Parfums réédités : les retrouvailles olfactives
par Jessica Mignot, le 13 juin 2022
Les parfums retirés de la vente, parfois pour des raisons incompréhensibles, laissent un grand vide pour ceux qui les ont aimés. Cependant, il arrive que des marques décident de relancer certains oubliés, que ce soit à l’occasion d’anniversaires, sous la pression des consommateurs, ou dans une stratégie patrimoniale, et avec des réécritures plus ou moins proches. Petit tour d’horizon – non exhaustif – de ces revivals.
Les parfums retirés de la vente, parfois pour des raisons incompréhensibles, laissent un grand vide pour ceux qui les ont aimés. Cependant, il arrive que des marques décident de relancer certains oubliés, que ce soit à l’occasion d’anniversaires, sous la pression des consommateurs, ou dans une stratégie patrimoniale, et avec des réécritures plus ou moins proches. Petit tour d’horizon – non exhaustif – de ces revivals.
Véritables compagnons et attrape-mémoires, les fragrances qui disparaissent nous laissent parfois orphelins. Certains leur trouvent un remplaçant, un proche parent ; d’autres, sachant cette quête vaine, changent radicalement de direction olfactive ; enfin, nombreux sont ceux qui guettent les sites de vente d’occasion à la recherche du parfum perdu.
Dans un marché où les lancements s’enchaînent à un rythme effréné, et où les rayons doivent laisser la place aux nouveautés démultipliées, le risque de voir son préféré retiré de la vente est accru. Nous avions déjà parlé de ces disparus il y a quatorze ans (!), et avons consacré un article aux fragrances disparues dénommé « Les parfums meurent aussi » dans le dossier de Nez #11, mais le phénomène semble s’accélérer encore aujourd’hui. Au moment où les sociologues remarquent le caractère désormais jetable de nos relations, l’industrie du parfum, de même, semble refuser que nous nous attachions à nos flacons.
Mais, parfois, ce qui a la saveur d’un petit miracle se produit : les marques remettent au catalogue celui que l’on croyait à jamais perdu. Récemment, peut-être sous l’influence d’une prise de conscience du caractère réminiscent de l’odorat et de l’importance de son patrimoine, ces renaissances se multiplient, nous incitant à vous proposer un petit tour des dernières retrouvailles.
Un des premiers grands revivals, apparu il y a maintenant quatre ans, est le mythique Iris Gris de Jacques Fath, composé à l’origine en 1947 par Vincent Roubert, recomposé par Patrice Revillard, et rebaptisé L’Iris de Fath. Si son prix n’est pas, loin s’en faut, accessible à toutes les bourses, cette renaissance aura permis de protéger le patrimoine olfactif et, pour les plus chanceux, de pouvoir humer une icône disparue. En 2016, Green Water avait également retrouvé vie à travers une interprétation de Cécile Zarokian.
L’Iris de Fath, extrait 1 470 € / 30ml
Pour limiter la prise de risque d’un relancement, la vente exclusivement en ligne semble être un compromis peut-être moins risqué. Celle-ci a ainsi été choisie par Rochas en 2019 pour l’eau de toilette Moustache, fidèle à celle signée par Edmond Roudnitska en 1949, et renommée pour l’occasion Moustache original 1949. L’année suivante, la marque proposait également une réinterprétation de Byzance par Aliénor Massenet et Maurice Roucel, avec cette fois une nouvelle formule, qui bien que très différente, restait tout à fait honorable. Créé en 1987, disparu à l’entrée du XXIe siècle, il avait déjà été réédité une première fois en 2017.
Parfois, le parfum revient, mais sous un autre nom : D’Orsay ressuscitait en 2020 son ancien best-seller Tilleul sous l’appellation Vouloir être ailleurs C.G.. Olivia Giacobetti, qui l’avait déjà revisité en 2008, est aussi à l’origine de cette dernière version de 2020. Graines d’angélique, fleurs de tilleul et bois d’acacia « nous ramènent gentiment à nos 15 ans », nous offrant ainsi « une parenthèse lumineuse » très printanière.
