Muscs Koublaï Khän
Serge Lutens
- Marque : Serge Lutens
- Année : 1998
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Opulent - Pointu - Sensuel
Fauve impérial
par Thomas Dominguès (Opium), le 10 avril 2012
Peut-on parler de Muscs Koublaï Khän ("MKK" pour les initiés, Serge Lutens nous aurait-il adressé un jeu de mots dont il a le secret ?...) sans parler des notes animales, souvent perçus comme "sales". Mais, comme cela a déjà été précisé dans un dossier, le terme "sale" n’est pas le même pour tous, il renvoie souvent au bestiaire animal (équidés, fauves et ménagerie), à leurs productions ; et enfin à l’homme, un animal parmi d’autres, et à ses sécrétions.
Lorsque l’on s’intéresse aux notes dites "sales", les descriptifs varient énormément d’une personne à l’autre (ainsi les notes phénoliques renvoient au choix à l’urine ou à des matières, plus, comment dire, solides...). Alors même qu’un ensemble de gens peut s’accorder à attribuer la définition de "sale" aux notes d’un accord, certains sentent des éléments de cet encrassement que d’autres ne sentent pas, ces derniers définissant le "sale" autrement. Ainsi, si un environnement olfactif transgressif, tabou, interdit, à caractère intime ou sexuel est bien identifié, la cause factuelle de ce ressenti est comme refoulée ou occultée par l’esprit. Mieux encore, alors que certains trouvent une composition dérangeante, d’autres n’y voient que la chaleur d’une fourrure et la douceur d’un animal posé à leurs pieds (l’accord miel et bois que l’on trouve dans Miel de Bois de Serge Lutens et dans Onda de Vero Kern, semble ainsi transporter jusque dans les vespasiennes et latrines certains - cela, sans parfois les déranger -, alors que d’autres ne font jamais cette association).
Alors que les muscs synthétiques, largement utilisés dans le domaine des lessiviers, inondent le marché de la parfumerie dans les années 90 grâce à la capacité qu’ils ont de rassurer les foules, Serge Lutens en réaction à cet univers hygiéniste, qu’il considère trop propre et aseptisé, décide de se lancer en 1998 dans ce qui reste l’archétype du parfum aux muscs "sales", animalisés.
Ce parfum a été bien sûr controversé, encore plus dans la société américaine avide d’hygiène et de pureté musquée, qu’ici, en Europe, où la tradition d’une "alchimie" et d’une gastronomie où l’on tire du laid le meilleur a davantage prise. En effet, dans nombre de compositions, les matières qui y sont décrites entrent dans la danse pour donner du corps à des bouquets, qui seraient, sans elles, bien moins intéressants.
Mais Serge Lutens semble avoir appliqué l’adage « too much is never enough » quand on lit la liste des ingrédients de sa composition :
Civette qui sent les corps, ses parties intimes, presque négligées ; castoréum à senteur de fourrure, de cuir et, de... fesse sale (encore elle) ; costus à odeur de sébum et de cheveu sale ; graines d’ambrette qui rappellent certaines facettes du musc Tonkin, dont les plus florales ; ambre gris et sa note ambrée, iodée, saline ; ciste labdanum et vanille, pour renforcer encore la note ambrée ; patchouli et sa délicieuse et tenace odeur de terre moisie ; rose du maroc, dont on dit que la douceur rappelle celle de certaines sécrétions féminines selon le contexte dans lequel elle est associée.
Et concrètement, que vit-on ? Sachez, avant tout, qu’à la simple lecture des critiques déjà rédigées, je savais que ce parfum de transgression devait être acquis. Mais, aucun testeur n’étant disponible du fait de sa faible distribution lors de sa sortie en export, j’ai fait ce qu’il ne faut PAS faire : je l’ai acheté à l’aveugle, sans le sentir.
Je me souviens de mon premier débouchage de flacon, à la fois inquiet d’être déçu, mais encore plus inquiet de ne pas l’être... Durant les cinq premières secondes, il ne se passe pas grand chose. Une odeur de fourrure, ambrée, vanillée, chaude, douce presque, parvient aux narines. Presque une déception. Puis, le chaos : « Mais comment a-t-on pu oser mettre un truc pareil dans un flacon et tenter de le vendre ? »... Ca sent, beaucoup, fort, et ce n’est pas forcément agréable, mais pas non plus désagréable.
