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Flacon de The Night - Éditions de parfums Frédéric Malle
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Maestroud

par Alexis Toublanc, le 6 octobre 2015

Les Editions de Parfums Frédéric Malle. Tout était dans le nom de la marque dès le début : proposer une parfumerie d’auteur. Non content d’avoir achevé avec une quantité de chefs-d’oeuvre incroyable tout un pan de la parfumerie occidentale et créé quelques-uns des parfums les plus novateurs du XXIe siècle, Frédéric Malle décide d’aller encore plus loin en 2015.

Au commencement était Portrait of a Lady, une de ces propositions olfactives qui feront date dans l’histoire de la parfumerie (c’est un des rares parfums du circuit niche à avoir l’aura d’un futur classique, tant par sa forme et son fond que par son succès). Sorti en 2010, ce parfum découlait du très expérimental Géranium pour monsieur de 2009, à travers une filiation revendiquée et par l’auteur (Dominique Ropion) et l’éditeur (Frédéric Malle) mais qui aura échappé à tous les passionnés.

Et pourtant... Tout est là, dans cette filiation imperceptible. Tout ! Oui, la parfumerie est un art, oui Dominique Ropion est un artiste quand il travaille pour Frédéric Malle (et ne l’écoutez pas si l’intéressé vous dit le contraire). Voir un motif, une idée, un schéma se répéter sur plusieurs oeuvres pourtant complètement différentes, soulignant une cohérence, une perception particulière de la création, une vision bien précise d’une construction... Dites cela de la filmographie de Stanley Kubrick et tout le monde applaudira. Dites cela du travail de Dominique Ropion et même lui vous tapera gentiment l’épaule en vous disant d’aller vous recoucher. Et c’est ainsi que se parachève la plus grande trilogie olfactive de notre temps, avec le plus spectaculaire, le plus grandiose et le plus magistral de tous les ouds.

A vrai dire, The Night aurait pu s’appeler Bitch Please tant ce parfum est une leçon de maître. En réponse à l’explosion du oud en parfumerie, Malle et Ropion se posent en observateurs de tous ces arrivistes aussi crédibles que les One Direction présidents du jury au festival de Cannes. Ils vont même jusqu’à avoir l’élégance de ne rien faire remarquer, de simplement poser discrètement leur proposition sur le rang impitoyable des nouveautés. Pas besoin d’un tank de communication fallacieuse pour faire croire à la grandeur du parfum. The Night est grandiose, point. Pourquoi ? Sentez, tout simplement.

Tout est dans ce oud. Absolument tout. La matière brute reflète l’obsession des hommes. L’animalité des créations françaises du début du XXe siècle était conquérante. Celle de The Night est triomphante. Elle ne se cache jamais et tire tout avec elle : dans sa fourrure dorée viennent se lover les caractères les plus sombres et tortueux de l’animalité. Mais ce qui fait vraiment la différence, c’est l’intelligence de Ropion. Voilà un parfumeur qui a compris une des bases essentielles que nous a apprise Jicky et la parfumerie Guerlain : l’animalité est duelle et ne doit pas être qu’un simple aplat. Elle se lie aux autres entités végétales, les propulse, les soutient. Rappelez-vous du Jicky de 1889 où la bergamote embrassait l’animalité et où cette dernière faisait office de fondant dans le reste de la structure du parfum.

Dans The Night, Ropion a réussi à faire jouer le même rôle au oud. Mais tout le propos est d’aujourd’hui : la bergamote d’antan laisse place à une myriade de fruits rouges. Ils scintillent, pétillent et propulsent le parfum dans un spectre olfactif encore jamais exploité : les fruits rouges maîtrisent la toison d’or oudée, le oud rugit et permet de bâtir une colonne vertébrale boisée. Et tout s’enchaîne à la perfection. Une contre-plongée suggère l’arrivée fruitée par une rose merveilleuse. Un contrechamp circulaire présente alors la reine des fleurs dans toute son incandescence : fruitée et lunaire ; animale et charnue, ses facettes réveillent un cœur battant. Mais dès qu’on l’approche, la voilà devenir verte et citronnée... C’est à ce moment là qu’apparaît Géranium pour monsieur. Menthé, électrique, vibrant et très bâti, The Night se cadre sur la forme de ce parfum. Comment d’un oud de 2015, nouvelle structure en soi, Malle et Ropion parviennent à faire un clin d’oeil aux deux grands schémas abstraits de la parfumerie que sont le chypre et la fougère [1]. Du pur génie vous dis-je. Du pur génie.

Ainsi, il me paraît essentiel de mettre en avant comment The Night flamboie par son intelligence et sa maestria. Maestria pour sa réussite technique : faire un parfum aussi extrême, abouti et profondément brillant semblait inespéré. Mais j’aurai senti ça dans ma vie de perfumista.

Intelligence par sa capacité à rappeler la cohérence d’une oeuvre de parfumeur. Comment une création olfactive prolonge des thématiques et des schémas explorés par un créateur. Intelligence par sa capacité à comprendre absolument tous les codes de la parfumerie moderne, de ses balbutiements à ses tendances les plus récentes en passant par ses évolutions, ses questionnements et ses erreurs. Toute cette culture olfactive digérée et livrée au public. Entre Moyen-Orient et Occident, entre parfum d’hier et d’aujourd’hui. Dans le paysage de la parfumerie du XXIe siècle, The Night vient tout simplement d’entrer parmi les plus grands.

P.S : The Night est distribuée de façon particulière car il n’est pas explicitement mis en avant dans les points de vente de la marque. Néanmoins, les boutiques et stands de la marque l’ont et il suffit de demander à le sentir pour qu’il vous soit présenté.

— -
50ml/560€
100ml/960€

[1En effet, Géranium pour monsieur était une réécriture futuriste complètement folle de la fougère et Portrait of a Lady une interprétation grandiloquente de la rose chyprée traditionnelle

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Solance

par Solance, le 9 octobre 2015 à 11:38

Bonjour à tous,

Je vous lis depuis 2 jours et j’essaie de trouver la façon d’exprimer au plus juste mon ressenti par rapport à la sortie de The Night, l’article qui s’ensuit et les commentaires qu’il suscite.

