Auparfum

Pionniers de la parfumerie de niche : L’Artisan parfumeur, l’artisanat de la nature

par Jeanne Doré - Anne-Sophie Hojlo, le 10 août 2020

Nous sommes en 2020, une belle occasion pour faire un tour d’horizon des marques de niche créées il y a plus de 20 ans...
Jean-François Laporte fonde en 1976 L’Artisan parfumeur, et lance deux ans plus tard sept parfums qui définiront les jalons de cette parfumerie, dont Mûre et Musc et L’Eau d’ambre. État des lieux objectif à travers les filtres de « l’indépendance », la liberté de création, la qualité et la fidélité des parfums, le positionnement, le déploiement, les prix et, surtout, l’esprit.

Naissance :
La marque serait née d’une plaisanterie, lorsqu’un ami de Jean-François Laporte lui demanda de se servir de sa formation de chimiste pour créer un parfum à la banane, à porter avec un costume du même fruit au bal des Folies Bergères. Il lance la marque en 1976 et ouvre une boutique rue de Grenelle à Paris en 1979. Jean-François Laporte y propose un parfum d’ambiance d’un nouveau genre, la boule d’ambre. Lancés en 1978, ses premiers parfums, Vétiver, Santal, Tubéreuse, Patchouli, L’Eau d’Ambre, Vanilia et Mûre et Musc sont considérés, par leur style olfactif et leur concept, comme les premiers jalons de ce qui allait devenir la parfumerie de niche.

Indépendance :
Après avoir vendu en 1982, Jean-François Laporte fonde la maison Maitre parfumeur et gantier en 1988. L’Artisan parfumeur appartient au groupe Puig depuis 2015.

Direction de la création parfum  :
Marie Dumont a été la directrice de la maison de 1990 à 2004, et Pamela Roberts, directrice de création de 1992 à 2008. Lance Patterson, actuel PDG de L’Artisan parfumeur et Penhaligon’s, fait partie de la société depuis 2014 et participe activement au développement créatif de tous les produits, aux côtés de l’équipe marketing de la marque et de l’équipe créative Puig basée à Paris.

Parfumeurs :
Jean-François Laporte, parfois en collaboration avec d’autres parfumeurs comme Henri Sorsana, aux débuts de la marque.
Puis Olivia Giacobetti, Anne Flipo, Jean-Claude Ellena, Michel Almairac, Karine Vinchon, Elisabeth Maier, Evelyne Boulanger, Dora Baghriche, Marie Salamagne, Karine Dubreuil, Bertrand Duchaufour (parfumeur maison de 2008 à 2015), Fabrice Pellegrin, Daphné Bugey, Stephanie Bakouche, Juliette Karagueuzoglou, Quentin Bisch, Céline Ellena, Alberto Morillas, et Aliénor Massenet.

Positionnement prix :
Eaux de parfum : 107 euros/50ml à 135 euros/100ml
Eaux de toilette : 94 euros/50ml à 120 euros/100ml
Eaux de cologne : 120 euros/100ml
Le moins cher : Gel douche 30 euros/300ml
Le plus cher : Boule d’ambre 500 euros/300g

Maintien des classiques :
Si très peu de références des débuts ont survécu, Mûre et musc se maintient toujours en tête des meilleures ventes. On peut citer parmi les classiques de la marques plus discrets Thé pour un été, Mimosa pour moi ou L’Eau d’Ambre.
Ont disparu : Vanille absolument/Havana vanille, Jour de fête, Aedes de Venustas, Ananas Fizz, Cœur de vétiver sacré, Côte d’amour, Fleur de carotte, Fleur de liane, Fleur de narcisse, Jatamansi, L’Eau du navigateur, L’Eau du caporal, La Haie fleurie, Mandarine, Navegar, Œillet sauvage, Orchidée blanche, Rose privée, Santal, Tubéreuse, Vanillia, Verte Violette, tous les « Numéros » exceptés les N°9 et 10, toute la collection « Sautes d’humeur », « Explosion d’émotions » et « Natura Fabularis », Séville à l’aube, Safran troublant, Piment brûlant, La Traversée du Bosphore, Drôle de rose.

