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L’Eau

Serge Lutens

Flacon de L'Eau - Serge Lutens
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Plouf !

par Jeanne Doré, le 15 février 2010

Oublié le santal, enterré l’encens, confisqués les épices, jetés à la poubelle les fruits confits... dans son dernier lancement, Serge Lutens envoie tout balader de son univers olfactif habituel pour nous offrir "l’eau", qui se définit comme un anti-parfum, et revendique un retour à l’essentiel et à la sobriété. L’idée en soit est plutôt intéressante, devant cet évident trop-plein, ce foisonnement de choix, la tentation de revenir à l’essentiel s’impose, et quoi de plus basique, de plus neutre que l’odeur de propre, en l’occurrence celle d’une « chemise blanche séchée au soleil » ?

Le résultat est donc là : un accord blanc, translucide et même aqueux, déploie dans une insolente propreté son cortège d’aldéhydes métalliques, d’agrumes pétillants, de melon synthétique et de muscs lessiviels. Rexona ou Calvin Klein n’auraient pas fait mieux.

Même Cosmétique Mag a osé qualifier ce lancement de "procterien", c’est pour vous dire...

Alors comment juger un tel parfum ? Comme le suggère Poivre Bleu : « L’accueillir comme un parfum serait une erreur, car cette eau n’a pas été conçue comme un parfum et n’en est pas un. L’Eau Serge Lutens sonne pour moi comme un pied de nez ».

Mais alors dans ce cas, a-t-on tout de même le droit de parler de l’odeur en soi, indépendament de la démarche, qui relève elle-même davantage de l’artistique, du conceptuel ?

Mais d’ailleurs, peut-on réellement qualifier d’artistique le fait de vendre 100 euros les 100 ml une eau de toilette qui, en dehors d’être conditionnée dans un élégant flacon fidèle à l’esthétique de Shiseido, ne présente pas vraiment d’interêt olfactif, et encore moins pour les amoureux de la marque ?

Honnêtement, parlerions-nous de ce parfum s’il avait été contenu dans un flacon d’une marque quelconque d’un Séphora ? J’en doute fort...

Alors oui, j’approuve la démarche, qui à sa manière crée le buzz et dénonce une surenchère, mais je ne suis pas sûre d’adhérer pour autant au choix olfactif qui en découle et qui se résume à un décevant floral aquatique musqué très 90’s, alors qu’il y avait d’autres manières de représenter l’odeur de propre, l’anti-parfum, ou même l’odeur de rien. Francis Kurkdjian l’a selon moi un peu mieux réussi avec son Aqua Universalis, qui s’inscrit davantage dans un concept de gamme, et Isabelle Doyen l’a magistralement bien illustré avec son Antimatière, chez LesNez.
Les aldéhydes ont par ailleurs été recemment exploités de manière un peu plus féminine et classique dans Essence, ou de façon plus experimentale et abstraite dans le dernier Artek chez Comme des garçons. Enfin, quitte à créer « le savon le plus cher du monde », comme le cite son créateur, je préfère la version Prada et sa note de savonnette poudrée et retro dans Infusion d’Homme.

L’univers de l’odeur du propre a un potentiel d’exploitation non négligeable en parfumerie, qui ne se résume pas nécessairement à pasticher la parfumerie “procterienne”.

Faire une lessive ou un assouplissant qui sent Féminité du Bois aurait été, à l’extrême limite, certainement plus intéressant qu’une eau de toilette Serge Lutens qui sent le linge propre !

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par eh-andy, le 19 février 2011 à 17:04

ah ah ah. Et puis non, en fait, cette "eau" n’est même pas drôle. Elle sonne comme un coup de cynisme de plus dans notre monde qui en est déjà bien empreint. Serge Lutens s’amuse ? Ah oui, s’amuse de nous oui. C’est parfaitement ridicule, et je trouve même que cela tend à ridiculiser une bonne partie de ses autres créations. Certes il aime se mettre en danger, mais je lui suggère la prochaine fois de faire autrement, de manière intelligente ce serait mieux, comme par exemple, comme le suggère Jeanne, en sortant une lessive parfumée à Féminité du bois. Mais qu’il aille de rhabiller avec cette eau conceptuelle, grotesque et quasi-insultante !