Parfois, ce sont même des marques entières qui réapparaissent telles qu’elles nous avaient quittés quelques années auparavant : c’est notamment le cas de la maison bretonne Lostmarc’h, relancée depuis un an et demi déjà, mais qui n’a que récemment communiqué sur son revival. L’occasion de redécouvrir les notes iodées et florales du joli Aôd, la cologne musquée de L’Eau de l’Hermine et les sept autres parfums de la collection, également déclinés en bougies et brumes d’intérieur.
Occasion idéale pour raviver le passé, les dates anniversaire sont aussi sources de retrouvailles. En 2020, l’association François Coty / La Cité des parfums (présidée par l’arrière petite-fille du parfumeur), proposait des rééditions des créations mythiques de Coty : La Rose Jacqueminot, L’Origan et Jasmin de Corse.
Pour fêter les 100 ans d’Emeraude, présenté comme un des premiers ambrés du marché, c’est Spoturno 1921 qui a été dévoilé fin 2021. Retravaillée grâce à l’héritage d’anciens recueils du parfumeur, la formule a été adaptée pour répondre aux contraintes actuelles, sous la direction de Patrice Blaizot.
Le sillage floral, vanillé et poudré est donc désormais disponible en extrait, mais plutôt réservé aux collectionneurs fortunés qui auront le choix entre un luxueux coffret numéroté édité à 20 exemplaires (5 000 euros/100 ml), une boîte cartonnée tirée à 200 exemplaires (900 euros/100 ml), et enfin, plus raisonnable, un petit flacon produit à 500 exemplaires (150 euros/6 ml).
En 2021, c’était aussi l’anniversaire de la maison Goutal Paris, qui soufflait ses 40 bougies. Au côté de flacons collectors, la marque ressortait pour l’occasion sa si jolie Eau du Ciel qui avait vu le jour en 1985, et était devenue introuvable depuis quelques années. Même chose pour Mon parfum chéri, datant, lui, de 2011. Mais il s’agissait hélas d’éditions limitées et les stocks semblent désormais écoulés sur le site de la maison parisienne, qui s’attache par ailleurs régulièrement à remettre en avant ses classiques, à l’instar des communications actuelles sur son Chèvrefeuille lancé en 2002 et sur Chat perché de 2018.
Toujours en 2021, Chloé remettait sur les rayons sa première fragrance, lancée à l’origine par les Parfums Lagerfeld il y a une cinquantaine d’années et signée Betty Busse. La marque en propose une réinterprétation baptisée Tuberosa 1974, réécrite par Dominique Ropion, qui explore « les facettes veloutées, crémeuses et légèrement miellées » de la fleur. Elle intègre la collection « Atelier des fleurs » de la maison.
L’année 2022 semble s’annoncer prolifique en retrouvailles. Et pas des moindres ! Le magnifique Farnesiana, créé en 1947 par Michel Morsetti et qui avait déjà retrouvé vie dans la collection privée de 2018, est depuis le début de l’année à nouveau en vente dans les boutiques Caron. Arrivée à pas de velours, cette ode au mimosa, poudrée et baumée, est proposée en version extrait, dans le nouveau flacon de la maison.
Extrait 205 euros/ 30ml, 250 euros/ 50 ml, 355 euros/ 100 ml
Chez L’Occitane, qui affichait en avril « les classiques font leur come-back », ce ne sont pas moins de sept compositions font leur retour dans de nouveaux flacons. Si Ambre, Thé vert, Eau d’Iparie, Jasmin et bergamote et Pivoine Flora on retrouvé les rayonnages des boutiques, Arlésienne, Jasmin Immortelle Néroli, Rose & 4 reines et Terre de Lumière dans sa version « eau » seront cependant uniquement disponibles en ligne.
