Le Jardin retrouvé, précurseur de la parfumerie indépendante
par Anne-Sophie Hojlo, le 8 novembre 2019
Parmi les pionnières de la niche, Le Jardin retrouvé reste fidèle à ses créations à l’aura vintage, mais à l’élégance finalement intemporelle.
C’est dans les années 1970 que naît en France ce qu’on n’appelle pas encore la parfumerie de niche. Pour échapper à la montée en puissance du marketing dans la parfumerie grand public, certains créent des marques confidentielles. En 1975, Yuri Gutsatz est de ceux-là avec Le Jardin Retrouvé, ce qui fait de lui un pionnier aux côtés des fondateurs de Diptyque ou L’Artisan parfumeur.
Né à Saint-Pétersbourg en 1914, il arrive à Paris dans les années 1930. Il rejoint d’abord les parfums de Mury, avant de devenir chef parfumeur chez Roure, aujourd’hui Givaudan. Il y restera trente ans. Au tournant des années 1960, il part à Bombay en Inde pendant six ans pour diriger une usine de production de matières premières à destination de la parfumerie. À son retour en France, Yuri réalise le virage pris par l’industrie, et décide quelques années plus tard de fonder Le Jardin retrouvé. Auteur d’un article publié en 1979, « Parfumeur, ton nom est personne », il se donne pour mission grâce à cette nouvelle marque de remettre les matières premières de qualité et le parfumeur au cœur du processus, à une époque où les couturiers sont plus volontiers mis en avant.
Quand il disparaît en 2005, la maison sommeille pendant dix ans. Son fils Michel, accompagné de son épouse, l’artiste Clara Feder, décident en 2016 de perpétuer son héritage et de reprendre le flambeau. Parmi les quelque 2000 formules originales laissées par Yuri, sept sont sélectionnées, retravaillées par le parfumeur Maxence Moutte et rééditées. Trois nouvelles créations, inspirées elles aussi des archives de la maison, les rejoignent en 2018.
Ces compositions classiques et attachantes, où l’on retrouve en guise de fil rouge des notes ambrées, cologne, savonneuses ou des accents chyprés, ont un charme suranné et nostalgique, un peu à la manière de l’univers de Santa Maria Novella ou Oriza L. Legrand. Nimbées d’une aura vintage, elles promettent un voyage à travers la parfumerie traditionnelle, des eaux fraîches d’antan au thème oriental, en passant par le mythique accord cuir de Russie. Une élégance hors du temps, illustrée dans notre sélection.
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par Evita, le 23 novembre 2019 à 18:58
Enchantée d’avoir été sélectionnée pour tester ces charmantes fragrances du Jardin retrouvé...mais dépitée de n’avoir pu partager avec vous mes impressions sur ces exquises découvertes avant aujourd’hui... (J’ai en effet été victime des aléas climatiques de ces derniers jours...et de leurs fâcheuses conséquences ! ), je me lance et tente de vous délivrer mes ressentis... C’est une première !
C’est bien un voyage dans le temps et dans l’espace que nous propose ce Jardin retrouvé...tant les fragrances proposées se révèlent être de pures réminiscences d’atmosphères passées... Attention, cela n’est pas du tout péjoratif... Bien au contraire... Néanmoins, je dois bien avouer que si nombre de parfums actuels conquièrent mon coeur...cela ne sera jamais à la hauteur de ces parfums que l’on qualifie aujourd’hui de "vintage"...
Ce préambule pour préciser que je ressens , il est vrai, comme une aura "vintage" dans chacun de ces Jardins !
CUIR DE RUSSIE est splendide... Boisé mais subtilement relevé de notes fleuries et poudrées... Le cuir n’est pas dominant et m’évoque une élégance masculine rétro... Un gentleman qui vient de terminer sa toilette, rasé de près... Il laisse derrière lui un sillage délicat...
