Auparfum

Invictus

Paco Rabanne

Flacon de Invictus - Paco Rabanne
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Mauvais perdant

par Yohan Cervi - jle, le 8 juillet 2013

Faisant fi d’une certaine tendance douce et sensible de la parfumerie masculine de ces dernières années, la maison Paco Rabanne joue une fois de plus sans détour la carte de la virilité brute et assumée. Vous en aviez assez ? Tant pis pour vous. En introduisant sur le marché son nouveau parfum, un des plus importants lancements de l’année, la marque mise gros, car il s’agit d’égaler et de dépasser l’immense succès du parfum aux lingots. Un peu comme pour La vie est belle (également de chez IFF), plus de deux ans de travail et 5000 essais auront été nécessaires pour créer ce parfum "orgasmique".

La marque parle de "construction bicéphale" qui s’éloigne de la traditionnelle pyramide tête-coeur-fond pour cette fragrance à la "fraîcheur sensuelle". Il est vrai qu’Invictus est un parfum "contrasté", comprendre ici dissonant, construit sur une opposition de notes, où les différentes facettes ressortent par intermittence.

La "fraîcheur" est représentée par un puissant accord marin métallique. Tandis que les nouveautés féminines s’enfoncent dans les abysses glucosés, le parfum de la victoire joue de son côté la carte du sel et semble suivre une nouvelle tendance néo marine qui s’éloigne des océaniques des années 90 en remplaçant la calone (facette fruits de mer) par des notes salines. A cette vague marine, viennent se mêler des fruits aqueux donnant au final un effet melon séché et salé...
"L’accord sensuel" quant à lui est construit autour d’un accord ambre gris mais n’a rien d’animal et place plutôt les bois ambrés qui pulsent, piquants et puissants, sur un piédestal, aux côtés d’une petite tonka et d’un cœur de patchouli assez discret.
Au final, Invictus s’inscrit à mi-chemin entre Kenzo pour Homme, Only the Brave et 1 Million.

Sentis séparément, certains des principaux accords, certaines matières, avaient tout pour plaire. Notamment, le laurier, vert et subtil, le pamplemousse, pétillant et acidulé, le gaïac, fumé et animalisé. Mais où sont-ils donc passés dans la composition finale ? Ici + et + semblent faire -. Ils n’ont en fait certainement pas réussi à s’imposer, écrasés par cette vague marine et ce bloc de bois ambrés.

Invictus est un mastodonte, un éléphant dans un magasin de porcelaines. C’est un peu aussi le copain grande gueule, celui qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, qui incommode par sa présence ostentatoire, celui qui, dans une foule, pousse tout le monde, et qui parle tout le temps, et fort, pour finalement ne pas dire grand chose. Car oui, Invictus dure et perdure en laissant autour de lui un sillage démentiel, ce qui semble aujourd’hui être la signature Paco Rabanne.

En définitive, ce qui chagrine, c’est qu’abondance de moyens… nuit ; et que cette image, ce stéréotype d’homme fait à l’Instagram bien saturé, dopée au YouTube pour rouler ses muscles et s’abreuvant de Likes pour exister, devient parodique. Calibré pour gagner, ça ne s’improvise pas.

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Jicky

par Jicky, le 11 juillet 2013 à 20:43

Je vous partage juste la pub qui vient de sortir sur Youtube =)

 

Sur ce je vous laisse méditer/rire/pleurer sur cette publicité (moi je vais me la couler douce en vacances dans le Var, je reviens dans deux semaines :D !)

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par Beurk, le 12 juillet 2013 à 17:53

Wouah !Je retire ce que j’ai dis et vais me le payer immédiatement.

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par Mado33, le 12 juillet 2013 à 21:03

Oh ça fait mal ce genre de pubs ! C’est qui la mocheté à la coupe/l’urne/le trophée ? ça vole très bas, peut être encore plus qu’avec la Vie est Belle ( enfin Poubelle la Vie comme vous le dites fort à propos ), en tout cas c’est brut, cru et très lourd. Au moins Julia Roberts faisait-elle illusion en dépit de la niaiserie hypocrite de la pub mais là le pauvre gars il y peut rien : il est horriblement laid ! Mais assez proche de certains jeunes hommes que je peux croiser deci delà, tous clonés, insipides, bêtes à manger du foin.
J’avoue que cette pub est tellement nulle que je me demande si j’ai bien vu, il fait 30 ° ici, j’ai dû avoir une illusion ( stade pré hallucinatoire ^^ on va dire ) ou quelque chose dans le genre...

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par Frédéric, le 12 juillet 2013 à 22:53

c’est triste d’être au 21siècle et de tomber sur un pub qui ose encore proclamer "mon produit=tu te tapes 4 bonasses dans les vestiaires". Le pire c’est que le (Ex)directeur de l’Oréal c’est un transexuel et Paco Rabanne c’est (comme tous les couturiers) un homo qui dessine des robes depuis qu’il est petit. J’ai l’impression en voyant ça que le public cible du parfum c’est le beauf qui se croit sportif pq il regarde tous les matchs de foot a la Télé.
Y aurait-il une frustration latente liée à la taille d’une partie de leur anatomie à exploiter par les publicitaires ?

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par Mado33, le 13 juillet 2013 à 22:00

Paco Rabanne est un visionnaire halluciné très inspiré. Ses déclarations farfelues ou ses prophéties ne relèvent pas que de la provocation, loin de là... Ses parfums ne sont pas en accord avec le personnage, c’est ça qui me choque avant tout. Quant à " emballer "^^ pour retranscrire vos propos de façon un peu différente, plus d’un parfum pour hommes lambda est imaginé dans ce seul but là. Les types qui portent ce genre de parfums me laissent de marbre - désolée c’est un peu dur - mais je les prends pour ce qu’ils sont : des quantités négligeables. Celles qui tombent dans leurs filets leur sont généralement ( pas toujours ) complémentaires.
C’est dommage pour Paco Rabanne ou d’autres créateurs de génie qui ont basculé dans le parfum à coups de lingots et autres points vengeurs mais c’est une manne car des beaufs il y en a des millions !

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Opium

par Opium, le 11 juillet 2013 à 12:30

[Critique Olfactive]
Re-Bonjour à tou(te)s.

 

Tout d’abord, je félicite Jle et Newyorker pour leur excellent article à propos de cette nouveauté. J’ai souri, appris des choses, tout est bien rédigé, objectif, fluide et juste. Bravo à vous deux !
Le seul point de très légère divergence est que, pour une fois, et pourtant je suis souvent assez conciliant et tente d’être pondéré, j’aurais été plus dur. L’article est, finalement, assez soft, presque "tendre" dans la description des notes que je ressens encore moins bien...
Je plaisante. Enfin, pas vraiment. Si je comprends l’idée défendue d’un parfum très bien calibré pour réussir sur le marché en exploitant à la fois des "bois-qui-piquent" qui affichent "Je suis lààà !" et une envie de fraîcheur que seul (à peu près) Only The Brave avait exploité jusqu’ici dans ce créneau, il me semble que ce parfum est juste MAUVAIS...
Voilà pourquoi selon moi.

 

Techniquement, les notes fraîches et ambrées-boisées ne me semblent pas fondues. Mais, j’y reviendrais.
La fraîcheur initiale, mais qui dure, reconnaissons cela, même si on est loin d’être face à une nouveauté avec ce type d’accord - qui date de quoi ? des années 60 avec les eaux chyprées et Eau Sauvage entre autres comme l’a bien souligné Jicky ("Oh, tiens, encore un effet d’annonce racoleur et mensonger...") - est fournie grâce à des effets métalliques et de melon salé qui vire chaud, limite avarié. Mais, je dois avouer que le melon et moi formons deux entités bien distinctes. J’aime bien ça à manger, très peu ça en parfum. Ah, cette pov’ Thérèse chez Malle : de toute beauté sur touche, elle me glace d’effroi au porté. (Mmmmh ! Qui veut du melon pas frais et du jambon de Bayonne qui sèche ?)
En parlant du melon, ce n’est pas le seul fruit que je détecte. Comme Patrice, je perçois un effet fruité un peu caramélisé, léger, mais bien là. Un peu comme dans Black XS ou LBGIS. D’ailleurs, c’est ici aussi de la pomme et de la fraise qui me semblent vouloir jouer la salade de fruits avec le melon.
Les bois qui piquent ensuite hurlent comme dans le grand frère d’Invictus le parfum au lingot. Enfin, lorsque les notes de bois qui crient arrivent, elles éraillent l’effet frais de manière dissonante je trouve. C’est comme si l’on décidait de faire un Smoothie pomme - fraise - melon - crevettes en mixant le tout avec des clous (pour l’effet métallique) et des copeaux de bois. Mmmmmmhhh, la bonne salade de fruits ET de mer... Je dois être trop "vieux" maintenant, mais, j’ai connu les mix Tech-House de Jeff Mills et autres DJ’s des années 90, une période ou "mixer" ne se résumait pas à faire un double-clic sur iTunes à 3 heures du matin en soirée et où tout le monde ne s’improvisait pas DJ, mais une époque où on "mixait" deux voire trois ou quatre morceaux ensemble en ajustant le rythme (beats, tempos, basses, vitesse) de manière à créer une nouvelle entité meilleure que chacun des morceaux la composant. On mixait en somme, on n’enchaînait pas les morceaux, on les superposait. Mais, pour cela, encore faut-il avoir le doigté. Ici aussi la tête et le fond sont mixés, mais, j’aurais préféré qu’on les enchaîne simplement. Car, si un mix réussi est un moment enchanteur, un mix raté vous brise les tympans et les nerfs !
Au final, bien que très décrié, à l’évolution, je préfère largement 1 Million à Invictus. Dans le premier, l’invasion des notes qui vrillent le nez sont assez insupportables, mais, les notes aromatiques (un peu celles du dernier né d’ailleurs) et les notes orientales ambrées semblent évoluer "naturellement" vers le fond boisé. 1 Million fait très synthétique après une heure à peu près, mais, j’apprécie bien les premières minutes. (Oui, j’assume !)
Et, lui, était original quand il a été lancé. Au point de connaître une multitude de "répliquants". Ce n’est pas le cas dans le "parfum pour champions". Les notes m’y paraissent disjointes, hurlantes les unes contre les autres, en plus de déjà senties.
En fait, à l’équation Invictus = Kenzo Homme + Only The Brave + 1 Million, je rajouterais Black XS. Au moins, on ne pourra pas reprocher à la marque Paco Rabanne de manquer de continuité et de signature dans ses parfums masculins récents : elle s’est spécialisée dans les parfums douceâtres (fruités - ambrés) aux bois-qui-piquent.
Seuls intérêts selon moi d’Invictus : en tête, la fraîcheur est... fraîche ; et la tonka, ensuite, fait un peu de bien, elle réchauffe assez naturellement le parfum.
Mais, sinon, pour moi, c’est beurk. Tout’ façons, j’étais pas bon au sport à l’école... ;-)

