Misia
Chanel - Les Exclusifs de Chanel
Coup de cœur
- Marque : Chanel
- Année : 2015
- Créé par : Olivier Polge
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Florale
- Style : Chic - Classique
Oser le rouge
par Yohan Cervi, le 26 février 2015
Voici la première création d’Olivier Polge pour Chanel, un nouvel exclusif, très attendu. Les premiers bruits de couloir faisaient écho d’un parfum "lipstick" comme il en existe déjà un certain nombre. N’étant pas franchement amateur du genre, je n’ai pu cacher ma déception.
Une déception de courte durée.
Misia, du nom de Misia Sert, née Godebska, à Saint-Pétersbourg, en 1872, pianiste à l’âme bohème, égérie de l’avant-garde intellectuelle et artistique de l’aube du 20ème siècle, et amie de Gabrielle Chanel. Misia la muse, Misia la complice, la confidente émancipatrice. Mais plutôt qu’un hommage à la femme, c’est un univers au charme suranné qui est ici retranscrit.
Après un départ vif et fugace aux accents aldéhydés, qui nous rappelle que nous sommes bien chez Chanel, se déploie une jolie violette, à la manière de la défunte Violette Précieuse de Caron. Produisant un inévitable sentiment de nostalgie, elle se révèle être d’une élégance trop rare de nos jours. La framboise, sa traditionnelle compagne, demeure ici subtile, et sait rester à sa place. Et la violette embrasse alors une rose en absolue, charnue, épanouie et multifacettée, d’une très grande qualité, qui me rappelle Nahéma. D’un rouge vif, elle est à l’image des bouquets sous lesquels croulait la Callas.
Des fruits jaunes, pétillants et inattendus, apparaissent ci et là, dans le sillage (pas vraiment sur peau), en évoquant certains chypres fruités comme Champagne/ Yvresse, Que sais-je de Patou, ou Jubilation 25 d’Amouage. Est alors convoquée une note irisée magistrale, poudrée et poudreuse, qui assèche la composition, en absorbant notamment les aspérités grasses de la rose. S’il possède une indéniable dimension cosmétique, Misia, grâce à l’iris et à une exécution fine, évite l’écueil du genre, de ces parfums si figuratifs qu’ils en deviennent presque grossièrement fardés. Il possède cet esprit abstrait, celui des grands classiques que j’affectionne tant. C’est encore cet iris qui trace une ligne droite entre cette nouveauté et les grands parfums de la maison, le N°5 et le N°19 (notamment dans leur version extrait).
Se déployant du rouge le plus vif, au pourpre le plus profond, Misia étire le spectre olfactif sur plusieurs dimensions, florales, fruitées, poudrées, orientales, qui finissent par se fondre au fil des heures. Son fond, aux accents légèrement amandés de tonka, achève de s’épanouir dans les baumes.
Bien que porté par des effets retro grâce, notamment, à l’accord rose/violette, le parfum n’en demeure pas moins très actuel dans sa construction. Il pourrait toucher un public large, des amoureux de la parfumerie classique aux amateurs d’orientaux fruités contemporains, comme La Petite Robe Noire, par ses intonations fruits rouges et son fond amandé, en proposant toutefois un traitement assez différent de ces notes.
Si Misia marque un tournant dans la vie de Gabrielle Chanel, le parfum qui porte son nom signe également une nouvelle ère pour la création de la maison de la rue Cambon. Olivier Polge et Chanel nous offrent une nouveauté réjouissante, ciselée, fine, parfaitement maitrisée et aboutie, qui brille par la qualité de ses matières premières. Misia est un beau parfum et, peut-être, à terme, une œuvre marquante dans l’Histoire contemporaine de la maison (au même titre que N°5 eau première), qui force mon respect et mon admiration.
— -
133 €/75 ml - 255 €/200 ml
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par Nez inexpert, le 20 mars 2018 à 21:37
Misia est une beauté interdite. En cause, la violette, que j’aime en tant que fleur mais qui, en parfumerie, devient bonbon trop sucré. C’est, avec la vanille, la note la plus gourmande que je connaisse.
Le développement est intéressant, mais cette ouverture de confiserie me rebute.
Cette belle composition me rappelle L’heure convoitée (II) de Cartier : charmante mais destinée à d’autres nez que le mien.
par Lieul, le 30 mars 2016 à 19:37
Ah, Misia !
