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Flacon de Cozé - Pierre Guillaume Paris
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Voodoo child

par Corto, le 28 juin 2011

Au détour de la rue du Temple, dans l’une des ruelles mystérieuses et belles de la ville aux trois croissants de lune entrelacés, il est une échoppe, un endroit magique où la maîtresse des lieux propose aux curieux, aux connaisseurs et même à ceux qui seraient entrés par erreur, des parfums minutieusement choisis.

Après une discussion sur l’intérêt de la parfumerie actuelle, des risques que prennent certaines marques de niche, de l’ennui que suscite hélas le mainstream aujourd’hui, après avoir trempé mes narines dans les effluves de M/Mink, Not a Perfume et Cuir venenum, l’hôte me dirige humblement vers un flacon, translucide et sobre, intitulé tout aussi sobrement 02 Cozé.

Je n’ai pas pour habitude de rester béat devant un parfum tant mes attentes sont particulières en la matière. Pour les cerner rapidement, mes dernières stupéfactions sensorielles ont été Ambre Russe et Cuir Ottoman de Parfum d’empire. Mais là … la beauté est tout simplement évidente. Efficace, direct, d’une justesse épatante, Pierre Guillaume créé le rêve orientaliste en bouteille.

Le départ est une explosion littérale de poivre et de piment baignant dans de l’huile de chanvre indien. Puis de légères notes de café, de chocolat amer. Mieux vaut prévenir, l’ouverture ne fait pas dans la dentelle. Si elle est parfaitement maîtrisée, son caractère extrêmement épicé pourra en rebuter certains. Mais pour les amateurs de boisés secs, c’est absolument fantastique.

Cette explosion persiste, plus en sourdine, faisant place aux notes subtiles de bois précieux (bois d’ébène), d’épices et s’achevant par la douceur d’un cacao caressé par la vanille bourbon (sans que le parfum n’ait jamais rien de gourmand).

Cozé est un voyage dans les fumeries de l’Inde mystique, un voyage au cœur des nuits africaines, au sommet d’Alamut… Un parfum qui confine plus qu’à l’expérience sensorielle, à l’expérience spirituelle pour qui sait la recevoir.

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AdRem

par AdRem, le 20 février 2014 à 00:57

De l’aveu de Pierre Guillaume Cozé se veut un "Oriental Boisé", un "Épicé Vibrant", un abris olfactif contre la bêtise ambiante, élaboré autour d’un coeur de Chanvre Indien où un cocktail de poivre, piment, café, chocolat et même vanille se déploie sous une charpente de bois...

Ce mélange improbable, presque indigeste à sa seule lecture "marche", reste lisible, cohérent selon mon nez et offre une de ces belles surprises qui au premier spray sur notre peau nous mumure "Aime moi !"...Mon coeur d’artichaut a très vite flanché et m’a faire dire "D’accord !"...Et je continue à dire "Encore !", même sevré de la fumette du chanvre indien et en pleine possession de mes moyens, mes neurones alertes et souriants...

Cozé est une création envoûtante...totalement addictive...qui fera aussi bien le bonheur d’un baba adepte des médecines douces que celui du perfumista bobo exigeant...
Mon ami Kafka du haut de son splendide blog a enfin offert en anglais le texte ciselé que mérite ce "Must Have !"...après le beau texte dans la langue de Voltaire de Corto plus haut et celui d’Opium plus bas....Cozé , Opium : comme un air de famille :)
Kafka le Grand c’est ici : http://akafkaesquelife.wordpress.co...

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Frédéric

par Frédéric, le 20 novembre 2012 à 15:51

Suite à cette lecture je me suis intéressé à cette marque.
La description est très très juste, Coze s’ouvre enfumé et poussiéreux avec le café, le chocolat noir, le patchouli en premier plan dans une note d’alcool, une sorte de massération déjà sentie dans des cuisines au Tamil Nadu (sud de l’Inde).
Les épices arrivent vite, c’est de la bonne et donc ça chauffe beaucoup, sans Lassi pour les calmer.
Il y aussi du Santal et de la Vanille mais ça n’a rien d’un "gourmand" (je déteste ce terme idiot), c’est un pur oriental épicé sale(l’Inde ça fouette le nez) parfait pour ceux qui aiment déjà les Lutens.

La gamme est franchement pas très avant guardiste mais celui là (comme tous ceux analysés sur ce site) vaut le détour.

