Années 2010 : le top 10 des parfums de la rédaction
par Alexis Toublanc, le 24 janvier 2020
Dix années sont passées. Le moment idéal pour une rétrospective des parfums qui ont le plus marqué la décennie, selon la rédaction d’Auparfum.
Le top 10 est un exercice populaire sur internet. Chaque revue culturelle offre désormais le sien, qu’il porte sur le cinéma, la littérature, la musique ou encore les séries. En ordonnant sur une année ou une décennie ce que l’on consomme en abondance, le top 10 finit par refléter la vision d’une personne ou d’une rédaction. Ce qui était à l’origine un acte d’organisation devient alors une tentative de donner du sens à une passion.
Les années 2010 ont été pour moi parmi les plus folles olfactivement. Si j’ai commencé à me servir de mon nez bien avant, c’est au cours de cette décennie que j’ai vraiment appris à sentir. Depuis mon inscription sur Auparfum en 2010, les discussions échangées avec chaque membre et les rédacteurs du site ont affûté mon sens critique. Chaque avis rédigé, chaque critique élaborée m’ont permis de mettre de l’ordre dans un capital olfactif dont je me sers désormais tous les jours dans le cadre d’une passion qui est devenue mon métier.
Dix années sont passées. Dix années pendant lesquelles probablement une vingtaine de milliers de parfums seraient sortis, si l’on suit le chiffre de 2000 nouveautés lancées chaque année. Après avoir interrogé et recueilli les votes de douze rédacteurs réguliers d’Auparfum et de la revue Nez, nous avons ainsi pu établir (selon une méthodologie complexe et rigoureuse, disponible sur demande) la liste des dix parfums que nous considérons comme les meilleurs des années 2010, à la fois dans le circuit grand public et celui dit de niche.
Et les gagnants sont....
Cartier et Hermès font forte impression, le premier avec cinq parfums nommés sur les deux catégories (La Panthère, Baiser volé, Déclaration d’un soir, L’Heure fougueuse et L’Heure perdue), le second en occupant les premières places de chaque top (Eau de narcisse bleu et Cuir d’ange). De manière générale, la politique du parfumeur maison ou du parfumeur unique semble séduire les membres du collectif puisqu’au-delà des marques ayant leur parfumeur en interne (Mathilde Laurent chez Cartier, en tête, Jean-Claude Ellena chez Hermès et Olivier Polge chez Chanel, pour N°5 L’eau et Misia), celles qui choisissent comme stratégie de travailler essentiellement avec un parfumeur se taillent des places de choix (Gucci avec Alberto Morillas pour Bloom et Mémoire d’une odeur ou Bottega Veneta pour le parfum féminin du même nom avec Michel Almairac, ces deux marques appartenant au groupe Coty).
Le parfumeur considéré comme un auteur était le concept d’origine de Frédéric Malle, dont deux des collaborations avec Dominique Ropion (Portrait of a Lady et Superstitious) ont marqué la décennie. Si l’éditeur appartient désormais au groupe Estée Lauder, les compositions des maisons de niche réellement indépendantes tiennent bon dans le top, notamment celles créées par leur fondateur (Parfum d’empire - présent deux fois avec Tabac tabou et Le Cri - et Vero Profumo pour Mito), ou en collaboration avec un parfumeur indépendant (Naomi Goodsir avec Isabelle Doyen pour Nuit de bakélite).
Bien que la liberté créative soit souvent relative car relevant plus d’un élément de communication que d’une réalité, elle est au cœur des deux tops des années 2010 que nous vous présentons. À l’heure où la plupart des lancements importants diluent leurs idées dans des cases à cocher pour séduire le plus grand nombre, on devine que les parfums qui nous ont marqués sont ceux qui découlent d’une vision forte. Celle d’un parfumeur (Michel Almairac, Marc-Antoine Corticchiato, Vero Kern...), d’un directeur artistique (Tom Ford, Alessandro Michele...) ou de la rencontre entre les deux (Naomi Goodsir et Isabelle Doyen, Frédéric Malle et Dominique Ropion...). L’industrie nous dira que c’est une stratégie qui ne rapporte pas forcément d’argent. Ce n’est pas tout à fait faux (certains parfums nommés sont presque en voie de discontinuation). Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus, plusieurs étant, dans leur registre, des succès non négligeables. Et à l’inverse, combien de lancements à la signature interchangeable ne seront pas restés plus de deux ans sur les linéaires ?