VERVEINE D’ETE est vivifiante, rafraîchissante... Une morsure acidulée . Une claque d’agrumes, bergamote et verveine, verte et rafraîchissante, tellement rafraîchissante qu’on en redemande , surtout lorsque la chaleur alentour devient écrasante ! Elle doit faire des merveilles en été (et porte donc bien son nom !) et me paraît parfaitement mixte !
TUBEREUSE TRIANON, ma préférée... Mais je dois avouer que je la connaissais déjà ! En grande amoureuse de la tubéreuse (et de quasi toutes ses déclinaisons...), je l’adore... Crémeuse, verte, dense, je ne la trouve pour ma part pas étouffante mais sensuelle, capiteuse, solaire... Une féminité assumée, certes, mais également mon Jardin préféré... Un jardin de fleurs enivrantes avec des touches de verdeur et d’amertume qui équilibrent le côté crémeux ... Et si l’ouverture en impose, le sillage se fait plus subtil, plus charnel également...et donne envie de s’approcher de la femme dont émane ce parfum...
par Emma Bovary, le 20 novembre 2019 à 21:25
J’ai pris le temps de me perdre dans les massifs et bosquets du Jardin Retrouvé et cette maison de parfum m’a offert un magnifique voyage dès le portillon franchi : la Verveine d’Été m’a séduite et rafraîchie par sa touche citronnée... L’odeur sans fioritures, directe, vous va droit au coeur. C’est pour moi le parfum idéal des chaudes journées d’été. J’ai continué la découverte de ce beau jardin avec l’Eau des Délices, hepéridée et citronnée mais plus complexe que la première, qui en m’évoquant à la fois l’Eau de Cologne 4711 et l’Eau d’Hadrien de Goutal dont elle m’apparaît comme un beau compromis, m’a transportée en Italie pour un voyage imaginaire entre les jardins de Boboli et la villa d’Hadrien, au bruit enchanteur des fontaines de la villa d’Este. Un parfum magnifique ! La fleur sur laquelle je me suis ensuite penchée est la Tubéreuse Trianon qui m’a tout de suite plongée dans les mystères de la nuit par son odeur capiteuse. Si le nom de ce parfum évoque Versailles,c’est non seulement vers la Tunisie et ses bouquets de jasmin que mon esprit s’est évadé mais aussi vers des îles plus lointaines et plus exotiques : sans doute la petite touche de coco, discrète et raffinée que l’on perçoit en arrière plan. J’ai continué mon voyage vers l’Inde cette fois-ci : Sandalwood sacré vous enivre de prime abord avec son odeur de patchouli, très franche, directe, qui évoque le propre et la savonnette, mais ce sentiment n’est absolument pas péjoratif, d’autant plus qu’une fois la fraîcheur du premier pschitt estompée, on se trouve entouré d’une douce odeur vanillée des plus agréables. Je suis complètement séduite et je ne peux que continuer à avancer pour découvrir les subtiles senteurs que recèle ce jardin. C’est l’Ylang-ylang que je remarque tout de suite mais c’est la violette que je devine derrière Cuir de Russie : c’est très raffiné et cela me plaît énormément d’autant plus qu’elle se confond avec une fragrance boisée. Je termine mon voyage et j’atteins le cœur de ce jardin avec Oriental Sans Souci. J’aime déjà bien le nom qui semble nous confirmer que ce parfum est un oriental sans l’ombre d’un doute... Je trouve cela drôle avant de découvrir que c’est une allusion au Palais Sans Souci de Postam... Là, je suis complètement subjuguée. C’est un véritable oriental, comme je les aime avec une accroche assez brutale de patchouli qui s’adoucit ensuite pour laisser sur ma peau une douce odeur ambrée. C’est de loin mon préféré : au fil du temps, il révèle toutes ses subtilités dont j’ai encore bien du mal à démêler l’écheveau... Il me faut à regret quitter ce jardin que je retrouverai probablement bientôt.