Eaux de toilette 55 euros / 50 ml, eaux de parfum 60 euros / 50 ml
Parfois, ce sont les orientations de l’industrie qui changent et influencent les rééditions. D’abord lancée par Lancôme en 1999 sous le nom 2000 et une rose pour célébrer le nouveau millénaire, cette création signée Christine Nagel a ensuite intégré la « Collection Lancôme » aux côtés des classiques de la maison, rebaptisée Mille et une roses , avant d’être supprimée en 2016 lors de l’apparition de la gamme « Les Grands crus ». Elle est finalement relancée aujourd’hui pour devenir le « premier parfum naturel » de la marque, avec une composition annonçant 97 % d’origine naturelle. Signée Louise Turner, cette nouvelle version est rafraîchie par un accord de poire et des notes de mandarine et de bergamote. Elle « dévoile les facettes encore plus surprenantes de la rose », grâce à « six types de roses naturelles, dont la rose Centifolia bio » récoltée à Grasse, sur le Domaine de la Rose que la maison a acquis en 2020, et qui est représenté sur le flacon.
Eau de parfum 188 euros / 100 ml
Enfin, clôturons ces retrouvailles par la promesse du site de Jean Paul Gaultier, qui pour « raviver vos souvenirs » proposait récemment un vote afin de déterminer lequel de Ma Dame ou Gaultier 2 allaient revoir le jour. Le gourmand unisexe créé par Francis Kurkdjian en 2005 devrait à nouveau être disponible à l’automne 2022, permettant de « revivre mille et une de vos histoires à la gloire de Gaultier ».
Et vous, quel disparu aimeriez-vous voir réapparaître dans votre boutique préférée ?
Thèmes
Alienor Massenet Betty Busse Caron Cécile Zarokian Chloé Coty D’Orsay Dominique Ropion Edmond Roudnitska Francis Kurkdjian Goutal Paris Jacques Fath Jean Paul Gaultier L’Occitane Lancements et sorties de nouveaux parfums Lancôme Lostmarc’h Louise Turner Maurice Roucel Michel Morsetti Olivia Giacobetti Patrice Revillard Rochas Vincent Roubertà lire également
par Doblis, le 14 juin 2022 à 17:52
Bonjour à toutes et à tous !
Oh là là... ca fait une éternité que je n’ai pas laissé de commentaire sur les articles d’Au Parfum, mais je continue à les lire bien entendu.
Hélas, depuis plusieurs années, la parfumerie me déçoit...
Et oui, j’ai connu les parfums quand ils étaient "dangereux" ! J’en ai senti des centaines, porté beaucoup aussi ! Si si je vous le jure et je suis toujours en vie.
Mais la législation a décidé de sabrer dans les composants réduisant le monde de la parfumerie à un monde bien triste. Les marques, même de niche, sortent des parfums à tour de bras et, la plupart du temps, ils se ressemblent tous ! Rares sont les parfums qui font exception aujourd’hui. alors comment les vendre ? A grand renfort de publicité.
Bref, en disant ça je vais passer pour un vieux c... mais c’est pas grave, j’assume totalement hi hi
Alors c’est sympa de voir ressusciter, mais la plupart du temps, c’est une grosse déception pour moi. Et oui : ma mémoire olfactive est toujours bien là !
Dans ceux cités, j’ai quand même apprécié Moustache de Rochas. Du moins sa version EDT bien entendu.
Je me demandais pourquoi je n’arrivais jamais à trouver Byzance. Je comprends mieux maintenant s’il n’est venu que sur le net. Encore une technique markéting ridicule si on ne peut pas sentir le produit, ou comment créer un échec commercial sans doute à de multi-diplômés de grandes écoles commerciales...
J’aimerais bien tester Iris Gris aussi. Mais j’ai été déçu par Green Water.
J’aimerais beaucoup retrouver Parure de Guerlain moi aussi. Tamango de Léonard.
Pourquoi Penhaligon’s a supprimé la plus belle fougère du monde : English Fern ?
A quand une nouvelle cuvée de Doblis d’Hermès.