Nous souhaitons aux années 2020 des actes de création aussi libres et surprenants que ceux que les années 2010 nous ont offerts. Et si nos réponses se sont recoupées sans trop de difficultés, la conception d’un top 10 reste un exercice personnel. Nous vous invitons donc à vous prêter au jeu et à partager avec nous votre top 10 des parfums sortis entre début 2010 et fin 2019.
Les rédacteurs ayant participé aux votes :
Denyse Beaulieu, Sarah Bouasse, Yohan Cervi, Cécile Clouet, Olivier David, Samuel Douillet, Jeanne Doré, Juliette Faliu, Anne-Sophie Hojlo, Clément Paradis, Patrice Revillard et Alexis Toublanc.
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par jeuneparf, le 31 janvier 2020 à 15:47
Bonjour,
Serait-il possible d’avoir la méthodologie de vote comme vous le proposez ?
Merci
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par Jicky, le 6 février 2020 à 15:10
Bonjour jeuneparf,
Concernant la méthodologie, il a été demandé aux rédacteurs de classer de un à dix leurs dix parfums préférés sortis entre le 1er janvier 2010 et le 31 décembre 2019, sur les deux catégories (grand public et niche). C’était le seul critère discriminant. Certains se sont donné d’autres consignes pour eux (pas plus d’un parfum par marque/parfumeur par top par exemple), mais c’était l’affaire de chacun. Si un flanker était nommé, sauf s’il était vraiment différent de l’accord du parfum original, son vote était pris en compte pour le parfum original (le cas de figure s’est retrouvé une seule fois, avec un flanker de Gucci Bloom qui a donc été comptabilisé pour Bloom, avec l’accord du votant).
Le décompte des points était le suivant : première place = 10 pts, deuxième = 9 points... 10ème place = 1 point.
S’ajoutait à cela un critère de récurrence : un parfum gagnait 3 points par nomination. Ainsi, un parfum nommé par de nombreux membres mais pas particulièrement haut bénéficiait d’un bonus par rapport à un parfum peu nommé mais très haut à chaque fois.
Les dix parfums avec le plus de points figurent dans chaque tops 10 =)
N’hésitez si vous avez d’autres questions !
Alexis
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par Nez inexpert, le 7 février 2020 à 19:31
Le tout autour d’un souper dans un restau étoilé, offert par Hermès ... Je déconne, bien sûr.
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par Jicky, le 12 février 2020 à 09:24
Ah ah si vous saviez... une partie du boulot a consisté à faire des relances par mails, tapi au fond du lit à cause d’une belle petite montée de fièvre entre Noël et le jour de l’an.
par jeuneparf, le 11 février 2020 à 19:04
Merci pour les détails !
Je me demandais si cela avait été fait à l’aveugle ou non !
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par Jicky, le 12 février 2020 à 09:49
Avec plaisir !
Effectivement pas d’aveugle, ça a plutôt été une réflexion abstraite sur les années passées, sur les souvenirs des parfums sortis lors de la décennie et les coups de cœur. Donc avec les biais que cela peut impliquer et des oublis aussi... Mais le fait d’avoir de nombreux votants permettait de lisser l’ensemble. Et les commentaires de l’article de rendre hommages aux oubliés =)
par Farnesiano, le 29 janvier 2020 à 20:26
Excellent top 10... auquel j’ajouterais volontiers quelques flacons pour atteindre un top 20.
Par ordre chronologique :
Mon Parfum Chéri, Goutal (2011),
Violette Fumée, Mona di Orio (2013),
Chaldée, Patou (2013)
L’Eau de Merzhin, Anatole Lebreton (2014)
Rien Incense Intense, ELO(2014),
Deux Amours, Patou (2014)
Très Russe, Institut Très Bien (2017),
Belles Rives, La Parfumerie Moderne (2017)
L’Âme perdue, Le Galion (2018)
Acqua di Scandola, Parfum d’Empire (2019)
Et puis viennent Hyde, Bas de soie, New York Intense, Iris cendré, Akkad, Désarmant de La Parfumerie Moderne et en mainstream, l’émouvante Infusion d’œillet...
