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Flacon de Kokorico - Jean Paul Gaultier
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Bûche figue-cacao

par Thomas Dominguès (Opium), le 8 octobre 2011

Depuis la sortie du Mâle en 1995, accord innovant entre fougère virile et oriental langoureux et séducteur, les parfums alliant virilité et douceur, masculinité et gourmandise ont été nombreux : A Men de Thierry Mugler ; Lolita Lempicka Au Masculin ; Dior Homme ... pour les plus réussis ; jusqu’à Black XS pour homme et One Million, tous deux par Paco Rabanne, pour les plus racoleurs... et efficaces, puisqu’ils parviennent à truster les meilleures ventes, concurrençant directement Le Mâle.

 

Après des succès mitigés lors des sorties qui suivirent, avec Fragile, Gaultier2 et Ma Dame, qui n’ont probablement pas fourni les résultats escomptés, bien que récoltant souvent un succès d’estime, Jean-Paul Gaultier se serait totalement investi dans le projet d’un boisé gourmand, afin d’en faire un succès commercial, mais, également un produit qui lui ressemble : c’est-à-dire, un mélange des genres assumé, alliance des contraires. Olivier Cresp et Annick Menardo auraient obtenu le brief sans mise en concurrence avec pour mot d’ordre de "se faire plaisir" et d’être original.

 

Probablement exaspéré d’en voir d’autres reprendre avec succès son schéma "de la gagne" (1 Million, dont on sait qu’il est en concurrence directe, et par le jus, et par le succès, et par la clientèle visée préférentiellement), Jean-Paul Gaultier a fait le choix de stopper les tests consommateurs habituels et de laisser libre cours aux parfumeurs afin de ne pas élaguer la créativité.

 

Qu’en est-il de ce parfum dont vous lisez des lignes et désirez connaître l’ossature ? Là où, souvent, on multiplie les accords, les matières, pour créer l’illusion de la richesse, il a été fait le choix d’une ligne claire, avec peu de matériaux qui s’expriment pleinement.

Tout démarre, en tête, par un accord entre feuille de figuier assez verte et galbanum herbacé, métallique et grinçant. Immédiatement, ils se font très secs et boisés. Cela explique sans doute le "teasing" relaté dans le dossier de presse où les notes sont censées apparaître "c*l par-dessus tête".

En coeur, se révèle une note de fèves de cacao et de tonka, plutôt amère bien que gourmande, assez brute, qui sera le pivot de la composition. Les accords de fèves, bien qu’intéressants, sont très difficiles à manipuler, car ils évoluent par va-et-vient, disparaissant pour réapparaître, et ce, sous un visage qui n’est pas le même selon la peau qui les développe. C’est sur cette note de fèves que va se jouer sur un fil l’équilibre du parfum ; très rond ou très rêche. Bien que beaucoup décrivent Kokorico comme "sucré", y détectant de la vanille, du café, ou du thé noir, pas toujours le cacao, c’est bien lui, associé à la tonka, qui va montrer différentes facettes. De gourmand, genre Poulain Grand Arôme, donc chocolaté vanillé sucré et gras (voire écoeurant pour bon nombre), à un cacao très amer de type Van Houten, sans adjonction de sucre, dans ce cas, plus proche d’un grain de café torréfié et strident.

Le cacao apparaît et disparaît par volutes autour du patchouli et du cèdre omniprésents, laissant plus ou moins de place au figuier et au galbanum. Là, réellement, se joue un numéro de funambule : si la note verte ne s’exprime pas, si le figuier ne peut exister, noyés par les fèves, le parfum n’est alors que la copie d’autres qui l’ont précédé. Si l’accord vert émerge, alors, une création originale s’exprime.

Des bois forment le fond de Kokorico... Cèdre, vétiver sec, patchouli et figuier donnent un effet boisé, vaguement crémeux grâce au cacao, mais très sec dans l’ensemble. C’est à partir d’une essence naturelle de cèdre que l’idée de ce boisé aurait émergé, bien que le patchouli, au ressenti, soit omniprésent.

 

Le parfum s’impose, de prime abord, massivement, telle une bûche cacaotée projetée en pleine face ! Cela rend cohérent le discours de la marque que nous avons découvert ici, et qui nous semblait risible. Effectivement, ce parfum, avec du coffre, est assez "viril" dans sa démonstration de force. Les gens froncent le nez de prime abord, face au sujet imposé "in your face" : sans agrumes, ni aromates, ni fleurs, ni fruits pour adoucir la donne. Le parti pris, outre celui de la ligne claire, est donc brut de décoffrage (à l’image du flacon, qui semble si laid, et se révèle être un bel objet, reproduisant de profil, dans un clin d’oeil malicieux, le buste si reconnaissable du Mâle).
En cela, il rappelle One Million, mais aussi Black XS dont il partage le fond boisé ; ce qui est probablement une déception (Black XS a été créé également par Olivier Cresp). Mais, il s’est probablement agi d’équilibrer les risques en répliquant ce qui avait fait le succès de l’avant-dernier Paco Rabanne, quasiment passé aux oubliettes tant il est phagocyté par son successeur, en apportant ainsi à Kokorico une rondeur plus que nécessaire lors de l’opération de "taillage des bûches de bois". Par la manière commune qu’ils ont d’alpaguer l’attention, ces trois parfums sont de la même veine.

 

Pour ma part, si Kokorico joue définitivement dans la même cour que les deux derniers Paco Rabanne masculins, il le fait de manière bien plus tranchée et osée. A ce titre, il se rapproche également d’autres compositions beaucoup plus réussies :

Par le traitement du cacao et du patchouli à Angel et A Men bien sûr, surtout dans ses éditions "Pure Coffee"

Pour l’aspect massif "brutaliste", à Au Masculin de Lolita Lempicka (également créé par Annick Menardo en 2000)

Par un aspect vibrant, vivant, irradiant et pétillant de bois, vert et humide, sifflant et crépitant dans une cheminée, à Womanity et Alien de Thierry Mugler ainsi qu’à Baudelaire de Byredo. En raison, également, dans un souci de lisibilité et d’efficacité, de la réduction de la pyramide au strict minimum, rendue percutante grâce à l’absence de parasitage(s), de "saletés", qui font bien et pointu sur le papier, mais n’apportent, souvent, pas grand chose.

