Auparfum

Episode 8 - Le Seigneur des Arômes

par Thomas Dominguès (Opium) - Alexis Toublanc - Juliette Faliu - Patrice Revillard, le 6 août 2014

"Beaucoup de ce qui existait jadis est perdu, car aucun de ceux qui vivent aujourd’hui ne s’en souvient.

Tout commença lorsque les parfums Guerlain nous furent dévoilés. Plusieurs faisaient voyager dans le temps, immortels, comme les plus sages et les plus respectables de tous les parfums. D’autres étaient plus tortueux, sculptés dans la matière. Et certains, certains parfums parlaient directement aux hommes, qui par-dessus tout étaient obsédés par la nature, l’amour et la mort. Car à travers ces parfums furent transmises la force et la volonté issues des matières premières les plus fascinantes.

Mais nous fûmes tous dupés car d’autres parfums furent aussi créés... Sur les terres de la France des années 10 et 20, dans les flammes de la Maison Guerlain, Jacques Guerlain, le parfumeur des ténèbres, forgea en secret une écriture de maître pour gouverner la parfumerie. Dans ses formules, il déversa tout son talent, sa subtilité et sa volonté de tromper tout nez. Un parfumeur pour les gouverner tous.

L’un après l’autre, les jurés tombèrent sous l’emprise de ces créations plus sinueuses ; mais il en fut certains qui résistèrent. Et sur les versants de la Maison Guerlain, ils se battirent comme s’ils honoraient la Grande Guerre. Le verdict était proche, mais le pouvoir de Jacques Guerlain ne pouvait être vaincu. Ce fut à ce moment précis, alors que tout espoir avait disparu, qu’Opium, en désaccord avec certains jurés expéditifs, s’empara de son stylo et de ses notes. Chypre de Paris, le premier joyau dont nous vous parlerons aujourd’hui, fut vaincu".

Chypre de Paris - Jacques Guerlain, 1909 - par Opium

Chypre de Paris, sorti en 1909, soit dix ans avant Mitsouko, devrait en être l’ancêtre. Ainsi, un premier chypre de la maison, parent rapidement dépassé par son engeance plus mythique, aurait été basculé dans les tréfonds obscurs de l’oubli.
A l’annonce du passage des mouillettes de Chypre de Paris, les jurés étaient attentifs, impatients de mettre la main et le nez sur ce qui aurait pu être le fondateur, la clé, ayant permis l’apparition et la compréhension de Mitsouko, parfum suffisamment réjouissant et jubilatoire pour qu’il ait été présenté dès le début de la réunion et que nous le proposions ici pour un final tout en interrogations et étincelles.
Mais, la surprise, encore une fois, fut de taille pour certain(e)s...

De mousse de chêne et d’invitation à une promenade dans les sous-bois, nul ne détecta de trace ni d’indices. Ou, plus précisément, s’il y a bien de la mousse dans la composition, celle-ci est tant submergée par un foisonnement d’autres notes qu’elle en est presque pas perceptible.
En 1840, déjà chez Guerlain, un parfum avait été baptisé sous le nom de "Chypre", comme cela a été d’usage pour de nombreux parfumeurs depuis le XVIème siècle ; lui non plus ne sentait pas davantage la structure chyprée telle que nous la connaissons.
C’est Coty qui, avec Le Chypre en 1917, forgera le moule assez rigide que l’on connaîtra ensuite autour de bergamote, patchouli, mousse de chêne et notes résineuses de labdanum enrobant un élément floral. Guerlain, "relecteur" attentif et régulier du premier, encore une fois, apportera ici son interprétation personnelle de cet accord un peu dur en l’assouplissant d’une molécule, la gamma-undécalactone (ou "aldéhyde pêche C 14") pour masser et offrir rondeur à une structure qui sait se tenir ferme et droite mais manque un peu de cordialité.

