Auparfum

Pionniers de la parfumerie de niche : The Different Company

par Jeanne Doré - Anne-Sophie Hojlo, le 27 novembre 2020

Nous sommes en 2020, une belle occasion pour faire un tour d’horizon des marques de niche créées il y a plus de 20 ans...
Il y a précisément tout juste 20 ans, trois parfums imaginés par le designer Thierry de Baschmakoff et Jean-Claude Ellena voyaient le jour au sein d’une nouvelle marque, qui sera reprise en 2004 par Sophie et Luc Gabriel.
État des lieux objectif à travers les filtres de « l’indépendance », la liberté de création, la qualité et la fidélité des parfums, le positionnement, le déploiement, les prix et, surtout, l’esprit.

Naissance :
En 2000, le designer et fondateur de l’agence Æsthète, Thierry de Baschmakoff, déjà familier de l’univers du luxe et du parfum puisqu’il dessine des flacons pour Bulgari, Cartier, Guerlain…, fonde la marque The Different Company. Il a comme objectif de privilégier la créativité et l’émotion, la qualité des matières et la personnalité des parfumeurs à travers des fragrances uniques et différentes, très concentrées en essences naturelles. Les trois premières compositions sont imaginées en collaboration avec Jean-Claude Ellena (qui l’a accompagné dans la création mais n’a par ailleurs jamais été associé de la marque) : Osmanthus, Rose poivrée, Bois d’iris. Bergamote suit en 2004, au moment où Luc et Sophie Gabriel reprennent les rênes de la société, puis Céline Ellena prend le relais pour la création des parfums suivants, à partir de Jasmin de nuit, avant que d’autres parfumeurs ne la rejoignent.

Indépendance :
La société est indépendante et appartient à Luc et Sophie Gabriel.

Direction de la création parfum :
Luc Gabriel.

Parfumeurs :
Jean-Claude Ellena au début, puis Céline Ellena à partir de 2005, Emilie Coppermann et Bertrand Duchaufour dès 2012, Christine Nagel en 2014, et Alexandra Monet depuis 2015. Corinne Cachen et Delphine Jelk ont par ailleurs signé des parfums d’intérieur.

Positionnement prix :
Variés selon les matières premières des compositions :
Collection Juste Chic : de 165 à 250 euros/100 ml, 108 à 160 euros la recharge, 105 à 115 euros/50 ml
L’esprit Cologne : de 115 euros/100 ml, 72 euros la recharge
Les vintages : de 105 à 190 euros/ 50 ml
Le moins cher : les flacons voyage de 16 à 39 euros/10 ml
Le plus cher : Oud For Love et Oud Shamash, flacon rechargeable 250 euros/100 ml

Maintien des classiques :
Aucun des 28 parfums créés à l’origine n’a été discontinué, seuls certains formats n’ont pas été prolongés.

Best-seller :
Après Osmanthus, Pure Eve et Sublime Balkiss qui figurent toujours dans les cinq premières ventes, c’est aujourd’hui Une nuit magnétique, Santo Incienso (anciennement baptisé Le 15) et Majana Sin qui constituent les best-sellers de la maison.

Diversification de la marque :
Diffuseurs de parfum (dérivés des eaux de parfum ou créations spécifiques), sets de voyage en cuir.

Présence internationale :
La marque possède une boutique à Paris, dans le quartier du Marais, qui après quelques travaux, rouvrira très prochainement ses portes avec un nouveau concept baptisé La Station par The Different Company, et proposera une sélection de marques de parfums indépendantes et de cosmétique bio, également disponibles sur sa boutique en ligne.
La marque est par ailleurs présente dans 45 pays, en Europe, Canada, États-Unis, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Koweït, Sénégal, Israël, Iran, Inde, Chine, Corée du sud, Japon, Thaïlande et Taïwan.