L’Instant Extrême pour homme : Honte sur moi, je n’avais pas senti la parenté flagrante avec la création Guerlain (dont j’ai pourtant vidé un flacon !), jusqu’à ce que Jicky m’en parle (dans un de ses éclairs lumineux dont il a le secret). Les similitudes sont nombreuses dans le traitement de la fève tonka avec l’accord patchouli/boisé. L’instant a un envol rendu plus harmonieux par la patte hespéridée Guerlain et se fait moins boisé en notes de fond que Kokorico, qui revendique une facette verte originale qui le différencie.

 

La trame d’un accord patchouli - cacao a donc déjà souvent été exploitée, expliquant probablement un sentiment de "déjà-senti" auprès de ceux qui testent Kokorico. Parfois même en parfumerie de niche, L’Heure Défendue ou Bornéo 1834 en sont les exemples les plus subtils et délicats. Un ami s’est cru dans un "jardin de Naples", je le cite dans le texte, tant le figuier était flagrant sur ma peau (aucun porteur de Jardin en Méditerranée à ce moment-là près de nous, il s’agissait bien de moi !).
Mais, pour avoir cette impression, encore faut-il que cette note verte émerge sur la peau de celui qui le porte. Le manque de substantivité de cet accord vert, censé faire la différence dans ce parfum, qui n’est pas conseillé dans de petites boutiques où l’on prend le temps de guider l’acheteur, mais vendu parmi tant d’autres dans les Nociphorarionnauds, pourrait lui être fatal. Je ne peux que vous conseiller, au moins par jeu, de tester sur peau ce parfum, pour découvrir si vous êtes plutôt "amer" ou "sucré"... Si le vert éclot ou reste muet.

 

Certains trouveront Kokorico vulgaire, prétentieux, racoleur, banal.
D’autres, culotté, tranchant, intéressant. Détestations, haines farouches, commentaires contradictoires et passionnés, tout devrait être dit et pensé à propos de Kokorico. En cela, il est à l’image du premier parfum de Jean-Paul Gaultier, de celui-ci même, des parfums qu’il a lancés, et de sa mode, tantôt jouissive et créative pour les uns, tantôt exagérée et insupportable pour les autres ; en somme, Kokorico est cohérent avec le patrimoine artistique de son créateur. Cela est si peu fréquent aujourd’hui, pour de trop nombreuses marques, prestigieuses par le passé, qui saccagent leur propre histoire dans des sorties effrénées sans queue ni tête, que cette volonté d’afficher une cohérence est plaisante et remarquable.

Je parie que dans les prochains mois, après des débuts difficiles, l’invasion de Kokorico dans les rues, le métro, dans les bureaux, dans les bars, les restaurants, les boîtes, partout, jusque même dans les draps des a(i)mants, en exaspèrera beaucoup ; car, ce parfum sera, de mon point de vue, probablement, un succès. Sans nul doute. Il démarre mal et polarise... comme son aîné ou un certain "Ange" dont on édite l’EDT actuellement.

Même si ce n’est pas encore Noël, et que c’est un peu déraisonnable car indigeste pour certains, moi, j’me resservirais bien une nouvelle part de bûche figue-chocolat !

 

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par TheMan , le 31 octobre 2011 à 18:52

bonjour je suis nouveau sur ce site . je viens de sentir kokorico en parfumerie , je le trouve assez viril mais il lui manque un petit quelque chose que je ne saurais dire . je ne lis aucun avis sur mon parfum qui est paul smith man . avez vous un avis sur celui ci ?

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par ChrisB, le 13 janvier 2012 à 06:59

Bonjour,
J’ai également posté quelques avis sur ce Paul Smith Man. Je serais ravis d’en découvrir la critique sur Aupafum. C’est pour moi la plus belle création depuis fort longtemps, un caractère et une originalité uniques. Un parfum tenace, épicé et crémeux, une très belle odeur d’amande qui rappelle indéniablement la colle blanche de notre enfance. Une véritable madeleine de Proust. Qui plus un très joli flacon, moderne, et un superbe packadging. Vraiment je suis fan !

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doudou

par doudou, le 18 octobre 2011 à 15:09

Oh ben mince, moi aussi j’ai entendu dire que ce n’était pas la ruée...et pourtant j’ai envie de le défendre ce jus. J’aime assez le visuel, c’est sympa (surtout le profil du flacon ôté tranche, hi hi !) et décalé.
Je l’ai sur mon poignet aujourd’hui, et il s’est fait plutôt doux, c’est le côté gourmand qui ressort sur ma peau de fifille. En tout cas je le trouve tout à fait honorable au milieu du marché masculin...et je ne rechignerais pas à me blottir dans les bras d’un homme qui le porterait...à condition que ça ne le transforme pas en coq macho !!! :-)

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 13:01

Bonjour Doudou !
Merci et pour la défense de ce parfum (nous serons au moins deux, c’est déjà ça), et pour l’avoir testé sur peau.
Vous découvrez ce que j’ai découvert il y a peu : il se fait très chaleureux et moins sec sur certaines peaux, féminines en l’occurrence. Et fort agréable. Deux amies l’ont testé, et elles l’adorent. L’une d’entre elles l’a acheté à son copain, l’autre veut l’emmener en boutique pour qu’il le teste.
Belle journée,
Opium

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par hangten, le 19 octobre 2011 à 13:44

Pardon Opium, trois !

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par doudou, le 19 octobre 2011 à 14:15

Alors on va créer un club pour défendre Kokorico !!! Et je vais faire comme Jicky avec A scent (bouteille verte, hein !!!) : je vais le conseiller au maximum autour de moi !
Plus sérieusement (et tristement), je suis bien d’accord avec ce qui a été dit sur les manières de fontionner des distributeurs. Les lancements en grande pompe m’énervent tout autant que le ratatinage des parfums considérés comme vieux ou dépassés, qu’il faut bien chercher, voire réclamer parfois. Quand un nouveau parfum sort, c’est difficile de le découvrir tranquillement, pour ce qu’il est et non pour ce qu’on attend de lui. On n’échappe pas au discours appris par coeur....tout ça me repousse. Et le fait est que j’ai très rarement porté un parfum au moment de sa sortie...quelques années après ( et si le jus a survécu), il est plus facile d’apprivoiser une fragrance désormais débarrassée de toute la pression pub+égérie+échantillons+invasion des rayons.