Plutôt que projetés dans une promenade mélancolique dans les bois humides et moussus de l’automne, nous voilà plongés presque les doigts collés dans une boîte à gâteau, avec des sensations toutes plus étranges les unes que les autres : une impression vaguement herbacée, aromatique, épicée, cuirée, animale et, le tout, saupoudré de sucre, pas le sucre actuel plus vrai que nature, mais une sensation "sucrée" qui est, elle, indéniable ! Cela est d’abord étrange et déstabilisant.
Rapidement, on aperçoit des notes aromatiques de noix de muscade, de lavande et de bergamote et quelques soupçons de notes florales, entre jasmin, ylang, rose, fleur d’oranger et iris qui nous rappellent, mais de loin, certains parfums dont nous avons discuté, la matrice Jicky en tête ! Malgré tout, la fraîcheur n’est pas aussi mordante que dans nombre des parfums vus auparavant, ni ne permet le choc des contrastes essentiel à l’identification d’un chypre tel qu’on l’entend traditionnellement.
Mais, dans une cacophonie de notes tournoyantes, voilà que tout se fait tout à la fois balsamique par vanille, baume du Pérou et opopanax et cuiré ainsi que franchement animal par civette, muscs et costus (rien que cela !) dont on a vu l’intérêt lors de l’épisode pilote de cette saga. Où se trouve-t-on ? N’est-on pas perdus ?
Avec son fond complexe mêlé à des notes animales et fumées du cuir de bouleau typique des cuirs de Russie de l’époque, Chypre de Paris rappelle l’animalité rugissante de Voilà Pourquoi J’Aimais Rosine et annonce, encore une fois, les sirènes du Shalimar très cuiré qui a existé en 1925 (dans l’épisode pilote encore).
Mais, pourquoi cette sensation étrange de fond de gâteau composé d’alcool d’amande et de verdure ? Les notes "traditionnelles" typiques chez Guerlain pourraient expliquer cela. Mais, comme souvent, c’est l’utilisation d’un composant spécifique, qu’on ne reverra pas si souvent en parfumerie par ailleurs, qui sert de trait d’union entre les notes vertes épicées et les notes cuirées, le tout étant saupoudré de sucre : le calamus, matière verte aquatique qui possède et relie toutes ces facettes surprenantes.

Et, voilà qu’à l’esprit de certain(e)s, ce parfum est affublé de tant de tics qu’il en devient singulier et unique.
En effet, ce parfum complexe et un peu foutraque paraît, il faut le reconnaître, un peu brouillon ; somme de plusieurs traits d’autres parfums ou en annonçant quelques-uns à venir, cela ne l’empêchera pourtant pas de se trouver rangé dans son intégralité comme un des deux tiroirs, avec Mitsouko, dans l’armoire encore plus complexe que sera Cuir de Russie ensuite !

Cet objet, parmi d’autres, a été rendu possible par l’avènement d’une chimie florissante. Et nous rappelle la célèbre maxime (reprise du philosophe grec Anaxagore) attribuée à un chimiste justement (tiens donc !) - souvent considéré comme le "père" de cette matière d’ailleurs -, Antoine Lavoisier, selon laquelle "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme..."

"Certaines choses qui n’auraient pas dû être oubliées furent perdues. Ces parfums devinrent une légende. La légende devint un mythe. Pendant près de cent ans, plus personne n’entendit parler de Bouquet de Faunes. Jusqu’à ce que par hasard, Poivre Bleu prit au piège ce parfum à l’esprit trompeur."

Bouquet de Faunes - Jacques Guerlain, 1922 - par Juliette pour Poivre Bleu

Vous commencez comme à l’orée d’une prairie. Les rayons du soleil pointent à peine le bout de leur nez, puis la lumière envahit la scène et vous prenez une grande bouffée de fraîcheur, en même temps qu’une rasade humide et verte de néroli. Vos bras immenses s’étendent et s’étirent jusqu’à la barrière opposée, pour cueillir ces boutons champêtres et ces odeurs de foin : bleus, jaunes, blancs, orangés… Ah ! Que tout est doux et beau ! Vos yeux baignés de lumière perçoivent au loin une masse sombre et attirante qui vous effraie, mais vers laquelle vous vous dirigez inexorablement… La forêt. Qu’y a-t-il dans la forêt ?