Je suis ravie d’avoir fait ce voyage et découvert toutes ces fragrances qui tiennent bien sur la peau, évoquant toutes la propreté en même temps que la pureté, avec une fraîcheur qui se mue, à des degrés différents suivant les parfums, en douceur. C’est vraiment très agréable et je pense que tout un chacun devrait être séduit par ces parfums.
par Doblis, le 19 novembre 2019 à 21:25
Tout d’abord, merci beaucoup à AuParfum.com de m’avoir permis de découvrir cette marque.
Verveine d’Été : Cette eau de parfum est très agréable, sans grande surprise avec ses allures d’eau de Cologne classique… avec sa tenue trop légère. Pour une vraie Eau de Cologne avec une impressionnante tenue d’EDP, la seule qui me vienne à l’esprit est celle d’Etat Libre d’Orange
Cela dit, pour les personnes qui aiment les parfums légers tout en délicatesse sans qu’ils soient envahissant, cette Verveine d’Eté est sans doute pour vous.
Eau des Délices est un superbe parfum "vert" qui, sur moi, a une excellente tenue. J’adore le fond chypré-vert-doux très printanier/estival. Ca sent le cocktail rafraichissant d’un chaud été, les vacances, le farniente, un goût de reviens-y...
Sandalwood Sacré : On est dans un beau santal vintage comme le faisait Roger & Gallet il y a quelques années. Presque dans une fougère classique. De toute façon, quand il y a un mélange patchouli/mousse de chêne, je ne suis plus objectif : j’adore ! Excellent fond avec un certain caractère affirmé où le santal prend toute sa dimension (comme mon regretté Zino de Zino Davidoff).
Cuir de Russie : Mon préféré. Très joli cuir suédé, presque encaustique. Cuir de caractère souple, rond, un peu dans l’esprit "Cuir Mauresque" de Lutens ou Cuir Cannage de Dior mais moins écœurant, plus "poudré/mat" (une facette héliotrope ?). Bien équilibré.
Oriental Sans Souci : J’aime bien le départ assez aromatique/ambré me faisant penser à Special for Gentlemen de Le Galion mais après, ça retombe un peu. Ma peau fait hélas remonter un coté piquant/poivré/camphré/agreste que j’aime moins en notes de cœur, mais le fonds s’arrondit un peu.
Tubéreuse Trianon : Pour les fans de soliflores de tubéreuses, ce parfum peut être intéressant. Des variations sur le thème de la tubéreuse, il y en a eu plusieurs et c’est toujours intéressant d’en avoir une variation supplémentaire. C’est le coté chaud de la tubéreuse/jasmin que l’on retrouve ici. C’est très fleuri , opulent, riche, gourmand sans être dans le sucre, bref un parfum idéal pour réchauffer les cœurs par temps hivernal.
Avec cette sélection de 6 parfums, on couvre les quatre saisons de l’année, le tout dans un esprit vintage, construit et équilibré.
Peut-être est-il possible de mélanger certains entre eux. Associer les notes vertes d’Eau des Délices ou fleuries de Tubéreuse Trianon à un autre parfum.
par Volute, le 17 novembre 2019 à 14:16
Bonjour,
Merci tout d’abord à Auparfum et à la maison de parfum "le jardin retrouvé"de m’avoir sélectionnée pour humer, sentir et ressentir ces six fragrances.
J’ai apprécié me promener dans ces jardins parfumés qui m’ont fait oublier les prémices de l’hiver.
En effet, tous ces jardins sentent bon le printemps ou l’été.
Je tiens à préciser que les tests olfactifs ont été faits sur poignet.
SANDALWOOD SACRE :
Pour lui, puisque mon compagnon a senti les effluves de ce parfum et m’a fait cette tirade : "Vous entrez dans une voiture des années 60, dans un habitacle froid, intérieur simili cuir vintage orné d’un tableau de bord en bois fraîchement lustré. En résumé, l’odeur du neuf, des matériaux automobiles vintage (cuir, skaÏ, indus, vintage, aérosol pour disque de frein !).
