Private Blend
Tom Ford - Private Blend
- Marque : Tom Ford
- Année : 2007
- Créé par : Christophe Laudamiel - Clément Gavarry - David Apel - Harry Frémont - Jacques Cavallier-Belletrud - Olivier Gillotin - Pascal Gaurin - Pierre Negrin - Richard Herpin - Rodrigo Flores-Roux - Stephen Nilsen
- Genre : Féminin - Masculin
- Style : Opulent - Pointu
Collection très privée
par Jeanne Doré, le 9 juillet 2007
La nouvelle collection ultra-sélective de Tom Ford nous promettait des parfums « unisexes, très signés et très puissants », ayant tous pour point commun de contenir de la vanille, de l’ambre et du patchouli, les trois matières premières préférées du créateur.
L’impression générale qui en ressort en les sentant est immédiatement une certaine inspiration de la parfumerie classique, sans forcément une grande originalité, à quelques exceptions près, sans trop savoir où finit l’hommage, et où commence le plagiat… La plupart des parfums donnent l’impression de vouloir être exceptionnels, tout en se confinant aux boulevards de la parfumerie “niche”. A vouloir être plus sélectif que tout le monde, on finit par tourner en rond.
Dans le même genre d’exercice de style (série de parfums haut-de-gamme jouant sur des belles matières), et dans une gamme de prix comparable, je préfère largement la série des Hermessences, les Colognes de Dior ou éventuellement L’Art et la Matière de Guerlain, qui jouent plus sur la créativité et la subtilité.
Japon Noir
de Pierre Negrin, est un chypre plutôt masculin, avec un départ très cologne, à la manière d’une Eau Sauvage, un cœur épicé, cumin, cardamome, muscade, et un fond ambré, cuiré, encens, très sombre et fumé. Elégant mais assez classique.
Velvet Gardenia
de David Appel, pourrait bien être un Fracas revisité, avec son bouquet opulent d’ylang-ylang, de jasmin, et de tubéreuse, avec cet aspect caractéristique de vernis à ongles un peu chimique, un accord fruité, sucré, orangé, et une évolution assez animale, cireuse et miellée. Il faut aimer les fleurs blanches et les notes animales. Plutôt féminin, genre pin-up à talons hauts et jupe fendue.
Oud Wood
de Richard Herpin, démarre avec une note très curieuse de moisi, qui disparaît rapidement pour laisser sa place à un effet patchouli humide et terreux, un accord épicé (poivre, cardamome) et boisé (santal, vétiver), adouci par de la vanille et de l’ambre. Le bois de Oud, qui dégage une odeur résineuse, fumée et encens est ici assez bien illustré à travers ce boisé sec et mystique, plutôt masculin.
Moss Breches
de Stephen Nilsen, est un oriental épicé, vert, aromatique, avec des notes de mousse, ciste-labdanum et ylang-ylang, et un fond chypré, qui m’évoque certains orientaux classiques comme Youth Dew, Opium, Obsession ou Dune. Rien de très palpitant, sauf pour les adeptes de ce genre d’accords, sombres et "rétro", qui souhaiteraient se renouveler. Plutôt féminin, mystérieux, ténébreux.
Bois Rouge
de David Apel est en quelque sorte une re-écriture de Shalimar et d’Habit Rouge, en version "créateur", avec un départ hespéridé, bergamote, cédrat, lavande, un accord épicé (cardamome, cumin, coriandre), floral jasmin et un fond boisé (gaïac, vétiver, patchouli), poudré et ambré. Du Guerlain américain.
Neroli Portofino
de Rodrigo Flores-Roux, est une des bonnes surprises de la série, même si paradoxalement, il n’est pas d’une originalité fulgurante. Un accord cologne avec des notes de têtes hespéridées, fraîches et pétillantes, débouchant sur un accord floral néroli, fleur d’oranger, poudré et miellé, très naturel, et un fond ambré, doux et suave. Plutôt conventionnel, mais accessible et qualitatif. Pour les femmes, ou les hommes adeptes de fleur d’oranger.
