Vol de Nuit

Merci Loblue pour le conseil, même si doublonner l’extrait avec l edt est assez ennuyeux je trouve. J’ignore si ce parfum avait une telle ephemerité à sa sortie, ce serait intéressant de le savoir, sans doute avait-il un chouilla d’ambre et de lichen en plus pour le fixer ?

Vol de nuit est très beau en extrait, par contre tenue et sillage zéro pointé ce qui est assez paradoxal pour un parfum de ce prix. Il mériterait d’être un peu boosté de ce côté là sinon il faut sniffer frénétiquement son poignet comme une droguée pour constater son évolution (par ailleurs très belle, voire l’une des 10 plus belles du marché actuel). Il était dispo à 200 euros sur Incenza.
Je suppose qu’aujourd’hui on appellerait ça un parfum de peau........
Son cousin Mitsouko reste la valeur sûre car il réunit toutes les caractéristiques qu’on attend d’un parfum d’exception , tenue, sillage, complexité, évolution, mystère : le parfum parfait techniquement et olfactivement, celui dont on ne se lasse jamais.

Je me suis enfin décidée à acquérir cette merveille ... moi la pschitteuse compulsive, adepte des grandes contenances, me voilà allégée du porte-monnaie mais si heureuse de sentir, encore et encore, ce petit bijou.

Je ne possède que peu d’extraits, ma préférence allant le plus souvent à la concentration "eau de parfum", mais les rares extraits de mon osmothèque, à savoir Coco, n°19, Miss Dior originale et maintenant Vol de Nuit, en valent la peine.
La version eau de toilette de Vol de Nuit me laissait sur ma faim et pour ainsi dire me frustrait par sa volatilité : une envolée triomphale, euphorisante, quelque chose d’indéfinissable, une complexité "survolée"et un départ à l’anglaise sur la pointe des pieds. Une beauté entraperçue et aussitôt disparue.
Et puis cette envie de connaître enfin le monument de la parfumerie dont j’avais suffisamment lu les avis et critiques ici et ailleurs, et qui me laissaient présager ce que au fond je savais déjà : ce parfum allait m’envoûter.
Il ne me lasserait pas. Il me donnerait envie encore et encore. Rien que ça.

Maintenant je peux le confirmer : je suis tombée amoureuse de Vol de Nuit.

Vol de nuit en extrait m’oblige à revoir la façon de me parfumer : déposer un soupçon du précieux nectar derrière les oreilles, sur les poignets (pour mieux le humer à longueur de journée) ou mieux encore (pour l’instant je n’ai pas trouvé d’endroit meilleur pour qu’il se diffuse et que je le sente au passage) dans le creux de la gorge, cette partie sensuelle qui est évoquée dans Le patient anglais... (j’ai adoré et le livre et le film).
Ralph Fiennes l’appelle "suprasternal notch" ...

Sur une peau bien hydratée et au contact du vêtement avec lequel il s’imprègnera délicatement, les effluves se diffuseront lentement...
Plusieurs fois je me suis surprise à enfouir mon nez dans le haut de mon pull afin de m’enivrer de ses notes à la fois vertes et moussues, mais aussi légèrement épicées, poudrées mais surtout animalisées.

Car Vol de nuit en extrait a libéré l’animal sauvage en grande partie caché dans l’eau de toilette.
Ma frustration venait en fait de ça : entrevoir le pelage du superbe félin qui restait tapi dans l’ombre, et dont on ne pouvait qu’imaginer la puissance et le panache .
Vol de Nuit m’émeut par ses notes vertes de galbanum et son côté animal.
Quand je le respire, j’ai la vision d’un tigre sortant d’une forêt dense, d’un vert intense, une végétation luxuriante, à la fois effrayante et intriguante.

Je suppose que c’est cette alliance des deux qui me fait autant d’effet en parfumerie ...
Je pense à deux autres parfums, aux fortes concentrations de galbanum sur un fond animalisé / cuiré qui me font aussi perdre la tête :
Chamade (je ne connais que l’edp, mais j’imagine que l’extrait doit être à tomber) , mon premier (et hélas dernier) flacon de Cabochard en edp acheté il y a 20 ans et qui était d’un érotisme absolu ; je ne l’ai plus jamais retrouvé, sa version a été diluée, le cabot / eros qui sommeillait a été émasculé au passage...

Vol de Nuit m’émerveille par sa puissance et son originalité, par son côté insaisissable et rebelle, par sa complexité et sa richesse.
Bref, il me fascine.

