Opium
Yves Saint Laurent
- Marque : Yves Saint Laurent
- Année : 1977
- Créé par : Jean-Louis Sieuzac
- Genre : Féminin
- Famille : Ambrée
- Style : Classique - Opulent
Pour celles qui s’adonnent à Yves Saint Laurent...
par Jeanne Doré, le 14 juin 2007
Il est communément reconnu qu’Opium a révolutionné le marketing des parfums, par son nom, son flacon, son prix et sa publicité. Il a ouvert la voie à une nouvelle ère de communication, de distribution, et a également remis les orientaux à la mode dans les années 80, après une décennie de floraux et d’hespéridés.
Yves Saint Laurent voulait un parfum qui évoque l’Orient, et avait déjà en tête un flacon à pompon orientalisant, style Napoléon III. Le flacon final s’inspirera d’un « inro », étui de bois japonais dans lequel les samouraïs conservaient l’opium. C’est ce qui a donné l’idée de ce nom, provocateur et sulfureux, qui faillit bien ne jamais voir le jour, car le groupe propriétaire des parfums s’y opposait fermement. Il fut sauvé par la conviction, la persévérance et l’insistance d’Yves Saint Laurent en personne.
L’idée olfactive était de lancer un parfum puissant et tenace, dans la lignée de Shalimar, qui puisse tenir toute une nuit de fête, et plaire aussi bien aux Françaises qu’aux Américaines. Les parfumeurs s’inspirèrent donc de Shalimar, mais aussi et surtout de Youth Dew, parfum typiquement américain, très puissant, ce qui fera dire à Estée Lauder, lors du lancement d’Opium aux Etats-Unis : « c’est Youth Dew avec un gland ! ».
On retrouve un accord oriental rafraîchi par une tête hespéridée, mandarine, citron et bergamote, mais modernisé par des aldéhydes et des notes fruitées, pêche et prune. Le bouquet floral épicé est composé de rose, jasmin, ylang-ylang, girofle et cannelle.
Le fond est boisé, cèdre, santal, balsamique, ciste, benjoin, animal, castoreum et musqué, et il est d’une persistance à toute épreuve : les muscs sont toujours décelables après une semaine !
L’ensemble donne un effet baroque, complexe, extravagant, intrigant. Il est moins animal et plus frais que Youth Dew, que je trouve plus écœurant, presque insoutenable. Opium est une très belle composition, qui a beaucoup contribué à l’image prestigieuse des parfums Yves Saint Laurent, mais il a pas mal changé au fil des reformulations et peut être plus difficile à apprécier aujourd’hui.
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par Jeanne Doré, le 27 septembre 2010 à 22:56
Bonjour Dreamparfum, oui, j’ai senti “La Belle”, j’essaie de vous en parler plus longuement très bientôt, promis !...
Piccolina, comme vous, je trouve la pub plus "envoutante" que le parfum ;)
par piccolina, le 26 septembre 2010 à 17:15
Bonjour dreamparfum, j’ai juste essayé Belle d’Opium l’autre jour en parfumerie - j’en suis plutôt déçue, je l’ai trouvé certe plaisant mais un peu quiconque. J’y retrouve quelque chose de l’Elixir des Merveilles (pas l’Eau, l’élixir, ce qui sentait l’orange confite), mais tellement faible... Peut être j’ai été déroutée par la pub, je m’attendais a un parfum plus puissant, envoutant, avec un certain parti pris. Belle d’Opium me semble vraiment fade et pas intéressant. Ca sent pas mauvais, mais je ne vois pas l’intérêt - surtout que une généreuse pulvérisation sur les poignets n’a meme pas tenue jusqu’à la fin de mes courses. C’est une toute première impression, mais il ne m’a pais laissé l’envie de réessayer (quoi que je suis sorti du magasin avec un échantillon, donc peut être je tenterai a nouveau l’expérience).
par Améthyste, le 25 septembre 2010 à 15:02
Ah et j’ai oublié, concernant belle d’opium, je ne sais pas trop ce que donnes le parfum, mais j’adore la pub en tout cas, Melany Thierry dansant sur une musique orientale rythmée et entraînante, moi qui adore la musique orientale en plus, j’adore. Pour cette pub elle dégage de la sensualité, une certaine aura, c’est assez envoûtant pour moi. Magnifique.
par Améthyste, le 25 septembre 2010 à 14:57
Bonjour Jeanne, ça faisait un moment. Avez-vous pu à ce propos sentir belle d’opium ? Je ne pense pas qu’il aura autant de succès que l’original mais bon. Sois dit en passant, j’aime beaucoup opium, c’est un parfum puissant, magnétique, envoûtant, avec un côté à la fois provocateur et sensuelle. Il est complexe, intimidant, je pense qu’il faut un certain temps pour le comprendre et y adhérer, mais c’est ce qui fait justement tout le charme de ce parfum si renommé signé YSL, il demande du temps, mais une fois qu’on s’y est fait, je pense qu’on a plus envie de le quitter.
par Jeanne Doré, le 12 septembre 2010 à 15:39
Merci PoisonFlower pour ce moment cinématographique... votre intervention sur Opium ne fera que mettre en relief ce monument de la parfumerie, au moment ou débarque sa petite soeur opportuniste, une certaine "Belle"...
par PoisonFlower, le 12 septembre 2010 à 13:59
Tiens, j’ai oublié de noter mon cher Opium. Vu ce que j’en ai dit ci-dessus, c’est un peu superfétatoire, mais je tiens quand même à ce qu’il ait ces quatre étoiles bien méritées !
