Clair de Musc
Serge Lutens
- Marque : Serge Lutens
- Année : 2003
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Florale
- Style : Propre - Sage - Sensuel
Musc borderline
par Jeanne Doré, le 4 décembre 2013
Entre les bois confiturés et les fleurs excentriques de la gamme Serge Lutens, Clair de Musc fait presque figure d’ovni.
Oscillant entre les aldéhydes vintage et savonneux de son départ et les muscs poudrés et cotonneux de son fin fond, il constitue une sorte d’antithèse chaste et innocente du célèbre Muscs Koublaï Khän et ses muscs sulfureux saturés en émanations animales.
Cependant certains parviennent à décèler une certaine forme de sensualité charnelle au coeur de cet accord si blanc, si virginal et si pudique. Sans doute son accord floral, entre rose pastel et iris cosmétique, et son santal crémeux qui se prélasse langoureusement avec les muscs, comme une caresse tendre et caline.
Je ne peux m’empêcher de continuer à lui trouver un air puritain, presque aseptisé, voire même un peu dadame avec ses faux airs de White Linen en départ, même si en effet, le musc omniprésent est toujours à la lisière de la lascivité, sans jamais vraiment y tomber complètement.
Clair de Musc est le Lutens des matins sages, des jours vertueux, sans débauche ni luxure à l’horizon, sauf si évidemment, on veut cacher son jeu et tromper l’ennemi...
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par PetiteNiçoise, le 18 août 2014 à 11:28
Echantillon de ce parfum utilisé hier, j’ai trouvé l’odeur assez douce, pas agressive, bien ciselée comme tous les Lutens. Mais je dirai toutefois : un peu plus banal que la plupart des Lutens.
Je ne vais pas dire que j’en suis déçue, je n’irai pas jusque là, mais bon, disons que j’ai été habituée à mieux de la part de Lutens.
Bof bof disons....
par Koimynose, le 6 décembre 2013 à 19:12
Il ne m’avait pas du tout emballé, ce CdM quand je l’avais senti. Je l’avais trouvé trop compact, trop cotonneux justement. Il faut dire que sentir cela après Tubéreuse Criminelle...
Mais si derrière cette boule en apparence opaque (à mon nez) se cache un mystère, il faudra alors que je m’y reprenne !
(J’ai vraiment du mal avec les Lutens, enfin ceux que j’ai eu l’occasion de sentir jusqu’à présent - J’appréhende ma première rencontre avec Iris Siver Mist !)
par Youggo, le 4 décembre 2013 à 22:50
Je l’aime bien ce Clair de Musc. Il est faussement simple, faussement léger, faussement naïf. Derrière les aldéhydes proprets, le bouquet floral et les effets lessiviels des muscs blancs, on trouve, lorsque le parfum se réchauffe sur la peau, un musc nettement moins doux, plus animal, assez similaire à celui qui couve dans le fond du grand frère MKK. On est pas très loin d’un Original Musk de Khiel’s, mais moins capiteux, avec un accord floral mis en sourdine.
Finalement c’est un musc "décontracté" et passe-partout, un musc confortable et cocon pour tous les jours.
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par tambourine, le 5 décembre 2013 à 08:40
c’est marrant je le trouve faussement sage ce musc.
Sensuel parce qu’il a un coté peau que l’on caresse.
Et puis je ne suis pas très habituée aux muscs, je les trouves beaux mais j’ai du mal à les porter donc mon avis n’est peut etre pas ibjectif mais bref en l’essayant je lui ai décelé une légère animalité. Pas évidente mais latente.
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par tambourine, le 5 décembre 2013 à 08:41
bah voilà youggo je n’avais meme pas lu ton post avant d’écrire mais je suis tout à fait d’accord avec toi.
par Solance, le 10 novembre 2014 à 10:37
Précisément, moi je trouve que l’on est loin d’Original Musk de Kiehl’s !
Ce dernier, contrairement à ce Lutens là, n’est pas ’passe-partout’ justement ;)
Et franchement, être ’passe-partout’, ce n’est franchement pas une qualité pour un parfum de perfumista, non ?