Mais ceux que j’aimerais ressentir par dessus tout : Djedi de Guerlain et Orchidée Blanche de l’Artisan Parfumeur.
Sinon, j’aimerais bien aussi retrouver certains parfums qui n’existent plus pour moi : Opium et Rive Gauche de Saint-Laurent, Mitsouko, L’Heure Bleue, Samsara, Nahéma, Chamade, Jardins de Bagatelle, Vol de Nuit, Habit Rouge, Mouchoir de Monsieur et Héritage de Guerlain, Madame Rochas et Femme de Rochas, Kenzo pour Homme, Fahrenheit et Poison de Christian Dior (et j’insiste sur le prénom vu qu’on l’a supprimé de la marque), Polo de Ralph Lauren, Antaeus, Pour Monsieur, Egoïste, N°19 de Chanel...
Heu... oui je sais, c’est parfums existent toujours mais n’ont hélas rien de comparables avec ce qu’ils ont été, à ma grande, très grande tristesse.
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par Valeano, le 23 juillet 2022 à 01:27
Je trouve que Mitsouko n’a pas trop souffert mais que dire d’Habit Rouge ou du numéro 19, même du numéro 5… c’est en effet terrifiant de voir ce que l’on peut faire au parfum alors que des fabricants d’insecticides ont les mains libres.
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par DOMfromBE, le 23 juillet 2022 à 10:31
Bonjour,
Comme je suis assez vieux pour avoir porté Habit rouge en version Cologne dans les années 90, je trouve que l’eau de toilette actuelle peut être qualifiée de flotte.
Mitsouko, je suis d’accord, il tient encore à peu près la route. Et je me suis habitué à ce que c’est Shalimar est devenu.
Toutefois, il m’est tout de même arrivé, à plusieurs reprises, de ne pas m’y retrouver.
Le numéro 5 a connu de mauvaises passes. Mais la version actuelle est correcte. Et le 19 EDP est assez chouette.
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par Valeano, le 23 juillet 2022 à 13:44
Bonjour, je suis encore plus dure que vous pour Habit Rouge : la version affligée du sous-titre « l’instinct » est abominable et semble supplanter l’EDT traditionnelle, très affadie, dans les stocks des parfumeries, je crains le pire. Pour le 5, je n’en ai plus acheté depuis des années, j’ai essayé de me tourner vers le 22 mais lui aussi agonise dans le placard des regrets. Le 19 n’est pour moi plus ce qu’il était : il faut en effet aller aux fortes concentrations pour le retrouver alors que l’eau déodorante d’il y a des lustres suffisait. J’ai l’impression qu’il faut aller chez Estée Lauder pour trouver les formules inchangées…
Ou chez Dyptique ou à la Parfumerie Générale de Pierre Guillaume. Je me pose des questions sur l’impression de dilution que me donnent certaines EDT : il y a des normes strictes qui devraient prohiber cela. Qu’en penser ?
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par DOMfromBE, le 23 juillet 2022 à 14:33
Lauder n’est pas un ange.
Les fidèles de Youth Dew ou d Aromatics Elixir ne s’y retrouvent pas. Les Frédéric Malle, aussi Lauder, sont lessivés...
Tout le monde reformule, pour les raisons dont on a déjà tant parlé ici.
par Lia Marsh, le 14 juin 2022 à 14:54
Bonjour,
Sans surprise, Shalimar, La Cologne, pour l’été.
Pour la nostalgie, ce parfum qu’une grand-tante répandait pendant les fêtes, "Fleurs de rocailles" de Caron, avec un S.
Pour offrir à nouveau à une amie attristée de sa disparition, Le Feu d’Issey Issey Miyake.
Et pour connaître l’authentique, Emeraude de Coty.
par Tamango, le 14 juin 2022 à 14:27
Bonjour à toutes et à tous,
Ouh la la, voici un sujet qui va faire couler beaucoup d’encre …
Quant à moi, mes chers disparus sont : Parure de Guerlain, Vôtre de Charles Jourdan, Yendi de Capucci, Farouche de Nina Ricci, Acteur d’Azzaro, Clair de Jour de Lanvin, Mystère de Rochas, J’ai Osé de Guy Laroche, Nombre Noir de Shisheido, Évasion de Bourjois, La Nuit de Paco Rabanne.
