Womanity
Mugler
Figue high-tech
par Jeanne Doré, le 16 août 2010
Beaucoup de parfums sont consensuels et se vendent bien (J’Adore). D’autres sont polarisants et se vendent pourtant mieux que certains consensuels (Angel).
Reproduire un succés commercial est toujours une eternelle quête du graal sans recette pré-établie, si ce n’est de miser sur l’une ou l’autre de ces deux catégories de parfum.
Obtenir un parfum qui plaise à tout le monde ou presque, c’est relativement facile, les parfumeurs maitrisent assez bien les ficelles de cet artifice créatif, cependant toujours tributaire d’autres paramètres indépendants.
La consensualité se vérifie très aisément à l’aide des tests consommateurs, où la règle est simple : qui m’aime m’achète, et que le meilleur gagne ! Le principal défaut de ces parfums trop consensuels ? On ne les rachète parfois pas une deuxième fois.
Créer un parfum polarisant, c’est la nouvelle panacée pour construire un succès sur le long terme : moins de gens aiment au premier abord, mais ceux qui aiment adorent et rachètent. On vérifie le caractère polarisant en faisant également sentir à des consommateurs, mais cette fois, on ne regarde que les scores extrêmes attribués, les plus hauts comme les plus bas, plus ils sont importants, mieux c’est.
C’est en partant de ce principe quasi mathématique que l’équipe Mugler a souhaité reproduire, quasi mathématiquement donc, le succès d’Angel.
Ce dernier avait imposé dans les années 90 le concept de parfum “gourmand”. Womanity allait inventer le parfum “sucré-salé”.
Avant toute considération de ce que peut être (ou pas) un parfum salé, rappelons que les saveurs (sucré, salé, acide, amer...) se perçoivent avec la langue, contrairement au goût (chocolat, ail, anis...) qui se déguste grâce à l’odorat, donc au nez. Le salé en parfumerie, comme le sucré d’ailleurs, est donc un subterfuge utilisant le pouvoir de l’évocation donnée par certains ingredients associés (note iodées pour le sel, vanillées pour le sucre par exemple).
C’est ici encore le cas, le headspace de caviar fièrement revendiqué étant tout simplement un accord de calone et d’algues séchées qui surgit dès le départ, accomplissant docilement son rôle de note de tête polarisante.
Le deuxième élément clé dans Womanity, c’est la figue, elle aussi présentée comme issue d’une technologie d’extraction dernier cri, argument de plus en plus avancé pour justifier la prétendue supériorité et unicité d’un nouveau parfum. En l’occurence, cette figue high-tech est plutôt une figue suspendue à un figuier, avec ses notes vertes, feuillues et boisées, qui sans être désagréable, n’en n’est pas moins très sirupeuse et n’a rien d’aussi exceptionnel que le prétend la technologie revendiquée.
Le troisième pillier de ce parfum multi-facettes est cet accord boisé, balsamique et fumé, sombre et sec comme un reste de feu de bois, sûrement composé en grande quantité de labdanum avec sa note caractéristique de réglisse noire, et mêlé à une surdose de coumarine aux facettes de foin séché.
Les notes marines superposées à ce fond omniprésent et à la douceur lactonique de la note fruitée procurent un effet solaire illusoire, une étrange atmosphère de bord de mer, avec un bar à cocktails proposant des pina coladas, au milieu d’un champ de bottes de foin bordé de figuiers.
Un univers complexe, voire confus, à la fois sirupeux et sec, fumé et aqueux, sec et juteux, et finalement pourquoi pas, sucré et salé, mais est-il au final aussi polarisant qu’on voudrait bien nous le faire croire ?
A lire les réactions de mes confrères bloggeurs (Octavian et Carmencanada d’un côté, Méchant Loup, Sixtine, Poivre Bleu et My BLue Hour de l’autre) on pourrait affirmer que le but recherché a bien été accompli : il ne fait pas l’unanimité !
Pour ma part, Womanity n’est vraiment pas le type de parfum que je porterai, il séduira plutot les amatrices de parfums sucrés à tenue ultra-forte (il est quasi indélébile). Je le trouve ni totalement repoussant, ni franchement réussi, juste trop réfléchi, trop compliqué, sûrement trop remanié pour espérer être sincère et spontané, trop torturé pour délivrer l’émotion tant escomptée.
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par caroella, le 2 septembre 2010 à 20:07
Bonjours a tous, je suis nouvelle sur le blog. Je manque de connaissance. Pouvez vous m’expliquez ce qu’est un parfum polarisant ???
par Dominique974, le 2 septembre 2010 à 10:07
Bien, bien, bien...je me retrouve donc dans le camp des contre.
Dès l’ouverture, je me suis rappelée les mangues josé (petites mangues toutes rondes et au délicieux parfum de fleur) que mon père s’entête à nous expédier de la Réunion pour les fêtes de fin d’année, et qui arrivent une fois sur deux totalement blettes et/ou écrasées.