Si vous deviez décrire un faune, que diriez-vous ? Vous parleriez probablement de ses cornes noueuses, de ses sourcils interminables, de ses pattes velues, de ses sabots tout crottés… et de son odeur de bête. Les faunes sont les clowns des bois, les pitres farceurs et impétueux toujours prêts à batifoler dans les jupes des nymphes, histoire de récupérer un numéro de téléphone, ou plus, sait-on jamais…

Bouquet de Faunes, créé en 1922 par Jacques Guerlain pourrait alors être une sorte de collection des odeurs des faunes : puissante, rêche, animale… Mais en fait non. Il serait plutôt, si métaphore il faut filer, l’odeur persistante de ces faunes sur la peau blanche des sylphides qui peuplent, elles aussi, les bois mythiques de l’imaginaire romain. Son départ est fugace et légèrement fruité, on décèle une note framboise-rosée qui fait vite place à un bouquet (justement) de notes foin poudreuses, posé sur un lit vanillé, ambré et musqué. Ce parfum ressemblerait alors à une sorte de prélude à Shalimar par sa rondeur poudrée et vanillée, et son fond ronronnant de notes animales. Car oui, les impressions de fourrures et de suint sont bien là. Mais enrobées par la douceur des évocations champêtres (le foin du jasmin et de la marjolaine), la rondeur des muscs et une indéniable sensation « mousse de Saxe » soutenant l’impression sylvestre, on est plus tout à fait sûr de les déceler. Finalement, peut-être que tout ceci n’était qu’un… sortilège ?

"Le dernier parfum de faux-semblant de Jacques vint à un jeune homme nommé Patrice, qui l’analysa en évitant les pièges brumeux. Les doutes s’insinuaient à nouveau dans les esprits de nos jurés. Mais il se passa une chose à laquelle Candide Effluve ne s’attendait pas. Il fut lui aussi déjoué, et voici pourquoi".

Candide Effluve - Jacques Guerlain, 1922 - par Patrice pour Musque-Moi !

En 1922, Jacques Guerlain dévoile Candide Effluve.
A l’image du Muguet, sorti 14 ans plus tôt, cette fragrance est marquée par l’envie de reproduire le parfum de fleurs impossibles à extraire ; envie rendue possible grâce aux progrès de la chimie qui ne cesse d’offrir aux parfumeurs de nouvelles molécules.

Ainsi, dans Candide Effluve, c’est un lilas qui joue le premier rôle, accompagné de violette, d’ylang, d’oeillet et de rose.
On est loin des reconstitutions fidèles au naturel et ciselées de la parfumerie actuelle, mais plutôt dans une retranscription brute, densifiée et généreuse de la belle époque.
En tête, les notes méthylées des fleurs entêtantes (avec leur verdeur mordante camphrée parfois suffocante) et la surdose de terpinéol (molécule à l’odeur de pin, que vous connaissez sans doute à travers les produits pour laver le sol) sont quelque peu déroutantes et à la limite de l’inesthétique.
Puis, des grappes de fleurs blanches et violettes du lilas se déversent en généreux flots poudrés d’héliotrope qui, en se mêlant à la rose, au muguet et autres fleurs blanches, donnent à Candide Effluve des airs de crème Nivea (ici aussi !).

La texture est onctueuse, irisée, satinée. C’est bien la seule chose que ce parfum aurait de candide, car l’œillet qui commence à poindre par sa facette piquante et brûlante, ainsi qu’un fond ambré presque cuiré que seuls les Guerlain savent maîtriser à la perfection sans tomber dans la vulgaire vanille, assombrissent la composition.
D’ailleurs, sur peau, en imaginant une surdose d’épices et de baumes, on sent déjà comme ce qui annoncerait l’arrivée, des décennies plus tard, d’Opium d’Yves Saint Laurent...

