moi qui aime les parfums vintages, ce Cuir de Russie (et Coromandel) c’est l’ame et la vie de Gabrielle Chanel
par Oud à l’Amour, le 4 juillet 2013 à 11:19
Spassiba bolchoÏ pour ce très bel article Nouiorkovitch ! (humm voilà du russe en phonétique très approximatif...)
Superbe description de Cuir de Russie qui donne aussi envie de se replonger dans ses cousins que tu évoques : Tabac blond, Scandal et surtout Bandit, que j’ai du coup très envie de ressentir !
Il est vrai que l’on est projeté dans la Russie FANTASMEE, qui plus est, une Russie fantasmée des années 20. C’est émouvant pour moi d’essayer de me replonger dans les souvenirs d’un beau voyage à Moscou et Saint-Petersbourg fait il y a quelques années, avec ta description en écho, difficile de retrouver aujourd’hui dans ces villes des traces de cet univers que tu évoques si bien. Peut-être dans les appartements surchargés, tendus de tapisseries épaisses des babouchkas, ou dans la vision des petites dachas lorsqu’on traverse la campagne dans ces vieux trains qui sentent le bois et les champignons que les Russes ramènent par kilos de leur week-end.
par Lanou, le 3 juillet 2013 à 22:49
Je le trouve aussi magnifique, ce Cuir de Russie, avec une virilité à se faire pâmer les femmes (et les hommes, ça arrive) les plus récalcitrantes. Las, la tenue doit se faire bien courte sur ma peau (et je suis un obsédé de la tenue, genre "vous me sentez ou pas ?" aux collègues...), et je suis assez embêté qu’une telle qualité ne se double pas de la tenue d’un Coromandel, qui lui, est si finement ciselé et si joliment dé-cortiqué.
Quatre étoiles quand même, Newyorker semblant savoir lever l’admiration du pauvre lecteur que je suis à apprécier une prose si éloquente et m’obliger presque à envisager un nouvel achat de 200 ml presqu’inconsidéré.
Aïe ;)
par Jicky, le 2 juillet 2013 à 18:53
Un très bel article pour ce grand parfum Newyorker !
Cuir de Russie n’est pas le plus évident des Exclusifs, ça reste un des plus beaux selon moi. L’eau de toilette est un des plus beaux contrastes olfactifs de la parfumerie entre le blanc étincelant des aldéhydes et du jasmin en tête et le noir luisant du cuir en fond.
On y retrouve la simple complexité des Chanel période Beaux, typique du 5, du 22 ou de Bois des Iles. Cependant, il semblerait que ce Cuir de Russie ait moins influencé la parfumerie que les autres. Mais c’est bizarre, je refuse de me dire ça parce que je me dit que c’est pas possible. Comme tu le dis très bien "Cuir de Russie ne ressemble d’ailleurs à aucun des grands cuirs traditionnels". C’est étrange, j’aimerais vraiment voir dans quel mesure ce Cuir de Russie a néanmoins marqué toute la parfumerie. Je pense que la réponse ne se situe en réalité pas dans le spectre des cuirs, mais plutôt dans le spectre des floraux... (il faudra qu’on réfléchisse là dessus ! Mais par exemple, beaucoup font rejoindre Une Fleur de Cassie du côté des floraux des années 30... mais je suis sûr que Cuir de Russie n’est pas totalement innocent dans cette affaire)
Bref, Cuir de Russie est un chef d’oeuvre, un bijou d’évidence, de subtilité et d’élégance. Un grand cuir comme la parfumerie le mérite. Il est pour moi, loin, très loin devant les cuirs-qui-tâchent à la Tabac Blond and co, ainsi que devant tous les cuirs contemporains pas toujours formulés dans de la dentelle ;)
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par Newyorker, le 2 juillet 2013 à 23:44
Merci beaucoup mon cher Jicky !
Je pense aussi que Cuir de Russie est un des exclusifs les moins abordables...Et un des plus beaux et des plus originaux. Un parfum construit sur une dualité et qui est pourtant hyper cohérent et fondu...Un chef d’œuvre d’exécution.