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 14:49

Hangten, Doudou !
Trois personnes, ce n’est pas une possibilité d’association cela ? ;-)
Merci pour vos messages. Tout est dit dans le message de Doudou qui résume parfaitement à la fois la situation, et mon état d’esprit parfois par ailleurs.
Aujourd’hui, je joue un peu davantage la course à la nouveauté (c’est maaaal). Mais, j’ai grand plaisir à re-découvrir des objets sortis il y a un certain temps, hors de toute contrainte marketing, des discours maintes fois répétés, collés-copiés. Et, aussi, car un certain temps permet de digérer dans la durée la vraie valeur d’un objet, souvent trop vite jugé - déprécié ou apprécié - dans notre société qui veut tout, tout de suite !
Bas de Soie fait ainsi partie de ces parfums pour lesquels il aura fallu un certain temps pour se rendre compte qu’il est intéressant en soi, et non juste une copie du N°19 finalement. Mais, difficile à apprivoiser, des mois auront été utiles pour le juger sur sa "capacité à tenir la route".
Espérons que "l’homme est encore le temps de crier tel un coq" durant quelques temps sur les linéaires et nos peaux ! ;-)
A bientôt,
Opium

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 17 octobre 2011 à 22:40

D’après des rumeurs que j’ai entendues dans une parfumerie, Kororico n’aurait pas encore pris l’envol espéré au niveau des ventes, il a du mal à décoller... Lui laissera-t-on un peu plus de temps pour trouver son public ? Ou subira-t-il bientôt une chirurgie esthétique express pour mieux se faire aimer ? A moins qu’il ne soit purement et simplement sacrifié à l’autel de la loi du marché... impitoyable !

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par Troudujol, le 17 octobre 2011 à 22:59

Comme pour Fleur du Mâle (que j’adore en ce qui me concerne), on aura droit à une version cologne bien diluée en année N+1 histoire d’essayer de rattraper le coup, puis à l’arrêt des coffrets Noël en année N+2, au retrait progressif de la ligne dérivée en année N+3, et réduction à une seule référence sur 20 cm de linéaires en année N+4. :o

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par Jeanne Doré, le 17 octobre 2011 à 23:02

Troudujol, ce scenario me paraît être tout à fait plausible !

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par Troudujol, le 17 octobre 2011 à 23:07

Et pour Fleur du Mâle, je le déplore !!! Ainsi que pour Gaultier², que j’aime tant, et qui a pourtant pas mal de fans à en croire les blogs et les commentaires y compris sur des sites comme celui de Sephora... Hélas, même s’il a encore droit à des coffrets Noël à peine distribués (merci Douglas !), toute la ligne dérivée a disparu ; le gel douche était parfait, et le baume après-rasage, un délice...

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 12:42

Bonjour Troudujol.
J’adore le scénario qui a été élaboré. Euh, en fait, non, je n’aime pas le scénario bien entendu. Mais, j’adore la façon que tu as eue de décrire la suite très probable des évènements (je me permets le tutoiement...).
Je dirais que tu as juste oublié les toutes dernières étapes de ce si probable scénario :
- N+5 à N+X = Ne se passe rien, puis interrogations sur discontinuation.
- N+XX = "Rationalisation " des "sleepers" (les parfums des étagères du bas - hors de vue) =>
- Contenance unique comme tu l’avais déjà indiqué, en général 100 mls (la référence).
- Reformulation possible (réduction des coûts ; sécurisation de la production par les synthétiques en remplacement des naturels aléatoires ; simplification par réduction du nombre de lignes et donc, de matières à fournir ; respect de règles éthiques (LOOOL) ; respect des recommandations et interdictions IFRA ; adaptation aux cibles actuelles du marché afin que le produit reste pérenne (vous remarquerez comme j’ai utilisé des mots politiquement corrects)).
- Standardisation du flacon unique et même type de packaging pour tous les parfums (Fleur du Mâle, Gaultier2, KoKoRico) ; le seul survivant serait alors Le Mâle, car toujours pas devenu, espérons-le pour lui, un parfum "dormant".
Bon, j’arrête-là, un excès de pessimisme / réalisme, n’est pas bon pour le moral. Profitons de ce(ux) qui existe(nt) tant que c’est / ils sont là.
Cette démarche, logique, est tout à fait envisageable. Et, si cela permet de maintenir certains parfums dans une gamme plutôt que de les voir disparaître des linéaires, mieux vaut cela que rien : Hermès, Lancôme, Dior l’ont déjà fait, et Yves Saint Laurent s’apprête à le faire (avec réédition de certains jus, ça, c’est peut-être la bonne nouvelle... Mais, sinon, stockez les M7, Rive Gauche, Jazz etc. Même flacon pour tous à venir (Noël ?), espérons qu’ils ne touchent pas aux formules. In Love Again et Nu devraient faire leur come-back, et, ça, c’est bien. Mais, sous quelles formes, ça, j’en sais rien...).
[Attention : Pour cette dernière partie, je reprends des rumeurs sur le net. Si c’est pas vrai, c’est pas moi, c’est mon voisin... ^^]
Bonne journée,
Opium

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par Jicky, le 17 octobre 2011 à 23:29

Même écho. Il démarre pas des masses au printemps...

