L’Ether
Iunx
Coup de cœur
- Marque : Iunx
- Année : 2003
- Créé par : Olivia Giacobetti
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Chic - Pointu
Brume de safran
par Jeanne Doré, le 26 janvier 2010
Bien avant que Francis Kurkdjian ne lance sa propre maison, un autre parfumeur à la production tout aussi consistante et remarquée, Olivia Giacobetti, créait sa propre marque, Iunx, sous la bienveillance d’un grand groupe, Shiseido. Dans un majestueux espace aux dimensions démesurées niché au cœur du 7ème arrondissement, elle présentait sa collection d’une dizaine de créations dans lesquelles on retrouvait tous les thèmes qui lui sont chers et qui constituent sa patte, une délicate et harmonieuse palette de notes gourmandes, minérales et végétales.
Après une triste interruption de 2 ans, une mini-sélection de ses oeuvres revoyait le jour en 2008 dans une micro-boutique rue Saint-Honoré, au sein de l’hôtel Costes (pour lequel elle avait par ailleurs créé une eau de parfum) accompagnée d’une collection de bougies.
L’Ether fait partie de ses heureux rescapés, un thème que certains reconnaîtront comme une version amplifiée, voire plus affirmée d’une autre de ses célèbres créations, Passage d’Enfer pour L’Artisan parfumeur.
Si certains parfums donnent l’impression de brume vaporeuse, L’Ether est le premier sur la liste. Une vapeur dense et quasiment constante depuis les premières notes de départ jusqu’au fond qui s’étend des heures voire des jours durant sur la peau et les vêtements. Une fumée poudrée et florale, qui remplit les narines d’un gaz dense et touffu où fusionnent baumes, résines, et bois aux relents mystiques. Le safran, élément central, fait résonner sa note poudrée et rosée avec un encens transparent, un benjoin sirupeux et une myrrhe nébuleuse dans un équilibre divin. Une étrange et addictive impression de papier épais recouvert d’un inattendu mélange d’encre de chine, de cendres froides et de résine collante.
L’Ether est un parfum entier, absolu, superbement achevé, à l’image de sa créatrice, toujours cohérente dans sa démarche esthétique, contribuant largement à porter la parfumerie sur les territoires de l’art.
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par djack1, le 23 mars 2010 à 19:21
j’avais déjà ressenti un tel contraste en tête avec Serge Noire de SL qui allie des notes camphrées et médicinales avec un effet chaud, minéral.
par djack1, le 23 mars 2010 à 19:07
Quoi dire sur ce somptueux parfum après tant de beaux mots ?
Je suis totalement d’accord sur le côté mystique de cette fragrance. Avec l’Eau 3 de Diptyque, j’étais déjà entré dans une église aux boiseries cirées, au milieu du maquis. Mais je trouve que L’Ether a la grâce en plus.
En tête, j’ai adoré le contraste entre ce qui pourrait ressembler à de l’essence de térébenthine et le brûlant d’un piment rouge. Puis l’accord safran/benjoin/myrrhe est purement INCROYABLE. Peut être comme posé sur un tapis d’aiguilles de pin grillées au soleil. Je sens aussi en fond de la confiture de lait et de la poudre de cacao amer.
Poivrebleu, lorsque vous dites que vous avez pleuré en découvrant l’Ether et que " C’est comme si j’avais enfin tout compris" , je vous comprends complètement.
par aufilduparfum, le 6 mars 2010 à 11:02
Il semble que la boutique Nespresso des Champs-Elysées réutilise certains éléments de la boutique Iunx. Pour sentir les fragrances des différentes bougies Nespresso (créées par Giaciobetti), Nespresso propose ainsi en guise de testeurs les diffuseurs high tech au look ’filtre à café’ que Iunx avait disposés dans sa boutique.
par Jeanne Doré, le 26 janvier 2010 à 21:57
Méchant Loup, j’y suis passée deux fois en trois mois, mais la boutique était vide ! En effet O.Giacobetti possède un univers olfactif surprenant est varié, qui nous étonne et nous fascine.
Poivre Bleu, c’est vrai que ce parfum procure des sensations fortes ! Comme tous les parfums qui me touchent, il me procure une sensation physique, palpable, qui est toujours la marque d’une grande qualité.
par Le Nez Bavard, le 26 janvier 2010 à 16:33
L’éther est pour moi l’aboutissement du frémissement de bonheur que j’avais ressenti en découvrant Passage d’Enfer il y a 3 ans. J’ai découvert l’Ether cet été, et j’ai pleuré.
C’est comme si j’avais enfin tout compris, et qu’on m’avait compris en retour. Une émotion immense que j’aurais beaucoup de mal a expliquer ou retranscrire.
L’Ether est d’une beauté écrasante, de celle que l’on oublie jamais.
Cette collection est un exemple criant de la Parfumerie en tant qu’oeuvre de l’esprit et donc en tant qu’oeuvre d’art...
par Thierry Blondeau, le 26 janvier 2010 à 10:51
Jeanne, nous avons du nous croiser de peu chez Iunx, et il se pourrait bien que je livre également mes impressions sur un de leur produit très bientôt !
En découvrant cette gamme de parfums ainsi que les bougies, il est étonnant de constater combien Olivia G. est visionnaire et nous fait voyager sur des territoires olfactifs variés. Ether est comme vous le dites d’un équilibre parfait, et surtout, ne sent rien de connu ailleurs, ni dans sa forme, ni dans son traitement, ni dans l’idée. Comme la description est juste !
Le design avant-gardiste du flacon que vous présentez est remplacé aujourd’hui par un flacon plus simple, noir, mais le contenu reste inchangé. Et quelle belle idée !
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