Ce parfum met une claque. Je me retrouve, petit, avec ma mère, au zoo, nous promenant dans l’espace dévolu aux éléphants, à ces odeurs de paille salie par les déjections, par les corps des éléphants entre autres ; près des fauves qui vous regardent derrière les grilles, repus ou à repaître. Tout cela semble être sorti des cages et vous heurter sur poignet ou sur peau. Telles de grandes tâches fauves appliquées de manière brutaliste sur une toile, épaisses, peu définies, mais, pourtant rapidement et facilement identifiables. Les impressions de bestiaire sont là, presque vivantes et picturales, dérangeantes et troublantes, écœurantes en même temps que fascinantes.
Pourtant, durant une heure, l’heure de la promenade des bêtes, on ne peut s’empêcher, dans un tic effréné d’attraction-répulsion, de se renifler, de vérifier que l’odeur, puissante, est bien là. De se confronter à elle. De se réconforter avec elle.
Puis, à peu près au bout d’une heure (car le spectacle, ou la bataille, c’est selon, se joue en deux temps), les animaux, après avoir rué sur vous, se calment, se posent et semblent s’assoupir. Ne reste alors, après une invasion assez diffusive, qu’un parfum de peau, au sillage presque discret, chaleureux, doux, ambré, cuiré, qui échauffe vos sens, mais sans plus les brutaliser. Les animaux à fourrure se tapissent contre vous. Ils ont l’air presque innocents, ces gros chats blottis en votre sein, repus de votre propre chair dont ils se sont rassasiés en s’évaporant. Et, vous vous surprenez à ne plus pouvoir décoller votre visage de leur fourrure.
Afin d’aider à l’étreinte radoucie avec les animaux du bestiaire, des facettes miellées, cacaotées, douceâtres, et, une note de framboise, ou de bonbon Dragibus au coeur rose ("Patrice Trademark") plus ou moins flagrante selon les peaux vaporisées et les nez exposés, viennent faciliter l’apaisement de la décharge initiale.
La conquête dure plusieurs heures, mais la diminution du sillage vous permet de vivre cette épopée en société sans que cela incommode l’entourage immédiat (et sans que cela, non plus, déclenche une émeute !).
Probablement du fait d’une tolérance progressive à cet univers olfactif, j’ai constaté ne plus être intrigué par les effluves qui m’avaient précédemment écrasé, pas même durant les premières minutes. Comme me l’a dit Jicky, tout se passe comme si mon flacon à moi avait été reformulé et radouci entre son ouverture et son usage ultérieur. Bien entendu, tel n’est pas le cas. Un phénomène de maturation lissant les composants est possible. Mais, plus probablement, tout est une question d’habitude. On se fait à tout, au pire et au meilleur. Je regrette mes premiers instants de confrontation avec MKK, quand il me bouleversait et me dérangeait. Il semble qu’il ait été reformulé il y a un peu plus d’un an, et allégé. L’ancienne version devait être plus violente encore ! J’aurais aimé connaître cet empereur fauve dans la force de son âge. Malgré tout, n’ayant connu que celui que je possède, je trouve l’apparat tout de muscs vêtu de cet empereur trop méconnu à la fois culotté ("déculotté ? !"), dérangeant, déstabilisant et magnifique tant il nous rappelle notre animalité et notre complexité, tant il nous renvoie à notre intériorité, à nos refoulements, et à notre rapport aux autres (à séduire ou à tester ?), à nos besoins et à nos désirs, à nos nécessités et à nos rejets, au monde extérieur et à notre beauté intérieure.
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par Tobacco, le 23 décembre 2017 à 08:17
C’est moi ou c’est redondant le fond des parfums de niche dits difficiles à porter que j’ai testé ? Que ça soit The Night de EDPFM, Bois d’Ascèse de Naomi Goodsir ou cet intimident MKK je retrouve toujours le même fond ambré... comme si c’était une base utilisée à des parfums dont les notes principales sont repoussantes (le oud crottin de chèvre de The Night, la fumée de Bois d’Ascèse et la tignasse du lion de MKK).
par mimina, le 27 septembre 2016 à 23:59
Bonsoir,
je ne pouvais résister à l’immense tentation de parler de ce troublant parfum qu’est le MKK.