J’aime les Lutens qui ont du caractère -et la plupart en ont !-, ceux qui font l’effet de petites bombes olfactives, ceux qui vous parachutent dans un monde parallèle, dans une ambiance particulière, qui vous remuent les tripes, qui vous font vous exclamer que Serge est un Grand si ce n’est le plus Grand ;)
Là, j’ai l’impression d’un parfum peu inspiré qui serait déjà taillé en pièces s’il était sorti en mainstream....
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par Youggo, le 10 novembre 2014 à 11:44
Et bien ! Pas la peine de s’emporter comme ça Solance ! Surtout pour répondre à un avis qui date de près d’un an...
En quoi un parfum "passe-partout" ne serait pas un VRAI parfum de TRUE perfumista ?
Je ne mériterais donc pas le titre et l’honneur suprême d’être reconnu comme un vrai perfumista ? Juste parce que j’ai dis du bien de ce parfum ? On tombe dans de tels jugements de valeur maintenant ?
La douceur et la finesse ne sont donc pas des qualités à vos yeux ? Alors on remballe nos Ellena et nos Giacobetti ?
Soyez sérieuse, votre déception vis à vis de Clair de Musc ne justifie pas des positions si dogmatiques que vous regretterez lorsqu’on vous surprendra à crier votre amour pour un parfum plus délicat.
Et puis relisez donc mon intervention : "On est pas très loin d’un Original Musk de Khiel’s, mais moins capiteux, avec un accord floral mis en sourdine."
Les deux parfums ne sont clairement pas les mêmes, on est d’accord. Original Musk a ce côté grande gueule, ce côté diva, que Clair de Musc n’a pas. On est toujours d’accord. Et pourtant ils creusent le même sillon du musc floral (assez similaire dans la construction) faussement doux qui couve quelque chose de plus animal en son coeur. Chez Clair de Musc, l’animal est sous-tendu, toujours en filigrane sous un calque de douceur poudrée et ne ressort que par intermittence, tandis que le Khiel’s joue rapidement sur la rupture de ton et ne s’apaisera plus. Je ne dis pas que l’un est meilleur que l’autre (je porte les deux), juste que Clair de Musc me semble plus facilement portable pour moi qui suis un mec plutôt timide. Mon avis est-il plus clair à présent ? Mais étais-je vraiment obligé de justifier et défendre ainsi le fait que je puisse apprécier Clair de Musc ?
Enfin, l’argument du "si il était sorti en mainstream... si ce n’était pas un Lutens...", tout le monde le sort tellement régulièrement pour justifier tout et son contraire que je n’y accorde plus aucune valeur. Et si La Vie Est Belle était sortie chez Lutens, on aurait crié au génie ? La preuve par le ridicule...
Et pour ce qui est de Clair de Musc, il me semble que Narcisso Rodrigez a sorti des muscs floraux plutôt fins et passe-partout dans le mainstream, dont beaucoup de VRAIS perfumistas ont reconnu et salué la qualité, ne vous en déplaise.
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par Solance, le 10 novembre 2014 à 12:17
Je n’ai pas l’impression de m’être emportée Youggo, j’ai juste affirmé ma différence de point de vue, ne vous sentez pas agressé !
Je maintiens que selon moi, il existe des adjectifs plus valorisants pour parler d’un parfum que celui de "passe-partout" (se fond dans la masse des parfums ?, ne se remarque pas ?, va à tout le monde ?) et c’est vous même qui l’avez utilisé.
Douceur et finesse, ce n’est pas pareil qu’insignifiance... J’aime beaucoup un grand nombre de parfums composés par Giacobetti notamment Philosykos ou l’Eté en douce...ou Ellena (son Eau de Narcisse Bleu, ses Jardins, etc.)
Je reste persuadée que le même jus sorti par une midinette, chanteuse à ses heures perdues, n’aurait pas rencontré un écho mémorable par ici...
Maintenant, je ne suis pas en train de mettre en doute votre valeur de perfumista (ni votre valeur tout court d’ailleurs), je ne me le permettrais pas, je suis d’ailleurs bien plus novice que vous en la matière et j’aime bien des parfums considérés comme de la ’daube’ par beaucoup, tiens par exemple J’adore de Dior. Je ne me sens pas agressée que certains estiment que ce parfum très porté soit merdique et sans personnalité, moi je trouve juste qu’il sent bon !