Et je ne m’attendais pas à ce qu’il me transporte 40 ans en arrière, lorsque ma mère avait pour habitude de passer chercher chaque matin en bas de chez elle, rue Eugène Jumin dans le 19è arrondissement de Paris, celle qui était ma maîtresse de CE2 mais qui me paraissait déjà bien âgée ; proche de la retraite, c’était une femme toujours impeccable, aux tenues classiques, et ses foulards sentaient toujours ce parfum "de vieille" (du haut de mes 8 ans).
Penser qu’elle portait un Guerlain ne me surprendrait pas...

Et maintenant j’en suis certaine : c’était Vol de Nuit.

En flânant dans les rayons parfumerie d’ un grand magasin, je me suis arrêtée devant le stand de Noël Guerlain. Je suis une "adepte"des parfums et cosmétiques Guerlain depuis longtemps. Acqua Allegoria Pamplelune pour sa fraîcheur et son caractère, Insolence que j’ ai longtemps porté, La Petite Robe Noire qui me tentait bien avant qu’une amie ne m’ offre pour mon anniversaire Shalimar Souffle Intense que je porte avec un rare plaisir et qui me réconcilie avec les parfums orientaux que je trouvais trop capiteux et sucrés, pour moi qui aime les odeurs pétillantes, fleuries et fruitées, et légèrement poudrées.
Donc devant ce stand, j’ aperçois plusieurs flacons "abeilles" portant le nom de parfums anciens qui ne me plaisaient absolument pas quand je les avais senti il y a quelques années. M’ étant laissée séduire début octobre avec le souffle de Shalimar, je me suis mise à respirer "Heure bleue" "Samsara" "Nahema". Sensations agréables cette fois mais bon, sans plus ! Je ne les aurai pas porté. Et le dernier "testé" : Vol de Nuit... Ça existe un coup de foudre olfactif ??!! Oui ! Impossible de lever le nez de mon petit morceau de papier aspergé. La vendeuse flairant une bonne affaire me propose de l’ essayer sur ma peau. Et depuis 4h, je respire, je frémis, je m’esclame devant toutes les senteurs de ce parfum que je ne connaissais pas. Ke ne veux pas que l’ odeur s’ estompe ! C’ est MON parfum ! Une révélation miraculeuse ! Je ne saurai pas nommer ce qui me plaît tant d’ autant qu’ il ne ressemble à aucun des parfums, Guerlain et autres que j’ ai porté depuis. ... de nombreuses années ! celui là ,tantôt sentant les savons de mes tantes, tantôt les parfums de l’ automne quand l’ humidité exhale les odeurs d’ humus et de feuilles mortes, tantôt un parfum de fleur que je n’ arrive pas à identifier, tantôt une pointe de vanille, parfois tout ça à la fois. Je ne suis pas une connaisseuse mais ce que je sais c’ est que Vol de Nuit est pour moi... quand j’aurai les finances !

Je viens de sauter le pas : je me suis offert l’extrait. C’est le seul parfum pour lequel j’étais prête à faire un sacrifice, pour cette magnifique bouteille avec ses hélices d’avion. J’ai retrouvé le geste parfum de mon arrière grand-mère, déposer une goutte d’extrait derrière mes oreilles à l’aide du bouchon. Et depuis, je suis dans un état second, plongée dans un ébahissement olfactif que l’eau de toilette m’avait laissé seulement entrevoir de manière fugace.

Bonjour, je recherche le parfum avec ce packaging particulier, savez vous où le trouver ?

Bonjour
Je viens de m’offrir l’extrait de parfum Vol de nuit dans sa somptueuse bouteille à Hélice sur un site internet français à un prix défiant toute concurrence (et oui quand on tourne autour depuis des années et qu’un bon de 30% se présente, on fonce !) et j’aimerais savoir comment vous appliquez le parfum pour celles et ceux qui le portent : en vaporisation (en transvasant qq ml dans un petit vapo) ou directement sur la peau avec le petit bouchon ?
merci !

J’aime tellement ce parfum... Quand je le mets c’est étrange de voir la réaction des gens qui soit l’adorent soit trouvent "qu’il pue la vieille".
Par contre pourquoi est-ce que Guerlain à décider de changer le flacon, il était si beau et si emblématique !

TERRENCE MALICK

Je porte enfin Vol de Nuit, je lui tourne autour depuis deux ans où presque. Je suis enfin prête pour lui et j’en suis heureuse. Merci Anna et bise à Solance.