Antaeus
Chanel
Les Classiques
- Marque : Chanel
- Année : 1981
- Créé par : Jacques Polge
- Genre : Masculin
- Famille : Chypre
- Style : Classique - Élégant - Viril
Anti-Bleu
par Thomas Dominguès (Opium), le 20 mai 2011
Le sous-titre de ce premier parfum de Jacques Polge en 1981 pour Chanel aurait pu être "cuir duel" tant la notion de dualité est celle qui caractérise le mieux Antaeus.
95, tel est le nombre d’ingrédients proclamé dans le dossier de presse de ce parfum décrit comme étant « très riche », dans la grandiloquence souvent too much des années 80. Lors du "pshittage", un effet de trop plein rappelle Poison ou Loulou (« oui, c’est moi ! » ).
Un départ très dense, heureusement équilibré et rafraîchi par des notes hespéridées (citron et limette) nous plonge immédiatement dans un univers effectivement intense et dense, presque claustrophobe. Alors que des aromates "virilisent" ce parfum (sauge, thym et basilic....), un coeur floral classique de rose et jasmin apporte une douceur salvatrice (féminine ?).
Le fond poursuit cette confrontation duelle en couplant un patchouli tout en douce rondeur à une note un peu "sale" de castoréum. Étonnamment, le patchouli, utilisé dans les compositions contemporaines pour donner du corps à des fruités-floraux qui en manquent cruellement, apporte ici de la rondeur dans son accord avec l’animalité de la facette cuir du castoréum : après quelques rugissements, un fauve radouci au pelage chaud, un peu odorant, mais doux et agréable, se pose sur la peau de celui (ou celle, car Antaeus se conjuguerait probablement très bien au féminin) qui le porte.
Après, donc, la cacophonie des premiers instants, la symphonie de cet orchestre s’accorde miraculeusement pour jouer un air harmonieux sans que l’on parvienne à distinguer une note ou un instrument en particulier dans la partition qui est jouée (mais, n’est-ce pas la règle, pour nombre de chefs-d’œuvre, que de nécessiter des ajustements dans les instants qui précèdent la "représentation symphonique" des odeurs, à la manière d’une pièce à l’opéra ?).
Enfin, ciste-labdanum et mousse de chêne apportent leur signature à ce que l’on pourrait ainsi classer dans la famille des chypres cuirés : la bête au poil doux, mais sombre, chaud et un peu sale, peut rejoindre sa tanière des sous-bois.
Historiquement, cuir et parfum sont associés depuis longtemps (le titre de "Maître Parfumeur et Gantier" en est un exemple). L’usage du cuir nécessitait dans le passé divers traitements afin de le rendre portable : imperméabiliser les bottes des danseurs des Ballets Russes au goudron de bouleau au 20ème siècle (d’où, les "Cuir de Russie") ou rendre les gants de la noblesse, qui ne sentaient pas bon, agréables à porter au 17ème.
Comment rendre les peaux tannées tirées de l’animal, mal odorantes, agréables et portables comme seconde peau à l’homme, alors qu’elles lui sont nécessaires ? C’est à ces références d’odeurs complexes que renvoient les parfums dits "cuirés". A la fin des années 80 a lieu le début du déclin de ces notes en même temps que celui des notes animales et "sales" au profit des notes marines et "propres".
Paul Valéry a écrit dans L’Idée fixe publié en 1932 que "ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est sa peau" (emprunt au blog "Esprit de Parfum). Peut-être trouve-t-on dans cette formule l’essence de ce qui rend les parfums cuirés si sensuels...
Antaeus (ou Antée) était, d’après la mythologie grecque, un géant, donc un demi-dieu, fils de Gaïa (la "Terre") et de Poséidon (selon les sources) à qui il voulait élever un temple composé des crânes des passants qu’il massacrait ("charmant", n’est-ce pas ? ). Hercule le terrassa, durant sa quête des pommes d’or du jardin des Hespérides, quand il comprit que le demi-dieu, quasi invincible, était ranimé par sa mère (la "Terre"), dès lors qu’il la touchait en tombant au sol. Hercule étouffa Antaeus en le soulevant dans les airs.
Antaeus mourut donc de "ne pas avoir les pieds sur "Terre" " ! Critique qui ne peut être portée à Chanel, sa mère en matière de parfum.
Antaeus est donc un demi-dieu entre force et faiblesse dont la campagne publicitaire déclarait qu’il était "puissant mais pas invincible, viril mais pas macho" !
On croirait lire, trente ans plus tard, une accroche publicitaire qui serait tout aussi efficace, quoique bien moins plausible et plus mensongère dans ce cas, pour le dernier-né de la marque : Bleu.
Durant les trente dernières années, l’image de l’homme, fort mais fragile, bourru quoique sensible, a été exploitée à foison et continuera à l’être.
Antaeus, dès son lancement, a été soumis, comme le sont tous les produits à caractère commerciaux, à des critères d’adaptation au marché mais recèle bien des qualités que Bleu ne possède pas. Le flacon du premier (dont le second a été fortement inspiré par ailleurs) renvoie ainsi au célèbre vernis à ongles maison, le N°18, plus connu sous le titre Rouge Noir.
Le nom même du produit, Antaeus, demi-dieu peu connu, est un choix marqué du sceau du risque auprès du grand public en ne renvoyant à aucune référence culturelle communément partagée qui permette l’adhésion. "Antée" s’insère dans une autre mythologie, celle de parfums à histoires, renvoyant à des mythes quasi inconnus en dehors du parfum qui porte leur nom : Mitsouko, Shalimar, Opôné, Aziyadé... autant d’invitations au voyage au travers de la fiction littéraire, de l’espace ou du temps.
