Coty : le retour de trois légendes en édition limitée

par Jeanne Doré, le 11 décembre 2020

L’association François Coty - La Cité des parfums fait revivre en édition limitée trois créations emblématiques de la maison depuis longtemps disparues : La Rose Jacqueminot, L’Origan et Jasmin de Corse.

Ces rééditions étaient initialement destinées à être présentées lors de conférences données par Véronique Coty - arrière petite-fille du parfumeur et fondatrice de l’association - durant la 32ème Convention de l’IPBA (International Perfume Bottle Association) prévue à Dallas en mai, puis reportée en 2021.

C’est Daphné Bugey, parfumeur chez Firmenich, qui s’est attelée à la renaissance de ces légendes de la parfumerie, d’après les formules originales mises à sa disposition, et en les rendant conformes aux normes actuelles. Les nouveaux flacons ont quant à eux été conçus par la société Pochet du Courval.

La Rose Jacqueminot
Premier parfum signé François Coty en 1904, après sa formation auprès d’Antoine Chiris à Grasse, ce bouquet est à l’origine composé notamment d’absolue de rose (damascena et centifolia), entourées de molécules de synthèse qui rehaussent le réalisme de la fleur : rhodinol, ionones et alcool phényléthylique. L’absolue de rose centifolia, ou rose de mai, en est alors à ses premiers pas, considérée comme trop sirupeuse et artificielle par les parfumeurs de l’époque. Mais la composition de François Coty, par son caractère original et tenace, fait sensation auprès du public. La légende veut que ce succès serait en partie dû au fait que Mme Coty aurait sciemment laissé tomber un flacon dans les magasins du Louvre, dont la direction hésitait à le distribuer, suscitant aussitôt la curiosité et l’intérêt des clientes pour cet effluve répandu dans l’air...

L’Origan
On ne présente plus L’Origan, tant ce parfum lancé en 1905 constitue un pilier fondateur de la parfumerie moderne. Un bouquet de notes florales (fleur d’oranger, rose, jasmin, violette) se marie avec un accord ambré vanillé poudré et une note épicée d’œillet. Les nouvelles bases contenant des molécules de synthèse y sont brillamment utilisées : Dianthine pour l’œillet, Ambréine pour le fond vanillé ambré, et Iralia pour la violette boisée. Il connaît un grand succès public jusque dans les années 1930, notamment aux États-Unis, et d’innombrables orientaux floraux s’en inspirent, en premier lieu la non moins célèbre Heure bleue de Guerlain.

Jasmin de Corse
Créé en souvenir du jasmin qui poussait au pied de la maison de François Coty sur l’île de beauté, ce soliflore de 1906 était composé à l’origine d’absolues de jasmin qualifiées de « produits naturels sans cire, ou PNSC », témoignant du savoir-faire innovant de Grasse à l’époque.
Des notes synthétiques habillent les naturels, pour un résultat très brut, direct et charnel, qui a d’ailleurs séduit l’écrivaine Colette, puisque c’était l’un de ses parfums préférés.

L’association met en vente 300 exemplaires d’un coffret contenant les trois créations, en flacon de 50 ml, et 100 exemplaires de chaque parfum en 50 ml, dans un coffret simple.

L’intégralité des ventes sera reversée à l’Association François Coty.

Coffrets : 350 euros / 3 x 50ml, 180 euros / 50ml
Disponibles en édition limitée sur lacitedesparfums.com
Contact : [email protected] / +33 613 30 10 31

Premières impressions

J’avais senti les reconstitutions de l’Osmothèque, mais jamais de flacons vintage originaux, je ne peux donc pas comparer, mais je peux vous dire que ce que Daphné Bugey a recréé est de toute beauté.
Le Jasmin de Corse présente des facette vertes, fruitées, presque banane, avec un effet narcotique et charnu qui devient peu à peu plus suave et indolé. On a l’impression d’avoir le nez dans un buisson de fleurs, par une chaude soirée d’été.
La Rose Jacqueminot est étonnamment fraîche avec des facettes aromatiques, citronnées, propres et acidulées, très diffusives et montantes, qui se prolongent avec une tenue incroyable.
L’Origan évoque immanquablement L’Heure bleue, mais il possède cependant une dimension plus brute, plus épicée, presque plus masculine, moins fondu et moelleux que le Guerlain. Cela ne l’empêche pas d’être superbe et émouvant à sentir à nouveau dans un flacon commercialisé.
Inutile de préciser que si vous souhaitez vous procurer une des ces rééditions, voire les trois, il faut mieux vous presser avant qu’il n’en reste plus, le prix étant le même que celui d’un parfum de niche moyen de nos jours.

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François Coty Réédition

Commentaires

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par Timanu, le 13 décembre 2020 à 18:21

Moi qui suit un fan absolu de l’heure bleue, une version plus masculine me fait rêver, reste à découvrir l’origan que, comme beaucoup, je ne connais que de nom .... J’aime cette idée de donner à nouveau vie à ces monuments de la parfumerie

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par jickyestmort, le 23 décembre 2020 à 16:24

Je suis tout à fait d’accord avec vous. J’aimerais pouvoir accéder à ces trois parfums de Coty et j’aimerais que cette pratique de reconstituer des grands parfums se généralise.

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