Fille en Aiguilles
Serge Lutens
Coup de cœur
- Marque : Serge Lutens
- Année : 2009
- Créé par : Christopher Sheldrake
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Boisée
- Style : Chic - Sensuel
Messe dans la pinède
par Jeanne Doré, le 11 septembre 2009
Le pin est l’enfant mal aimé de la parfumerie. Trop souvent utilisé pour les propriétés désinfectantes et désodorisantes de son huile essentielle, il est plus spontanément associé aux nettoyants pour le sol Fraîcheur des Landes qu’à de la haute parfumerie. Et pourtant... quoi de plus authentique et unique que le doux parfum d’une promenade au milieu des pins dont la sève chauffe au soleil, par un bel après-midi d’été ? Mais le pin est capricieux, il faut savoir le travailler, le sculpter, l’habiller pour le rendre aussi nature que possible.
Fille en aiguilles nous balade au cœur d’une pinède où se nicherait une petite chapelle laissant échapper des volutes d’encens qui se noient dans les vapeurs aromatiques et résineuses du sous-bois. Quelques notes de fruits secs à la Lutens viennent renforcer la douceur sucrée de la sève de pin, telle une pastille La Vosgienne aux vertus apaisantes et relaxantes.
On pense à un Tam Dao qui aurait permuté son santal pour du vétiver et de l’encens, et dont la tenue et la diffusion auraient été décuplées. Ou encore, pour son aspect aromatique et balsamique, à un cousin éloigné de l’Eau Noire de Dior, dans une version landaise plus résineuse.
Serge Lutens a eu l’audace et le talent de nous offrir un très bel opus de rentrée dont le nom, à l’espiègle double sens, s’adresse aussi bien aux dames en talons qu’aux messieurs en baskets.
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par Donald Bovy, le 16 octobre 2009 à 10:57
La note principale de pin se retrouve aussi chez le grand masculin Blenheim Bouquet de Penhaligon’s. Les plus vieux d’entre nous se rappel de Pino Sylvestre. Personnellement, je trouve pour le premier que nous sommes loin d’un détergent pour laver le sol. Cela rend par contre le parfum original puisque, c’est vrais, cette note est rare en parfumerie. Il y aurait de quoi faire un long article sur le chemin entre le savon et le parfum. Les jeunes trouvent qu’Après l’Ondée (Guerlain) sent le savon. Nous annonçons que la tendance du musc vient des lessives (CKbe) et, personnellement, je n’arrête pas de retrouver les oubliés Savons du Jeune Âge de la même maison Guerlain dans bon nombre de nouvelles compositions et surtout la Cologne Blanche (Dior) et Du Matin de Monsieur Kurkdjian.
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par hangten, le 8 janvier 2011 à 11:26
Je viens de me procurer (à pas cher) pino sylvestre dont vous parlez ! Très particulier, un coté médicament contre le rhume, ou menuiserie de bois de pin... Il peut à mon avis entraîner un rejet total (ce sera sans doute pour beaucoup !), mais aussi combler nos envies d’avoir un truc extrêmement daté, revival d’une époque que je n’ai pas connue, mais que j’adore voir dans les films des années 50... Un truc populaire, pas snob, qui flirterait presque avec les parfums de la honte (Pas simple de s’afficher avec un truc pareil, un rien grand-père !) et pourtant ultra-tentant pour casser les codes le temps d’une journée et se la jouer décalé !
Jeanne, verrons-nous un jour un sujet sur ces parfums et eaux de toilette de "grand-père" ? C’est peut-être pas tendance, quoique (!) mais ça fait aussi partie d’une histoire et d’une sociologie du parfum !
par lamarikoo, le 19 septembre 2009 à 16:52
Très belle création en effet ! Je viens de le sentir chez Marionnaud. Au départ, effectivement très surprenant : le pin est presque "rebutant" mais l’odeur évolue sur la peau et révèle toute la subtilité du parfum qui a plusieurs "étages". Le fond est vraiment délicieux et original. Bravo Serge !
par guet-apens, le 18 septembre 2009 à 09:42
incense, vous trouvez vraiment qu’il est soft, vous ne detectez pas un fond animal de "peau sale" ?
