Eau Sauvage Cologne
Dior
- Marque : Dior
- Année : 2015
- Créé par : François Demachy
- Genre : Masculin
- Famille : Hespéridée
- Style : Frais - Propre
Rince-doigt
par Jeanne Doré, le 14 mai 2015
Quand une grande maison méprise son propre patrimoine.
Je suis en colère contre Dior.
Enfin, vous allez me dire, ça ne date pas d’hier…
Bon, qu’ils fassent n’importe quoi avec J’Adore, à la limite je m’en fiche, ça les regarde. Qu’ils nous embrouillent avec Miss Dior, en faisant passer des vessies pour des lanternes, ça c’était vraiment pas cool.
Mais alors là, qu’ils poursuivent leur petit jeu de “cache-cache-bal-masqué-coucou-qui suis-je” avec l’Eau sauvage [1], ça commence à faire beaucoup.
Inutile de vous rappeler que la version actuelle de l’Eau de Toilette n’est plus que le fantôme d’elle-même, à peine reconnaissable avec des notes de tête diluées dans une mauvaise citronnade, et son fond chypré anémique (même si d’après notre rédacteur, Thomas Dominguès, la formule aurait été améliorée depuis 2014…).
La machine à flankerisation a été mise en route en 2010, sous l’ère Demachy, avec le lancement d’Eau Sauvage Extrême, dans son flacon noir, usurpant ainsi le nom déjà existant d’une version lancée en 1984, signée par Roudnitska, mais disparue entre-temps. Très éloigné de l’esprit vintage de l’original, ce flanker aux notes aromatiques boisées contemporaines est aussi insignifiant et passe-partout que l’Eau Sauvage en Eau De Toilette était jadis belle et profonde.
Puis, en 2012, Eau Sauvage Parfum, improbable déclinaison orientale autour d’une myrrhe sirupeuse et d’un vétiver fumé, avec des notes poudrées et vanillées en fond, fait office de pièce rapportée, pas méchant mais loin d’être cohérent.
Enfin, 2015 : Dior nous refait le coup du flanker « j’t’embrouille » avec Eau Sauvage Cologne (parce que l’Eau Sauvage à la base, ce n’est pas une Cologne ?…) en nous concoctant une des eaux fraiches les plus laides de l’histoire de la parfumerie, aux notes de tête citronnées d’une acidité grinçante à en faire briller la vaisselle. Personnellement, même pour laver mes casseroles, je ne choisirais jamais quelque chose d’aussi mauvais.
Un accord citron vert-pamplemousse-mandarine aldéhydé et ozonique digne d’une lingette rince-doigt de plateau de fruits de mer, se noie dans un petit-grain lessiviel et savonneux aux relents de plastique, et un fond boisé musqué (du vétiver, vraiment ?..) n’évoquant rien d’autre que du « propre ». Un flanker de Cool Water, à la limite, mais d’Eau Sauvage, certainement pas.
Par ailleurs, Dior est très fort pour entretenir les confusions, mêlant volontiers dans sa communication des images de la nouvelle Cologne aux discours empreints d’authenticité mentionnant la date de 1966, et l’image d’Alain Delon faisant office de “caution vintage” sur l’ensemble de la ligne.
La publicité est cependant sans doute la seule bonne idée : la reprise de l’image d’Alain Delon, jeune et barbu (ça fait hipster), puisée du film Les Aventuriers de Robert Enrico (1967), qui prête également sa voix (de vieux, cette fois) sur la vidéo.
Pauvre Eau Sauvage, la voici maintenant elle aussi, tout comme Miss Dior, au beau milieu d’une famille dysfonctionnelle, au sein de laquelle elle va devoir se battre pour survivre…
Pas facile tous les jours, la vie de chef-d’oeuvre de la parfumerie, au pays des parfums Dior.
[1] soit dit en passant, la première critique parue sur auparfum !
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par PetitMusk, le 5 novembre 2018 à 09:18
Je le porte en ce moment (échantillon), un peu par erreur car je pensais mettre l’eau de toilette. C’est en effet totalement insignifiant, un mélange d’agrumes et de savon plus proche du liquide vaisselle que du parfum. C’est d’autant plus affligeant que je trouve le parfum Eau Sauvage vraiment pas mal, à mille lieux de cet ersatz, en tous cas.
par Huskussam, le 19 mai 2018 à 18:44
Quelle erreur ai-je faite ! Moi qui voulais revêtir par ce beau temps la fameuse eau sauvage, je suis allé en parfumerie, j’ai tendu le bras et attraper ce que je pensais être mon rayon de soleil de l’après-midi. Je fais pshitt, une fois, deux fois, trois fois et puis voilà.
