La Myrrhe
Serge Lutens - Collection du Palais Royal de Serge Lutens
Les Classiques
- Marque : Serge Lutens
- Année : 1995
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Classique - Élégant
Nombre Cinq
par Thomas Dominguès (Opium), le 4 janvier 2015
Ambre, musc, encens, épices sont autant de matières naturelles primitives, ancestrales et essentielles, qui ont jalonné la généalogie des parfums de Serge Lutens en même temps que l’histoire de la parfumerie.
Obsédé par elles, il leur a rendu un vibrant hommage en les plaçant au centre de certaines de ses œuvres.
Parfois, en leur faisant subir quelques tortures dans un détricotage qui confine à la séance BDSM aussi mentalement élaborée qu’elle est déviante. Étirant la matière jusqu’à son point de rupture, masquant l’étoile vedette en la plongeant dans l’ombre ou la plaçant dans un chœur si bruyant qu’elle se fait presque inaudible.
Dans son obsession du traitement original des matières originelles, rien d’étonnant à ce que La Myrrhe ait pu compléter l’œuvre baroque d’un Lutens en quête permanente de dépassement dès ses tout débuts, puisqu’elle remonte à 1995. Son ambre, "Sultan" auquel il est rendu hommage dans sa profondeur ondoyante résineuse à peine augmentée d’atours aromatiques côtoie un iris qui sent la "Brume Argentée" des terres lointaines.
L’hommage à cet encens offert dans la crèche pré-chrétienne serait-il aussi littéral ?
Jean-Claude Ellena a transformé la gousse épicée dans sa Vanille Galante en passant par les chemins de traverse que sont une banane verte en un lys humide qui atteint bien la trajectoire d’une vanille.
Dans sa passion du dé-tricotage des matières majeures de la parfumerie, La Myrrhe, par un détour humoristique dont l’autre maître est friand, prend des airs non pas bibliques, mais d’aldéhydé cubiste, fondateur de la parfumerie contemporaine. Rien de surprenant, sa tubéreuse sait bien se faire "Criminelle" dans son étirement vociférant expressionniste qui l’a fait hurler jusqu’à extinction de son coffre !
En guise de myrrhe, disséquée, analysée, déconstruite et recomposée, voilà que s’annonce donc une orange (seul élément commun à la nativité puisque ce fruit fait partie des offrandes de Noël) aldéhydée, confite et grasse, métallique et cireuse.
La myrrhe partage avec l’encens une facette minérale, ni chaude ni froide. Un effet silex qui peut virer à la sensation d’une vibration métallique stridente (presque insupportable à certains moments). Impression acérée que l’on retrouve dans les parfums aldéhydés savonneux, avec des éléments orangé et cireux, également partagés par la myrrhe. La logique de l’absurde, mais pas tant que cela, paraît donc imparable d’en faire un aldéhydé à la fois moderne et rétro plutôt qu’un encens ancestral.
Alors que la parfumerie de Serge Lutens est parfois humoristique, régulièrement caricaturale, souvent dramatique, ici elle est simplement euphorisante et éclatante. La radiance et le chatoiement de la fragrance la plus emblématique de la parfumerie contemporaine sont maintenus. Voire intensifiés. Sa luminosité semble passer du jaune orangé à un orange rougeoyant plus trouble et opalescent, à l’image exacte de celle de la couleur du jus. L’ombre du No.5, parfum si beau mais intimidant souvent, rendu plus voluptueux par les nuances épicées développées par Christopher Sheldrake et également présentes dans la résine et chères à Lutens mises en vibration par du santal et un ambre miellé, semble rire aux éclats et vous envelopper dans ses bras solides, rendus plus chaleureux et réconfortants dans cette lumière crépusculaire aveuglante.
La Myrrhe, par son orange confite, grasse et cireuse transpercée par la minéralité d’une lame de métal acérée est, finalement, bien le plus bel hommage surréaliste qui soit à la myrrhe.
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par Petrichor, le 13 avril 2022 à 04:53
Les gens ont une dissonance cognitive avec la myrrhe.
Car pour eux les encens sont "sérieux", alors que la myrrhe a une odeur loufoque.
Avec un ingrédient comme la myrrhe, on se fait avoir par son imaginaire.
On pense s’accaparer une odeur dédiée au culte des dieux ou de l’enfant Jésus. (Ca, l’encens blanc le réussit).
En fait, l’ingrédient myrrhe semble sentir fruit confit, plus exactement la pomme séchée.
On est dans les mets délicieux, les odeurs de confiserie à l’ancienne (berlingot), de boules de gomme à la fleur d’oranger.
Il y a aussi de l’amertume un peu comme dans les grains de grenade *, un côté anisé, donc un côté loufoque.
* (la racine linguistique m... renvoie à cette amertume)
Ma théorie est qu’il faut utiliser l’absolu myrrhe en quantité pour retrouver la transcendance recherchée.
Car sur les vêtements, le lendemain, l’odeur se ravive par intermittence comme une braise qui rougeoie.
Seules "Myrrhe ardente" de Goutal en version exclusive de parfum et "La myrrhe" de Lutens réussisse ça. J’ai failli désirer "Myrrhe impériale" de la ligne Armani privée, mais mon nez a buté sur un gros boisé-ambré (le norlimbanol, peut-être).
Il y a aussi ces facettes pomme et grain de grenade amer dans "Grand amour" EDP d’Annick Goutal.
Les critiques avaient trouvé "La myrrhe" de Lutens bien, bien construit, mais on les sentait mitigés pour l’acheter et le recommander.
1° Ils l’ont classé comme un grand aldéhydé à l’orange.
Tout ça me rappelle d’aller sentir à nouveau "Baghari" de Piguet. Là j’ai mis "La myrrhe" sur mon poignet, et on sent la touche de jasmin naturel qui fond dans le miel d’un ambre sans surdose de vanille.
En fait on est proche des aldhéhydes du N°22 de Chanel, qui est un des meilleurs parfums actuels, mais les gens se braque sur la surdose d’aldéhyde des premières minutes.