Pari risqué que celui de tenter de répondre à son époque de manière biaisée, en conciliant virilité et douceur, fraîcheur et profondeur, puissance et fragilité... Mais, en choisissant de nous raconter une histoire cohérente dans toutes les facettes de son produit (publicité, flacon, nom, composition de la fragrance), Chanel parvenait à maîtriser la dualité presque impossible du compromis entre des exigences artistiques qui pérennisent la qualité de son nom, et une réussite commerciale qui assied ses moyens matériels de réussites futures.
Le petit dernier de cette famille, représentatif de l’époque actuelle où tout doit être lisse, où l’on n’ose plus rien par peur de déplaire, où toute aspérité qui dépasse et gêne est gommée, où seul l’immaculé a droit de cité, est, à ce titre, tristement révélateur de notre époque... Bien qu’il soit une réussite commerciale, il est probablement un échec artistique.
"Anti-Bleu" affirme, quant-à lui, un caractère difficile qu’il faut apprivoiser. Ce demi-dieu me touche plus particulièrement par ses aspérités même, ses distorsions... Bien qu’il soit un peu marqué par les années vécues (et les débordements des années 80 laissent des traces), assez épais et rugueux de prime abord, au caractère peu sympathique dans les premiers instants de la rencontre, il se révèle chaleureux, complexe et intéressant, et pas si vieux-beau que cela, pour peu qu’on lui consacre un peu de temps...
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par Opium, le 9 juin 2011 à 19:29
Dau,
Merci pour tes compliments à propos de l’article de ton tout premier Chanel ! Je suis comme toi souvent, on garde des traces et des souvenirs pour dire qu’ils sont là, puis, on ne veut en aucun cas y jeter un oeil (ou un nez). Dans mon cas, ce qui me tient lieu d’Antaeus, c’est Egoïste. Le parfum de mes 18 ans, quand je m’éloignais de ces vilaines fougères simplistes (Drakkar Noir, comme des millions, a été le compagnon banal de mon adolescence, le Bleu de l’époque). Il m’a fallu beaucoup de temps avant d’accepter de porter Egoïste à nouveau. Puis, la semaine passée, je me suis fais "violence". Et, au bout de quelques heures, la gêne entre-nous était passée... Et, les retrouvailles, quoique teintées d’un peu de nostalgie, ont été émouvantes et réussies.
6 ou "inconnu" : Je suis content de voir un autre adepte de ce "vieil ami" !
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Je me connecte avec le pseudo 6 qui n’apparait pas lors de mes réponses. Etrange, peut être une mauvaise manipulation lors de l’inscription.
Par conséquent, je signe 6 car le pseudo (6) n’apparait pas.
C’est rigolo, Drakkar Noir je l’ai eu aussi, peut être plus pour la couleur du contenant (un future sujet sur les flacons noir ? Santos Cartier - Fuel for men DKNY 1994 - Trussardi Uomo 1983 - etc).
En quelques jours, je m’en suis lassé, par force je l’ai porté et au final, je l’ai donné…
J’avais fait de même avec Mouchoir pour Monsieur (Guerlain) Cela remonte à : … Mais ce sont d’autres histoires.
Des phrases pour des emotions, c’est complexe, beaucoup d’entre vous le font bien.
J’apprécie les talents de mes semblables que je n’ai pas.
6
par Ankalogon, le 1er juin 2011 à 16:53
Enfant et adolescent, j’ai eu quelques eaux de toilette intéressante mais un jour, un ami passe à la maison avec une noire miniature...
À 18 ans, Antaeus est devenu mon parfum !
À cette époque, j’avais toujours un échantillon dans la poche en cas d’une tendre rencontre qui ne c’est pas produite...
Bien que j’ai eu d’autres parfums, régulièrement et irrésistiblement je reviens à lui.
Cela étant, il a une tenue hors norme.
6
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par dau, le 27 mai 2011 à 12:06
Bravo à Tom pour la description ! Mais voila bien tout ce que j’ai à dire et ça me tracasse depuis plusieurs jours... Antaeus a été mon premier Chanel (et mon deuxième parfum) et il se trouve que je n’ai strictement rien à en dire après l’avoir tant aimer. Comme si une page s’était tournée, qu’il était derrière moi en parfait étranger. Je n’avais jamais eu ça. Enfin, peut-être pour des gens ? De bons souvenirs, classés, archivés, mais aucune envie de ressortir la boîte pour regarder les photos. (Bon, c’est un mauvais exemple, je ne suis absolument pas photo, je fais partie des gens qui n’ont pas d’album)
par amalia, le 26 mai 2011 à 20:54
Dominique, je crois t’avoir déjà traité de veinard, non ? Ou alors l’ai-je seulement pensé très fort ;)
Deux miniatures de Coromandel ! Moi qui n’ai jamais senti que le N° 22, et Cuir de Russie bien sûr.
Coromandel c’est un patchouli ? hum...
Tu nous donneras tes impressions j’espère.
(C’est vrai qu’Egoïste est superbe).
par amalia, le 26 mai 2011 à 19:44
Je m’attendais à un départ encore plus rude qu’il ne l’est, ce colosse ne m’a pas pas vraiment intimidée finalement.
Certes c’est un parfum très dense et je confirme qu’il faut lui laisser le temps de relâcher sa garde, beaucoup de temps même, il tarde à se laisser désarmer.