La semaine prochaine, alors que la France s’endort tranquillement à l’ombre des palmiers, Auparfum propose de vous accompagner durant les quelques jours les plus calmes de l’année jusqu’au 15 août.
Retrouvez-nous, non pas une fois pour cette Saga la semaine à suivre, mais, à trois reprises, lundi 11 pour Guerlinade, mercredi 13 pour Djedi et vendredi 15 pour Sous le vent, pour notre cliffhanger en trois parties que nous espérons passionnant, avec trois rédacteurs passionnés pour trois fois plus de plaisir !

[Introduction librement inspirée du prologue de La Communauté de l’anneau (2001), écrit par Fran Walsh, Philippa Boyens et Peter Jackson.]

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Opium

par Opium, le 12 août 2014 à 20:34

Bonsoir à tou(te)s.
Jicky fait preuve d’une belle humilité tout à son honneur. Mais, c’est bien lui qui a réalisé les travaux de couture autour des trois articles ci-présents afin de leur apporter le fil conducteur et l’homogénéité essentiels dans un projet de ce type.
Je profite de ce message pour féliciter les différents contibuteurs de cette Saga qui l’alimentent et la font vivre semaine après semaine : Jicky surtout donc, mais aussi Juliette pour Poivre Bleu, Patrice pour Musque-Moi, Newyorker, Dau et une invitée "mystère" que nous aurons le plaisir de lire en fin de semaine car le 15 août ne doit pas juste servir à faire des selfies à la plage, les doigts de pied en éventail, un cocktail à la main, on peut aussi se cultiver ce jour-là ! :-)
Merci à tous, vous lire est un régal (plaisir partagé par Jeanne qui m’a avoué être particulièrement contente de retrouver chaque semaine le style des uns et des autres) !
Et, merci à Thierry Wasser, Frédéric Sacone et Guerlain sans qui il n’y aurait pas de tours de magie à offrir.
Enfin, merci aux lectrices et lecteurs de nous suivre durant ce périple de plusieurs semaines ! :-)
Bonne poursuite de semaine (pleine de jolis épisodes de cette saga).
Opium

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par Nombre Noir, le 11 août 2014 à 21:01

Je suis intrigué par cette matière dont parle ici Opium, le calamus. Il y en a dans l’Eau duelle de Diptyque, et il est fort possible qu’il soit pour quelque chose dans l’ouverture magnifique de cette eau. Jeanne Doré le décrit comme "à l’odeur de cuir moisi" et Opium comme une "matière verte aquatique", donc de toute évidence c’est un ingrédient complexe... Je serais curieux d’en sentir un jour, de manière isolée, histoire de mieux le cerner.

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par Opium, le 11 août 2014 à 21:30

Bonsoir Nombre Noir.

A propos de cette matière, il n’y a, à ma connaissance, que Comme des Garçons qui, dans Series 1 : Leaves - Calamus, y rend un hommage appuyé dans toute son étrangeté.

Petite précision : je rejoins Jeanne dans sa description puisque j’ai écris à propos des facettes du calamus que c’était une "matière verte aquatique qui possède et relie toutes ces facettes surprenantes", me référant juste avant aux "notes vertes épicées et aux (les) notes cuirées, le tout étant saupoudré de sucre". Ainsi, il y a bien une facette cuirée et humide, entre le cuir et le végétal moisi, et, comble d’étrangeté, il faut rajouter une dimension sucrée à cela, douceâtre pour être plus précis, ce qui dans le parfum vire au sucre avec les notes baumées constituant une part de la structure.