Tout d’abord, tout mon respect pour la qualité des commentaires, des articles et de la façon dont
on "parle parfum" sur ce site.
Je suis toute nouvelle parmi vous et ai beaucoup à apprendre...Merci Jeanne !
Mais revenons à nos moutons...enfin à notre mouton que dis-je à notre animal de parfum !
A ce jour, j’ai encore en ma possession un flacon que j’ai acheté en 2009 et qui est encore rempli à moitié.
Je ne me parfume que pour des moments précis sans jamais le mettre pour aller travailler tant son odeur est trop intime pour moi. J’ai tout de même la sensation qu’il s’est bonifié avec l’âge et qu’il est devenu moins brutal , plus rond, plus"sage" mais tel n’est pas le mot pour ce parfum. Impossible d’oublier cette première impression quand je l’ai porté à mon nez en 2009 de sentir"l’étable" , le fumier qui coupe le souffle , puis se délecter de sa douceur finale enveloppante presque lactée...
Pour moi, le meilleur musc jamais senti ( même si Musc Tonkin et Musc Ravageur font partie de mes préférés également)
par Vesper, le 20 juin 2015 à 17:06
La relation que j’entretiens avec ce parfum est décidément ambivalente.
Découvert le même jour que Vol de Nuit, j’ai été étonné de la facilité avec laquelle Muscs Koublaï Khän se fondait sur ma peau. Pour moi, pas d’effarement au premier contact. Il me plaisait, sans hésitation et j’adore toujours son odeur chaude de fourrure cuirée d’où une vanille rassurante se dégage très vite.
Mais j’avoue que je regrette de n’avoir pas connu sa version originale car le seul reproche que je puisse faire à MKK (mais il est de taille), c’est son côté "dilué", comme si les notes grasses n’atteignaient jamais leur plein épanouissement. Je trouve qu’au final, il manque de plénitude. Mais il faut bien avouer que la chose la plus proche que je porte et avec laquelle je puisse comparer l’effet de "chaleur animale" qui me plaît tant, c’est l’extrait de Cuir de Russie de Chanel.
Aujourd’hui encore, j’attend que la fragrance se déploie sur ma peau comme savent si bien le faire Bornéo 1834, Chêne et Jeux de Peau. Mais en vain.
par Fairy47, le 4 décembre 2014 à 22:57
Je serais bien tentée de sentir ce parfum extravagant, mais apparemment il n’est pas disponible en province... Dommage, car en ce moment je cherche un parfum plus culotté, plus sensuel, plus extatique que ce que j’ai décrit auparavant dans ma recherche de parfum... Comme on change d’humeur ! Je ne crois pas être la femme d’un seul parfum, même si Shalimar est le parfum qui m’a le plus marqué dans ceux que j’ai porté.
Comment trouver une alternative encore plus sensuelle et "sauvage" à Shalimar ? J’aimerais être déroutée, transportée, choquée par un parfum... bien loin de la rose, trop sage à mon goût, que je porte en ce moment... Muscs Koublaï Khan semble correspondre à cette description.
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par Opium, le 7 décembre 2014 à 21:34
Bonsoir Fairy47.
Il est possible que Muscs Koublaï Khän puisse être testé sous forme de concrètes. Vous perdrez les rugissements initiaux des bêtes de la bergerie et des cages aux fauves, mais, ensuite, après trente minutes, les feulements de bêtes seront bien là.
Ce parfum est, effectivement, déroutant, mais beaucoup sont trop bousculé(e)s par lui, trop même pour pouvoir le supporter au quotidien.
Si vous avez l’occasion de le tester, tenez-nous au courant.
Opium
par Doblis, le 4 décembre 2014 à 21:57
Le première fois que j’ai senti Musc Koublaï Khan, j’ai en effet été perturbé.
