Pourquoi se parfume-t-on ?

Je me parfume déjà car j’aime sentir bon. Non pas que je pue en temps normal, mais vous me comprennez :)

J’aime sentir mon parfum pendant la journée, j’en met sur mon poignet pour le sentir quand je veux.

J’aime également qu’on m’associe à une odeur. C’est pourquoi je garde toujours le même parfum, je n’imagine pas en changer tous les jours. Pour moi, un parfum est comme une "empreinte".

Se parfumerait-on aussi pour sentir bon ?
Pour accompagner une odeur qui nous est agréable ?
Toute petite, j’adorais l’odeur d’essence qui flottait autour des stations services. Il fallut que ma mère m’explique, à plusieurs reprises, que "Non, l’essence ne ferait pas un bon parfum !" simplement parce que personne n’oserait imposer cette odeur à son entourage... Mais je rêve encore de percevoir cette note âcre et collante dans la composition d’un parfum.
Quelqu’un sait-il si elle existe en parfumerie ? (ailleurs que chez Demeter !)

Pourquoi se parfume t’on ? Vous discuterez ce propos dans une dissertation de type analytique....

Non sincérement on peut traiter ce sujet à la manière d’une dissertation (avis aux amateurs de bacs de français).

Mais la dissertation est au final quelque chose de tellement réglementé que ça finit par ne plus être personnel. Donc pas tout de suite pour moi (peut être plus tard).

Pour ma part, je vais d’abord aborder une sorte d’antithèse : la superficialité. Oui, on est dans une société où les gens jugent énormément sur les habits (rouge)le physique etc. Les gens ne s’en rendent pas forcément compte, mais partout on observe et on critique, plus ou moins gentiment (mais sur les sables (goutal) en été, mais c’est humain^^). Bon, voila mais moi je suis encore un petiot par rapport à vous tous et je côtoie un mileu sauvage, une jungle (kenzo), de "jeunes". Et ça vole pas très haut.... Je dis ça je dis rien...

Bref, donc entre le dernier jean à la mode assorti à la veste hype du moment, on s’en sort. On peut citer par exemple la citation de Coco Chanel "La mode s’est ce qui se démode", mais là n’est pas laquestion. Or, on se rend pas compte mais l’odorat est déosrmais passé au subconscient de la personne. Un jour un magasine féminin a proposé un échantillon sur papier de mon parfum et le lundi, j’ai eu ma bande de pouffes (pas dans le sens péjoratif, juste descriptif) criant "Oh Alexis ! Je te raconte pas [ouais bah ok, tais toi] !!! Ce week end [j’abrège parce que c’est trop mais alors trop fasciant pour vous et pour moi] j’ai senti toi dans mon Glamour !!! J’te jure ça sentait toi !" Fin de citation. Ces propos ça démontre que le parfum fait une identité de la personne. D’ailleurs on associe souvent un parfum à une personne, un moment où pour d’autre une sensation (tout l’art de la synesthésie). Ainsi, c’est là que se parfumer devient intéressant. Je cite le cultissime roman "Le Parfum" de Suskind : "Car qui maitrisait les odeurs maitrisait le coeur des hommes". Diantre ! Il n’y a plus vrai que cette citation ! A parfum polarisant, réaction assurée ! A daube commercial et sans fond... gros blanc au tournant.

Pour ma part, se parfumer fait partie d’une identité, bien plus importante que l’habillement car beaucoup plus subtil et marquant ! Mais bon, Guerlain Homme a beau être sympa, il provoque pas de réactions plus que ça (si ce n’est le déferlement des foules après la parution du magazine^^). Ok, on va jouer la carte du différent !

Tout de suite, j’ai fait "Le parfum pour femme !" Oui ! Déjà, je trouve que ce sont eux les plus réussis. J’ai du mal avec la parfumerie masculine, souvent trop machiste, et puis sans fond, si ce n’est du bénéfice.

Mais pas n’importe quel féminin. Le dernier Balenciaga a beau être sympa, non il manque un truc, un petit plus qui va faire l’alchimie.

Et bien c’est le fameux "parfum pour vieille". Déjà, je les adore, puis en plus ils ont une histoire, ils évoquent tous quelque chose à n’importe qui (de la prof de 60 ans à ma petite soeur de 7 ans).

Et là je me suis trouvé : je sens bon et je fais plus d’effet qu’avec les nouvelles RayBan ! Tous les matins, les gens ils se disent ! "Alors aujourd’hui, hommes ou femmes (ils devinent jamais, si ce n’est de façon aléatoire ou par habitude)". C’est un jeu. Puis alors les reflexions derrière... Ca fait rire ! "Tiens tu sens ma grand-mère" (le plus répété), "Oh !! Tu me fais penser à l’odeur du grenier desséché des mes grands-parents !" (mon préféré), "Tiens, tu sens mon chien !" (le plus suspect, avouez le ... vous parfumez votre chien avec L’Heure Bleue ?), "Tu sens" (le plus concis, mais il veut en dire des choses). Bref, c’est ma personnalité !