Je pense que si Cuir de Russie a moins influencé la parfumerie que le n°5, c’est parce qu’il en est lui même une sorte de déclinaison, de variation. Pour les liens de fliations, il faudrait en effet chercher du côté des grands floraux, mais plus dans l’exécution et la construction que dans le rendu et l’odeur, donc les parfums construits sur une opposition entre notes fleuries et notes raides, boisées et animalisées. Dans la parfumerie contemporaine, avec un rendu évidemment différent, Cuir pleine fleur ?
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par Newyorker, le 2 juillet 2013 à 23:46
Ah ben oui, THE Treizième Heure !!! Dans le top 10 de mon Panthéon parfumé.
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par Jicky, le 2 juillet 2013 à 23:52
Après Iris Silver Mist bien évidemment
*retire le cran de sécurité du revolver pointé contre la tempe de newyorker*
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par Newyorker, le 2 juillet 2013 à 23:54
Après le Tabac Blond bien sûr ! Et Pan !
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par Jicky, le 2 juillet 2013 à 23:56
Oui tu as raison, il faut mettre le tabac blond après. Bien après. Biiiien biiien après.
(comment ça je comprends que ce que je veux ?)
par Jicky, le 2 juillet 2013 à 23:50
Je pense que si Cuir Pleine Fleur se serait appelé "Bouquet de Nuit" ou une quelconque autre mièvrerie du genre, il ne serait même pas abordé là...
La Treizième Heure (voire L’Heure Mystérieuse) joue - selon moi - exactement dans le même ordre d’idée de contraste. Disons que la Treize est dans le registre cuiré, la Mystérieuse plus dans l’opposition noir/blanc, l’évolution d’un bouquet en notes boisées résineuses.
Mais ça reste un domaine très pointu, une larme dans un océan (mon dieu... la métaphore la plus POURRIE depuis mon dernier accouchement). Après, je ne dirais pas que Cuir de Russie serait une déclinaison du 5. Il est pleinement dans la patte Chanel sous Beaux, au même titre que Bois des Iles, le 22 and co.
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par Newyorker, le 3 juillet 2013 à 00:02
Oui c’est plutôt ça, il ne s’agit pas d’une déclinaison, mais il est dans la veine des créations Beaux/Chanel qui commence avec N°5...
Pour Cuir pleine fleur j’ai pas capté. Tu ne vois aucun lien ?
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par Jicky, le 3 juillet 2013 à 00:06
Bah bof quoi. (cela dit le parfum est très joli, il a une note chèvrefeuille inégalée). Mais je pense qu’on est hyyyyyper influencés par le nom. (mais je note je note : à-re-tes-ter)
par Vol de Nuit, le 30 juin 2013 à 12:22
Magnifique article Newyorker !
Cela fait rever...
Alors, j’ecris car j’ai senti Cuir Mauresque (j’adooooore !) Je me cherche un vrai cuir. Mais avec des notes florales poudrees (sur moi Cuir Mauresque detient ces notes la).
N’etant pas Parisienne je n’ai pas eu l’occasion de sentir Cuir de Russie et j’aimerais bien avoir vos avis concernant leurs differences. Points communs.
Je suis aussi tentee par Cuir Beluga.
Les parfums que j’aime sont toujours poudres, a base de fleurs tels Jonquille narcisse, le galbanum (First, Vol de Nuit, Chamade, etc). J’aime le vetiver.
Dans les parfums anciens "vintage" que j’ai pu sentir avant reformulation,(ils ne sont pas tous des cuirs) il y a : Narcisse noir de Caron, Tabac Blonc (vintage) En Avion. J’aime aussi "nocturnes" de Caron même s’il n’est pas tres ancien.
Merci de votre aide. J’aime les notes poudrees de l’heure bleue et Shalimar par exemple (pour vous situer les notes que j’aimerais voir s’epanouir dans un parfum "cuir" : iris, jasmin, jonquilles. Santal etc .
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par Newyorker, le 2 juillet 2013 à 23:28
Bonsoir Vol de Nuit,
Merci beaucoup !!!