Dernier lancement :
Al Sahra en 2020, un bel oriental boisé ambré, signé Émilie Coppermann, et, pour célébrer ses 20 ans, la marque vient tout juste de rééditer Rose poivrée, un duo épicé de roses centifolia et damascena, qui rejoint la collection Juste Chic dans un flacon 100ml.

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S9

par S9, le 27 novembre 2020 à 20:27

J’ai plusieurs parfums de cette maison : Oriental Lounge, Une Nuit Magnétique et After Midnight. Je ne sais pourquoi mais je porte ces trois là exclusivement pour dormir. Ce sont des parfums de peau, et leur tenue sur vêtements est plutôt bonne ; mais aucun sillage. Ce sont des créations que je trouve bien structurées, pas d’overdoses lassantes ou écoeurantes. Ca sent vraiment la qualité et le savoir-faire. Les flacons sont très lourds, impressionnants même ! (mais cela a un coût conséquent, il vaut mieux acheter la recharge).
Chaque année fin novembre, de très belles promotions sont faites lors du vendredi noir sur quelques parfums.

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Farnesiano

par Farnesiano, le 27 novembre 2020 à 17:18

Qui se rappelle la première et charmante boutique de la rue Chabanais dans le IIe arr. ? Voilà presque 20 ans j’y avais découvert la marque qui ne proposait alors que que 5 ou 6 créations. En un quart d’heure, j’avais craqué pour Bois d’Iris, auquel je suis resté fidèle.
Rue intéressante à plus d’un titre. S’y trouve la galerie " Au Bonheur du Jour " tenue par Nicole Canet qui propose entre autres œuvres d’art, d’anciennes photographies et de vieux dessins coquins. Non loin de là, la façade du N° 12 conserve le souvenir d’autres polissonneries : derrière elle, l’une des plus célèbres maisons closes de Paris attira entre la fin du XIXe siècle et la seconde guerre mondiale d’innombrables personnalités, telles que que le futur roi Edouard VII, Guy de Maupassant, Toulouse-Lautrec, Salvador Dali, etc.

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par DOMfromBE, le 27 novembre 2020 à 17:29

Et de cette époque, il nous vient un verbe que j’adore : cocotter !
Bonne soirée.

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par Farnesiano, le 27 novembre 2020 à 21:18

Heureux de l’apprendre.
Ah, ces cocottes parfumées au patchouli ! Ma cocotte préférée demeure Odette, alias Miss Sacripant, devenue Odette de Crécy, puis Swann et enfin de Forcheville...
Dau, où êtes-vous donc ? Vous nous manquez ;-)

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par laprincesseaupetitpoids, le 28 novembre 2020 à 11:54

Hello DOMfromBE et everybody ...Pétrichor si vous passez par ici et d’autres experts ... je viens à nouveau solliciter votre aide pour un achat est-il judicieux d’acheter Opium vintage en extrait (vaporisateur) ou est-ce assez de se contenter des miniatures eau de toilette qu’on peut glaner sur ebay ou Vinted... ?
Je voudrais retrouver les parfums à leurs débuts surtout cet Opium qui m’avait envoûtée
Pour faire court en règle générale est-il préférable de choisir le parfum à la version eau de toilette ? Le jus sera-t-il toujours de qualité ?
Je me souviens avoir lu que Passacaille avait acheté un Scandal d’époque et en avait été tout chaviré

Dès que j’ai acquis...j’invite à la dégustation....Merci infiniment de votre aide

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par Petrichor, le 30 novembre 2020 à 10:58

Opium extrait ancien : En terme de risque, je conseille plutôt l’EDT.

Les EDT ancienne que j’ai eu ont évolué chacune différement, mais il reste toujours quelque chose de bien.

