Opium

Oui il a été reformuler récemment et apparemment de manière pas si fidèle que cela... L’eau de parfum se rapprocherait le plus selon certains.

J’ai pas senti la nouvelle version avec le nouveau flacon, j’ai gardé un flacon de ma belle mère, vintage il me semble.

(retour en force^^)

Merci pour l’info, je vais transmettre à mon amie.
vous dites que vous n’êtes pas expert en parfums féminis mais j’aime beaucoup lire vos commentaires.

C’est clair que dans la famille proche d’Opium Coco est la plus jolie des gamines.

Mais c’est difficile de répondre sans savoir ce qu’elle aime dans Opium. Peut-être plus oriental, il y a le Cinnabar de Lauder. (Mais ça ne la changera pas beaucoup.)

Franchement ! Coco de Chanel ! Un parfum magnifique avec une classe intemporel et des notes similaires ! Je vous jure, allez mettre votre petit nez dans cette création !

Votre nez ne vous a pas trompé(e). Au-delà des différences de concentration, il y a des différences au niveau de la composition même des différentes versions. Certaines notes sont plus ou moins marquées, d’autres carrément rajoutées ou remplacées par une autre. Je ne saurais vous préciser les différences entre les différentes concentrations d’Opium (vous pouvez regarder sur Osmoz, peut-être y a-t-il des précisions le concernant), mais vous qui portez For Her de Narciso Rodriguez, si je me souviens bien, c’est l’exemple parfait de différences flagrantes de composition selon les différentes concentrations. De plus, certains extraits, outre leur concentration plus élevée, contiennent des matières premières plus rares et précieuses, tel par exemple le prestigieux Jasmin de Grasse dans le Nº5 de Chanel, uniquement présent dans l’extrait. Le mieux est de tester simultanément sur peau les différentes concentrations d’un même parfum pour se faire une idée précise des différences de composition et d’évolution pour bien choisir.

En effet, j’ai connu un adolescent qui adorait "Opium" sans s’en cacher (fin années 70 ou début des années 80). Il faut dire qu’à l’époque, ce parfum fascinait pas mal de monde, et en posséder quelques gouttes était un luxe extraordinaire pour les jeunes. Je me souviens aussi que l’eau de toilette était largement "suffisante", car déjà très puissante. Est-ce toujours le cas ? Je vais la retester !

Cher ChrisB,

Pour commencer, je vais m’écarter un peu du sujet, car je suis frappé de voir le nombre de personnes (pas seulement sur le site) qui ont des avis, des anecdotes et même une histoire avec Opium. Des bons parfums, et même des grands parfums, il y en a finalement beaucoup ; mais la signature des chef d’œuvre est peut-être la : au delà de la personnalité du parfum, ceux et celle qui le portent vivent quelque chose de particulier, dont il se souviennent parfois des années plus tard. C’est quelque chose de fascinant, et rien que pour cela je trouve la parfumerie magique...

Maintenant, pour en revenir à une version homme d’Opium, que conseiller ? Tout d’abord, j’ai eu comme vous une première impression négative d’Opium pour homme : je sentais bien la filiation avec l’original, certaines notes d’épices me plaisait mais je trouvais qu’il avait été maladroitement masculinisé, avec un effet Cologne vieillotte et agressive complètement hors sujet. Puis je me suis risqué à sentir l’eau de parfum bien plus tard... et j’ai changé d’avis : plus puissant mais surtout sensiblement plus complexe, texturé, velouté et subtil que l’eau de toilette, c’est lui le vrai Opium pour Homme. Me permettrais-je de vous conseiller de donner comme moi une nouvelle chance à l’eau de parfum ?

Sinon je vous conseillerais volontiers une création intéressante, qui n’a pas de lien olfactif direct avec Opium, mais qui m’évoque tout de même fortement cette famille : Musc Ravageur de Maurice Roucel, chez Frederic Malle. En effet celui-ci évoque Shalimar, qui a surement été une inspiration prépondérante à la création d’Opium. Il est présenté comme un parfum pour femme, mais outre le fait que je trouve que la notion de parfum pour un seul des deux sexe n’a pas de sens (Jeanne, je pense d’ailleurs que cela ferait un intéressant sujet de discussion), je le perçoit plus masculin que féminin.

Il est à la fois élégant, de bon goût classique dans sa construction, et en même temps très animal et d’une sensualité presque sexuelle. La qualité des matières est remarquable, la diffusion sur la peau (il perd beaucoup sur les vêtements) est excellente de durée et de raffinement.
Bien sur, comme Opium, c’est un parfum qu’il faut apprivoiser et assumer. Mais si l’homme qui le porte possède la personnalité qui s’accorde avec ce Musc Ravageur, l’association est formidable.

Bien à vous tous

Bonjour, aligner Lutens et Goutal avec Opium c’est osé, ils ne sont que ce qu’ils sont, Opium sort quand même de chez Roure, ce qui est une autre signature, celle de la Parfumerie avec toute sa noblesse ! Voici la critique au moment de sa sortie, par Yuri Gutsatz, parfumeur du roi (Louis Amic, maison Roure), comme il aimait à le dire en plaisantant :

OPIUM chez Yves St-LAURENT (ah ! parfum, que de choses en ton nom.. . la poésie se débride, se débauche, se vautre dans une fumée bleue que ne désavouerait pas Claude FARRERE.. . « la clé des songes ouvrant la porte des rêves » - « enivrant, stupéfiant à l’usage » - « destiné à celles qui s’adonnent à Saint-Laurent », - « mystère, lointain comme un voyage » (encore un !) - « Troublant, charnel comme un désir », etc. Une goutte de fiel dans le tonneau de miel : le POINT remarque « qu’il n’a de stupéfiant que son flacon, façon laque de Chine ».

Quant à nous, nous ajouterons que ce qui est aussi stupéfiant, c’est son PRIX et nous pensons que cet opium (qui n’est pas pour le peuple comme disait l’autre), ne sera pas non plus une nouvelle FRENCH CONNECTION.. .)

Corcialement