L’Eau Aztèque
Iunx
Douillette ambrette
par Jeanne Doré, le 30 décembre 2016
L’Eau Aztèque est la démonstration que les notes fruitées ne sont pas l’apanage d’une mauvaise parfumerie grand public, et que ne pas les aimer n’est pas une posture de snobisme olfactif, mais juste un signe que les bons parfums fruités sont rares.
Cette eau nous offre tout d’abord une poire confondante de réalisme : comme en 3D, on voit sa peau recouverte de rosée, on sent sa texture, on imagine son jus couler en la croquant, et on salive face à ses notes fondantes.
Puis le vert s’estompe, les grains s’adoucissent, des épices remontent à la surface de cette compotée savoureuse, avec une gousse de vanille sèche et boisée, et des muscs lactés et blancs, comme une peau de bébé sur un lit de roses.
D’ailleurs rose et poire partagent les mêmes notes croquantes et charnues, et tout se tient parfaitement, dans cette eau qui nous fait voyager à travers les saisons : on commence en été à l’ombre d’un poirier, et on termine en hiver sous la neige.
L’Eau Aztèque peut tout aussi bien rafraîchir en pleine canicule avec cette chair de poire juteuse, que réchauffer le frimas venu avec l’enveloppant musc blanc et poudré de la graine d’ambrette, une des seules matières végétales à produire une note musquée. La tenue est discrète, mais l’ambrette et ses muscs continuent de danser à tout petits pas feutrés sur la peau, avec une retenue gracieuse et délicate, pour ne plus laisser bientôt qu’un très léger voile quasi imperceptible.
L’Eau Aztèque est fugace, mais tant pis. Elle est fluide, douillette, insaisissable, et elle est superbe comme cela.
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par Nomadus, le 11 mai 2017 à 14:28
Dommage que cette édition ne soit pas la même que la première... je crois que les notes d’absolu vanille Bourbon vient "gâcher" cette eau qui était si parfaite.
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par Luz, le 6 avril 2018 à 07:02
Eau Aztèque n°4 - Si désirée et si regrettée après fermeture du magasin IUNX de la rue de l’Université en 2005... Depuis sa réédition, 10 ans après, j’en ai acheté quelques flacons mais hélas je n’arrive pas à retrouver cette eau subtile.
Tout comme toi Nomadus, je trouve que la note de fond n’est plus du tout la même. Légère aux pschitt puis elle s’alourdit au fil de la journée, et je crois en effet que c’est cette note d’absolu vanille Bourbon qui dénature l’eau Aztèque... dommage.
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