Pour moi,un conducteur, rasé de près par un maître barbier embaume l’habitacle de cette voiture de collection restaurée par une douce odeur de savon à barbe royal où se mêlent des notes boisées de fougère et de mousse de chêne.
CUIR DE RUSSIE :
Une envolée de violettes et de leurs feuilles ! Je me suis retrouvée en plein milieu d’une forêt entrain de ramasser ces fleurs si frêles et fragiles en ayant au préalable mis des bottes de cuir et non de pluie. Je les dépose délicatement dans un panier en osier.
ORIENTAL SANS SOUCI :
Waouh !! Une explosion de notes orientales : patchouli, benjoin, épices, cannelle me chatouillent les narines comme le ferait un certain Opium. Malheureusement, ce parfum devient discret trop vite. Ça retombe comme un soufflet. Dommage !!
La femme fatale laisse place à un vieux Monsieur qui porte des moustaches à la Rochas.
TUBEREUSE TRIANON :
Une belle composition florale avec une tubéreuse solaire et des fleurs blanches. Une ballade DOMINICALE dans un marché aux fleurs. Une invitation à la rêverie bucolique. Cette tubéreuse est sage et délicate.
EAU DES DELICES :
Splash !!! Des agrumes, des zestes de citrus, de pamplemousse, de bergamote adoucient par du musc.
Une eau rafraîchissante pour l’été.
VERVEINE D’ETE :
Simple et naturelle comme une eau de toilette biologique. Elle est doucement verte et réconfortante. sensation véritable de sentir un pot de verveine.
En résumé :
Les premières impressions sont trompeuses. En effet, les notes de tête ont tendance à exploser mais rapidement, les notes de cœur s’adoucissent. Ces parfums ne laissent pas de sillage. Ils sont discrets .
Aucune note synthétique.
Ces eaux sont très proches des trésors olfactifs de la nature.
par Solène, le 17 novembre 2019 à 11:45
Merci à Auparfum de nous permettre de découvrir des créations et de pouvoir les évaluer.
Je connaissais peu le jardin retrouvé et la découverte de ces fragrances m’a permit de mieux comprendre l’idée de la marque.
Oriental sans souci :
Parfum plutôt pétillant, comme une limette avec un côté résineux. On a beaucoup de volume en tête, et plus on le sent plus il est enveloppant. Une petite touche d’épices chauds vient s’ajouter aux côtés frais et baumé.
Après 30 minutes, l’effet résineux, ambré et oriental s’accentue. Sur ma peau un effet de limette confite reste.
Au bout d’une heure, l’influence très orientale fait sa place, avec un effet collant.
Après plusieurs heures, la facette chaude reste, sur ma peau le parfum s’estompe au bout de 7h.
En conclusion, une fragrance très agréable et rassurante. C’est un parfum avec beaucoup de puissance, peut-être un peu trop pour moi mais la construction est intéressante.
Eau des délices :
Parfum très frais, pétillant et acidulé qui rappelle l’été et les colognes. On a la présence de beaucoup d’agrumes, ce qui donne un côté juteux en plus.
Un côté un peu aromatique d’une lavande arrive accompagnée d’un romarin ou d’une sauge qui accentuent la note sèche de la lavande. C’est un parfum énergique, très citronné sur ma peau et qui s’adoucit après quelques minutes.
Les agrumes partent assez rapidement mais un sillage frais et assez délicat reste, pour évoluer ensuite sur un cœur et un fond plus chaud.
Une note boisée, humide, venant certainement du patchouli apporte de l’élégance et une certaine tenue au parfum.
Pour conclure, c’est un parfum plutôt frais en tête et qui est enveloppé par des notes plus chaudes et assez rassurantes après quelques minutes. Pour autant l’ensemble est assez commun.
Sandalwood sacré :
Dès le début on a un côté très aldéhydé accompagné d’un santal résineux. Une facette vintage d’anciens parfums apparaît avec une note métallique sur peau. Avec le nom du parfum je ne m’attendais pas à ces notes olfactives. Le côté épicé aldéhydé est trop présent sur ma peau et donne une impression lourde pour un santal. Cependant les notes poudrées, savonneuses et douces qui s’imposent ensuite permettent d’avoir une évolution intéressante. Je reconnais la douceur et l’influence lactée du santal.