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par jackma, le 18 mars 2012 à 21:17

Suite à cet article, J’ai contacté Parfumerie générale et ai longuement conversé avec un interlocuteur, qui si ce n’était pas Pierre Guillaume (j’ai l’impression qu’il s"était présenté sous ce nom) était en tout cas très au fait des parfums concurrentiels, et qui après notre entretien m’a fait parvenir et je l’en remercie, 4 échantillons de parfums pouvant "me convenir" ,par rapport à ce que je lui avais révèlé de mes goûts, et évoqué avec lui certains parfums que je connaissais et que j’aimais.
COZE était parmi ces échantillons, et comme je pouvais le penser, la note de fond : vanille bourbon me "gène", les notes lourdes, animales m’indisposent, par contre j’ai beaucoup apprécié les notes de tête et de coeur avec un ressenti de boisé fumé épicé.
Parmi les autres échantillons j’ai beaucoup apprécié : Harmatan noir qui me rappelle Roadster en mieux,ainsi que Grisens de PHAEDON : j’aime beaucoup retrouver l’odeur de l’encens d’église, il me rappelle un peu "Filles en aiguille" de Lutens.
Pour terminer je voudrais dire combien j’ai apprécié de converser avec cet interlocuteur de "Parfumerie Générale" qui a su prendre de son temps pour partager sa "passion" avec l’amateur que je suis.

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Opium

par Opium, le 4 août 2011 à 23:01

Corto,
Ta description et ton enthousiasme sont emballants. Bravo pour ton article, il donne très envie de découvrir Cozé et autres parfums de Parfumerie Générale ! ^-^
Un argument m’a marqué, je te cite : "Je n’ai pas pour habitude de rester béat devant un parfum tant mes attentes sont particulières en la matière. Pour les cerner rapidement, mes dernières stupéfactions sensorielles ont été Ambre Russe et Cuir Ottoman de Parfum d’Empire. Mais là … la beauté est tout simplement évidente. Efficace, direct, d’une justesse épatante, Pierre Guillaume créé le rêve orientaliste en bouteille."
J’ai craqué sur les deux mêmes parfums chez Parfum d’Empire, et possède Cuir Ottoman. Ambre Russe me fait un appel du pied insistant.
Cozé, dont la "beauté est tout simplement évidente", te rend, toi aussi, "efficace, direct, et d’une justesse épatante" dans tes propos !
Merci pour cette nouvelle tentation !
A bientôt,
Opium

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par Opium, le 10 septembre 2011 à 02:32

Bonsoir, ou, plus précisément : Bonjour à toutes et à tous !

 

Une bonne vieille insomnie m’ayant tiré du lit il y a peu, je rédige immédiatement mon commentaire que j’avais prévu de rédiger demain.
Je suis passé dans la boutique du Roi de Sicile, dont tu parles Corto, il y a peu, lors d’une virée parfumée. L’accueil y est effectivement charmant, attentionné, prévenant, sans être envahissant. Sans le réclamer, des échantillons au choix parmi ceux disponibles ont été proposés (Tubéreuse Couture est ainsi en attente d’être retestée. [Superbe tubéreuse qui démarre sauvagement et frontalement de manière assez violente dans un nuage de camphre à peine moins violent que la Tubéreuse Criminelle de Serge Lutens, pour devenir "couture", séductrice et radoucie dans un second temps]. Mais, là n’est pas le sujet).

 

Différentes créations sont disponibles, dont celles de Pierre Guillaume. On peut se faire une idée des créations proposées en sentant des boîtiers arrondis astucieux qui permettent de ne pas avoir à coller son nez sur un orifice de vaporisateur avec le risque de le "contaminer" par des résidus des vaporisations précédentes.
Le défaut de cette méthode, comme c’est presque toujours le cas avec les parfums dits "de niche", est que, ces derniers étant très sensibles à l’alchimie avec la peau, on ne se fait qu’une idée assez lointaine de la réalité. Ainsi, nombre de créations au "(res)senti dans petit boîtier" semblent assez proches les unes des autres, sans identité marquante et distincte (à l’exception de la tubéreuse, qui, elle, quoi qu’il arrive, trouve toujours moyen de se faire remarquer et distinguer des autres).