 

Pour conclure, la perception de cette société où tout doit être mis en scène est très bien venue dans l’article. Je ne l’avais pas captée, c’est très juste ! Dans un monde où la valeur est attribuée à coups de "J’aime", normal qu’une émission de télé-réalité concrétise le tout.
1 Million est sorti à une période déjà ancienne où Facebook n’existait pas comme phénomène de société et du quotidien et où Youtube n’était pas devenue la chaîne musicale numéro 1. Décidément, testostéroné juste ce qu’il faut, Invictus devrait cartonner. On va morfler dans le métro en septembre pour la rentrée entre mesdames "Teisseire" et "Béghin-Say" et messieurs "Mousse à raser" et "Bois-qui-piquent".
[Moment du vote - Combien de bleus et combien de rouges ?]
Le parfum n’est pas totalement nul, déjà pas mal de zéros pointés ont été attribués, alors, je mets une étoile, pour la fraîcheur, pour la tonka et pour la campagne de com’ hyper maîtrisée qui justifie parfaitement le métier de communiquants. ;-)
Bonne poursuite de journée à tou(te)s.
Opium

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Opium

par Opium, le 11 juillet 2013 à 12:17

[Quelques idées...]

 

Bonjour.
Des parfums moyens permettent parfois d’avoir des échanges intéressants. Alors, merci à tou(te)s pour vos échanges passionnés.

 

Après la lecture des premiers intervenants, je m’étais dit que je n’avais rien à ajouter, Jicky, par exemple, ayant fait une parfaite analyse de la stratégie marketing.
Malgré tout, quelques points m’ont interpellé. Je vais réagir à leur propos d’abord puis, dans un second temps, j’aborderai l’olfactif "pur", copiTant en cela Jicky. En effet, je me rends compte en cours de rédaction, de "l’importance", en termes de longueur, de mes développements.

 

Débuter à propos d’Invictus puis aborder de vastes problèmes liés à l’art, que de chemin parcouru en deux jours...
Beaucoup ont dit des choses passionnantes. Mais, je vais revenir sur certains points.
- Effectivement, Beurk, la parfumerie connaît simplement son évolution d’un produit originellement difficilement disponible par son coût vers un produit plus largement et démocratiquement partagé. Tant mieux si la parfumerie est plus largement diffusée. Le prix à payer, comme en musique, en termes de films ou de littérature, pour tous ces objets en somme qui revendiquent à la fois de se prévaloir d’une valeur artistique en même temps que d’une efficience commerciale, est probablement un nivellement vers le plus petit dénominateur commun, celui qui fonctionne à tous les coups. Comme le précisait très justement ChrisB, moi également, avant de m’endormir ou chez moi, je passe plus facilement de la musique plus "facile" que de la musique plus "noble". Toutefois, comme lui, j’ai bien conscience que Zazie ce n’est pas Bach ; mais, ce n’est pas René La Taupe non plus... [Clin d’œil à Youggo...]
Pour en revenir au parfum, dans le passé, alors que mes connaissances étaient bien moindres, je portais plus naturellement des orientaux qui décoiffent plutôt que des parfums plus discrets. Mais, comme même à Paris parfois il fait chaud, voire très chaud (comme en ce moment par exemple), il me fallait des choses plus "fraîches". Et, influencé moi aussi par les nouveautés, il m’est arrivé d’alterner Egoïste avec sa version Platinum, ce qu’on nommerait aujourd’hui un "parfum de la honte" avec humour parfois ici. Mais, quand je les portais, malgré mes très maigres connaissances, je pressentais bien que Platinum, Drakkar Noir et CK One avaient bien moins de personnalité qu’Egoïste, Pi, Opium pour Homme ou CK Be. Je portais les premiers qui étaient fonctionnels et qui m’accompagnaient en poursuivant le rituel de la douche. J’étais porté par les seconds, rituels, qui m’accomplissaient. Et, tout cela avant d’en connaître un peu plus. Le sixième sens a plutôt bien fonctionné...

 

- Je pense que l’un des éléments qui fait que certain(e)s ont des réactions de puristes vis-à-vis du parfum réside en deux points :
- L’absence de légitimité que certain(e)s ressentent envers le parfum, immatériel, que l’on ne pourrait pas juger par manque de savoir(s), pensent-ils.
- Le fait d’avoir vécu le changement de paradigme concernant le parfum, objet passant d’un statut surtout artistique à un autre majoritairement commercial.

 

- Beaucoup de gens croient ne pas avoir de connaissances en termes de parfums, objets immatériels, qui ne possèdent que très peu de champ lexical propre, qui réside et existe au travers d’un ensemble de termes et de notions partagées après avoir suffisamment longuement échangé. De ce fait, certain(e)s "prennent pour argent comptant" ce qui leur est dit. Ainsi, nombre de patchoufruits dégoulinants sont décrits comme des "floraux sensuels". Or, à mon pauvre nez, pas de fleurs dedans. Je raconte l’anecdote suivante que j’ai déjà relatée afin de donner un exemple révèlateur, je crois, de l’environnement un peu "castrateur" qui brime l’expression et dans lequel on évolue dès lors qu’il s’agit de parfum.
Une dame teste un floral fruité gavé de jasmin et détecte de la banane. La conseillère-vendeuse nociphorarionnaud lui dit que "Non, Madame, il n’y en a pas..." Mais, il se trouve que le jasmin peut avoir des inflexions de... banane justement. Tant pis pour la pyramide olfactive officielle qui ne l’indique pas. Ou, plutôt, dommage pour cette dame qui sera repartie en ayant l’impression d’être une gourde qui ne sait pas sentir, "qui n’a pas de nez", comme on l’entend trop souvent.
Alors, si soi-même on n’a pas les connaissances, il faut bien se fier à ce qui nous est raconté, et, alors : "Nouveauté" (à gros budget de com’) = "Bon parfum !"
Or, ici et dans d’autres lieux et espaces d’échanges, on décortique, détricote certaines informations, quitte à être taxé(e)s de pratiques dyptéro-sodomites. ^^ Mais, c’est qu’on ne veut pas se laisser bercer par les discours lénifiants. D’où, certains énervements et emballements parfois, qui peuvent alors se lire dans les commentaires.

 