Tuscan Leather
de Harry Frémont et Jacques Cavallier, est un Cabochard au sirop : des notes très cuirées, tabac, balsamiques, ambrées (styrax, olibanum), mêlées à un accord sucré, sirupeux, avec une facette fruitée framboise et safran. Un cuir gourmand, certes innovant, mais tout de même un poil perturbant. Assez mixte.
Noir de Noir
de Harry Frémont et Jacques Cavallier, est un chypre floral rose tout ce qu’il y a de plus classique, dans la lignée d’un Aromatics Elixir ou, plus récemment, et plus réussis, Perles, ou Rose Barbare, sans rien apporter de plus. Décevant.
Amber Absolute
de Christophe Ladaumiel, est ce que j’appellerai un accord « brut de décoffrage », un mélange d’une poignée de matières premières résineuses et balsamiques (patchouli, santal, ciste-labdanum, encens, vanille), ultra concentrées, mélangées sans aucune finesse et donnant au final l’impression d’une ébauche lourde, sur-puissante, sans grande subtilité. Ceci dit, avec cette diffusion, vous en avez pour votre argent.
Tabacco Vanille
d’Olivier Gillotin, est selon moi le plus réussi de toute la série, car le plus créatif, mais sans excès d’excentricité. Un accord gourmand de tabac à pipe, moëlleux et épicé comme un pain d’épices, avec des notes chocolat, gingembre, girofle, une facette légèrement aromatique menthée, anisée, et un fond vanille et benjoin, tout en douceur, sucré, mais pas écoeurant. Un vrai gourmand unisexe, signé et moderne, dans la lignée d’Ambre Narguilé.
Lire une critique plus détaillée
Black Violet
de Clément Gavarry et Pascal Gaurin, est un accord floral boisé, qui démarre plutôt bien, avec un départ hespéridé citron, citron vert, naturel et juteux, mais qui est vite supplanté par quelques fruits sucrés et sirupeux, qui dominent la note violette. Cette dernière n’étant pas vraiment mise en valeur ici, c’est plutôt l’aspect gras de la fleur qui ressort, accompagné par des notes boisées (cèdre, vétiver), résineuses et vaguement épicées. Un sucre d’orge à la violette sans grand interêt.
Purple Patchouli
de David Apel, est un étrange accord sombre, sourd et terreux, mariant le patchouli à des notes boisées, cuirées, ambrées, épicées, avec un effet assez animal, mais contrebalancé par un accord floral aldéhydé hespéridé, plutôt propre et savonneux, créant ainsi un contraste plutôt inattendu, mais confus, un peu à la manière de Black Orchid (du même parfumeur).
150 € les 50 ml et 400 € le 250 ml. Dans une dizaine de points de vente, dont le Bon Marché et les Galeries Lafayette.
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par moujik4, le 4 février 2010 à 21:06
Je suis tout à fait d’accord avec le commentaire précédent. J’ai porté Tobacco Vanille l’année dernière et il a fait un effet du tonnerre...Il est enivrant ! J’ai bien envie d’en essayer un autre, mais il est dommage que le prix soit si prohibitif. Mais je me relaisserai tenter c’est sûr, peut-être avec Moss Breches que j’aime beaucoup, ou bien Tuscan Leather ou Purple Patchouli qui me vont très bien.
J’en profite d’ailleurs pour rendre hommage en passant à Tom Ford, qui a souvent été brocardé ici ou là.Que l’on aime ou pas le personnage, il n’en reste pas moins que chez Gucci, YSL et Estée Lauder, il a été à l’origine de petits bijoux comme Nu, M7, Rush, Youth Dew Amber nude...Ne l’oublions pas.