Best-seller :
Mûre et musc

Diversification de la marque :
Les bougies existent depuis longtemps, avec des compositions distinctes des parfums. Une gamme pour le corps décline six références emblématiques en lait et gel douche depuis 2017.

Présence internationale :
L’Artisan parfumeur est disponible dans une centaine de grands magasins, boutiques et aéroports autour du monde (Europe, Russie, États-Unis, Japon)

Derniers lancements :
Bana Banana (2019), signé Céline Ellena, un bel oriental poudré en hommage aux débuts de la maison, et Couleur Vanille (2020), par Aliénor Massenet, une vanille aquatique et caramélisée qui fait quelque peu regretter Vanille absolument hélas arrêtée...

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par nezquick, le 9 décembre 2020 à 20:11

Quand on aime les parfums aux styles naturalistes on ne peut qur succomber à l’artisan parfumeur. Ceci dit je n’ai pas tout testé non plus en tout cas jusque là j’ai craqué pour timbuktu aimant l’encens c’est un passage obligé. Le premier figuier ainsi que mimosa pour moi me tentent aussi !

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Petrichor

par Petrichor, le 11 août 2020 à 21:02

Monbazarunlimited, maintenant je vous crois. Je ne suis pas le dernier à lancer des suppositions. Je suis content des informations que vous m’apportez.

J’avais la flemme d’éplucher le site et les boîtes pour confirmer ou infirmer la présence des nez dessus. Je suis content qu’il y ai une forme d’intelligence collective, et qu’on arrive à s’éclairer mutuellement.

Moi aussi j’ai pris des précautions, en disant seulement que "pour l’instant", ll y avait encore une demi-douzaine de parfums de Duchaufour proposés. Si "Al oudh" et "Mon numéro 10" disparaissent, j’accepte aussi d’y voir la preuve d’un acharnement. Surtout si, comme vous dites, on efface l’existence de Duchaufour sur les boite et le site, donc dans l’histoire de la marque.

Je comprendrais qu’on ne garde pas tous les numéros, ni toutes les explosions d’émotions. Mais le "Mon numéro 10" était, avec le "Mon numéro 8" (iris mimosa), le numéro le plus intéressant. Ils auraient pu le garder. Je me suis retenu de l’acheter, parce que j’ai un décant de Aedes de venusta de l’AP, et XXV d’amouage (même thème, même nez).

Pourquoi la marque traite Duchaufour comme un pestiféré ? C’est dégoûtant ! Ils devraient en être fier, il compte aisément parmi les dix meilleurs nez actuels.

Parions que l’AP veut sortir un autre oud, donc ils jettent l’ancien ? C’est ce qui est arrivé pour la fleur d’oranger de Séville à l’aube. Et la vanille avant. Et la tubéreuse. La direction actuelle de cette maison s’attache à changer l’or en plomb.

Il y a quelque chose de pourri au royaume de chez Puig. Regardons Penhaligon, une marque aux jus franchement médiocres et qui pipeaute sur la continuité de son histoire. Amaranthine a été très aimé ici, et tous les anglophones ont adoré Ostara. Ils les ont directement arrêté. A quoi ça sert que Duchaufour se décarcasse ? Il était en train de tirer la 2ème marque du groupe par le haut, artistiquement parlant.

La fleur d’oranger qui a remplacé "Séville à l’aube" est un cliché de tout ce qu’il ne faut pas faire : c’est une petite fleur d’oranger qui donne l’impression de ne pas être vraie (l’est-elle ?), sur un lit de musc blanc lessiviel. C’est d’une médiocrité absolue, sans effort d’originalité, au prix de la niche. C’est rageant dans cette marque, et vis-à-vis de "Séville à l’aube", et vis-à-vis du millésime "Fleur d’oranger".