La prose d’Alexis, j’applaudis, bien entendu... Comment ne pas ressentir de l’émotion devant cet enthousiasme qui explose avec autant de brio et repose sur une connaissance approfondie de la parfumerie, son histoire, ses chefs d’œuvre et même du parcours créatif de Dominique Ropion, ce grand artiste de l’olfactif… ?
Forcément, cette dithyrambe donne envie… de sentir, de s’extasier, de comparer, de rêver…

Mais, parce que de mon côté il y a un gros « mais »…
Normalement, un parfum, c’est fait pour être « porté », pas seulement senti…

Aussi beau et artistique soit-il, ce n’est pas d’une installation olfactive de type « pièce unique » dont on parle, pas un mélange de matières sublimes destiné à la recherche ou à l’exhibition dans un musée, mais bien d’un jus que des hommes et des femmes devraient pouvoir s’approprier pour qu’il les magnifient …
Et c’est là que le bât blesse…

Certes, on pourrait comparer cette création à la haute couture… une robe entièrement composée de feuilles d’or et de diamant n’est pas destinée à être porté par le commun des mortels, elle sera achetée par 2 ou 3 femmes richissimes, collectionneurs, marchands d’art ? et admirée par le milieu de la mode présent au défilé de présentation….

Dans mon esprit, un parfum n’a pas cette vocation-là.

Je ne sais pas, je n’ai pas encore jugé par moi-même, si comme le juge Alexis, il est vraiment l’un des parfums les plus merveilleux de tous les temps, un jus qui ne ressemble à aucun autre, un précurseur de la parfumerie de demain, l’alpha et l’oméga de la création olfactive… c’est bien possible…
Ropion est déjà le papa de merveilles comme Carnal Flower et Portrait of a Lady, je ne doute pas qu’il soit en capacité de nous sidérer encore plus et d’être le géniteur d’un empereur des senteurs...

Cela dit, clairement, un lancement comme The Night est en passe de devenir le chef de file des parfums « clivants ».

Plus dans le sens traditionnel du « j’adore » ou « je déteste » en raison d’un jus très original qui provoque des passions contraires…

La dichotomie s’opère là sur une autre classification… celle de l’aisance financière et celle du degré de passion.

D’abord, désormais, il y aura clairement les parfums des très très riches et ceux des autres, les fragrances des « serviettes » et ceux des « torchons »…
The Night pour les quelques milliers d’individus richissimes de cette planète Terre ayant à la fois un peu de goût mais surtout des pépettes à plus savoir quoi en faire, la Vie est Belle pour les autres (eh oui, Ropion a quelques enfants ratés aussi dans sa progéniture… mais ce n’est pas grave, ils ne sont destinés qu’au bas peuple ceux là… ;( )
En cela, la démarche Lutens qui s’est amorcée il y a quelques temps (la sortie de la Vierge de Fer, merde consensuelle et shampouinesque, en export pour Monsieur et madame tout- le- monde et de l’Incendiaire pour une élite fortunée) est poussée là à son paroxysme…

D’autre part, chez les passionnés de la parfumerie dont un certain nombre fréquentent cet espace qu’est Auparfum risque de se dessiner une nouvelle fracture… Il va y avoir ceux qui seront prêts à tous les sacrifices pour tenter d’acquérir quelques ml du merveilleux élixir, ou au moins obtenir le privilège de le sentir, au bouchon, sur une mouillette ou, comble des honneurs, sur peau ! ;)

Et puis, les autres, sans doute pas assez mordus ou trop pétri d’un militantisme qui sera parfois jugé grotesque, qui refuseront de quémander tels des "mendiants du Beau", l’accès à cette création qui leur semble aussi éloignée de leur monde que Mars ne l’est de la Terre, même si Mars est peut-être une fabuleuse planète... mais pas pour l’habiter ! ;)

Je fais partie de la 2e catégorie…

Aujourd’hui, je porte avec bonheur Portrait of a Lady, acheté à 100€ les 50 ml récemment…

La vie est douce, le ciel est bleu et je me sens reine même si ma couronne n’est pas en diamants ;)

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par Youggo, le 9 octobre 2015 à 12:12

Joli et passionnant point de vue Solance. Vraiment.
J’approuve pour partie tes analyses, mais je ne serais pas aussi manichéen tout de même. Ça m’embête toujours un peu de classer et d’opposer les gens qui sont là pour partager une passion communes (même si dans la réalité, le marché de la parfumerie est clairement segmentant, on est d’accord).

Deux petites phrases viennent, je trouve, contrebalancer ton analyse :

Le "Dans mon esprit, un parfum n’a pas cette vocation-là." après ta comparaison avec la haute-couture montre bien que ceci et très subjectif. Je ne vois pas, moi, de raison à ce que la parfumerie soit différente de la couture. Ça ne me choque donc pas qu’il y ait une parfumerie accessible, "prêt à porter", et une Haute parfumerie (à condition, cependant, qu’elle propose quelque chose de clairement valorisé qualitativement par rapport au "prêt à porter", ce qui reste trop rare).

Enfin il faut avoir conscience lorsque tu dis Aujourd’hui, je porte avec bonheur Portrait of a Lady, acheté à 100€ les 50 ml récemment…, que cela te range d’office, pour une immense majorité de gens, non pas dans la seconde catégorie que tu décris, mais bel et bien dans la première catégorie, celle de "ceux qui seront prêts à tous les sacrifices" pour sentir ou porter une création olfactive qui reste inabordable pour beaucoup.

Comme on a tous les deux posté en même temps je t’invite à lire mon dernier commentaire où j’explique (ou je plutôt je tente d’expliquer) mon point de vue.

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par Solance, le 10 octobre 2015 à 16:24

Merci Youggo pour ton intérêt vis à vis de mes mots concernant ce que m’inspire la sortie de ce parfum, même s’ils n’enrichissent pas le débat purement olfactif... Je reviendrai répondre précisément et enrichir.... Là j’attends mes 2 adorables neveux, donc ce sera pour plus tard.... :)

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Nezenmoins

par Nezenmoins, le 9 octobre 2015 à 10:33

J ’aime le Oud et je mets juste une petit mot pour le jeu de mot du titre, Maestroud, bien vu.

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Marie00

par Marie00, le 8 octobre 2015 à 22:33

La description fait rêver mais le prix = un choc ėlectrique. Ou alors il pourrait remplacer tous mes parfums ? Je vais y rėflėchir et entretemps courir pour le sentir.