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par Farnesiano, le 29 janvier 2020 à 20:31
Oups, j’oublie mon parfum chéri entre tous : Odd Fellow bouquet d’Atinksons (2013) !
par kinou, le 28 janvier 2020 à 17:13
bonsoir sur quel site peut on commander vero profumo ?
lesquels sont mixtes ?
merci d’avance
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par modeste, le 28 janvier 2020 à 20:59
Bonsoir Kinou,
Il semblerait que les parfums de Vero Kern soient désormais très difficiles à trouver. Il y a un site étranger qui semble avoir quelques références mais je n’y ai jamais passé commande : maisondeparfum.at
Vous devriez appeler la boutique Marie-Antoinette qui a arrêté la marque mais qui a peut-être gardé quelques flacons.
Pour moi, tous les parfums sont mixtes. Je suis un homme et je porte Kiki eau de parfum (une belle lavande fruits exotiques), Naja (un beau tabac tilleul) et Mito en voile d’extrait (un parfum très vert dont je préfère l’eau de parfum). Rozy est une rose miellée vraiment jolie et Onda un parfum inclassable mais assez difficile à porter je trouve (plus facile en voile d’extrait).
J’espère que vous trouverez votre bonheur.
Amitiés.
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par Adina76, le 27 janvier 2020 à 07:48
Bonjour à tous,
Catégorie mainstream, j’aurais sans hésité donné la première place à la Panthère. Le reste du classement est vraiment affaire de goût, peu de parfums dans cette catégorie m’ont vraiment emballée. Côté créativité, on peut en effet s’étonner d’y voir L’Eau n°5, mais je reconnais que c’est un parfum que je porte avec bonheur été comme hiver. En revanche, côté niche, je regrette de ne pas y trouver ces trois chefs-d’œuvre que sont la Mélodie de l’amour de Dusita, la Seine amoureuse de Jean-Michel Duriez, l’Âme perdue de le Galion et les deux jus remarquables que sont Io non ho mani che mi accarezzino il volto de Filippo Sorcinelli et Mentha religiosa de Dear Rose. Auxquels j’ajouterais volontiers Nightingale de the Zoologist, bijou fleuri chypré que m’a fait découvrir Ana mais qui n’a hélas pas (encore ?) eu sa critique ici.
par Hymn, le 25 janvier 2020 à 13:51
J’aurais envie de dire, approximativement :
Mainstream (légèrement "élargi")
1. Tom Ford (ex-distribution en GS) - Sahara Noir (2013)
2. Hermès - Eau de Narcisse bleu (2013)
3. Comme des Garçons (prix < GS) - Black (2013)
4. Gucci - Mémoire d’une Odeur (2019)
5. Prada (distribution en GS) - Les Infusions Mimosa & Oeillet (2015-2016)
6. Cartier - Déclaration d’un Soir (2012)
7. Serge Lutens (distribution en GS) - La Couche du Diable (2019)
Niche
1. Vero Profumo - Onda Eau de Parfum (2010)
2. Cartier - L’Heure Fougueuse (2011)
3. Mona di Orio - Vanille (flacon "Les Nombres d’Or", 2011)
4. Aedes de Venustas - Iris Nazarena (2013)
5. Frédéric Malle - Superstitious (2016)
6. Mona di Orio - Vétyver (flacon "Les Nombres d’Or", 2011)
7. Naomi Goodsir - Nuit de Bakélite (2017)
8. Dusita - Oudh Infini (2016)
9. Ann Gerard - Cuir de Nacre (2012)
10. Andy Tauer - Une Rose de Kandahar (2013)
11. Mona di Orio - Eau Absolue (flacon "Les Nombres d’Or", 2013)
12. Iunx - Talc (2019)
13. Mona di Orio - Violette Fumée (flacon "Les Nombres d’Or", 2013)
(sachant que 7 + 13 = 20)
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par modeste, le 26 janvier 2020 à 15:24
Merci pour cette liste qui met à l’honneur Mona di Orio. C’est à partir de ces créations que j’ai découvert à quel point un parfum pouvait être merveilleux et une oeuvre d’art. Iris Nazarena est une merveille également. Il me fait penser à l’haleine d’un ami. Je ne sais pas si je donne envie de le sentir en disant ça mais c’est une création remarquable. Un iris chargé de vapeurs organiques mais qui se calme bien vite et termine sur des notes un peu trop proprettes à mon goût. Vous m’avez donné envie de redécouvrir ce Cuir de nacre qui m’avait beaucoup plu à l’époque de sa sortie. Et cette Rose de Kandahar mille fois oui, ses notes abricotées et son odeur de "peau" de poupée. Je me sens très ami avec cette liste.