Alors les points communs entre Cuir de Russie et Cuir Mauresque...Je n’en vois aucun. Ce dernier est très ambré et épicé. Il faudrait plutôt le comparer au Tabac Blond, car la parenté est frappante, qu’il s’agisse de la version originale ou de l’actuelle. De quand datait le En Avion que vous avez senti ? Et Le Narcisse Noir et le Tabac Blond ? Ça m’intéresse. Le Narcisse Noir d’origine (avant les années 2000) était une fleur d’oranger sombre et opulente posée sur un fond ultra animalisé de civette et de musc, l’actuel est une fleur d’oranger un peu plus sucrée, salit pas un fond de santal.En Avion vintage met aussi en avant la fleur d’oranger, mais moins animalisée que dans Le Narcisse Noir, avec des notes sèches et boisées. L’actuel est gras et un peu lourd mais porté par Opium, il était très beau.
Si vous recherchez un parfum qui allie narcisse et notes cuirées, je ne peux que vous conseiller La Treizième Heure de Cartier.
J’ai du mal avec Cuir Beluga (je cherche encore le cuir...) qui est pour moi une grosse vanille héliotropée écœurante et lourde, un best of de tout ce que je n’aime pas dans les Guerlain exclusifs.
Si vous voulez un cuir plutôt daim, doux, fleuri et poudré, pourquoi ne pas essayer Kelly Calèche d’Hermès. Dans un autre genre, avec de belles notes fleuries, allez voir du côté de Cuir Fétiche de Maitre Parfumeur et Gantier (d’ailleurs chroniqué par Jle sur auparfum).
Bonne soirée !
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par Jicky, le 2 juillet 2013 à 23:39
Ah bah en voilà un descendant de Cuir de Russie ! Parfait m’sieur Newyorker ! Merci !
===> La Treizième Heure !
(en plus c’est sooo Mathilde)
par Vol de Nuit, le 2 juillet 2013 à 23:44
Bonsoir !
Merci pour les conseils. J’ai senti ces parfums fin des années 80.
J’aime beaucoup les boises également. Je viens de decouvrir Chene et Cedre de Lutens, Borneo 1834. Les boises cuirs ou l’inverse me font craquer.
Fin des années 90 la maison Caron m’a envoye a nouveau des echantillons. La reformulation était surement déjà intervenue.
Cuir de Russie me fait tres envie. A l’age de 15 ans j’avais achete Sikkim de Lancome (1971 date de sortie). Cuir citronne. Il a ete helas reformule.
Je deviens un peu plus intrepide dans les sillages. Avant je me cantonnais aux floraux, chypres et orientaux. A present a l’approche de mon anniversaire j’ai envie de trouver et d’assumer un parfum "boise cuir".
N’etre pas parisienne me bloque un peu dans mes recherches
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par Newyorker, le 2 juillet 2013 à 23:53
Tiens, je viens de me replonger dans Sikkim, que je possède en extrait vintage.
C’est un super chypré fleuri cuiré, dans la veine d’Empreinte de Courrèges et Miss Balmain. Un magnifique coeur de rose, jasmin et narcisse avec des notes vertes rapeuses type galbanum sur un fond mousse de chêne et cuir IBQ à la Cabochard. Superbe.
Sinon, les Caron étaient encore intègres dans les années 90. Les grosses reformulations commencent en 1998, lors du rachat de la maison par le groupe Alès et la nomination de Richard Fraysse à la tête de la création.
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par Vol de Nuit, le 3 juillet 2013 à 08:38
Merci Newyorker et Jicky !
Quelle chance d’avoir Sikkim en extrait vintage ! (Yeux sortent de la tete et Langue se deroule jusque par terre ...) Aaaaaaarrrrrggghhhh !
par César, le 3 juillet 2013 à 10:00
Cuir Mauresque se rapproche beaucoup du mythique Knize Ten, ce dernier est plus fumé, moins sucré avec plus de patchouli et de notes chyprées.
C’est marrant que Knize Ten qui est considéré comme étant l’un des meilleurs cuirs jamais élaborés soit toujours dans l’ombre alors qu’il aurait nécessité plus d’intérêt car il est simplement..magnifique.
