Bas de Soie

Hello,
J’ai découvert bas de soie hier...J’ai d’abord dit à la vendeuse "mon dieu que c’est finement joué, j’adore"...(sans omettre de demander un échantillon) ! Puis j’ai ressenti la mouillette hier soir et j’ai eu une sorte de répulsion. Ce matin, je reteste sur un poignet..puis deux poignets...puis trois poignets (non je rigole ;-)..puis le cou, les cheveux, la robe et j’ai presque vidé le flacon. Pour moi, il incarne THE femme. Sensualité, délicatesse, raffinement, personnalité, charme RAVAGEUR..bref ! Avec vos multiples remarques sur tous les parfums, je sens que je vais finir par avoir un coup de foudre par jour ! Au secours, mon compte en banque va mourir et mon banquier avec ! A propos coup de foudre, je retrouve bien ce coté électrique à étincelles dans bas de soie.
Pourtant, je pensai ne pas apprécier les floraux et avoir un penchant pour tous les poudrés (je suis un peu rassurée de savoir que vous sentez de l’iris et donc de la poudre...)
C’est rigolo, je suis allée au 3 rue de l’outre (un indépendant qui fait l’artisan parfumeur) il y a deux jours et j’ai trouvé que ces bijoux ne s’accordaient pas aux parfums. C’est cependant à cette occasion que j’ai eu un autre coup de foudre (encore plus "foudre" que bas de soie). Il s’agit de bois farine. Incroyable ce qu’il sentait le "chaud".J’ai tout de suite vu un vieux muret en pierre chauffé au soleil duquel s’échappe de la poussière de pierre. Magnifique.
Que la puissance des neurorécepteurs olfactifs soit avec vous !!!

Voila, je ne voulais pas, mais j’ai fini par sentir Bas de Soie. Et je suis un peu déçu. Qu’est-ce que ce flanker de N°19 fait chez Lutens ? J’aime le vert, beaucoup, donc, il ne me surprend pas et ne me transcende pas particulièrement. A tous ceux qui le trouvent violent : vous devez absolument sentir une version vintage de Vent Vert : ça, c’est cinglant et ça fait grincer de dents !

D’un autre coté, même si je suis déçu, j’aimerais vraiment beaucoup beaucoup beaucoup le sentir autour de moi, parce qu’il fait partie d’une famille que j’adore et en porte très bien les couleurs : la qualité est au rendez-vous et il raconte une belle histoire…

Tout ce que j’aime dans un parfum, même sans surprise, je mets 3 étoiles.

Ah ! Je suis content pour toi Mister Phoebus !

Faut dire que maintenant c’est le prix d’une eau de parfum (Guerlain, Chanel, tous semblent s’arrêter à ce genre de prix...). Mais c’est vrai que je suis en train de me dépatouiller pour m’offrir Iris Silver Mist (mais comme ya "bientôt" Noël et que j’ai peur d’être à sec, je préfère économiser —’)

Clochette, sans oublier ceux qui aspergent leur grenier de Shalimar ! ;)

Bon ça y est, j’ai acheté mon premier Lutens (et par la même occasion, mon premier parfum avec une vraie paye !.....................Et BON SANG 80 euros pour 50 ml ça fait mal -_-" (désolé, il fallait que ça sorte). Mais c’est pour la bonne cause, il faut choisir ses priorités lol...).

Je ne l’aimais pas tant que ça au début, mais j’ai vraiment eu une révélation depuis quelques jours. L’automne, c’est vraiment la saison de Bas de Soie. Je l’avais testé la semaine dernière et en marchant un peu plus tard, je me suis dit que les feuilles mortes qui jonchaient le sol sentaient délicieusement bon... Et ensuite je me suis rappelé ce que je portais ! =) L’espèce de bipolarité un peu grinçante entre la jacinthe et l’iris me dérangeait la première fois que je l’ai sentit, mais maintenant je l’apprécie pleinement. Je décèle même une interphase qui ressemble au Néroli de Goutal, entre le début Jacinthe et la fin Iris. C’est tellement original en fait, à l’heure où tout est lissé au maximum pour être rond et sucré.
Tenez, par exemple.
Tout à l’heure, je rentrais chez moi en portant Bas de Soie
 ’’’snifsnif’’’ Mmh, tu portes Dior Homme* ? Tiens mais c’est marrant on dirait qu’il est sans sucre sur toi..!
 C’est l’idée coco.

(*à noter que Dior Homme c’est pas la pire des références mainstream. Quand je pense qu’en portant Songes on m’a avoué, un peu gêné, que ça sentait le désodorisant pour toilette à la vanille !)

Cette semaine j’ai ressenti bien Bas de Soie. J’allais commencé à raconter ma vie, mais je me suis rendu compte que j’avais pas grand chose à dire là pour le coup. Si ce n’est que je sortais de cours, j’ai pris le train direction Saint Lazare, puis je l’ai senti (surtout que je sors d’une période de maladie horrible ! j’ai tout fait en 4 jours : ventre, angine, rhume, toux, tête, fièvre...) !!