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Jicky

par Jicky, le 8 octobre 2015 à 21:20

Et surtout merci à tout le monde pour vos messages super élogieux et flatteurs =) Ca me touche beaucoup toutes vos réactions. C’est assez surprenant de voir de si nombreux retours pour un parfum difficile à dénicher, d’ordinaire c’est pour les sorties importantes du grand public tout ça ;)

Donc encore merci =)
Et si jamais vous avez l’occasion de le tester, foncez !

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billieH

par billieH, le 8 octobre 2015 à 11:04

Grr, cette critique arrive 15j trop tard, je suis passée chez Malle il y a peu sans penser qu’on pouvait le découvrir !!
Ropion est clairement mon parfumeur préféré, j’adhère à de nombreuses de ses créations. Mais là j’avoue que je l’ai vraiment mauvaise...Le prix est tellement élevé, sa distribution si sélective, que je risque de ne jamais le découvrir. Et à la limite tant mieux car si je l’aime, je n’aurai de cesse que de vouloir le posséder...
Carnal Flower et POAL me sont accessibles mais The Night jamais et c’est bien dommage...

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par Youggo, le 8 octobre 2015 à 14:34

Le prix est élevé oui, mais la distribution n’est pas tellement plus sélective que n’importe quel autre puisqu’il est disponible dans toutes les boutiques ou corners Malle (peut être pas chez les revendeurs par contre). Il faut juste demander à le sentir.
Pour le prix, comme je le disais dans mon premier retour, c’est vraiment le seul parfum exorbitant (je veux dire plus de 200€) pour lequel j’ai eu l’impression que ce n’était pas par pur positionnement marketing, et que la qualité des matières et de la composition valait vraiment le prix.

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par billieH, le 8 octobre 2015 à 16:59

"Il faut juste demander à le sentir"...Essayez pour voir en Province, vous verrez que ce n’est pas si simple ! Jusqu’à maintenant j’arrivais à sentir les créations de chez Malle grâce aux échantillons commandés sur le site et aux échanges avec les Auparfumistas.
Sérieusement, vous pensez vraiment que le prix est justifié ?
Quoi qu’il en soit, je doute de pouvoir le découvrir un jour et je trouve cela un peu triste. Je regrette ce positionnement mais je crois aussi que nous ne sommes pas, simples mortels, le public ciblé par ce parfum...

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par Thelittlebox, le 8 octobre 2015 à 17:23

A défaut d’échantillons que vous pouvez vous faire envoyer une mouillette.

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par billieH, le 8 octobre 2015 à 17:34

Oui je connais d’ailleurs de bonnes âmes qui font cela très bien et à qui je dois un retour...Bon j’avoue que sur mouillette, on se rend moins compte mais à défaut de grives ;)
J’ai porté il y a peu Bois d’Iris et je l’ai beaucoup aimé, j’ai d’ailleurs pensé à vous Thelittlebox. Son évolution est étonnante, à la fin de la journée, il avait complètement changé, il sentait le propre. A un moment de la journée, j’ai retrouvé dans son évolution, l’iris d’ISM mais en moins ascétique, brute.
J’ai aussi apprécié sur mouillette I miss violet, grâce à vous...J’aimerais beaucoup le tester sur peau maintenant, cela devait être faisable rapidement.
Encore un grand merci à vous et à Belle du Seigneur qui m’a donné l’échantillon.

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par Thelittlebox, le 8 octobre 2015 à 22:31

Voila un grand sourrire qui se dessine sur mon visage, je suis heureux que Bois D’Iris vous ai plu et vous avez même dégotté un échantillon !
Je vais passer la nuit en Bois D’Iris.

Je ne pense pas passez chez Malle sous peu, mais si j’ai l’occasion je vous fais signe.

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par euskalpyth, le 8 octobre 2015 à 22:40

C’est vrai qu’il vaut mieux tester sur peau, mais au moins, l’avantage de The night, c’est qu’il tient des ours et des semaines sur mouillette (surtout dans les enveloppes plastiques étanches de Malle : ma mouillette a tenu plus de 5 semaines, de mémoire) donc je peux t’en envoyer une, BillieH, si tu veux au moins le sentir pour t’en faire une idée.

Je l’ai senti, je l’ai testé sur peau, mais je pense que je ne dois pas avoir le nez assez éduqué car je n’ai pas trouvé ça tellement tripant (sauf si on aime avoir le bras qui sent à la fois les pieds et la chèvre, et les gens qui vous regardent de manière bizarre dans le métro ;-p

mais en même temps, je n’aime pas l’oud de manière générale (sauf M7 et Al Oudh) donc je ne suis peut-être pas favorablement disposé pour apprécier ça Ô Ô
Il va donc falloir que je refasse un tour chez Montale et chez Arabian Oud (la vie est bien faite : les deux boutiques sont à 25 m l’une de l’autre !) pour m’exercer et voir si j’arrive à apprécier...

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par Beer luc, le 8 octobre 2015 à 23:50

Bonsoir euskalpyth,je pense que vous ne serez pas déçu de votre visite chez Montale et Arabian Oud.
Ce ne sont pas des maisons < mainstream > et pourtant la qualité et le prix sont beaucoup plus abordables.
L’extrait de Oud en 3ml de chez Ajmal que je possède pourrait rejoindre ce que vous appelez < l’odeur des pieds et de la chèvre > mais c’est juste pour l’avoir dans sa collection et donc importable,pour cette raison j’ai ma propre approche du Oud.
Essayez à l’occasion Dark Oud chez Montale et Woody Intense chez Arabian Oud,vous aurez un avis tout différent de votre récente expérience,demandez également Kalemat,qui est plus ambré,des créations originales sans se ruiner le portefeuille.

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par Nezenmoins, le 9 octobre 2015 à 10:35

Chez Montale, c’est ma première impression quand je sens Oud Cuir d’Arabie, l’odeur des pieds dans des chaussures en cuir. Les associations olfactives...

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par Youggo, le 8 octobre 2015 à 23:04

Tu parles à quelqu’un qui vit en province. Pire : dans une région immense mais où il n’existe pas une seule parfumerie de niche. Pas une. Alors Malle, ma bonne dame... Bref, je me suis fait une raison, je vais à Paris pour ça.