Belle journée caniculaire que je passe, pour ma part, avec AA Mandarine Basilic.
Tamango
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par DOMfromBE, le 14 juin 2022 à 14:37
La Nuit..,
En voilà encore un qui savait se faire remarquer. Quelle merveille. Une copine le portait vers 1989/90... Je commençais mes études supérieures...
Allez, papy vous souhaite une bonne fin d’après-midi. C’est bientôt l’heure du goûter et du pilulier. Lol.
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par Oriande, le 19 juin 2022 à 17:07
J’ai Osé faisait aussi partie de mes chers disparus, jusqu’à ce que je le retrouve, 25 ans plus tard, sur Fr...X, à un prix très intéressant, de plus. La magie de ce goudron qui se transforme au fil des heures en baume envoutant opère toujours ! Je n’ai jamais trouvé quelque chose d’approchant, à part, peut-être, Aromatics Elixir.
Mais je demeure encore inconsolée de la disparition de Trophée Sport de Lancôme, qui m’évoquait l’herbe fraîchement coupée, et dont je n’ai jamais réussi à trouver un équivalent.
par Farnesiano, le 14 juin 2022 à 12:59
Avant tous les autres, Nahéma en extrait et Parure de Guerlain.
Puis ces quelques noms, pêle-mêle :
chez Gueralin toujours, Chamade pour Homme, Liu
Gucci de Gucci, Gucci pour Homme sorti un an plus tard,
Bois Précieux, Teck et Molinard II pour Homme de Molinard,
Macassar, Mystère de Rochas,
Venise d’Yves Rocher,
Arpège pour Homme,
Capricci, Philéas et Mémoire d’Homme de Nina Ricci,
Tuscany(Etruscan) d’Aramis,
Jolie Madame, Miss Balmain, Vent Vert, Monsieur Balmain et Carbone de Balmain,
Le Dix et Balenciaga pour Homme
les 2 KL de Lagerfeld
Escada Homme (1993)
Kenzo Air
Jacques Seven...
par Bluebell, le 14 juin 2022 à 12:13
Ah oui deux derniers "Quel amour" de chez Goutal une pivoine ravissante et "De tout cœur" de chez Fragonard dont on m’a dit que c’était une merveilleuse tubéreuse ! Ça serait formidable qu’ils reviennent !!
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par Petrichor, le 21 juin 2022 à 12:56
On trouve encore assez souvent "Quel amour" de Goutal sur Vinted, et à prix sympa.
Vous citez la pivoine. A côté de la forte proportion de rose naturelle, on sent aussi la grenade, presque le sirop de grenadine.
"Quel amour" est comme la version luxe d’une idée de parfum bon marché : au début il est presque écœurant, très perfumesque, et fait penser à l’atmosphère d’une boutique de fleur.
La métaphore filée de la grenade est travaillée dans l’évolution du parfum, avec des petites touches d’amertume et d’acidité, ma foi assez jolies. ("Grand amour" EDP a un peu ça aussi, en jouant sur les facettes de pomme de la rose naturelle, mêlée à la myrrhe. En dépit de l’effet jacinthe & iris recherché en tête, la rose et la myrrhe acidulée m’y font toujours penser à une pomme d’amour).
par Bluebell, le 14 juin 2022 à 12:09
Pour ma part je reste inconsolable de la disparition de "Elisabethan Rose" version 1984 de Penhaligon’s la meilleure rose que j’ai jamais sentie, "Mon parfum chéri" de chez Goutal ainsi que "Tubéreuse" que portait ma grand-mère et qui était magnifique. "Les belles" de Nina Ricci de Jean Guichard en particulier le flacon vert qui sentait la feuille de tomates. Après dans les arrêts récents je déplore la disparition de "Mademoiselle" de chez Godet une merveille de rose/pivoine, je ne comprends pas du tout c’était un si joli parfum. Ah oui et de chez Penhaligon’s "Cornubia" ainsi que "Victorian posy", leur "Verveine" qui était splendide, je suis très fâchée après eux ils ont sabré leur héritage. Bref il y en a pleins d’autres et notamment des légendaires que je rêverai de sentir comme des anciens Guerlain.