Toutes les sorties récentes sont une litanie de parfums qui s’excusent d’exister. L’AP avait une clientèle fidèle, qui ronchonnait un peu sur la rémanence des parfums. Puig a fait pire : plus faible, moins original que le mainstream, et plus cher.
Sur les acqua fabularis, seul un ou deux ont un début de proposition. (la violette, et celui à l’ambroxan) A ce prix, L’artisan qui était pour moi la référence de la niche, fait aussi mauvais que les "fausses niches", c’est-à-dire les marques qui sont justes là car elles ont flairé le créneau.

Rebelote avec "Mont de narcisse" : où est l’absolu narcisse ?!? Je le trouve presque agréable. Mais qu’est-ce que ce parfum vient faire dans une marque qui, même thème, même nez, avait sorti "Fleur de narcisse" en millésimé ? Je suis prêt à payer 180€ au lieu de 130€, si au moins la marque a le respect de mettre l’ingrédient du titre dans le flacon. (un comble !)

J’irais sentir la "couleur vanille" parce que je m’intéresse au travail de JC Ellena. Néanmoins, même schéma : "Vanilia" était bon (classer chef d’oeuvre par Luca Turin, pionnier de l’utilisation de la note barbapapa (éthylmaltol)), "Havanah vanille/Vanille absolument" avait un succès d’estime, pourquoi les arrêter ? (Pourquoi les solder !).

C’était idiot d’arrêter "Côte d’amour" pour sortir "Un air de bretagne". Même concept, résultat beaucoup moins innovant et attachant.

J’aime que L’AP ai essayé avec "Caligna" "Nuit de tubéreuse" "Fleur de liane". C’est dans l’identité de l’artisan parfumeur que de proposer des "fleuri flou" (à la "la chasse aux papillon). "Rose privée" était un accident industriel. Ils n’auraient jamais du le faire sortir. La rose sent bon, l’absolu foin sent bon (ex : Femme de rochas), comment le résultat pouvait être aussi vil ?! Et pourtant j’adore Stéphanie Bakouche dans "Invasion barbare", et comme conseillère. Elle était formatrice dans la boutique près du Louvre, qui servait de maison-mère, et que Puig a vendu.

Si je dois aussi faire des insinuations, la direction artistique actuelle, qui est très mauvaise, est dans une guerre d’égo avec Duchaufour. Duchaufour arrivait à faire un très bon parfum, une fois sur trois. (c’est énorme) Ils changent l’or en plomb, je vous le dis.

Ils nous font aussi prendre des vessies pour des lanternes. On arrête mes parfums chéris. Et on sort des médiocrités pour les remplacer. Et les prix augmentent. Et l’audace artistique s’en va.

C’était ma marque préférée. J’y ai trainé tout mon entourage. C’était l’archétype même de la parfumerie de niche. J’étais déjà refroidi par toutes les mauvaises sorties. Mais s’ils finissent par arrêter les parfums qu’ils ont soldés, je n’y irais plus. Ils auront fini de transformé la marque de niche de référence, en truc du même niveau que les fausses marques de niche.

PS : Et je déteste que les flacons soient passés au noir, mais au moins ça va le déroulement de cet enterrement de 1ère classe qu’est devenu l’artisan parfumeur.
C’était idiot de vouloir faire plus sérieux, plus cher, pour sortir des parfums plus mauvais que le mainstream.

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par monbazarunlimited, le 12 août 2020 à 09:07

Bonjour Petrichor,

Vous êtes dur avec Puig...
Pour revenir à Bertrand Duchaufour, il doit bien se passer quelque chose, mais nous ne savons pas si cela vient de lui (et la protection de ses créations) ou de l’Artisan Parfumeur (propriété des parfums). Au final, on perd de beaux parfums, et nous en sommes toutes et tous bien tristes... Pour Traversée du Bosphore, on m’a parlé d’un parfum qui reprendrait quelques uns de ses codes dans une collection particulière (mais j’avoue qu’une fois sortie de la collection "classique", je m’y perds). Cela ne sera pas avant l’année prochaine puisque tout ce qui était prévu pour les six derniers mois de 2020 est remis à l’année prochaine.