Au final c’est un beau cuir aromatique qui n’est pas le mâle dominateur qu’il veut laisser croire.
J’en ai profité pour sentir les quelques classiques évoqués ici.
Kouros pour lequel j’ai réagi à l’inverse, à savoir que je l’ai trouvé presque trop facile au départ et très (trop ?) animal en fond. Les notes propres ont du mal à cacher la crasse...(pour reprendre les termes d’Opium) sur mouillette en tout cas. Quant à moi le concernant j’oscille, soit je le déteste, soit je l’adore à l’heure qu’il est je ne sais pas.
Egoïste c’est le parfum qu’un homme et une femme peuvent porter ensemble pour que leurs corps vibrent à l’unisson sur la même longueur d’onde, le même pied d’égalité. Il est magnifique.
Je vais faire un choix là tout de suite, je choisi le "mâle" qui s’endort dans vos bras, quand il a compris que vous n’attendez qu’une chose, qu’il soit lui même et surtout pas qu’il démontre sa force et sa virilité.
Je choisis Antaeus.
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par dominique, le 26 mai 2011 à 20:04
Amalia, c’est un joli compliment à Antaeus que voilà formulé par tes soins.
Même si ma préférence va à Egoïste. Et, depuis peu, à Coromandel, dont j’ai reçu deux miniatures afin d’en faire une découverte plus approfondie.
par Opium, le 27 mai 2011 à 03:34
Amalia,
Je suis content de savoir que la rencontre a été assez fructueuse et pas trop "vigoureuse" malgré les premiers instants !
Antaeus, Kouros et Egoïste m’attirent tous trois (je porte le premier, ai porté le dernier et ai hésité sur le deuxième). Je me trouve totalement dans ton expérience avec Kouros : une partie de moi est attirée, et une autre hurle "mais, c’est quoi ce truc" ? Je l’aime bien cet autre mal dégrossi malgré tout. Même si, j’ai tendance à apprécier davantage la chaleur finale des bras d’Antée (comme toi) ! Ces trois amants-ci doivent donner bien du fil à retordre ! ! ;-p
Amalia, j’espèrej, qu’avec "Antée", tu as fait le bon choix ! ;-)
Merci pour le "post-birthday" souhaité, comme toujours, de manière qu’on sent si sincère. Et, vive le "tu" !
Dominique,
Tu es un chanceux (encore un tutoiement !) !
J’ai testé Coromandel et Cuir de Russie.
Amalia, bon, bah, Cuir de Russie, si tu aimes les cuirs, il va falloir qu’on se débrouille pour que tu le testes (l’achètes comme pousserait au vice jicky) ! Ni trop âpre, ni trop doucereux. Pas le plus réaliste, pas le plus figuratif, je trouve. Par exemple, Cuir Ottoman est plus dans une image de "gant parfumé" à bout de nez, très très réaliste. Mais c’est un cuir d’une écriture très limpide : doux et ferme !
Corormandel, pour ma part, c’était avec un a priori sur le patchouli. Mais, là, c’est virtuose. Cette matière qui peut sembler figée, est en mouvement (cf plus haut, je me suis bien emballé dans ma descritpion : le "patchouli qui joue à cache cache", ou "patchouli à intensité variable"). J’ai hésité avec Sycomore (j’adore le vétiver) et Bois des Iles (qui m’a trop rappelé Egoïste justement). Alors, Corormandel et Cuir de Russie vont venir tous les deux rejoindre la "famille" !
Je crois que ceux-là sont é tester absolument. Coromandel où, comment faire aimer le patchouli à toutes celles et tous ceux qui le détestent !
Dominique, donnes-nous ton point de vue sur les Exclusifs quand tu en auras testé certains ! J’ai hâte de connaître tes impressions.
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par dominique, le 27 mai 2011 à 11:44
Hello,
Je connaissais Cuir de Russie et Bois des Iles d’avant les "Exclusifs", là je viens de sniffer Coromandel avec réel bonheur, ma restriction viendra de sa faible concentration au regard de ma gourmandise pour les orientaux et le patchouli. On me parlera de finesse d’écriture et de subtilité, ceux qui ont déjà lu mes coups de guele savent que je ne suis pas un tiède ... Bref, il me fait penser à un sublime Hermessence. Ou est-ce ma peau qui ne lui fait pas honneur car quelques gouttes ont vécu deux semaines entre les mailles du bracelet de ma montre, je me faisais régulièrement une "ligne" !
Pour Gardénia, j’avoue mon incapacité à juger, je n’aime pas les floraux et suis réfractaire aux tubéreuses, sources de migraines, il me fait penser à ces senteurs du rayon hygiène de Marks & Spencer ... Quand Dau me lira, je risque une cyber volée de bois vert, un virtual-martinet !!! J’assume.
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par dau, le 27 mai 2011 à 11:59
Ho non, aucune cyber volée de rien du tout parce que si j’aime les floraux et le Gardénia, ce n’est pas celui de Chanel mon préféré, mais ceux de Goutal : matin d’orage, très vert humide parfait quand on a envie de légèreté et surtout le très capiteux Gardénia passion qui recrée vraiment bien ce coté sensuel-narcotique du gardénia avec un petit quelque chose de la fleur au moment ou elle va mourir, quand ses pétale deviennent beige et son parfum à la limite de l’animal...