Pour le prix, je ne dirait pas "justifié" en fait. Mais clairement, on est à des années lumières de tous ces attrapes-gogos-snobinards à 400, 600 ou plus encore dont il existe souvent des équivalents (ou même mieux) pour des prix corrects. Là c’est du jamais senti, une vraie création artistique, puissante, émouvante, riche, un truc qui vous retourne, avec un vrai soucis du détail apporté dans son élaboration, sa construction ou dans les matières utilisées. Rien à voir avec les resucées version dorées de chez Lutens par exemple.

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par billieH, le 9 octobre 2015 à 06:51

Ce qui vous fait donc dire qu’il est accessible ? Soit. Il ne l’est pas pour moi...Que ce soit en terme de distribution ou de prix.

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par Youggo, le 9 octobre 2015 à 08:31

Ai-je dit quelque part qu’il était accessible ? J’ai juste dit qu’il n’était pas tellement plus difficile à sentir qu’un autre parfum de chez Malle vu qu’il est dispo dans toutes les boutiques de la marque. Point.
C’est du pinaillage là, ou du noyage de poisson, ou du cherchage de bagarre inutile. Je ne comprend pas bien l’intérêt de ce mini-débat un peu chiant qui ne mène nulle part.

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par Youggo, le 9 octobre 2015 à 09:10

Quant au prix, pour moi il est sans intérêt d’en parler ici, dans le cas précis de ce parfum.
Pour que mon point de vue soit plus clair, je dirais que je le vois vraiment comme une oeuvre d’art ce parfum. C’est comme une toile de maitre exposée dans un musée : il faut se déplacer au musée pour pouvoir l’admirer. On ne demande pas son prix au gardien car on sait d’office que c’est inaccessible pour le commun des mortels (et de toute façon il est inenvisageable de l’accrocher dans son salon pour pleins de raisons). Et on ne se pose pas la question de savoir si ce prix est mérité ou non, si la qualité des pigments utilisés ou la taille du cadre justifie sa valeur, ou si c’est un positionnement marketing. Il n’est pas question de ça ici. On ne se désole pas non plus que l’oeuvre soit si rare, et qu’elle ne soit pas fabriquée à la chaine dans des ateliers chinois pour être accessible à tous.
Ce n’est pas un produit de consommation, un objet déco. Si on veut acheter de la déco pour son salon on s’offre une reproduction de la toile, moins belle que l’originale mais beaucoup plus abordable, et il y a (heureusement !) des galeries commerciales pour dénicher de jolies choses dans nos prix. On ne fait pas son shopping au Louvre.
C’est ce que j’exprimais en substance dans mon tout premier commentaire sur ce parfum lorsque je parlais de monument inabordable : une oeuvre d’art inaccessible, mais qu’il faut aller découvrir in situ pour vivre pleinement et ressentir intimement les émotions qu’elle peut nous procurer. Toute considération sur sa rareté ou son prix nous fera sombrer dans la vacuité et la futilité.
Il y a bien sûr des nuances à apporter dans cette comparaison un peu extrême (je précise pour éviter tout pinaillage, débat vain sur l’art, ou réaction virulente), mais ça devrait expliquer mon point-de-vue-personnel-qui-n’engage-que-moi-et-admet-toute-contradiction-ou-avis-différent.

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par euskalpyth, le 9 octobre 2015 à 09:37

Je comprends tout à fait ton point de vue, Youggo, mais je ne le partage pas, et pour une bonne raison (vive la vacuité et la futilité ;-D) : le parfum dont il est question est VENDU en boutique, c’est un produit commercial et non une oeuvre d’art unique, même si ses qualités intrinsèques peuvent le faire considérer comme tel par les amateurs éclairés...

Alors, après, on peut choisir de se positionner (ou pas) quant au prix demandé pour l’objet qui, rappelons-le, à l’inverse d’une oeuvre d’art, est quand même produit à la chaine et vendu en nombre, notamment dans les pays orientaux, si j’en crois ce que j’ai lu ailleurs.

Pour ma part, je trouve que le débat sur le prix de l’objet (et sur le prix des parfums en général) est intéressant, de même que le débat sur les diffusions restreintes qui sont destinées à flatter vilement les acheteurs dans le sens de l’élitisme en leur faisant croire qu’ils sont mieux que le commun des mortels parce qu’ils portent un parfum peu répandu (et encore, je suis moins "pénalisé" que la moyenne des auparfumés puisque, vivant à Paris, j’ai l’occasion de sentir tous les parfums qui ne sont diffusés qu’à Paris ;-)

Cette spirale des prix vers le haut (qui ne s’accompagne souvent d’aucune hausse qualitative) est insupportable et je trouve qu’on n’en parle pas assez...
Par exemple, en 20 ans, de combien ont augmenté les prix des parfums ?
Je préfère ne pas calculer, je sens que je vais pleurer.
Quand on sait que le prix du jus est 5 ou 10 % du prix final, et qu’on nous bassine sur les "matières nobles et rares" à chaque sortie pour justifier le prix élevé, je pense qu’on nous prend un peu (beaucoup) pour des abrutis :-(((
En même temps, si le client accepte...

Effectivement, la parfumerie est un commerce, et l’industrie n’est pas là pour faire de
la philantropie mais du profit (base de l’économie) donc chacun est à sa place, il faut juste ne pas le perdre de vue... Le rouage important, dans cette chaîne, c’est le client avec son porte-monnaie, c’est lui qui est en position de force pour dire "oui" ou "non" à ce qui est proposé, et clairement, pour certains parfums qui me plaisent mais dont je trouve le prix abusif et disproportionné à la fois face au plaisir et à l’émotion qu’il me procure et face à la qualité que je semble y percevoir, je dis "non" ;-D

Comme je sais que toutes les marques suivent attentivement ce qui se dit sur AP, je pense que le message passera, surtout s’il est relayé par d’autres ;-D

Désolé pour le hors-sujet, qui n’enlève rien à la qualité de the Night ni d’aucun parfum.