- Un autre élément qui me semble expliquer cette volonté un peu absolutiste du "beau" parfum est pour beaucoup d’entre-nous d’avoir vécu le changement de paradigme de parfums presque tous beaux à un ensemble de parfums bien plus mitigé... Comme me le dirait quelqu’un qui nous lit souvent ici [Deuxième clin d’œil...], jusqu’à la fin des années 70, tous les parfums étaient beaux. Puis, il y eu Opium et Poison qui, si rétrospectivement, ils sont considérés comme beaux, ont impliqué lors de leurs lancements respectifs des investissements en budgets de communication jamais vus jusque-là pour signer les succès marquants et écrasants que l’on connaît. Après eux, dans les années 80, les parfums, déjà, se font plus répétitifs, moins bons et qualitatifs que les modèles originaux qu’ils copient. Cela s’accentuera encore dans les années 90 et encore davantage par la suite. Je grossis le trait de manière voulue, mais, voilà pour l’idée. Il y a(ura), fort heureusement, toujours des parfums qualitatifs, mais, ils se trouvent noyés dans les marées de lancements toujours plus hautes et fortes.
Or, nous sommes, pour beaucoup d’entre-nous, des personnes ayant vécu dans les années 80 ou 90, nous avons connu les "beaux restes" des années précédentes dans un marché qui était moins saturé que l’actuel. Et, nous avons, donc, vécu la "dégradation" de l’offre moyenne. Nous avons connu cet "âge d’or" de la production en parfumerie, lorsque les parfumeurs décidaient de ce qu’ils proposaient, sans qu’on leur impose une tendance. Il ne s’agit pas pour moi de critiquer ici l’évolution vers un marché de la demande (ce n’est pas forcément l’endroit idéal pour cela, bien que débattre à ce propos pourrait être intéressant), mais de constater qu’il y a bien eu une évolution irrévocable et très sensible des propositions en termes de parfums qui est indéniable en passant d’un marché où les parfumeurs proposaient leurs idées à un marché où on demande aux gens ce qu’ils souhaitent. Demandez à un enfant ce qu’il veut manger et il vous répondra irrémédiablement "Des frites !". Soit, les adultes ne sont pas des enfants, ils savent évaluer et pondérer leurs comportements. Mais, tout de même... Voici encore un petit exemple : Dans le même genre d’idées, si dans les discours déclaratifs, tout le monde déclare adorer France 5 et Arte, la plupart regardent surtout TF1 dans les faits. Bref.
Il est possible que cela (avoir connu une période de sorties moins nombreuses et plus qualitatives en ratio) explique la volonté de certains de tenter de refuser tant qu’il est possible l’évolution d’une certaine forme de parfumerie. En termes de musique, de littérature ou de cinéma, l’évolution, pour beaucoup, avait déjà eu lieu. Nous n’avons pas connu de période pauvre en quantité et forte en qualité dans ces domaines. Alors qu’en termes de parfums, tel est bien le cas, la comparaison est possible, beaucoup ont vécu et vivent la mutation du modèle économico-créatif.
Le parfum était, alors, une sorte de domaine préservé, îlot paradisiaque, dans lequel seules des sorties intéressantes avaient lieu. Dès lors, il est compréhensible de constater que certain(e)s montrent des difficultés à s’adapter (/ "freinent des deux fers" en somme) aux nouvelles contingences où les parfums, s’ils sont de plus en plus nombreux, ne le sont pas à être meilleurs. Ou le parfum n’est plus cet objet sacré que l’on révère, mais, un simple objet de consommation courante de plus, qui doit juste "sentir bon" à défaut de "sentir beau", que l’on teste à tout va, choisit rapidement pour se lasser aussi vite, que l’on switche et zappe comme on le ferait de n’importe quel morceau de musique ou article dans un magazine people. La désacralisation de ce qui était fiable, valide et pérenne, fait un peu mal en somme pour certain(e)s.

 

- Un autre élément qui peut se révéler intéressant est celui de l’usage de clichés.
En cours, lorsque j’ai été amené à étudier les stéréotypes, un élément qui en ressortait est que, si les stéréotypes sociaux posent un problème car en généralisant abusivement on tire des conclusions parfois erronées à propos de certains individus en particulier, toutefois, pour le plus grand nombre, la règle générale s’applique.
Si tel n’était pas le cas, que faire des études marketing ? A partir de généralités, on prend des décisions qui impliquent le plus grand nombre, tant pis, malheureusement, si cela ne fonctionne pas toujours. On décide de gabarits de sièges et d’espaces dans les transports en commun : encore faut-il, pour pleinement en profiter, ne pas être trop petit ou trop grand, ni trop large. On réalise des études pour des médicaments : souhaitons qu’ils nous soient efficaces si nous devions les utiliser. On décide de telle ou telle campagne de communication avec un axe donné précis pour atteindre certaines cibles. Dans ce cas, fort heureusement, parfois on fait "Plouf !" et tombe à côté. On peut ne pas plaire au public visé. Mais, on peut aussi plaire à un autre public.
Heureusement, certains "kékés" et "wesh" portent Terre parfois. Et, il arrive de sentir un cadre sup’ doré au "lingot". Mais, globalement, en moyenne, reconnaissons que l’on a davantage de chances de sentir le souffle irradiant des bois ambrés qui piquent le nez et disent "Je suis là !" quand un jeune homme portant casquette Gucci, sac en bandoulière Vuitton et ceinture Prada (l’ordre et la répartition de ce trio gagnant est totalement aléatoire et transposable dans un autres ordre ^^) pénètre dans un wagon de métro plutôt que les effluves de Terre qui, eux, doivent être les plus présents entre 8 et 10h à la station Grande Arche - La Défense. Le stéréotype, parfois voire souvent, dans la globalité, vise juste. Avec Invictus, c’est bien le champion des lycées qui est visé comme un tir au but ou un panier au basket.
Par ailleurs, on peut s’interroger sur une certaine vision de la société qui est observable dans le cas de Nabila. Il y a celles et ceux qui se moquent plus ou moins gentiment d’elle, et celles et ceux qui l’admirent et à qui elle sert de modèle de réussite (sociale). Il est probable que chez Paco Rabanne, on lie humour et efficacité : on vise les seconds avec leurs parfums, tout en se targuant d’avoir un autre niveau de lecture, plus "intelligent". Les propos rapportés par Mado à cet égard sont édifiants : "Le jus, on s’en cogne ! De toutes façons, il faut l’avoir ; et pis, c’est tout..."
Je ne vois que trois possibilités :
- On perçoit ces clichés et on ne veut pas être associé de quelque façon que ce soit à cela. Dans ce cas, les parfums Paco Rabanne par leur manque certain d’élégance ne devraient pas plaire. Beaucoup seront concernés ici.
- On perçoit ces clichés mais on s’en moque. Voire, même, on pourra se targuer d’avoir une belle capacité de mise en abyme si l’on choisit un parfum de ce type. Alors, substituts de micros, lingots et autres trophées/urnes funéraires ont toutes leurs chances. Mais, combien doivent être dans ce cas ? Assez peu j’imagine.
- On ne perçoit pas ces clichés, le second degré reste insensible. Alors, le message pénètre bien, le parfum est attrayant. Il est possible, pour peu que cela "sente bon", d’acheter un Paco. Combien sont dans ce cas ? Beaucoup j’imagine.
Du marketing en somme. Que l’on ne peut nier. Paco Rabanne, comme l’a écrit Jicky, a totalement réussi son coup.
Je pense même que la forme du flacon et son lot de controverses renforcera encore l’esprit d’adhésion de certains par esprit de contradiction : "Trop bien d’avoir un flacon que tout le monde critique"...

 

Voici, donc, quelques idées qui me sont venues en vous lisant.
Merci encore pour vos échanges.
A tout de suite pour l’épisode 2, la critique olfactive d’Invictus. #sagadel’été
Opium

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par Beurk, le 12 juillet 2013 à 10:32

He bé que d’inspiration.
Je reviens juste l’idée selon laquelle les témoins d’une époque faste ont forcément plus de mal à vivre une époque de décadence.
C’est forcément juste, pour ma part du haut de mes 38ans, ce que je constate c’est que le "fossé des générations", en tant que "ensemble de références culturels et de valeurs" étaient en gros de 25ans fut un temps. Et que je constate pour ma part ce genre de décalage entre des personnes à 5, 10ans de différence d’age.
Et le discours de ces jeunes va avec. Un album, film sorti il y a 10ans est "vieux" avec tout ce que le terme implique à notre époque cad dépassé, obsolète, sans intérêt, voire nul.
Leur faire sentir Mitsouko ou n’importe quel classique de la parfumerie donnera au mieux un haussement d’épaules au pire une mine dégouttée.
Tout simplement parce que leur culture en matière de parfum leur rends impossible l’approche d’une telle oeuvre.
Comment appréhender une tranche de foie gras poêlée lorsque votre régime alimentaire est exclusivement constitué de bonbons Haribo ?
Pour avoir fait sentir "Cuir Ottoman", "Ambre Russe" ou "Sable" entre autre (je sais j’ai fais fort) à un spécimen de 23ans, que l’on qualifierait de kéké tuning ici, j’ai eu comme réaction et discours "J’aime bien mais je ne me vois pas porter ça à mon age et les meufs elles aiment pas ça" donc il mets "Black XS".
Même si je n’ai pas connu l’age d’or de la parfumerie j’ai conscience d’être arrivé après la bataille même si, pour être honnête, je ne porte aucun classique de la parfumerie, mais je "sais".
Les choses que j’aime sont je pense des choses plus faciles, je suis mine de rien quelqu’un de mon temps, Parfums d’Empire, Nez à Nez, Jovoy, Lutens, Malle...Comment pourrais-je en vouloir à quelqu’un pour qui le parfum est un accessoire de miser sur "Invictus", c’est pas avec "Musc Tonkin" qu’il va attirer les gonzesses de 20 ans.

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ChrisB

par ChrisB, le 9 juillet 2013 à 18:49

Bonsoir,
Et bien dites-moi, bravo pour vos commentaires, sincèrement, j’admire votre inspiration, parce que pour moi Invictus se résume en un mot : "bof". Je n’ai même pas envie de le surnommer Infectus - pourtant ça m’est venu à l’esprit tout de suite - non, ce serait finalement trop lui faire honneur. Autant je peux dire que je déteste One Million, il m’écoeure, le flacon est laid, mais au moins il inspire quelque chose. Là..."bof". En plus d’être "bof", c’est prétentieux et ça n’essaye même pas d’avoir un minimum de classe comme le "bof" de Chanel (vous l’aurez reconnu).
Et puis, MOI AUSSI J’EN AI ASSEZ D’ETRE INFESTE PAR "LA VIE EST BELLE". Mesdames, par pitié, c’est une horreur !!!!