par jbvidal, le 4 février 2010 à 15:21
tous ces commentaires de femmes en colère me rassure quand à la masculinité de ces parfums, soit disant unisexes, certes les prix sont très élevés relativement au résultat, mais je vous trouve bien sévère pour certains d’entre eux : noir de noir me va à ravir, et je n’ai que des compliments dessus, et tobacco vanilla est réussi bien que légèrement étouffant, pour finir tuscan leather est selon moi unique (j’attends avec impatience un choix alternatif de votre part)
par Aline1102, le 6 novembre 2009 à 13:30
Ma soeur a profité d’un voyage à Londres pour tester l’entièreté de la collection et elle a été très déçue. Seul Black Violet a trouvé grâce à ses yeux, tout simplement parce qu’elle est "violet addict". Apparemment, les parfums de Serge Lutens sont beaucoup mieux réussis que ceux de Tom Ford.
par Auteur non enregistré, le 10 juillet 2007 à 21:05
disons que l’on peut trouver du oud qui est très bien fait chez Montale par exemple où il y a tout une collection basée sur le oud (des versions assez proches cependant) et à moindre prix. Je vous recommande surtout le magnifique, en tout cas pour moi, je n’ai pas l’apanage d’avoir le meilleur goût, Oud Queen Rose
par Auteur non enregistré, le 9 juillet 2007 à 19:04
Bien d’accord avec JerryB, le concept, ici, c’est le prix !
Très drôle : "tu sens le Oud, quel chic..."
Je suis ravie de voir que certains internautes partagent mon avis, et ne sont pas influencés par la fausse image de qualité véhiculée par ce lancement un peu snob et prétentieux à mon goût, mais qui saura bien trouver sa cible....
Merci pour vos commentaires !
par Auteur non enregistré, le 9 juillet 2007 à 16:42
La cible est clairement ceux qui achètent parce que c’est cher : les Snobs, la Russie, les US. Grosse deception sur Tobacco Vanille que Tom Ford dit porter personnellement, beaucoup tro vanilline sur le peau (genre sapin que l’on accroche en voiture) Tea for two de l’Artisan Parfumeur est 10 fois mieux construit, tout comme Ambre Narguilé. Je suis d’accord avec les avis sur Cèdre Rouge (que je trouve plus proche d’un Eau Sauvage), Noir de Noir, Purple patchouli, Tuscan Leather et Oud Wood .... Certains se diront :" tu sens le Oud, quel chic" .... du moment qu’ils y croient et paient le prix, Tom Ford auraient tort de s’en priver.
par Auteur non enregistré, le 9 juillet 2007 à 10:28
Merci pour ces commentaires...voila donc une serie que je n’attendrais pas avec impatience. J’ai un certain à priori sur les parfums américains qui sont pour la plupart sans finesse, assez lourdaux ou sans charme (sauf exceptions)
par Auteur non enregistré, le 9 juillet 2007 à 03:28
si au depart (1992) il n ’y avait pas eu les Salons du Palais Royal Shiseido de Serge Lutens et sa parfumerie veritable reflet authentique de tout un univers artistique et culturel on aurait pas aujourd ’hui tous ces parfumeurs qui tentent de se faire une place dans le haut de gamme en reprenant le filon commercial des parfums orientaux. J ’ai teste rapidement et sans convictions quelques parfums de la collection privee (a mon sens pas la plus selective et exclusive sur le marche) de Tom Ford a Bergdorf & Goodman a New York, c ’est ni hyper decevant ni mirobolant, en tout cas moi je passe...NEXT !
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par thelittlebox, le 6 février 2014 à 14:05
Bonjour à tous,
Mons premier post sera donc ici, je vous découvre depuis quelques semaines à peine, vous m’avez plus appris sur le parfum en deux semaines qu’en 29 ans de vie parfumée !
Je suis littéralement tombé sous le charme des effluves sensuelles du TABACCO VANILLE.
Mais je ne le porte que le week-end, je le trouve un peu trop puissant pour le porter au bureau.
De plus je n’en ai presque plus.
Du coup, je suis à la recherche d’un parfum proche, avec une vanille aussi grasse, mais moins présente, avec de jolies notes de cuir, d’épice et de tabac, ou quelque chose d’approchant.
En parcourant ce forum je suis tombé sur des parfums qui pourrais se rapprocher (mais que je n’ai pas encore sentis tel Ambre Narguilé d’Hermès et Double Vanille de Guerlain).
Auriez-vous quelques jus à me conseiller ?
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