Le Parfum de Thérèse

j’écris, à tort, sur cette page, pour vous dire que je suis tout simplement tombé sous le charme de "Noir épices", composé lui aussi par Roudnitska, mais fils cette fois, Michel. Noir épices est vraiment très beau, pas tellement sexué, incroyablement épicé. Seul reproche peut-être, une tenue un peu faible..? Ou est-ce que je m’y "fais", m’y "habitue" tant que je l’oublie ? Qu’en pensez-vous ? Et connaissez-vous, chers amis d’auparfum, des fragrances qui se rapprocheraient de ce Noir Epices, avec un tel caractère ? Peut-être faudrait-il que j’aille voir du côté de Rousse de Lutens, pour les épices, je ne sais pas...

Les parfums fruités, c’est pas mon style, comme règle générale. Autant dire que j’ai beaucoup de mal ces années ! Le Parfum de Thérèse, c’est la belle (meme très belle !) exception. Je l’ai porté pour la première fois l’été dernier, et je trouve que il a bien sa place par temps chaud – malgré les épices, je n’y retrouve pas Noel comme etiennesuper, mais plutôt la pleine été.
Je le trouve moi aussi très moderne par rapport a sa date de création, et en plus il raconte une belle histoire d’amour – j’aime bien les parfums (ou les objets) qui racontent quelque chose.
J’aime aussi son évolution continue, c’est fascinant de découvrir des nouvelles facettes avec le temps qui passe. Cet aspect aussi contribue a ne pas en faire un parfum sage – j’aime pas trop la sagesse, moi… Thérèse est un brin rebelle, et c’est ca qui me plait énormément.

A ma grande honte, et avec pourtant beaucoup de préjugés positifs, j’ai vidé mon échantillon sans pouvoir m’y faire : la note de cuir fumé que vous décrivez en note de fond est la première chose qui ressort sur moi. Pire que fumée, c’est un tas de cendres qui se développe sur ma peau, tuant tout le reste.
(Pourtant, j’ai porté l’Eau sauvage avec plaisir !)

Par ailleurs, je dois dire que l’aspect protéiforme décrit plus haut me fatigue énormément : ça fait bizarre de sursauter à peu près toutes les heures en se demandant qui porte ce parfum dans la pièce ...(sur la tenue, vraiment aucun problème). Bref, il ne devient pas parfum de peau, je ne me l’approprie pas. Vraiment dommage car je décelais une harmonie fraîche et douce juste en dessous.

Par contre, j’ai essayé cet après-midi l’Heure exquise d’Annick Goutal, et bizarrement ce parfum me rappelle Le parfum de Thérèse, mais avec la note que je déteste cette fois-ci vraiment en fond, et là, c’est vraiment très beau. Il me rappelle également deux parfums de Chanel (le n°19 et Cristalle EDT).
Est-ce que vous faites également le rapprochement, et est-ce vraiment la note cèdre+vétiver qui m’a repoussée dans le Parfum de Thérèse ?

Cordialement.

J’aime beaucoup ce parfum de Thérèse. Entre son formidable départ (Eau sauvage pour moi, mais probablement parce que je le connais mieux que Diorella) et son extraordinaire final (Mitsouko pour moi aussi) je me dis qu’il devrait y avoir une cassure ou quelque chose du genre et pourtant, non tout reste harmonieux. Du très grand art. qui m’épate à chaque fois. Et pourtant, je me dis toujours qu’il faut guetter parce que forcément, à un moment, ça doit être un peu bof... Et bien non, je ne lui trouve aucune faiblesse.

Mais ce qui m’amuse dans la critique de Jicky, c’est cette idée de femme libre parce que je ne l’ai pas du tout vu comme ça. Je voyais plutôt une femme à l’image d’un roman de Sagan : légère et pourtant bien grave si on se donne la peine de regarder de plus près, mais avec toujours un petit coté détaché des contraintes matérielles parce que plus ou moins entretenue ou pique-assiette, mais toujours dans un équilibre très fragile et d’autant plus admirable. (comme l’équilibre du parfum de Thérèse, lui aussi très fragile)

J’avais lu toutes les éloges des internautes face à ce parfum, et j’avais peur mais aussi envie de le tester : en fait toutes ces évocations de Femme de Rochas m’effrayaient.