par Fine Bessot, le 14 juin 2022 à 09:28
Vous ne parlez pas de "LIU" de Guerlain ? Ma vendeuse m’a dit que c’était une réédition des années 1920, je ne le connaissais pas du tout et maintenant j’en rafolle, j’espère qu’il va durer.
Et je voudrais bien connaitre l’histoire ?
Merci. Cordialement.
Fine
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par DOMfromBE, le 14 juin 2022 à 09:37
Bonjour,
On dit de Liu que c’est la réponse de Jacques Guerlain constatant que son épouse portait le numéro 5 de Chanel. La concurrence ? Inconcevable !
par lenasouslefiguier, le 14 juin 2022 à 08:18
"Je reviens" Worth et son flacon étoilé pour humer le parfum de mes dix-huit ans, "Via Lanvin" qui m’évoque des souvenirs de vacances...et le doux "Climat" de Lancôme, autre floral vert, pour ma belle-soeur qui reste inconsolable pour l’avoir tant aimé ! Mais l’odorat évolue, alors...
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par cereo, le 16 juin 2022 à 13:10
bonjour
superbe initiative pour cette rubrique
nostalgie pour Diorissimo esprit de parfum ,c’etait il y a 40 ans !
egalement Quartz de Molineux .
Femme de rochas extrait ,le vrai
plus globalement ,tous les anciens guerlains cités .
je pense aussi a Safari de Ralph Loren .
et bien d’autres encore !
merci a Au Parfum pour ce sujet qui suscite beaucoup d’emotion et de souvenirs
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par DOMfromBE, le 16 juin 2022 à 13:53
Et on devrait souhaiter être lus par les petits kékés du marketing... C’est ici qu’ils devraient prendre leurs idées.
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par Adina76, le 16 juin 2022 à 15:25
Bonjour DomfromBe, je crains qu’ils ne nous prennent pour des dynosaures. Les kékés du marketing ciblent probablement les milleniums friqués du monde de l’IT, pas les quinquas en mode nostalgie... d’où les One Million et autres LVEB ...
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par DOMfromBE, le 16 juin 2022 à 15:58
Hello
Je ne suis pas dupe et je l’ai déjà écrit ici. Nous, râleurs nostalgiques, ne sommes rien face au poids des marchés émergents, des furieux de la conso d’outre océans divers et variés. Les marques racontent n’importe quoi et ces nouveaux consommateurs gobent en pâmoison...
Tout ce sur quoi nous soupirons ici fait définitivement partie du passé.
C’est aussi pour ça que cesmarques géantes du marketing et de la production ne peuvent prétendre faire de l’art...
Il n’ont aucun respect sauf de construire leur rentabilité.
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par Petrichor, le 21 juin 2022 à 14:10
Résumé du message : Profitez des avantages de l’époque présente, et essayez de palier a ses défauts.
Maintenant la version longue. Je vais botter en touche :
On se croirait dans "Midnight in Paris", le film de Woody Allen. Malgré les remontés dans le temps, successives, chaque génération d’artiste considère que l’âge d’or, c’était avant. Chacune est aveugle à l’âge d’or qu’elle vit. Dans notre discussion, on est nostalgique de la parfumerie du tournant des années 90. Mais peut-être que les puristes d’alors trouvaient que l’âge d’or c’était le boom de l’après-guerre, et que la parfumerie des années 90 était très galvaudée.