2° Il y a la dissonance cognitive précitée (la tonalité gustative de pomme séchée, les facettes loufoques d’anis et d’amertume, face au sérieux attendu d’un encens)
3° Les gens y ont vu une modernisation d’un moule vieillot. Ca et le côté loufoque ont fait de La myrrhe un parfum qu’on ne s’imagine pas porter aisément.
Le moule est celui des aldéhyde chypré "orange savon fleur", un truc qui n’a jamais été un best-seller.
Or "La myrrhe" pourrait très bien marché comme contre-emploi sur un homme. Je sais, c’est débile de genrer un parfum, mais je vais dire ma vision. C’est pas tant que ce parfum soit hyper féminin, c’est plutôt qu’il donne l’impression de devoir bien s’habiller pour le porter, à cause des connotations "grand aldéhydé, parfum de diva, tenue de grand soir". Alors que pour un homme, il peut rester plus débonnaire sur sa tenue et les occasions où il porte ce parfum, puisqu’il joue le contre-emploi. (On attribue encore les aldéhydes, l’orange, les fleurs (jasmin), et les odeurs de confiserie ancienne au registre féminin. Pourtant les hommes ont le droit d’exprimer la douceur. Marre des fougères métalliques moches pour costard gris).
(Plus proche du rayon homme, "Dior homme intense EDP" doit sa facette "crumble au pomme" à la myrrhe, dans son fond. Lui est connu, bien distribué, et se vend bien).
En tout cas, ne vous forcez pas à l’aimer, mais il vaut le coup.
Il y a 2 ans, La myrrhe me semblait identique sur la touche faite d’avance, en boutique. "Sarrasin","Une voix noire", etc. sont également en bonne forme. J’étais positivement étonné, car je m’attendais à ce que les restrictions aient eu la peau de ces parfums comportant une surdose. D’autant que les classiques passés en flacon gratte-ciel ont certes gardé leur intégrité, mais au prix d’une très légère dilution, selon mon ressenti. (Et au prix ... d’une hausse de prix).
La liste des ingrédients site le lotus, et c’est peut-être du vrai (nelumbo nucifera).
Quand j’explorais les thés, il y avait du "thé au lotus" (que détestait la vendeuse). Or ce n’est ce n’est pas un thé traficoté, c’est un thé traditionnel vietnamien consommé lors de fêtes de la lune. Et je retrouve ces facettes précises dans "La myrrhe".
Je viens de faire une recherche rapide, et ce sont les anthères qu’on utilise pour le thé. C’est un peu comme pour le safran, où on prend toutes l’étamine, anthère compris.
Au Vietnam, durant ces fêtes on mange beaucoup de confections, faites à partir des différentes parties du lotus.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nelumbo_nucifera#Utilisation
J’ai aussi regardé rapidement sur TheGoodScentsCompany, et un ingrédient naturel de lotus existe bien.
http://www.thegoodscentscompany.com/data/ab1592171.html
La facette "thé au lotus" est peut-être ce qu’il y a de plus tripant dans "La myrrhe", et pas tant la myrrhe elle-même.
Je recommande sincèrement "La myrrhe" à tous les passionné.e.s, même si je le porte presque jamais, car c’est vraiment un parfum beau et unique. Il est aux antipodes de l’énième rose oudée achetée par erreur
"Fils de joie" a un thème apparenté, dans le registre d’odeur de confiserie ancienne. Sur les vêtements, je sens encore la boule de gomme à la fleur d’oranger 2 jours après. Et je me demande si la myrrhe -pas citée- y est pour quelque chose.
par anthobe, le 8 mars 2015 à 22:41
Bonsoir !
La myrrhe a toujours eu un effet attraction / repultion sur moi, pire que MKK, pire que tout.
Après la lecture de votre article, j’ai décidé de l’essayer sur peau pour comprendre ce qui me rebutait tant. En le portant quelques heures, j’ai enfin compris, c’est son côté gras, épais et "suintant" de la première phase.
La myrrhe me fait alors penser à une orange qui pourrie au fond de la corbeille, et qu’on a la flemme de vider depuis des jours et des jours tant on a pas envie de la toucher, ou bien aux expériences de biologie du lycée, ou l’on est forcé de disséquer un coeur de je ne sais plus quoi.
Et puis soudain, c’est la transformation de la matière. Après l’épisode à gerber du corps végétal en train de suinter, le parfum se change en brume épaisse, abstraite, toujours grasse mais moins pesante, avec ce côté médicinal. J’y sens aussi bizarrement un côté "papier mouillé". Dans son développement, j’ai le souvenir de l’Ether d’ IUNX. Est ce que vous ressentez ça, aussi ?
Dans son évolution, la myrrhe ne m’évoque pas du tout un paysage, un souvenir, ou un accord concret comme bien souvent les Serge Lutens provoquent. Pour moi c’est juste une sensation, je ne sais pas quoi dire d’autres.
Enfait voilà, la myrrhe c’est la sublimation de la matière. L’état solide du début se transforme en état vaporeux. Ou alors, pour rester dans la thématique chrétienne, c’est la résurrection du christ. Le corps mort se change en saint esprit.
Bon voilà, la myrrhe est incroyable, et c’est maintenant clairement une référence pour moi. Merci Opium, merci auparfum !
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par Calygo, le 9 mars 2015 à 01:11
Je l’ai mise aujourd’hui, il y a plusieurs point sur lesquels j’ai le même ressenti que vous ! =)
Surtout l’odeur de papier mouillé et l’odeur du cœur à moitié avarié que l’on doit disséquer, je n’arrivais pas à mettre de nom sur les facettes de La Myrrhe et vous l’avez fait à ma place, merci. =)
J’ajoute l’odeur de fenouil caractéristique des chenilles de Machaon et une odeur de crème poudrée.
par Youggo, le 9 mars 2015 à 12:29
La comparaison avec l’Ether est plus que logique, vu que le IUNX est justement un travail autour de la myrrhe (et pas de l’encens, comme on le lit souvent).