Cuir de Russie est aussi un cuir très élégant et raffiné à la CHANEL, cependant, le fond est un peu trop rétro et classique manquant peut être d’originalité à cause des notes foin et Tabac. Il reste néanmoins un beau cuir irisé et aldéhydé avec un départ très goudronné et addictif.
par henri123, le 29 juin 2013 à 18:16
Merci d’avoir rendu un bel hommage à un de mes parfums favoris.
En effet, un parfum imposant et pourtant en même temps confortable, et certainement, parmi les parfums dominés par une note cuirée, un des plus beaux actuellement disponibles (ah, qu’on nous refasse le Cabochard d’antan !). Comme d’autres ici je recommanderai l’extrait, qui me semble plus intéressant notamment parce qu’il développe dès les premières minutes une plus grande richesse et complexité ; on peut ajouter que le rapport durée d’usage du flacon/prix n’est pas du tout défavorable.
par L’Ombre dans l’Eau Chic, le 28 juin 2013 à 11:06
Bonjour Newyorker,
J’ai découvert ce parfum à la boutique de la rue Cambon. La vendeuse était très agréable,discrète et disponible. Je me suis totalement laissé guidé au sein de cette collection privée. Sycomore fut mon premier test mais je voulais changer d’univers sachant que je porte déjà Encre Noire.
Pour ma part, je trouve que ce parfum est parfait en hiver,le soir pour de "grandes occasions". Un seul pschitt sur le torse suffit pour sentir cette odeur de cuir si particulière . Je n’en mets jamais davantage car il a tendance à trop diffuser ses notes florales sur ma peau.
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par Newyorker, le 29 juin 2013 à 16:15
Bonsoir Ombre,
Oui, pour moi aussi Cuir de Russie n’est pas un parfum du quotidien, j’aime le porter lors de belles occasions, de soirées un peu mondaines ou de moments intimes mais pas pour aller acheter mes carottes au marché, c’est un parfum qui se mérite.
C’est bien si vous avez pu découvrir la gamme à la boutique mère de la rue Cambon.
Il y avait à la boutique de l’avenue Montaigne une vendeuse, Florence, qui connaissait ces parfums par cœur et qui était vraiment top, je ne sais pas si elle y est encore...
Connaissez vous sinon la boutique dédiée au maquillage et aux exclusifs qui a ouvert il y a quelques mois et qui se situe à l’angle de la rue Cambon et de la rue Saint Honoré ?
Enfin, si vous voulez vraiment approfondir les exclusifs, sentir les matières et vous laisser conter l’âme de ces parfums, l’espace Chanel du 1er étage des Galeries Lafayette me semble tout indiqué.
Cuir de Russie est très changeant sur moi en fonction de l’endroit où je l’applique, de la manière dont je le fais (vaporisation ou dépôt goutte par goutte). Parfois je me demande où est le cuir et parfois je sens le bois brulé à fond les ballons, Amusant. Connaissez vous l’extrait ?
Bonne journée !
par Vesper, le 27 juin 2013 à 19:37
Ah ! Je ne suis pas le seul à m’être laissé apprivoiser...
Le premier contact avec Cuir de Russie m’avait effectivement laissé quelque peu indifférent.
Il faut dire que j’en attendais beaucoup, c’est sans doute le premier parfum dont j’aie entendu parler (à l’âge de huit ans et par l’intermédiaire de Yoko Tsuno).
Et puis, l’évidence de sa beauté s’est imposée d’elle même. Le jeu entre cet iris délicat et ces notes cuirées m’a laissé démuni. Et quand il a fallu choisir un exclusif Chanel, mon choix était sans équivoque (nous étions en septembre et il pleuvait. Cet été, je vise plutôt Sycomore, même si il pleut toujours).
Hier, au moment de rentre les bilans et d’annoncer un certain nombre d’échec à mes étudiants, c’est vers lui que je suis retourné pour me donner la rigueur et le maintien que l’exercice imposait. En Cuir de Russie, on se sent délicat mais invulnérable.