Etant une adepte du bois de santal, je préfère le parfum après quelques minutes, lorsque les notes crémeuses prennent du volume.
Tubéreuse Trianon :
On a ici une tubéreuse capiteuse, avec une facette fruité banane et un côté solaire très puissant. On imagine facilement une tubéreuse qui aurait passé les premières heures de la journée sous un soleil chaud. La note fleurs blanches très présente se voit accompagnée d’une facette ronde, fruitée un peu confite avec ce sillage chaud rassurant.
Sur ma peau, la note fruitée banane sucrée en tête est trop puissante mais évolue rapidement vers une tubéreuse suave et très élégante.
Au bout de plusieurs heures je retrouve le côté chaud de la tubéreuse, on a une très bonne tenue. L’évolution est assez lente pour arriver vers une note vanillée poudrée en fin de journée.
Belle surprise.
Verveine d’été :
Départ très agrumes et très juteux presque gustatif. L’odeur fraîche, zestée et citronnée correspond bien au nom du parfum. On arrive très vite sur une verveine propre, claire et avec une facette verte.
La note aromatique lavandée qui arrive ensuite accompagne les agrumes. Après 2 ou 3 minutes, on imagine un citron givré ou un citron confit, avec un côté pétillant et froid.
La facette savonneuse qui se développe rejoint le côté propre qu’on avait en tête. Seul le côté épicé cumin me dérange légèrement après quelques minutes, il coupe la fraîcheur des agrumes.
En conclusion, une jolie verveine fraîche et verte mais une impression de déjà vu.
Cuir de Russie :
Les premières secondes on a un aldéhyde frais, qui évolue rapidement sur un côté irisé, poudré accompagné de notes solaires, abricot, jasmin et ylang-ylang.
On a des notes de tête de différentes familles olfactives, le départ du parfum est complet.
Ces fleurs et ces fruits donnent une certaine douceur aux notes cuirées qui arrivent. Avec un nom tel que Cuir de Russie on s’attend surement à un cuir plus sombre. Ce n’est pas le cas et on a une certaine légèreté qui permet de ne saturer trop vite de la note cuir, on a un cuir propre, floral fruité.
Ce dernier est ensuite réchauffé par des intonations d’encens et d’osmanthus confit, la note violette est plus poudrée et plus sucrée après quelques minutes.
Enfin on arrive à une note à la fois douce, humide et très poudrée. On peut imagine une mousse de chêne irisée avec une touche de patchouli, puis un fond chypré vanillé.
Cet ensemble varié donne du volume et de la tenue au parfum, avec une évolution construite sur le long terme.
Dans l’ensemble les parfums sont intéressants car variés, cependant les noms des parfums sont assez différents de ce qu’on sent, peut être pour apporter de la surprise.
par Manotedecoeur, le 16 novembre 2019 à 17:19
Merci à l’équipe d’Au Parfum de m’avoir permise de découvrir cette marque. Je n’avais pas encore eu l’occasion de plonger mon nez dans ces fragrances et j’y ai pris beaucoup de plaisir à les évaluer.
Pour être franche, je n’ai pas l’habitude de porter ce type de fragrances. Toutes les créations ont un twist vintage qui me rappellent les parfums d’antan. Je me plais seulement à les sentir.
Oriental sans souci :
Une ouverture très vive, fugace et épicée. La première image qui m’est venue c’est le parfum Opium car je suis entrée par les notes de cannelle et de girofle (ou du moins la sensation que ces notes s’y trouvent). Puis le citron ou la citronnelle ont pris leur place. Et là, un souvenir ! Un repas de fin de soirée sous les oliviers. Il fait doux et l’odeur d’une bougie à la citronnelle embaume l’espace. Plus le parfum évolue et plus il se réchauffe, il nous enveloppe avec ses baumes et sa vanille. Les épices résistent longtemps pour s’éteindre sur des notes envoûtantes de patchouli et d’ambre.