Pour la nouvelle vanille... grosse déception. On est sur une interprétation "saline" et j’avais en référence le très beau Vanilla Shot d’Olfactive Studio. Là, on est sur quelque chose qui est poli, mignon sans rien qui dépasse. Beaucoup de manque de caractère. Passe-partout (d’ailleurs, je la trouve proche de la vanille que viens de sortir Sephora). Raté pour moi.

Je trouve par contre qu’il y a eu de jolies choses sorties depuis l’arrivée de Puig. Je pense à Mandarina Corsica, Mont de Narcisse. Même Bana Banana était un bel opus (mais pas de chance pour moi, ma peau efface toute trace du jasmin). La gamme pour le corps est honnêtement très bien faite (mais elle avait été démarrée par les précédents propriétaires). Je fais un blocage sur la collection Botanique. Je ne comprends pas le positionnement, la mise en valeur très relative par rapport aux autres créations... Bref, je la connais mal, et je ne suis pas sûre d’avoir envie de la comprendre plus.

Je ne suis pas d’accord non plus concernant le traitement de l’Artisan Parfumeur par Puig. Car contrairement aux anciens propriétaires (anglais), l’AP est désormais la marque-phare par rapport à Penhaligon’s. A l’époque des Anglais, la boutique AP des Francs-Bourgeois, celle qui marchait le mieux en France, avait tout simplement été changée de locataire : exit l’Artisan Parfumeur, bienvenue Penhaligons. La disparition de la boutique du Louvre (et de l’atelier de Bertrand Duchaufour, qui se trouvait au 1er étage) date, il me semble bien aussi, de la même époque. Et je me souviens de cette idée saugrenue d’associer Caligna à une sorte d’égérie, comme une marque lambda. Bref, pas mal de fausses notes... Depuis l’arrivée de Puig, un gros travail a été fait sur l’identité graphique de la marque, l’aménagement des corners des grands magasins et boutiques (personnellement, j’aime beaucoup cet univers plus végétal, mais je regrette que les codes couleurs des parfums aient été abandonnés. Ils auraient mérité un ravalement de façade plus léger). Le corner des Galeries Lafayette a rouvert, une boutique est arrivée rue des Francs-Bourgeois, et a priori, c’est cette fois-ci l’Artisan Parfumeur qui devrait remplacer Penhaligon’s dans une boutique parisienne existante. Bref, on sent quand même que l’AP est la marque qui intéresse le plus Puig. Même si, hélas, on se retrouve à faire le deuil de parfums devenus incontournables (saviez-vous que Passage d’Enfer devait disparaître, et que c’est l’article d’un blogueur chinois qui l’a rendu tellement "branché" que c’est désormais la vente n°1 de l’AP à l’international ? Comme quoi...). Beaucoup d’autres avaient disparu également avec les précédents propriétaires.
Pour terminer sur Penhaligon’s, ils sont en train d’arrêter quelques anciennes créations dont des Portraits (ne me demandez pas lesquels, je n’ai pas retenu, car pas très connaisseuse de la marque). Ils vont donc perdre un point de vente à Paris, et l’idée est de tout recentrer sur Londres.

Quel échange sur ce sujet ! C’est bien de confronter nos avis, pas forcément similaires. Il faut regarder l’évolution des prochains mois. Les futures sorties également. Etant très attachée à l’Artisan Parfumeur, je me fâche sur la disparitions de certains parfums, et j’aimerais en effet un peu plus de transparence de la part de la Maison (comme j’aimerais aussi, en général, que les marques soient transparentes sur la reformulation de leurs parfums).

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par Petrichor, le 12 août 2020 à 11:12

"saviez-vous que Passage d’Enfer devait disparaître (...)"
Arg :o
Non je ne savais pas.
"(...) et que c’est l’article d’un blogueur chinois qui l’a rendu tellement "branché" que c’est désormais la vente n°1 de l’AP à l’international ?"
C’est drôle :)
Ca me rappelle quand "Après l’ondée" de Guerlain avait bénéficié de l’éclairage d’une revue japonaise, qui l’avait recommandé aux hommes.

Bana Banana, je crois que je ne l’ai pas senti.

