Chanel N°22

Tout simplement sublime en parfum.

Je suis passée rue Cambon, et un peu mal tombée, la vendeuse du rayon parfum était en vadrouille.
J’ai quand même réussi à repartir avec mon petit carton imprégné de N° 22.

Doux poudré et crémeux à souhait.
J’ai reconnu l’ylang ylang et la tubéreuse, j’ai d’ailleurs cru un moment qu’entre les pages de mon carnet, une mouillette de tubéreuse avait interféré.
J’ai un peu d’épices, je passe par contre complètement à côté de l’encens.
C’est étrange, est-ce celui-ci que Melle Chanel s’était réservé ? Je trouve qu’il ne colle pas vraiment au personnage.
Je le vois porté par une femme douce, coquette, féminine et.... discrète.
Il est vrai que l’âme d’un parfum varie un peu en fonction de la personnalité de celui ou celle qui le porte, et de sa peau aussi bien sûr.
Dommage, je n’ai pas eu la présence d’esprit de demander à le tester sur peau.
A la fois je n’avais plus beaucoup de place sur les avants bras. J’aurais bien aimé le sentir évoluer sur moi, pour voir si on pouvait s’entendre.

Avec Cuir de Russie, l’émotion a été immédiate, mais sur le carton elle fut de courte durée, il s’est rapidement évaporé. Je vais commander un échantillon sur decant-me et je reviendrai en parler.

Bonsoir à tous,
•
Cela fait la troisième fois que je porte avec un bonheur incroyable ce N°22. (MERCI Dau !)
Je deviens une chanelophile en puissance ;-)
•
Autant la belle Chanelle (N°19) est intellectuelle, d’un raffinement discret, voire austère parfois mais terriblement conquérante,...
Autant la belle Suachanelle (N°5) est mythique, toute d’aldéhydes suaves, charnelle d’une sensualité solaire et radieuse,...
Autant la belle Machanelle (N°22), je la vois comme tendrement douce et d’une sensualité charnelle maternelle, pleine d’une paix sereine.
•
Les aldéhydes que j’aime tant se font tout doux, et oui, j’ai bien senti l’encens tout en délicatesse, d’une paix tranquille. Machanelle est le parfum qui m’évoque le plus la tendresse délicate et paisible d’une jeune maman.
•
Machanelle me fait revivre un tellement doux moment de vie.
S’il y a un endroit où je me suis sentie sereine, en sécurité, au calme, choyée et cocoonée, c’est dans la chambre aux couleurs douces du service de maternité. Peu importe la façon dont s’est passée la naissance, peu importe la fatigue et les cernes sous les yeux, il y a un moment béni où tout est calme, silencieux, où le temps s’arrête, et où j’ai pu ressentir une douce plénitude. Cette incroyable sensation à la fois de force et de douceur.
Je me sentais apte à protéger de mes bras maternels ce petit être si dépendant, tout en me sentant capable de déplacer des montagnes.
•
Il y avait ce moment-là dans la journée, entre les soins du matin et les visites de l’après-midi, où mon tout petit bébé était encore à moi, rien qu’à moi. Où je pouvais penser en le serrant dans mes bras à ce mystérieux miracle de la vie. Quoi de plus beau que de donner la vie, de mettre au monde un enfant ? C’était à cela que je songeais en m’installant assise près de la fenêtre. Je prenais mon petit chaton (les tous petits bébés miaulent parfois ^^), le déshabillais et le lovais contre la peau de ma poitrine, sa tête contre mon coeur. On faisait du peau à peau, odeur sur odeur et nos coeurs se répondaient mutuellement. Je nous enveloppais dans un châle tout doux et tout en musant une berceuse, je me balançais de gauche à droite au rythme de la chanson.
•
Je portais un tout petit peu de Suachanelle (N°5) dans la nuque, à la base des cheveux. Je posais délicatement ma joue sur la fontanelle palpitante de mon petit bébé. Sa tête sentait bon un mélange de rose, de fleurs blanches et de talc. Mon coeur fondait de bonheur et mon âme aimait sereinement et de manière inconditionnelle. Un peu d’encens de Paradis. Tout ça, c’était Machanelle, la belle douce, tendre, charnelle et maternelle.
•
Tout en appréciant à travers toutes les pores de ma peau cet instant charnel où le temps est suspendu, je songeais à ce que signifiait "mettre au monde" : avoir les bras bien ronds, protecteurs et rassurants mais suffisamment grands ouverts pour que mon petit chaton grandissant puisse découvrir le monde et voler de ses propres ailes, un jour. Une larme coulait sur ma joue, consciente de ce bonheur charnel éphémère, tellement doux. Les nuages dans le ciel ne bougeaient plus et prolongeaient la magie de la fusion de nos peaux, de nos coeurs battant à l’unisson, de cette sérénité paisible... Mon bébé encore à moi, rien qu’à moi... Un instant de grâce !
•
Pour tout ça, Machanelle, je t’aime !
•
Sentez bon avec douceur charnelle et tendresse sereine.