Mais si l’Ether m’est parfaitement supportable et agréable, explorant les facettes vertes et humides de la résine portées par un voile vaporeux de muscs synthétiques ; la Myrrhe de Lutens me procure la même réticence que vous, car plus brute, plus compacte et collante, avec des notes vineuses ou sanguines (sang et vin, on reste dans la thématique chrétienne). Seuls quelques aldéhydes viennent apporter un peu d’air et de lumière dans ce magma/plasma, mais ils sont bien fugaces.
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par anthobe, le 9 mars 2015 à 17:48
Oui, c’est vrai. Mais depuis que j’ai enfin compris le lutens, je reviens tout le temps vers mon décant, plus que vers le IUNX...Il me semble que travailler la myrrhe en tant que gomme-résine et non en tant qu’encens est assez peu répendu.
Pensez-vous à d’autres références en comparaison ?
Je crois qu’Armani a une myrrhe, mais de mémoire elle me donnais des migraines.
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par Youggo, le 9 mars 2015 à 18:11
Myrrhe Ardente, chez Annick Goutal. Là aussi on est plutôt sur l’aspect baumé, balsamique, mais c’est nettement moins monolithique que le Lutens.
Je pense aussi à des choses plus gourmandes, comme Myrrhiad de Huitième Art, où la myrrhe vient apporter ses notes baumées à une composition qui tourne surtout autour du duo benjoin/vanille.
Je ne me souviens pas du tout du Armani par contre.
par ghost7sam, le 9 mars 2015 à 22:17
oui, chez Armani c’est Myrrhe Impériale, sur laquelle j’ai mis le nez il y’a plus d’un an.
De mémoire, j’ai apprécié le côté fumé de ce parfum, sinon c’est un boisé plutôt sec. J’aime bien mais je ne mettrais pas 220€ dessus.
par ., le 6 mars 2015 à 14:41
Il développe une note fenouil anisée assez perceptible que j’aime beaucoup, il est en tout cas 1000 fois plus beau en liquide qu’en concrète, la concrète rend bien l’allure générale du parfum mais vraiment pas de manière précise pour La Myrrhe.
Je le trouve assez inclassable, c’est un chaud/froid vieux/moderne et je ne suis clairement pas déçu ! =)
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par Jicky, le 7 mars 2015 à 02:23
Patrice perçoit souvent des notes coriandre dans les aldéhydes, peut être que c’est une des facettes des aldéhydes qui te fait penser au fenouil. C’est intéressant.
par magnan06, le 7 janvier 2015 à 09:18
Je suis toujours surpris quand je lis "le maître Lutens" !!!
Pour moi, sa maîtrise consiste a avoir fait croire pendant des années qu’il était un nez. Un peu comme si on disait le maître Tom Ford, la maîtresse Lady Gaga ....
J’ai le souvenir d’un interview télévisée, il y a une quinzaine d’années où au milieu de son verbiage pompeux, il expliquait comment il créait ses parfums, par exemple en brûlant des morceaux de bois ! Ce qui à l’époque m’avait mis la puce à l’oreille.
Il suffit de lire les Que-Sais-Je de Roudniska ou Ellena pour comprendre le processus de création d’un parfum et qu’il s’agit d’une matérialisation d’une idée, d’une vision et pas d’un mélange au petit bonheur la chance de tubes à essai.
Mais quand on est un imposteur, il faut bien donner le change.
Je suis le premier à suivre les créations de la marque, à apprécier l’ouverture et la richesse qu’elles ont apportées en Europe mais je ne comprends définitivement pas le culte voué à ce monsieur(pour rester poli).
Je trouve surprenant que de vrais amateurs de parfums, c’est à dire des gens qui sont supposés s’intéresser, faire des recherches, ne pas se faire piéger par l’emballage ou la publicité, soient fascinés par cet écran de fumée !
Le maître ....des illusions, oui.
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par Stéphanie06, le 7 janvier 2015 à 09:48
Bonjour Magnan06 ; je me suis posée pas mal de questions sur le sujet, mais peut-être suis-je trop profane pour comprendre. Pourquoi Christopher Sherldrake n’a-t-il pas la même reconnaissance que Lutens ? Quel est le rôle du deuxième dans le processus de création ? Ne se limite-t-il pas au marketing (conception de l’univers Lutens, etc) ?
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par magnan06, le 7 janvier 2015 à 20:11
Bonsoir Stéphanie06,
il y a 20 ans, à part Jean-Paul Guerlain, le grand public ne connaissait aucun "nez" vivant.
L’imagerie Lutens était forte et assez unique à l’époque. Les parfums de la marque étant beaux, riches, originaux et à contre-courant de ce qui se faisait, ils ont donc trouvé une clientèle et une vraie reconnaissance. Leur valeur et leur qualité suffisaient. Ils n’avaient pas besoin d’un visage et encore moins d’un personnage ! D’ailleurs à l’époque, il était invisible.
C’est pour ça que ça m’agace autant. Il y a tout : l’univers, la qualité, un catalogue énorme, une rareté et une originalité accessibles financièrement. Alors pourquoi faire une tel cinéma ?
Christopher Sheldrake a prouvé sa maîtrise et son grand talent, plus de 60 créations et plus d’une dizaine de co-créations. Sans compter celles qui ne lui seront jamais créditées. Et quelles créations ! Il va sans doute recevoir les honneurs qui lui sont dus maintenant chez Chanel, dans un exercice très différent et très périlleux.
Concernant leur coopération, je pense en effet que Lutens lance l’idée et que Sheldrake construit, incarne, fort de l’atmosphère lutensienne. Alors, c’est évident qu’un jus n’est jamais créé que par une seule personne. Mais s’approprier la création d’un autre, c’est du vol ! Entre un peintre qui réalise un chef-d’oeuvre et un responsable qui a lancé une commande, je serais toujours plus enclin à encenser l’artiste. La personne à l’origine du projet ou qui a travaillé dessus a aussi bien évidemment son importance. Mais dans ce cas précis, on est dans le culte de la personnalité !
C’est un peu comme si Frédéric Malle avait fait croire qu’il avait créé tous les parfums de sa marque et pondait des communiqués grotesques que des journalistes prétendument pointus essaieraient de déchiffrer, pour comprendre enfin cette énigme vivante....
par Opium, le 15 janvier 2015 à 11:57
Bonjour Magnan06.
