Vétiver
Guerlain
Les Classiques
- Marque : Guerlain
- Année : 1959
- Créé par : Jean-Paul Guerlain
- Genre : Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Classique - Élégant
Racine bourgeoise
par Jeanne Doré, le 27 janvier 2014
Le Vétiver de Guerlain est un peu à la matière du même nom ce que Fracas est à la tubéreuse ou Féminité du Bois au cèdre : une consécration.
Premier parfum crée par Jean-Paul Guerlain en 1959, il incarne la matière comme nul autre, et malgré une formule qui a été bien modifiée depuis sa création, il n’en reste pas moins une référence incontournable.
Oscillant dès les premières notes dans une dualité fraiche/sombre, il propulse des notes d’eau de Cologne citronnées qui évoquent un savon propre et délicat, tout en distillant déjà la suave fumée de ses notes boisées sombres et terreuses (le tabac et la mousse de chêne étant moins présents, comparé à la version d’origine).
Le vétiver, présent dès le départ, ne fait que prendre de l’ampleur au fur et à mesure qu’on le porte, et s’installe durablement sur la peau et les vêtements, doucement enrobé de notes poudrées et épicées.
Il conserve une dimension blanche, propre et rassurante, tout en nous plongeant dans une obscurité aux teintes vert sapin et brunes.
Si Vétiver était un vêtement, ce serait un costume en tweed, si c’était un quartier de Paris, ce serait quelque part entre Saint-Sulpice et le jardin du Luxembourg, si c’était un menu, ce serait un soufflé au fromage, une blanquette de veau et un baba au rhum.
Vétiver est un parfum bourgeois, à l’allure altière, élégante et distinguée, au tempérament honnête, courtois et bien élevé.
C’est un vrai parfum signature, qu’on adopte jeune, qu’on porte longtemps, et qu’on a sans doute du mal à abandonner.
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par Farnesiano, le 28 janvier 2014 à 11:07
Merci, Jeanne, pour ce réveil de l’un de mes premiers coups de coeur parfumés. Mais le Vétiver de Guerlain me semble avoir diablement changé depuis de nombreuses années : il s’est trop rafraîchi, allégé et même légèrement mentholisé. L’ayant tant aimé autrefois, je ne le reconnais plus. Son évolution, sur peau en tout cas, me paraît sans réel caractère. Où donc est passée sa chaleur si lumineuse, un peu grasse même, si souriante et tellement réconfortante quoique demeurant altière ? Je ne l’ai plus senti depuis un an, déçu par sa Xième reformulation. Mes anciens flacons, au jus plus doré, gardent la fragrance originale intacte, magnifiquement facettée. Cette dispersion de la sensation, ce tournoiement pailleté de notes, je l’avais retrouvé dans Allure Homme aujourd’hui peut-être trop senti. Fan de cette matière depuis mon plus jeune âge, grâce à Guerlain, Carven et Givenchy, je conseillerais à l’éventuel acquisiteur de vétivers bien d’autres parfums, à commencer par Encre Noire de Lalique. Reste que le Guerlain se place au-dessus de la mêlée des boisés actuels, dits élégants. En Guerlain mainstream pour homme, l’Eau boisée Homme me convainc davatange. Et Habit Rouge bien entendu ! N’oublions pas Terre d’Hermès et les deux Déclaration de chez Cartier qui, auprès de nouvelles générations, semblent avoir pris le relais.
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par lucasdries, le 29 janvier 2014 à 06:45
Pour moi ce Vétiver reste beau même si je me souviens nettement qu’il l’a été davantage. Comme une beauté un peu fanée, un peu passée mais qui continue à subsister sur un visage. Il manque certes un peu de corps en effet, mais Habit rouge à côté, qui a été encore une fois récemment non seulement allégé mais modifié, transformé, fait figure de vieux beau défiguré à coups de botox !
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par Farnesiano, le 29 janvier 2014 à 14:18
Pas senti Habit Rouge depuis longtemps, me contentant de mes anciens flacons dont les notes de tête, devenues un peu criardes avec le temps, font rapidement place au coeur et fond tellement Guerlain... Jeune, je ne supportais pas les parfums vanillés. Aujourd’hui, certains me comblent dont entre autres celle d’Annick Goutal.
par jle, le 28 janvier 2014 à 10:50
Vétiver est un art de vivre, une signature de classe, de distinction de bourgeoisie discrète et pourtant assumée. C’est un beau parfum qui donne à cette racine une existence paisible et "balcon, moulures, cheminée" . Si vous ne le portez pas exclusivement vous découvrirez en plus le plaisir de le reparcourir à chaque fois, de le sentir sans accoutumance et de lui laisser la possibilité de vous délivrer chacune de ses facettes. Alternez avec Habit Rouge, Dior Homme, Déclaration, Eau Sauvage, Infusion d’homme, Bois d’argent et vous avez une semaine de belles senteurs pour vous habiller...