Par exemple, à cette époque Fracas de Piguet existait depuis les années 50. Sa production a été interrompue plusieurs fois, avec certaines formulations qui déméritaient. Sa splendeur a toujours provoqué une comparaison dévalorisante pour toutes les autres tubéreuses. Pourtant les gens ont aimé leur Chloé, Byzance, ?Diva ?, etc.
On a tout de même accès à des choses très belles actuellement, nonobstant les nombreuses disparitions et défigurations. En queue de comète, on trouve encore beaucoup de parfums disparus, grâce à internet, et à un prix moindre qu’en magasin. Ebay, vinted, les sites de discount, et Facebook donnent accès à un marché qui couvre beaucoup de pays d’europe de l’ouest. On vit aussi en France, où beaucoup de marques, de sociétés de concentré, de matières premières, et de formation, ont leur siège.
L’enjeu de ce réseau de sites, de blogs, et de conversations de passionné.e.s, c’est aussi de combattre l’ignorance. Les marques qui vendent des parfums mauvais, que les jeunes achètent quand même, faute de culture "parfum", c’est une réaction en boucle. Je pense que bien des gens sont déçus de leurs achats, et se détournent de cet art. Donc j’estime que la politique des sephoriaunaud n’est pas pérenne. Ils se font du mal tout seul. Je préfère ne pas aller trop vite dans la déduction, et attribuer ces erreurs à la bêtise humaine, par principe, plutôt qu’à des actions délibérées, malveillantes, ce qu’il faut prouver.
Il y a des signes positifs du côté de la formation des futurs cadres : les directeurs artistiques en devenir se voient proposer des cours d’ex blogueur.euses parfum dans leurs écoles, et on trouve plus facilement des formation sérieuse sur le parfum.
Les anges de l’osmothèque continuent leur travail d’archivage des formules originales, et leurs efforts de vulgarisation, donc l’espoir n’est pas perdu pour les générations à venir.
Peut-être que l’industrie se réveillera un jour, et fera son lobbying. On rêve tous d’une signalétique qui responsabilise le consommateur aux photosensibilisants (agrumes), aux irritants pour la peau (mousse, costus), et aux carcinogènes (la coumarine). Dans le parfums, l’odeur est l’élément principal, contrairement à une lessive, un détergeant, une crème hydratante... Grosso modo, la parfumerie pèse vingt fois moins que les lessives et les détergents parfumés, en terme de bénéfices. Or tous les 3 sont produits par les mêmes conglomérats. Voilà pourquoi la défense par le lobbying n’a pas eu lieu pour les parfums, pas encore. Le principe de précaution a été appliqué de façon excessive. Dans leur rapport "coûts sur bénéfices", les régulateurs ont dénigré le parfum comme un plaisir très dispensable -et pas un art-, donc ils ont appliqué une politique de tolérance zéro envers tous les risques, avec un zèle idiot.
Les Laboratoires Moniques Rémy -narcisse, foin, mimosa de france, etc.- ont été intégrés à IFF. Donc je rejette l’argument du "tous pourris" pour qualifié les grands groupes.
Les parfums n’ont parfois pas besoin d’être une repas gastronomique "entrée, plat et dessert", parfois ils sont de simple tours de passe-passe qui suffise à émerveiller les gens. Il y a des parfums qu’on prend pour des sent-bons, et il suffit d’écouter quelqu’un d’autre pour les comprendre. Une colocataire argentine m’a fait aimé Hypnose de Lancome. C’est le parfum de sa mère. Quand il fait chaud, il transporte la fraîcheur de la douche. Ses quelques touches vertes sont une jungle fantasmée. Et les fleurs très floues sont ponctués de fruits exotiques (mangue, papaye). D’un coup, ce parfum médiocre et un peu cher -vu la qualité- gagnait une cohérence. C’était une référence en sa matière.
Les étrangers, que j’ai lu ou croisé, se démarquaient plus souvent par leur sincérité, et leur recherche d’un hédonisme et du bien jouir. On cherche tous un contre-modèle à ce que la culture mondialisée a de plus nase, dans nos racines ou celles des autres pays. Donc leur xénophilie a stimulé ma xénophilie, plutôt que ma méfiance. Parler de consumérisme effréné en matière de parfum, ou de marchés étrangers qui achètent de mauvais parfums, c’est plausible, mais je trouve que c’est se construire un épouvantail. C’est une généralisation abusive.