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 12:56

Bonjour Jeanne et Jicky.
Je crois que nous avons tous le même écho. KKRc démarre en polarisant : donc, pas fort. Mais, encore une fois, la polarisation était voulue. Et, la polarisation est une stratégie sur des mois, pas sur les premières semaines. Mais, dans notre société où on réclame des comptes très vite, c’est un peu "flippant". Car l’échec du début n’assure pas la réussite future. Cela peut rester un échec.
La dernière personne qui m’a parlé de ce parfum en interne, lorsqu’il s’est exprimé sur les tests de consommateurs, qu’il faisait passer avec d’autres, a été : "m-a-s-s-a-c-r-e".
Chez Gaultier, ils ont préféré ne plus faire de tests à partir de ce moment-là. Rien que pour ce culot, je lui souhaite de tenir + de 2 ans à ce parfum, et même un peu plus tiens, car moi, je l’aime (et l’amour, ça ne s’explique pas). Sinon, ça voudra dire qu’en mainstream, seule la loi du marketing doit régner, puisqu’il y aura cet exemple d’échec cuisant, que le marketing saura utiliser à sa charge (ce qui doit déjà commencé à se dire : "il marche pas, pas de notre faute, z’avez pas voulus nous écouter ! une daube on vous dit ! Et blablabla..."). Et tant pis si quasiment toutes les sorties, toutes trop nombreuses pour être des réussites, et presque toutes des échecs donc (qui se souvient encore de Moche d’Opium, sortie y a tout juste un an ?), tant pis si presque tous les échecs actuels, donc, sont pourtant aidés" par un marketing aux aguets. Mais, quand tout le mond fait la même chose, plus personne ne fait rien. Tous, lors du départ d’une course, veulent gagner. Beaucoup sont bons. Mais un seul l’emporte et trois montent sur le podium.
Je "touche de l’oeillet" pour qu’il décolle dans les mois à venir ce cri faussement macho.
A bientôt,
Opium

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par Troudujol, le 19 octobre 2011 à 13:06

J’imagine que le vrai problème vient des distributeurs. Les Nociséphorionnaud ne peuvent tolérer que Kokorico (ou d’autres) ne tournent pas alors qu’ils prennent de la place comme pas possible en linéaires. Résultat : ils vont préférer dégager Kokorico pour le remplacer sur les étagères par une nouveauté quelconque, basique, pas polarisante, avec de jolies notes de tête pour créer l’achat d’impulsion, et qui s’écoulera par wagons en quelques semaines. Et peu importe si les gens s’en lassent, ne veulent pas renouveler leur flacon ; puisqu’entretemps une nouvelle nouveauté encore plus nouvelle que l’autre, quelconque, basique, peu polarisante, avec de jolies notes de tête elle aussi aura pris sa place dans les rayons...

Les distributeurs veulent que les stocks tournent, même si les références doivent tourner aussi au même rythme... Pas monopoliser de l’espace pour un parfum qui décollera peut-être... ou pas !

C’est l’égémonie des grands distributeurs qui crée cette course à la nouveauté et au succès rapide.

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 13:24

Troudujol.
Encore une fois, belle capacité d’analyse des dures lois de la distribution appliquées au "luxe" (mmmpfffh => a failli m’étouffer) ! ! La distribution est responsable pour beaucoup de ce problème de turn over ultra rapide et accéléré où seules comptent les ventes durant 6 mois de ceux qui savent séduire en 2 sec. de sniffage rapide avant d’aller au MacDo, ensuite, next ! Mais, sortir 3 parfums par an (tout en se plaignant qu’il y a trop de sorties), ce que font actuellement les marques dans leur quasi-intégralité, est certainement pour bonne partie aussi cause du problème. Il y a poussée (ruée) sur les linéaires.
Il serait intéressant de prendre en photos les linéaires des Nociphorarionnauds et les comparer sur 5 ans. Je suppose qu’une trentaine de parfums ne bougent pas, et autour d’eux gravitent des "Fast-Frags" testées en 2 sec., portées une seule fois avant d’être remplacées par un nouveau jus plus insipide encore que le précédent, à la durée de vie de 6 mois au minimum, et de 2 ans au maximum.
Heureusement, dans le lot, il y a d très belles sorties. Toutes ne survivront pas, mais la rentrée 2011 est bien plus sympa que la morose et horrible rentrée 2010.
A bientôt,
Opium
Ps : Voir le linéaire de la Moche d’O déjà réduit de moitié et celui d’Opium redoublé car, finalement, la "vieille soupe" n’est pas si mal que ça, me fait jubiler (en revanche, les séances de charcutage sur Opium, elles, me font toujours du mal, ce qu’il est "transparent, plat et sans relief" aujourd’hui).

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par Troudujol, le 19 octobre 2011 à 13:29

J’aime aussi beaucoup la manière dont, chez certains Sephora, Gaultier² est subitement devenu un parfum 100% féminin, pour libérer de la place chez les hommes afin d’accueillir en grande pompe Kokorico qui prend trois étagères, nouveauté oblige. Dieu sait pourtant que Gaultier² ne prenait pas beaucoup de place, tout ratatiné qu’il était à côté des deux-trois flacons de Fleur du Mâle tout en bas du linéaire... Mais il faut croire que c’était encore trop et qu’il ne méritait pas ces quelques centimètres... Dans la même logique, Cologne de Thierry Mugler est devenu exclusivement masculin pour laisser la place aux nouvelles références Womanity et Angel eau de toilette ! lol

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 14:38

Troudujol : Et, parfois, on supprime de bons parfums pour en placer d’autres moins bons, parfois, on en remplace de bons par d’excellents...
Pour mettre en place KKRc, c’est Gauliter2 (que j’aime beaucoup et ai beaucoup porté) et Fleur du Mâle (que tu apprécies) qui se retrouvent acculés en bord de linéaire, au risque de se voir dégagés au sol ou hors des magasins.
Le problème est que l’on s’est parfois attaché - même - à certains parfums de la honte. Et que, dans ce jeu actuel des chaises musicales tel qu’il est joué à grande vitesse, où les places sont chères et où les nouveaux-venus sont ultra-nombreux et arrivent vite (comptez les sorties en septembre cette année rien qu’en mainstream, vous verrez à quel point ça crache de la nouveauté, mais, fort heureusement, pas mal de trucs bien), s’attacher à un seul parfum, ou quelques-uns, ne semble pas être la bonne façon de faire car d’autres que soi ou son porte-monnaie décideront de la fin de notre relation (par "discontinuation" ou "reformulation").
C’est pour cela que je me suis lancé dans une relation non monogame avec mes parfums (de niche ou mainstream). Ainsi, je suis moins attristé si l’un d’entre eux est amené à disparaître. Seul souci : Je ne semble pas en capacité de pouvoir m’arrêter d’offrir de nouveaux petits-frères aux précédents. ;-)
A propos d’une discontinuation possible : Si vous aimez la Cologne de Mugler, achetez-la : Si ses ventes ne décollent pas un peu plus, la marque parlerait de l’arrêter.
A bon entendeur... ;-)
Opium

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par Troudujol, le 19 octobre 2011 à 15:26

Tant qu’il y a une ligne de dérivés et des coffrets proposés régulièrement, ce qui est le cas pour Cologne, on a quelques années devant nous lol !