Celui de Chanel, entre les deux me semble bien moins intéressant. Que Chanel me pardonne ! Mais en même temps, ce ne sont pas les qualité florales et naturelles qui me plaisent chez Chanel mais le coté aldéhyde sur bouquet des classiques : très reconnaissable, old fashionned, complexe et terriblement élégant. En ce moment, c’est Bois de Iles qui m’enchante. Malgré la très présente note de Santal (et de vétiver : Miroulette, c’est pour toi que je dis ça...)les gens pensent immédiatement au N°5 et identifient un Chanel.
par Géraldine, le 26 mai 2011 à 12:21
Opium, bravo pour cet article passionnant, fin et documenté.
Il m’a donné envie d’aller plonger mon nez dans Antaeus que je n’avais eu l’occasion de sentir qu’une fois, au détour d’un cou.
Vu le descriptif, je m’attendais à des sensations plus violentes, je trouve que cet animal s’apprivoise bien, et qu’il est plus subtil que ses congénères Kouros ou les féminins évoqués plus haut.
Par dessus le cuir et les notes sombres, il conserve une grande fraîcheur presque mentholée ou camphrée (sur touche en tout cas) : qu’est-ce qui donne cet effet, les notes aromatiques ?
Merci en tout cas pour cette belle (re)découverte.
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par Opium, le 27 mai 2011 à 03:14
Géraldine,
Merci à toi aussi pour tous tes compliments. Heureux de t’avoir donnée envie de (re)découvrir un "oldy but goody" comme Antaeus ! Et content que la confrontation olfactive ait été moins "franche" et "brutale" que pour d’autres !
A propos de l’aspect très frais, camphré et mentholé presque qui suit l’évolution du parfum sur mouillette : sur peau, comme toujours, c’est très variable (pas seulement en fonction de la personne, mais aussi du jour ; peut-être l’alimentation, la température, l’hygrométrie jouent-elles ?). Il y a des jours où les notes aromatiques se dissipent totalement, et parfois, elles ne disparaissent pas. Dans ce dernier cas, le parfum est plus frais, mais reste plus "brouillon" durant toute son évolution. Le teste sur peau s’avère donc assez intéressant finalement... ;-)
Je pense que les notes aromatiques sont pour beaucoup dans cet aspect frais dont tu parle. Après la vaporisation, on a bien cet effet, tout en parvenant à peu près à identifier certaines notes aromatiques (le thym par exemple...). Par la suite, cela devient plus confus, mais ils doivent continuer à jouer leur air frais. S’y ajoutent probablement les notes hespéridées, qui se maintiendraient au-delà des 10 premières minutes. Peut-être avec des fleurs qui ne sont pas révélées dans la composition, pensais-je aussi en tentant de répondre à ta question. Mais lesquelles dans ce cas ? Avec une liste de 95 ingrédients dont seuls près d’une quinzaine sont révélés, toutes les pistes sont permises. Certains doivent servir de "rafraîchisseurs d’ambiance" !
Mais, comme toi, pour moi ce sont surtout les aromates qui viennent un peu calmer les ardeurs du fond ! ;-)
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par Géraldine, le 28 mai 2011 à 09:28
Merci Opium pour ta réponse !
La touche réside dans un livre depuis 48h. Depuis hier les notes aromatiques camphrées se sont envolées, reste ce cuir chaleureux que j’adore et qui est celui dont j’avais gardé un troublant souvenir.
Je suis en mission de recherche de parfum depuis quelques jours, et j’ai également garni ce même livre de Déclaration, Midnight in Paris, Infusion d’homme, Equipage, Guerlain Homme et M7. Quel bonheur de tourner les pages !
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par Opium, le 27 juillet 2011 à 23:12
Bonsoir Géraldine,
Je rebondis après quelques semaines de recherches. Lequel des parfums que tu avais testés a été retenu finalement ? Tu n’avais cité que d’excellents parfums : Déclaration, Midnight in Paris, Infusion d’Homme, Equipage, et même Guerlain Homme - faisons plaisir à Jicky - et M7. Je crois que j’apprécie toute ta liste (oh, quel étonnement ! ... au vu de sa qualité ! ^-^)...
A bientôt,
Opium
par mitsouko, le 25 mai 2011 à 10:05
Opium, c’est très intéressant ce que tu dis à propos de l’évolution de la patte du parfumeur d’Antaeus à Egoïste en passant par Coco.
C’est vrai que Coco a un côté fouilli baroque mais chez "elle" cela reste harmonieux, c’est du Carmina Burana ce parfum. Et tu dis vrai Egoïste ferait un bon "mari" pour Coco (pour reprendre l’expression de Dominique ;D), ils jouent dans le même orchestre ces deux là.
Antaeus, je crois qu’il me faudrait le sentir sur quelqu’un d’autre pour le dissocier du pote de mon frère. Parce que ce dernier était une caricature de macho sur patte, gentil serviable, un amour avec sa famille et ses amis mais graveleux, au niveau des paquerettes avec la gente féminine (j’avais la chance d’être comme une petite soeur pour lui, ouf !).
Je me dis que porté par un homme élégant, raffiné avec de l’humour : la classe quoi, il serait complètement décalé et pourrait même devenir séduisant. Mais pour l’instant, dès que je sniffe la mouillette, c’est l’image immédiate qui me vient. Tellement que ça en devient comique ! Boum boum tagada : Belmondo dans ce film parodique des James Bond, je ne me souviens plus du titre, flûte !
C’est frustant, alors que ton article donne tellement envie de l’aimer cet Antaeus.