Sinon, en ce qui concerne son récent "lifting", au niveau olfactif il ne m’a pas particulièrement choqué... Bon après, c’est vrai que je ne le porte pas (et je n’oserai jamais, tant je trouve qu’il a une aura bien trop féminine), je ne suis donc pas le mieux placé pour juger de la réussite ou non de cette reformulation.
Pour ce qui est du flacon à présent, le nouveau vaporisateur EDT et EDP est pas mal, disons qu’il est moins austère que l’ancien et traduit peut-être mieux l’idée d’opulence. A la limite, tout me va, tant qu’ils ne suppriment pas le flacon d’extrait, qui est pour moi l’un des plus réussis et mythiques de l’histoire de la parfumerie, aux côtés notamment de ceux de N°5, Shalimar ou L’air du temps.
par PoisonFlower, le 9 septembre 2010 à 23:18
En guise de préambule, je voudrais évoquer un film de William Wyler (le papa de Ben-Hur), The letter (1940), avec la géniale Bette Davis. Cette dernière incarne Leslie Crosbie, la femme du dirigeant d’une plantation de caoutchouc en Malaisie, qui dans l’impressionnante scène d’ouverture abat de plusieurs balles Geoff Hammond, un ami de son mari. Au moment où elle doit justifier cet acte, elle explique que l’homme avait tenté de la violer. Elle semble donc blanchie, jusqu’au moment où la veuve de la victime lui fait savoir qu’elle est en possession d’une lettre dans laquelle Leslie avait donné rendez-vous à Hammond le soir du meurtre. Mme Hammond propose alors un marché à Leslie, qui devra venir lui porter en personne 10.000 dollars si elle veut récupérer la lettre au contenu compromettant. Leslie accepte le marché et se rend dans le quartier chinois de la ville où habite Mme Hammond. L’échange est prévu dans ce qui semble être une boutique d’antiquités chinoises, dans laquelle règne une atmosphère aussi étouffante, de par la chaleur torride qui règne dans le pays, qu’enfumée, le lieu dissimulant très certainement une fumerie d’opium. Et Leslie de se retrouver nez à nez avec Mme Hammond, une Eurasienne somptueusement vêtue et parée, à la beauté et à l’allure autoritaires, dont le regard noir en dit long sur le ressentiment qu’elle éprouve à l’égard de celle qui lui a ravi son mari...
Vous l’aurez compris, beaucoup de choses dans ce film m’évoquent l’univers d’Opium et le personnage de Mme Hammond (que je vous invite à contempler ici : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/28/Gale_Sondergaard_in_The_Letter_trailer.jpg), avec ses airs d’impératrice de Chine (à la base, le souhait d’Yves Saint Laurent lui-même était d’ailleurs de "créer un parfum pour l’impératrice de Chine"), représente pour moi l’archétype poussé à l’extrême de la femme Opium telle que je me l’imagine, c’est-à-dire une femme dotée d’une forte personnalité, élégante et sophistiquée, d’une féminité triomphante, presque intimidante, dont chaque entrée dans une pièce est une apparition. En un mot, fascinante. Je l’imagine également grande fumeuse, tant le magnifique fond de la composition m’évoque les volutes de fumée de quelque cigarette raffinée ou autre substance illicite...
En bref, l’adjectif inoubliable prend véritablement tout son sens avec Opium, parfum au pouvoir d’évocation extraordinaire, peut-être le seul qui me fasse autant voyager et rêver chaque fois que je le respire.
par neo-charly, le 30 juillet 2010 à 14:46
Salut, pensez vous que Opium en eau de parfum irait aux hommes ? car je l ai essayer en version homme et celle ci est moins tenace et moins opulente.
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par Phoebus, le 30 juillet 2010 à 16:45
Quand je l’ai sentit il y a quelques temps, je me suis dit que ce n’était pas une odeur si féminine que ça (alors qu’il est sensé s’inspirer de shalimar quand même enfin bref). Je pense que si vous n’en mettez pas trop ça passera comme une lettre à la poste auprès de votre entourage. (De nos jours, c’est plus l’opulence d’une fragrance qui détermine son sexe dans l’imaginaire collectif, j’ai l’impression).
Mais après, l’important c’est qu’un parfum vous plaise...Mon frère pourrait porter Miss Dior Chérie, je ne m’ofusquerais pas, après tout ça sent bon et s’il est content de le porter c’est l’essentiel. non ?
