Fille en Aiguilles

Bonjour à tous !
Nouvelle venue sur le forum que j’écume depuis quelques temps déjà, et totalement novice en matière de parfumerie (d’ailleurs en lisant vos critiques aussi riches et justes, j’en arrive à me demander si je n’ai pas le nez bouché en permanence)je tenais d’abord à vous remercier, vous avez grandement participé à mon intérêt pour les "vrais" parfums (mon portefeuille vous remerciera moins d’ici quelques temps).

Revenons à nos moutons : Fille en Aiguilles. Bizarrement, un nom qui ne m’attire pas plus que ça au départ, je ne saisis pas le jeu de mots et imagine un jus trop féminin, justement.
Pourtant, après avoir lu la critique auparfum, j’entends pin, encens, et je me dis BINGO : dans ma quête jusqu’à présent vaine de parfum boisé-fumé-encensé, il se pourrait que ce soit le bon.
Et en effet, au premier sniff : coup de cœur. Je me retrouve au coin d’un feu de bois réconfortant, rafraîchi par l’odeur du pin dont on pourrait presque voir la résine couler, le tout enrobé par la fumée des morceaux d’encens que ma grand mère faisait brûler à côté de la cheminée.
Un mélange d’odeur doudou et terriblement sexy et mystérieux à la fois.
Seul reproche : la tenue vraiment TRÈS faible sur ma peau, 2 ou 3 heures tout au plus, décevante. Mais bon, ce bonheur fugace n’a pas de prix....

Un parfum à l’évolution sur peau surprenante. Sur la mienne, les notes s’entremêlent rapidement : ni effet lavosgienne, ni bourguignon, ni trop sucré : l’impression de traverser la forêt de pin, l’été, en Corse, quand l’écorce, les aiguilles, la résine de pin, tous ses éléments sont brûlés par le soleil et exhalent tous leurs parfums les plus capiteux, alliant puissance boisée et langueur sensuelle à la fois.

Je bloquais un peu sur la note "boeuf bourguignon" de Filles en Aiguilles que Jicky avait évoqué une fois, car c’était pour moi aussi l’évidence même et je n’avais pas envie de me parfumer avec ce genre d’effluves culinaires. Il y avait aussi quelque chose qui faisait que je ne retrouvais pas dans ce parfum l’atmosphère que j’aime lorsque je marche dans une forêt de pins un jour de chaleur qui fait ressortir la sublime odeur de sève. Puis dans un registre assez proche du Lutens j’ai découvert Wazamba de Parfum d’Empire et là, je dois dire que j’ai trouvé mon graal en matière de conifères ! Quelle merveille !

Un merveilleux Lutens, un pin "fumé", puissant, ravageur.
Je ne pouvais que l’aimer cette Fille en aiguilles, qui confirme mon goût pour les boisés en général (avec les fleuris ou chyprés verts).
Je porte de temps à autre Insensé de Givenchy que j’adore, et qui lui est plus aérien, c’est la pinède gorgée de soleil, le calme de la forêt avant d’arriver sur la plage.
Insensé me rappelle l’Île d’Oléron où j’ai passé mes vacances d’été pendant 20 ans, ces longues balades en forêt de pins avant d’arriver sur ce petit banc de bois duquel on entendait l’océan gronder et les vagues se déchaîner, la puissance de l’eau après le calme de la forêt.
Avec Filles en aiguilles, ce sont toutes ces odeurs que j’aime en automne et en hiver lorsque,vers 17h, dans un petit village du sud de la France entouré de garrigue et de vignes, la nuit arrive déjà, les feux de cheminées se multiplient, les volets se ferment, l’humidité et la fraîcheur tombent.
La terre devient humide et tous les végétaux, dont les pins en face de chez moi, exhalent leurs sombres parfums.

Si Insensé est un parfum diurne, Fille en aiguilles est sa version nocturne débridée, amplifiée, et ensorcelante.

"Fille en aiguille", mon cadal de noel. Il viendra voisiner mon "ambre sultan" qui me déçoit un peu (mais ça va quand même hein !) et "vanille absolument" que je vais acquérir très prochainement.

Original, c’est tout ce que je pourrai dire car il n’a tenu sur mon poignet qu’une petite heure...trop peu pour me forger une opinion dessus. Il faudrait que je le teste à nouveau sur touche.

Superbe parfum j’aime beaucoup, on se croirait dans une forêt de pin

petite info technique, j’ai appris qu’il contenait de l’essence de Fir Balsam un bois américain ( qui coûte assez cher d’ailler) et c’est lui qui recrée cette note de pin un peu fraîche.

Fille en aiguilles, le nom est divinement bien trouvé, j’adore le jeu de mots. Sur touche : hmmm très attirant. Donc test sur peau, pleine d’espoir et là, patatras la cata. Encore un parfum qui se révèle épouvantable sur ma peau. Quel dommage !

Bonsoir Youggo, bienvenue chez nous !

Etiennesuper vous a déjà bien conseillé, je rajouterai à la selection (pour votre passage à Paris !) :

Bois d’Argent dans la collection Cologne "exclusive" de Dior, Tam Dao et L’Autre chez Diptyque, Comme des Garçons 2 Man, L’Ether de Iunx et son petit cousin Passage d’Enfer chez L’Artisan Parfumeur, Serge Noire du même Lutens, et Patchouli Homme chez Nicolaï.

Je m’amuse en lisant vos nombreux avis qui pour une majorité, renvoient à ce parfum l’image d’un été chaud, sec, sur le sable et les aiguilles qui jonchent la pinède landaise. Une impression clairement souhaitée par Serge Lutens, avec un communiqué de presse en éloge au chant des cigales (peut-être d’avantage Méditerranéen que Landais ce pin finalement ?).

Tout au contraire ce parfum évoque pour moi le nord scandinave, le froid, la neige, les forêts Suédoises ou les fjords Norvégiens. Ce parfum, clairement masculin pour moi, est empreint d’une austérité froide et religieuse (la faute aux ambres et encens). Capiteux, charbonneux et hivernal, j’aurais beaucoup de mal à l’apprécier dans la chaleur des beaux jours.
En fait l’explication de mon impression est relativement simple : pour moi encens + pin = senteurs des églises de bois traditionnelles de Norvège. Comme quoi la figuration et la perception d’un parfum dépends totalement de notre vécu, de notre mémoire olfactive et de ses incroyables pouvoirs régressifs.

Quoi qu’il en soit, ce parfum est une merveille et j’en ai parfumé mon écharpe tout l’hiver. Avec la neige et les températures de décembre, c’était un véritable retours en Scandinavie.
J’apprécie particulièrement que, pour une fois, cette note boisée ne soit pas mise dans le fond de la composition. Le parfum évolue vraiment bien, avec cette note de pin sèche et naturelle, presque charbonneuse, qui disparait pour laisser place à la fumée de l’encens qui fond à son tours dans une base sirupeuse et caramélisée de fruits confis.
Si vous avez d’autres parfums similaires à me conseiller, qui mêlent résineux et encens, je suis preneur !
Les seuls autres parfums dans lesquels j’ai réussi à retrouver ce genre de sensations sont les deux masculins The Beat de Burberry et l’Eau Indigo de Kenzo, avec des notes de fonds qui me rappellent un peu le charbon et les bancs de bois des saunas. Mais c’est toujours uniquement de minces traces dans le fond de la composition, j’aimerais que ces résineux soient un peu plus présents.