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par billieH, le 9 octobre 2015 à 10:00

Evidemment que ce débat n’est pas hors sujet, merci pour cette démonstration Euska qui a toute sa place ici. Tu as exprimé mon point de vue. Tant mieux si certains peuvent se passer de ces considérations car l’argent est secondaire pour "eux". C’est vrai que l’on ne parle pas de ces choses là dans certains milieux privilégiés...
Je rajoute aussi, suite aux considérations sur l’art, que les musées sont là pour faire partager au plus grand nombre leurs trésors, loin de toute idée d’élitisme...

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par , le 9 octobre 2015 à 10:21

Je vous suis avec intérêt sur ce débat. J’irais sentir The Night quand j’aurais récupéré de ma sinusite, pour sentir un vrai beau oud, matière que je connais très mal.

Pour la question du prix... l’art n’a pas de prix, mais l’artisanat, oui. Et pour moi le parfum est un artisanat, car destiné à être porté, consommé. De même que si la haute couture est un art, peu destiné à l’achat en réalité, tout ce qui en découle y compris le grand luxe avec des prix a 3-4 zéros sont des produits de consommation, même si destinés à une élite extrêmement réduite.
De même qu’un tableau est de l’art pur ou la valeur n’est pas une question (encore que pour l’art avant le XXe, la question de la valeur de l’oeuvre à l’achat et la revente est beaucoup plus encadrée que l’art contemporain, mais bon).

Le prix est en fait déterminé par ce que le public est prêt à payer. La valeur est donc réelle, mais pas liée à des qualités intrinsèques à l’objet comme dans l’artisanat.

Ici, The Nnight floute les lignes. Euskalypth a eu raison de souligner qu’un parfum est un bien de consommation, je suis de cet avis aussi. Je pense que le choix du prix aussi élevé est dû moitié à la qualité du parfum, mais aussi à une volonté de placement de produit, de ne toucher QUE une clientèle étrangère et extrêmement aisée et de lui faire miroiter de l’unique (et un oud est-il unique au moyen-orient ?).

On peut parfaitement défendre le prix de ce parfum (après tout, c’est parfaitement normal qu’il existe des choses qui ne sont pas accessibles à tous en matière de consommation (contrairement à la culture), personne n’en est plus malheureux car chacun vit avec ses moyens), mais dire que c’est une oeuvre d’art sans prix et que parler de prix est déplacé... non. On est devant un produit, qu’il convient d’analyser, y compris sur le plan du placement commercial.

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par Mitsouka2, le 9 octobre 2015 à 16:56

Bonjour Erzsébet

"...après tout,c’est parfaitement normal qu’il existe des choses qui ne sont pas accessibles à tous en matière de consommation (contrairement à la culture), personne n’en est plus malheureux car chacun vit avec ses moyens)"

— C’est banal, oui, "normal ?" — Pas si sûr.

Par ailleurs, si la parfumerie - créative - est à considérer comme un art, donc de l’ordre de la culture, l’idée (& ici la réalité particulièrement sonnante & trébuchante ) d’un parfum inaccessible à cause de son prix nuance - pas très favorablement je trouve - le "culturel" susceptible de s’y attacher, si la culture s’adresse véritablement, parfumerie incluse, à tout un chacun.

Que la noblesse des matières le composant et leur ordonnancement puissent faire de ce parfum quelque chose d’extraordinaire est une chose fort possible, pour autant, je ne trouve pas déplacé de dire que le prix m’en semble indécent. Cela ne me rend pas à priori cette création sympathique , ce dont j’ai bien conscience qu’elle ne s’en soucie pas, moins encore le business univers qui la "distribue".

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par Jicky, le 9 octobre 2015 à 14:38

Je me permets d’apporter des chiffres concernant le prix d’un parfum.
Dans un parfum, il y a généralement moins d’1€ de jus (pour un parfum grand public) je veux dire, on va de 20 centimes à guère plus d’un 1€ (c’est vraiment une échelle de prix). Après y a le prix du flacon, du pack, etc. En gros sorti d’usine c’est rarement plus de 3€.

Et vraiment, je ne veux pas passer pour le gars qui défend Malle ou quoi, je trouve le prix extrêmement haut. Mais je sais que le "coefficient multiplicateur" entre le prix de production de The Night et le prix de vente est le même que pour les autres produits Frédéric Malle (approximativement) ce qui veut dire que ce n’est pas qu’un simple positionnement prix. Et là pour le coup, quand la marque nous dit qu’il y a de la vraie fucking matière dedans, c’est tout simplement on ne peut plus vrai. (c’est vraiment dingue ce qu’il y a dedans... trust me ^^).

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par euskalpyth, le 9 octobre 2015 à 15:22

Merci pour ces précisions, Jicky !

Et je suis obligé de te croire quend tu nous dis qu’il y a de la vraie fucking matière dedans, car j’ai beau l’avoir essayé sur le bras (je pense que tout le Bon marché s’en rappelle ;-D), je n’ai pas le nez suffisamment fin pour noter une différence fondamentale avec d’autres ouds...

En plus, l’oud est une matière que je n’aime pas trop en général, du coup, je sniffe les ouds moins que d’autres choses et je pense que je suis moins familiarisé avec, alors la méga-qualité de The Night ne m’a pas sauté au nez... (le sillage et la tenue, en revanche, oui !)

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par billieH, le 9 octobre 2015 à 09:53

Youggo, avant de réagir sur le prix, je me suis posée la question de l’œuvre d’art qui n’a pas de prix. Je suis responsable des collections et directrice d’un musée, je n’aborde JAMAIS un objet ou une éventuelle acquisition en fonction de son prix, du moins dans un premier temps.
Je suis la première à défendre les droits d’auteur des parfumeurs concernant les reformulations. Toutefois, on ne peut assimiler l’objet parfum, qui est éphémère a une œuvre d’art pour en justifier le prix.
Si j’ai réagi vivement, Youggo, c’est que je vous ai trouvé condescendant...

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par Bianca, le 9 octobre 2015 à 10:07

La réponse est simple en fait. Youggo a le droit de penser que le prix est juste mais alors Youggo qui touvez que ce parfum est un chef d’oeuvre absolu, allez-vous l’acquérir ou non ou peut-être est-ce déjà fait puisqu’il est déjà à vendre depuis plusieurs mois ?