par Farnesiano, le 25 janvier 2020 à 09:45
A vous tous, tout simplement BRAVO pour ce classement sans faille. Et merci !
par Chanel de Lanvin, le 25 janvier 2020 à 09:39
Eau de Narcisse Bleu,que j’ai découvert chez une amie mais .........fugace,tenue obsolète..ah bon et ma propre expérience avec Portrait of à Lady ....qui n’est plus que l’ombre de lui-même.....
Nous sommes d’accord ....ils nous ont marqués.
par Absinthe, le 24 janvier 2020 à 23:34
N°5 L’eau... non mais vraiment : L’Eau à 0 % de matière grasse ?
Ça se voit que je pleure ?
Sérieusement quoi... si ça avait été un lancement Rochas ou Lanvin, ferait-il partie du classement ?
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par Garance, le 25 janvier 2020 à 19:21
N°5 L’Eau... c’est pour moi également l’anomalie de ce classement. Aussi frêle que dispensable.
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par Garance, le 25 janvier 2020 à 19:25
Sinon la présence de Misia dans le classement "niche" me donne envie d’aller redonner sa chance à ce parfum : je l’avais trouvé bien exécuté, mais il n’éveillait vraiment aucune émotion en moi, alors que pourtant j’aime beaucoup cette catégorie des "parfums cosmétiques".
par monbazarunlimited, le 24 janvier 2020 à 21:37
Je suis très en phase sur le Mainstream (ce qui est logique car le choix "qualitatif" est moindre). Sur la Niche, la liste est belle, mais il en manque que j’aime vraiment beaucoup.
Et puisque les classements sont subjectifs, je me suis permis de faire mon propre top 10 :
Nuit de Bakelite (Naomi Goodsir),
Arabian Horse (Pierre Guillaume),
Traversée du Bosphore (Artisan Parfumeur),
Cologne Française (Céline)
Musc Tonkin (Parfum d’Empire)
Like This (État Libre d’Orange)
Rêve d’Ossian (Orizia L. Legrand)
Caftan (Yves Saint-Laurent)
Immortelle Corse (Parfum d’Empire)
Italian Leather (Memo)
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par Garance, le 26 janvier 2020 à 08:59
Immortelle corse ! J’ai eu un coup de coeur pour ce parfum magnifique, à la fois original et délicieux... Je trouve qu’il a vraiment sa place dans ce top 10 "niche".
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par monbazarunlimited, le 27 janvier 2020 à 01:43
C’est le "petit dernier" (avec Cologne Française de Céline) !
J’adore les trois dernières créations de Marc-Antoine Corticchiato, et peut-être même Acqua di Scandola avait-il sa place dans ce classement, mais c’est pour moi un parfum des beaux jours. Il est donc sorti trop tard pour en faire partie.
Immortelle Corse est vraiment une merveille, et Parfum d’Empire étant ma Maison préférée, logique que deux de ses créations soient dans mon Top 10.
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Petit commentaire sur l’Heure perdue : si l’exercice de style (tout-synthétique) vaut le coup de chapeau à la parfumeuse, c’est en fin de compte un parfum plutôt oubliable au sein de cette ligne riche en envoûtants chefs-d’œuvre (I, IV, etc).
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par Le Nez Bavard, le 26 février 2020 à 22:02
Bonjour Nez inexpert,
J’espère que vous me pardonnerez mon introduction mais commençons par dire ceci : je ne suis pas du tout d’accord.