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par lolo, le 28 janvier 2014 à 11:45
Pardonnez-moi jle, mais c’est quoi un "parfum bourgeois" ? Je comprends l’image ’moulure, cheminée’ mais pour le parfum je ne vois pas à quoi vous faites référence. Merci d’éclairer ma lanterne.
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par jle, le 28 janvier 2014 à 14:41
C’est un parfum qui exhale un mélange discret, "sonnant" matières authentiques, emprunt de classicisme, de sérieux, d’équilibre, ne débordant pas de sucre, de fruits, de matières qui piquent et de muscs lessiviels et ultra frais. Un parfum bourgeois est intemporel, indémodable, raffiné par sa richesse et sa complexité, il engendre le regard entendu et pas le rejet malgré le fait qu’il soit très répandu. Un parfum bourgeois est fin, racé, n’a pas de surcharge d’ingrédients accidentelle ou voulue, il est persistant et séduisant à la fois. Le parfum bourgeois enfin ne peut que répondre à des codes parfois poussiéreux mais rassurants et n’interdisant pas des idées et de l’innovation. Un parfum bourgeois enfin complète le look distingué de celui qui le porte et habille sa peau sans interférer vulgairement avec des beaux tissus ou avec... Je me suis retenu jusqu’à maintenant mais je craque. On ne porte par exemple pas un foret au tungstène comme Invictus avec un col roulé cachemire un peu comme on passe une tenue de travail pour bricoler, non ??
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par lolo, le 28 janvier 2014 à 17:17
Compris jle...alors ...j’aime et porte des parfums bourgeois..et j’espère les porter BIEN...de la façon dont vous l’entendez. Tout doit être en adéquation. Merci pour l’explication.
par ERIC, le 27 janvier 2014 à 23:37
Je passe autour, devant, derrière, sans cesse, le regarde mais ne le prends pas. J’ai l’impression de le connaitre trop mais je ne l’ai jamais porté. J’ai l’idée qu’il fait "vieux beau" mais j’ai presque l’âge qui convient pour que justement...Pourquoi diantre ne l’ai-je pas encore vaporisé sur une mouillette ?
Allez, dés que possible, je lui tends poignet, cou, torse lors de ma prochaine sortie-testing. Merci Jeanne de remettre, en tout cas pour moi, ce grand classique sur le devant. Sa découverte, la vraie, celle qui analyse et décide si oui ou non on achète, me fait envie.
Cordialement
Eric
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par Jeanne Doré, le 27 janvier 2014 à 23:40
Ah, cher Eric, si je parviens à vous faire envie, alors tant mieux !
Allez-y, vaporisez partout où vous pourrez, et vous viendrez nous dire l’effet que cela vous a fait ?
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par ERIC, le 5 juin 2014 à 20:06
Chère Jeanne,
depuis janvier et ma promesse de revenir vous dire que et quoi sur Vétiver, il y a belle lurette que je l’ai acheté !
D’abord parce que c’était une évidence d’élégance, de fraîcheur, de tenue aussi. Son prix également est un argument, ce n’est pas un parfum très cher. Pour moi, il est jaune pâle et vert clair, aérien , un peu fumé, feuillu, la plante distillée, il décolle et quitte la terre... J’avais une mauvaise expérience du vétiver avec Cœur de vétiver sacré de l"AP, que je trouvais humide, lourd, terreux. Même si Encre noire me plaisait, la note cyprès me le rendait un peu gras et me le réservait pour l’hiver. Mais avec le Guerlain, c’est tout le contraire. J’ai testé aussi la version intense. A mon avis, elle n’apporte pas grand chose, plus épicée peut-être, mais aussi en perte de ce côté aérien de son aîné. Bref, il reste un peu prés du sol.
Connaissez vous le Grey Vétiver de Tom Ford ? Découvert par hasard, j’ai été surpris par son cumul de bonnes choses : fumé, épicé, aérien, frais, élégant, tenace...moderne ? Plus cher mais moins de 1 euro le ml. Ferait-il la synthèse de toutes les qualités des différents vétivers sur le marché ? Il faudra que je m’y penche à nouveau.
Très cordialement
ERIC
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