Iris Silver Mist

Je me suis offert hier une ballade parfumée dans Lyon avec une "petite" liste de parfums a humer, impossible de trouver ISM .. Je me suis rabattu sur l’Infusion d’Iris par dépit et sur d’autres choses . Peut-être ai-je mal cherché, si quelqu’un a une piste , je suis preneur .
J’ai lu tellement de choses sur ce Lutens qu’il en devient mythique pour moi...

Tous ces commentaires élogieux me donnent énormément envie de l’essayer .Cependant je n’arrive pas a le trouver et l’essayer.J’ai seulement trouvé des échantillons assez onéreux sur ebay .J’essai donc de me fier aux sensations olfactives que je connais alors ma question est la suivante : les notes de têtes irisées de Dior homme EDT ( que j’adorent !) sont elles différentes de ce ISM ?
Merci par avance pour vos réponses

Je l’ai enfin senti ce fameux ISM !
Profitant de mon escapade montpelliéraine aujourd’hui, j’ai franchi la porte de la boutique Qu’importe le flacon pour découvrir ce dieu iris ...
Il est exactement comme je l’imaginais : sec, hautain, enfin altier, distant, brumeux, mais aussi intrigant et émouvant.
Je me garderai de lui attribuer ses étoiles, car ne l’ayant humé, que dis-je, frénétiquement sniffé ( ! ) et non porté à même la peau, difficile de juger son évolution au fil des heures.
Mais il a l’air d’être sacrément tenace.
Le prix me rebute encore je l’avoue, sinon j’aurais dérogé à ma période de non achat pour acquérir le joli vapo noir et ses 2x30ml.
Accueil très sympathique à la boutique ; j’ai aussi senti quelques autres fragrances dont entre autres Portrait of a Lady.
Enfin bon, j’ai maintenant la certitude que décidément, j’adore l’iris ^^

Quelle claque !
Les commentaires élogieux m’intriguaient et, au hasard d’une offre promotionnelle, alors que je renouvelais mon Cuir Mauresque, quel magnifique premier contact avec ISM que de recevoir un Vaporisateur Tout Noir en cadeau.
De l’iris je connaissais celui d’Hermès, certains aspects de 1OOO ou du N°19.
Cette fois, chapeau M. Roucel.

Bonjour à tout le monde et depuis le temps !...

Je "détiens" enfin un flacon d’ Iris Silver Mist. Je l’aborde au demeurant avec méfiance & perplexité, genre :

Il ne le fera pas... Il ne tiendra pas ses supposées promesses, il n’aura que trop peu à voir avec l’extrait du N° 19... C’est ainsi que je m’apprête à aborder - enfin - Iris Silver Mist : il n’aura pas le velours souriant, moiré, subtil et triomphant du grand iris de Chanel me dis-je, bon ! voire...

Et ce n’est que le 1er test après tout (et mieux vaut tard que jamais encore) - stop -

...Départ crissant a-t-on dit ? Crissant et vert oui, comme une herbe fraîche que l’on vient de couper. Et puis, impatiente comme il ne faut pas l’être, j’attends et ne vois rien venir, rien...si peu...je ne sais pas à quoi cela ressemble...cela me rappelle quelque chose...l’iris forcément. Une voix intérieure intempestive s’exclame : "ça n’a rien à voir avec l’iris du N° 19 !" Bon j’arrête sur ce chapitre nan ?

...Et par moment je crois bien y sentir le brin de violette mais je n’en voudrais pas........Le parfum est là maintenant, il s’est installé doucement, une image s’en dessine :

...L’iris, Il est terreux, bulbeux même... Je vois un étang dans ou depuis une forêt mais un étang clair, fait d’une eau fraîche, très fraîche & très limpide. L’atmosphère est en demi-teinte. Un mélange d’ombre et de lumière : ce n’est pas un clair obscur. C’est une clarté douce, apaisée plus qu’apaisante. Ce serait une sorte de Printemps, dans le mystère d’une clairière habitée d’eau, habitée par cet étang-source ; clairière qui, sans être hostile, ne serait pas franchement accueillante, ni son contraire du reste ; elle est simplement là et d’ une grande présence, mais qui ne se soucie pas de vous. De la verdure vivace aux tiges fines plonge ses pieds hors de l’eau, du vert à l’entour, feuillages en esquisse...Etang mais non une eau stagnante, encore que paisible. Pas une eau murmurante : ce serait trop commun (des mortels ?) ; ça susurre là-bas, là-bas car la proximité n’est pas acquise bien qu’à la source. Cela règne dans un Printemps froid, clair mais hors du temps ; cela n’a rien à voir avec une temporalité des saisons ordinaires. Iris Silver Mist n’est pas une eau courante...

Ca y est !
J’ai compris.

Je dirais que sur moi Iris Silver Mist attaque dans un mélange de carotte et de térébenthine pour développer une aura presque suffocante d’une fleur qui est à la fois lumineuse et poudreuse.
Il évolue peu à mon nez, mais reste perceptible pendant des heures.
Et c’est peut être ce qui m’ennuyait le plus...

Parce qu’Iris Silver Mist est, pour moi, terriblement intimidant.
Et je crois qu’il l’est, réellement.

Aujourd’hui, je voulais me sentir droit et inébranlable. C’était la rentrée.
J’ai pensé à Cuir de Russie, mais sa dimension sensuelle me l’a fait écarter au profit du Lutens.
Et je suis devenu ce que je voulais.
Le pouvoir du parfum est vraiment impensable.