La blogosphère américaine a précédé la blogosphère française. Octavian, roumain. Ayala, canadienne puis israélienne. BoisDeJasmin, ukrainienne marié à un iranien. GrainDeMusc, canadienne vivant en france. Claire Vukcevic, irlandaise vivant dans les balkans... On ne sait pas de quel genre, de quelles nationalités, ou de quelle classe sociale seront les prochains talents -ou acheteurs éclairés-. C’est la tombola. Et on ne peut pas préjuger du goût et des facultés que développera quelqu’un, et combien de temps ça prendra.
Le pire n’est jamais certain. On ne peux que rester ouvert, anticiper, et aviser au fur et à mesure.
par neovand, le 16 juin 2022 à 16:35
Bonjour,
Concernant Quartz de Molyneux, il est encore trouvable en ligne. Mais peut-être a-t-il beaucoup changé ? Je ne connais que la version actuelle.
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par JEMFOLIEDOUCE, le 18 juin 2022 à 19:14
Bonsoir Neovand
QUARTZ est effectivement toujours en vente mais il est devenu insipide.
C’ était un chypré vert incisif , virevoltant , un parfum avec une certaine personnalité il est aujourd’hui d’ une fadeur affligeante.Il a subit comme DIVA d’Ungaro dans un autre genre une reformulation désastreuse, je suis depuis en quête de parfums qui me fassent vibrer mais force est de constater que nous vivons un déclin flagrant de la parfumerie.
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par JEMFOLIEDOUCE, le 19 juin 2022 à 16:23
Bonsoir à tous et toutes
Veuillez excuser mon manque de correction pour ce commentaire , ma première intervention sur ce site,où,prise par l’ émulation de lire un de mes parfums tant aimé cité dans cette liste de merveilles, m’a fait omettre de me présenter.
En quête de parfum depuis les reformulations ou la disparition de la plupart de mes parfums portés plus de 20 ans ,DIVA,AROMATICS ELIXIR,LES NUITS D’HADRIEN, FEMME,j’ ai, au fil de mes recherches, découvert votre site qui m’ a tant appris étant néophyte dans le domaine de cet art si précieux que la parfumerie.
Je n’ ai pas, comme tous les intervenants-tes ici, le vocabulaire, la connaissance et la finesse de décryptage des différentes notes, composantes d’ un parfum, le talent, voire la poésie pour décrire les sensations que peuvent évoquer des jus magnifiques mais un extrême plaisir à vous lire et vous remercie de m’avoir aiguillée vers
de belles découvertes comme HABANITA ,CORIANDRE, L’ OMBRE DANS L’ EAU et
tant d’ autres que je n’ aurai pas abordées avant.
Votre site m’ a également confortée sur mon impression d’ une certaine décadence de la parfumerie liée aux normes Européennes, aux diktats commerciaux, aux effets de mode, où qu’importe le jus pourvu que l’ argumentaire de vente soit attractif, les prix n’ étant plus aujourd’ hui une gageure de qualité loin sans faut .Triste époque ! J’ espère tout de même avoir le grand coup de coeur étant toujours à la recherche d’ un chypré fleuri opulent pour remplacer DIVA.Faire renaître nos parfums tant aimés est une merveilleuse initiative pourvu qu’ elle se réalise et que ce ne soit pas qu’ un épiphénomène...
Au plaisir de vous lire.
A bientôt.
Olfactivement vôtre.
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Compositrice de fragrances indépendante et rédactrice pour Nez, la créatrice nous explique comment le parfumeur se joue de notre odorat avec sa palette.
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Fraîcheur souterraine
il y a 14 heures
Bonsoir, Ça me donne envie d’aller le tester sur peau. Mon histoire avec Guerlain, c’est la(…)