La Panthère

Bonsoir et bonne année à tous.
À la faveur des soldes, je me suis laissé tenter par La Panthère que j’ai maintes fois sentie sans vraiment craquer. Je la trouvais jolie, j’appréciais son côté à la fois vaporeux et intense, léger mais auréolé d’une réelle présence. Et là, 7 ans plus tard, je succombe. Quel sillage ! C’est en retrouvant le style élégant et la rose délicate de Déclaration d’un Soir que je me suis décidé. Pour l’eau de toilette, l’edp me convainquant moins. Quant au Parfum, il restait trop cher.
Je commence ainsi l’année, terriblement troublé, dans un halo étrange, tour à tour argenté, rose et gris perle. Comme c’est beau... et tout à fait portable par un homme, comme bon nombre de chypres féminins (Mitsouko, Coriandre, Eau du Soir, Bandit, Chypre Charnel, Paloma, Aromatic E., Carré Blanc de Guy Delforge, Ysatis, etc.)
P-S. aux Belges : Profitez des soldes car la marque ne distribuera plus qu’en boutique Cartier, boulevard de Waterloo et sur le site, apparemment plus aucune trace de Déclaration d’un Soir.

Je l’avais acheté sur un coup de tête (la beauté du flacon a dû y être pour quelque chose) mais peu porté car un je ne sais quoi chez lui me semblait hautain et me tenait à distance. Jusqu’à ce matin où la fraîcheur automnale m’a donné envie de quelque chose de plus présent que mes parfums estivaux. Une révélation ! Une parenté avec Magie Noire et Diva, alliée à la souplesse et à la douceur d’un velours de cuir. Heureuse de glisser mon nez dans le cou de ce bel animal ! Il est tenace, en plus.

Moelleux, réconfortant, je l’aime beaucoup ! Senti a même la peau, je lui trouve une ressemblance avec deux autres parfums qui me sont chers, le Narciso en effet (sans doute pour le gardénia), mais aussi Bottega Veneta, pour ses facettes cuivrées si souples et douces.

Il a une sacrée diffusion et un sillage monstre, c’est tant mieux en ces temps masqués. J’ai l’impression que sur moi ce sont principalement les fruits que l’on remarque au porté et dans les mouvements des cheveux. Des fruits mûrs, presque confits, agréables oui mais parfois à la limite du gourmand. Comme l’impression de porter deux parfums à la fois (ou d’avoir étalé de la confiture sur le col de ma veste en cuir, c’est selon).

Sur touche, par contre, il m’avait carrément rebutée, et je vous rejoins sur cette impression presque fécale. Sur papier uniquement, heureusement pour mon nez.

J’ai eu un coup de cœur pour l’eau de toilette de La Panthère. Je l’ai acheté immédiatement. L’odeur ressemble au cube blanc de Narcisco.

La panthère ressemble à un hybride entre Tocade et un autre parfum que j’ai oublié.

Avec les parfums de Mathilde Laurent, j’avoue aussi me sentir fréquemment mis à l’écart.

Je vois le côté intelligent du parfum, mais je reste souvent sur ma faim côté plaisir, côté cerveau reptilien. Du coup je n’adhère pas, je n’y trouve pas l’effet d’immersion recherchée. Et par conséquent je ne porte pas le parfum même si j’ai le flacon.

Tout ce qui me plait dans La panthère appartient en fait déjà à Tocade :
 ce sirupeux qui tire vers la rose,
 un accord gardénia abstrait jasminé qui utilise un peu d’huile essentielle de feuille de magnolia chinois,
 et cette vanille irisée
La version actuelle de Tocade est plus classique (plus d’iris), moins tonitruante et jouissive que l’originale, et donc plus portable

Par ricochet sur d’autre créations de Maurice Roucel avec un accord proche, vous pouvez aussi essayer au Séphoriaunaud :
 "24 faubourg" d’Hermès,
 Insolence de Guerlain en veillant à essayer l’EDP qui est meilleure (attention le sillage violette-iris y est puissant),
 et pourquoi pas "Carnal flower" si vous passez prêt d’un stand Frédéric Malle à Paris

La Panthère me fait le même effet que ces vêtements dont j’adore le style ou la coupe mais qui me seront à jamais interdits car je n’ai pas la morphologie ou le teint qui conviennent pour les porter.
Un côté "Je t’aime, moi non plus", donc.
Il n’y a pas beaucoup de parfums qui me perturbent, en général ils me dégoutent ou me laissent indifférente, et j’en reste là.
Avec La Panthère, c’est tout autre chose.
Mon nez n’a de cesse d’y revenir, et je suis aussi fascinée qu’écoeurée. Au début en tout cas. C’est dû, je pense, à cette odeur qui me rappelle Muscs Koublaï Khan, très animale, qui m’évoque une forte odeur d’excrément animal. Oui oui, je sais, ça paraît excessif mais c’est ainsi.
Cette odeur finit par s’estomper et La Panthère se développe sensuellement. C’est là que j’éprouve un besoin irrépressible de coller mon nez sur mon poignet, en m’étonnant d’adorer un parfum d’une gamme olfactive que je n’ai jamais pu (ou su ?) porter, sans vraiment savoir pourquoi.
C’est la première fois, je crois, qu’un parfum me semble difficile d’accès et me donne envie de persévérer. Finalement, cette Panthère, j’ai envie de l’apprivoiser, c’est vraiment de cet ordre-là. Ou j’ai envie qu’elle m’accepte et me choisisse, c’est le plus souvent comme ça avec les félins, et c’est la raison pour laquelle je les aime tant... ;-)
A suivre, donc...
Merci pour cette dérangeante découverte :-)