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par dominique, le 25 mai 2011 à 10:22
C’est un parfum que je regrette de ne pouvoir porter, il m’étouffe. Comme le N°19 et ses "verdures" me font mal aux narines. Mais ce sont autant de raisons de m’adonner au N°5, Cristalle (EDT), Coco et Egoîste.
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par Opium, le 27 mai 2011 à 03:02
Mitsouko,
Comme le dit Dominique, l’avantage avec la seule maison Chanel, c’est que l’on peut s’adonner à d’autres plaisirs dans la gamme déjà existante : tels Coco, Egoïste, Bleu (nâââân, j’rigole !), les N°5, 18, 19, 22 (et le complémentaire est le ...), et même les Alllure ou les Exclusifs (Coromandel, Cuir de Russie et Bois des Iles => aie, aîe, aîe).
Pour un parfum, il y a aussi une histoire de moment, d’adéquation... Il faut que l’ami de ton frère soit moins présent mentalement pour que le cliché qui colle si bien à lui et à ce qui est pour toi son parfum, puissent être dissociés.
Mitsouko, merci encore pour tes compliments et ton envie à la lecture de la critique que j’ai rédigée : cela fait trop plaisir dirais-je simplement !
Un petit commentaire encore à propos d’une idée qui m’est venue et que je n’ai pas encore exprimée... Le fond des créations de Jacques Polge.
La note de fond d’Antaeus est, malgré tous les défauts de ce parfum, euh, très, comment dire... ? "Polgienne" dirais-je donc ! Même dans ses ratés (son Bleu quoi), Jacques Polge réussit ses notes de fonds à merveille, je trouve... Quelqu’un, à propos de Bleu, disait qu’à ce moment là, dans les notes de fond, le parfum devenait presque enfin intéressant, se rapprochant de celui d’Allure). Je suis d’accord. Et me permettrais d’ajouter que les évolutions dans ses parfums sont toujours excellement mises en valeur (dans Coromandel, on échappe à l’aspect terreux juste profond mais parfois linéaire du patchouli, on a une structure en "dents de scie" bien plus intéressante, la note de patchouli joue à cache cache, je trouve, de manière assez jubilatoire : elle apparaît, puis disparaît avant de revenir, etc).
La construction des parfums de Chanel par Jacques Polge me semble intéressante dans les similitudes qu’ils possèdent, depuis ce qui peut apparaître comme étant le brouillon en quelque sorte des parfums des années 90 et 2000 (Antée), et ces notes assez profondes balsamiques ou ambrées, sales et terreuses, qui concluent presque tous les chapitres écrits, même les moins réussis (comme le dernier)...
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par mitsouko, le 27 mai 2011 à 09:36
Opium, je suis bien d’accord avec toi et Dominique. Chez Chanel il y a suffisament de petites merveilles pour se consoler.
D’autant plus que je suis pas si frustrée que ça de ne pas craquer pour Antaeus. C’est juste que je me rends bien compte d’être passablement "parasitée" dans mon approche du parfum par cette association d’idée que me vient de suite. Mais en même temps, celui là ne me provoquera pas de démangeaison de carte bleue et ça m’arrange.
Parce que la liste de mes coup de foudre s’allonge, derniers en date : Parfum Initial (j’ai finallement craqué), le Réminiscence éponyme (devrais l’avoir dimanche because fête des mères), et de la même maison le magnifique Noir (et si je l’offrais à mon mari pour lui piquer de temps en temps, ce serait mal ?).
Est-ce que ça existe les cures de désintox pour perfumista ?
Quoique, suis pas sûre de vouloir me soigner, c’est trop bon.......
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par eh-andy, le 27 mai 2011 à 10:27
Mitsouko, acheter pour piquer, oui, c’est mal. Je crois que il faut (ce "faut" n’est prescriptif que pour moi bien sûr) accepter que certaines merveilles ne soit porté que par l’être cher. Désirer, ce n’est pas posséder après tout. Quand on aime et qu’on a beaucoup de parfums, n’est-ce pas le pied justement que certaines de ces pépites soient associées à des personnes qu’on aime, et uniquement à elles. Noir n’est pas une eau fraîche, il a une personnalité propre qu’il faut peut-être, du coup, réserver à une personne. Achètes toi Noir pour toi si tu l’aimes tant, et offres autre chose à ton mari, en t’interdisant d’y toucher, le parfum n’en sera que plus précieux !
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par eh-andy, le 27 mai 2011 à 10:28
(tout cela n’était que mon avis, et je comprendrais fort bien que tu n’en aies cure ! mais je trouve que cette question du partage des parfums est intéressante, et pourrait même faire l’objet d’une discussion).
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par Vivi Snow, le 27 mai 2011 à 10:54
Je suis d’accord, et pour la discussion, et pour associer un parfum à une personne.
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Je ne me vois pas du tout offrir à Mister Vivi le parfum porté par un ex, par exemple, même si j’ai toujours aimé ce parfum...
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Un autre exemple, j’ai besoin d’un coffre pour mes parfums. C’est pas que je ne veux pas partager, c’est que je suis dépouillée par toute la famille contaminée par mon enthousiasme pour les belles senteurs. Mister Vivi a même été jusqu’à porter MON Chanel N°5 en extrait offert pour mon anniversaire !!! Schrognieugnieu !
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D’un autre côté, j’aime la façon dont parle Amalia D’Egoïste (dans Antaeus, je pense), flacon à partager pour des nuits amoureuses, délicieusement unis par les effluves...