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Opium

par Opium, le 13 octobre 2011 à 10:04

Bonjour à toutes et à tous.

 

Je vous remercie pour le temps que vous avez consacré à écrire quelques lignes ou plus à propos de ce parfum.
Je crois que le moins que l’on pusse dire, c’est que si nombreux sont les avis négatifs ou pour le moins mitigés, comme je l’ai précisé dans ma rédaction, les motifs de cette déception sont tout et son contraire.

 

Troudujol : La fragrance n’est que ce qu’elle est, décevante, désappointante ou attirante, pour le reste, je crois qu’il faut prendre "l’enrobage" élaboré par le marketing avec un certain 3ème degré ?

 

ChrisB : Probablement ce parfum manque-t-il d’une certaine originalité. Mais, qu’est-ce que Le Mâle, sinon le corps des deux familles les plus courantes en parfumerie mêlées contraintes et forcées pour le meilleur et le pire. Le Mâle est au final simplement une fougère bien matcho et son accord lavande en tête et coumarine en fond adittioné d’un oriental assez féminin sur ce même fond pour le rendre plus accessible encore. Mais, là était l’originalité à l’époque il est vrai.
Probablement, Jean-Paul Gaultier s’assagit-il un peu. Quoique, en lisant les critiques véhémentes à l’égard de ce parfum, pas forcément, il continue en tous les cas de faire parler.

 

Tambourine :Il faut que j’aille ressentir Must et Obsession pour le démarrage vert dont tu parles poursuivi d’un fond non-cacaoté, mais gourmand malgré tout. Je les ai un peu connus ces deux-là dans ma tendre jeunesse, et, si je me souviens bien, je les ai fort appréciés.
Je te rejoins sur la structure évidente identique avec Angel, encore plus que A Men. Ce qui les diffférencie, c’est la quantité encore plus énorme de patchouli dans Angel en EDP (on dit 30% dans certaines rumeurs). Les quantités de cèdre naturel et de patchouli doivent approcher ce chiffre dans KKRc.

 

Jicky : Merci de rendre hommage à ma (foutue) peau dont tu sais à quel point elle écrase d’autres belles oeuvres que tu adores ! Mais, avec KoKoRico, c’est plutôt un révélateur de ses points forts.
A ce jour, je n’ai comptabilisé que deux personnes en dehors de moi qui développent "LA" fameuse note verte réclamée par les créateurs. C’est trop peu au vu de ceux qui l’ont testé.
Une amie l’a appliqué et craque sur lui et son aspect gourmand. Un ami le possède depuis quelques jours et l’adore bien que sur sa peau, la chocolaterie tourne de manière gourmande à plein régime. Et, j’avoue, il est agréable de croiser son dense mais peu large sillage.
Ce qui me chagrine vraiment, et là, je te rejoins, ce sont les similitudes trop flagrantes avec L’Instant Extrême. Si on retire le vert à la nouvelle sortie, on ne peut s’empêcher d’entendre en boucle dans son crâne le mot "copie"... Et comme le vert "pousse" peu pour le moment... Bref.
Jicky, je te rejoins, cessons de nous plaindre de cette rentrée, celle passée était tellement abominable. Souvenons-nous de Bleu, dont, dans tous mes souvenirs, il ne sent rien d’autre que le "dihydromachin-chose" lavandé léger qui disparaît vite pou surtout pas incommoder dans notre nouveau monde sans odeurs. Cette année, au moins, il se passe beauoucp (trop) de choses. Et, dans le lot, d’excellentes : Bottega Veneta, Diane, Violet Blonde, Baiser Volé, Candy, l’EDT de l’Ange, pour ne parler que du mainstream, en sont de bons exemples.

 

Jeanne : Merci pour vos références en plus et pour vos encouragements. Zino, tiens, je l’ai senti il y a quelques semaines sur les Champs-Elysées, je vais y retourner. L’ami qui porte KKRc depuis quelques jours me dit, lui, avoir pensé à Minotaure en s’en aspergeant. Non par la fragrance même, mais par l’état d’esprit. La "80’s touch" de certains parfums masculins ambrés-boisés probablement, dont la descendance sont les Boss Bottled et autres One Million (tiens donc...). ;-)

 

Vivi : J’espère que quand tu auras l’occasion de le sentir ce KKRc, lui ou son réajustement prévu du fait des délais différents de sorties entre France et "Gelbique", mais aussi entre France et Etats-Unis, puisqu’en effet, il n’est prévu qu’au printemps 2013 là-bas - délai utile pour améliorer la formule comme il est souvent d’usage lors de très grosses sorties ? -, j’esppère, quoi qu’il en soit, que tu ne seras pas trop déçue toi...

 

Pour la démarche culottée, car une troisième personne m’a confirmé suite à la publication de mon article, qu’on a fait arrêter les tests de consommateurs quand on s’est rendu compte que, mauvais, ils amenaient à tout élaguer, pour ce culot, qui fait qu’aujourd’hui, chez Gaultier même, ils sont très inquiets, je l’aime encore un peu plus ce parfum (outre le fait qu’il est une tuerie sur moi).
Et puis juste, parce que je sens bon quand je le porte... ;-)

 

Troudujol, ChrisB, Tambourine, Jicky, Hangten, Jeanne, Vivi, Jean... merci pour vos retours, vos écrits...