Mais vous inquiétez pas ! Je me parfume aussi avec ce que vous qualifiez (parfois à juste titre) de "parfum poubelle pour société en mal de capitalisme et de bénéfice" : Guerlain Homme, Fleur du Mâle, Insolence.

Mais sinon, mes parfums clefs sont : Jicky (oh ! on s’en doutait pas !), Shalimar, n°19, Vol de Nuit puis beaucoup d’autre vieux Guerlain et quelque Chanel du genre Allure et n°5.

Pour conclure, je me parfume plus pour provoquer les gens et me retrouver dans l’histoir et la classe des parfums. J’aime un nom (jamais je me verrais porter un truc qui s’appelle "J’Adore", Phoebus a expliqué très justement pourquoi dans son avis sur ce parfum...), une image culturelle (Vol de Nuit, Fleur du Mâle, Shalimar). Puis bien sûr pour l’odeur (sachez que je ne porte en aucun cas un parfum sous pretexte que c’est un Guerlain et qu’il est inférieur à 1960 ! Chamade par exemple, sur moi il pu !)

C’est la vie !

Sur ce je vous souhaite à tous de trouver votre identité olfactive et votre motivation et puis :

Vive l’odorat !

Je viens d’une famille ou on ne se parfumait pas. C’était sans doute jugé comme une coquetterie déplacée, une frivolité de mauvais aloi ou une dépense éhontée. Se parfumer dans mon cas est donc peut-être une forme de rébellion. Et il est vrai que de mauvaise humeur , face à la contrariété, j’ai tendance à sortir le vapo et à « me » répandre silencieusement au grand profit (ou désagrément, c’est selon) de mon entourage immédiat.

Le vêtement, pour moi, c’est un peu un déguisement, une petite performance du quotidien, une ré-invention de chaque jour. Le parfum, dans ce cadre, est le petit supplément d’âme qui me permet d’entrer dans le rôle ou de brouiller les piste en disant aussi : « ne soyez pas dupe » puisque sous le costume il y a autre chose (supplément d’âme ?) qui envoie un message diffèrent et probablement plus vrai. Sous l’ironie, il y a une sincérité qui ne s’exprime pas par des mots.

Quant à ma famille, rassurez-vous, grâce à ma monstrueuse influence, ils se parfument aussi maintenant.

(chez moi, en tout et pour tout on en a 3 actuellement...)

Aline, je vous comprends parfaitement, moi même j’ai trois frère et je suis le plus jeune, c’est marrant ! Bon, ils ne se parfumaient pas du tout, si on exclut les déos sports...

J’aime beaucoup votre comparaison hypnotic poison / pâte à modeler, maintenant que vous le dites, ça me parle beaucoup !

Je crois que le fait de se pafumer dépend beaucoup de la culture familiale. Je fait partie d’une famille majoritairement féminine et aussi bien ma mère que mes trois soeurs ont toujours porté beaucoup de parfums. Comme je suis beaucoup plus jeune que mes soeurs, je me souviens que, petite, j’aimais bien jouer avec les flacons posés sur leurs tables de toilette et senti les odeurs qu’ils contenaient. Je pense que cela a influencé ma relation avec les parfums : j’en porte beaucoup de différents et je suis toujours en quête d’une nouvelle fragrance, même si je reste très fidèle à celles qui me plaisent.
Toutefois, pour me plaire, un parfum doit me rappeler une émotion, ou un moment agréable que j’aurqis vécu. Pour donner un exemple, j’aime beaucoup Hypnotic Poison (même si je ne le porte pas) car il me rappelle l’odeur de la pâte à modeler avec laquelle je jouais étant petite !!

Bonjour Bonjour, sans vouloir faire de ub, je suis tombé sur un très bon livre : "Philosophie de l’odorat," de Chantal Jaquet, prof de philo à Paris à la sorbonne. Il vient juste de sortir, aux PUF, et il est très complet, très enrichissant ! Avis aux fans de parfums, ou à offrir aux fans de parfums (Il y a en plus d’un icic si je ne m’abuse !)

Bonjour,
le parfum comme touche finale à une tenue vestimentaire, comme prolongement à sa personnalité, son aura, son âme peut-être...parce que quand on a trouvé SON parfum il devient "nous" aussi et pour les "nez" subtils qui nous entourent notre parfum en dit parfois plus que nos mots.
J’aime avoir 2/3 parfums en tournante, guère plus, pour l’hiver et l’été, et je reste dans la même famille des "orientaux"qui se fondent à mon odeur et à ma peau où parfois à la douceur des pulls d’hiver.