Après un mercredi où j’étais mort olfactivement, eh bien je suis parti me ressourcer chez Mister Lutens.

Ce Bas de Soie, je l’avais senti vers Juin, à l’occasion d’une ballade avec ma prof de latin (que je salue et encourage, parce que je la voie pas en ce moment et voila...), puis sans m’avoir laissé indifférent, bah il m’avait pas ému des masses : je sentais vite fait de l’iris puis une dimension autre, mais rien de bien coup de poing, ni vert.

Quand j’ai vu vos commentaires, je me suis dit, va te coucher , et va ressentir Bas de Soie.

Chose faite, faite et refaite.

La tête n’est pas un coup de poing, c’est vert. C’est très bien, mais ça m’évoque tellement le 19 que j’ai du mal à apprécier pleinement, moi qui d’ordinaire raffole du vert ! A porter c’est génial, mais perso je suis pas embarqué direct ! Bas de soie est distant avec moi, j’essaye d’être ami avec lui, mais limite il me crache à la gueule...

 

Puis alors après, catastrophe des catastrophe ! La Jacinthe !

Je sais ce qui m’est arrivé, mais on a du m’enfermer dans un fast food rempli de jacinthes car direct je sens ça que je vois the ketchup, the mayo, the pain bien gras avec la saucisse et les frites bien huileuses ! Mon Dieu c’est vraiment écoeurant !!!!

Mais heureusement, heureusement que heureusement de heureusement ! Il y a en fond de l’iris, mais alors il y a à côté un note qui me rappelle trop mon enfance !!!

Et je retrouve un point commun avec Champs-Elysée de Guerlain, qui est ma madeleine de Proust (Jeanne, un article ? :p) !

Et là un charme fou, complet, douillet, poudré ! C’est vraiment génial ! C’est déchirant par rapport au début. Je me revois quand j’étais petit, et que je bloquais l’ascenseur pour pas que ma mère parte (elle donnait des cours de théatre), et j’étais, non, je suis très possessif (mais je le rend bien !)

En tout cas, c’est un parcours de combattant pour arriver à une merveille. Il n’empêche que j’ai du mal avec le début. Dans le genre froid, je suis en amour avec Iris Silver Mist...

Vive l’odorat !

Première impression vraiment très positive, bien que je sois un peu décontenancée par la manière dont la fougères est traitée. Je la vois plus dans la lignée d’un Chanel no19 que d’un Bluebell ou d’un Jardin Clos, qui sont vraiment très réalistes. Ici, c’est ... vert. Assez décontenançant d’ailleurs, on a du mal au premier abord de reconnaître la touche Lutens très particulière.

Mais au final, je ne le connais pas assez pour pouvoir dire quoique ce soit, objectivement parlant sur Bas de Soie.

Pour reprendre l’expression de Serge Lutens, Un bijou que l’on porte tres haut sur soi. Bas de Soie est un diamant poli et parfaitement taille en multiples facettes. Il en a l’eclat, la symetrie, le mystere et la splendeur glaciale. De par son ecriture moderne, ses notes vertes ne me renvoient pas dans l’univers des classiques dits verts des annees 70, j’y vois davantage une version d’Iris Silver Mist plus lisse, feminine et moins austere.

(Je tiens à remercier Antolio, tout d’abord, qui m’a permit de sentir ce vrai phénomène qu’est bas de soie !)

Jeanne, je pense que votre nez est bien plus habitué aux verts que le mien, car j’ai été étonné de ne pas lire les mots "violence", "agressivité" ou encore "coup d’ boule" dans votre description des notes de têtes ! J’ai vraiment été mis KO par ce bas de soie que j’avais imaginé "jacinthe" dans le registre d’Anaïs Anaïs et Bluebell..! (oui je sais, j’étais naïf).

Mais non, j’avais oublié que Lutens aimait l’humour. Quoi de mieux qu’un nom aussi doux et mielleux pour surprendre les petits papillons innocent que nous sommes, attirés par cette fleur aux couleurs douces et prometteuses...Alors quand on le sent la première fois, et qu’on se rend compte qu’on est en train de sniffer une cartouche d’encre waterman, on n’a pas envie de rire. Tu diverges, Serge. Après l’Eau, une seconde bourde serait vraiment mal venu.

J’ai donc les yeux qui piquent comme si j’avais épluché des oignons, visiblement je m’étais attendu à quelque chose de totalement différent. Je reprends mon souffle, j’ouvre mon esprit, et à défaut d’aimer, je vais au moins essayer de le comprendre.