En effet, des choses désagréables s’étaient déjà passées avant Puig.
Même si j’accable Puig, il a le mérite de faire vivre la marque.
Ou plutôt, dit autrement, il a le mérite d’en courir le risque financier.
Puisqu’on commence à n’avoir plus que les miettes de ce qui rendait la marque intéressante.

Qu’importe les promesses, je préfère être vache tout de suite. Déjà parce que j’ai déjà bien attendu.
Ensuite, parce qu’en communication, les promesses sur l’avenir sont une façon de gagner du temps, pour d’esquiver les conséquences de ses actes, et pour miser sur l’oubli de l’opinion publique. (l’attention passe à autre chose).
Les promesse ça ne coûte rien, et, comme disait Chirac dans un moment de cynisme pur, ça n’engage que ceux qui y croie.
Enfin, c’est un peu fatiguant de surveiller et de rester sur ses gardes. (enquêter sur les soldes, y compris à l’étranger, demander aux vendeurs ce qu’ils savent) Et c’est fatigant d’ébruiter les parfums qui s’arrêtent, puis qui ne s’arrêtent plus, puis qui s’arrêtent à nouveau. :/

J’apprécierais aussi que la marque soit plus honnête sur ce qui va s’arrêter, et quand la cause en est les régulations IFRA (= donc pas de leur faute).

P.S. : Mandarine corsica. Je vais réessayer mon decant. Dans mon souvenir, c’est une eau agréable, mais qui manquait de direction et d’affirmation.
C’était un peu le bingo des notes naturelles : j’y ai senti un peu d’écorce d’orange (l’ingrédient naturel le moins cher de la parfumerie), de feuilles de tomate, et un truc flou après. (immortel, tonka, vanille, apparemment).
A 135€, il est presque au prix que Goutal demande actuellement pour Sables, 150€. D’ailleurs, aux galeries lafayettes de province où je l’ai testé, il me semble qu’il y avait Sables et les Lutens juste à côté (pour l’immortel), et les jardins d’hermès en mainstream (pour les notes potagères). Mandarine corsica aurait fait un bon fragonard.
Je me suis visualiser devant mon armoire de parfum, et la trentaine d’échantillon en attente et plus intéressants que j’ai à réessayé. J’ai du admettre que, même si je l’avais, je ne le porterai jamais. Je me suis concentré sur "Mont de narcisse".

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monbazarunlimited

par monbazarunlimited, le 10 août 2020 à 14:34

L’Artisan Parfumeur, ma 1re expérience parfumée grâce à ma
mere qui a été une cliente des tous débuts.
Nous avions quelques boules d’ambre dans notre maison normande, une maison assez humide quand elle n’était pas habitée. Et les souvenirs olfactifs que j´en garde sont celui du bois coupé dans la cheminée, et des premières minutes de la flambée (c’était la premier chose que l’on faisait en arrivant), mais aussi celle de la salle de bain où la boule d’ambre embaumait totalement.
J’ai également porté enfant Pomme Cannelle et Vanille Bourbon, qui n’ont bien sûr pas été conservés dans le catalogue.
Il reste de belles créations aujourd’hui... Il est juste triste que 90% des créations signées Bertrand Duchaufour aient été retirées. Je pleure le splendide Traversée du Bosphore...

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par Garance, le 10 août 2020 à 15:13

Ah, Traversée du Bosphore ! C’est le parfum que j’ai porté pendant plusieurs années : quand je ne savais pas quoi porter, je mettais Traversée. Une jolie gourmandise orientale, pas si simple qu’il y paraissait, avec son cuir souple et moelleux. C’était aussi un parfum qui attirait immanquablement des compliments quand je le portais. Je n’ai vraiment pas compris son retrait du catalogue : une réussite à mon sens au niveau de la composition, et un parfum très facile à aimer. Non, décidément, je ne comprends pas. Et je boude la marque depuis.