Achat à l’aveugle suite à cet article (oui j’aime vivre ma vie dangereusement :p) et à vos différents avis, je suis ravie.
Misia c’est une l’identité olfactive présumée de la facette bcbg de ma personnalité, il y a ce coté distingué et discret qui constraste mon tempérament sanguin et révolté.
Ce serait une version assagie, polie qui me conforte dans l’idée qu’avec l’âge on apprend à se calmer.
Calygo, je suis assez d’accord avec l’évolution baumée et crémeuse par je dirais plutôt élégance classique et intemporelle ^^
J’ai aussi le plaisir de déguster son évolution pendant quelque heures et de me réconforter de sa présence bienveillante sur mes poignets en fin de journée.
je vous dis merci pour cette découverte (mon portefeuille lui par contre fait la tête...).
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par Farnesiano, le 30 mars 2016 à 22:35
Ah, Misia...! La classe, le charme, la douceur, et cette volupté crémeuse ! Je finirai par craquer mais en connaissance de cause. Jamais acheté à l’aveugle. Mais comme l’amour le rend, on est kif-kif ! Bonne soirée, Lieul.
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par Lieul, le 31 mars 2016 à 12:13
Faut se jeter à l’eau Farnesiano ;-)
Et comme vous le dites si bien l’amour le rend, et pour l’instant on est complice Misia et moi !
Bonne journée à vous.
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par Farnesiano, le 31 mars 2016 à 20:07
J’ai craqué cet après-midi pour Knowing d’Estée Lauder en 30ml : c’est idiot mais je n’ai pas pu résister, j’avais un bon de 5 euros reçu à l’occasion de mon anniversaire. J’ai découvert sur le tard les Estée Lauder. Ces parfums sont dingues : puissants, certains même détonants (Spellbound, Youth Dew, Cinnabar et Knowing) extrêmement typés et admirablement construits, leur évolution à chacun me paraît absolument remarquable. Beaucoup diront ces parfums démodés ou trop évocateurs des héroïnes de feuilletons et de films américains mais pour le moment, en ce faux début de printemps, ils sont devenus mes chers complices et je vaporise mes écharpes avec 3 des créations citées plus haut. A bientôt !
par ., le 2 mars 2016 à 22:07
Bien plus digeste et fin qu’un Lipstick Rose, c’est bien la première fois que je me laisse charmer par une violette cosmétique en parfumerie.
La violette, c’est vraiment ce que je sens le plus, tout du long. Une violette aux accents de rose, très poudrée, un peu framboise, irisée.
Les aldéhydes, très discrets aèrent légèrement la tête, que je trouve très fruitée, presque liquoreuse. Misia change peu sur la peau, l’évolution n’est pas spectaculaire, il se baume, se patine, l’iris et une pointe de vanille (pas du tout sucrée) apparaissent distinctement après quelques heures, c’est crémeux, cosmétique, un brin désuet.
Je suis vraiment surpris d’en être arrivé au point d’en acheter un flacon. Il est très réconfortant.
par Luliberine, le 13 juillet 2015 à 18:56
J’ai tenté de le découvrir, en me forçant à entrer au Printemps, malgré ma phobie du grand magasin mais avant midi c’est encore jouable, en principe. Hélas, cinq personnes sur le stand, pas un regard, pas un bonjour, il fallait être type "asiatique ou touriste gogo" pour réussir à parler à une peronne du stand.
Il est bon de rappeler que le "local" peut dépenser dix fois 200 ou 300 euros, alors le snober parce qu’il n’a pas l’air de vouloir dépenser 3000 euros direct sur le stand. Au bout de 10 minutes, faute de "relation client", j’ai tourné les talons. Game over.
L’accueil des maisons de luxe est déjà limite sur certaines adresses mais là... Ce serait bien d’arrêter de former les vendeurs à l’injonction "snober le client, le servir doit être un privilège pour lui". Non, merci.
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par euskalpyth, le 13 juillet 2015 à 19:13
Dommage...
Mais si vous souhaitez ne pas rester sur cet échec, prenez votre courage à deux mains et allez le tester à l’espace "exclusifs" de Chanel, au 1er étage des Galeries Lafayette : pour ma part, j’y ai toujours reçu un excellent accueil !
