The Unicorn Spell

Je suis vraiment super contente d’avoir pu trouver un échantillon de ce parfum !

De prime abord, une explosion de violette atomique, l’éclosion de petites fleurs radioactives et sucrées. Cet effluve d’une candeur quasiment agressive s’adoucit pourtant pour retomber sur une salade de printemps. Comme en Suisse, on mange des fleurs, j’ai une vision de violettes reposant sur un délicieux lit de petit pois frais, et toutes sortes d’herbes vertes et malheureusement indiscernables pour mon nez peu entraîné.
C’est sans doute mon manque d’érudition qui me fait louper le caractère admis comme humoristique de ce parfum. Mais je décèle, dans The Unicorn Spell, un drôle de mélange d’enfance et de grand-mères peintes. Quelque chose d’un peu savonneux aussi, se dégage dans les premiers instants auprès de l’amie violette, qui finit par mourir, assez rapidement d’ailleurs, sur la chair. Ensuite de quoi l’odeur regagne en humidité et explore un petit sous-bois magique parce que sans terre ; une culture hydroponique (pour donner des violettes aux licornes ?). Aucune nature dans cette verdeur toute moelleuse, aucun référent réaliste ne vient troubler cette espèce de rêve éveillé ; nous sommes plus dans une abstraction faite de savons hi-tech que dans la reconstitution des sous-bois médiévaux habités par les licornes. À mesure que j’écris, je comprends mieux le caractère pointu du parfum ; son absence totale de naturalisme est une grande réussite, alors qu’on ne s’y attendrait pas tellement pour une famille fraîche. Un film à effets spéciaux sur un écran vert, remplacé par un décor en toc.
Le côté savonneux me fait penser à un domaine plus cosmétique, plus technologique. Une sorte d’alliance en somme, entre les vieux ingrédients connus des traditions et des molécules de synthèse décomplexées. Je ne connais pas assez bien la parfumerie pour distinguer les odeurs synthétiques des odeurs obtenues par extraction, mais je sens un usage ambitieux d’odeurs très connues pour arriver à un truc neuf et bizarre. Sa bizarrerie ne m’était pas non plus venue à l’esprit rapidement ; son premier abord est – mes collègues me remercient – très facile à respirer.
Bref, sans doute est-ce parce que je fais, de fait, des licornes en 3D dans mon travail, que j’imagine ce parfum à leur image. Comme je suis pour mes amis Madame Licorne, je ne pouvais pas ne pas essayer ce parfum. Et je trouve qu’il me ressemble ! Des teintes en gorge de pigeon, irisations si simples et pourtant toujours fascinantes, holographiques comme des bulles de savon. On finit sur quelque chose d’argenté, de presque métallique, mais là encore, métaphorique. J’adore.
J’avais pourtant eu peur du caractère pour moi très sucré du début. J’ai une sainte horreur des floraux sucrés, alors la violette m’inspirait une grande terreur… Cependant, ses inflexions un peu langoureuse, presque vibrantes (hystérie des jeunes pousses de plantes vertes !), m’ont vraiment réconciliée avec cette note. Un peu comme on s’excuse, dans une crise enfantine, d’avoir mangé les 15 cuberdons* qu’on avait pourtant acheté pour ses amis.
*Un bonbon belge conique constitué d’une croûte de sucre et de gélatine à la fois friable, cassante et tendre avec un cœur de sirop coulant. Le tout est de couleur plutôt lie-de-vin portugais, et associe généralement la violette à quelque chose de réglissé.

Une violette verte, râpeuse, avec cette petite note de haricot vert originale. Une très belle création qui m’a agréablement surprise. Je fais appel à mes souvenirs olfactifs, mes tests remontant à 2008. Je n’ai pas senti la fragrance depuis.

Je le découvre seulement d’un premier et timide pschitt sur mon poignet grâce à Belle du Seigneur qui a enchanté ma journée. Pour le moment il me fait vraiment penser à Grey Flanel que je porte parfois. J’aime les vertes violettes...Par contre je n’entre pas dans la dimension humoristique de ce parfum. Pas encore...Je vais lui laisser du temps...

J’ai mis la main sur des échantillons de la marque. J’ai porté The Unicorn Spell avant-hier, pour une énième journée-bibliothèque-silence. J’ai eu le sourire toute la journée, j’avais l’impression d’être complètement fluorescente dans la salle. Je ne sais pas trop quel sillage je laissais, mais la tenue est vraiment excellente pour un parfum si vert. Punaise, j’avais l’impression de me transformer en liane géante avec plein de clochettes (j’ai jamais vu ça hein mais j’avais cette image précise dans la tête). Ce qui est assez étonnant c’est que j’ai parfaitement ressenti cet aspect "humoristique" alors que je n’ai que peu de connaissances en parfumerie (même si cela occupe le peu de temps qui me reste). Je ne le trouve pas si "dur" à porter, en fait, mais peut-être est-ce parce que je ne l’ai senti que sur moi. Moi qui croyais avoir des problèmes d’entente avec les effluves vertes (quoique j’en étais un peu revenue avec L’Heure fougueuse), m’éprendre de ce vert si franc me surprend - et pourtant à moitié tant c’est une évidence. Parce que je le trouve vraiment unique.

Bon, je suis amoureuse de la marque, heureusement qu’il n’y a pas beaucoup de parfums... Hier c’était Manoumalia, qui comble mon envie de soleil, et aujourd’hui Let me play the lion. Quelle merveille ! J’adore cet aspect de terre poussiéreuse qui se soulève sur ma peau. Savez-vous ce qui produit cet effet de matière ?

Il me reste L’antimatière, je pense que ça prendra plus de temps avec celui-là (un peu comme pour Dans tes bras)
Je sais comment je vais utiliser mon bon de réduction chez Marie-Antoinette !!

Merci pour ces belles, belles découvertes...

Merci Calygo et Jicky pour avoir déclenché une nouvelle envie. Il faut impérativement que je le découvre ! Grr...

Un parfum que j’aimerais beaucoup découvrir, le nom, la composition et votre description me font furieusement envie !
Aimant la violette et l’iris je n’en porte pourtant pas encore...

J’ai senti le N°19 et Iris Silver Mist et les ait beaucoup apprécié, surtout le deuxième mais je ne me verrais pas en acquérir un pour l’instant, préférant les orientaux et les fleurs blanches ma liste de courses est déjà longue dans ces branches là : Tubéreuse Criminelle, Carnal Flower, Lys Méditerranée, Rahät Loukoum, Louve et Passion.

Cependant j’aurais forcément le besoin d’un iris car c’est une matière sublime et marquante à mes yeux. Le choix se fera surement entre Iris Silver Mist et The Unicorn Spell dès que j’aurais pu le sentir.

C’est pour moi le meilleur parfum de la marque.Je le porte aujourd’hui.

Un OVNI olfactif, c’est bien le mot : cette étrange bizarrerie, dont l’inspiration mêle poésie, enfance, couleurs tranchées et dérision, est une fable en flacon. Mais si elle séduit l’esprit, parle-t-elle véritablement au coeur ? Après un départ de violette innocente et fraîche, je me trouve nez à nez avec une soupe minestrone et un fort morceau de caoutchouc. Il faut le vouloir.

[Et l’on peut se rêver plus séduisant.]

Hello, Sun Jae. Cette licorne m’intrigue vraiment. Où sentir LesNez dans les environs de Bxl ? Il arrive souvent que des parfums d’auteur soient distribués dans certaines boutiques qui ne sont pas des parfumeries et que la marque ne mentionne pas sur son site.
(En ce moment, suis en plein dans Cuir Velours... Quel enchantement ! ;-)