A Scent

Ça y est, je l’ai acheté. J’avais traîné à le sentir, mais grâce à au parfum… (et j’avoue, j’ai trainé par snobisme : grande distribution et peur d’un effet l’eau bis… Je sais c’est mal, mais faute avouée…)

Ce qui m’a séduit avant de sentir, c’est l’idée de retrouver le galbanum que j’aime à la folie et qui n’a plus jamais été aussi beau que dans Vent Vert forcément. (version début années’80) je m’étais un peu consolé avec les belles notes vertes du N°19, eau de parfum, de Silences de Jacomo désormais introuvable ou presque et pourtant très réussi, ou de l’eau de Campagne de Sisley très jardin potager…

Ici, j’ai trouvé que le retour de mon acteur fétiche le galbanum sur la scène est une vraie belle réussite. Il est conquérant en entrée et très net (très vent vert, donc) et le décor est à la hauteur. Par moment, j’ai bien perçu des fleurs (bleues) cachées dans la haie, mais assez froides et acerbes, pas des tentatives peureuses de réchauffement, mais le vert réussi à dominer et le galbanum semble rester sur scène tout du long ou presque. En fait quand il part, les autres acteurs parlent encore de lui de sorte qu’on ne semble pas vraiment l‘avoir quitté. Curieusement, lorsque le rideau retombe, sur moi, il reste une très discrète odeur cosmétique (un lait pour le corps Clarins ?) peut-être pas poudrée mais duveteuse comme savent l’être certains bourgeons.

Je l’achète un peu tard à mon goût, je préfère ce coté vert floral au sortir de l’hiver/début du printemps, mais la météo peut nous réserver encore quelque froidures. Et il a l’air après quelques essais plutôt facile à porter dans le genre « je porte une bonne odeur que j’aime » plus que dans « attention, monument de la parfumerie, il va falloir être à la hauteur » ou « œuvre conceptuelle » (ça, c’est plutôt chez Comme Des Garçons que je les trouve)

J’ai senti le A Scent Eau de parfum floral.

Mouais, bof.

On perd quand même le concept de l’air pur, oublié le galbanum et l’aspect vert. Place à la jacinthe et au jasmin ainsi qu’une petite note fruitée. L’ensemble ne casse pas trois pattes à un cagnard (oui oui, cagnard), même si l’accord est bien construit et agréable. En fait, il est plutôt réussi, mais après A Scent, on a l’impression de se prendre un vent : c’est un peu vide.

Bref, c’est sympathique mais sans plus pour moi

Clochette, j’ai pu tester la version eau de parfum dernièrement !

J’avoue que je ne m’attendais pas à cela...Ce qui en soit est une bonne chose (je m’attendais à une version très différente, voir opposée). Si l’eau de toilette m’inspire encore très clairement l’air humide et frais d’une grotte naturelle ou d’une caverne où on se réfugit pour chercher de l’ombre, l’été (ça me fait repenser à un souvenir particulièrement précis de canyoning, avis aux amateurs), l’eau de parfum réussit à garder un air de famille tout en changeant d’ambiance. Le jus est plus "floral fruité", plus doux, moins signé, mais plus portable. Moins "parti prit". Et pourtant, le galbanum, ça ne s’oublie pas...C’est grâce à lui qu’on fait le lien avec son grand frère.

Le galbanum, donc, contribue plutôt bien à donner un effet "verger matinal" à l’eau de parfum, comme une douche de rosée par dessus le panier de roses et de pêches.

En tout cas, ce couple eau de parfum/eau de toilette me fait irrémédiablement penser à celui de Cristalle...non ? Une eau de parfum plus fruitée et plus facile à porter, certes, mais les puristes lui préféreront toujours l’eau de toilette.

Maintenant que j’y pense, A scent joue un peu sur le même plan que CK one (ça ne sent ni le masculin, ni trop le féminin), sauf que là où la marque japonaise cherchait à épurer les connotations sexuelles de son parfum, la marque américaine a voulut caser les deux sexes, "pas de jaloux" (un sexe plus un sexe = deux sexes, et comme le fait d’attribuer un sexe à un produit le fait vendre (d’après les lois commerciales..), lui en mettre deux devrait logiquement le faire vendre deux fois plus, on imagine bien comment l’idée a dû germer dans la tête des directeurs marketings...).

Enfin bref, tout ça pour dire que niveau tactique commerciale, ils ont pas fait fort avec A Scent. Je continue à croire qu’ils auraient dû le mettre dans les rayons Homme, il aurait sans doute eu plus de succès ! (j’ai l’impression que les parfums pour homme sont moins portés par les pubs pour autant de résultats que les féminins).

Clochette, pour rebondir sur votre premier message, en effet, cette vague de nouveaux "chypres verts" méritent bien plus leur nom que les "patchou-fruits" qui n’ont de chypre que la patchouli en fin de compte, et pas cet effet mousse-sous-bois qui donne cet effet retro si délicieux.

Concernant cette nouvelle version, tout ce que je sais est qu’elle a été lancée un peu à la rescousse de la précédente car A Scent est un flop commercial, ils essaient donc de transformer le tir avec une version sans doute plus féminine, moins froide ?... Je ne l’ai pas sentie non plus, mais en tout cas, j’espère que nous retrouverons tout le talent d’Annick Menardo dans cette nouveauté !