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par schlimmelmann, le 21 février 2011 à 02:32

Une lessive Lutens, vous avez raison, ça aurait l’effet d’une bombe atomique. Alors, ce que je fais : je m’amuse aussi. J’ai réuni une demi-douzaine d’échantillons de L’Eau pour la tester sans avoir besoin d’acheter.

Chez Hermès c’est plus ou moins pareil. J’avoue avoir acheté plusieurs fois Ambre Narguilé parce que sa tenue est exceptionelle pour une eau de toilette (et parce qu’il s’agit d’un très beau parfum). Mais je trouve que 160 euros sont un peu trop quand même. C’est pour ça que j’ai moissonné des échantillons d’Iris Ukiyoé pendant une semaine. Cinq boutiques (Bruxelles, Anvers, Paris x 3) font 12 échantillons de 4 ml : 6 Iris Ukiyoé, 4 Vanille Galante, 2 Paprika Brasil. Alors ça fait 76’8 euros d’Hermessence obtenus au culot.

Je n’ai par-dessus la tête de tout ce snobbisme et tout ce faux luxe qu’on prétend nous vendre à tout prix. Un peu plus d’anarchie, pardi !

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par Youggo, le 21 février 2011 à 10:15

Pour ma part je viens d’acheter 3 Lutens à -35% grace au CE d’une grosse entreprise française dont je tairais le nom et où je ne travaille même pas.
Tout de suite le prix de l’Eau parait beaucoup moins scandaleux. ;p

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schlimmelmann

par schlimmelmann, le 19 février 2011 à 15:36

Étant donné que j’avais plusieurs échantillons et je n’osais pas les utiliser (sur mon poignet ça sentais le chlore melonné), j’ai passé les quatre derniers jours anti-parfumé.
Maintenant c’est tout compris. J’y vois un peu l’idée de Blanche de Byredo, c’est vrai. Mais Blanche sent l’adoucissant et L’Eau sent l’après-shampooing biphase liquide-bleu-mousse-blanche Revlon. C’est tout à fait drôle, ironique, etcetera... mais ce n’est pas beau. Pour coronner le tout, il faut le vaporiser si abondamment pour avoir un certain sillage, que son pris haut de gamme devient le comble de l’absurdité.
Vive Iris Ukiyoé alors, absurdement cher aussi mais beaucoup plus élégant.

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Brit

par Brit, le 6 décembre 2010 à 11:44

Le problème de cette Eau c’est pas le jus en lui même, c’est la marque sous laquelle il est sorti. Honnêtement j’ai beaucoup aimé ce parfum/non-parfum, très frais et relaxant, qui serait génial à porter l’été. Par contre, pour le prix, je préfère encore m’acheter CK One qui fera le même effet pour beaucoup moins cher.

Je pense que c’est un bon coup marketing pour attirer une nouvelle clientèle qui auparavant aurait pu être repoussée par des parfums polarisants, en créant un parfum on ne peut plus consensuel. Je suis à peu près sûre que la plupart des amoureux de SL n’auraient jamais reconnu ce parfum comme étant un SL s’il avait été senti à l’aveuglette et l’auraient rejeté. Oui j’aime bien (voire beaucoup) ce parfum, mais il serait à ranger du côté des mainstream entre Calvin Klein et D&G.

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Phoebus

par Phoebus, le 27 juin 2010 à 19:23

(je ne parle pas de l’Eau puisque je l’ai sentit et...c’est déjà pas mal, faut pas trop m’en demander après ça. Ca sent bon, mais ça vaut pas son prix, et puis même si c’était moins cher, je ne l’achèterais pas, ce n’est pas aussi unique que Lutens veut nous le faire gober. Un gros foutage de gueule pour la bagatelle de 100 euros, donc, ils pourraient vendre ça le matin sur m6 boutique).

 

Enfin bref, hier, je suis tombé sur une collection de minuscules bouteilles d’alcool que mon frère a ramené d’Irlande, récemment. L’une d’elle, du whiskey, s’appelait "Irish Mist" et ça m’a automatiquement fait penser au célèbre "Iris Mist" qui n’a pas de fiche sur Auparfum, mais dont beaucoup d’internautes ont parlé dans "choisir son parfum".