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par Youggo, le 9 octobre 2015 à 11:46

Et bien ! Ça devient compliqué pour moi de lutter sur tous les fronts, alors voici juste quelques réponses précises à des points précis qui me font réagir :

Tant mieux si certains peuvent se passer de ces considérations car l’argent est secondaire pour "eux". C’est vrai que l’on ne parle pas de ces choses là dans certains milieux privilégiés...

Ne serait-ce pas de la condescendance ça ? Après m’avoir pris pour un parisien, me voilà étiqueté nanti. J’ai bien envie de vous poster ma feuille d’impôts pour qu’on rigole un peu. C’est pas beau les préjugés, mais je suis certain que tu ne m’aurais jamais catalogué ainsi lors qu’une discussion de visu, alors sans rancune. ;)

Youggo qui touvez que ce parfum est un chef d’oeuvre absolu, allez-vous l’acquérir ou non ou peut-être est-ce déjà fait puisqu’il est déjà à vendre depuis plusieurs mois ?

Je crois que ma réponse ci-dessus répond à votre question. Et comme pour un tableau de maitre, quand bien même j’aurais les moyens, je ne me vois pas ramener ça chez moi. Ce ne serait pas sa place, et pour le coup il y aurait là de l’indécence.

le parfum dont il est question est VENDU en boutique, c’est un produit commercial et non une œuvre d’art unique

Certes, mais on peut également s’offrir un Picasso ou un Van Gogh. Les œuvres d’art ont toutes une côte, ça n’en fait pas des biens commerciaux. Et comme le dit erzsébet, The Night floute les lignes entre bien de consommation et art. J’ajouterais : au même titre, par exemple, qu’un tirage photographique, œuvre reproduisible à l’infini, vendue en quantité (limitée tout de même) et qui pourtant est belle et bien une œuvre d’art.

Je rajoute aussi, suite aux considérations sur l’art, que les musées sont là pour faire partager au plus grand nombre leurs trésors, loin de toute idée d’élitisme...

Visible par le plus grand nombre oui, mais pour les acquérir c’est une autre histoire il me semble. D’ailleurs les musées sont remplis d’œuvres issues de collections privées, détenues pas de richissimes élites. L’élitisme est bien là finalement, d’une manière ou d’une autre

Je pense que le choix du prix aussi élevé est dû moitié à la qualité du parfum, mais aussi à une volonté de placement de produit

J’approuve totalement. Et encore une fois, je n’ai pas dit que le prix du parfum était accessible et justifié. J’ai beau me relire, je vois pas : il a suffit que je nuance un peu les choses qui pouvaient se dire ici pour qu’on me range directement dans l’extrême opposé. On est tous d’accord pour dire que c’est cher, inaccessible au plus grand nombre, et certainement pas justifié techniquement (même si Jicky semble dire qu’à 200€ il serait vendu à perte). J’ai simplement dit que, dans cette foire aux prix scandaleux, il est le seul pour lequel j’ai eu l’impression qu’on ne prenait pas totalement le client pour un pigeon en lui faisant miroiter l’excellence avec un pauvre jus bas de gamme dans une beau flacon bling-bling et une étiquette avec plein de zéros. C’est ce que je répette, paraphrase et reformule depuis mon tout premier commentaire daté du 7. Rien de plus.

Mais quelle idée j’ai eu d’oser dire que ce parfum était vendu en boutique et que son prix, personnellement, me semblait moins puer l’arnaque que d’autres... C’est à vous dégouter de poster ici tiens ! (je rigole hein, il a finalement pris une tournure intéressante ce débat si on omet les jugements préconçus sur les autres).

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par euskalpyth, le 9 octobre 2015 à 12:28

Youggo, tu as eu une très bonne idée de dire que ce parfum est vendu en boutique et que son prix te semble moins puer l’arnaque que d’autres ! Tu as le droit de le penser !
Perso, je trouve ça cher, et je n’achèterais pas, mais pourquoi pas, s’il y en a à qui ça plaît et qui ont les moyens ?
Ce qui me soûle, c’est que ça va inciter d’autres marques à faire pareil et on se retrouve toujours dans cet engrenage ascendant !

En revanche, là où je ne suis pas d’accord (et je crains que ça ne soit irréconciliable ;-D), c’est qu’on dise qu’il s’agit d’une oeuvre d’art pour justifier un prix élevé...
On peut s’extasier sur la qualité du parfum, vanter ses mérites, tout ce qu’on voudra, mais pour moi, ça ne légitime pas ce prix.
Or là, clairement, on est sur du positionnement marketing, sauf si vraiment, le prix de revient le justifie, mais je pense qu’on n’aura pas la réponse ;-D

Et surtout, on n’est pas, pour moi, dans le domaine de l’oevre d’art unique (comme peut l’être un tableau, par exemple) -
Prenons le parallèle avec un livre (puisqu’on est dans les "éditions de parfum" ) : c’est une oeuvre d’art aussi (droits d’auteur, toussa...) mais c’est reproductible, et si le manuscrit peut valoir cher (je ne sais même plus si la notion de manuscrit existe encore, avec l’informatique...), le livre en lui-même, objet reproduit à volonté, n’a pas la valeur intrinsèque d’une oeuvre d’art originale et n’est pas vendu comme tel. Il n’est (ou ne devrait être) que la somme de ce qu’il a coûté à produire + la marge bénéficiaire (en gros).
Je classe le parfum dans la même catégorie d’oeuvres d’art que le livre : il n’a pas vocation à rester unique, mais il est destiné à être utilisé (je ne sais pas si je suis bien clair) et donc il devient produit de consommation (hé oui !).

Quant au positionnement des marques sur certains de leurs produits en parfumerie, avec gonflement des prix délibéré sans aucune justification, qui est de la pure stratégie marketing pour faire le buzz, sans lien avec le coût de l’objet, on peut en parler aussi, mais on ne va pas se faire que des amis... (j’ai plein d’exemples en tête !)
 ;-D

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par Youggo, le 9 octobre 2015 à 14:42

Ta comparaison avec le livre me plait bien en fait. C’est une vision que j’entends parfaitement et qui me semble louable. Mais le marché ne me semble pas aller dans ce sens. D’ailleurs même les consommatrices de LVEB sont dans cette démarche lorsqu’elles achètent leur flacon à 120€ (oui oui ! c’est le prix) alors que le parfum vaut moins du dixième de ce prix. Mais ça reste pour beaucoup une façon de s’offrir une part de luxe un peu abordable. Ce qui n’est pas le cas avec un bouquin par exemple, il n’y a là aucun luxe et ce n’est pas une "œuvre d’art" mais plutôt une "œuvre de l’esprit". C’est un poil différent.