 

A bientôt,
Belles découvertes parfumées,
Opium

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par Troudujol, le 13 octobre 2011 à 11:00

Belle synthèse Opium ! En fait, le marketing, je vois bien le 3ème degré, et je trouverais ça assez jouissif si le jus m’avait plu ou surpris. Ce que je n’aime pas, c’est que j’ai l’impression que le jus, dont je ne parviens pas à percevoir les qualités ou l’originalité, cache sa vacuité derrière du marketing racoleur.

Mais bon, je sais bien que tout cela est très subjectif, et qu’en fait je suis surtout énervé que ce nouveau Gaultier tourne autour de notes sèches et légèrement fumées qui ne me touchent pas, voire me déplaisent. S’il avait été fondé sur des notes que j’aime, je pense que j’aurais trouvé le concept génial, y compris le flacon lol.

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par Opium, le 16 octobre 2011 à 18:50

Bonsoir Troudujol.
Avant tout, merci pour le compliment !
Parfois, l’amour, l’appréciation d’un objet est si proche de sa haine et de son rejet. Cela se joue souvent sur de tous petits riens... En l’occurrence, dans ce cas, ce ne sont pas de "petits riens"... ;-) Le fait de ne pas apprécier la fragrance doit donner une impression que tout l’enrobage marketing, si kitsch, si 3ème ou 42ème degré, est carrément de franchement mauvais goût.
Comme j’aime bien la fragrance, je lui pardonne son flacon qui manque d’ergonomie : Trop mince sur la tranche et instable quand il es tposé ; sa surface trop large quand on le prend en main ; et, son vaporisateur qui inonde ou crachotte, de manière aléatoire selon son humeur, et bave inexorablement sur les doigts (comme si on les avait mis dans du cacao : "miam" ou "beurk" en fonction du moment). ;-)
A très bientôt,
Opium

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par hangten, le 13 octobre 2011 à 21:24

Très bel article, belle synthèse ! Bravo Opium !
Pour ma part, je ne ferai que rappeler que j’aime bien ce cri du coq, même s’il me semble nettement moins innovant que son grand frère lors de sa sortie. Assez consensuel aujourd’hui si on considère son succès, Le Mâle était effectivement très polarisant. Je me souviens des réactions de mes proches à l’époque, plutôt très contrastées, mais surtout par pétition de principe... Très curieusement, j’ai toujours pensé qu’il était typique de ces eaux qui se révèlent extrêmement séduisantes, addictives lorsque l’alchimie se fait avec le porteur, et irrespirables lorsque l’osmose n’a pas lieu...
Le dernier né de Jean-Paul me plait, mon ami le porte à merveille, et je suis toujours un peu jaloux de le sentir sur lui... Mais bon, c’est un Cadeau, et on ne va pas se faire la guerre avec les même armes ! D’ailleurs et ça n’a rien a voir, enfin presque, je me suis procuré bien tardivement Ninféo mio pour vaincre la frustration !

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par hangten, le 13 octobre 2011 à 21:31

arghhhhh, mêmes avec un s. Par ailleurs je viens de me rendre compte que j’ai employé l’expression cri du coq et non pas chant... Lapsus très compréhensible selon moi, l’eau de JPG me parait plus un cri qui s’adoucit qu’une mélodie. Et c’est très bien !

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par Opium, le 16 octobre 2011 à 19:07

Bonsoir Hangten.
Merci également pour les très gentils mots du début du message précédent : c’est tout bête à dire et écrire, mais cela fait toujours très plaisir...
Le contexte actuel permet certainement moins qu’au milieu des années 90 d’innover en parfumerie. A cette époque, davantage de codes séparaient la sexuation des genres en parfumerie qu’aujourd’hui où, évolution des moeurs oblige (et, Le Mâle en est pour partie responsable), la distinction entre parfums masculins et féminins est encore plus ténue parfois. Transgresser certaines normes, avec la multiplication des sorties, avec le nombre de références qui s’est multiplié de manière exponentielle - et d’autant la prise de risques et les nouvelles formes olfactives expérimentées en niche ou ailleurs - , est certainement très mal aisé.
Suite à la publication de l’article sur KoKoRico, une troisième personne m’a redit que les tests consommateurs n’étaient pas bons et que le choix a été fait d’aller à l’encontre et d’arrêter les tests (le terme que la personne a utilisé est "massacre") plutôt que de suivre les recommandations et pratiquer l’élagage habituel. Toutes mes sources, qui, je crois, ne se connaissent pas, font entendre le même son de cloche.
Rien que pour ça, je souhaite que ce parfum ait un certain succès.
Il doit être agréable de vivre ou fréquenter une personne qui le porte. Rien empêche de lui "emprunter" parfois peut-être... ;-)
Un ami l’a reçu également. Il le portait samedi dernier fort bien. Toujours pas de note verte non plus sur lui, c’était plutôt "chocolaterie à fonds les manivelles", mais personne ne s’en est plaint, et même, plutôt, nous avons été assez enthousiastes. Comme quoi, entre la mouillette et le Sépho du quoi, et une soirée intime ou avec des amis, parfois, il y a un monde...
Très bonne soirée,
Opium

 

Ps : Ninfeo Mio est un choix par défaut, "plutôt" honorable... [Traduire par : "une tuerie totale" !]
Nb : C’est bien un cri de coq (rien à voir avec une marque de sport) que j’entends également, violent, qui se radoucit ; pas une douce musique ou mélodie. Un peu d’énervement fait du bien parfois ! ^^

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par ChrisB, le 17 octobre 2011 à 22:37

Bonjour Opium. Merci et bravo pour cette excellente synthèse. Me concernant, et avec le recul, je pense que le terme "assagit" n’est peut-être pas le plus approprié. Je trouve que Kokorico est à l’image du dernier défilé du couturier et des critiques qui ont suivi : sans surprise. Peut-être que j’aurais jugé autrement Kokorico chez un autre créateur, je l’admets. Mais on attend tellement du truculant JPG ! Trop, peut-être... (et personnellement je n’ai jamais trouvé Le Mâle extrèmement renversant...au contraire de Fleur du Mâle).