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par Mado33, le 9 juillet 2013 à 19:05

LOL " Infectus " oui c’est ça. Ma peau retient peu le parfum mais là après gommage et douche je ne rêve pas mon poignet en a gardé un peu, j’avoue que j’en suis bleue ! Vous aviez établi l’étalon de la mocheté avec la Vie est Belle, au masculin je pense que celui-ci n’est pas mal dans son genre. J’espère qu’il n’aura pas le même succès que sa consoeur, c’est l’un des pires parfums qui m’ait été donné de sentir ! Il semble qu’il y ait des touches d’humour dans cette fameuse vidéo - sans doute oui - mais le problème c’est que ceux qui vont le porter ne connaissent que le premier degré, bref encore un parfum qui " recrute " par le bas et qui associe sport/performance/générosité un trio gagnant pour certains, un alliage douteux pour ma part, surtout quand on sait combien le sport est frelaté.

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par Koimynose, le 13 juillet 2013 à 17:10

Je déboule avec des tonnes de lecture à rattraper !
Mais ce "Infectus" made in chrisB là me signifie à quel point auparfum m’a manqué ! :D

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par ChrisB, le 14 juillet 2013 à 20:23

lol !!!!! "Infectus", parce que je le vaux bien !!!

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par Mado33, le 19 juillet 2013 à 00:19

Je cite " ps : il fait sensation auprès des femmes " dernière phrase de la 1ère critique sur Sephora... En effet, ça ne m’étonne pas, ce parfum est cheap, vulgaire, brut et commun. Donc les femmes en rapport ne peuvent qu’être transportées par Invictus avant d’être sans doute ramenées à l’affligeante réalité charnelle. Pfffffffff sans intérêt ce trophée machiste, dénué de toute dimension sensible.

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Jicky

par Jicky, le 8 juillet 2013 à 20:54

Suite et fin de l’avis sur Invictus. Ici, ce sera la critique sur l’olfactif Invictus !

 

 

 

C’est là que le bât blesse : Invictus est un échec olfactif. Son seul intérêt réside dans la facette fraîche. Et encore, quand je dis "intérêt", je parle d’intérêt purement scientifique. Il n’y a aucun intérêt olfactif. Le reste : c’est une fougère moderne, avec bois qui vrillent, notes fraiches lessiviels, bois ambrées qui tachent, accord propre et éléctrique, le tout poussé x10 000. Encore une fois, le parfum de déo, le Axe et la mousse à raser cheap ont gagné.

Mais ne nous arrêtons pas là. Enfin si, vous arrêtez vous là. Mais j’ai été plus loin pour vous (#SensDuSacrifice) : j’ai porté Invictus. Quand je dis "porté", je veux pas dire "testé sur le poignet". Ca oui, je l’ai fait - plusieurs fois même. Mais pire encore : j’ai sacrifié (je dis bien sacrifié) une précieuse journée de toute ma vie pour Invictus, alors que ma vie est bien trop courte au pro-rata de ce que je voudrais porter tout au long de ma vie.

 

Analysons objectivement Invictus, et mettons nous dans la peau d’un sportif (rendez vous compte du degré d’aliénation nécessaire pour moi, la distance qu’il faut prendre avec soi même est... herculéenne. Oui, je tiens à me féliciter, histoire de me remettre psychologiquement du choc).

Ce que je me suis rendu compte en portant Invictus, c’est qu’au final, beaucoup de choses qu’on lui reproche en test sur peau disparaissent. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Peut être que mon cerveau sécrètent des hormones anesthésiantes pour pas que je souffre trop où je ne sais quoi. Bref, tout ça pour dire qu’au départ, MIRACLE, Invictus n’est pas trop boisé frais qui fait mal ! (*haaaaaaalléluiaaaah*). La tête fraîche se révèle presque aromatique, avec les notes qui font clairement d’Invictus un parfum de 2013 : le sel !

 

En effet, le sel revient en force. Je ne sais pas trop dans quelle mesure Womanity en est responsable, en tout cas quelques certitudes :

-  les labos de parfumeurs ont découvert de nouvelles molécules plus salées et fraîches

-  le grand public en a marre des marins flotteux et souhaite aller plus loin

-  les parfumeurs se lassent du gourmand regressif, mais sont néanmoins tenus de jouer dans le répertoire gustatif par le marché. Ils décident donc d’approfondir la gamme sel.

Bref, une chose est sûre : fleur de sel de Miller Harris, Réminiscence, la prochaine Hermessence, Invictus, KenzoHomme Sport… la vague marine revient. Opium me disait que presque tous les jours il sentait dans le métro le Kenzo Homme si caractéristique des 90’s. Après tout, c’est cyclique. Après les boisés ambrés qui tachent, une envie de fraicheur revient. Or, qui sont les jeunes actuels ? Ceux qui sont dans la vingtaine. Pardi : mais c’est moi ! Et quand est ce que je suis né ? En même temps qu’Iris Silver Mist, tout à fait : en pleine vague marine ! Ck One, Acqua Di Gio, Kenzo Homme, Dune, Cool Water… tout ça c’est “mon enfance” (mon dieu…).

 

Or, mes confrères jeunes ne veulent pas porter les parfums de papa. Non, c’est trop ringard (puis on est trop des rebelles). Mais… quand même… c’est super sympa là les odeurs de fruits de mer décomposés en train d’agoniser dans de l’alcool à cause de la chaleur d’un lampion du Séphora. Il fallait donc se distinguer de la si simple calogne (cologne calonée) de papa. Et la technologie actuelle le permet : vive le sel !

 

J’en reviens au test. La fraicheur dure. Attention, ils le revendiquent clairement « eh surtout vous sentez, pour la première fois la fraicheur dure ». Pffff là encore syndrôme La Vie est Belle : après le premier iris gourmand 100 ans après L’Heure Bleue, la première fraicheur qui dure 50 ans après l’Eau Sauvage !

Et malheureusement, je ne sais pas trop comment ça a pu arriver, mais il y a un problème. Comment dire… C’est Véronique Nyberg qui est derrière Invictus, c’est elle qui a composé. Et la dream team IFF (Polge fils, Ropion, Flipo) l’a soutenue en revoyan certains trucs. Bref, on est chez IFF avec 3 grands parfumeurs et une parfumeuse qui a quand même de l’avenir (même si j’avoue ne pas être très fan du travail de Nyberg, expression signifiant ici « aucun de ses parfums n’a eu d’écho à mon nez, même ses essais totalement libres, c’est dire… »). Mais il semble y avoir un petit problème : on a bien les deux entités (le fruit de mer aromatisé aux herbes et les notes boisées déo) et les deux notes se rejoignent, s’enchaînent. Il n’y a pas de trou dans la formule, mais… y’a un truc qui va pas. Pourtant, le métal fait lien, l’envol frais s’accroche au bois. C’est comme si le parfum descendait, puis après il redécollait d’un coup et stagnait dans les airs. Genre il se crashe, tout le monde croit qu’il va mourir et finalement il se redresse et baaaaaaaam il fonce vers l’espace comme s’il s’était transformé en fusée et bam ! Il se retransforme en avion et se remet à planer.

Vous comprenez le problème ? En gros, tout est lié, il n’y a pas de problèmes de formule là-dessus. Non, le problème vient du scripte, du scénario : depuis quand, bordel, un avion qui se crashe se transforme t-il en fusée et redevient ensuite un avion ??? Vous allez au cinéma, vous voyez ça vous vous dites « what the fuck ??? ».

 

C’était pour l’analyse olfactive partie par partie. Au final, sachez que c’est moins glamour que ça : l’échec est cuisant pour Paco Rabanne qui ne prend plus de risques. Au diable la pomme pour homme, voilà le millionième rejeton sorti d’un déo Axe. Plus de 5000 essais pour ça. C’est désolant. On peut penser aux quelques chefs d’œuvre qui ont pu émerger de ces essais là. C’est désolant.

Néanmoins, je continue de penser que La Vie est Belle est dix fois pire (je dis pas mille fois pire) car LVEB vous empêche de respirer et réduit la parfumerie à du sucre. Du putain de sucre qui colle. De la bouffe et du plaisir immédiat et sans fond, avec une communication désastreuse de mauvaise foi. Là, Paco Rabanne est hyper cohérent, joue sur la valeur sport de manière totalement kitch et assumée (à la différence des sports plus klass qui sont traités par Chanel and co) et nous sort un produit qui je pense fera quand même moins de dégats que LVEB (enfin… j’espère !).

 

Quant à la situation de la parfumerie je ne sais pas trop quoi en penser. D’un côté, les choses les plus merveilleuses parviennent encore à sortir : des Eau de Narcisse Bleu, des Déclaration d’un Soir, des Eau d’Iris… Mais cependant, il n’y a plus aucun grand lancement qui parvienne à faire de vrais bons parfums. J’enfonce des portes ouvertes, mais les grands lancements se notent désormais en « moins pire » : Manifesto de Yves Saint Laurent, c’est peut être le meilleur « grand lancement » (nouveau nom, égérie, campagne) de 2012, tout simplement parce qu’il était moins dégueulasse que les autres. Alors qu’en soi, c’est quand même un bon gros sucre sorti d’un gel douche Palmolive

 

J’ai une petite pensée pour Alberto Morillas, un de mes parfumeurs préférés, qui a créé de très belles choses en grand public (notamment son Essence pour Narciso Rodriguez, un des sommets des années 2000). J’ai pu le voir la dernière fois à l’occasion de la sortie du prochain Penhaligon’s, et il m’a dit une chose : « Il faut continuer à sentir et surtout ne pas être blasé ». Et il a tout à fait raison.

