Histoire de parfumeurs : Paul Parquet, fougère pionnière
par Jessica Mignot, le 5 août 2022
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On sait finalement peu de la vie de Paul Parquet, copropriétaire de la maison Houbigant. Seuls de vieux journaux gardent une trace de ses titres, d’une addiction aux courses et d’une relation amoureuse passionnelle. Mais sa Fougère royale a ouvert la voie à toute une famille de la parfumerie.
Né en 1856, Paul Marie Parquet aurait suivi des études de chimie en autodidacte après avoir hérité de l’entreprise de son père en 1880, avec Alfred Javal – homme d’affaires qui été auparavant passé par la maison Violet. Il est décrit comme ayant « une physionomie ouverte, franche ; le visage est orné de la moustache ; les traits expressifs, surmontés d’un regard brillant de perspicacité, et la stature moyenne, bien proportionnée, annoncent l’un de ces tempéraments de verdeur constante et de robustesse éprouvée » [1] et aimé de ses employés.
Des faits divers font état d’une passion de jeunesse avec une certaine Rose Chervey, qui à la fin de leur relation en 1882, par désespoir, lui tire dessus à deux reprises. Il n’en garde heureusement aucune séquelle et sort cette même année Fougère royale, qui fera date. La création est en effet admirable en un triple sens : « fougère » initiale de la parfumerie et donc pionnière d’une forme olfactive décisive (combinaison de bergamote, de lavande et de coumarine), elle est aussi l’une des premières à ne pas consister en la reproduction d’une odeur présente dans la nature et elle est l’une des premières compositions à contenir ces matières premières synthétiques qui ont depuis révolutionné l’histoire de la parfumerie. Le parfumeur préféré de Maupassant est également reconnu par ses pairs : dans un article de 1946, Ernest Beaux dit de lui : « Le plus grand parfumeur de son temps, M. Parquet, créa L’Idéal, la Fougère royale et le Cœur de Jeannette, des parfums admirables ». [2]
En 1890, Houbigant est nommé parfumeur de la Cour impériale de Russie par le tsar Alexandre III et la marque fournit la famille impériale jusqu’en 1917.
Selon Robert Bienaimé, qui lui succédera en 1912, sa plus grande création fut Le Parfum idéal, « un harmonieux chef-d’œuvre d’équilibre, de finesse et de goût » [3], sorti en 1900, date à laquelle il obtient une Médaille d’or à Paris. Le parfumeur vit alors au 68, boulevard Maillot à Neuilly. Conseiller du commerce extérieur, membre de la chambre syndicale de la parfumerie, trésorier du comité central d’initiative et de propagande franco-brésilien, il obtient le Grand prix de Liège en 1905 et la légion d’honneur en 1908. Grâce à lui, Houbigant acquiert une reconnaissance internationale et connaît une belle croissance.
Lorsqu’il est emporté par un cancer à la fin du printemps 1916, sa femme Elisa Haley fait construire en son honneur la Fondation Paul Parquet, qui existe toujours.
Parfumographie non exhaustive
Fougère royale, 1882
Peau d’Espagne, 1894
Parfum d’Argeville, 1895
Royal cyclamen, Le Parfum idéal, Jockey club, Cœur de Jeannette, 1900
Mes délices, Royal Bouvardia, 1904
L’Œillet du Roy, 1906
Violette pourpre, 1907
La Rose France, 1911
Et vous, avez-vous déjà senti des parfums de Paul Parquet ?
Bibliographie indicative
Archives nationales
Rosine Lheureux, Une Histoire des parfumeurs : France 1850-1910, Champ Vallon
Robert Bienaimé, « Une grande figure de la parfumerie française : Paul Parquet », in Industrie de la Parfumerie, oct. 1955.
Ernest Beaux, « Souvenirs d’un parfumeur », in Industrie de la Parfumerie, oct. 1946, p.228-231.
Visuel principal : commons.wikimedia.org, source : Osmothèque
Visuel publicité Fougère Royale : etsy.com
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par Duolog, le 5 août 2022 à 14:58
Merci pour ce tour d’horizon, il est vrai que le nom de Paul Parquet n’est pas des mieux connus !
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