Cuir de Russie :
Avant de sentir ce parfum, je m’attendais à découvrir quelque chose de très sombre, un bois fumé comme celui de Chanel. Je m’étais littéralement trompée, aucun bouleau à l’horizon ! Au départ je le trouve très frais et vert. Puis l’odeur devient savonneuse et légèrement fleurie et poudrée par la violette. C’est un cuir très calme, doux comme le cuir suède. Un parfum d’une très grande délicatesse.
Sandalwood sacré :
C’est un coup de coeur ! Ce qui est fou c’est que l’envolée n’a rien à voir avec l’évolution du parfum. Celle-ci est boisée avec une note âpre de patchouli. Alors que sur la peau, dès les premières minutes il devient très musqué et subtil. J’ai vraiment l’impression de sentir le talc pour bébé. Doux et léger, le santal est ici très crémeux et je sens aussi des effluves de la fleur d’oranger. Comme une seconde peau, je porterai ce parfum pour me sentir bien et pour m’apaiser.
Tubéreuse Trianon :
C’est la deuxième création que je préfère après Sandalwood sacré. C’est un parfum plus actuel que les autres, je sens moins ce twist vintage. C’est une tubéreuse solaire et très sensuelle. Habituellement, j’ai beaucoup de mal avec l’opulence de cette fleur mais ici elle se fait très délicate et tendre. Dès l’ouverture je m’épanouie dans ce bouquet lumineux de jasmin, ylang ylang et de tubéreuse. Ce parfum est d’un envoutement sans nom ! En plus, cette merveille a une tenue extraordinaire sur la peau.
Verveine d’été :
Dès l’ouverture, le citron à l’odeur très stridente et aiguë m’a renversé. Cette odeur m’a tout de suite fait pensé à l’odeur du bonbon Kréma au citron de mon enfance. L’intensité des notes hespéridées et aromatiques sont remarquables. Une très belle cologne qui a le don de nous mettre de bonne humeur et de nous rafraîchir.
Eau des délices :
Malheureusement c’est ce parfum qui m’a le moins touché. Une cologne vintage, une jolie composition mais rien d’exceptionnel. Du déjà vu ou plutôt du déjà senti…
par Adina76, le 16 novembre 2019 à 13:57
Bonjour à tous,
Un grand merci à AuParfum et le Jardin retrouvé pour m’avoir permis de découvrir cette généreuse collection. Premier jus testé : Oriental sans souci, dont le nom évoque bibelots chinois et cabinet de curiosités en vogue au XVIIIème siècle au Château de Sans Souci à Potsdam. Un jus assez poudré, aux composants aisément identifiables, tonka, patchouli, encens ... très agréable dans le froid.
Verveine d’été et l’Eau des délices sont deux eaux à garder pour la saison chaude, peu originales à vrai dire. Je préfère l’Eau des délices, plus piquante à mon goût. Mais les deux ont un défaut rédhibitoire pour moi : une absence complète de tenue. Passée dix minutes, je ne sens plus rien. Curieusement, le même phénomène se produit avec Santalwood Sacré. Les notes de tête sont intéressantes, et j’attendais avec impatience leur évolution. En moins d’une heure, plus rien... j’ai réessayé sur mon bras, peau bien crémée. Rien à faire : plus le moindre filet odorant en moins d’une heure.
Restent mes deux préférés : Cuir de Russie et Tubéreuse Trianon, au nom joli comme une eau de toilette Roger et Gallet. Le premier est un joli cuir lumineux, moussu, aux douces intonations de violette et de fleur d’oranger. C’est joliment savonneux et frais. Quant à Tubéreuse Trianon, c’est une vraie réussite où les notes végétales, légèrement camphrées de la fleur trouve un bel équilibre avec celles plus fleuries du jasmin et fruitées de la framboise. Quelle chouette idée que l’ajout de cette petite note ! Le parfum n’en est que plus lumineux et joyeux.