Eh bien, cette bizarrerie de notes qui sont issues du même matériau alors qu’elles n’ont rien à faire ensemble, cette étrangeté donc, est très bien rendue dans la création de Comme des Garçons, pas vraiment agréable, mais fascinante du fait de sa bizarrerie même avec ses notes vertes, lactées, humides, tourbées presque (si ma mémoire ne me joue pas des tours car je ne l’ai senti que deux fois, mais, à chaque fois, cela a été surprenant ^^). ;-)

En espérant apporter un peu de lumière dans cette matière qui est vraiment très singulière et originale. ^^

Passez une agréable soirée. Si vous la passez avec nous, Jicky tente de détricoter Guerlinade qui, pour ne pas faire simple, ne ressemble que vaguement à ce qui est communément entendu comme "la guerlinade"... ;-)
Opium

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par Opium, le 11 août 2014 à 21:33

PS : Le message précédent était mon 1 500ème message ici... Waouh, que de messages ! ;-)
Bon, ben, çui-ci est donc mon 1 501ème... (Et pas le plus utile ni le plus intéressant, mais, un peu de détente (me) fait du bien... ^^)

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par Nombre Noir, le 11 août 2014 à 21:39

Bonsoir Opium,
Merci pour l’information au sujet du Comme Des Garçons, il faudra absolument que j’aille le sentir la prochaine fois que je suis sur Paris. La description que vous en faites sonne d’ailleurs comme celle d’un inclassable que je serais même capable de vraiment aimer !
Quant à l’article de Jicky, je l’ai déjà dévoré :)
Agréable soirée à vous aussi !

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par Jicky, le 11 août 2014 à 23:03

D’ailleurs vous m’avez mangé un partie du bras, Nombre Noir !

Opium, joyeux non-anniversaire !

#ebriéténaturelle

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par Nombre Noir, le 12 août 2014 à 13:25

Oups, désolé Jicky ! Avec en plus le Botox qui s’est déchiré sous le coup de la perplexité devant Guerlinade, ça commence à faire beaucoup de choses à réparer !

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Freyia

par Freyia, le 8 août 2014 à 10:40

Très joli pastiche !

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par Opium, le 11 août 2014 à 21:16

Bonsoir Freyia.
Merci pour vos compliments quant à ce "pastiche" dû, en quasi intégralité, au grand talent et a la superbe créativité de Jicky comme je le précisais juste avant. Il a fait un travail d’écriture remarquable.
Retrouvez-le, justement, ce soir pour la première partie de ce cliffhanger de l’été. L’épisode qui est arrivé depuis quelques minutes maintenant est passionnant. ;-)
Passez une agréable soirée (en notre compagnie)...
Opium

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Poupoune1607

par Poupoune1607, le 7 août 2014 à 23:37

Merci pour ce très beau billet, en tant que fan du Seigneur des Anneaux je ne peux qu’applaudir :)

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par Opium, le 11 août 2014 à 21:14

Bonsoir Poupoune 1607.
Je pense que ce compliment, de la part d’une amatrice du Seigneur des Anneaux, n’aura pu que faire un grand plaisir au très grand amateur de cette autre saga qu’est Jicky également. Trop humble pour se faire remarquer, il ne l’a pas précisé, mais, dans cet épisode tout particulièrement, c’est Jicky presque lui tout seul qui a cousu, de ses jeunes mains talentueuses, les coutures essentielles pour harmoniser les textes qui alimentent ce qui sera, à ce jour (et probablement à jamais) le plus grand corpus sous forme d’un dossier sur Auparfum.
Je lui réitère donc ici un grand bravo et tous mes remerciements pour tenter de réaliser à deux cette saga fleuve gigantesque. ;-)
Merci également pour lui, je suis sûr qu’il a été enchanté de lire ce message. ;-)
Bonne soirée.
Opium

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par Jicky, le 11 août 2014 à 23:31

Ceux qui connaissent le texte d’origine sauront qu’Opium exagère pas mal... Merci Fran Walsh ! En tout cas c’était très drôle à faire, et ça permet de donner une cohérence à des parfums qu’il faut relier entre eux et surtout glamouriser toute cette saga qui, comme l’a précisé Opium, va finir par devenir une grande masse de texte. Il faut pouvoir ingérer tout ça sans être trop rébarbatif... Du coup on s’amuse comme on peut ;)

Merci beaucoup en tout cas, ça me fait très plaisir que tout ça vous ait plu :) (il y a toujours ce petit moment de battement du fan qui sait que beaucoup n’en ont rien à foutre de Galadriel :p).