Cette compote écoeurante mélangée à une marmelade de caramel au beurre salé = un infâme bloubiboulga (coucou Casimir), du même niveau que les crèmes glacées goût mangue trop sucrées, trop chaudes qui nous filent mal au coeur et au ventre en plein mois d’août.
J’ai du mal à dire qu’il y a là de l’audace, du renouveau, etc. C’est sûr par contre qu’on s’en souvient sans problème, au milieu des déceptions de la rentrée (mais qu’est-ce qu’ils ont cru faire avec Belle d’Opium ?).
Je suis vraiment très très curieuse de capter ce sillage sur une personne.
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par Jicky, le 2 septembre 2010 à 14:34
Ah ! Ca c’est drôle parce que moi aussi Womanity m’a fait avoir comme impression celle des yaourts à l’ananas. Et quand je l’ai fait testé à mon petit frère, il m’a dit la mangue pourrie !!! Ca c’est drôle !
par eh-andy, le 1er septembre 2010 à 20:50
Ecoutez Rebel, je dois dire que je suis pareil : nulle émotion devant womanity, je ne l’ai trouvé ni attractif ni répulsif, bref, pas polarisant. Je n’ai pas été séduit, mais pas dégouté. Je n’étais pas étonné de ce type d’odeur pour un Mugler non plus. Sur touche, il n’était pas trop imposant.. Mais je n’ai pas emmené la touche très loin, ce qui fait qu’il me faudra moi aussi m’y coller un peu plus pour trouver ce qui frappe tant les autres !
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par ChrisB, le 1er septembre 2010 à 21:29
Je pense que ce qui frappe c’est le côté huître salée, à laquelle on est plus ou moins sensibles. Certains passent à côté, d’autres déteste cette odeur de caviar, d’autres (comme moi) trouvent qu’elle est trop vite (et trop fortement) effacée par la figue sucrée.
par The Rebel Gardener, le 1er septembre 2010 à 20:41
Bon, et bien au risque de me faire taper, j’ai senti ce parfum pour la première fois et ce n’a m’a fait ni chaud ni froid. Indifférente quoi !
Bon, c’est vrai que le côté sucré-salé est original, mais comme je ne suis pas très fan de figue à la base, ainsi que des parfums Mugler ... Et puis, je sais pas, y’avait un truc qui cloche. Je pense que je vais devoir le re-sentir à tête froide, histoire d’émettre un jugement mieux construit. ^^
par ChrisB, le 1er septembre 2010 à 18:57
Womanity est toujours vivace sur ma mouillette, ça va faire 15 jours !!!!!!!
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par Jicky, le 1er septembre 2010 à 18:58
Hof... perso je compte plus : ça fait depuis le 7 aout c’est tout ce que je peux dire. A vous de faire le calcul !
Il va falloir y aller pour l’enlever celui là !
par doudou, le 29 août 2010 à 20:32
moi aussi j’ai la mouillette sur mon bureau depuis quelques jours....et, incroyable, womanity est battu en ténacité par le nouveau YSL, belle d’opium ! à ce stade ce n’est plus une présence, mais une invasion....pour en revenir au mugler, je ne le trouve pas si original : passée la première note praline salée, qui ne me plaît pas outre mesure, ce qu’il me reste est un fond gourmand passablement écoeurant...effectivement je n’aurais pas aimé me retrouver enfermée dans un avion avec cette fragrance !
et, pour finir le tableau, le flacon et la campagne me semblent convenus....oh, déception !
bilan des opérations : 2 étoiles, pour la tenue....
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par clochette, le 1er septembre 2010 à 19:55
Je crois qu’on a tous le souvenir douloureux de voyages en avion saturés en parfums (la faute aux duty free et aux voyageurs qui s’y aspergent de n’importe quoi, faut connaître un parfum pour savoir le doser !). Moi je ne peux plus sentir l’Eau d’Issey, que j’aimais bien avant, depuis qu’une collègue voyageant avec moi s’en est mis un litre avant d’embarquer, l’horreur totale même 10 rangées derrière elle !
par ChrisB, le 28 août 2010 à 23:15
Pour l’anecdote, j’ai sur mon bureau 7 mouillettes. Him de Narcisso Rodriguez, depuis trois heures, Ambre de Prada, Week-end de Burberry, Men et Story de Paul Smith depuis hier, Bleu et Womanity depuis 10 jours. Malgré une bonne tenue des deux Paul Smith (et une belle évolution ; décidément, j’aime beaucoup les parfums trop peu connus de cette maison), un Chanel toujours présent (même si c’est perfectible) - ce parfum a quand même une qualité, sa tenue - la nouvelle fragrance de Mugler surclasse toutes les autres...au bout de 10 jours !!!!!! C’est assez incroyable (à noter, le parfum Burberry s’est complètement volatilisé en une journée) !
par ChrisB, le 25 août 2010 à 18:55
Womanity semble à priori sans compromis : on déteste ou l’on adore ! Tout le contraire de l’autre grande sortie (masculine) du mois !