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Et ça me fait rire quand certain(e)s disent qu’ils (elles) comptent offrir à leur moitié un parfum qu’ils (elles) pourront leur "piquer" de temps en temps. J’y ai déjà pensé aussi ;-)
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Un autre exemple touchant, comme Grand-Ourse qui porte le pull de Grand-Ours quand il est absent et qu’il lui manque, juste un peu de l’odeur de Grand-Ours pour se rassurer et être réconfortée...
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Bref, chouette sujet, effectivement ;-)
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par amalia, le 27 mai 2011 à 14:31
Je vais rajouter mon petit grain de sel, même si l’heure ne s’y prête pas...
J’achète souvent des parfums à mon Jules en me disant que je vais pouvoir les lui piquer ce que je ne fais que très très rarement au final.
En fait, je les apprécie mieux lorsque c’est lui qui les porte.
Je ne porte plus Shalimar depuis qu’il est le parfum de ma fille ainée, et j’ai offert Musc Ravageur à ma Nine en lui demandant si parfois, elle voulait bien que je le lui emprunte.
Je n’ai pas pu me résoudre à le faire non plus.
Je vais aller plus loin, Vivi, je me suis surprise à penser que je n’achèterai pas Carnal Flower parce que c’est TA tubéreuse.
Je t’ai intégrée à mon clan (on est très famille et définis souvent comme un clan par nos proches...) :D
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par baron.de.la.brède, le 28 mai 2011 à 03:48
Amalia, je me suis finalement rendu à la boutique L’Occitane en Provence aujourd’hui. Je pense que c’est l’un des plus chic magasin ou je suis rentré. On trouve meme des fleurs dans leurs pots comme la lavande que j’ai pu toucher. Ça fait penser qu’on est dans une maison à coté des champs qui se perdent à l’horizon, en provence. Comme je ne suis pas provencal, ça me fait me rever. On a plus souvent tendance à penser à la ferme lorsqu’on pense provence. Je ne suis pas sur pour la durée mais ce sont des parfums légers. Ils sont tellement naturels que je pense que je ne vais plus vraiment acheter des parfums chez Sephora à part s’il sont sélectifs. Leur prix pour les parfums est raisonnable, c’est d’ailleurs dommage que cette Maison ne soit pas si reconnu ...
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par amalia, le 28 mai 2011 à 10:35
Bonjour Baron,
Et bien figurez-vous que je ne connais que les produits de soins de l’Occitane, je voulais me pencher sur les parfums après avoir lu quelques critiques assez positives (sur Olfactorum je crois) et j’avais demandé à sentir l’eau de parfum Labdanum mais je ne me suis pas attardée, la boutique était bondée et les vendeuses prises d’assaut. J’y retournerai.
Sinon pour les adeptes des soins à l’amande (Vivi, Mitsouko etc) la ligne Amande de l’Occitanne est très agréable.
J’ai aimé en particulier la pâte délice Amande (je suis accro aux gommages) ainsi que l’huile souplesse et le concentré de lait.
Il me reste encore un peu d’huile de massage relaxante lavande, géranium, tea tree que j’utilise les soirs ou je rentre fatiguée énervée du boulot, mais je ne suis pas certaine qu’ils la vendent encore, c’est bien dommage.
Qu’avez-vous testé comme parfum Baron ?
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par Patrice, le 28 mai 2011 à 12:43
Labdanum est tout simplement LA perle de leur gamme de parfum. J’ai vraiment eu un gros coup de cœur. Et il me rappelle un peu Dior Homme Intense.
Il se peut qu’un jour je craque pour un flacon !
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par amalia, le 28 mai 2011 à 12:55
Patrice, dés que tu auras craqué parle nous-en ! Ou peut-être le connais-tu assez pour faire ça plus vite ? ;)
Il me semble que je l’avais trouvé un peu rude au départ mais que son évolution m’avais emballée. Enfin si mes souvenirs sont bons.
Je n’aurai pas assez d’une vie pour tester tout ce que je veux moi...
par baron.de.la.brède, le 28 mai 2011 à 19:22
Oui ! Toutes les filles racontent la meme chose que toi : que comparativement aux crèmes hydratantes vendues dans les grands magasins, chez l’Occitane on prépare des crèmes haut de gamme. Toi et l’amande. J’aime également. Je dois t’avouer qu’on m’avait dit que les EDTs de chez l’Occitane ne duraient pas plus que 3 heures et les EDPs pas plus que les heures de bureau. Ce qui fait que je ne me suis pas vraiment penché sur les EDT à part la rose. Elle sentait très naturelle cette rose. Ma maman a aimé. Ensuite, j’ai appliqué sur la peau les deux Eau de parfum mixte. Et ma mère et moi avions aimé Labdanum tout comme toi. Il faut dire que ce parfum en a des adeptes !
Mais j’ai voulu demandé à ma mère ce qu’elle en pensait avant de passer à la caisse. Mais je pense que lorsque je vais passer prendre Labdanum, je vais continuer à découvrir les autres Eau de parfum meme s’ils sont féminins. C’est vrai, je connais rien qu’une fille à papa qui porte l’Occitane. Et surtout, surtout lorsque j’ai entendu qu’ils avaient du jasmin et de l’iris ...
Si toutefois je dormais et qu’on me chuchotait à l’oreille un nouveau parfum avec du jasmin, ça fonctionnerait meme mieux qu’un réveil matin pour me mettre hors du lit. Mes notes préférées sont la violette, l’iris et le jasmin. C’est à cause que je préfère lorsque c’est floral poudré. Sinon, je commence à aimer dernièrement la cardamome, et un parfum qui me laisse un peu aller avec de la cardamome c’est Armani Attitude Extreme. C’est comme si on me droguait genre avec ce parfum ...
par Vivi Snow, le 29 mai 2011 à 10:00
Bonjour Amalia,
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J’ai un petit peu de temps ce matin, avant de retourner à mes activités prenantes de ce week-end (théâtre : c’est la dernière cette après-midi !) pour te répondre.