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Arpège

par Arpège, le 6 août 2014 à 23:44

Il me semble que ces parfums peuvent tous pretendre au terme de "polarisant" dans le sens ou ils surprennent intensement, non ?

Et ils sont également les "elements fondateurs" d’une parfumerie qui a sans cesse cherche a se renouveler en recombinant l’ADN, les matieres premieres entre elles, ce qui est tres impressionnant.

La creativite et la recherche d’une structure parfaite, sans cesse reinventee, sans crainte d’aller loin des sentiers battus en profitant des progres de la science. La prise de risque mais en ayant toujours une stucture commune familiere typique a Guerlain.

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par Jicky, le 11 août 2014 à 13:06

Salut Arpège (et merci à toutes et à tous pour vos messages ;) )

Je ne sais pas si on pourrait dire de la parfumerie de Jacques qu’elle soit polarisante. C’est très signé, très identifiable mais elle ne provoque pas vraiment de rejet très marqué (hormis pour quelques références évidemment). Ses parfums ont toujours des notes contrebalancées par des effets antagonistes qui font que si un effet nous déplaît, l’autre parvient à nous faire entrer différemment dans le parfum. De plus, il y a souvent un mélange des familles olfactives qui font que si on n’aime pas forcément les ambrés, on appréciera toute la construction florale/boisée/fougère et j’en passe... Aussi étonnant que cela puisse paraître, les parfums de Jacques sont au final relativement faciles à aimer (je ne dis pas non plus qu’ils sont dans l’immédiateté des parfums actuels, il faut laisser du temps à ces parfums pour qu’ils soient compris pleinement).

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par dau, le 11 août 2014 à 13:56

Totalement du même avis que Jicky, je ne les trouve pas polarisants. Ils me semblent trop équilibrés pour cela. Il faudrait qu’ils glissent d’un côté ou de l’autre pour provoquer un vrai rejet. Bien sûr, on peut ne pas les aimer et il y aura bien quelques personnes qui les détesteront, mais je ne pensent pas qu’ils divisent vraiment l’opinion en deux factions antagonistes comme le font certains parfums.

Quand on parle à quelqu’un hait Shalimar, par exemple, c’est souvent lié à un souvenir d’une personne qui... Pas au parfum en soi. Les autres se contenteront de dire qu’ils n’aiment pas mais sans vraie réaction de rejet comme pour un Angel par exemple.

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par Opium, le 11 août 2014 à 21:12

Bonsoir à nouveau Arpège.
Encore un grand merci pour tous vos compliments ! ;-)

À propos de l’aspect possiblement polarisant des créations Guerlain passées, je vous confirme ce qu’ont précisé mes camarades déjà : il s’agirait plutôt de "surprise" en réalité.
Surprise devant la réalisation, la conception, le fait de retrouver certains éléments qu’on connaît ailleurs ; ou, au contraire, la surprise de la nouveauté jamais sentie auparavant.

Mais, il est vrai que le paradoxe souvent joué entre des notes, presque dichotomiques les unes par rapport aux autres, peut largement prêter à confusion. Mais, un élément participe de la bonne structuration des parfums vus majoritairement, ceux de Jacques Guerlain : c’est sa quête, non de la transgression ou de la brutalité, mais celle du "Beau". De cela découle une grande harmonie, de la fluidité et un fondu de notes qui, sans cet équilibre, seraient plus chahuteuses. ;-)

En espérant avoir été clair et utile moi également.
Encore merci.
Passez une agréable soirée...
Opium

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Arpège

par Arpège, le 6 août 2014 à 21:37

J’entendais presque la voix de Dame Galadriel lisant le prologue de la Saga Guerlain épisode 8 !

Que de beaux parfums PRECIEUX a l’Histoire de la Parfumerie !

Tres belles descriptions !

Grace a Guerlain et ces anciennes créations d’antan, magnifiques et étonnantes, nous avons La Lumière pour nous éclairer au milieu des parfums bien sombres qui apparaissent de plus en plus.

Un grand bravo a Tous !

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