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par Jicky, le 25 août 2010 à 18:59
Bah bizarrement Bleu me déhoute réellement. Entre Axe et Hugo, je ne supporte pas. Je comprend que pour certain ça sent bon, mais moi ça me dégoute réellement. En fougère, je préfère les mentholées (Guerlain Homme ou Géranium Pour Monsieur) ou les très classique (type Jicky et Pour Un Homme)
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par Phoebus, le 25 août 2010 à 20:36
Ben il est pas si polarisant que ça...Je n’ai pas été entièrement conquis, j’étais un peu rebuté mais pas tant que ça...Je n’arrive pas à savoir ce que j’en pense exactement. (le seul parfum qui m’ait donné une réaction de dégoût instantané et de rejet c’est Narcisso rodriguez for Him...Pouah !)
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par Troudujol, le 25 août 2010 à 20:38
Idem pour For Him ! Insupportable !
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par ChrisB, le 25 août 2010 à 20:44
Idem, je l’ai trouvé assez écoeurant. Je l’ai senti une seule fois il y a pas mal de temps, il est hyper sucré il me semble, non ? Ou je confonds ?
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par Phoebus, le 25 août 2010 à 20:54
Oula, tu dois confondre, je ne me rappelle pas de sucre du tout...Mais plutôt l’odeur des sacs poubelles (ceux qu’on ouvre et qui sont encore vide, hein, sans odeurs parasites). Le tout poussé à l’extrême, avec certainement une bonne dose de vetiver à côté...C’est gras et râpeux en même temps...Très tenace aussi. Horrible. For Her est bien mieux orchestré.
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par Troudujol, le 25 août 2010 à 22:21
Pas sucré du tout. Râpeux, c’est le mot. Il prend à la gorge, il est âcre, poussiéreux.
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par ChrisB, le 26 août 2010 à 19:23
Désolé oui, j’ai confondu. Il faudrait que je le reteste mais je me souviens ne pas avoir aimé. Sinon le parfum sucré auquel je pensais est une Eau de toilette pour homme Hanaé Morie. Je crois aussi avoir trouvé trop sucré un parfum hommes Tom Ford.
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par Phoebus, le 26 août 2010 à 19:51
Ah, je ne savais pas qu’Hanae Mori faisait des parfums d’hommes. Je connaissais juste les parfums "papillons", rose et bleu, pour femme. Fleurit, sucré...(ennuyeux, aussi..)..Mais comme c’est doux c’est pas dérangeant.
par ChrisB, le 28 août 2010 à 23:05
J’ai testé à nouveau ce parfum aujourd’hui, oui, je m’était bien trompé. Cependant Him ne m’a pas autant rebuté que vous. Je l’ai surtout trouvé sans intérêt. Ressenti quelques heures après sur la mouillette, l’odeur est assez sympathique, mais il a quelque chose je dirais de...cireux. C’est assez piquant et peu agréable.
par incense, le 24 août 2010 à 13:44
Une horreur...
Ce parfum m’a fait passé l’un des pires voyages en avion de toute ma vie !!! Par mahleur, j’ai voulu le tester au duty-free avant de monter en cabine, et bien mal m’en a pris...
Je crois que je n’ai JAMAIS senti quelque chose d’aussi écoeurant et nauséeux que ce nouveaux Mugler !!! Le mélange de marée salée et de figue trop mure m’a été insuportable... et ce bougre de bombe est ultra tenace !!!
J’admire les autres Mugler, mais là, je suis passé non seulement à côté, mais j’avoue être en plus farouchement opposé à le ressentir de nouveau !
POUAHH !!!!!
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par Jeanne Doré, le 24 août 2010 à 21:58
Incense, c’est drôle, moi aussi je l’ai senti au duty-free, mais j’ai tout de suite vite enfermé la mouillette dans une pochette à fermeture eclair afin d’éviter d’incommoder mes voisins (et moi même...), et j’ai presque sursauté en l’ouvrant une semaine plus tard tellement l’odeur était forte !
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par Jicky, le 24 août 2010 à 22:33
Nous avons donc tous senti Wom’ au duty free... Quels snobs ! :p
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par antolio, le 25 août 2010 à 19:38
Pareil pour moi que pour Incense : Womanity réussi le tour de force de me donner à la fois la nausée et mal au crâne ! Heureusement je n’étais pas au duty free et heureusement j’ai pu me laver scrupuleusement l’avant bras ( trois fois). Pourtant s’il n’était pas si fort, si tenace et avec une diffusion de bombe H, je crois que j’aimerai assez, comme imaginer grignotter des petits beurres à la plage.
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par ChrisB, le 25 août 2010 à 19:50
C’est là l’une des caractéristiques des parfums Mugler : ils sont archi-tenaces. Ca peut rebuter. Je porte régulièrement A men : même l’ail, l’oignon, l’échalote ou l’eau de Javel peuvent aller se rhabiller !
par Garance2, le 24 août 2010 à 13:33
Chez Marionneau et aux Galeries Lafayette, le testeur est là depuis plusieurs jours déjà.
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