Je n’ai pas assez de temps à perdre pour la définition d’un terme mais, pour faire simple, si le verbiage du sieur Lutens est souvent pompeux et assez faux (c’est vrai !), il faut bien lui reconnaître la création aux côtés de parfumeurs de ce qui deviendront des archétypes d’une parfumerie qui a toujours cours aujourd’hui depuis Féminité du Bois, Ambre Sultan, Iris Silver Mist, Tubéreuse Criminelle. À propos des deux derniers, c’est bien la vision artistique qui a prévalu à la création : un iris irisé du début à la fin et une tubéreuse au hurlement strident malmenée afin de pousser la "voix" ! Les parfumeurs, seuls, n’auraient pas été dans cette direction qui manque d’harmonie. Ne pas reconnaître un certain talent de direction artistique me paraîtrait surprenant.
Quant à le comparer à Tom Ford, Camille Goutal ou même Frédéric Malle qui, tous, possèdent une vraie vision artistique, pourquoi pas. Mais à Lady Gaga qui s’y connaît aussi bien en parfumerie que moi en squash, c’est prendre des vessies pour des lanternes.
Bref.
Qu’il soit dommageable qu’on nous parle peu de Christopher Sheldrake et qu’on se fonde d’un mysticisme alchimiste étrange plutôt que d’un discours plus technique et "vrai" sont des éléments qui interrogent, mais cela fait partie du story telling de la marque.
Partir d’un terme "Maître" utilisé surtout pour la narration, et en déduire un culte de la personnalité est très largement excessif.
Et, finalement, je viens de consacrer bien trop de temps à digresser ici... ^^
Opium
Ps : Si on pinaille un peu, du point de vue purement lexical, le terme répond bien à certaines des caractéristiques qui le définissent. ;-)
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par magnan06, le 16 janvier 2015 à 09:32
Bonjour,
apparemment je vous ai vexé et ce n’était pas mon propos.
Je ne joue pas les maîtres Capelo et je ne suis pas un de ces malades mentaux qui épluchent les articles ou regardent la télé un calepin à la main pour traquer et dénoncer ensuite un barbarisme ou une faute d’accord ! Un pinailleur ...
J’aime profondément la parfumerie et je n’ai pas un regard neutre.
J’ai partagé mon sentiment, avec vous, envers une attitude qui me semblait étrange, à savoir la fascination largement répandue chez les amateurs de parfum, pour quelqu’un qui a menti pendant plus de 10 ans et s’est fait passer pour ce qu’il n’était pas.
Le culte de ce personnage, que vous le reconnaissiez ou non, existe. Il est à ma connaissance, le seul à être appelé "maître" dans les journaux et sur les sites.
Alors, oui, Je m’interroge sur l’influence réelle de Lutens sur les créations de sa marque et je me demande, après tant de mensonges, si ce qu’il raconte est encore vrai.
Si j’ai cité Tom Ford, c’est que le parallèle me semble parlant : un directeur artistique à la personnalité forte, une collection riche et un intérêt des amateurs. Le travail en commun d’un directeur et de créateurs. Mais personne ne l’appelle maître pour autant. Et personne ne cherche vraiment à savoir s’il est à l’origine de chaque création ou s’il ne donne qu’un accord final.
A une époque où l’on voit des milliers de lancements par an et où fleurissent chaque année des marques de niche, je m’interroge sur la valeur de ces créations. Et même si les images, les postures font partie du jeu commercial, j’ai tendance à rechercher l’authenticité et une forme de vérité artistique. Aller à l’essentiel et discerner le vrai du faux. Se concentrer sur le résultat, la création et ne pas succomber aux sirènes de l’image et du communiqué de presse.
Je regrette la tournure que prend cet échange.
Je pensais qu’Au-Parfum était un site de discussion, de partage et qu’il était possible d’exprimer autre chose qu’un simple assentiment.
Je suis tout de même flatté que vous ayez daigné perdre du temps, selon votre formule, à répondre à un de vos lecteurs !
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par Calygo, le 16 janvier 2015 à 14:04
Quand on est aggressif (parce que perso je vous ai trouvé aggressif) faut pas s’attendre à une réponse bisounours après.
Lutens n’a jamais menti (sauf sur ses pyramides :D), n’importe qui qui s’intéresse un minimum aux parfums Lutens sait qu’ils sont pour la plupart créés par Christopher Sheldrake.
On sait tous que Lutens est dans un délire lyrique un peu naze parfois, tout vient de là. Ensuite la marque elle même pour moi s’apparenterait à une maison de couture, le grand créateur serait Lutens les exécutants dans l’obscurité se serait Sheldrake. Ou encore un artiste qui donne ses directives et Sheldrake qui fabrique d’après modèle.
Personne ne s’indigne de cette façon de faire dans l’Art ou la Haute Couture, pourquoi s’en indigner ici ?
Si Sheldrake se sentait en injustice il se serait déjà barré, et puis demandez à n’importe qui de dire qui a créé Angel il vous sortira Mugler, il n’y a pas d’usurpation, simplement c’est quand on s’intéresse un minimum à la parfumerie que l’on découvre les noms des nez, alors je ne vois pas l’intéret de s’indigner pour ça ou dans faire un vié.
Si les principales personnes concernées étaient profondément vexées, elles l’auraient déjà fais savoir.
Y a aucune théorie du complot chez Lutens, ce n’est pas un illuminati, il ne trompe pas odieusement la terre entière ou je sais pas quoi d’autre. :D
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par Calygo, le 16 janvier 2015 à 14:06
Ce, D’en, mon dieu faut pas que je fasse de longs messages en me réveillant moi. :x
par magnan06, le 16 janvier 2015 à 19:54
Bonsoir,
je regrette mais si, Serge Lutens a menti pendant des années directement et par omission quand on le présentait comme un nez. Pas une fois pendant la première décennie de sa marque, il n’a parlé de Christopher Sheldrake ni n’a corrigé un interviewer sur ce point.