Maintenant que c’est posé, je m’explique : L’Heure Perdue est probablement l’une des Heures les plus complexes de la gamme et assurément une formule très délicate dans sa mise au point par la parfumeuse. L’exercice de style, vous l’avez souligné, est intéressant en lui-même mais ne serait pas accompli si le parfum était oubliable, justement.
Notons d’abord que cette question de la formule 100% synthétique avait déjà été explorée par d’autres marques, Escentric Molecule pour ne citer qu’eux, mais on peut aussi penser à Aether. La première s’est contenté de faire de la dilution et aussi belle que puisse être une molécule, il s’agit bien ici d’un travail que l’on pourrait qualifier d’oubliable, probablement par qu’il n’y en a pas eu.
Peut-être que le sujet n’emporte pas l’adhésion en totalité : travailler autour de la vanille (vanilline ici donc) est discutable - c’est quand même la tarte à la crème de la parfumerie avec la rose et le jasmin- mais peut se comprendre vu la difficulté du message à faire passer : créer une émotion à partir de la synthèse, un domaine qui n’en fini pas d’être honni en parfumerie et ailleurs, parce qu’il ne serait pas vrai / pas juste / pas beau / le mal-incarné-signant-le-pacte-du-diable. J’en fais trop, pardonnez-moi, mais ça commence à faire un bail que je ne me suis pas exprimée ici :)
De ce que j’en ai vu, L’Heure Perdue supporte le test à l’aveugle : on ne peut pas affirmer avec certitude, lorsqu’on le sent pour la première fois, que ce parfum est 100% synthétique (et qu’on est pas parfumeur hein). Mais après tout, ce n’est pas le propos : l’idée était bien de montrer que l’on peut toucher, créer quelque chose de beau, quel que soit le matériel de départ. Pour moi, ce parfum rempli le contrat.
Ainsi, c’est peut-être le propos qui ne vous a pas touché. En revanche, sur les qualités techniques, L’Heure Perdue coche de nombreuses cases : il est très identifiable, malgré un sujet ultra-traité depuis la nuit des temps en parfumerie, on le convoque de tête en un claquement de doigts. Son sillage est atomique, la tenue excellente, en plus du fait que l’architecture est d’une précision chirurgicale. Si l’évolution a quelque chose d’assez organique, plutôt proche du sol et des basses que du jeyser et de la cymbale, c’est aussi une réelle esthétique d’ensemble qui dénote justement de cette "obligation" de l’ouverture montante-pétillante-lumineuse-en-blooming. Et contrairement à une grande partie de la production tous circuits confondus, il ne se casse pas lamentablement la gueule au bout de 2h.
Voilà, vous aurez compris que pour moi, L’Heure Perdue n’a rien d’oubliable ( ;-) ) et il semblerait que la Rédaction soit plutôt d’accord avec moi. Promis je n’ai pas mis 77 bulletins dans l’urne.
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par Nez inexpert, le 18 mars 2020 à 03:47
Calomnie et accablantes calembredaines. Qu’en 2020 on puisse encore me contredire sur le ouèbe m’atterre. Dois-je en venir aux invectives pour vous prouver mon bon droit ? Je suis le cyber-Sisyphe. Qu’on me plaigne, SVP. Qu’un Jérôme Bosch contemporain dépeigne mon supplice.
C’est intéressant (pour moi, au moins) que vous lui trouviez tant de sillage et de durée, parce qu’il me laissa l’impression contraire. Etes-vous sûre d’avoir senti le bon flacon ? Nan, pasque, avec leurs chiffres romains imprimés sur le verre, on peut se tromper si on regarde depuis le mauvais côté : vous avez peut-être flairé le IX par erreur. Il n’y a pas de IX dans la collection, dites-vous ? Si, mais c’était une série limitée sortie à peu près au moment où vous étiez dans la boutique Cartier à essayer la gamme.
En fin de compte, votre amère diatribe me donne, outre pitié, envie de le redécouvrir, ce chef-d’œuvre méconnu, mais il n’est pas aisé à trouver en boutique. Quand je vous dis que je suis un Caliméro moderne.
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