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 12:12

Bonjour ChrisB.
Merci pour tous ces mots gentils ! ;-)))
Que peut-on encore attendre de la part de quelqu’un qui a déjà tant offert ? Sans parler d’assagissement, la capacité à créer la surprise diminue au fur et à mesure que l’oeuvre grandit. Les champs du possible en matière de création s’amenuisent de manière inversement proportionnelle aux champs qui ont déjà été exploités.
Jean-Paul Gaultier nous a tant surpris par le passé, il a été si créatif, qu’il ne peut, probablement, souvent que sombrer dans l’écueil de la redite ou dans la mise en abyme de sa propre oeuvre.
Il en est très probablement de même pour ses parfums aujourd’hui. Avec près de 500 sorties annuelles, et l’emballement de ces dernières années, les nouveaux territoires à explorer sont si peu nombreux. Tout n’a pas été fait bien-sûr, mais beaucoup plus a été exploré que dans les années 90.
J’apprécie, personnellement, beaucoup Le Mâle, bien que ne l’ayant jamais porté (mais, j’adore la lavande si elle s’accompagne de notes douces, balsamiques, poudrées et/ou vanillées [Pour un Homme de Caron = Grrrh !] ). Je possède La Fleur du Mâle, mais je crains que l’accord fleur d’oranger - coumarine ne vire à l’aigre-doux sur ma peau (à la sauce Nuoc-mâm pour être précis [Oui, je sais, agréable avec des nems, peu séduisant sur peau !]... J’obtiens le même effet, en notes de fond, avec Amande Persane... Zut. Flûte. Fais ch*er... ^^). Bref. Je n’ai pas de chance avec La Fleur du Mâle, mais pour l’avoir senti sur d’autres, il est très séduisant. En revanche, j’ai beaucoup de chance avec KoKoRico, mais ce sont les autres qui en ont moins avec lui. La chimie du parfum vire souvent à l’alchimie.
Très belle journée,
Opium

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par ChrisB, le 19 octobre 2011 à 12:59

Je vous rejoins entièrement. Et en lisant vos lignes, je pense fortement au grand M Yves-Saint-Laurent. Le style YSL n’avait-il pas une image classique à la fin de la vie du grand homme, alors que le maître a révolutionné la mode ? Difficile d’inventer, quand on a tellement inventé. Ceci est valable dans tous domaines. Le seul exemple qui me vient à l’instant est celui de Picasso. Un génie qui a toujours tout révolutionné dans son art, jusqu’à sa mort.

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par Opium, le 19 octobre 2011 à 13:07

ChrisB,
Etant devant mon écran, je rebondis tout de suite.
Beaucoup ne doivent pas s’en souvenir, mais, effectivement, sans vouloir, en quoi que ce soit, atteindre à la dignité d’un génie, à l’automne de sa vie, Yves Saint Laurent était bien moins révolutionnaire et créatif qu’au printemps de celle-ci. Plus vraiment de révolution vers la fin de sa carrière. Mais, cela est probablement normal quand on a tant apporté durant le reste de sa vie.
La capacité de renouvellement : ce grand mystère et cette immense angoisse des créatifs / créateurs !
Certain(e)s, rarissimes, jusqu’à l’aube de leur vie savent, ou ont su, se renouveller, Picasso entre autres, mais ils/elles ne sont pas si nombreux/ses.
Sur ces belles pensées (merci de les partager),
A très vite,
Opium

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par Jean, le 12 octobre 2011 à 18:15

je trouve qu’il n’apporte pas grand chose au débat. Je passe mon chemin sur celui-ci.

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Vivi Snow

par Vivi Snow, le 12 octobre 2011 à 13:37

Bonjour Opium,
Tu me donnes très envie depuis loooongtemps déjà de le tester ce fameux KkRc.
Mais en "Gelbique", il ne sort que fin janvier, tu te rends compte !!! ;-)
Je VEUX goûter à la bûche figue-chocolat, moi !!!
En tous cas, 4 * minimum pour ton article complet, fourni, réfléchi, sensé, touffu, concis qui donne envie...
Bises à Arpège ;-)

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Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 10 octobre 2011 à 23:12

Merci Opium pour cette analyse très fournie et détaillée, qui a su se faire attendre...

Je serais certainement moins précise pour le décrire, mais ma première impression était "une virilité très classique et élégante", et je crois que Kokorico mérite d’être senti en "blind" pour ne pas être victime de mauvais jugement influencé par sa communication. Sa charpente massivement boisée, sèche, fumée, avec un petit rien d’animal en fond est aussi macho et mature que son danseur de flamenco est décalé et sans complexe. Pour ne citer qu’une seule référence qui je crois n’a pas été mentionnée, je rajouterais juste Zino, pour cette masculinité sans compromis et sans ambiguité, dont je retrouve ici le même esprit.

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par ChrisB, le 12 octobre 2011 à 18:41

C’est vrai que dans l’esprit, mais aussi dans la fragrance, Kokorico a quelque chose de Zino (que je porte avec plaisir). J’ajouterais également dans les parfums qui n’ont pas été cités, le dernier Paul Smith, Man (que j’affectionne, vous le savez), malheureusement peu connu. Je préfère cependant largement l’évolution de Man, moins sucrée et sans compromis, très "bâton de colle de notre enfance".

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Jicky

par Jicky, le 9 octobre 2011 à 22:33

LE fameux article ;)

 

Bizarrement, moi ce Kkrc me laisse plutôt indifférent. D’un côté, je le trouve pas mal dans tout le masculin qui est sorti ces derniers temps, mais en même temps, ce côté Best Of des masculins originaux, bof.

 

Parce qu’en soit, il n’y a aucune facette nouvelle dans tout ce Kkrc. C’est comme une sorte de petit tableau de collage, avec pleins de dessins connus, avec pour seul "truc" le relief de la colle que l’on voit encore. L’Instant Extrême, dont il est une sorte de copie moins subtile, One Million, Black XS pour homme, A*Men, ... Tout a été dit.