Il prétendait créer ses parfums et c’est sans doute pour ça qu’il s’empêtrait dans des histoires de bois brûlé quand on lui demandait des détails techniques. Et avant le début des années 2000, le nom de Sheldrake n’apparaissait pas. Il y avait même une très grande gêne chez les vendeuses quand on abordait le sujet. C’est apparu timidement sur des sites anglophones et c’est effectivement maintenant largement répandu.
Mon propos était que je pense que Sheldrake est le réel génie de cette marque, parce qu’il a concrétisé des idées et que Lutens est un gros baratineur. D’où mon étonnement quand je vois qu’on lui attribue tant de qualités. Vous pensez sans doute que c’est anodin, tant mieux pour vous. Moi j’ai beaucoup plus de mal à apprécier quelqu’un qui me semble dans l’imposture. Particulièrement dans ce milieu.
Vous me trouvez agressif, je me trouve passionné. Il y a des choses que j’aime, d’autre que je déteste mais je ne donne pas dans le robinet d’eau tiède et quand je réagis, je le fais complètement.
Maintenant Opium est libre de me répondre ou non mais je considère ne pas avoir été grossier, j’ai donné une opinion et mes propos ne m’apparaissent ni ridicules, ni sans fondement. Ils étaient francs mais pas dans le sens de son article. Malheureusement je ne pense pas que l’on soit ici dans un conflit d’idées mais face à une blessure d’orgueil.
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par Youggo, le 16 janvier 2015 à 22:57
Je pense aussi. Mais votre orgueil devrait s’en remettre magnan.
C’est quand même dommage : j’ai beau être entièrement de votre avis, votre attitude et votre véhémence me donne juste envie de vous contredire.
Il y a eu une nouvelle livraison de commentateurs "entiers et passionnés qui ne font pas dans l’eau tiède" récemment ou quoi ?
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par Calygo, le 16 janvier 2015 à 23:14
C’est drôle Youggo parce que je me suis fais exactement la même réflexion...
J’ai l’impression de me retrouver sur BT.
par Jicky, le 17 janvier 2015 à 00:19
Bonjour Magnan,
Comme le souligne Youggo, c’est un peu bête de s’emporter déjà parce qu’à la base, le commentaire d’Opium n’était nullement méchant et surtout parce que le robinet d’eau tiède est primordial quand on parle de parfumerie. La fois où j’ai regardé Secret Story (c’était un samedi en juin 2009, j’étais chez des amis qui regardaient, voilà pour l’excuse), j’ai compris que "avoir de vrais avis" et "être soi-même" semble être des qualités nécessaires aux yeux des candidates et des candidats. Mais, comme le dit Michel Pastoureau, c’est dommage d’avoir laissé le gris pour un noir ou un blanc bien franc, tranché et définitif (et je ne parle même pas de "gris tourterelle ou de gris souris"). Tout ça pour dire que pour parler de parfums, être dans la nuance est primordial (tiens, c’est la deuxième fois que je l’écris aujourd’hui) : déjà parce que la nuance en soi permet un débat déjà un cran au-dessus, permet une intelligibilité et une meilleur compréhension pour les interlocuteurs, mais aussi parce que le parfum et l’odorat sont faits de nuances de perceptions (point que je ne développerais pas ici car ce n’est pas le sujet). Bien sûr, cela ne veut pas forcément dire qu’il faut tout le temps avoir des avis un peu mous et inconsistants (je suis moi-même l’auteur de paragraphes complètement emportés et sans nuances), mais il faut toujours se souvenir dans un petit coin de pas mal de contrepoints.
Bref, afin de vous répondre, tout d’abord un petit point historique, que vous connaissez déjà. Comme vous le disiez dans vos premiers messages, il faut savoir qu’avant les années 2000, on ne parlait jamais des parfumeurs. Les marques ne communiquaient jamais dessus, que cette marque soit Dior, Lutens ou Catherine Deneuve.
Que Lutens se soit fait passer pour un créateur de parfums de A à Z, c’est faux, mais le discréditer pour ça serait manquer de discernement. Car, contrairement à ce que vous pensez, le vrai génie créatif entre Lutens et les parfumeurs qui ont travaillé pour lui, c’est Lutens et pas le parfumeur. Pour avoir discuté personnellement de ce sujet avec Sheldrake, Lutens et Roucel (papa d’ISM), c’est quelque chose que vous ne pouvez pas lui retirer. Si Sheldrake est celui avec qui il a signé presque tous les parfums, c’est parce que Sheldrake (en plus de son talent de parfumeur qu’il ne faut pas déconsidérer, entendons nous bien) est celui qui comprend et accepte le plus la manière dont Lutens cherche à donner vie à un parfum. Lutens a l’idée d’origine (à partir d’une matière, comme il le faisait à ses débuts, d’un ensemble de matières, de quelque chose de plus personnel, d’une inspiration littéraire, historique ou d’un concept abstrait) et créé tout un univers autour de son idée. Il la soumet ensuite à Sheldrake en lui indiquant quelle direction olfactive prendre, parfois d’une manière assez souple, parfois de manière insistante sur des détails techniques parfois très pointus et du niveau d’un parfumeur à part entière. Sheldrake n’est qu’un exécutant et tente d’infuser le moins possible son écriture pour que celle de Lutens ressorte.
C’est là tout le génie de Sheldrake : il comprend ce que veux dire Lutens (et dieu sait combien déjà ce point veut dire beaucoup quant à sa finesse d’esprit !), sait comment l’appliquer et surtout accepte de s’effacer au profit de la création. Après, bien évidemment que la patte Sheldrake se ressent dans le travail qui en résulte, mais non, la gamme ne doit pas qu’à Sheldrake.
Lutens est un directeur artistique qui connaît la tâche qu’il confie par cœur. En discutant avec lui, on remarque qu’il connaît très bien les matières premières, presque comme un parfumeur. C’est à dire à la fois les naturels les plus pointus mais aussi les matières premières de l’ombre, dont on ne parle jamais mais qu’un parfumeur utilise tout le temps. Je vous l’ai déjà dit, il est capable d’entretenir une discussion de parfumerie technique pointue. Donc c’est plutôt maladroit de le blâmer là dessus. Connaissant son goût pour les métaphores et autres paraboles symboliques, je pense que son histoire de bois brûlé est à mettre dans le même panier que son fameux cordon ombilical - mèche de cheveux ^^.