Le nez est méprisé, c’est une nouveauté pour personne. Or, c’est en sentant tout le temps qu’on éduque notre nez et notre passion pour le parfum. La culture parfum passe aussi et surtout par le nez ! Or, si on se blase en réduisant la parfumerie actuelle à toutes les daubes qui sortent actuellement, on perd la passion qui rayonne à travers nous. Or, c’est par notre passion que nos proches parviennent à porter de belles choses. Je ne sais pas vous, mais souvent j’ai des sms d’amis ou de la famille pour leur demander un conseil pour un parfum, parce qu’ils savent que je suis passionné. Et ils adorent ces moments là : découvrir de nouveaux parfums, ils se sentent en sécurité, guidés, comme quand on est petit et qu’on a des frissons parce qu’on est content de voir que quelqu’un nous aide. Il ne faut pas être blasé, malgré les 60% de daubes qui se vendent et s’achètent. Quand vous sentez quelqu’un qui sent bon dans le métro : dites lui. Quand vous sentez quelqu’un qui sent un parfum nul : dites le (attention, nuance : pas dites lui, dite « le », genre dites un truc à voix haute du style « encore ce foutu LVEB qui pue »).

Il faut continuer à parler aux parfums, à les écouter, à les analyser. Vous voyez, Invictus a beau être un très mauvais perdant, il a quand même des choses à nous dire, et pas que des trucs inintéressants.

 

« Il faut continuer à sentir et surtout ne pas être blasé »

Vive l’odorat !

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par Troudujol, le 8 juillet 2013 à 21:06

Tu me fais rire avec ton "Encore ce La Vie est Belle qui pue" lol. L’autre fois je l’ai senti en réunion. Il y avait suffisamment de monde pour que je ne mette personne mal à l’aise, mais j’ai sorti un "oh la vache ça pue dans cette salle, ils ont pas dû aérer, on dirait le dernier Lancôme, la Vie est Moche" lol.

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par Jicky, le 8 juillet 2013 à 21:43

Troudujol, tu es parfait !! C’est totalement ce qu’il faut faire !

 

Je l’ai fai une fois. C’était en labo de chimie, il y avait une préparatrice qui avait mis LVEB. C’était horrible. J’ai lâché bien fort : putain les gens ils sont obligés de se vautrer dans ce désastre olfactif qu’est LVEB. Du sucre du sucre du sucre. C’est plus possible et c’est dégueulasse. La semaine d’après je crois qu’elle n’avait pas mis de parfum #Victoire

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Jicky

par Jicky, le 8 juillet 2013 à 20:53

Bonsoir à tous !

 

Alors j’ai 5 pages sur Word que j’ai tapé ce soir (j’ai commencé à 18h30. Il est 20h48) sur Invictus. C’est très long, mais bon, on est dans les commentaires donc je peux me faire plaisir... Pour vous faciliter la lecture, et parce qu’il y a en gros deux parties distinctes, je vais faire deux messages sur le post.

 

Le premier va aborder Invictus sous son aspect marketing, le deuxième sur l’aspect olfactif. Donc je commence ici avec le marketing Invictus, et dans l’autre message, ce sera l’olfactif.

 

 

 

Bravo à vous, l’article est très bien ! En effet, il englobe bien tout ce qu’implique cet Invictus, mastodonte de l’année question nouveauté : le "calibré pour gagner" est parfaitement de mise, la tendance néo marine salée, la grosse blague de communication et la médiocrité olfactive.

 

La communication autour d’Invictus va être monstrueuse... C’est qu’après le succès incroyable de One Million, Paco Rabanne a les moyens ! La publicité, c’est un tank : un rugbyman bien musclé, un stade en pleine ovation, des dieux qui tapent le sol avec de gros batons (hum hum), des éclairs, des madames presque toutes nues (ou avec d’énormes volants piqués au film 300, avec plein de testostérone dedans), Kanye West, et un sourire pas très fin, à la limite de la lubricité. Ca c’était pour le spot TV. Mais ce n’est pas tout ! Il y aura une sorte de télé réalité (mais sur internet) autour d’Invictus ==> le Invictus Awards ! En effet, Paco Rabanne va jusqu’au bout des choses et sortira chaque année un calendrier Invictus. La première année, ce sera le rugbyman de la pub qui en sera l’égérie (un certain Nick Youngquest). Ok mais qui ce sera après ? C’est le but de cet Invicuts Awards ! Accrochez vous bien : 7 sportifs hyper musclés de 7 pays différents sont installés dans une maison et sont filmés pendant une cinquantaine (ou soixantaine) d’épisodes. Tous ont un projet humanitaire basé sur le sport et seul un sera désigné par le public à l’issu de ces épisodes. Il réalisera alors son projet, et sera l’égérie du calendrier Invictus.

Avouez, vous me croyez pas hein ? La preuve en vidéo...

 

La cohérence est magistrale. Ils le disent eux mêmes : avec Black XS, vous étiez une rockstar, avec One Million vous étiez riche. Maintenant, avec Invictus, vous allez être un champion. BAM. Ca en jette hein ? Et pour aller avec le tout, cette néo télé réalité basée encore plus sur la superficialité de l’apparence que les autres télé réalité (à côté, Secret Story c’est la dictée de Bernard Pivot, genre y’a des secrets et des stratégies ! Là juste tu votes juste pour le mec qu’a la plus belle gueule, le plus de muscle. Oh pis attend on a du coeur aussi : tu votes aussi pour un projet sportif, pour pas qu’on puisse nous dire que notre Invictus Awards c’est l’apologie de la superficialité).

 

Comment emballer le tout ? Le noir trop dark trop rock c’est fait, le doré bien blingos c’est fait aussi. Bon, on fait quoi ? L’argent ou le bleu ? Les deux mon cher ami, les deux !! Et on va même faire un packaging gris pour lier les deux. Le platine de l’urne funéraire/coupe et le bleu gris parce que c’est la couleur qui met tout le monde d’accord (et en plus c’est zouli dans un flacon).

 

Et ce flacon... Maaaandieu... Y’a personne au développement qui s’est dit à un moment (au choix) ??? :

- Nan là les gars c’est too much

- Nan là les gars on dirait juste une urne funéraire

- Nan là les gars dans une salle de bain juste c’est pas possible

- Nan là les gars on va nous reprocher de faire des flacons-armes (j’accuse la colonel Nyberg avec le flacon coupe dans la salle d’entrainement)

 

Comment faire pour le parfum maintenant ? (parce que oui, c’est quand même un parfum qu’on fait là !). C’est là que le bât blesse.

Parce qu’après tout, leur truc sur le sport - malgré tout ce qu’on peut lui reprocher - c’est méga cohérent, super bien ficelé et ça va cartonner. Leur tactique elle est limite infaillible. Tous les gamins adorent le sport (hormis deux trois mecs bizarres qui préfèrent les parfums et le Scrabble). C’est une valeur antique, hyper populaire depuis la fin du XIXème. Aujourd’hui, il n’y a que le sport pour réunir autant de ferveur dans une ville, un pays voire même dans le monde entier ! C’était hyper cohérent avec la marque, et - il faut l’avouer - le côté too much so Paco Rabanne a sa touche comique (nan je vous jure, je parie que vous allez hurler de rire quand vous verrez le spot TV).

 

Qu’importe ce qu’il allait y avoir dans le flacon, ce parfum va se vendre !

 

Et on pourra reprocher à One Million tous les maux de la Terre (surtout les maux de la tête en fait), à l’époque où il sortait, on peut pas dire qu’il était unique (Minotaure toussa), mais - comme dirait Opium - il n’avait pas peur d’être un parfum lui au moins ! Pareil Black XS a un sillage réellement reconnaissable, unique à son époque (et presque encore aujourd’hui) qui allie la patte d’un parfumeur (la pomme de Cresp) à un parti pris créatif, grand public certes, mais néanmoins cohérent.

 

C’est ça Paco Rabanne : un concept fort, jouant sur les grands phénomènes de la culture de masse, avec une communication qui y va cash et un parfum qui a du sens.

 

 

 

Fin de la partie marketing, et j’ai ma transition sur l’olfactif (y’a même un peu de suspens t’as vu !)