Une seule lettre de différence entre l’alcool et le parfum, ça ne peut pas être un hasard (surtout que Serge Lutens m’a l’air d’être un gentil petit plaisantin qui adore les jeux de mot). Donc est- ce qu’il y a un rapport, ou je me fais des films ? (surtout que je vois pas le lien entre le whiskey et l’iris...Donc la comparaison entre l’iris et le whiskey s’arrêterait au jeu de mot).

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par Jicky, le 27 juin 2010 à 19:46

Alors là... en fait c’est "Iris Silver Mist" le nom complet, mais quand je l’ai senti, je n’ai pas vu de ressemblance particulière avec une quelconque liqueur... En fait, ça sent l’absolu de beurre d’iris, juste en plus subtil, plus cotonneux et moins agressif. Il y a comme un voile blanc sur la matière, pas de réinterpretation selon moi de whisky irlandais^^

Après je connais pas la petite histoire du parfum, mais c’est vrai que c’est Silver Mist... Si quelqu’un a une info ?

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par dau, le 27 juin 2010 à 19:59

À l’époque de la sortie, Lutens expliquait qu’il avait été inspiré par une image de Greta Garbo au bord d’un lac embrumé au milieu d’une foret de bouleaux en Suède.
Et d’après moi, ça colle tout à fait, le coté poudré nostalgique du parfum avec une atmosphère brumeuse et blanche de novembre...
(et au risque de me répéter, celui-là, que je l’aime !)

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The Rebel Gardener

par The Rebel Gardener, le 23 mai 2010 à 19:10

Oups, j’ai oublié de noter.

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The Rebel Gardener

par The Rebel Gardener, le 23 mai 2010 à 19:09

Personnellement j’ai été un peu déroutée la première fois que je l’ai senti mais par la suite, j’ai apprécié le travail sur ces matières disons assez inhabituelles chez Serge Lutens : je trouve qu’il y a un vrai travail sur ces notes aromatiques-musquées qui, curieusement me rappellent Tom of Finland de Etat Libre d’Orange. J’aime beaucoup, mais je trouve aussi le prix un peu exagéré.

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par Aline1102, le 16 avril 2010 à 16:43

En ce qui concerne ce parfum, je me démarque de la majorité, puisqu’il me plaît beaucoup. Il ne ressemble certes pas aux autres Lutens, mais cela ne me dérange pas, puisque je n’ai jamais véritablement accroché à ses prédécesseurs (qui me plaisent sur les autres mais pas sur moi).

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par incense, le 27 mars 2010 à 19:43

Je ne vais pas m’étendre... NUL.
0 étoile.
Horrible déception, vraiment. J’ai mal à mon Lutens.

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schlimmelmann

par schlimmelmann, le 3 mars 2010 à 01:07

À mon avis, « Arabie », « Chergui », « Fumerie Turque »... et les autres schéhérezadisants sont le Lutens le plus génial. Bien sûr que « Datura Noir » ou « Chypre Rouge » sont des chef-d’oeuvres, mais on sent que ce qu’il maîtrise c’est cette illusion orientale et somptueuse, cette élégance anachronique et toujours exotique.

De toute façon, à mon avis, on voit que la marque est en processus de popularisation massive, et certaines créations des dernières années sont moins audacieuses, plus "conformistes".

Cette version de l’eau n’est pas inoubliable, mais on n’y voit pas aucune prétention. Si simple que ce soit, on sait que si Serge Lutens veut de l’eau il peut se payer ce luxe et qu’il sortira un parfum de qualité.

Bref, je n’ai pas adoré, mais je la trouve moins plate que autres ultralégères frustrées (Escale à Pondichery, Rose Ikebana des Hermessences, même le Scent de Miyake...)

En fait on avait déjà besoin d’une eau légère chez Lutens. Parfois on a une simple (et belle) envie de prolonger cette sensation physique que seulement un bain tiède peut créer. On vient de sortir de la douche, on ne veut pas se parfumer, et les odeurs les plus insignificantes deviennent insupportables.

Dans ce cas-là, ce qui nous reste, c’est de l’eau fraîche.

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par guet-apens, le 24 février 2010 à 20:52

...a moins qu’ils coulent avant, il parait qu’ils vendent quasiment rien du tout chez Henry Bendel a New York !

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