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Je suis flattée, honorée, touchée de faire partie de ton clan. ;D
Mais vraiment, ça me fait plaisir si tu portes Carnal Flower. C’est comme l’extrait N°5, on le partage maintenant.
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C’est ce que j’aime sur ce site, personne ne garde pour lui seul une belle découverte parfumée. Chacun en décrivant un parfum découvert, porté avec émotion, histoire et plaisir, souhaite le partager avec enthousiasme et générosité, incitant les autres fous de belles senteurs à au moins l’essayer, au mieux l’adopter avec jubilation.
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Je te souhaite un agréable dimanche délicieusement parfumé.
Bisous, bisous ^_^
par grand’ourse, le 27 mai 2011 à 15:54
bonjour !
il y a à peine 15 jours, très théoriquement, j’aurais pensé tout autrement que vous Eh-Andy, genre "mais non on les transforme tellement quand on les porte, blablabla". Mais depuis, j’ai expérimenté la chose...
Ne trouvant pas de digne successeur à son Allure, j’ai voulu faire essayer à l’homme Chergui (que je porte) pensant qu’il lui plairait. A peine senti sur son poignet, il m’a clairement dit que "ça allait pas être possible", pour des raisons d’interférences.
Il croit que ce serait de nature à le distraire dans ses activités, puisqu’il a l’impression de me renifler de très près en le portant, en bon obsédé sensuel (copyright Dominique) qu’il est... Et j’ai rigolé, me sentant beaucoup plus libre de mes choix et plus maître de mon cerveau primitif.
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Mais, en fait, moi aussi, j’agis de cette façon : je n’ai jamais pu porter Opium, parfum signature de ma mère. J’ai logtemps tourné autour. Et ce n’est que récemment, en trouvant Noir Epices, qu’enfin j’ai pu m’autoriser à être une femme capiteuse à épices, et c’était vraiment libérateur.
Juste le bon parfum au bon moment, et pouf ! j’ai muri, acceptant qu’on se ressemble, mais comprenant qu’on reste unique chacune.
Etre vintage a décidément du bon !
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par eh-andy, le 27 mai 2011 à 16:11
j’approuve complètement vos dires !!! Mais vraiment ! Et sinon, ce discours, j’aurais pu tenir exactement l’inverse il y a peu de temps (vive les contradictions), mais l’expérience répéter d’inverser les parfums de ma tendre et douce ainsi que de me réapproprier ce que mes proches ont porté m’ont tellement fait ressentir quelque chose comme de l’inauthenticité, du décalage, quelque chose qui fondamentalement ne collait pas, que j’ai abandonné !
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par eh-andy, le 27 mai 2011 à 16:13
ouh là, je suis fatigué aujourd’hui, mes phrases sont mal ficelées et pleines de fautes. je disais donc l’expérience répétée, et inverser les parfums de ma douce avec les miens, échanger. Excusez-moi mon manque de clarté !
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par mitsouko, le 27 mai 2011 à 19:42
Je ne pensais pas lancer une discussion avec ma boutade, mais j’en suis finallement contente.
Le plus rigolo dans l’histoire, c’est que quand j’avais acheté Pi pour mon chéri, je m’étais dit que je pourrais lui piquer à l’occasion et en fait non, jamais.
J’adore sur lui, sur sa peau c’est une vrai tuerie ; je le boufferais tout cru si j’avais moins de self-control. Mais du coup, je l’ai complètement associé à mon mari et ne pourrais pas le porter.
En fait, je ne suis pas possessive avec mes parfums. Si une amie décidait de porter Mitsouko parce qu’elle a aimé sur moi, ça ne me dérangerait pas (au contraire, je serais trop fière).
Par contre, je ne peux pas porter Shalimar parce c’est le parfum associé à ma meilleure amie. Suis-je bizarre ?
Noir est splendide sur ma peau mais en fait, si je l’offre à mon mari, je sais très bien que je ne pourrai plus le porter.
Je lui ferai essayer pour voir ce que ça donne sur lui. Si le rendu est meilleur que sur moi, je lui offre et il sera tout à lui. Sinon, je me l’offre à moi toute seule (mais il aura le droit de me l’emprunter).
Bel-Ami que j’adore pourtant, je ne lui offrirai jamais parce que c’était le parfum d’un ex. Alors si mon mari portait Bel-Ami, j’aurais l’impression de trahir mon mari avec.... mon mari. (ça y est, c’est officiel, je suis barge !)
par mitsouko, le 24 mai 2011 à 15:40
He bien ça y est. Je suis allée sentir Antaeus. Et je l’ai reconnu, c’était le parfum d’un copain de mon frère, très sympa mais comment dire..... un tantinet kéké des plages, un soupçon cro-magnon. Marrant comme copain mais un cauchemar sur pattes comme petit copain. J’étais d’ailleurs emplie de compassion pour les jeunes-filles qui tombaient dans ses bras (j’ai jamais bien compris pourquoi elles craquaient pour lui, soit dit en passant).
Et alors Antaeus, me direz-vous ? Eh bien je dirais qu’il lui allait comme un gant, très viril, brut de décoffrage, genre les poils qui dépassent de la chemise et la grosse chaîne autour du cou pour faire kiffer les meufs. Un peu étouffant à la longue et puis un côté vieux beau libidineux.