Je m’attendais à un joli musc "classique", mais Serge Lutens, fidèle à son habitude de vouloir nous perdre comme sur Tubéreuse Criminelle où l’on pense avoir une belle tubéreuse riche, lourde et où l’on se retrouve avec une tubéreuse camphrée à l’extrême, nous crée un musc "sale" extrêmement animalisé, dérangeant.
Ma première impression : ça sent le cuir chevelu sale, la maison de retraite, voire les deux !
Bref, un parfum importable pour moi... et que j’ai acheté quelques années plus tard.
Musc Koublaï Khan fait partie de ces parfums vers lesquels on aime bien retourner de temps en temps pour essayer de les comprendre.
Avec lui, on se retrouve, pour une vision plus idyllique que les hospices, sur les terres d’Asie de l’Est ou Centrale, à l’époque de Gengis Khan, voire plus tard sur les terres Chinoises de son petit-fils : Kubilaï Khan (serait-ce d’une déformation de ce nom que vient celui du parfum ?).
Ca sent le costus (coté cheveux sales), le musc tonkin (Musc Tonkin de Parfum d’Empire est aussi animalisé mais peut-être plus civilisé, moins rustre). C’est brut, râpeux, sale, une odeur de muscles gonflés par l’effort, de chaleur animale, de campagnes pleines de chevaux sauvages... et de leurs déjections.
C’est seulement après plusieurs tests, au bout de plusieurs années donc, que je me suis enfin décidé à m’offrir ce parfum énigmatique. Ma version est celle qui est sortie en flacon de vaporisateur (version éphémère ou export) qui a peut-être subit une légère modification de façon à le rendre plus civilisé, quoique.
Je lui trouve une certaine lignée avec Fumerie Turque. Ils ont pour moi le même coté chaud, enveloppant, rassurant qui forme une carapace autour de soi. Ce sont des boucliers olfactifs.
Parfait pour l’automne/hiver avec des vêtements de couleur ocre/brun, un cuir fauve...
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par Opium, le 7 décembre 2014 à 21:33
Bonsoir encore Doblis.
Votre description de Muscs Koublaï Khän est fort juste, comme souvent. ^^ Le nom semble bien issu du petit-fils de Gengis Khan, vous avez raison.
Ce qui est surtout d’autant plus révélateur, pour moi, est votre description de la manière dont on appréhende les parfums difficiles. Il faut du temps : d’abord, on passe souvent par une forme de rejet assez violent, puis, on est intrigué et, enfin, on adore ! ;-)
Il semble, selon des sources assez diverses, que les flacons que nous possédons contiennent bien une version assagie de ces bêtes furieuses ! ;-)
À bientôt.
Opium
par PetiteNiçoise, le 4 décembre 2014 à 21:29
Je mets MKK a chaque fois que je vais en soirée, et à chaque fois on me dit que je sens bon. Quelqu’un m’a dit "tu sens le bébé".... ce qui m’a terriblement étonnée, vu la composition ultra animale de MKK !! Mais apparemment, sur ma peau, ça sent le bébé... et non pas le pipi, le caca, ou autres choses immondes évoquées dans les commentaires.
MKK sent le KK sur certaines peaux (malheureusement)
et le bébé sur d’autres...
En tout cas dans cette vidéo, ils testent MKK et disent direct "ça pue !!!" https://www.youtube.com/watch?v=YtayK6gJ_n0
Bref ce parfum est une tuerie : pour certains ce sera une tuerie dans le sens positif, et pour d’autres, une tuerie dans le sens négatif.
Mais ce qui est sur : il ne laisse pas indifférent !!
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par Opium, le 7 décembre 2014 à 21:31
Bonsoir PetiteNiçoise.
Pour rendre la composition respirable, des matières plus "propres" ont été introduites. Si une personne les détecte beaucoup, elle percevra la composition comme plus propre qu’elle ne l’est censément. ;-)
Ah, la vidéo, c’est assez révélateur de ce que beaucoup pourraient exprimer. Tant mieux, Muscs Koublaï Khän n’est, clairement, pas pour les "petites natures". ^^
Bonne soirée.
Opium
par Sépia, le 5 octobre 2014 à 11:05
http://www.franceculture.fr/personne-serge-lutens
Cinq émissions avec SERGE LUTENS, par Philippe Bresson, producteur. MKK y est largement évoqué...
par Goldman, le 22 août 2014 à 13:58
Bonjour,
Très bel article !