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par Petrichor, le 10 août 2020 à 17:05

Je me suis fait la même réflexion. Traversée du Bosphore est/était une réussite. TdB était un parfum riche et varié, beau, stable, construit, pensé, qui marchait aussi bien sur les femmes que sur les hommes. (Connoté féminin : sucre glace, rose et grenade, vanille. Connoté masculin : date et pistache, cuir. Neutre : pomme verte, tulipe, petit beurre. Selon qu’on mettait sur la peau ou le tissu on pouvait orienté le genre.) Bref, il se situait entre un gourmand féminin de qualité, et le niveau d’un "habit rouge" orientalisé.

Sur d’autres parfums de Bertrand Duchaufour, on le sentira en mode automatique. Par exemple il manque quelque chose sur chaque parfum des "explosions d’émotion". Louanges à Duchaufour, hein. Le type a composé genre 200 parfums en 5 ans, et tous sont différents, et tous sont intéressants à sentir. (sans compter les chef d’oeuvres)

Pour revenir à TdB, à moins qu’il ne tombe sous le coup d’une réglementation allergène *, leur direction artistique n’aurait JAMAIS du l’arrêter. Pour une fois on avait un parfum cossu, et qui compensait leur politique d’augmentation des prix. Par sa qualité, TdB aurait pu figurer dans la gamme des MDCI, c’est-à-dire au double du prix. Au nom de "l’art de la parfumerie", c’est à dégouter le créateur que d’avoir confier ce bébé à des mains si négligente.

* Il faudrait que leur marque s’exprime sur les arrêts, pour savoir quels arrêts relèvent de l’ifra, (ou de problème d’approvisionnement), et quels arrêts sont leur vrai choix. Parce qu’à l’état actuel, je leur en veux beaucoup beaucoup beaucoup.

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par monbazarunlimited, le 11 août 2020 à 08:28

Les Explosions d’Emotions, je crois que pas grand monde a compris le concept et le (vieux) packaging, moi la première. Je suis complètement passée à côté.

Comme je le disais, ce sont les créations de BD qui disparaissent peu a peu du catalogue et bizarrement, son nom est le seul à ne pas apparaître sur le packaging des derniers parfums sous sa signature encore dispo (ex Timbuktu, un mega best seller de la maison). J’ai déjà vu ce type de chose arriver dans l’art, et il se pourrait qu’il y ait un conflit de droits d’auteur entre lui et Puig (mais c’est ma propre conclusion, je n’ai rien lu de tel à ce sujet).
En tout cas, c’est fort dommage pour Traversée du Bosphore. Il nous reste la bougie, mais quand même...

C’est drôle, car quand je parlais de ce parfum, il divisait toujours beaucoup, certains le trouvant trop sucré, pas facile à porter, pas forcément dans l’univers AP. Cela fait plaisir de voir qu’il est regretté !

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par monbazarunlimited, le 11 août 2020 à 08:21

En fait, ce sont quasi toutes les créations de Bertrand Duchaufour qui sont retirées. Peut-être un problème par rapport à son ancien statut de Parfumeur maison à l’époque des anciens propriétaires (anglais).

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par Petrichor, le 11 août 2020 à 12:59

Si si, il y a encore d’autres Duchaufour chez l’AP : "Timbuktu", "Dzongkha", "Al oudh", "Mon numéro 10", "Noir exquis".

On a cru que les parfums soldés étaient menacés, mais ils sont encore là.
Ex : "Al oudh", "Mon numéro 10" et "Noir exquis"
((De leur "vente exceptionnelle" fin juin début juillet, seul Safran troublant est déclaré soldat perdu au combat. Il n’est plus ni sur le site ni en boutique parisienne.))

Leur catalogue est encore varié.
J’ai vérifié leur catalogue hier, car je préparais un commentaire négatif. Mais j’ai été agréablement surpris de voir encore "Dzongkha" ((ou même "Voleur de rose" -dit indisponible-, que je croyais disparu)). Il y a aussi une flopée d’anciens parfums charmants, même si ce ne sont pas ceux dont je raffole. Je regrette quand même beaucoup l’arrêt de "Séville à l’aube" -de Duchaufour-. Ca a marqué mes souvenirs.