L’extrait est plus risqué. J’ai eu 2-3 extrait, à chaque fois les notes de têtes étaient abimées (odeur de lavande bizarre). Mais le reste -coeur, fond- apportait amplement satisfaction.
Mais Opium ne gagnait pas grand chose à être en extrait. L’EDT ancienne était déjà très intense, et on y percevait mieux la tension entre la tête "fleur d’oranger, laurier" et le fond balsamique "ciste-labdnum, myrrhe, etc."
Grosso modo, je n’ai pas connu d’extrait chez YSL qui magnifie la compo. Rive gauche, Opium, Paris, Cinama, était déjà parfait en edt, et l’extrait avaient quelque chose de "dérivatif". On n’est pas comme chez Guerlain où l’affirmation "l’extrait est la plus proche de l’idée originale du parfumeur" a du sens.

Les sprays d’extrait c’est encore plus "quitte ou double" : il faut voir l’image du spray déballé, et vérifier qu’il n’y a pas eu d’évaporation sévère.
(Sur les vieux spray d’extrait, toute marque confondue, il y a plus de problèmes d’herméticité. Là le parfum risque d’être foutu foutu.)
Le "secret de parfum / eau de parfum" est joli, mais plus risqué que l’EDT. C’est un opium où la facette rose et celle de d’oeillet (cannelle/muscade) sont poussées. Il en résulte un équilibre tendu entre l’acidité (épices, bois) et le reste (fleur, ambre). Ils vieillissent moins bien, donc il vaut mieux choper les "eau de parfum" qui datent de juste avant la grosse reformulation.

Il faut miser en anticipant le risque, et rester dans la tranche de prix "qui vous fait plaisir".
Grosso modo, avec moi ça donnerait : une EDT d’opium qui a l’air bien conservé, je mise environ 1€ par ml. Pour un extrait bien conservé, je mise 33€/7ml. Pour l’EDP 2€ par ml.

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par laprincesseaupetitpoids, le 30 novembre 2020 à 14:15

Coucou Pétrichor et a big merci... j’ai fait ainsi j’ai acheté OPIUM en eau de toilette je suis étonnée elle se trouve facilement sur ebay bien plus que Magie Noire qui demeure assez rare. ..j’attends quelques miniatures commandées de différents parfums dont certains supprimés (Philéas...C’est la vie...Vent vert...)

J’aimerais les ouvrir avec des connaisseurs comment procéder ? Mon nez devrait détecter le bon du "kaputt" je le souhaite

Je suis ravie de l’huile bain que DOMfromBE m’avait recommandée et je l’en remercie infiniment c’est divin à porter sur la peau et dans un bain 3 petits bouchons c’est une bombe la salle de bain reste imprégnée plus de 24 h après le bain !

Figurez-vous que le Galion va m’envoyer 2 échantillons après les avoir contactés (j’ai précisé que j’avais lu des avis élogieux de Ame perdue sur ce site) c’est chic de leur part n’est-ce-pas ?

Ce site est magnifique j’adore lire les dossiers j’y reviens plusieurs fois pour en intégrer le plus possible .... tous les avis sont très enrichissants merci à tous...quel délice ces dossiers sur les parfums disparus et ceux qu’il faut absolument avoir senti avant de mourir ...je vais vite m’y mettre rapidement pour avoir de bons souvenirs dans l’au-delà
Allez à plute comme dit si bien Agrippine

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par S9, le 27 novembre 2020 à 19:31

Bonsoir Farnesiano
Malgré ma passion pour les parfums déjà à cette époque, pour moi la rue Chabanais c’était le resto japonais Hokkaido, et à côté rue Sainte Anne avec Higuma, où on se goinfrait de gyosas ! Ah les années 1995-1997 ... Que de bons souvenirs. Mais aucun souvenir de ces boutiques de marques de niche ; il y a vingt-cinq ans je ne parfumais qu’avec des parfums mainstream.

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par Farnesiano, le 27 novembre 2020 à 21:25

C’était pour moi, touriste belge à Paris (mais régulier, 2 à 3 fois par an), la découverte d’un quartier que je ne connaissais pas, les rues Chabanais, Sainte Anne... Le seul avantage du confinement est de faire des économies. À Paris, je me ruine ! Bon week-end, S9.

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