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par neo-charly, le 30 juillet 2010 à 23:22
Merci pour votre avis, c’est vrai que ce parfum n’est pas si feminin que ça. Je vais le prendre en eau de parfum pour cet hiver.
par Jeanne Doré, le 4 juillet 2010 à 01:57
Dominique, je comprends votre tristesse.
Le drame avec l’osmothèque est que seuls (pour l’instant) y sont répertories les parfums "disparus" mais pas ceux "défigurés" et officiellement existants toujours... Ce serait un grand pas en avant de pouvoir comparer à l’osmothèque les anciennes versions avec les nouvelles pour se rendre compte objectivement des différences, ce qui et toujours difficile à faire lorsqu’on a pas l’original sous le nez, empêtrés dans nos souvenirs émotionnels pas toujours objectifs...
Rebel, je partage avec vous l’impression sur l’Air du Temps, amuputée de son œillet poudré, et dont je n’ai ; à ce jour, jamais osé entreprendre la critique...
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par poupinette, le 28 août 2010 à 13:33
Bonjour,
Que pensez vous de flanker Belle d’Opium ?
Je suis très interessée par votre avis.
Et comme dirait Jicky, vivie l’odorat !
par Jeanne Doré, le 3 juillet 2010 à 12:27
Rebel, oui, d’après ce que j’ai compris, Opium a été reformulé, notamment en raison de forte teneur en eugenol et isoeugenol (note épicée girofle), aujourd’hui limités par l’IFRA, mais certains sont moins sensibles que d’autres à la reformulation, surtout lorsqu’on n’a pas porté le parfum.
Un article à la fois très drôle et pourtant dramatique sur Grain de Musc traite de ce sujet, à l’occasion de la sortie du flanker Belle d’Opium, la Parisienne d’Opium...
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par Dominique, le 3 juillet 2010 à 14:21
Bonjour Jeanne,
j’ai lu votre échange sur Opium ainsi que l’article de Grain de Musc qui m’a rendue très triste.
Une époque est passée, si vite !, et aucune trace conservée (à l’osmothèque peut-être mais pas pour le public).
J’ai eu récemment un échantillon d’Opium EDP, et je dois dire que, l’ayant porté à la fin de l’adolescence (fin des années 80), j’ai été étonnée de ne plus trouver cette note incisive et épicée qui faisait mon bonheur et tout le mystère de ce parfum pour moi. Avec l’échantillon, je tombe tout de suite dans le doux-sucré-vaguement opulent, de qualité peut-être, mais vraiment "dame". Je pensais que j’avais grandi et que mes goûts avaient évolués.
Les mots me manquent pour exprimer à quel point mon sentiment de perte est grand.
Pire que tout, oser proposer deux parfums si différents dans l’esprit sous un même nom !
Je ne pourrais jamais partager ces anciennes amours avec ma fille, ça me remplit d’une infinie tristesse.
Pareil avec l’échantillon récent de Rive gauche, il manque quelque chose au départ et je trouve qu’il est devenu plat aussi (j’ai porté ce parfum à la même époque ou un peu avant Opium).
Je ne n’ose plus aller sentir Magie noire dans son nouveau flacon.
J’ai l’impression que les nouveaux parfums ont du mal à développer sur la longueur toute la "traditionnelle" pyramide olfactive (sauf bien sûr quand proposer une senteur pleine et sans évolution est un parti pris), est ce que je me trompe ?
J’ai été ainsi déçue par "Si Lolita", dont la note épicée m’avait enthousiasmée mais qui s’est évaporée sur ma peau, ne laissant qu’ une touche discrètement sucrée qui m’a laissée indifférente au final.
Pensez-vous que l’extrait d’Opium vaille la peine, du coup ? J’en vois passer de temps en temps mais je n’ose pas prendre ce risque.
Bon, j’adore l’oeillet et je vais me consoler en sniffant une lichette du seul facon d’extrait que je possède, un vintage de Bellodgia (mais je ne pourrai pas continuer à vivre sur des vintages achetés au détour de salons ou d’enchères !).
Cordialement.
par The Rebel Gardener, le 3 juillet 2010 à 16:28
Merci pour vos réponses. Je comprends mieux ... L’exemplaire que je possède est l’edt (je ne connais pas exactement la différence avec l’edp) mais en comparant avec le parfum tel qu’il st actuellement diponible, on sent nettement que cette note épicée d’oeillet est largement moins incisive, et semble être remplacée par une note de piment (?) si je ne me trompe.
Je suppose également que c’est à cette même réglementation sur les eugénols qu’on doit cette reformulation particulièrement ratée de L’Air du Temps, qui sans sa note d’oeillet vraiment particulière (et d’autre ingrédients, l’original et la reformulation étant vraiment hyper différents) perd tout son charme (en plus c’est l’un de mes parfums préférés, ce qui accentue encore ma déception). Pauvre Opium, et pauvre Air du Temps.
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