Or, là où Femme joue la carte du classique banal, Le parfum de Thérèse évoque l’odeur de la femme. Celle qui est libre, indépendante. J’aime la note fruitée, qui confère au parfum une sorte de sagesse et ainsi font de cette création un tout très doucereux, charnel pas accessible à tous.

C’est ça que j’aime : l’aspect précieux de cette oeuvre, qui évolue avec sa porteuse. Puis l’effet contraste avec les notes florales au jasmin (qui me rappelle un peu Diorissimo plus que Diorella) et le fond chypré jouant la carte du féminin séducteur, et bien ça fonctionne à fond.

Vive l’odorat

Un parfum qui m’a submergée d’émotions dès le premier essai, et que j’ai mis du temps à apprivoiser... Je le trouve très évocateur, très protéiforme aussi : il me surprend souvent au fil de la journée (sa tenue est sans reproche). Ce n’est pas un parfum que je porterais tous les jours, je préfère qu’il se fasse rare, même s’il n’est pas réservé à des occasions spéciales.

Cela fait plusieurs fois que j’essaie ce parfum que je trouve résolument riche, intrigant, complexe, difficile à cerner... Pour moi, il évoque surtout Noël ! Il me fait penser à ces oranges que l’on faisait sécher, que l’on piquait de clous de girofle et que l’on plaçait près du sapin dans ma famille ! A part les parfums déjà cités et composés par le même parfumeur (Femme en particulier) et mes oranges de Noël, je suis tenté de faire un rapprochement avec un autre grand parfum : Féminité du Bois de Shiseido. Le Parfum de Thérèse a été composé dans les années 60 ; celui de Lutens dans les années 80 mais il me semble qu’ils partagent un "air de famille" avec cette juxtaposition de notes fruitées (abricot-pêche-prune), florales (rose-violette) & cette "overdose" de notes boisées (cèdre-vétiver). Est ce que quelqu’un d’autre partage cet avis ? :-)

Bonsoir Clochette,

Rassurez-vous, "le Parfum de Thérèse" vous annonce avant que l’on vous voit apparaître, et vous poursuit loin derrière alors que vous êtes déjà partie.

De plus, comme le très beau "Dior-Dior", il prend de l’ampleur, souligne les mouvements de votre corps, sans jamais se dénaturer. Son jasmin, son cuir sec et iodé s’embellissent mutuellement sans qu’aucune note ne vienne surpasser l’autre. C’est un parfum qui vous habille et vous pare.

Mais malgré cette tenue, de temps en temps, et pour mon seul plaisir, je m’en remets derrière l’oreille quand le temps s’allonge.

Enfin, savez-vous que j’ai porté un parfum que j’ai baptisé "mon-parfum-clochette" dès les premiers instants, tant il était espiègle, agité et étonnant, tout comme la petite fée clochette de Peter Pan ? Chacun de mes gestes était poursuivi par une ribambelle de petites notes joyeuses, agiles et rieuses, qui se bousculaient à qui passerait la première dans un vacarme d’odeurs toutes plus marrantes les unes que les autres. C’était une véritable bousculade. J’avais constamment envie de leur crier "du calme les filles". Mais rien n’y faisait, elles continuaient à gigoter de plus belles. C’était un très joli parfum de jour, très matinal et très féminin, un parfum qui me donnait bon moral et joie de vivre.... un certain "Miracle" de Lancôme.

à bientôt

Sikkim

Bonjour Sikkim ! Enfin quelqu’un qui porte ce merveilleux parfum ! Vous pourrez certainement répondre à ma préoccupation, svp : ce parfum a-t-il une bonne tenue ? Et un sillage ? Ou bien devient-il parfum de peau, tout doux ? Je n’ai pu le tester qu’avec parcimonie, vous saurez certainement me renseigner !

Pardon pour les fautes d’orthographe et de frappe ; je ne sais pas comment revenir sur le texte pour corriger tout cela.

sikkim