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par ERIC, le 8 juillet 2013 à 23:08

Je reste ahuri par cette vidéo. J’avais pensé rugby au départ pour l’urne, sans imaginer que j’étais si proche de la vérité. Même les vrais sportifs vont se laisser avoir alors ? L’emphase a gagné sur le lyrisme, le boxer moulant sur l’émotion olfactive. Le public acheteur va être large, très large : jeunes, quadra en crise, gays, petit(e)s amis des précédents, parents, grand parents...Une vague grise et bleue va déferler sur l’Europe et les duty free, de Dubaï à Glasgow, la silouhette tatouée et épilée du gagnant grandeur et deltoïdes natures guidera la main de l’acheteur vers...mais non... vers le flacon. C’est une suite logique, les hommes sont aussi des objets sexuels qui font vendre. C’est au moins un point positif. Tenez, j’imagine la version Invictus de J’adore de Dior : le rugbymen rentrant du match et se défaisant de ses vêtements un à un en marchant d’un pas rapide et furieux, des crampons jusqu’au protége-dents. La scène ne se passe pas dans un appartement haussmannien en enfilade comme avec Charlize Theron, mais de la pelouse du stade jusqu`a la salle de douche. Ça vous parle ?
Très cordialement
Eric

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par Mado33, le 9 juillet 2013 à 12:37

Bon devant cette pitoyable vidéo que dire ? Rien. Quant au parfum, là je dois dire qu’on est en dessous de 0, il me rappelle les trucs que l’on sent en grande distribution, il sent tout et n’importe quoi et ce flacon entre trophée et urne c’est très limite, carrément borderline et pour les passionnés de parfums une catastrophe sans nom. Le pire c’est que les jeunes mâles ( sans trop de neurones je pense ou bien ? ) vont adhérer à ce jeu minable d’autant qu’il y a projet humanitaire ! Bref tout est réuni pour attirer le Bac - 25 ( allusion au film " Une petite zone de turbulences avec Michel Blanc je le rappelle ici, ce n’est pas de moi ^^ ), la fragrance elle même est typique de ce Bac - 25, enfin je trouve. Ah oui ça sent très mauvais, du coup avec Invictus ce n’est pas une petite zone de turbulences qu’on traverse, c’est le néant humain, bien plus triste finalement.

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Patrice

par Patrice, le 8 juillet 2013 à 17:43

THE "facepalm" de l’année. Mais j’en attendais pas moins de Paco.
Après le lingot qui fait fureur chez les "wesh-wesh" avec son sillage dégueulasse qui se déverse en flots dans les parfumerie, voici la coupe argentée, aux relents tout aussi mortels destiné au kéké-tunning et au beauf des villes comme au beauf des campagnes.
Je l’ai vu en parfumerie tout à l’heure, et je l’ai testé sur peau (oui oui, j’ai pris mon courage à deux mouillettes et je l’ai fait, mais je ne suis pas allé jusqu’au point de le porter pour de vrai, comme notre cher Jicky qui ne manquera pas de vous en parler, je pense ! ^^ )
Je l’avais déjà senti mais c’était pour bien être sûr : c’est bien bien dégueulasse.
On a notre La Vie est Belle au Masculin, là ! Ca y’est !
Le pire, je crois, c’est bien cette facette marine, apportée par la calone (oui oui, NewYorker, c’est bien de la calone !) avec sa facette métallique insupportable lorsqu’elle est mal fondue et sans cesse reprise dans les accords "fougère-marine". Avec également des relents de sécrétions entre le propre et le suspect, mais qui penche plus sur le côté aseptisé d’une plaque d’acier que l’on aurait passé à la javelle.
On ne parlera pas de la dose habituelle de Dihydromyrcénol, qui vrille les narines en tête et donne l’impression d’un foret de 10mm qui vous transperce le crâne.
Et j’ai même découvert, sur peau, qu’ils avaient réussi à nous coller, en fond, un accord très légèrement gourmand. Attention hein, pas le truc qui colle, mais juste pour "assaisonner". Un peu de maltose pour rendre le client dépendant et accro. On se demande ce que ça fout là d’ailleurs.
On pourrait dire que c’est l’évolution à travers les âge, de la fougère, dont le fond de coumarine serait devenu un accord gourmand !
 
Bref, se venter d’avoir mis rien que QUATRE parfumeurs sur le projet, et avoir fait plus de 5000 essais... c’est juste quelque chose de ridicule, qu’ils devraient garder pour eux et ne pas communiquer, car en école de parfumerie, on sait faire ça déjà dès la fin de la première année !

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par Troudujol, le 8 juillet 2013 à 19:35

J’espère qu’Olivier Polge fera autre chose chez Chanel, parce qu’il est quand même impliqué dans les deux plus grosses merdes de ces douze derniers mois, j’ai nommé La Vie est Belle et Invictus !

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par Jicky, le 8 juillet 2013 à 21:54

S’il vous plaît, laissez les parfumeurs tranquille.

LEAVE OLIVIER ALOOOOONE !!!!

 

C’est pas eux qui sont fautifs réellement dans l’histoire. Qu’il y ait des parfumeurs moins surprenant que d’autres dans leur travail, oui clairement. Par exemple, Véronique Nyberg n’a - pour l’instant - rien fait de bien affriolant. D’autant plus que quand on sent ses créations libres (j’ai pu sentir son truc du dîner IFF ainsi qu’un truc fait avec une école de mode) bah c’est soit une fougère axe, soit un patchoufruit insipide. Ou disons que son truc le plus glam, c’est le Néroli d’Yves Rocher quoi (et comme dirait Patrice... Va rater un néroli !). Espérons qu’elle trouve un projet qui la tire vraiment vers le haut !

 

En revanche, Olivier Polge a su nous démontrer qu’il était un parfumeur talentueux (intéressant diront les moins emballés d’entre nous). C’est comme Ropion et Flipo. Ils n’ont pas le choix quand il y a des mastodontes comme ça. C’est difficile de tirer la parfumerie vers le haut quand le brief c’est "Axe. sport. Vainqueur. Jeune".

 

Chanel est déjà clairement moins relou que Lancôme and co (c’est un euphémisme). Vivement qu’il y aille !!

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par Troudujol, le 8 juillet 2013 à 23:35

Ouais enfin Bleu, c’est quand même très caca... même si c’est du caca classe !

Pour en revenir aux parfumeurs, je veux bien qu’ils ne maîtrisent pas le brief de départ, mais je me refuse à croire qu’ils ne fassent que subir... Pourquoi accepter que son nom soit associé à un truc pareil ? Pourquoi accepter ces créations à six ou huit mains qui n’ont ni queue ni tête ? Pourquoi ne pas essayer d’apporter un peu de qualitatif aux formules même si on leur demande de faire juste du frais et du jeune ?

Que tu sois obligé de faire du pur commercial et que tu ne puisses rien refuser en début de carrière, je veux bien... Mais Polge, Ropion, Flipo quoi !!! Je ne peux pas accepter qu’ils ne soient que des simples (ro)pions dans tout ça. Ou alors c’est un peu facile : quand ils font un truc bien, c’est grâce à leur génie, mais quand c’est de la merde, c’est la faute au brief ? Mouais...

En tout cas, je voudrais revenir sur la notion de frais jeune... Car oui récemment une marque a sorti du frais jeune qui dure, et qui est pourtant bien mieux réalisé et avec des matières bien plus jolies que ces cocktails boisés synthétiques. Et pourtant les parfumistas ont craché dessus bien injustement... J’ai nommé Guerlain Homme. Prenez plaisir à le sentir par ces chaudes journées d’été. Mmmmmmm...

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par dau, le 9 juillet 2013 à 07:53

Quand on prend le pognon, il faut assumer un minimum. Faut pas nous refaire le coup du "On est innocent, on exécutait juste les ordres."

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par Beurk, le 9 juillet 2013 à 08:41

Bonjour,

J’ai rarement vu un tel déchainement sur "Auparfum" habituellement si soft, littéraire voir lyrique parfois. Aimant la musqiue j’ai souvent eu, entendu ce genre d’échange à propos du "commercial". En général ces conversation se résume à ceci :

L’esthète : "T’as entendu la dernière de Zazie ? c’est pas possible de ch""r des trucs pareils !!

Le Suisse : "Moi je trouve pas ça si nul, c’est sympa ça détend"

Le cynique : "Elle a raison ça marche, de toute façon c’est ce qu’ils veulent entendre les gens, tu vas pas les changer !"

L’esthète : "Mais les gens t’es pas obliger de les attirer avec de la m""de !! tu peux faire de la qualité accessible !!"

Le cynique : "Oui mais c’est risqué alors qu’avec un gros pot de confiture t’es sur de les faire venir les mouches" etc, etc.

Je crois que c’est un débat très français d’ailleurs. Je l’aime bien ce débat, c’est un débat de passionnés.
Par contre quand je lis "beaufs de province", "kéké tuning" je me dis que l’esthète est parfois bien méprisant...

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par Bruno, le 9 juillet 2013 à 11:56

Je crois que cette virulence et ce débordement est aussi (et surtout) un coup de gueule contre cette industrie qui s’éloigne de plus en plus de son art premier pour se rapprocher des "tendances" et de la facilité. Plaire au plus grand nombre et à tout prix !
Je me demande ou est l’époque PAS SI LOINTAINE où les jeunes filles (et même les petites filles) se rêvaient en Grâce de Monaco en s’aspergeant du "L’heure bleue" de leur maman ? ... Aujourd’hui, à 8 ans, elles trouvent que Nabila est "trop trop belle et trop classe" et leur mère porte LVEB.

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par Troudujol, le 9 juillet 2013 à 12:05

Nan mais allô, quoi ! T’es un bogoss et tu portes pas Only The Brave Tatoo ni Invictus ?