Je pense qu’il n’est pas judicieux de propager la rumeur d’un différend.
Une marque fait un peu ce qu’elle veut. Le compositeur n’a quasiment pas voix au chapitre sur l’avenir d’une fragrance. Seule la rentabilité et les problèmes de formulation entrent en ligne de compte.
Car le compositeur de parfum n’est pas protégé par le droit d’auteur. (Ni par le secret industriel. Le nom et l’image du parfum sont la propriété de la marque. Si la loi ne protège pas la formule, il reste la liberté contractuelle. La marque et le compositeur peuvent faire preuve d’inventivité dans les clauses du contrat. Mais ce n’est pas dans les habitudes du milieu, ni dans la réalité du rapport de force. Car le compositeur n’est jamais qu’un sous-traitant que la marque commissionne, et dont elle valide la formule modifiée à la fin du processus.)
Ainsi, que Duchaufour soit rester en bon terme avec la marque, ou pas, n’a pas d’influence sur l’arrêt d’un parfum. Les propriétaires et la direction artistique de l’artisan parfumeur font ce qu’ils veulent.

Sur la paternité des parfums : Le nom des nez n’a jamais été vraiment mis en avant en boutique. La marque ne cachait pas le nom des nez, ce qui était déjà un progrès, et c’est sur internet qu’on pouvait lire les interviews.
Plus que le secret, c’est quand on vole la paternité d’un parfum, qu’on a raison de s’emporter. C’est, par exemple, quand Guerlain s’est mis à attribuer tout le mérite de "Guet-Apens, Attrape-coeur" "Terracotta voile d’été" etc. à Jean-Paul Guerlain. Idem avec "La petite robe noire" (2009) à Thierry Wasser au lieu de Delphine Jelk, et Sylvaine Delacourte comme DA. (Mais ça ça a été un peu réparé, puisque j’ai lu que Delphine Jelk a intégré Guerlain en 2013. J’y vois une promotion, une récompense.) (Mais enfin c’est dommage de mentir pour Guerlain, puisque c’est une des rares marques dont l’ancienneté et l’histoire sont vraies. 99% des marques qui se targuent d’être centenaire, d’être vénérable, de faire de la qualité, c’est du gros pipeau.)

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par monbazarunlimited, le 11 août 2020 à 13:18

Désolée de ne pas aller dans votre sens, mais Numéro 10 et Al Oudh vont aussi disparaître. Cela m’a été confirmé car je possède les deux.

Timbuktu et Dzongkha font partie des best of de la marque et les arrêter serait suicidaire. Cela râle déjà assez pour la collection des épices et Traversée du Bosphore. Je n’ai, sur ces parfums, aucune info.

Vous aurez aussi remarqué que je n’ai absolument pas affirmé quoi que ce soit, en employant volontairement le conditionnel. J’ai aussi le droit de me poser des questions quand ce sont les parfums d’un nez en particulier qui sont abandonnés (et qui avaient leur clientèle). Je vous propose de bien regarder les packagings AP (les boîtes noires qui emballent les flacons) : le nom du "nez" est depuis quelque temps affiché. Sauf pour Timbuktu, Dzongkha, Noir Exquis, Méchant Loup, etc... Cela se vérifie aisément en allant sur le site web de la marque. Et cela vaut pour les parfums antérieurs à ceux que je viens de citer.

Malheureux hasard, sans doute ?

Donc il se passe quelque chose. Je suis mal placée pour savoir ce qu’il en est réellement, mais il y a des indices troublants.

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par Petrichor, le 11 août 2020 à 20:55

Monbazarunlimited, maintenant je vous crois. J’ai fini le message que je voulais faire sur la marque. Je le poste à côté dans ce même topic.

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Chanel de Lanvin

par Chanel de Lanvin, le 10 août 2020 à 09:53

Bonjour,je suis passé à côté de George Sand de Maitre Parfumeur et Gantier,en édition limitée en 2003 je crois.
Un patchouli sur fond ambré avec de la rose pour son habillage et un zeste de bergamote et de bois de santal.
Bien dommage ..

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