Un chypré vous dites ?? J’arrive ! (avec 5 ans de retard).
Au départ je voulais m’offrir 1000. Ou Femme. Ou Diorama tiens, malgré son prix extravagant. Du coup j’ai acheté La Panthère, ma foi (souvent femme varie, etc). Et puis c’est en partie de votre faute, s’il n’y avait que les "il sent trop bon il tient trop bien il est trop cher" de Beau**-Tes*, je n’en serais pas là.
Alors, que dire... déjà le flacon, très art-déco en effet, me plaît beaucoup : un bel objet lourd, fort peu pratique mais tellement représentatif du parfum glamour à la française. Dommage que ce truc hideux en plastique transparent, censé empêcher les vaporisations accidentelles, vienne gâcher l’ensemble mais une pichenette suffit à le faire disparaître dans la première poubelle qui passe alors c’est pas bien grave.
Toutefois, malgré cet accessoire, l’emballage sentait déjà le parfum qu’il contenait, et pas qu’un peu. Houlà me suis-je dit, il diffuse ce bougre : vais-je tenter le crash test ou pas ? Bon ok, je vais nulle part, j’attends personne, on y va. Et puis zut Poison était ma signature quoi, on ne va pas se laisser impressionner. Un pschit sur la nuque, un autre dans le décolleté, un au creux des bras, on laisse sécher, on se rhabille et on attend.
J’avais lu sur Osmoz que La Panthère contenait des notes de ... fraise des bois - au secours - et qu’ici d’autres perfumistas trouvaient ses notes fruitées trop synthétiques et trop persistantes. Par chance je ne les sens pas, ou très peu ; cela dit mon nez est en PLS après deux échantillons de la PRN Velours et un flanker de Repetto. Au moins ces trucs servent à quelque chose.
Bref, La Panthère. Notes de tête, ça va : douces, aériennes, fruitées mais sans plus ; ça manque de pêche ou de prune, mais c’était écrit alors attendons la suite.
Soudain, tiens, une note qui me fait penser à Arpège mais en plus acéré, plus griffu : le jasmin peut-être ?
Puis un peu plus tard, un fond que je reconnais tout de suite : For Her edp, mais en moins monolithique. Bon ça, c’est le musc mêlé au gardénia, sans le moindre doute.
Et bien des heures plus tard, La Panthère sent... La Panthère. Enfin ! Et du coup, je ne sais pas trop quoi en penser, ni quoi ressentir. Il est tellement changeant, ondoyant, ambivalent : par moment très lumineux, et d’un coup très sombre et profond ; bête sauvage qui feule, puis chat qui ronronne au coin du feu ; très fleur charnelle, puis tout musc ; il me plaît, mais en fait je ne sais pas ; je pourrais l’aimer follement, et m’en lasser très vite ; il m’habille, puis d’un coup je me sens déguisée.
Il y a au moins une chose dont je suis sûre : vaporisé en nuage, il est tout de suite plus "lui" que vaporisé à des points précis du corps ; et surtout, il y a bien longtemps qu’un parfum ne m’avait pas fait faire un tel tour de grand huit olfactif au point de me laisser aussi perplexe et vaguement perdue. Il est beau, bien fichu, bien travaillé et ciselé, rien que ça me fait plaisir quand on le compare aux machins interchangeables qui tiennent le haut du podium depuis quelques années ; mais est-ce que cela me suffit pour l’aimer ? Il est trop tôt pour me prononcer. Il m’intéresse et me fascine, ça au moins c’est certain. Mais de là à ce que je me l’approprie....

Acheté en aveugle grâce aux commentaires lus ici et là ... Je le porte ce matin. car je me sens d’humeur féline. J’aime beaucoup ! belle journée à tous

Bonjour,
Je parcours avec plaisir votre site depuis plusieurs jours.
Étant plutôt volage en matière de parfums (je l’avoue), malgré quelques parfums qui me suivent depuis un moment, je recherchais une nouvelle fragrance. Parce que vous avez raison : tout se ressemble au final.
Quand j’étais jeune (gloups), les parfums avaient une identité et je ne me sentais pas aussi perdue que de nos jours...
En surfant sur les vagues de vos articles, je suis tombée sur celui-ci. Même pas mal ! Au contraire, je me suis souvenue de ce parfum que j’ai côtoyé, mais jamais porté.
J’ai du coup eu envie d’aller le sentir à nouveau. Eh bien, je l’ai reconnu, ça fait tout drôle au passage ! Il m’a vraiment interpelée. Je l’ai donc revêtu.
Je le porte depuis ce matin et j’ai alors tout compris de votre description.
Je n’y connais rien en parfum, les mots ne m’évoquent pas clairement les odeurs. Des mots sur du sensoriel et de l’émotionnel, c’est ardu pour moi !
Ce parfum est incroyable. Il est changeant, surprenant et surgissant.
Ma peau ne tient pas grand nombre de parfums, un vrai casse-tête...
Quand je crois que la panthère est partie, elle ressurgit à mon nez, dans des fragrances que je reconnais mais crois aussi découvrir à chaque retour. C’est étonnant, presque magique. Opium joue un peu avec moi comme ça, mais pas autant !
La panthère est donc achetée ce soir, à défaut d’être apprivoisée. Je vais la garder sauvage je crois ;).
Encore un grand merci pour ce bonheur.