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par Jicky, le 9 juillet 2013 à 12:27

J’avoue être d’accord avec Beurk. Ca ne sert à rien de descendre un parfum en projetant sur ceux qui porteront la chose. Oui c’est vrai, Invictus sera sûrement porté par nos Kévin préférés mais pas que. Pas que. Déjà parce que je connais deux trois Jean-Charles qui porteront et seront fiers de leur Invictus, et surtout parce qu’en soi le problème ne vient pas de là. Le problème il vient juste du parfum. Parce que Terre d’Hermès aussi il est beaucoup porté par toute une clique de kéké. Mais c’est pas grave parce que le parfum est génial.

 

Quant au débat sur les parfumeurs, il faut peser le pour et le contre. Oui ils signent ça de leur nom etc. Mais il faut considérer que le salaire du parfumeur il est versé par la maison selon la considération suivante : je te paye pour que tu formules pour moi. Tes formules ne t’appartiennent pas, elles m’appartiennent. Tu respectes le brief parce que sinon le client iras chez l’autre.

Oui c’est navrant. Mais après les parfumeurs se consolent en faisant une petite symbolique personnelle genre "oui c’est pas top, mais sache que j’ai mis xx% de cassis base, ce qui veut dire ça etc". Les dessous des formules des jus les plus commerciaux sont parfois drôles à décortiquer (le miss Dior chérie de Nagel, le DiorAddict...). C’est une vision relativement pessimiste des choses. Néanmoins je continue d’avoir l’optimisme de penser que oui, quand le parfum n’est pas beau dans un lancement de cette envergure, c’est la faute du brief ; que quand le parfum est réussi c’est souvent grâce au parfumeur (mais pas que, parfois une collaboration pousse la création vers le haut, on a qu’a voir la différence entre YSL période Tom Ford et YSL période L’oreal, Dior période Slimane, etc ou Balenciaga avec le Nicolas Ghesquière). Enfin, le top du top, c’est quand tu sens que le parfumeur a sûrement su jouer avec le brief pour faire un parfum vraiment intéressant tout en restant dans ce qu’on lui demandait (tiens par exemple, le pauvre Guerlain Hommequi s’est fait défoncé la tronche à sa sortie par exemple (oui je joue grave sur le pathos) ... Une menthe verte et légèrement alcoolisée qui s’envole avec une réécriture fougère moderne, le tout en ne se patatraffant jamais dans un fond boisé ou musqué indéfini).

 

C’est plutôt facile de tacler les parfumeurs. Mais c’est au final un peu "naïf" de s’en prendre qu’à eux dans une industrie qui génère des millions voire des milliards. Dans des lancements de cette envergure, il y a un moment où la responsabilité du parfumeur est dilué...

 

On pourra conclure cette discussion en disant que dans ce genre de situation le parfumeur n’est plus un parfumeur (un créateur de parfum) mais simplement un "nez" : un instrument de mesure et de contrôle de qualité, en communication avec le cerveau afin de vérifier si le produit correspond à l’attente.

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par Mado33, le 9 juillet 2013 à 17:09

Et n’oubliez pas que cette " poufiole " a défilé pour Jean-Paul Gaultier Haute Couture je crois bien... Alors qui est à blâmer, parfois on se le demande. Je ne sais pas si les mères portent la Vie est Belle, je pense que ce parfum ratisse très large, quant à l’éducation effectivement j’ai des doutes, ayant vu la chose de très près. Mais encore une fois, défiler pour Gaultier est tout de même osé quand on s’appelle Nabila et qu’on incarne la.. laideur car c’est le mot.

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par ChrisB, le 9 juillet 2013 à 19:07

Oui, et passer de Mylène Farmer à Nabila, c’est comme passer d’un Pauillac grand cru classé à un vulgaire vin de table en cubis !

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par lilie, le 9 juillet 2013 à 12:15

Bon, je vais me faire (un peu) l’avocate du Diable.
Tout d’abord, le flacon : je le trouve tout simplement jubilatoire de mauvais goût ! Génial ! Après un lingot en pleine crise, une coupe ... Cela veut-il dire que la France ne va rien gagner dans les prochaines compétitions sportives ?
Quant à la vidéo, c’est un sommet d’humour ; elle est vraiment très drôle. Du moins, elle m’a bien fait rire.
Enfin, la fragrance ... Eh bien, il faut reconnaître au moins une qualité à tous ces nouveaux parfums : ils sont capables de neutraliser les odeurs RER/Metro, et cela bien mieux que les parfums RATP ! Et puis, de bon matin (d’hiver), ça réveille plus efficacement parfois que le café.
Bref, en matière de parfum, je ne sais pas ce qui s’annonce encore, mais la rentrée promet d’être ... euh, musclée ?
Pour les étoiles, en revanche ... Jocker.

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par Beurk, le 9 juillet 2013 à 13:35

Si nous trouvons l’"époque" navrante c’est aussi notre faute. (Je m’éloigne du sujet 1er mais pas du fonds).
Qui est descendu dans la rue lorsque des commerciaux ont miser sur loft story ? Personne ! Pourtant Dieu sait que nous étions pour certains navrés, abasourdis, sur le cul. Nous avons "accepté" de vivre dans ce monde en quelque sorte.
Alors nous pouvons toujours nous moquer ouvertement ou entre nous (gens éduqués et de bon goût) des jeunes générations qui ont l’excuse d’etre né dans ce monde là.

En ce qui me concerne je préfère, du moins j’essaye, de parler de mes passions, parfumerie, musique et autre de façon a susciter de l’interêt, de la curiosité chez mes amis, collègues, famille.

Ou alors on peut se pointer dans le métro et dire à haute voix "c’est pas possible, mais c’est quoi ce parfum de m**de qui sent la me**de, faut vraiment une me**de pour porter ça ahahah" comme j’ai pu le lire ici.

Je ne crois pas qu’humilier ce soit éduquer.

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par Jicky, le 9 juillet 2013 à 13:56

Je suis tout à fait d’accord avec vous. Il faut porter vers le haut le parfum. C’est pour ça que je disais qu’il ne faut pas hésiter à dire à votre voisin dans le métro, la personne dans l’ascenseur ou celle qui marche devant vous qu’elle sent bon. Néanmoins, il ne faut pas hésiter à en parler quand ça ne va pas du tout. Pour LVEB par exemple, il faut expliciter à voix haute quel est le problème : il est envahissant et mauvais, en ce sens que ce n’est que du sucre mis en flacon et qu’ils te font passer pour un parfum de luxe. Ainsi un "encore ce foutu LVEB (de merde, est facultatif en effet, mais ça doit être l’effet français). Les gens ne comprennent donc pas que ça n’est que du foutu sucre en flacon" est très bien. Le plus délicat étant de glisser dans le sac de la personne une petite fiche avec deux parfums plutôt cool qui sont de vrais iris gourmands (Prada Candy ou Shalimar initial pour ne citer qu’eux !)

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par ChrisB, le 9 juillet 2013 à 19:04

Débat intéressant, mais tout est question aussi de connaissance et d’apprentissage. La plupart des gens se rendent en parfumerie, cool, ça sent bon, c’est du Chanel ou du Paco Rabane, merci madame la vendeuse, au revoir. Je faisais la même chose il y a quelques années. Faire la différence entre un bon, un très bon, un excellent parfum, en termes qualitatifs - au-delà de l’aspect inévitablement objectif de la chose - est un véritable acte en soit - vouloir faire cette différence en est un autre, plus difficile encore - . Après il en va ainsi de beaucoup de chose : du vin, de la gastronomie, de l’art en général... Et le reste est question de curiosité, de culture et puis...de goût. Oui, je préfère écouter Zazie à Mozart. Oui je préfère parfois un petit rosé de Provence à un grand Pauillac. Seulement je sais faire la différence de qualité entre chaque...
Cependant il faut bien admettre qu’il est plus courant de se passionner pour les grands vins, l’art, la musique, la gastronomie que le parfum !

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par Beurk, le 9 juillet 2013 à 23:59

Effectivement l’acte (l’art ?)de se parfumer s’est généralisé au point que rares sont les armoires de salle de bain à ne pas contenir un Hubo Gosse, un Ck, un Diesel quelconque. Le parfum est devenu un produit de masse avec tout ce que cela entraine.
Baisse des couts de production, accessibilité, banalisation, développement de la niche...
Donc c’est glop parce que je peux me payer un Guerlain sans etre obligé de vendre un de mes organes (sauf pour la collection "L’art et la Matière") et pas glop parce que pour un "Après l’Ondée" (put**n pourquoi il n’existe plus en EDP ??) on a 17 Black XS et autres Invictus.
Je me rappelle d’une interview de Zazie (c’est une obssession) ou un journaliste (sourd) lui demandait si ça ne lui faisait pas mal aux seins d’etre signé dans une maison de disque qui produisait parfois des artistes affreusements commerciaux.
Ce à quoi l’"artiste" a répondu que grace à ces grosses daubes la maison de disque pouvait produire des artistes plus pointus...
C’est peut etre vrai dans l’industrie du disque, mais je doute que Paco Ray Ban nous sorte un jour un monstre de raffinement grace aux ventes de sa dernière récréation.
Tout ce que nous pouvons faire frères perfumistas c’est frapper à chaque porte et porter la bonne parole car en vérité je vous le dis, David Bowie n’a pas vendu plus de 2000 000 d’albums durant les années 70 alors que Laidy Gaga a vendu 23 000 000 de ses 3 premiers albums et 64 000 000 de singles...