Bon, c’est bon signe, les premières volutes bleu marine commencent à se dissiper harmonieusement, comme lorsqu’on plonge un pinceau imbibé d’aquarelle dans un verre d’eau. Je vois un ciel bleu, pur, sans nuages, insondable et étourdissant. De grandes lignes horizontales. Ce bas de soie, même s’il a paradoxalement un nom matérialiste, n’est pas du tout figuratif. C’est peut-être parce qu’on n’a pas l’impression d’avoir affaire à un bouquet de fleurs normal. Il faut savoir que la jacinthe n’est représentée que par son aspect vert (TRES vert), un peu amer et croquant, ici on n’a gardé que la tige. De l’autre côté, il y a l’iris, qui semble incomplet lui aussi, comme si on n’avait cueillit que la fleur blanche aux pétales blancs et métalliques sans la chaleur du bulbe. Mr Lutens, en bon savant fou qui se respecte, nous a donc fait une transplantation bizarre mais unique, mi-iris, mi-jacinthe, et libre à nous de poursuivre Bas de Soie avec des fourches et des torches jusqu’à la grande place en criant "au bûcher ! au bûcher !". C’est la loi du marketing, après tout.

Juste après m’être fait cette réflexion, j’ai le nez collé au poignet et j’aperçois de plus en plus un coton imbibé d’alcool (comme quoi ce franckenstein là ne ferait pas de mal à une mouche, c’est une vraie armoire à pharmacie). J’éloigne un peu mes narines, pour prendre du recul et...Ca sent vraiment bon, ça commence à me plaire...J’agite mes poignets à une dizaine de centimètres de mon nez et...Mon Dieu ça sent vraiment très bon, très très bon...

Je reprends l’échantillon, et je m’en mets dans le cou. Comment j’ai pu penser à des oignons au premier test !? J’ai dû avoir un déclic, je ne sais pas pourquoi, Bas de Soie a peut-être trouvé une bonne nuance de bleu sur ma peau, en tout cas j’y suis devenu très sensible soudainement. Ce parfum est insupportable de près, vraiment, mais il laisse un sillage splendide. Je comprends alors que le nom n’était pas ironique : dans un jardin français au 16ème siècle, on n’approchait pas la Princesse de Clèves comme on aborderait une fille dans la rue, mais on pouvait admirer sa beauté...de loin, caché au milieu des iris, des jacinthes, et de nos soupirs.

Il y a quelque chose de noble dans ce parfum. Il n’est pas lumineux, il est aveuglant, (si ça ce n’est pas l’état d’esprit d’un roi soleil en puissance...). J’ai vraiment une relation étrange avec, je l’aime à la folie et je le déteste en même temps, ce bas de soie. Son côté insaisissable nous donne envie d’en possèder un flacon, pour l’explorer entièrement, découvrir toutes ces facettes...

C’est marrant parce qu’il y a des Lutens que j’ai aimé du premier coup, comme Daim Blond, Fleur de citronnier, Filles en aiguilles...C’étaient des évidences. Je sais que je les aimerai toujours, ce sont des "valeurs sûres" et pourtant, je me sentirais plus prêt à dépenser mon argent pour les lutens qui me sont moins évident comme Datura noir, Serge noir, et...Bas de soie. (d’ailleurs BDS passera en tête de ma liste des parfums-à-acheter-quand-j’aurai-des-sous s’il est en édition limitée !).

Idepont, après vous avoir lue, et après avoir savouré la description de Carmencanada, j’en conclus que ce parfum DOIT absolument être testé plusieurs jours d’affilée pour en apprécier toutes les facettes ( fraîche, diabolique,etc.). Ah lala ! Que de tests en perspective !

Qu’est-ce qu’un bas de soie ? Qu’est-ce que la soie ?

Souvent associée à la douceur, à la volupté, à un certain alanguissement, elle peut-être aussi crissante comme du sable, froide, impeccablement chic et brillante. On en fait les parachutes, pas parce qu’elle est belle, mais parce qu’elle est extrêmement solide.
Le fil de la soie est solide, brillant et si le bas est caressant et transparent, il est surtout, de nos jours, le symbole de l’ultra-féminité...

Ce parfum est vraiment contrasté, je trouve. Je le trouve très parisien, très rétro et très moderne en même temps, ultra-élégant, d’un goût très sûr.
Le départ est très facile, gentiment policé, et puis survient très vite le côté sombre.

Et là, c’est un éclair d’ozone, vous savez, comme quand on retirait nos pulls synthétiques dans le noir, quand on était petits... Il y avait un éclair et une odeur étonnante, très fugitive... Pour moi, Bas de Soie, c’est ça. Il commence gentiment enjôleur, doucement féminin, et très vite, on a cette facette métallique, tranchante, savonneuse, pas gentille du tout, elle, pour le coup...

Il m’évoque une femme fatale vraiment fatale (=mortelle), une courtisane à l’esprit calculateur, une grande beauté impeccablemment maquillée, sans aucune vulgarité, mais sans aucune faiblesse, aucune opulence, pas un kilo de trop, d’une sensualité explosive et raffinée, mais sans amour et sans attendrissement. Une sorte de Mata-Hari pas orientale du tout, très jolie femme en robe à fleurs de grand couturier, mais avec un poignard dans la jarretière et un mini-révolver en nacre dans le sac à main ! Angelina Jolie dans Mr&Mrs Smith, en somme...