 

Un autre parfum s’est rapidement démarqué : Cozé. Mais, dans un premier temps, il m’a semblé trop "viril", et je me sers de ce mot à bon escient, le détestant par ailleurs. Certainement du fait des épices boisées qui vous fracassent la cloison nasale de manière franche et directe, tel un uppercut. Puis, malgré cette odeur qui m’a semblé me ramener à des souvenirs "à la papa" (des souvenirs de mon papa, en fait), j’ai replongé mon nez une deuxième, puis, une dernière fois, dans le boîtier à images olfactives.
J’ai demandé à tester sur peau la Tubéreuse Couture et, finalement, malgré mon rejet initial, Cozé.

 

Maintenant que la découverte est faite, j’ai trois choses à écrire...
- Corto : Ta descritpion, confrontée à la réalité, est d’une justesse rare.
- Corto : En plus de Cuir Ottoman et d’Ambre Russe de Parfum d’Empire, nous voici un 3ème parfum accroche-coeur en commun.
- Cozé est bien "un parfum qui confine plus qu’à l’expérience sensorielle, à l’expérience spirituelle pour qui sait la recevoir" comme l’a écrit Corto dans sa très belle, imagée, et si juste critique. [Tous droits d’auteur pour cette phrase devront lui être reversés ! ^-^]
- Il s’agit bien presque d’une expérience mystique dont les volutes fumées ne peuvent laisser indifférent. Ce parfum fait, étrangement, penser à une odeur de riz sauvage, rugueux, âpre, épicé à l’extrême, sec. Ce "bois de riz" se fera plus crémeux, onctueux, vanillé, mais, comme écrit dans la critique, sans gourmandise exagérée. Juste un peu voluptueuse et, assurément, (presque) divine... Si le parfum est un voyage, celui-ci se fait à la fois en Afrique, dans une évasion des sens. Cette découverte à faire est un moment qui laisse rêveur durant quelques instants d’évasion de la pensée soumise aux sens (mémoire et olfaction).

 

Encore bravo : Et au créateur de Cozé, et à son critique ici.
Je vous souhaite de belles découvertes...
Opium

 

Ps : Je le fais assez rarement, mais, là, il est de mon devoir de participer au rituel de l’attribution des étoiles. 5, si cela était possible (et pour la rédaction et pour le parfum) [ce sera donc 4 !]. ;-)

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par Corto, le 13 novembre 2011 à 14:02

Je suis heureux de tant de compliments et par-dessus tout, de nos convergences olfactives ! Si un jour tu repasses par cette échoppe, je serais heureux de t’y accompagner !

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par varouna, le 10 juillet 2011 à 21:48

J’ai l’immense privilège de posséder Cozé. Il allie, à mes narines palpitantes, quelques effluves chers à mon coeur, piment, cacao amer et noir profond, bois précieux d’un beau meuble ancien et râpeux patchouli... Certes, un voyage intérieur vers une sensualité mystique et tantrique...

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par miroulette, le 3 juillet 2011 à 22:53

Merci Corto pour cet article inspiré et inspirant.
Je ne connais pas encore Cozé mais sa description m’a fait pensé un peu à Aomassaï qui est un gourmand sec et boisé. Départ caramel salé, moka qui évolue vers un bois sec et fumé. Un délice pas calorique du tout.

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par Patrice, le 3 juillet 2011 à 23:05

Tu verras, il est très différent de Aomassaï. Bien moins gourmand et un boisé différent !

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par Géraldine, le 1er juillet 2011 à 13:43

Celui-là pourrait bien me plaire... hâte de pouvoir le découvrir et de refaire un tour de nez sur cette ligne de Pierre Guillaume qui doit beaucoup pâtir de ses problèmes de distribution.
Et bravo pour l’article, Corto :-)

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par melanie, le 30 juin 2011 à 11:54

Merci Corto pour cette belle découverte !!
tube porno

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par Corto, le 30 juin 2011 à 18:44

Merci à vous tous et à Jeanne qui m’a gentiment publié :)

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Améthyste

par Améthyste, le 29 juin 2011 à 21:36

Très bel article Corto ! ça donne vraiment envie ! J’adore les boisés épicés en plus !

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Vivi Snow

par Vivi Snow, le 29 juin 2011 à 13:48

Un boisé sec épicé, Miam ! Ça donne envie d’aller à sa rencontre !^^ Merci Corto ;-)

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