Fille en Aiguilles

Tous ces commentaires donnent envie de s’y essayer les narines ! Enfin, peut-être pas la partie boeuf bourguignon... Je ne suis pas sûre non plus des notes sucrées, ça doit dépendre de leur concentration. Mais cette odeur de chapelle au milieu de la pinède c’est tentant ! Après j’ai peur que ça me fasse un peu comme Ninfeo Mio, en lisant la description je me languissais de sentir cette forêt bordée par un ruisseau, mais au final la résine m’a agressé les narines et j’ai été plutôt déçue (même si je me suis promise de faire un autre essai).

Est-il possible de faire un parallèle entre Fille en Aiguilles et Ninfeo Mio ?

Alors là non non non et non je proteste, le boeuf bourguignon ça vient de chez moi et je peux t’assurer qu’il n’y a aucun rapport, vraiment aucun ni dans les ingrédients (on parle tout de même du jus de viande xD) ni dans les épices (bon, le poivre à la rigueur, mais c’est pas un plat méditerranéen, hein, y’a pas vraiment d’épices dans la vraie recette) avec fille en aiguille.

Donc après, je pense que c’est les associations qui font que. Vacances au ski ou à la montagne, chalet, pépinière et "repas du terroir"... On mélange le tout et ça fait un souvenir olfactif !
(mais c’est marrant quand même, quelqu’un d’autre avait dit que Fille en aiguille lui faisait penser aux plages bordées de pins en été...Elle ne l’a sans doute pas dit, mais peut-être que Fille en Aiguille lui faisait irrémédiablement penser aux Cannelés Bordelais !).

Tout simplement unique, Fille en Aiguille m’a fait de suite penser à une chose : la sauce du boeuf bourguignon.

Je trouve ce parfum très culinaire en tête, très réconfortant, convivial. Vraiment : la sauce du boeuf bourguignon. On voit l’assiette encore fumante de la viande cuite au feu de bois le soir même. Puis le vin de la sauce, très ciselé, atypique, qui donne un corps à l’accord (hi hi !).

Bref, passé ce repas, le coeur évolue et c’est là que le pin, bien enrobé en tête se dévoile sous toute sa splendeur... on s’assoit dans ce petit chalet, digérant avec une bonne petite tisane épicé et avec du miel que l’on tourne avec sa petite cuillère. En effet, le pin s’allie à des notes sucrées qui nous berce dans leur rondeur : une sève miellée et duveteuse mais très sobre et classe.

Quand la nuit point (du verbe "poindre"^^, un mot rigolo !), l’accord se fait tout en subtilité. Le parfum s’intensifie. L’encens déploit son aise dans toute sa splendeur. Le chalet est magnifié, nous repus, mais ô combien redemandeur : Oh Oui Lutens ! Parfume-moi !

Entre mon amour des talons aiguilles, et mon attirance (perverse ?) pour les églises, je n’ai pu que fondre dans le Filles en Aiguilles... malgré son prix. Allez, on n’a qu’une vie, je le veux, je le veux. Je vous trouve tous un peu bizarre de trouver qu’il y a de la pinède là-dedans... Ah oui, le nom du parfum ! mézalors, l’encens d’église serait fabriqué avec de la résine de pin ? En tous cas, quand je le mets, ça ne me rappelle pas mes vacances dans les pinèdes d’Oléron, c’est une prière qui monte, j’entre dans une cathédrale vide et immense, et... ma foi, il a tellement d’allure et d’originalité ce parfum, que je me sens irrésistible. Limite à fouetter mes comparses d’un oeil méprisant. Oh ce monsieur Lutens, quel effet il me fait...

Allez, j’avoue, j’ai aussi craqué pour la plus grande douceur de Lutens : le Bois Vanille. Alors selon humeur, un jour je fouette le quidam, un autre jour je le console de caresses vanillées. Arrête, Serge, arrête !

Tellement attachant ! Ce parfum me fait voyager et m’évoque l’air d’un jour d’été dans une forêt bordant des dunes. Je le porte surtout en hiver pour me réchauffer avec un bon pull. Il est à la fois sophistiqué, idéal pour le soir par son originalité et sa présence (beaucoup de remarques positives quand je le mets) et très agréable chez soi (il me rassure, il me procure un sentiment de sécurité).

ça y est, acheté, porté : j’adore, il s’est imposé à moi comme une evidence et faisant très bien suite à Jicky (auquel, donc, je fais une infidélité.. mais bon, 15 ans que le portais..)
Et en premier lieu parce que c’est un très proche cousin de l’EAU TROIS de Diptyque :
http://hulotte.wordpress.com/2010/03/03/fille-en-aiguilles-serge-lutens/

ps : entièrement d’accord avec Phoebus, on sent le miel en coeur...

JICKY addict depuis plus de 15 ans, je viens de passer à FILLE EN AIGUILLES (de pin !) sans problème et enchantée ! j’ajouterais que les LUTENS sont parfaits pour faire des infidélités à GUERLAIN, surtout quand on est vraiment habituée. De la grande parfumerie...
J’ai hésité avec SERGE NOIRE un instant, mais il m’agressait davantage les narines, question de sensibilité à un composant je suppose.. Celui-ci m’enchante.

Wouw, celui là, il a du caractère. C’est franchement un coup de coeur, et je crois pouvoir dire que je n’ai jamais rien sentis d’aussi original (en tout cas, rien a voir avec les désodorisants pour voitures...).L’évolution du parfum se fait tout en douceur, un peu comme une promenade en forêt, mais à l’envers : dans les notes de tête, on est téléporté directement en plein coeur de cette vaste forêt, là où les troncs sont si serrés qu’on peut sentir l’odeur de la sève qui s’en écoule. Puis, les arbres s’espacent et la ballade devient un peu plus calme, plus agréable, on marche sur un tapis d’aiguilles sèches très aromatiques...Et pour finir, les pins sont très clairsemés, il y a de l’herbe, l’air est plus pur et sent le miel. j’adore.

Beau, dynamique, évolutif. Franchement masculin en ce qui me concerne. Divers composants interragissent efficacement pour donner plusieurs facettes à ce parfum audacieux et inhabituel.

Une fois de plus, question de goût, mais cette note mate/brûlée qui me fait penser à de la réglisse... je ne peux pas.