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par Jicky, le 10 juillet 2013 à 00:51

Paco Rabanne ne fera pas de parfums pointus. Ca ne colle pas avec la marque.

 

En revanche, les Ropion, Polge et Flipo, en signant des bons gros tubes comme LVEB ou Invictus, bah après IFF leur lâche la grappe quand ils bossent chez Malle, L’Artisan, ou quand ils font des projets type Midnight In Paris !

 

Quant au débat sur l’art du parfum, tu résumes plutôt bien ChrisB : la passion pour le parfum est rare. Opium souligne à chaque fois les linéaires qu’occupent les livres sur le parfum à la fnac : que dalle ! Alors que la bouffe et le vin alors vas y que je t’en sors 30 000 bouquins par jour... Ainsi, avant de partir directement sur le clivage bon/mauvais parfum (qui fait peur aux gens au final. Ils se demandent alors "merde... est-ce que j’ai bon goût en parfum ?"... On peut vite avoir une position de castrateur en parfum), il faut plutôt essayer de faire en sorte que les gens réfléchissent eux même sur le "sens" du parfum. Quand je dis ça, je veux pas dire qu’ils fassent un traité philosophique du parfum, mais juste qu’ils prennent plus amplement conscience du geste de se parfumer.

J’ai un ami du lycée qui s’est rendu compte de ça - en vivant avec moi notamment - que le parfum n’était pas qu’un sent bon vaguement utile pour draguer les premières demoiselles croisées. Depuis, il est devenu très sensible aux choses artistiques classiques (littérature, musique, peinture etc) et il s’est posé des questions sur le parfum. Je l’ai emmené voir l’expo Chanel sur le 5, et en sortant il était tout émoustillé, tout emballé (il gueulait dans la rue que le parfum c’était l’art suprême... whooo du calme gamin ^^). Bon, c’est un exemple un peu extrême, mais avant de dire aux gens que tel parfum ou tel parfum c’est bien/pas bien, ce qui est cool pour diffuser la bonne parole olfactive, c’est que les gens prennent conscience du geste et de "l’objet" parfum en soi.

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par ChrisB, le 10 juillet 2013 à 06:49

Exact, et que les gens achètent du parfum...pour du parfum. Le parfum est la première porte d’accès aux marques prestigieuses. Les gens achètent un bout de Chanel, d’YSL ou de Dior. Bref, on achète une marque avant un parfum. Je ferais le parallèle avec la contrefaçon : le polo moche et sans forme acheté 20 € avec un crocodile, qu’est-ce sinon acheter un crocodile ? Autant acheter un polo 20 € chez H&M. Sauf que là on est dans la contrefaçon... Chez Sephora on achète un vrai Paco rabane...qui sent bon le supermarché !!!!!

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par Beurk, le 10 juillet 2013 à 08:55

C’est vrai le parfum c’est du luxe accessible .Mais le luxe ça reste quand même par définition du "cher superflu" pour moi. Quelque chose de non vital que l’on convoite ou acquiert pour une affaire de représentation, d’image, de prestige.
Quand ce n’est que ça c’est triste.
Quand on commence a éprouver des émotions, a voir une dimension artistique, à mesurer le travail effectué, là on passe à autre chose. Le superflu devient alors vital.
Lorsque j’ai aimé Serge Noire j’ai su que c’était un point de non retour, plus jamais je ne porterais Aqua Di Gio, non par snobisme mais par goût.
Et il en est de même pour tout les arts dont on peut parfaitement se passer si on a pas eu la chance d’etre initié et/ ou d’avoir eu le déclic.
Le problème c’est pour la majorité des gens, qu’il s’agisse de musique, de vêtement, de cinéma, de parfum, les grand Initiateurs ce sont des commerciaux...

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par Mado33, le 10 juillet 2013 à 09:47

Plus inquiétant, je cite un blog makeup high end : " What do we think of another designer-makeup line ? Women’s Wear Daily‘s recent article “When Fashion and Beauty Worlds Collide” (paid subscription) included a quote by a Youcef Nabi, the former president of Lancôme, who coordinated the recent collaboration between the brand and Lanvin’s Alber Elbaz, stating “Brands are selling a point of view and storytelling. With this collaboration, you can’t say, ‘This mascara lengthens your lashes more than the competitor’s.’ People don’t care. They want the product that everyone is talking about.”

SOURCE : CAFE MAKEUP

Je crois que c’est vrai hélas, et pas seulement en maquillage !

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par Aaricia, le 10 juillet 2013 à 09:07

En même temps, pour la cuisine, tu as une émission de télé-pseudo-réalité par jour sur le sujet. Chose que j’ai toujours trouvée très bizarre car ça frustre quand même pas mal de voir un joli plat et de ne faire qu’imaginer son goût...
Et si on lançait une télé-réalité sur le parfum ? Ca frustrerait pas forcément plus les gens que la cuisine et ça leur ferait découvrir tout un tas de concept utiles pour éveiller leur curiosité olfactive...

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par ERIC, le 10 juillet 2013 à 10:11

Bonjour à tous,
Voyant que le débat délaisse Invictus pour aller vers les vertus du bon parfumage, j’en profite pour reprends des propos que j’avais postés il y a quelques semaines. Moi, j’irai plus loin que la simple initiation ou le luxe nécessaire. Pour moi, le parfum a été le point de départ d’une reprise en main de ma personnalité, et il en est aujourd’hui une des charpentes. Je m’explique : il y a des thérapeuthes qui s’ignorent avais-je écris à propos de Jeanne, mais je pourrais l’écrire pour tous les collaborateurs du site. Si tout à commencé par l’éveil d’une passion sur les parfums, cela a continué (mais pourrait-il en être autrement lorsqu’on teste, porte, et compare les jus) à une reprise en main de son look, de ses vêtements (Ah ! Mais quelle tenue pour aujourd’hui avec ce parfum sans les traces du précedent ?), de son corps, de ses rapports aux autres. J’ai repris mes amours sportives trentenaires et cours les marathons que j’avais délaissés. Le 7 avril dernier, je ne sais pas ce qui m’a fait le plus plaisir, si c’était de faire le marathon de Paris ou de profiter de la montée du provincial que je suis pour aller sniffer chez Jovoy...c’est tout dire.
Bref, une passion n’est pas toujours destructrice. Celle des parfums, parce qu’elle s’inscrit dans le jardin de la Beauté, est, bien au contraire constructive, équilibrante, restructurante, car elle oblige à une reconsidération de soi là où l’âge et la vie de famille ont parfois joué un peu les buldozers. Elle oblige à la réflexion, à l’analyse, à la comparaison, à l’intellectualité en somme et il ne faut pas avoir peur de ce mot, en aucune façon. Qu’on ai du mal à faire comprendre cette intellectualité autour de nous, c’est évident. Un seul bémol, un seul, notre capacité financière à vivre cette passion. Nous ne sommes pas tous égaux devant nos banquiers.
Très cordialement
Eric

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par jle, le 10 juillet 2013 à 22:27

Bravo Eric et merci de venir crier haut et fort que le parfum est bien plus qu’un pshitt fugace et guidé par l’habitude, un peu comme un calbut propre !!

 

Je suis d’accord avec toi sur toute la ligne et je suis ravi qu’AP ait pu t’aider dans ta quête de l’Eric, le vrai, celui bâti sur des certitudes solides.

 

Continue à avancer, à sentir bon et à te poser plein de questions avant d’investir dans un flacon. Ça t’évitera notamment d’acheter Invictus (habile recentrage de ce commentaire !!)

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par Troudujol, le 8 juillet 2013 à 16:25

J’ai senti la chose ! Tout ça pour ça... Une fougère synthétique aux bois qui piquent déjà sentie et ressentie, certifiée lessivier, un peu de Hugo Boss croisé avec du Diesel, le tout dans un flacon façon urne funéraire... Une jolie bouse bleutée !

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par Bruno, le 8 juillet 2013 à 17:33

Je suis tellement d’accord avec vous ! Une urne funéraire, voila ce que m’évoque cette horreur pour kéké de province. Une urne funéraire contenant un parfum tellement senti et resenti qu’il est déjà mort d’un point de vue créatif.

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par Oud à l’Amour, le 8 juillet 2013 à 12:26

Merci pour cet article qui en plus d’être très bien écrit, m’a beaucoup fait rire !
Je n’ai pas eu la "chance" de sentir Invictus, mais effectivement rien qu’au titre "Invincible" et au fabuleux design du flacon (soit une coupe de la victoire façon farce et attrapes) on imagine parfaitement ce copain un peu encombrant et lourdingue que vous décrivez si bien. Mettez à son bras la grosse femme-caramel de la vie est belle et on arrive presque à créer un couple mythique du 21ème siècle.

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par ERIC, le 8 juillet 2013 à 19:13

Trop drôle cette description ¡ Ici, de Perpignan à Nìmes, votre Kéké de province se nomme un pich (s’écrit comme ça ?) et sa femelle une pichasse. Il roule en BM blanche que je ne pourrais jamais me payer et son petit trafic d’herbe lui rapporte assez pour aller s’éclater le WE en Espagne et s’asperger de One million, et, certainement maintenant, de cet Invictus. Dommage, la coupe me faisait penser au rugby, sport plus class de gentlemen qui n’a rien à voir avec eux, hors de ce monde désolant. Visca l’USAP !
Très cordialement
Eric

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