 

MAIS, si le tout fait synthétique, ultra réfléchi, etc, il y a une chose qu’on peut admettre : il a un attrait, un vrai. J’entends par là que sur peau, il se révèle (bon, je le dis tout de suite sur moi il se révèle beaucoup, mais il se révèle être une catastrophe :p). En effet, sur certaines peaux (et sur celle d’Opium en particulier, je l’assure), il y a des notes originales ! Le figuier (ma grosse déception) peut être présent. Il est rare, mais il est là par moment. Le patchouli est d’une belle qualité. La note café/cacao est intéressante. Et la tête correspond à une myriade de matières synthétique que je trouve intéressantes. Oui, arrêtons le snobisme.

 

Quand on voit qu’à côté de lui, en nouveautés on se tape l’homme libre et ck je sais pas quoi, non, on a envie de dire OUI ! Mais quand on sait que L’Instant de Guerlain pour Homme a à peine 6 ans et que pour le coup, lui c’était un vrai beau lancement, on a envie de se poser des questions...

 

Son succès ? Honnetement j’en sais très rien. D’après mes sources, ce serait pas un putain de démarrage de ouf quand JPG l’aurait voulu, mais espérons que le marché acceptera qu’il s’installe.

 

De là à dire que c’est une grosse daube, je dis non. Il faut être honnete, on a le droit à une BONNE rentrée parfum (Angel EDT, Candy, Baiser Volé, Mon Parfum Chéri, Kokorico, Bottega Veneta, Balenciaga,...), il faut admettre que par rapport à l’année dernière (à part Wom’ et Midnight In Paris, c’était pas génial...), on a eu une belle évolution ?

 

Qu’espérer ? Une année 2012 surpuissante ?

Comme le dit notre candidate à la présidentielle, Miss Poivre Bleu : IL FAUT VOTER AVEC VOTRE PORTE MONNAIE.

 

Vive l’odorat !

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par Troudujol, le 9 octobre 2011 à 23:01

Pour le coup je préfère CK One Shock for Him ! ;-)

Et chez les femmes, de loin, Prada Candy. Rien que pour ces deux-là c’est une belle rentrée ! :-D

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par hangten, le 10 octobre 2011 à 16:05

J’ai le dernier CK truc. Je l’aime bien, mais je trouve qu’il n’a que très peu de sillage, contrairement à ma première impression. Il est doux, sucré, addictif, mais c’est à mon sens une eau de peau, à défaut d’être un jeu de mots.

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ChrisB

par ChrisB, le 8 octobre 2011 à 19:09

Bonjour,
Je suis également passé à côté du parti pris et de l’originalité de la chose. Je suis pourtant un admirateur de JPG, son univers, son style et ses parfums (surtout le décrié Fleur du Mâle, que j’adore). Face à Kokorico j’étais au départ agréablement surpris. Le packadging est vraiment réussi, cette demi-boîte de conserve rouge vif trouve sa place aux côtés de la gris métal et de la blanche. Elle est voyante et tranchante sans faire bling-bling. En revanche je n’aime pas le flacon. Il fait assez kitch, est peu ergonomique et assez bancal. Passons au jus. Contrairement à beaucoup, j’ai trouvé le premier jet plutôt réussi. Certes, c’est assez chimique, mais plutôt agréable et...original. Un joli mélange métallique, fumé et chocolaté. Le parfum évolue très vite vers la gourmandise, sans être aussi virulent que peut l’être un A men. C’est très chocolaté, légèrement fumé. Il me rappelle un peu le déo à succès (que je porte) Dark Temptation d’Axe (en plus noble, tout de même), à mis chemin entre Amor de Cacharel et A Men de Thierry Mugler. Et c’est là que le bas blesse. Certes, ce joli compromis risque de plaire à pas mal de monde, mais personnellement je préfère la douceur subtile gourmande et boisée d’Amor ou le chocolat puissant, virulent et sans compromis de Mugler. Au final, Kokorico n’est pas un mauvais parfum, il est même bien mieux réussi que nombres de créations récentes, moins concensuel, mais il n’est ni révolutionnaire, ni original, mais bel et bien là pour concurrencer A men ou One Million. Est-ce suffisant de la part de celui que l’on surnomme "l’enfant terrible de la mode", qui, à l’image de son dernier défilé, semble s’être trop assagi (malgré la présence de la sublime Mylène Farmer) ?

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par ChrisB, le 8 octobre 2011 à 19:11

J’ajoute également dans les liens de parentés le "Patchouli intense" de Molinard, très chocolaté, surtout au départ.

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par tambourine, le 9 octobre 2011 à 13:01

moi il m’a fait penser à Angel, directement, avec ces notes vertes en tête sur une évolution gourmande, contraste qui évoque aussi Must de cartier ou obsession, (mais eux dans un registre oriental), je pense qu’en plus du galbanum et de la figue ici il doit y avoir du triplal, pour produire cet effet, avant de se fondre dans un accord chocolat, gourmand. C’est vraiment la première chose à laquelle j’ai pensé quand je l’ai senti : tiens on dirait une sorte d’angel au masculin, du moins dans la construction.

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par ChrisB, le 9 octobre 2011 à 13:12

C’est bien pour ça que j’ai mis en avant en tout premier A Men de Mugler, le pendant masculin d’Angel.

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par Troudujol, le 9 octobre 2011 à 15:05

Je le trouve pour ma part beaucoup moins sucré et gourmand qu’Angel et A*Men. Très sec, à la limite du terreux. Pas réconfortant.

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par Troudujol, le 8 octobre 2011 à 17:40

Dieu sait que je l’ai attendu, ce nouveau Gaultier... Mais il ne fait que reproduire en moins bien des parfums déjà connus (L’Instant de Guerlain pour Homme en eau de parfum, Bornéo 1834, One Million, ... ) avec une touche d’encens qui me gêne vraiment. Je passe mon tour. Et la pub, le flacon, le marketing autour de tout ça m’achèvent.

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ThibautF

a porté Kokorico le 17 août 2022

Sa note :
tu pues le style

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a porté Kokorico le 23 août 2014

Marketing & Fragrances lover.
tu pues le style

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Marketing & Fragrances lover.
tu pues le style

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