Au final, le Jardin retrouvé propose une collection un peu inégale à mon goût. Elle reste très abordable avec des jus "lisibles", sans grande complexité mais joliment vintage et permettra à tous les néophytes une jolie transition des parfums grand public contemporains vers une parfumerie plus créative et originale, en rappelant le charme de la parfumerie d’hier. C’est déjà ça !
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par Adina76, le 16 novembre 2019 à 17:31
"Où les notes végétales, légèrement camphrées de la fleur trouveNT". Sans faute de grammaire, c’est nettement mieux...
par Elokitty, le 15 novembre 2019 à 17:19
Merci à au parfum pour ces découvertes olfactives.
Eau des Délices
Je l’ai porté plusieurs jours. J’avais besoin d’un parfum calme et discret en période de perte d’un être cher. C’est une eau de Cologne avec une jolie tenue. Elle m’a apportée beaucoup de sérénité et d’apaisement.
Verveine d’Eté
Une eau légère que j’ai également porté un jour entier. Une jolie Cologne fraîche sans chichis. J’ai regretté que la verveine ne soit pas plus marquée.
Oriental Sans Soucis
C’est un oriental... sans soucis en effet. Je trouve qu’il fait un peu vieux Monsieur.
Cuir de Russie
Je m’attendais à la note de bouleau que j’aime tant. Je ne l’ai pas trouvée. Cela dit il me plaît bien.
Sandalwood Sacré
C’est un parfum qui sent bon le propre, la savonnette. Il me plaît sur cet aspect.
Tubéreuse Trianon
Le dernier testé. Le premier effet qui me vient à l’esprit est celui d’un chewing-gum rose malabar. Je ne suis pas une fan de la note tubéreuse et général.
Je connais la maison que de nom.
Il n’y a rien d’original, rien de reconnaissable non plus mais plutôt des choses sécurisantes et sans risques.
Je regrette toujours un peu que les noms donnent finalement une idée inexacte de ce que l’on va sentir.
Je reste intriguée par leur Citron BoBoli que j’aimerai également découvrir un jour s’il est toujours dans leur catalogue.
par Iandosoa, le 14 novembre 2019 à 14:38
Pour commencer, merci à AuParfum de m’avoir permis de faire connaissance avec cette maison.
Tubéreuse Trianon
Le vilain petit canard du lot, je lui trouve un côté vieillot, charnelle et beaucoup trop sucré à mon goût, façon bonbon humide et oublié au fond d’un sac à main. La tubéreuse et la framboise "glapissent" plus qu’elles n’exaltent. Après la tubéreuse et l’iris sont des notes qui m’ont rarement fait chavirer (et le patchouli est un peu ma kryptonique)
Oriental Sans Soucis
Intrigant, très intrigant. Première impression, ça sent la bougie à la citronnelle ET je soupçonne la présence du patchouli. Je lui laisse du temps pour évoluer et le patchouli ne me dérange pas plus que ça, il se fond assez vite comme dans une"pommade". C’est le parfum le plus discret du lot, plus dans la retenue et le souvenir d’une odeur.
Cuir de Russie
Sûrement l’un de mes préférés, un cuir tout en souplesse et légèreté. Si le mouvement avait un parfum, ça serait celui-ci ! La cannelle est parfaite, elle donne de l’élan, de l’énergie et elle est grisante.
Sandawlwood Sacré
Un santal douceâtre, un rien savonneux, souple comme un copeau de bois. Un joli coup de coeur, intemporel et valeur sûre pour moi. Il n’a rien à voir avec l’odeur de "santal fort et facile" qu’on peut sentir dans les boutiques indiennes.
Eau des Délices
Eau de cologne, simple et efficace. Impression de pluie d’été sous un citronnier. Une toute petite pointe épicée et savonneuse.
Verveine d’Eté
Je le trouve assez proche du précédent, en plus chaleureux et moite.