J’avais bien conscience en parlant d’œuvre d’art que la comparaison était excessive et pas tout à fait correcte, je l’avais précisé. En fait la comparaison qui me semble le plus juste est celle que rejette Solance plus haut : celle avec le monde de la mode. Il y a la haute couture, et le prêt à porter. Deux mondes très différents qui coexistent, avec des passerelles entre les deux, qui n’ont ni le même positionnement marketing, ni la même démarche artistique. Et sûrement pas la même qualité. Dans l’un, on a vraiment un pied dans l’art, dans l’autre on est dans le bien de consommation pur et dur. Mais il n’y a pas concurrence entre les deux, les prix du pàp ne s’envolent pas, et d’ailleurs personne ne viendrait faire une comparaison tarifaire entre les deux. C’est en fait ce qui exprime le mieux ma vision des choses.

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par billieH, le 9 octobre 2015 à 15:35

La comparaison de Solance est juste entre haute couture et pàp. Mais il n’empêche que je peux regretter que Malle prenne ce virage et ME devienne inaccessible. C’était seulement le fond de ma pensée. J’ai relu mes posts aussi et cher Youggo, vous qui m’appelez "ma bonne dame", je n’ai jamais été condescendante à votre égard. Je précise que mon propos n’était pas polémique, alors que vous avez jugé que je pinaillais ! Et, si, justement la question du positionnement marketing est vraiment au cœur de ce lancement et de l’univers de la parfumerie.
Je ne vous ai pas non plus jugé nanti et je me fiche pas mal de votre feuille d’imposition. Dans mon esprit, être nanti, n’est pas péjoratif. Je suis d’ailleurs issue d’une famille d’industriels et il est vrai que dans ce milieu, il est malvenu de parler d’argent. C’est vulgaire, je l’ai été, j’assume. Idem, préjuger que quelqu’un puisse être Parisien, n’est quand même pas la pire des offenses ! Je remercie aux passages tous les Parisiens du site qui contribue à ma culture olfactive !
Ma réaction a peut être été celle d’une enfant gâtée, cela je vous l’accorde. En effet, je suis réellement frustrée de ne pouvoir le découvrir. J’ose une comparaison avec les sacs (petite pensée pour notre troll favori) : je peux parfois craquer pour un joli sac Lancel mais je sais aussi que le sublime sac Hermes est hors de portée. Soit. Par contre, je porte Malle avec un immense plaisir depuis quelques temps au point d’être fidèle voire monogame. Et là, on me dit que non, cette merveille n’est pas pour moi, c’est presque une petite trahison...Je sais, je suis un peu bête, mais l’amour n’est pas raisonnable.

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par Youggo, le 9 octobre 2015 à 16:46

Le "ma bonne dame" est une expression, une tournure humoristique plutôt courante et absolument pas condescendante. Si c’est tout ce qui prouve ma condescendance, alors je suis rassuré.
Quant au fait de "pinailler", c’est simplement que je n’aime pas trop qu’on déforme mes propos ou qu’on me prête des mots que je n’ai pas tenus pour me faire dire ce que je n’ai pas dit.
Et je n’aime pas plus qu’on me juge sur de purs préjugés. Être parisien (ou même nanti) n’est certainement pas une insulte, mais me gratifier directement d’un truc du genre "essayez un peu de venir en province pour voir" (je n’ai plus en tête la phrase précise), là pour le coup c’est un peu méprisant (et celle sur les privilégiés n’était guère plus douce). Et c’est d’autant plus désobligeant que c’est totalement faux.

Mais comme je le disais, tout ça n’est pas très grave, et je suis certain qu’un tel échange en tête à tête aurait pris une tournure toute différente. Bref passons, je crois que ça n’amuse personne.

ps : On est vraiment obligés de se vouvoyer ? Après si ça te/vous parait irrespectueux je ferai un effort, mais c’est quand même plus sympa de se tutoyer ici je trouve.

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par billieH, le 9 octobre 2015 à 17:36

Youggo, je te prie de m’excuser si j’ai été maladroite dans mes propos. Notre gentille prise de bec a eu le mérite d’ouvrir le débat. Je pense que dans la vraie vie j’aurais plaisir à me disputer avec toi !
Pour répondre à Farnesiano, oui il faut aussi prendre conscience que nous avons de la chance d’être "privilégiés".
Youggo, je t’embrasse et sans rancune. Bonne soirée à tous. Et si une bonne âme veut bien m’envoyer une mouillette, il aura ma reconnaissance éternelle ;)

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par euskalpyth, le 9 octobre 2015 à 21:16

je me charge de t’envoyer ladite mouillette, BillieH !

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par Nymphomaniac, le 10 octobre 2015 à 15:36

dear euskalpyth,

bien qu’habitant à proximité d’un point de vente, pouvez-vous m’en envoyer une aussi ?

rien que d’aller dans la boutique en quémandant de pouvoir sentir la merveille au fromage de chèvre et aux doigts de pied sales à la rose – cachée du monde sans doute, dans un placard ad hoc, à l’abri des regards, protégée telle un diadème –, c’est au-dessus de mes forces, je crois

bon, je plaisante, je m’y résoudrai à l’occasion – quand j’acheterai french lover, peut-être, on verra

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par capitainemilou, le 7 octobre 2015 à 23:11

magnifique article, un autre superbe Oud de Dominique Ropion,hélas méconnue en France c’est Oud Malaki de Chopard. je vous invite a le découvrir.

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par euskalpyth, le 9 octobre 2015 à 09:15

Merci pour l’info, Capitainemilou : je ne connaissais pas l’existence de ce parfum mais je vais essayer de mettre le nez dessus !