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par incense, le 18 septembre 2009 à 11:14
En effet, en ressentant TRES attentivement ce Filles en Aiguilles, j’ai pu détecter ce fameux fond animal, mais il me paraît être tellement en sourdine que je ne suis pas certain que cela rebute au premier abord. Rien a voir avec Kouros, Jicky ou même N°5, qui ont cette facette "sale" bien plus présente...
par incense, le 15 septembre 2009 à 10:48
Testé depuis sa sortie, et je pense définitivement adopté dans ma collection !
Parfaitement unisexe malgré son nom très "girly", le contraste entre les trois acteurs de cette composition, le pin SEC (style aiguilles de pinèdes qui craquent sous les pas), les fruits confiturés, et l’encens, est tout simplement magique.
L’évolution sur la peau est par contre imprévisible, que ce soit le moment de la journée, ou celui qui le porte. J’avais rarement vu ça, ce qui n’est pas pour me déplaire, au contraire ! Des fois c’est le pin qui est en avant, d’autre fois l’encens, plus rarement sur ma peau le sucré des fruits confits.
En tout cas, un GRAND Lutens, original, mais pas clivant !
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par Thierry, le 15 septembre 2009 à 17:26
Assurément ce parfum a du caractère et on aurait pu l’imaginer davantage dans la collection du Palais Royal, supposément moins "grand public" (je le trouve par exemple bien plus original que Fourreau Noir). Cependant, je suis étonné quand je lis "unanimité", "non clivant"... j’ai plutôt le sentiment qu’il puisse comme Serge Noire (que j’aime beaucoup) entraîner des réactions contraires...
Pour ma part, je n’arrive pas à l’apprivoiser...
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par incense, le 15 septembre 2009 à 19:12
Bonjour Thierry !
Ne vous méprenez pas, en effet, j’ai du mal m’exprimer !
Je suis en effet certain que ce parfum aura ses inconditionnels, et ses répulsés.
MAIS, contrairement à un Miel de Bois et sa LEGERE odeur d’urine, un Bornéo 1854 et sa très forte odeur médicinale, ou même un Jicky et son fond fort animal pas très propre, je suis persuadé que Fille en Aiguille fait dans le "soft" ! Rien de "sale" dans ce parfum, juste une belle balade entre chapelle et pinède, que tout le monde peut apprécier, même si en effet, il faut pouvoir le porter. C’est là son caractère, cette odeur très "nature", presque une odeur PAYSAGE en fin de compte !
Bien à vous !
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par clochette, le 15 septembre 2009 à 20:14
Je pense aussi qu’il est "consensuel" dans le sens qu’il sent vraiment bon sans évoquer aucun produit désinfectant et aucune note ne vient déranger l’harmonie du sillage. Même si à priori je ne le porterais pas, je suis tombée sous le charme !
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par clochette, le 25 avril 2010 à 23:44
En fait si, je le porterais ! C’est rare un parfum qui évoque aussi fort des moments de bonheur à tout le monde, beaucoup de plages sont bordées de pins, ce parfum évoque l’été, l’encens donne une impression de chaleure très sèche, on entendrait presque la végétation craqueler sous nos pas un jour d’été où on traverse ces pinèdes pour aller se baigner. Du très grand Lutens ! Et le nom, génial ! Je regrette juste un peu l’équilibre, sur ma peau, les fruits volent un peu trop la vedette au pin, mais peut-être cela le rend-il plus féminin ?
par Don SALUSTE, le 17 mars 2020 à 12:06
Il est vrai qu’il peut être un peu clivant, mais comparé à Serge Noire, je le trouve presque facile à porter. Ce dernier me gêne a un point que la baguette de démo chez Lutens me provoque un recul violent ! Quant à Fourreau noir, je l’aime beaucoup. Je viens de trouver Fille en aiguilles en version arcades.
par enk130, le 15 septembre 2009 à 10:18
Je suis allée le découvrir hier et je me suis dit : "enfin quelque chose d’original !" bravo au parfumeur pour cette création qui sort du lot. Je ne pense pas pouvoir le porter car il je dirais qu’il a un "gros caractère" mais il est très intéressant.