Mes deux favoris sont Cuir de Russie et Oriental Sans Soucis. Petit faible pour Sandawlwood Sacré aussi. Verveine d’Ete et Eau des Délices sont agréables mais sans plus et Tubéreuse Trianon est celui que j’ai le moins aimé.
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Tout d’abord merci à Auparfum de m’avoir permis de découvrir ces parfums. La découverte fut longue car je me suis obligé à porter chaque parfum au minimum un jour pour pouvoir me faire une idée juste.
Je ne connaissais pas cette marque, pionnière de la niche, alors que je m’intéresse depuis très longtemps à la parfumerie de niche, avant même qu’on la nomme « de niche ». J’ai connu dans les années 80 Diptyque grâce à l’Eau Lente que portait une connaissance de mes parents… J’ai découvert à mon adolescence dans les années 90 Annick Goutal en portant l’Eau d’Hadrien et L’Artisan Parfumeur en portant Premier Figuier.
Pourquoi étais-je passé à côté de cette marque du siècle passé ?
Les illustrations sur les emballages des échantillons reçus sont jolies, soignées, elles invitent à la découverte des fragrances.
Les parfums en eux même sont également jolis, soignés, polis mais malheureusement pas inoubliables. J’ai eu beaucoup de mal à savoir quoi en dire. Je trouve qu’ils manquent de personnalité et d’originalité :
Cuir de Russie : Très classique, un cuir fleuri très bien fait, sans surprise mais sans doute mon préféré. La tenue est bonne, il évolue peu, il est confortable.
Verveine d’Été : Très Cologne, classique, agréable, avec une tenue plus que légère. J’ai très vite oublié dans la journée que je le portais.
Eau des Délices : Une autre eau de Cologne qui se chypre légèrement dans le fond. Les agrumes sont très naturels. L’ouverture est donc agréable mais la suite est assez générique.
Tubéreuse Trianon : Une tubéreuse très bubble-gum en ouverture et bizarrement très discrète ensuite, peu de sillage. Je suis fan de tubéreuse généralement, là je suis resté sur ma faim.
Oriental Sans Souci : Joli également. Que dire de plus ? Je ne sais pas, il me rappelle beaucoup de parfums orientaux.
Sandalwood Sacré : Je n’ai pas compris pourquoi ce parfum s’appelait « Sandalwood sacré ». c’est le petit grain et le patchouli qui ressortent à mon nez.
Les parfums testés sont dans l’ensemble bien construits, discrets, avec peu de sillage et de tenue. Je n’ai pas reçu de compliments en les portant.
Ces parfums, bien que je reconnaisse qu’ils soient bien faits, ne me procurent pas d’émotion. Je n’ai pas bien compris s’il s’agissait d’anciens parfums de la marque réédités ou de nouvelles formules... Un peu des deux je crois. S’il s’agit d’anciennes formules, je peux comprendre que la marque n’ait pas eu autant notoriété au siècle passé que des marques comme Diptyque, L’Artisan Parfumeur, Annick Goutal qui, qu’on les aime ou pas, se démarquaient et imprimaient leur style.
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par Adina76, le 25 novembre 2019 à 19:10
Hallo Sehnsucht nach dem Duft !
Je rebondis sur ce que vous écrivez quant au manque d’originalité des parfums du Jardin retrouvé que vous regrettez. Votre embarras a été un peu le mien et c’est ce côté savonneux, certes agréable et propret mais sans grande originalité- qui se retrouve dans toutes les fragrances, presque inchangé, et qui crée une forme de monotonie lassante. Ce qui est amusant de constater, c’est que les notes de fond communes à Mitsouko et l’Heure bleue ou Jicky et Shalimar n’empêchent en rien ces jus d’être des chefs-d’œuvre sans pareils, à la personnalité bien trempée quand les créations du Jardin retrouvé, quoique aimables et d’inspiration vintage, manquent d’un je ne sais quoi qui laisse une impression d’inachevé. Autrement dit, n’est pas Jacques Guerlain qui veut ...
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