J’ai l’impression qu’on ne peut plus tester ce parfum en parfumerie hormis à Paris. Vous constatez la même chose ?
j’ai pu le sentir en parfum solide mais bon ça vaut pas grand chose ... on est daccord je crois !
Y a til toujours espoir de le trouver dans son ancienne version, non adoucie, sur la toile où autre ?
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par Goldman, le 12 septembre 2014 à 15:39
Je confirme on ne peut plus tester ce parfum en province, il est retourné au palais royal. Y a til une raison où non je l’ignore....
par Opium, le 27 septembre 2014 à 21:26
Bonsoir encore Goldman.
Merci pour le compliment !
Muscs Koublaï Khän avait été édité de manière temporaire dans la collection dite des "Exports" qui élargit la distribution de certains parfums vendus en exclusivité au Palais Royal durant quelques mois.
Tant que les stocks de flacons n’étaient pas écoulés, il était disponible, ce qui n’est plus le cas actuellement.
Voici l’explication. ;-)
La concrète rend plus sourdes les notes. Dans le cas de MKK, vous perdrez le rugissement initial amplifié par la vaporisation. Mais, sur les notes de cœur et fond, le rendu est proche de la version alcoolique malgré tout.
Bonne soirée.
Opium
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par cuiretmusc, le 15 novembre 2014 à 23:10
Bonsoir Opium,
Voilà que je viens encore une fois solliciter votre aide.
Je viens de commander la collection des concrètes de Serge Lutens auprès de la boutique du Palais Royal. En effet, j’ai très envie de tester certains parfums qui y sont distribués exclusivement :
De Profundis
Boxeuses
Iris silver mist
El Attarine
Bornéo 1834
Bois oriental
Bois et Musc
La Myrrhe
Pensez-vous que le rendu sera aussi proche avec eux qu’elle l’est avec MKK ?
Vu le coût d’un flacon de table, ce serait idiot de passer complètement à côté :)
Bonne soirée
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par Opium, le 16 novembre 2014 à 16:06
Bonjour Cuiretmusc.
Le rendu sera à peu de choses près aussi proche. Encore une fois, vous perdez de l’effet avec les concrètes, donc, en passant à la vaporisation, en général, vous ne pourrez que gagner dans les effets. Et, cela, en dehors de Tubéreuse Criminelle ou Sarrasins et Bornéo 1834, dans votre liste, qui seront plus camphrés en les vaporisant et risquent de déranger pour peu que les effets baume du tigre ne soient pas au goût de celle/celui qui teste. Surtout le premier, les deux suivants étant plus "doux" malgré tout.
Iris Silver Mist sera plus éteint avec les concrètes, il en est de même pour La Myrrhe, vous aurez des notes sourdes proches de ce que l’on obtient à l’évolution après vaporisation.
Mais, globalement, si un parfum vous plaît en concrète, il devrait vous séduire en format alcoolique, exception faite des parfums camphrés qui peuvent désarçonner avec leur envol.
Pour les autres, le rendu devrait être assez proche.
Quant à De Profundis, quoi que ce soit peut-il lui donner un peu de personnalité ? ^^ (Je plaisante... Quoique... ^)
Bons futurs tests à vous.
Opium
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par Calygo, le 16 novembre 2014 à 16:13
Salut Opium, je me permet de faire un petit commentaire sur Sarrasins,
pour l’avoir en flacon je trouve la concrète vraiment très proche du jus, les notes "plastiques neufs"/"encre" du départ en moins présentes mais tout de même discernables dans la concrète.
Il est simplement plus figé qu’en liquide.
Par contre je ne le trouve pas vraiment camphré. :O
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par Opium, le 16 novembre 2014 à 17:26
Bonsoir Calygo.
Merci pour ce retour. Disons qu’il est moins camphré que Tubéreuse Criminelle, mais, l’une des vendeuses des Salons du Palais Royal m’a dit justement ne pas beaucoup apprécier Sarrasins car, justement, il évoque trop la tubéreuse qu’elle ne supporte pas et son camphre, même si en plus doux.