Et pour l’anecdote, ce parfum m’a valu d’une collègue, un commentaire qui vaut son pesant de fèves tonka : "Ah ben quand même, ça t’arrive de mettre des parfums masculins !"
Elle était habituée à sentir le Daim Blond ou le Jeux de Peau, je n’ai pas eu le coeur de lui expliquer ce que je portais...
Ma résolution de 2014 sera de le tenter en extrait (le flacon de 200ml étant quand même très difficile à manipuler).
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par Newyorker, le 29 juin 2013 à 17:43
Bonjour Vesper,
Mon premier contact avec les parfums cuirés s’est fait grâce au Tabac Blond (vintage), quand j’étais encore ado, il y a une dizaine d’années. Un choc. Deux ou trois ans après j’ai découvert Cuir de Russie et bof, rien. Mais les goûts évoluent et s’affinent, et aujourd’hui il est devenu pour moi une évidence. Je le comprends, j’arrive à le lire, je perçois tout en lui, je l’ai dompté et apprivoisé.
Je vous comprends tout à fait lorsque vous expliquez que CDR vous aide à avoir un certain maintien et de la rigueur, je ressens la même chose, vraiment.
Les remarques des collègues ou de l’entourage, c’est toujours drôle. A l’aveugle, et surtout pour les grands classiques, les gens sont parfois bien incapables de dire si un parfum est féminin ou masculin. On m’a dit récemment que mon parfum était couillu...Je portais ce jour là Femme de Rochas vintage...
Cuir de Russie est à l’origine un parfum féminin, mais comme il fait aujourd’hui partie de la gamme des Exclusifs, il est vendu comme mixte. C’est à chacun de sexualiser (ou non) son parfum de toute manière.
Pour l’extrait...FONCEZ ! Il vaut vraiment le coup celui ci. Les notes grasses du castoréum sont amples, opulentes, le fond cuiré pyrogéné est plus imposant. Les notes florales étant moins présentes, je le préfère à l’EDT. C’est divin, il vous emmène très loin.
Excellent week-end !
par amalia, le 27 juin 2013 à 12:41
Une très belle description pour un très beau parfum. Je vais ressortir mon échantillon en espérant qu’il en reste quelques gouttes.
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par Newyorker, le 28 juin 2013 à 11:22
Bonjour Amalia,
Merci beaucoup, vraiment. :)
N’hésitez pas à nous donner vos impressions après avoir remis le nez dessus ! Ça m’intéresse.
Excellente journée à vous !
par ERIC, le 27 juin 2013 à 00:58
Quel beau texte en effet. Что красивый текст ! plutôt. Russophile et un peu russophone, j’ai été sensible au grand portrait de ce pays entre 19ème et 20ème siècle. Je n’ai jamais senti ce parfum, c’est prévu sur ma liste d’essai pour mon été parisien. Je comprends maintenant pourquoi Piver et Chanel ne sont pas entrés en guerre pour le même nom de leur parfum. Ce n’est pas le nom d’un parfum mais une note olfactive. Merci donc d’avoir éclairé ma lanterne sur ce point.
Très cordialement
Eric
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par folavril, le 27 juin 2013 à 04:25
C’est КАКОЙ красивый текст.
Vous avez ecrit "quoi beau texte".
(je suis russe)
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par ERIC, le 27 juin 2013 à 07:16
Honte sur moi !Merci de cette correction folavril ! Mes cours de russe sont trés loin mais j’aime beaucoup cette langue.
Eric
par Newyorker, le 28 juin 2013 à 11:17
Bonjour Eric,
Je vous remercie pour votre commentaire ! Si ce texte a pu vous toucher et vous donner envie d’aller découvrir ce parfum, alors c’est réussi :)
Je suis d’autant plus content que tout comme vous, je suis passionné par la Russie, sa culture, son histoire, son architecture, ses paysages, sa littérature...Quant à la maitrise de la langue, c’est une toute autre affaire :)
Le Cuir de Russie de Piver vendu actuellement n’a sans doute pas grand chose à voir avec l’original mais il cultive une note intéressante de cuir épicé et miellé et je l’aime beaucoup !
Très belle journée !
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