Enfin, une petite anecdote qui permet d’appuyer et illustrer ce que je vous ai dit, la création d’Iris Silver Mist. Lulu voulait un parfum à l’iris, il demande à Roucel qui lui fait des essais. Mais Lutens n’est pas convaincu, il veut plus d’iris, du début à la fin. Que ça sente l’iris tout le temps. Roucel dit clairement que ce n’était pas possible son affaire. Mais c’est Lutens qui a insisté, l’a poussé aux limites de la formulation pour que le parfum sente autant l’iris, de la première à la dernière seconde. Roucel explique qu’il a fini par trouver des synthétiques obscurs, oubliés par les parfumeurs car considérés comme cheap, lui permettant de booster certaines facettes, des naturels différents, des notes complémentaires, un puzzle qu’il a assemblé et qui a donné vie à ce chef d’œuvre. Quand on lui en parle, Roucel éclate de rire et dit "ah mais j’étais bourré quand j’ai fait ce parfum. Jamais j’aurais pu faire ça tout seul." C’est Lutens qui l’a poussé au bout de la démarche.
Ç´a a été pareil pour beaucoup d’autres parfums. Donc, au risque de vous décevoir, mais dans les faits, celui qui concrétise les idées est bien Monsieur Lutens (comme l’aiment l’appeler les gens qui travaillent avec et pour lui), là où Sheldrake les matérialise, avec talent évidemment.
Enfin, l’utilisation du mot maître dans l’article ne devrait pas être un problème. Déjà parce que, comme le souligne Opium dans sa réponse, de manière purement factuelle, la définition est... juste (la voilà, c’est même la première entrée). Enfin, parce que ça permet aussi d’éviter les répétitions. Et avoir une syntaxe moins monolithique, avec des mots plus variés et tout aussi pertinents, c’est comme la nuance : les idées passent mieux et c’est bien plus élégant,
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par magnan06, le 17 janvier 2015 à 12:46
Bonjour Jicky et merci pour votre réponse,
me voilà donc fixé concernant le travail et le mérite réel de Serge Lutens.
Vous êtes le premier à m’apporter des réponses personnelles et vécues (en dehors de l’histoire d’ISM que je connaissais).
Je tiens quand même à préciser un point. Mes commentaires portaient sur cette interrogation particulière et n’étaient pas un attaque ou un jugement à l’emporte-pièces de ses créations. Comme vous l’écrivez, tout est affaire de perception.
Vous me dites que le commentaire d’Opium n’est pas méchant, sans doute, je le trouve quand même maladroit, voire méprisant. Ecrire que c’est perdre du temps et "pinailler" de répondre à un lecteur qui réagit à l’un de ses articles, ne relève pour le coup pas du robinet d’eau tiède mais plutôt de la douche froide !
Si la virulence est un danger, le contentement de soi, le confort en sont d’autres.
Mes commentaires n’étaient pas là pour provoquer mais pour partager un sentiment (erroné apparemment) et espéraient des réponses.
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par Opium, le 17 janvier 2015 à 14:52
Bonjour Magnan06.
Pour faire simple : je ne supporte pas qu’on me prête des propos et/ou intentions qui ne sont pas les miens. Tel n’est pas le cas, tant mieux ! C’est donc un non-sujet.
Autre point utile : votre ton était sec et définitif, ma réponse était à l’avenant. Logique. (Plusieurs intervenants le relèvent, ce n’est donc pas ma seule impression isolée.)
"Je suis toujours surpris quand je lis "le maître Lutens" !!!" puis "Je trouve surprenant que de vrais amateurs de parfums, c’est à dire des gens qui sont supposés s’intéresser, faire des recherches, ne pas se faire piéger par l’emballage ou la publicité, soient fascinés par cet écran de fumée !" ne sont probablement que nuance et passion sans maladresse ni ne peuvent donner l’impression d’un certain contentement de soi avec des propos somme toute assez définitifs.
Ce qui est chez vous de la "passion" n’est pas chez autrui de "l’orgueil". Il peut être utile de faire attention à ne pas se situer dans le deux poids, deux mesures.
Enfin, répondre aux lecteurs n’est, bien entendu, pas une perte de temps... *regarde ses commentaires depuis qu’il rédige sur le site*
Me justifier, si.
Voilà pour la forme... ;-)
Pour le reste de votre argumentation et en revenir au fond, ce qui me paraît être bien davantage dans l’esprit du site et afin de nous recentrer sur la création et ses méandres (ce qui me paraît plus essentiel et intéressant présentement^^), vos propos et intentions à propos de l’authenticité dans l’acte créatif rejoignent les miens. C’est d’ailleurs la tentative de tri, pour peu que cette tâche soit réalisable, qui est l’une des raisons d’être d’AuParfum.
Et, à propos de Serge Lutens, je ne sais à quel point je me sers du "Maître" par respect ou esprit de dérision de la posture qui lui est, justement, attribuée. Bref, encore une fois, nous sommes bien d’accord sur l’essentiel.
En revanche, s’il n’y a aucun culte de la personne chez moi (Je ne me mets jamais à genoux devant qui que ce soit, enfin...), je dois admettre que la première moitié des réalisations, ainsi que quelques autres ensuite mais plus disséminées, me paraissent mériter un grand intérêt, même pour les moins connues. En dehors, bien entendu, de ses "produits fonctionnels honteux", son savon (L’Eau), de sa lessive un peu souillée (Nuit de Cellophane) et de sa bombe à wawas (De Profundis), tous plus récents. ^^
Mais, là encore, vous le précisez également... ;-)
Je suppose qu’il ne s’agit que de méprises quant à la forme car le fond, lui, est fort intéressant à propos de ce qu’est un style et de ce que peut se permettre ou non un créatif/créateur.
Je reviens ensuite sur un point soulevé par Calygo et Jicky notamment.
Bonne journée et passez un agréable week-end.
Opium
[Et voilà donc que je "pinaille", ce que j’aurais aimé ne pas avoir à faire dans un agenda pas peu chargé, mais, au final, cela peut-être utile et pas si digressif par rapport au sujet, tant mieux.]