MAIS qu’est ce que c’est que ça ??? Ça pique, c’est pas eau sauvage, cette cologne si douce et réservée. Je regarde en haut. Et oui le flacon est serti de blanc. Mince quel idiot. Je regarde à nouveau ; le "vrai" flacon était planqué derrière les boites...
Bon voila comment j’ai découvert ce "eau sauvage cologne". Basta le basilique si frais, aucun coeur floral qui rend l’original distingué et raffiné. Le fond n’est pas chypré pour un sous, il manque l’élégance, la référence même. Et autant l’original a ce défaut de savoir se faire oublier, ce qui aurait été une qualité pour cette cologne, mais malheureusement celle-ci est bien tenace en plus. Moi qui voulait m’envelopper avec classe j’ai du subir, un parfum qui certes sent fort et qui ne procure aucune émotion.
par Tevic, le 19 mars 2017 à 08:31
Avis aux amateurs d’Eau Sauvage Parfum (dont je fais partie), ce parfum (étiquette noire sur fonds noir) sera remplacée à partir d’avril 2017 par une nouvelle version (étiquette argentée sur fonds noir) où la myrrhe sera remplacée par l’élémi. Reste à voir ce que dior nous a réellement concocté (y aura-t-il des bois ambrés, des notes ozoniques ? etc.)
Moi j’aimais bien l’Eau Sauvage Parfum (2012, précisons). Je la trouvais à la fois construite, un brin mystérieuse et fumée (myrrhe), et intensément fraîche (ma boite sent encore le frais après une vaporisation qui date de plusieurs mois). Moi j’avais prévu le coup et j’ai déjà du stock :)
Espérons qu’il n’ont pas pris modèle sur l’Eau Sauvage Extrême qui a été défigurée en 2010 comme le dit Jeanne. (ça reste encore portable mais les notes de fonds légèrement ozoniques sont un affront à ce Flanker originellement signé Roudnitzka).
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par Tevic, le 7 octobre 2017 à 08:22
Au sujet de la reformulation de l’Eau Sauvage "Parfum" (2017), voici mes impressions (version 2017 vs 2012) :
Pour moi il s’agit d’une éviscération, le même effet que lorsqu’on retire la mousse de chêne à un parfum des années 80. Le nouveau parfum est très semblable à ce qu’il était, mais a perdu de son épaisseur, de son velouté, de sa complexité. La finale me semble "plate". Bref, c’était mieux avant.
Selon le discours marketing, ils auraient rendu le parfum plus proche de l’original en remplaçant la myrrhe par de l’élémi. Je n’en crois pas un mot. Je perçois la myrrhe tout à fait inchangée par rapport à la version 2012. Je pense que le changement porte sur une mousse de chêne reconstituée n’apparaissant pas dans les ingrédients (et qui parait à mon nez être aussi utilisée en grande quantité dans "Dior Homme"). Cet élément contribuait à donner le corps du parfum de 2012 et a disparu dans celui de 2017.
Maintenant, à tester. je sais que la nouvelle mouture a aussi ses fans, la tenue est toujours aussi "atomique" ça tient toujours très longtemps. De plus il est possible que ça passe mieux par temps chaud (je n’ai pas testé ça). Bref, moi je suis déçu mais un autre pourrait y trouver son compte.
par Tevic, le 19 mars 2017 à 08:19
Entièrement d’accord sur votre description d’Eau Sauvage Cologne, qui est très laide.
par PARFAN, le 14 août 2015 à 10:01
Quelle verve pour critiquer un parfum qui, je m’en suis assuré dans les points de vente, connait une bonne vie de vente !
Pour ma part je ne serai pas aussi catégorique... Ou du moins aussi partial et partiel. En effet, si l’on se met à critiquer des déclinaisons d’un parfum, il faut le faire pour toutes les marques le faisant et là, le blog risque de prendre un poids mémoire considérable !.
J’ai été très surpris par cette nouvelle création olfactive de la maison de l’avenue Montaigne. En effet, le PH de ma peau absorbe très rapidement les fragrances dites fraiches ou hespéridées... Mais là point d’odeur volatiles qui s’envolent dès les premières minutes. Bien au contraire, une odeur assez tenace je dois le dire qui me permet de retrouver des sensations ressenties autrefois avec le magnifique Bowling Green de Geoffrey Beene ou le remarquable Green Water de Jacques Fath.