Cette discussion est en effet passionnante !
J’y suis d’autant plus sensible que j’ai toujours été fascinée par les parfums depuis mon enfance.
Dans ma famille, à Noël, les femmes recevaient bien souvent un parfum d’une grande marque et je trouvais extraordinaire que ma grand-mère me parfume un peu avec cet elixir... La sensation d’entrer dans un univers de "grands" et de luxe ! Le fait de se parfumer relève peut-être du rêve d’appartenir à un univers ou un monde innaccessible si ce n’est par cette voie ?
Ayant fait une année d’étude dans le monde de la parfumerie à L’ISIPCA de Versailles, j’ai eu la chance d’avoir un professeur d’olfaction qui est nez et qui est une femme passionnante dès qu’elle parle des parfums. Pour elle, le parfum fait partie intégrante de la personnalité et dès lors que l’on trouve son parfum, il n’y a plus de raison d’en changer. En effet, un enfant, par exemple, reconnaît principalement sa mère à son odeur et si celle-ci change sans arrêt de parfum, l’enfant n’a plus de repère olfactif. Il est donc conseillé de ne pas changer de fragrance trop souvent afin de garder son identité olfactive auprès de ses proches. Donc oui, on se parfume pour soi, évidemment, car, quel plaisir de s’envelopper de son parfum adoré le matin, mais le parfum faisant partie intégrante de notre personnalité, on se parfume aussi pour rassurer son entourage sur notre présence dans leur vie de façon totalement inconcsiente bien sûr ! Avec la tendance actuelle de nouveautés de parfum toutes les semaines, nous cassons malheureusement un peu ce rituel. Pour moi, l’odeur de ma mère sera toujours Rive Gauche, même si depuis, elle a changé son parfum, car c’est l’odeur de mon enfance.

Que de belles phrases ai-je pu lire ci-dessus ! C’est passionnant de vous lire et je me retrouve dans presque chacun de vos propos.

Je suis nouveau ici, et bravo pour votre site très captivant ! Je ne suis pas spécialiste, pourtant c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup.

Pour moi, parler du parfum, c’est avant tout parler… d’odorat. Quel scoop ! Pourtant, on n’est pas assez conscient de l’influence qu’ont les odeurs sur notre humeur. On parle de vision des choses, d’être à l’écoute, mais on doit aussi considérer à sa juste valeur l’olfaction de la vie : sentons autour de nous !

J’ai toujours été très sensible aux odeurs, en premier lieu l’iode marin, l’herbe coupée, la boulangerie juste avant son ouverture au petit matin frais, l’huile chauffée du tracteur de mon grand-père, l’Amsterdamer du tonton du copain, l’immortelle des dunes de ma chère Vendée. Les odeurs, tantôt fugaces, tantôt tenaces, sont les fidèles compagnons quotidiens de notre environnement, de notre entourage. On peut oublier un visage, un air de musique, jamais une odeur !

Je me souviens avoir senti un jour dans une bibliothèque universitaire d’une petite ville du nord de l’Allemagne, à un endroit précis, dans une travée, le parfum d’une beauté rencontrée 5 années auparavant dans le Sud de la France… Tac ! On sent le parfum, direct on voit l’image. Ses cheveux noirs ondulant sur ses épaules hâlées et sucrées… Alors forcément, j’avais l’air bête dans cette bibliothèque à faire des petits allers-retours au même endroit pour sentir et ressentir ce parfum si unique, si bon !

Rien d’autre ne peut produire la même chose, la même émotion, à part peut-être la musique, qui nous ramène parfois à nos souvenirs. C’est pas pour rien si j’en écoute beaucoup et si j’en joue !

Ma première rencontre avec le parfum a été le Lacoste original de mon père, dans les années 1980 ; j’étais tout gamin, je lui en piquais de temps en temps, j’adorais cette odeur de vert, de frais.

Ensuite le premier parfum que j’ai porté a été Pour Monsieur concentré, en 1993, j’avais 18 ans. Ma mère m’en avait donné un échantillon, un tout petit flacon cubique dont je voyais le contenu diminuer, chaque jour, inexorablement… Je porte encore ce parfum, je n’en ai jamais trouvé un autre qui m’apporte autant d’émotion… Il fait partie de moi, de mon identité.

Bien sûr, j’en ai essayé d’autres : Egoïste (très bon), Allure Homme Sport (il ne me va pas), Eau de Kenzo (pas mal, mais fade), Acqua di gio (très bon mais trop commun), Fahrenheit 32 (bizarre), Chrome (très bon), Gucci II (trop floral)… Je n’en ai fini aucun !

Mais là depuis deux jours je porte Allure Edition blanche… le meilleur que j’aie senti depuis longtemps, à part Pour monsieur, bien sûr. Ah ces notes de fond… toujours aussi subtiles et bien agencées… mais j’en parlerai dans la rubrique prévue à cet effet (critiques de parfums). Car ce que j’aime dans le parfum c’est cette évolution tout au long de la journée (et de la nuit !), lente, subtile, profonde, envoutante…

Bref, rien ne peut remplacer ce sillage de volupté.

Pourquoi se parfume-t-on ? La question devrait être : pourquoi ne pas se parfumer ?