Tiens ! A peine un an après cette sortie, déjà un flanker : A Scent, eau de parfum florale composé par Annick Menardo. Annoncé plus féminin (le jus est rose-pêche), plus floral-jasminé, moins vert/chypré, un galbanum moins crissant. Notes de tête : Jasmin Pétale, Jacinthe. Notes de cœur : Galbanum, Ylang, Jasmin, Rose, Pivoine. Notes de fond : Patchouli, Ambrox, Mousse. Plus doux, légèrement boisé et ambré.

Je suis curieuse de voir si A. Menardo a réussi à féminiser et adoucir le jus tout en gardant son originalité, qui réside à mes yeux justement dans sa note verte unisexe sans concession.

"A Scent" est pour moi comme pour la plupart d’entre un des meilleur parfum de la rentrée 2009.

Je suis bien content de voir qu’il est apprécié. En effet, j’avais peur au début du concept : un retour au vert, une odeur limpide (très mode japon)... j’avais de l’aseptisé façon Chloé.

Et bien non. "A Scent" est noble, structuré, épuré (cet adjectif lui convient tellement bien !). Moi qui aime beaucoup la note de tête de Vol de Nuit de Guerlain, je retrouve le galbanum tant aimé avec une puissance et une modernité sans pareille qui me fait craquer ! LE virage thé vert est adroit d’après moi. En revanche, sur ma peau je sent beaucoup le côté floral et c’est pour moi ce qui le fait tourner beaucoup plus au parfum unisexe (de toute façon on s’en moque, tant qu’on aime ce qu’on porte).

Un petit hic, je ne sais pas si le porter tous les jours serait agréable. "A Scent" est plus fait pour un bon dimanche matin frais et plein de rosée.

Chapeau et vive l’odorat

Vraiment une petit merveille ! Avec le retour des beaux jours, j’espère que nombreux seront à l’adopter.

Je trouve pour ma part, Jeanne, qu’elle provoque l’émotion des classiques que vous avez cités et de la famille des chyprés. Le blog GraindeMusc en parlait récemment, je trouve que c’est l’exemple parfait de ce qu’est "l’émotion-Chypre" ; beaucoup plus que les "neo-chyprés" type For Her ou Coco Mademoiselle par exemple, que j’adore mais qui pour moi ne "méritent" pas l’adjectif Chypre, parce-qu’une note les éloigne trop de cette "émotion-chypre" (la boule de musc dans un cas, les fleurs et les notes frutées pour les autres).

Pour la référence au Japon, ça m’a aussi évoqué le Thé vert qui est offert partout au Japon, dans tous les restos on est accueilli avec du thé vert chaud ou froid, parfois c’est une pâte de thé qu’on fait mousser avec l’eau bouillante. Il y a la facette un peu amère et brut de cette tradition japonaise et bien sûr la côté très épuré, cohérent avec le goût des japonais en matière de parfums, d’ailleurs.

Le flacon vient compléter ce tableau, en cohérence totale avec la frangrance, vous avez raison, on a envie d’en avoir plein de tailles différentes et de les empiler ; j’imagine même un mur transparent dans la salle de bains pour la déco ! Assurément une des plus belles sorties récentes !

Ce parfum n’en a pas l’air, comme ça, mais il est sacrément audacieux ! Avec un flacon aussi simple, épuré, transparent (et plutôt beau en fin de compte !) la surprise est totale lorsqu’on renifle cette douce brise du Japon - pas si douce que ça au premier abord, plutôt incisive d’ailleurs, mais bon, c’est le côté "double tranchant" des parfums verts, et on leur pardonne très vite leur départ agressif quand se développent les notes de cœur.

Je considère les parfums "verts" comme mes préférés, cependant je suis bien obligé de reconnaitre que je n’y connais pas grand chose et je ne peux donc pas savoir quelle note ou quel accord, précisément, m’a touché. Je sais juste que ce parfum m’a interpelé au bout de quelques instant et qu’il a un effet vivifiant, stimulant...Tout en restant rafraichissant et moins entêtant que des agrumes ; en fait c’est étrange à dire, mais il m’inspire l’Intelligense, avec un grand I. Malheureusement, cette jolie bouteille de saké (puisque j’imagine que le flacon s’est inspiré des bouteilles d’alcool Japonaises...) manque cruellement de quelque chose...De consistance...Je ne pouvais m’empêcher de me le faire remarquer, en reniflant mon poignet : il est végétal (rime avec cérébral ?), certes, et très réussis, mais il lui manque quelque chose decharnel, comme vous dites Jeanne, pour être parfait, pour lui donner un sens, ou de la profondeur. Je lui met quand même 4 étoiles parce qu’au fond, quelque chose me dit qu’en fait, une note animale lui enlèverait sans doute un peu de sa noblesse... Et que, donc, on peut considérer qu’il est parfait tel qu’il a été conçu.

Un parfum très agréable, hors des sentiers battus. Cela fait plaisir de voir que certaines marques peuvent encore s’écarter des parfums fruités-sucrés que personnellement je n’apprécie pas beaucoup.