Pour ne pas nous écarter du sujet, je pense qu’un parfum qui date de 1966 peut recevoir des accords nouveaux, pour être en lien avec la tendance et les attentes de la clientèle. Pourriez vous, accepteriez vous de porter les vêtements de votre grand père, du moins tel quel ? Non, je ne le pense pas... Par contre en les retravaillant, en les retouchant, en les améliorant, cela peut devenir du domaine du possible.
A cela, ajoutez une autre tendance, celle du vintage, et ma proposition est tout à fait acceptable.
D’une approche mode (et dans ce domaine, Dior occupe une place non négligeable) et si on la transpose dans le domaine du parfum, on est alors en droit d’admettre que Dior ne ne fait pas sa révolution avec Eau Sauvage mais simplement témoigne d’une évolution à travers Eau Sauvage, celle de son temps avec tout de même par rapport à la création originale, presque 50 ans d’écart !
Si maintenant on reste sur le fait qu’il est lassant de voir les marques décliner à outrance leurs noms en les complétant d’un "silver" (comme pour le Kouros d’YSL) ou d’un Casual (pour Givenchy) sans compter dans le domaine féminin (qui n’est pas en reste) la série des Petites robes noires de Guerlain, il convient aussi de souligner que la recherche d’un nom nouveau devient de plus en plus complexe (il ne doit pas déjà faire l’objet d’un dépot, il doit est assimilable dans plusieurs langues et surtout ne pas faire l’objet d’interprétations), sans parler des coûts liés à la création d’un nouveau moule pour un nouveau flacon...
A moins que, en précurseur permanent, Dior nous propose une solution transitoire : reprendre un nom de manière partielle, s’inspirer d’un flacon existant de la maison en le retravaillant au goût du jour, singulariser la création avec une nouvelle matière inédite et brevetée (l’ambrox) et y adjoindre une icone cinématographique (Johnny Depp)... Une alchimie de lancement d’un nouveau jus qui permettra peut être avec ce nouveau masculin baptisé "SAUVAGE" de faire évoluer l’histoire du parfum ou, pourquoi pas, d’en faire sa révolution, à l’instar d’un jour de 1985 quand une création hors normes sur tous les plan a vu le jour, avec le lancement de Poison...
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par Jicky, le 14 août 2015 à 12:16
Dafuq did i just read ????
oh la la Parfan, désolé mais rien ne va dans ce que vous dites...
Que vous appréciez Eau Sauvage Cologne c’est une chose et y’a aucun souci puisque c’est un parfum qui a ses qualités aussi effectivement. Mais le défendre en disant qu’il se vend bien, qu’il est réussi et légitime par rapport à Eau Sauvage et en finissant sur une critique du modèle économique du flanker, ça ne fait pas sens.
Premierement, et c’est un point qui a déjà était discuté et rediscuté des milliards de fois dans tous les domaines. Ce n’est pas parce que ça se vend bien que c’est bon. Et c’est encore plus vrai avec Dior qui est très habile en communication et réussirait à vendre de l’eau en flacon doré avec Charlize Theron (oh, wait...). Comme il est dit à chaque fois : René la taupe a été numéro un des ventes pendant plusieurs semaines. Dior a fait récemment de jolis parfums qui se vendent (Dior homme Cologne par exemple) et des parfums moins réussis mais qui se vendent quand même (la liste est déjà plus longue).
Ensuite, Eau Sauvage Cologne. Comprenez quand même que le concept à la base est franchement douteux. I mean... Eau Sauvage n’a quasiment pas vieilli ! Je vais blasphémer en tant que passionné de parfumerie, mais à la limite qu’il y ait un flanker de Miss Dior pour retravailler sa structure et la moderniser comme vous dites, c’est bien normal (attention, je ne dis pas que Miss Dior Chérie est bien, c’est un parfum extrêmement problématique surtout depuis ce que Dior en fait depuis 2011). Mais Eau Sauvage est d’un tel classicisme qu’il ne fait pas vieux (sans faire jeune pour autant : il est simplement classique). Et, c’est déjà une sorte de structure Cologne (mais Jeanne en parle très bien dans son article). Enfin, quand bien même : le parfum en tant que tel n’est pas super pour une Cologne. Il a un côté criard, déjà vu, monolithique. Je vous renvoie à l’article et aux commentaires qui ont déjà été faits.
Quant au modèle économique du flanker, il faut juste prendre en compte une chose : il a dégénéré. Comme vous le dites, trouver un nom est difficile, le lancer à l’internationale implique un coût important (pour le flacon, pour une grande marque le moule n’est pas ce qu’il y a de plus cher non). Et l’idée de travailler en franchise, comme le fait le cinéma ou le jeux vidéo par exemple, permet de lancer des nouveautés avec moins de risque. Ok. Mais quand il s’agit de 6 flankers en un an, il faut aussi savoir dire que trop de parfums sont lancés (j’ai pas inventé l’eau chaude en disant, je dis vraiment rien de neuf).