par Jeanne Doré, le 14 septembre 2009 à 17:44
Je suis vraiment heureuse que ce parfum semble faire l’unanimité, c’est vraiment une belle création innovante et cohérente avec l’univers de la marque, contrairement à ce que je reprochais au précédent Nuit de Cellophane. Je lui souhaite un grand succès, même s’il n’est peut-être pas aussi grand public...
par Yohan Cervi (Newyorker), le 13 septembre 2009 à 19:20
Bonjour S9, Insensé était un des parfums de mon père et c’est un de mes préférés également. Une très belle création florale masculine, très avant gardiste (s’il sortait aujourd’hui il marcherait beaucoup plus j’en suis sûr). Vous avez raison, l’odeur du pin (très différente de celle de filles en aiguille) ressort magistralement. Parfum mixte par excellence, je le trouve parfait tout au long de l’année. Je savais qu’on le trouvait sous la collection "les mythiques de Givenchy". Est il ressorti sous sa bouteille et son emballage original ?
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par S9, le 15 septembre 2009 à 21:48
Bonsoir Newyorker : )
Contente d’apprendre que votre papa portait cette merveilleuse eau de toilette et que vous la portez également !
Elle est ressortie il y a quelques temps dans la série Les Mythiques, avec le même flacon que l’Interdit ou Givenchy III.
Je ne me souvenais plus trop de son flacon d’origine ( que j’ai retrouvé sur couleurparfum ), mais seulement de couleurs dynamiques comme le bleu et le jaune en ce qui concerne l’emballage.
Insensé me rappelle mes escapades sur l’île d’Oléron, dans les forêts de pins juste derrière l’océan ! Souvenirs souvenirs ...
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par trotte, le 19 juillet 2011 à 15:58
Oh bah ça alors, j’en parlais il n’y pas plus longtemps que la semaine dernière de cet Insensé que je ne trouve plus ! Le parfum de mon papa aussi, un très beau souvenir olfactif et visuel (il s’en mettait "à l’ancienne", en splash ! Et ma mère portait Amarige, que j’adore aussi... Il n’y a que moi qui ne portait pas de Givenchy -sauf rapidement Eau Torride qui est mort trop tôt)
Moi qui cherche des boisés originaux, ça me donne encore plus envie d’aller essayer ce Lutens !
par S9, le 13 septembre 2009 à 12:21
Vos commentaires élogieux me donnent envie d’aller humer ce nouveau parfum Lutens ...
Pour moi l’odeur du pin restera à jamais associée à l’excellent Insensé de Givenchy (que je viens de racheter, il est revenu sur le marché) et non à un détergent, fort heureusement ; )
par Le Gnou, le 12 septembre 2009 à 12:05
Les bonbons "La Vosgienne", version fruits des bois : c’est aussi ce que j’avais pensé en découvrant Fille en Aiguilles. En effet, les notes fruitées m’ont évoqué les baies rouges de sous-bois : myrtilles, mûres, peut-être framboise. Du boisé fruité sec, la tradition Lutens en somme.
L’arrivée du vétiver un peu terreux, associé aux effluves de pin m’a fait penser à l’odeur de ce tapis d’aiguilles sèches que l’on foule lorsque l’on se promène en pinède : un régal.
Fille en aiguilles arrive à donner des lettres de noblesse à la senteur "pin", trop souvent associée aux désodorisants d’ambiance (le petit sapin vert en carton accroché au rétroviseur). Un tour de force.
par Yohan Cervi (Newyorker), le 11 septembre 2009 à 21:54
La plus belle surprise de la rentrée pour moi. Et pourtant je ne m’y attendais pas car j’ai un problème avec l’odeur du pin qui m’évoque effectivement (et je ne dois pas être le seul) certains produits contre le rhume ou les détergents. Mais là franchement, c’est bien maitrisé, l’encens rattrape le trop plein d’aromates et ca prolonge un peu plus ce bel été qui a été trop court. On peut réellement s’imaginer marcher dans une forêt landaise. Ah ca fait du bien !
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