Sur ce, je vais me doucher et me vautrer dans le Vétiver Oriental, parce que si je m’en éloigne souvent, je reviens toujours à Lutens, bizarrement, peut être parce qu’il est le plus caméléon de nous tous.

J’essaye tant bien que mal de dépasser mon malaise avec ISM en l’essayant, de temps en temps, quand je passe dans une boutique qui le propose.
Je porte très régulièrement la Myrrhe, et assez vite j’ai réussi à dépasser ma repulsion pour elle, je ne peux pas m’en passer aujourd’hui.

Je me dis que tout bonheur mérite effort, alors je persiste, je persiste.
J’essaye de m’enlever de la tête l’image de la carrotte, que je trouve drôle et un peu blague, ok, mais je ne comprends pas bien pourquoi vouloir vivre avec de la carotte.
Hier j’ai perçu un début de quelque chose. J’ai entrevu une sensation éthérée, cela m’a fait la même sensation que le son au début du générique des Simpson "ohhhhhhh", comme le premier son d’un chant angélique. Dans un autre registre, c’était un peu la même sensation que les débuts de Relique d’Amour d’Oriza le Grand.
Cela me plait, alors je vais retenter le coup, maintenant que j’ai vu ça.

Aux grands mots les grands remèdes ! J’entre dans l’arène dans une heure, que la force d’Ism soit avec moi....

Bon et bien voilà, j’ai reçu mon vaporisateur tout noir Iris Silver Mist un seul mot :

SUBLIME *-*

ça y est ! Le dieu Bleu a trouvé sa place dans la petite malle aux trésors aux cotés de mes chères fragrances (tient, d’ailleurs, qu’ais-je accumulé dans cette petite malle ?) J’ai passé ma jeunesse dans la passion de la chimie (si si je vous jure !! pour devenir mon métier), l’adolescence à découvrir la (les) musique(s), la poésie et Proust... et avec mes 40 ans le parfum a trouvé une place parmi ces passions qui s’ajoutent, se joignent, s’enrichissent.

Je prends au passage le temps de remercier les auparfumistes pour l’énergie, le gai savoir dispensé et la bienveillante animation qui sont de véritables nourritures pour un béotien pour qui l’odorat est sens noble et source d’art.

Cela fait presque un an que je tourne autour de cette création en duo Serge/Maurice.
Grâce à vous, et aussi quelques autres, j’ai doucement fait connaissance avec Iris silver mist. Des détails sur l’histoire de sa composition, les ingrédients de sa formule.... oui la connaissance enrichit et orne le mystère.
(Je dois aussi ajouter qu’il n’est pas indifférent que ce soit en partie par un étudiant de la Licence où j’enseigne la chimie que nombre de facettes de ce joyau me soient révélées. Rien n’est plus plaisant pour un professeur que d’apprendre de la jeunesse qu’il espère aider à convertir une passion en métier.)

Pour revenir à ISM, voici un an, par une effluve sentie sur un ami (Bois d’encens d’Armani) et voulant aller plus long que le plaisir olfactif initial, j’ai mis mon nez dans le monde du parfum, pas les blogs et site comme auparfum. Et depuis me voici avec des mouillettes plein les poches, des mouillettes sur mes rayonnages de bibliothèque. Les galeries lafayettes et le bon marché sont des lieux de débauche.... enfin vous voyez bien j’imagine. Et dès le début de cette révélation de la quarantaine, dès la première visite aux Salons du Palais Royal, ISM. Mouillettes, poignet, re-mouillette, pschitt (le bon marché le vend uniquement en "vaporisateur tout noir")...
La passion prend les chemins qui me sont familiers, la chimie, et lors des lectures des ouvrages et articles du génial Philip Kraft, l’alpha-isométhylionone et son surdosage dans ISM (entre autre, ISM est une sorte de surdosage de tout. Au fait, chouette, je vais rencontrer Maurice, son papa la semaine prochaine.)

ISM accompagne ma découverte de l’univers, vaste, si vaste, de la parfumerie, son aura gris-bleue me suit, me guide, s’efface, mais revient bien vite avec son œil malin et son air goguenard de mystère insondable et joyeux. Le parfum ne quittera plus ma vie et j’attendrai les sorties des créateurs olfactifs avec autant de joie qu’un album de Björk, un enregistrement de Ravel ou Bach ou Monteverdi.... Et ISM sera là car il habite chez moi désormais.

J’ai déjà beaucoup écrit pour cette intervention sur auparfum, ISM est un source de commentaires infinie. Alors juste une image, personnelle, mais évidente pour moi, Iris Silver Mist est en parfumerie, ce que Boléro est à la musique. Et puis Maurice, Roucel et Ravel, ça m’enchante !

je vous laisse en vous remerciant tous pour "cultiver l’odorat"

PS, je cède au plaisir de la liste pour ce premier commentaire, dans la petite malle on trouve par ordre chronologique d’entrée au sérail :
 Egoiste
 Live Jazz
 Antidote de V&R (une erreur !! le seul que je renie)
 A*men
 Nu (et son superbe cylindre violet plat)
 Elle
 Dior Homme intense
 Terre d’Hermès
 Angel
 Coco noir
 Coromandel (le départ il y a un an d’une passion inextinguible)
 Ambre Sultan
 Sycomore
 Infusion d’Iris (le dieu ISM tolèrera que je passe un peu de temps parfois avec une belle vestale !)
 Diorissimo EdP
 Gardénia (Chanel, Parfum et EdP)
 Ambre élixir précieux de Dior
 Chyprissime
 Plum japonais
 Iris silver mist