Enfin, concernant Sauvage - je ne l’ai pas senti mais j’ai pu lire quelques premiers retours - well euh... Dans sa démarche actuelle, Dior ne fera jamais un nouveau Poison. Dior n’est pas dans l’innovation actuellement. Je ne demande que ça et je suis très content de voir une vraie grande nouveauté chez Dior (c’est la première de Demachy pour Dior). Quant à l’ambrox, c’est une note qui existe depuis très longtemps dans la parfumerie et qui a déjà été utilisée des milliards de fois en grand public (avec succès ! Light blue, Black XS pour homme lui doivent beaucoup).
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par Tevic, le 19 mars 2017 à 08:59
Bonjour Jicky,
Je vais rajouter un problème supplémentaire à la mode des flankers, c’est que toutes ces formules sont éphémères et durent rarement plus de quelques années. Alors soit on veut le racheter et il a disparu, soit pire il y a toujours un parfum qui porte ce nom mais la formule est complètement différente. On est à la troisième reformulation majeure de Dior Homme Sport, à la deuxième de Dior Homme Cologne et d’Eau Sauvage Parfum.
Déceptions garanties !
par Jeanne Doré, le 14 août 2015 à 13:47
Bonjour Parfan ! Bienvenue sur auparfum !
Je ne vais developper ni justifier le fait d’etre partielle ou partiale, c’est peut être discutable mais c’est comme ça...
Sinon, personnellement j’aime vraiment beaucoup porter les vêtements de ma grand mère ! Et tous ceux que j’achète en vide grenier ou friperie qui datent des années 60,70 ou 80.
Tout d’abord ils sont extrêmement bien coupés, ils étaient fabriqués en France, la qualité des tissus est irreprochable et ne bouge pas avec le temps. Ils ont l’avantage d’être unique et personne d’autre ne risque d’etre habillé comme vous. Et surtout, ce sont des vêtements qui ont une histoire, qui ont une âme, qui portent en eux des émotions.
Je pense que je pourrais dire exactement la même chose des parfums !
par Troudujol, le 28 juin 2015 à 19:06
Qu’est-ce que c’est que cette daubasse ??? Une eau de vaisselle sale et tiédasse, pas même rafraîchissante, sans aucun relief, avec un arrière goût verdâtre et chimico-métallique... A côté Dior Homme Cologne est presque jolie.
par Donald Bovy, le 28 juin 2015 à 15:12
« Voilà pourquoi je suis devenu parfumeur, parce qu’il s’agit d’ouvrir un flacon pour voir surgir mes robes. » Christian Dior. Bernard Arnault doit avoir une tout autre raison sinon il dirigerait cette entreprise dans ce sens. Je suis très déçu par ce truc fait pour faire du fric avec Séphora mais surement par pour nous.
par Vesper, le 6 juin 2015 à 22:21
Testé alors que je n’avais aucun autre parfum en tête, je dois dire que je suis heureux de ne l’avoir fait que sur mouillette.
Le citron du départ m’apparait... comme un vrai citron. Piquant, acide... sans aucune forme de confort.
Je me vois clairement mal porter une chose pareille.
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par florilege87, le 2 mai 2019 à 06:48
Vous avez tord ...ce parfum est agréable sur la note de fond ...contrairement à bcp d’autre où c’est l’inverse et où l’on regrette son achat ....une fois arrivé à la maison. ! Ici c’est l’inverse !
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par florilege87, le 2 mai 2019 à 06:43
Absolument pas d accord avec l’avis du site.
je le porte depuis sa sortie uniquement l’été.
les avis donnés ici correspondent à la note de tête, curieux comme conception de critique d’un parfum, la rhétorique pour s’écouter parler ...ce n’est pas très sympathique pour le créateur.
ce parfum pour l’apprécier ...il suffit d’être un patient ...et respirer votre vêtement à la fin de la journée : le parfum est encore là : élégant, éclatant , à la fois frais et rassurant . La version classique se porte en tout saison, celle ci se porte l’es journées de ciel bleu , éclatante et chaude .
Ensuite meme si elle porte le nom de Cologne , elle tient ...on en a pour son argent ...
comparer ce parfum à un rince doigt me paraît limite diffamatoire ...que dire alors de l’eau d issey ? Simplement qu’il faut attendre 20 minutes avant de donner un jugement ( toujours personnel ) sur un parfum
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