Pour bien sentir les notes montantes, la vaporisation est utile dans ce cas, sinon, ça implose au lieu d’exploser... ;-)
Les concrètes, dans un univers de parfums baumés, ronds et gras fonctionnent bien. Et, comme il n’y a pas d’hespéridés chez Serge Lutens, globalement, tout fonctionne donc à peu près bien. ;-)
Bonne soirée.
Opium
par cuiretmusc, le 16 novembre 2014 à 17:57
Bonjour Opium, et merci de m’avoir répondu. Je suis bien contente de pouvoir me fier à ces concrètes :))
Concernant les parfums camphrés, à vrai dire j’ai du mal à imaginer ce que ça peut donner, tant le camphre me rappelle le domaine médicinal (le Vicks que ma grand-mère me passait en cas de rhume). Je suis quasiment sure d’avoir testé Tubéreuse Criminelle par curiosité et ne pas l’avoir apprécié, mais ça n’a rien d’étonnant, car contrairement à vous (je crois) la tubéreuse n’est pas du tout ma tasse de thé :)
De Profundis m’intrigue beaucoup sur le papier (chrysanthème, violette, encens) et parce qu’il fait référence (?) à un des poèmes de Baudelaire que j’affectionne tout particulièrement. Me voilà moins impatiente, pour le coup ;)
Bonne soirée
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par Calygo, le 16 novembre 2014 à 18:26
Excusez-moi mais vous allez probablement être déçu(e) de De Profundis, la première fois j’ai senti un Vitriol D’Oeillet lessivé, la seconde je commence à lui trouver un côté sympa (en concrète) mais alors à des années lumières de ce qu’il aurait pu être.
Je ne sens pas du tout de violette.
par Opium, le 16 novembre 2014 à 20:24
Re-Bonsoir.
Disons que, sur celui-ci, précisément, je rejoins Calygo et Jicky. Je l’ai re-senti grâce à lui récemment et j’y ai trouvé une parenté avec l’Eau de Magnolia, c’est pour dire... ^^
Il avait écrit un article sur Dr Jicky et Mr Phoebus... ;-)
Bonne soirée et bonne découverte quoi qu’il en soit.
Opium
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par cuiretmusc, le 16 novembre 2014 à 21:51
Re-re-re bonsoir ;)
Follement divertissant, cet article de Jicky et Phoebus sur leur blog. A lire les différents points de vue (on y retrouve d’ailleurs beaucoup de membres d’AuParfum qui ne portent pas toujours le même pseudo), De Profundis pourrait se résumer à "beaucoup de bruit pour rien". Enfin, je vais m’efforcer de ne pas être influencée ^^
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par Opium, le 18 novembre 2014 à 15:02
Bonjour Cuiretmusc.
Exactement, vous avez parfaitement résumé la situation. ;-)
Suivez ce que vous avez écrit à la fin comme une règle... Toujours tenter d’effacer mentalement, tant qu’il est possible, tout ce qui a été appliqué sur le tableau virtuel des différents avis afin de tenter de se forger sa propre opinion. ;-)
Encore une fois, bons tests ! ;-)
Opium
par PetiteNiçoise, le 27 juillet 2014 à 12:16
Bonjour à tous,
Cela faisait longtemps que je lisais les commentaires d’auparfum, et n’étais pas toujours d’accord sur certains avis, et j’ai franchi le cap en m’inscrivant pour mettre mon petit grain de sel ;-)
Ce parfum a été pour moi une révélation (la nana qui exagère pas....), pour moi, ce n’est pas un parfum comme les autres dans le sens où, là plupart du temps on porte un parfum comme une femme porterait du maquillage pour "se parer".
Je suis une femme, et je sais que je n’ai pas la même tête lorsque je suis maquillée et lorsque je ne le suis pas.
Je peux, si je le souhaite, me faire des cils immenses, me faire des yeux de biche ou au contraire, porter l’attention sur mes lèvres, ou encore simplement mettre un peu de mascara et un rouge à lèvre "nude" pour garder un visage frais. Si je vais sortir en boîte, je ne porterai pas le même maquillage que si j’allais à un entretien d’embauche ou à un rencard amoureux....