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par magnan06, le 17 janvier 2015 à 18:01
Bonjour Opium,
merci de m’avoir répondu.
Je regrette que vous ayez pris mon commentaire initial pour une attaque personnelle. Ce n’était absolument pas le cas. Tout agressif et vaniteux que vous puissiez me penser, j’ai le mérite d’être (au moins) courageux. Si je vous avez reproché quelque chose, je me serais adressé à vous directement, je vous aurais nommé. Je ne pense pas particulièrement que vous soyez un idolâtre sans jugement et ne m’étais même pas posé la question.
J’ai réagi à un point que vous abordiez parce qu’il était important à mes yeux.
Je faisais part de mon étonnement et de mon profond agacement devant un culte qui me semblait immérité, d’une façon générale.
Je me suis emporté, sans conteste parce que c’était mon ressenti. Il s’agissait de mon opinion propre et qui n’engageait que moi. Pas d’un procès envers ceux qui pensent autrement. Je n’attendais pas de ralliement particulier, au mieux des informations allant pour ou contre.
J’ai du effectivement ne pas être clair pour que mes commentaires soient à ce point mal perçus par vous et par les lecteurs. Mes propos étaient francs et sans malice.
Orgueilleux, je le suis sans doute comme tout le monde.
Attentif à ne pas blesser en tout cas, que vous le croyez ou non.
Sensible, certainement, en particulier quand je suis traité de "livraison" !
Mais ni malveillant, ni belliqueux, entier et impulsif avec tous les défauts attenants.
Bon weekend à vous.
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par magnan06, le 17 janvier 2015 à 18:22
"avais reproché", désolé.
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par Calygo, le 17 janvier 2015 à 18:45
Et sinon La Myrrhe vous en pensez quoi ?
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par Opium, le 18 janvier 2015 à 11:37
Bonjour Magnan06.
Merci pour votre réponse.
Il s’agissait donc juste d’un malentendu, je me suis justement interrogé à ce propos il y a quelques jours.
Merci encore.
À propos de l’adoration de certain(e)s à l’égard de Serge Lutens, concernant plutôt la personne physique que sa marque d’ailleurs, vous avez certainement parfaitement raison.
Nous en avons discuté avec des ami(e)s...
Cela pourrait étonner, mais, lorsque l’on parle de lui, on le fait le plus souvent avec une certaine tendresse, une affection teintée de respect et qui, probablement, induit une indulgence plus grande pour lui qu’envers certains autres.
Cela peut trouver sa raison d’être dans le respect pour l’œuvre qu’il a contribué à créer. Mais aussi, peut-être, cela trouve-t-il sa source également dans un attendrissement lié à son âge ou à la fragilité qui émane de lui. Un peu à la façon dont on est particulièrement attentif avec un parent un peu éloigné assez âgé et fragile, que l’on regarde avec des yeux attendris et certainement parfois trop indulgents.
A d’autres moments, nous sommes plus vaches, tournant en dérision ce qui vous insupporte (la dimension "mystico-apostolique" de certaines postures ^^).
Personnellement, je n’ai pas envie d’écrire à son propos à propos de ses moindres réussites. Mais, là, pour le coup, pas par un certain attachement me fermant le regard, juste car quand je n’apprécie pas un de ses parfums, il ne m’inspire rien, juste le néant, le vide. Donc, pas de quoi pouvoir faire un article. Et les articles négatifs qui méritent de l’être, ont déjà été rédigés, sinon, largement commentés. ("Bombe à wawas, bonjour..." ^^)
En dépit de cet attendrissement, j’apprécie de disséquer le travail réalisé de manière plus clinique. S’il y a indulgence sur la forme, le fond est très objectif, avec quelques envolées un peu plus lyriques, par souci un peu littéraire et de cohérence avec l’univers renvoyé comme le soulignait Jicky. ;-)
En espérant que ces éléments soient utiles également.
Passez un agréable dimanche.
Opium
par Opium, le 17 janvier 2015 à 14:57
Salut Calygo, Youggo et Jicky.
Il y a un point qui me semble particulièrement intéressant dans ce que vous abordez.
Une part des marques de parfumerie de niche a fait le choix d’une plus grande transparence dans son/leur discours avec une élaboration axée sur les matières, les effets et les créateurs des parfums, les parfumeurs. C’est le cas de Frédéric Malle pour ses Éditions de Parfums comme c’est le cas entre Camille Goutal et Isabelle Doyen chez Annick Goutal. Mon esprit scientifique et rigoriste ainsi que mon appréciation de la vérité sont satisfaits de cela.
Pour autant, je ne crois pas qu’il faille culpabiliser les marques qui font d’autres choix, emprisonnées qu’elles sont par une sorte d’obligation de transparence permanente conséquente à la volonté d’un discours plus "vrai" depuis une quinzaine d’années d’autres marques dont c’est le positionement. Certaines marques jouent le jeu de la transparence, cela les honore. D’autres préfèrent raconter d’autres histoires, mystiques ou délirantes, je souhaite qu’elles le fassent également. Nous nous chargerons, lecteurs et rédacteurs, de détricoter tout cela... ;-)
À bientôt, et merci.
Opium
par Quitterie, le 19 mai 2017 à 17:28
Serge Lutens n’a jamais rien fait croire à personne, d’ailleurs ça veut dire quoi de nos jours un nez ?
Comme Serge Lutens l’a souvent dit lui-même, il est arrivé dans la coiffure et le maquillage par hasard, timide comme il était, il n’aurait jamais été très loin à l’époque s’il n’avait pas eu un talent fou et une vision artistique hors du commun avec un certain côté subversif propre à lui. Ensuite c’était la photographie et enfin le parfum en tant que parfumeur directeur artistique, depuis 1981 avec Shiseido.
La myrrhe c’est véritablement l’un des plus beaux de toute la collection ; scintillante, nocturne, fatale.
La splendeur.
par Memories, le 4 janvier 2015 à 22:52
Bonsoir Opium,
Je ne suis pas un inconditionnel de Lutens et je dois avouer que beaucoup de ses créations dans les années récentes m’éloignent peu à peu de la marque (sans parler des idées de grandeur du "maître" et des prix qui s’envolent.