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Vesper

par Vesper, le 7 octobre 2015 à 20:38

Bravo Jicky pour cet enthousiasme communicatif.
A la lecture de ce bel article je me suis carrément dit que j’allais demander à l’essayer avant de me rappeler que, après test chez Dior, Cartier et Mona di Orio, le oud m’apparaît fascinant à la découverte et totalement im(su)portable le quart d’heure suivant.
C’est un peu terrible de savoir qu’on passe à côté d’une merveille simplement parce que le nez ne souffre pas une de ses notes. C’est d’ailleurs le cas avec Portrait of a Lady et Carnal Flower que j’ai amèrement regretté d’avoir voulu tester sur peau.

Pour l’anecdote, on m’a proposé de le découvrir chez Senteurs d’Ailleurs l’été dernier, mais je n’ai été autorisé qu’à sentir le bouchon du flacon, les consignes étant de ne le faire tester qu’au client susceptible d’avoir le pouvoir d’achat adéquat.
Le vendeur me confiait d’ailleurs que, la veille, il s’était empressé de le faire sentir à deux clientes originaires du Qatar qui lui ont demandé "si ils n’avaient pas quelque chose de moins convenu". Comme quoi, la vague du Oud lasse vraiment tout le monde.

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par Jicky, le 8 octobre 2015 à 21:09

Bonsoir et merci =)

Allez y, foncez, ce parfum ne ressemble à aucun autre oud et il mérite d’être testé surtout par un amateur pointu comme vous ! Vraiment, même si vous n’aimez pas, je pense que l’expérience dépasse tout. Donc alleziiiiiii =)

Les consignes que vous avez sont fausses. C’est juste que le nombre de testeur est très limité et donc faut qu’il dure un peu. Après, si vous insistez vraiment, je pense que la personne qui s’occupe de la présentation des parfums daignera vous faire un pschit. Sinon c’est vraiment un sac à f**** :)

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Passacaille

par Passacaille, le 7 octobre 2015 à 17:39

Un grand merci Alexis,

c’est réjouissant de lire ce texte bien balancé où les cloches de l’enthousiasme carillonnent à toute volée !!

Et si Dominique Ropion porte la gloire modeste, laissons libre cours à notre joie de pouvoir profiter de son style généreux et aimant par ses œuvres qui sont autant de superbes enfants qu’il lance dans la vie de nos narines attendries.

Pour le coup ta photo de profil est si parfaitement en phase avec les sentiments que procurent cette parfumerie là que s’en est émouvant :)

On espère à bientôt pour un nouveau petit Ropion à la tignasse blonde et au regard malin, en attendant on ira régulièrement demander aux vendeurs(euses) des FM de Paris de nous sortir l’enfant terrible pour jouer un peu ensemble.

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Chanel de Lanvin

par Chanel de Lanvin, le 7 octobre 2015 à 11:15

Une très belle écriture pour ce parfum sorti en Octobre 2014.
Comme je l’ai déjà mentionné dans un post sur un autre parfum,ce qui est cher est donc un gage de qualité,c’est certains et nous pouvons le constater dans différentes disciplines tels les arts,la décoration,l’habillement,etc....et ainsi également dans le domaine des parfums mais encore que ....
Une question cependant,la renommée d’un parfum se fait-elle pour le talent de son créateur ou de son prix très élévé dont il faut avouer peu de personnes auront et osons le dire le privillège d’avoir senti le parfum de leurs vies.
Déjà pour une moyenne de 200€ et ce n’est pas le grand publique qui en abuse,aurait été un bon compromis,même en édition très limitée.
Il est clair qu’un parfum de ce prix est destiné pour le marché Saoudien,et il faut avouer que chez eux le Oud ils connaissent,attend-ils donc des créations de chez nous,cela reste à vérifier.
Pour le reste je ne conteste pas sa qualité,mais soyons objectif,d’autres maisons ont créer leurs fragrances à base de Oud qui ne sont pas moins bonnes et surtout plus abordable,je pense surtout à Montale dont j’apprécie leurs qualités et tenues ainsi que quelques maisons Saoudiennes où leurs Oud est bien maitrisé.

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par Jicky, le 8 octobre 2015 à 21:00

Bonsoir Beer luc.
Ce parfum est sorti en février 2015 en France.

Le parfum est cher, je n’ai pas vraiment envie de débattre sur son prix parce que déjà je n’ai pas envie de défendre Malle là dessus et je trouve ce prix complètement mirobolant... Mais en même je sais d’où vient le prix. Le flacon aurait été à 200€ que ce parfum n’aurait pas été rentable.
Enfin, quand bien même ce parfum s’adresse à la clientèle Moyen Orientale, il est totalement dans les codes occidentaux en terme d’architecture (et il est très intelligent, comme je le dis dans le texte, dans sa manière de jouer les équilibristes là dessus). Et la qualité de formulation, de matière et de complexité est supérieure à tout ce qui peut se faire ailleurs à mon avis...

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par Nymphomaniac, le 9 octobre 2015 à 16:12

juste une question d’ordre "technique" sur le prix du concentré :

j’accepte volontiers de croire que le coût du concentré revient à 200 € pour un flacon de 100 ml.

mais il me semblait que le kilo de beurre d’iris coutaît quasiment aussi cher que le "vrai" oud... or, on nous bassine en disant que ISM, ce n’est que de l’iris – ce que je n’ai jamais cru sur ma peau au bout d’un moment, même s’il y en a une certaine dose, c’est sûr

dès lors, comment se fait-il qu’ISM soit "si peu cher" du coup ? est-il vendu à perte par serge lutens ? le coefficient multiplicateur de marge est-il bloqué à 1 sur ce parfum ?

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par billieH, le 9 octobre 2015 à 17:47

Ce qu’il fallait démontrer !

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par Jicky, le 10 octobre 2015 à 12:37

Il y a 5x plus de oud naturel dans The Night que de beurre d’iris dans ISM :) mais clairement, Lutens se fait moins de marge avec ISM que Malle avec TN.

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par lorelei, le 7 octobre 2015 à 10:14

Bonjour Alexis,
Je vous remercie pour cet admirable article qui me donne une envie frénétique de découvrir cette création. Je connais les éditions Frédéric Malle depuis peu mais je suis déjà sous l’emprise de cette fabuleuse maison. J’ai toutefois lu, ici et là, sur le net que le prix de The Night était prohibitif car plutôt réserve à la clientèle fortunée du moyen Orient. Info ou intox ?
Encore merci pour la qualité de chacun de vos billets. Belle journée parfumée à toutes et tous.

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