Ce serait dommage de passer à côté de la découverte de Misia (et de nombreux autres) à cause d’une mauvaise expérience...
par Attar, le 3 août 2015 à 21:58
C’est très étonnant ce que vous dites, d’autant que pour avoir travailler chez Chanel sur ce stand en question, ce n’est absolument pas dans l’esprit "Maison". même si c’et faussé car je connais plein de monde chez Chanel, je peu vous assurez que vous recevez toujours un très bel accueil . La Maison Chanel n’aime pas Les conseillé plus roi que le roi, croyez moi.
par Clara Muller, le 10 juin 2015 à 13:14
Je crois que Misia est mon premier coup de foudre dans le genre poudré. J’y sens dès le début un iris sec et poudré sous lequel se développe la rose , d’abord acidulée puis douce, et une pointe de violette. Je le trouve à la fois très distingué- sans faire "vieille dame"- et assez tendre. En revanche, je l’ai testé deux fois et je trouve qu’il évolue et disparait vite. Au bout de trois heures il me faut presque enfoncer le nez dans la peau pour y retrouver une vague "poudre".
par Sarah13, le 17 mai 2015 à 22:19
Merci Newyorker pour cet article. Que ça me donne envie... La magie des mots me pousserait à l’achat en aveugle. Il est d’ailleurs bien frustrant que la plupart des découvertes parfums ne puissent se faire que sur Paris. Habitant dans les Hautes-Pyrénées, la boutique Chanel est quand même à quelques trottes de mon nez ! Sa proximité avec Lipstick rose (selon vos commentaires) et son côté "odeur maquillage" m’inspirent vraiment.
par PuraVida, le 29 avril 2015 à 09:03
Misia sur mon poignet hier.
Je découvre une facette de Chanel que je ne connaissais pas, c’est à dire , quelque chose de glamour. Un peu comme si je venais d’ouvrir un rouge à lèvres après m’être poudrée.
Misia, c’est un peu le parfum d’une Betty Boop chic . Un mix de pin-up de Canal + et d’Andrée Putman ! Il y a de la légèreté , voire de la malice, et de l’élégance. De la discrétion aussi car il reste près de la peau. Son évolution est assez stable et sans surprise. Un joli moment, qui ne m’a pas embarqué tout de même.
par Glòsòli, le 23 avril 2015 à 09:47
J’ai enfin eu le plaisir de poser mon nez sur Misia, grâce à un ami venu me rendre visite avec un échantillon dans ses bagages...
Je ne suis pas déçue du voyage ! Quelle beauté, quel raffinement dans cet accord à la fois suranné et indémodable ! Moi qui avait été déçue par Lipstick Rose, trop... rose, et un peu vieillot à mon goût, ici je suis positivement ravie !
Merci de m’avoir permis de découvrir ce joli exclusif :)
par POUPY, le 6 avril 2015 à 01:29
Misia est pour ma part un coup de coeur, je lui trouve une certaine filiation avec Moulin Rouge d’histoires de Parfums pour ce côté lipstick et Infusion d’Iris Absolue pour le côté poudré.
Il avait tout pour me plaire.
Au passage merci à la maison Chanel pour tous ses magnifiques parfums et oui je suis une adepte, pour son service de qualité, tous ses bons conseils et pour leurs envois d’échantillons qui nous permettent de découvrir, de tester avant d’acheter.
Cela devient rare pour le souligner ( biensûr Lutens est aussi irréprochable )
Un grand merci à Doudou pour toutes ses belles descriptions de parfums, je me retrouve souvent dans ses goûts, enfin dans ses odeurs :-)
Belle nuit à tous...
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Bonsoir, certains l’ont senti en version eau de parfum ? Qu’en est-il comparé à l’EDT des débuts ?
Merci
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par Petrichor, le 26 avril 2021 à 19:22
L’EDT de Misia est meilleure, mais c’est juste mon avis.
Si l’EDP en magasin vous enchante, allez-y ! :)
De toute façon les exclusifs Chanel valent le détour. Et, vu leur prix, il vaut mieux s’imposer d’avoir vidé son échantillon, avant de s’autoriser à acquérir sa grande sœur :)
J’ai découvert l’EDP en magasin, puis j’ai eu un flacon d’EDT.