Bon ben voilà quoi, je peux pas. Désolé Opium, autant j’adore ton article qui mérite largement ses quatre étoiles, autant ce parfum, c’est pas possible pour moi.
Chez Chanel, le must selon moi c’est Egoïste.
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par Opium, le 25 mai 2011 à 01:48
Tim Buktu, Bus57, Roberto,
Je suis content de vous avoir permis de vous remémorer cette fragrance, complexe (compliquée ?) difficilement définissable. Cette histoire de 95 ingrédients ne doit pas être qu’un prétexte marketing donc...
Très content que ce parfum (malgré les défauts qu’on peut y trouver) vous comble !
Mitsouko,
Tu as très bien décrit certains aspects de cet "Antée"(/ami de ton frère) ! C’est vrai qu’il est rentre-dedans. Je comprends tout à fait qu’il ait pu te déplaire avec ses airs mal dégrossis ! Moi, il me touche, mais il peut se révéler finalement très polarisant (par ses angles, je le vois anguleux parfois ce parfum (merci Jicky et la synesthésie) avant de s’arrondir pour ma part). Vraiment comme un orchestre juste avant un opéra. Mais durant plus des 30 secondes réglementaires d’un chypre vintage (comme c’est le cas pour Miss Dior par exemple, qui, après ce court délai, s’arrondit et "s’ouvre" déjà). Mais je comprends tout à fait qu’on entende que les dissonances.
Ce que je trouve intéressant, puisque tu cites toi aussi Egoïste, que j’ai porté il y a une dizaine d’années, c’est que l’on peut voir la patte d’un auteur de parfums évoluer avec le temps, ainsi qu’une histoire de la parfumerie sur une dizaine d’années se dérouler.
Je trouve, et n’hésitez pas à me donner vos points de vue sur ce point, que l’on voit bien le trait de Jacques Polge évoluer au travers de 4 parfums : Antaeus => Coco => Bois Noir => Egoïste.
Je m’explique :
Beaucoup trouvent, à juste titre, que Coco (1983) serait un pendant féminin à Egoïste (1990) qui aurait également Bois des Iles (1926) pour partenaire (puisqu’il en est issu après les essais sur celui-ci pour créer Bois Noir (1987) ). Mais, personnellement, je vois également des points communs entre Coco (83) et" Antée" (1981). Dans leur aspect "baroque" à tous les deux, où des notes très nombreuses s’écrivent, s’ajustent dans un esprit de la surcharge (la saturation des ingrédients et notes propre aux années 80), assez peu dans le style Chanel qui précédait (Spécialistes de Chanel, n’hésitez pas à me donner votre avis. Dau, si tu as l’impression que je pensais à toi, tu n’as pas vraiment tort, tu maîtrises ce sujet bien mieux que moi... ;-) ).
Je vais un de ces jours tester deux mix : entre Antaeus et Coco ; et entre Coco et Egoïste.
On voit l’écriture assez chargée du début des années 80 s’épurer, se nettoyer, pour parvenir à un trait plus limpide au tout début des années 90 avec Egoïste finalement. En fait, c’est un peu l’histoire de l’évolution dans la patte d’un créateur et dans les tendances de la parfumerie même qui nous est racontée. Comme si Egoïste n’avait pas pu exister s’il n’y avait pas eu Bois des Iles, Bois Noir, mais aussi Coco et même Antaeus... qui serait au final, les premières ébauches un peu fougueuses, les premiers tests, d’un style en devenir.
Pour cette raison, encore plus, et malgré les défauts des premiers temps (défauts de l’écriture de plusieurs parfums sur près de 10 ans, et défauts de la première fragrance entre la tête et le fond), il me touche encore un peu plus ce demi-dieu...
par Corto, le 23 mai 2011 à 15:53
Antaeus .... toute ma (proche) jeunesse ! Un monument du parfum masculin, brut et sans compromis. Je l’ai beaucoup aimé, je ne le porte plus que très rarement combien, hélas, ses qualités intrinsèques sont limitées. Mon nez s’étant quelque peu affuté depuis ces 10 dernières années, je le trouve aujourd’hui beaucoup trop synthétique et brouillon à mon goût. Ca n’en demeure pas moins un grand parfum dans son genre.
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par Corto, le 23 mai 2011 à 15:54
Et 4 étoiles pour ton article Opium ! Un régal !
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par Opium, le 25 mai 2011 à 00:57
Corto, à toi aussi je dis merci pour tes compliments (je me répète, mais cela m’a fait plaisir comme si c’était une première à chaque fois). Permettre de faire passer quelques minutes agréables de lecture est un plaisir bien agréable !
Tu trouves Antée "brut, sans compromis"..., "brouillon"... mais penses que c’est malgré tout "un grand parfum" : c’est exactement ce que je pense également ! ! Intéressant par ses aspérités mêmes...
par HUMBERTO, le 22 mai 2011 à 19:40
ANTAEUS, le magnifique, est un parfum obligatoire dans ma collection depuis son lancement en 1981, et malgré les reformulations, c’est toujours un grand parfum. Je l’aime beaucoup !
L’Anarchiste
a porté Antaeus le 26 décembre 2022
héspéridés
a porté Antaeus le 30 août 2020
jericoserilico
a porté Antaeus le 16 mars 2019
Patrick Barrabé
a porté Antaeus le 5 septembre 2015
Farnesiano
a porté Antaeus le 25 août 2015
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