Oui, oui, je suis certain ;-), l’auteure parle bien d’Estée ! Après si vous trouvez que White linen ressemble davantage à N°22, moi je dis tant mieux, vu qu’il est (pour moi) bien plus beau qu’Estée !

Dans son Guide du parfum*, Rebecca Veuillet-Gallot déclare au sujet d’Estée qu’il est "proche du N°22".

Pour ceux qui connaissent les deux, qu’en pensez-vous ? Existe-t-il selon vous une filiation évidente entre les deux parfums ?

Je rappelle que je n’ai pas encore eu la chance de pouvoir sentir ce fameux N°22 ! En attendant de pouvoir y remédier (en avril, si tout va bien !), je trouve qu’Estée est une sorte de parangon de la note savonneuse en parfum (façon "je viens de prendre mon bain et ma peau embaume encore le savon") ! Bon, je ne l’ai essayé que sur touche de papier, donc je passe sans doute à côté de facettes se révélant sur la peau. Il m’évoque également une forte odeur de laque, celle-là même qu’exhale la chevelure impeccablement permanentée des dames chic d’un certain âge qui sortent de chez le coiffeur.

Bref, ça ne respire pas franchement la modernité et la jeunesse quoi, même si ce côté daté et rétro peut avoir en même temps un certain charme, du moment que la personne qui a choisi Estée ne le porte pas au premier degré et évite donc soigneusement le style Béatrice de Montmirail ! :-P

*Je ne saurais trop vous recommander la lecture de ce petit guide, ne serait-ce que pour les jolies critiques concernant les Guerlain et les Lauder. Ce fut ma première bible en matière de parfums, un livre que j’ai dû lire et relire des dizaines de fois, à tel point que je connais toujours, plus de quinze ans après son achat, certains passages des descriptions que je préfère par coeur ! Et puis il a eu son rôle à jouer dans mon envie de découvrir certains classiques du cinéma hollywoodien (à égalité avec le name-dropping de stars dans le rap de la chanson Vogue ! ^_^), grâce aux références cinématographiques qui le parsèment. En un mot comme en cent, félicitations à l’auteure, qui, je crois, poste parfois sur auparfum (à moins que je ne confonde avec Grain de musc) !

Ah non , pitié !!!
A Bruxelles, ils vous ont dit que l’extrait n’était plus commercialisé en Belgique ?
Qui pourrait nous renseigner, svp ?
SOS !!!

La boutique de Bruxelles n’a plus l’extrait. Au seul profit de l’eau de toilette "exclusive." Qu’en est-il à Paris ? Est-ce vraiment fini ? (SNIF !)

Merci Clochette pour cette belle description de ce somptueux 22 ....
J’aime son encens en fond et les aldéhydes en tête !!
Je cite une amie, Katja, à propos du 22 ( c’est exactement ce que je ressens en le portant ) :
< Le 22 je le porte un peu comme une béquille morale, comme un talisman, il m’inspire une sorte de solennité et de sérénité, je ne le porte jamais de façon insouciante et j’aime bien le rôle que je lui ai attribué, je me sens portée par lui >

Clochette , connaissez-vous LIU de Guerlain ? C’est mon autre coup de coeur ...un très bel aldéhydé dans la suite du N°5 ....mais avec une guerlinade en fond :-)

Partageant pas mal de coups de coeur avec Julita, je ne pouvais pas passer à côté de mes 2 jours à Paris sans une petite visite Rue Cambon, et le résultat a été à la hauteur de mes espérances ! Bien-sûr, impossible de se faire une impression approfondie de tous les exclusifs en un quart d’heure, surtout qu’il est impossible d’obtenir des échantillons (quelle radinerie). Bref, je n’ai pu me faire qu’une idée furtive, ces exclusifs sont très beaux, avec un coup de coeur pour Beige pour ma part. Ce numéro 22 est à couper le souffle, les notes de tête m’ont clairement rappellé le N5, puis dans l’évolution la rose est devenue plus veloutée, presque confite, paradoxalement d’une manière aérienne. Les notes de fond m’ont quant à elles évoqué l’heure bleue par leur côté poudré, j’avais l’impression de porter un Guerlain. Le sillage est très intense mais tout en finesse (en même temps, je portais Beige sur l’autre poignet, alors leurs 2 sillages se mêlaient forcément). Je comprends l’enthousiasme de Julita, ce N22 fait décidément partie de ces parfums complexes, riches, complets même, qui nous surprennent au fil de leur évolution, quand on a l’impression de l’avoir "saisi", il a déjà changé de visage, l’émotion est déjà différente !

Merci de nous faire partager votre émotion, Julita !
Quand on vous lit, on se dit que les parfums ne sont quand même pas près de disparaître !