Avec l’EDP, c’était une resucée des parfums "rouge à lèvre" rose - violette - iris (et benjoin) qui tombe un peu à plat. Je n’ai pas compris les bonnes critiques.
Mais quand j’ai découvert l’EDT, la magie a opéré. L’émotion est là. Et j’ai été un peu fâché de ces parfums reformulés si vite.
Ma théorie à 2 sous, c’est que Misia a été construit autour d’un nouvel ingrédient, la fraction de feuille de violette "coeur".
Au lieu des notes vertes et velours de la feuille de violette, cette extraction serait plus floral, moins verte et pelucheuse, et plus craquante façon racine d’angélique confite (le vert dans les cake aux fruits) ou génépi (zut maintenant j’ai soif).
Le Misia d’origine assume cet ingrédient, avec ampleur au début, puis il retombe sur un clone du no5 edt vintage des années 90 (une brume anisé d’iris - violette à la rose). ... avec une belle rose multifacettée et une touche framboise fluo ... et une vanille benjoin (dragée) tonka voire mimosa naturel.
(Le créateur n’a pas su s’en tenir à un seul fil directeur et ça se sent, mais le résultat n’en est que que plus généreux, et pas juste élégnt, fun, et pas juste retro.)
Et ce que j’ai senti avec l’EDP était plus policé, et moins intéressant. Mais je peux me tromper.
Avec mon nez, ce n’est pas la première fois qu’un parfum rose lipstick passe d’envoutant à bof en une reformulation supposée : "drôle de rose" de l’artisan parfumeur (discontinué), et "lipstick rose" de Malle m’ont fait ça.
En violette intéressante, je citerais "insolence edp ou extrait" de guerlain, "aimez-moi" de caron.
On retrouve aussi le "coeur" (de feuille) de violette avec de l’iris dans Condottiere de Lubin à 250€ les 100ml.
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par Bella R, le 28 décembre 2021 à 22:31
J’ai senti le nouveau Misia EDP. Sur papier c’est assez proche de EDT, il fait tjr "velours rouge" et "rouge à lèvres" avec le côté "poudrier vintage".
J’ai pas pu essayé sur peau, c’est prévu.
Pour moi c’est un des rares parfums qui m’a pas fait "bof". Comme Petrichor, j’étais inspirée et vite désintéressée (pas déçue car c’est juste pas mon style de parfum) par Lipstick Rose de Malle.
Celui de Guerlain, je suis pas fan, mais aujourd’hui je ne suis pas/plus fan de Guerlain en général.
En revanche la Condottiere de chez Lubin est sublime ! C’est une violette verte (feuille), poudrée, cuirée, un peu fumée, baumée. Il a cette élégance si froide que j’aime tant. C’est pas du tout "make-up" ni bon bon !
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par Garance, le 4 janvier 2024 à 08:56
J’ai fait une virée à Paris, et je suis allée à nouveau sentir Misia, que je n’avais pas humé depuis plusieurs années. Je me souviens à sa sortie d’avoir été un peu déçue, de l’avoir trouvé très beau certes, mais trop lisse, trop froid. Je l’ai à nouveau senti, et là, gros coup de coeur, j’ai l’impression qu’il est beaucoup plus dense, que le parti-pris de la violette est plus tranché, presque violent, un peu comme dans Insolence, bien que Misia n’en soit pas pour autant une copie. C’est toujours très élégant, mais plus puissant. Avez-vous eu également cette impression de reformulation récemment ?
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par DOMfromBE, le 4 janvier 2024 à 11:57
Bonjour,
Est-ce que vous aviez senti la version eau de parfum ou eau de toilette ?
Pour mon expérience personnelle, avec Bois des Îles, l’eau de toilette me valait des migraines et flirtait trop avec N°5 EDT tandis que l’eau de parfum est devenue une habitude, et elle glisse carrément vers Samsara... Question de ressenti.
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par Garance, le 4 janvier 2024 à 13:43
Merci pour cette réponse rapide ! J’ai effectivement le souvenir des aldéhydes bien présents dans la première version, mais mes derniers souvenirs étaient associés à l’eau de parfum. Coromandel m’a également semblé changé... ce n’est toujours pas la splendeur revenue de l’eau de toilette mais il a récupéré un peu de corps.
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