Et bien, selon moi, le parfum c’est comme le maquillage, on n’aura pas la même "aura" si l’on porte un parfum aux notes fruitées, commerciales, banal, ou si l’on porte un parfum oriental opulent très bien structuré et chic, comme ceux de Lutens (en général).
Musc Koublai Khan, pour moi, n’entre dans aucune catégrorie : c’est presque comme si ce n’était pas un parfum. C’est, selon moi, comme une seconde peau, comme si, en quelques pshit, une aura sexuelle et sensuelle se dessinait autour de moi. Ce n’est pas un parfum qui se dégage de ma peau, mais je plutôt une odeur.... une odeur animale, chaude, rassurante, douce (je la trouve douce, contrairement aux autres commentaires), et plutôt discrète (contrairement aux autres avis, encore une fois).
Porter MKK, c’est comme se déguiser en femme fatale, c’est porter un maquillage ultra sexy en diable.
Je vois bien une femme avec un superbe smoky sur les yeux, du rouge à lèvres rouge écarlate, et des vêtements sexy mais très chics.
MKK est une femme sexy, gracieuse, sensuelle, c’est un peu "Catwoman" (mdr, qu’est-ce qu’il faut pas dire) qui s’approche de vous d’un pas chaloupé sur ses talons aiguilles noirs, puis, fais vibrer et claquer son fouet près de vos oreilles, s’approche de vous à pas feutrés et vous susurre des mots provocants, avant de partir en ronronnant....
Voilà, exactement, ce que je ressens et ce que je "vois" lorsque je porte Musk Koublai Khan.
Et petit plus : illusion de ma part ou non, j’ai toujours plus de succès auprès des hommes qd je porte ce parfum. Je ne sais pas si c’est le parfum lui même qui me donne ce "pouvoir de séduction", ou si c’est le fait de me sentir un peu comme "Catwoman" qui attire les hommes.....
D’ailleurs c’est en portant ce parfum que j’ai rencontré pour la 1ère fois mon chéri.... hasard ?
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par Jicky, le 27 juillet 2014 à 13:07
Bienvenue sur auparfum PetiteNiçoise !!
Votre avis est top ! Vous avez bien fait de le donner ;)
Pour Catwoman, celle de Michelle Pfeiffer reprend effectivement les codes BDSM, mais ce n’est pas un personnage sexuel au final (elle refuse les avances du Pingouin malgré un 6-9 allégorique completement délirant, elle castre les gardes du magasin de jouet (!!) et s’arrête toujours au moment dominant avec Batman, incapable d’avoir une relation sinon elle griffe (au sens propre). C’est un fantasme d’une sexualité complètement débridée mais qui n’aboutit jamais (la Catwoman de Burton est vouée à ne jamais voir le loup, cf la petite remarque sur le garçon qui lui avait baissé sa culotte à l’école qui "est mort aujourd’hui"...).
Du coup c’est drôle cette association avec MKK puisque généralement, d’après les commentaires et les retours que j’entends souvent, c’est "LE parfum qui aboutit". Et je suis - très personnellement - plus sur votre vision de la Catwoman qui fait fantasmer tout le monde mais qui "s’en va en ronronnant" (le départ très musc animalisé de MKK évolue en musc propre doux, presque cosmétique aldéhydé et donc plus "froid" culturellement).
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par PetiteNiçoise, le 27 juillet 2014 à 13:15
Tout à fait, c’est plus le "fantasme" je dirai de la Catwoman femme fatale, animale dont je parlais. Car il est vrai que dans les films, elle n’a rien de sexuel, elle fait même plutôt peur aux hommes et les rejette...
Je parle plus de la Catwoman féminine en diable et un peu tigresse
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par héspéridés, le 24 janvier 2023 à 20:40
Un parfum bien troublant ce MKK. Le seul lutens que j’oserai jamais acheter tout en l’aimant beaucoup.
Des muscs tonkins de parfum d’empire restent très portables en société selon mes goûts, mais ce lutens … pas prêt.
je l’aime surtout au bout d’une heure, plus chaud, plus vanillé, à sentir au moins par curiosité. Et la critique est très belle !
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