Vous avez tout à fait le droit d’aimer Clair de Musc comme j’ai la possibilité de ne pas l’apprécier et de me démarquer de vos propos, en toute courtoisie...
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par Youggo, le 10 novembre 2014 à 12:37
C’est la courtoisie qui m’avait échappée justement. Mais ce n’est pas très grave, à l’écrit une réponse un peu sèche mais parfaitement bien intentionnée peut vite paraitre agressive, j’en sais quelque chose.
L’expression "passe-partout" n’a pas pour moi cette connotation d’insignifiance que vous soulignez. Je l’utilisais plutôt pour signifier que c’est un parfum qui, pour moi, est un vrai parfum de tous les jours, qui se prête à toutes les occasions.
Quant à savoir ce que j’aurai pensé de ce parfum si il était sorti sous le nom d’une starlette, là ça biaise un peu les choses. Une celebrity-fragrance se vend en grande partie grâce à son image, peu importe le contenu. Et dans mon cas, j’avoue que ça va grandement influencer mon attitude. Je n’aurai par exemple jamais la curiosité de poser une narine sur un parfum Alain Delon, juste parce que le personnage me freine d’office. C’est con, mais c’est comme ça. Je préfère rester dans l’ignorance. Mais je dis ça, j’ai tout de même fait l’effort de tester les deux Lady Gaga : le premier pour me marrer, le second pour confirmer la bonne surprise.
Par contre, Clair de Musc sorti chez Prada, Chloé, Chanel ou même Lempicka, je pense pouvoir confirmer que je l’aurai tout autant apprécié. Et puis il ne faut pas me faire dire ce que je n’ai pas dis : Clair de Musc est LOIN d’être un grand parfum de génie, surtout dans la gamme Lutens. Mais c’est un parfum honnête, bien fait et agréable, que j’ai du plaisir à porter occasionnellement.
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par Hermeline, le 10 novembre 2014 à 16:07
Je me rend compte que j’ai la même vision de l’adjectif passe-partout qui n’est pour moi aussi absolument pas synonyme d’insignifiant. En fait, je porte quelques parfums que je considère ainsi et je les apprécie vraiment surtout lorsque je veux me sentir bien mais avec discrétion, sans prise de tête et sans même y réféchir, des petites évidences du quotidien qui font du bien parfois. Après tout nous ne sommes pas en continuelle affirmation de soi et cela n’implique pas que l’on ne peut apprécier par ailleurs des parfums à la personnalité bien campée. Je n’ai aucune pudeur au niveau parfum, pas d’apriori (à l’exception de la sucraille), beaucoup de curiosité et des goûts vraiment éclectiques, mais les parfums ne répondent pas au mêmes besoins et ne se valent pas tous, même ceux qui nous plaisent. Comme nos repas ne sont pas tous gastronomiques, nos parfums du quotidien ne sont pas tous la révélation du siècle même s’ils demeurent qualitatifs. Certains font l’effet de la cuisine maison, simple, saine et réconfortante, ce qui très agréable aussi.
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par Jicky, le 11 novembre 2014 à 02:59
Et Clair de Musc existe en grand public et il est tout simplement adoré : ça s’appelle N°5 Eau Première.
(ah ah ah... Je caricature un peu, mais Clair de Musc est vraiment un fleuri aldéhydé poudré qui devient très très musqué et légèrement animal sur la longueur. Il est d’ailleurs intéressant de le comparer au fameux MKK qui est très brut sur le départ et devient tout doux sur la fin là où CdM fait tout l’inverse. Quand on porte les deux en même temps, il y a un moment où les deux sont au même stade d’animalité/douceur et c’est amusant).
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par Hermeline, le 11 novembre 2014 à 04:52
Idée intéressante Jicky, il faudra que j’en fasse l’essai. Reste à retrouver un échantillon de Clair de Musc, Mkk j’en ai déjà un peu. Comme ma peau fait ressortir les notes florales (même les aldéhydes du n5 se font la malle très vite) et toute impression lactée-crémeuse, je suis curieuse de voir combien de temps l’animalité de l’un va tenir tête à la douceur de l’autre et à quel moment ils se rejoignent.
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