Mais,la Myrrhe date de la première époque, quand pratiquement tous les parfums lancés par les SPR étaient beaux.Et c’est une totale réussite, un parfum plaisir capable de laisser entrevoir les Cieux.Je le classe dans les 3 ou 4 meilleurs d’un grand Serge alors totalement novateur...
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par Opium, le 15 janvier 2015 à 11:52
Bonjour encore Aryse.
Dans un catalogue de soixante parfums, il y a à prendre et à laisser. Mais, La Myrrhe fait plutôt partie des parfums qui sont "dans le haut du panier", effectivement.
Un parfum à la fois référencé et totalement novateur.
Une réussite en somme. ;-)
À bientôt peut-être.
Opium
par ., le 4 janvier 2015 à 21:33
Je le veuuuuuuux,
il est en 2e place dans ma "wishlist", le premier étant Douce Amère...
Je me demande si le top 2 ne va pas s’inverser, mais aussi éclatante et joyeuse soit-elle, La Myrrhe est pénible à porter (vraiment !) et pourtant je n’ai essayé que les concrètes.
Le problème c’est que c’est aussi ce qui fait son charme, cette note qui prend à la gorge belle et presque insoutenable à la fois. Je pense qu’en liquide La Myrrhe est infiniment plus profonde et ton article Opium, ça me donne bien envie de continuer mes heureux achats à l’aveugle pour pouvoir la sentir sous cette forme ! :)
Pour le coup je trouve que La Myrrhe est un heureux supplice que l’on s’inflige, parce que pour moi il y a vraiment cette relation douleur/attirance.
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par Youggo, le 5 janvier 2015 à 10:37
Je confirme totalement : La Myrrhe est pénible à porter.
Pourtant je l’aime, vraiment. Je le considère comme l’une des plus belles créations de chez Lutens, et il reste ma seule acquisition en flacon cloche. Et pourtant, j’ai bien du mal à le porter. Aldéhydes, oranges confites, une petite note alcoolisée de cognac, myrrhe cireuse, poisseuse, collante jusqu’à l’écœurement... c’est très beau, mais c’est un peu trop. Alors j’en use avec extrême modération.
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par 5:55, le 6 janvier 2015 à 02:44
Mais il ne faut pas se forcer ! Je veux bien vous en débarasser ;) Moi je me débarasserais bien de certains parfums enterrés dans mes armoires ! Et auparfum pourrait avoir une section dediée aux échanges..
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par Youggo, le 6 janvier 2015 à 12:34
Malheureusement (pour vous), il fait partie de ces parfums que je porte très peu mais que je conserve précieusement pour mieux les ressortir quand l’occasion se présente, ou bien même simplement pour le plaisir de le sentir au goulot ou de m’en déposer une goute sur le poignet au hasard d’un passage devant l’armoire ou lors d’une soudaine envie de le retrouver. J’ai déjà fait la bêtise de me séparer d’un flacon comme ça, et je le regrette régulièrement.
par Opium, le 15 janvier 2015 à 11:51
Bonjour 5:55.
Une petite précision : je ne crois pas qu’il soit dans les rôles d’un magazine comme AuParfum d’avoir une section dédiée aux échanges. Il n’y a pas de section livres ou cds dans les sites en ligne des Inrockuptibles, de Télérama, du Figaro ou de Libération. ;-)
Cela étant posé, si quelqu’un a en sa possession un peu trop de ce parfum difficile, je suis également preneur. #joke ^^
À bientôt.
Opium
par Opium, le 15 janvier 2015 à 11:51
Bonjour Calygo et Youggo.
Effectivement, il est tout à fait vrai que "La Myrrhe" est assez difficile à supporter, à l’image de la myrrhe, la matière, qui envoie quelques coups de métal dans les gencives, proche en cela des aldéhydes.
Mais, jouant de son attraction-répulsion, ce parfum est assez fascinant, d’autant plus intéressant qu’il est difficile. Je crois que, comme l’exprime Youggo, la posologie idéale est très faible, à utiliser avec modération. ;-)
Calygo : dans le cas de La Myrrhe, il vaut mieux tester le parfum sous son format alcoolique pour savoir de quoi il en retourne vraiment avant une décision.
Bonne journée.
Opium
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par Calygo, le 15 janvier 2015 à 14:33
Oui comme pour Tubéreuse Criminelle et Une Voix Noire...
Je ne pourrais jamais l’essayer en liquide, donc je l’achèterais à l’aveugle comme d’habitude. ^^
héspéridés
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Parfum senti cet été après la lecture de la critique. Je voulais vraiment le découvrir, et l’aimer. La canicule de juillet me l’a rendu très difficilement appréciable, et j’avais opté pour El Attarine (que je porte peu mais très agréable pour les soirées d’été, à la nuit tombante). L’hiver étant désormais bien installé, je suis allé lui redonner sa chance, et quelle surprise…
Magnifique, rayonnant et réconfortant. Je l’ai senti pendant tout le trajet jusqu’à chez moi, remontant depuis ma main naturellement, avec une présence incroyable malgré la taille de la goutte qu’avait déposé la dame de chez Lutens. Elle a même survécu à la douche et sentait encore le matin.
Pas d’hésitation possible, Noël approchant, il a fallu que j’aille l’acheter le lendemain. Après tout question cadeaux, on est aussi bien servi par soi-même !.
La seule myrrhe que j’avais eu était celle de Nagel en Hermessence, la Myrrhe Églantine. Jolie mais un poil trop féminine pour moi, et peut être plus de printemps que d’hiver pur et dur.
Celle de Sheldrake est superbe, la note orange traitée de façon assez rare en parfumerie, et ce parfum arrive à me faire aimer les aldéhydes, que je supporte habituellement qu’à petite dose. Un très beau fond boisé/miellé, qui vient apporter une belle rondeur et stabilité.
Je trouve qu’il évolue peu mais rayonne très longtemps, aussi éclatant que la couleur du jus (très belle au demeurant).
Joyeux noël à tous :)
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