Serge Lutens "Le parfum, seul décide"
par Jeanne Doré, le 23 novembre 2010
Il y a quelques mois, au détour d’un hasard fortuit et inattendu, Serge Lutens a eu la gentillesse de bien vouloir répondre à quelques questions. C’est avec franchise, simplicité et un ton teinté d’humour et de poésie, qu’il s’est prêté au jeu des questions bien senties d’auparfum, qui n’a pourtant pas toujours été tendre avec certaines de ses créations. C’est tout à son honneur ! Je l’en remercie donc, et vous laisse le plaisir de découvrir ses réponses sur des sujets aussi variés que la critique de parfum, sa carrière, Bas de Soie ou les restrictions de l’IFRA...
- Votre personne et votre marque déchaînent les passions sur auparfum et d’autres blogs. Avez-vous conscience de cet effet auprès des gens ? Comment l’expliquez-vous ? Cultivez-vous volontairement un certain mystère ?
Je ne cultive pas le mystère mais si pour certains, par lui, j’existe, qu’y puis-je ? Peut-être est-ce celui du parfum qui agit ? Si j’ôte les chaînes aux passions, quelle plus belle vocation !
Sans doute, ceux qui aiment mes parfums s’y recentrent et s’y ressentent. C’est une réponse à eux-mêmes, mais là, je m’avance, je ne peux donner une explication pour autrui .
- Certains de vos parfums (Nuit de Cellophane, Bas de Soie...) n’ont pas reçu que des critiques élogieuses, en particulier sur ce site. Les avez-vous lues ? Comment appréhendez-vous la critique ?
Appréhender ou selon la définition du dictionnaire : « saisir au corps, saisir par l’esprit ou dans le sens plus courant, envisager quelque chose avec crainte, s’en inquiéter par avance. »
Je prends parfois connaissance des critiques ou plutôt, on me les fait connaître. J’adhère à toute liberté d’opinion et les sites, jusqu’à présent, répondent bien à ce point de vue. S’il y a critique, j’essaie d’en percevoir la nature. Parfois, je la considère gratuite, ou trop éloignée de ce que je souhaitais formuler. En essences, elle rejaillit un peu, non pas sur le parfum, mais mon attitude vis-à-vis de lui. L’ai-je suffisamment affirmé, était-il assez évident ?
- Pouvez-vous nous retracer votre parcours, et expliquer comment votre marque s’est-elle bâtie ?
C’est à l’âge de quatorze ans que je fus placé sans choix - je voulais être acteur - dans un salon de coiffure. « Un grand », comme on dit. J’ai vécu là deux années sans âme, mais, prises avec légèreté. « Séchoir et bigoudis ». Épingles passées au revêche propriétaire, dont l’attitude était encore aggravée par ma réserve…
Vers seize ans, je coupe le premier cordon.
Trop de monde. On me confia une jeune fille aussi triste que moi, et belle par cela. La première mèche tomba et trancha avec mon passé. La confiance naissait. Sa beauté fut ma vengeance, sans doute le devina-t-elle.
Ceci augura un ensemble de prédispositions où le visage deviendrait départ car, de la coiffure au maquillage, il n’y avait qu’un cil naturellement franchi. Un passage au blanc : filles poudrées, cheveux lissés. C’était en mains. Avant de le faire, je ne le savais pas. Passage au maquillage, je deviens « célèbre », d’abord avec Vogue, puis en suite naturelle, par Dior dont j’ai levé les couleurs, que les femmes ont porté en triomphe comme une libération. Ce n’était déjà plus du maquillage, mais une option d’affirmation.
En 1980, je rejoins le groupe Shiseido sous l’étiquette de « Directeur artistique », titre un peu à cheval sur n’importe quoi. Je fus simplement la personne qui fit d’un groupe japonais, une marque, en leur offrant une image.
Les Salons du Palais Royal sont déjà une histoire ancienne. Mon passé ne doit en rien figer. Le flacon ainsi que le décor sont liés au lieu, et la parfumerie - une volonté personnelle, surprenante à l’époque - était un nouveau faire face, utilisant des senteurs marginalisées dans des compositions dignes de poèmes cruels, m’ouvrant un nouveau « chant », après la photographie et le cinéma.
Je regretterais pour ma part que ce lieu et cette tentative pussent générer un snobisme, ce qui ferait mentir l’histoire, risquant de l’enfermer en niche. Enfoncer des portes ouvertes n’est pas le moyen de retrouver l’absolu.
Les flacons - de table - de cette parfumerie exclusive sont attachés au lieu et ne peuvent s’en détacher ; les parfums, eux, peuvent se déplacer à gré dans les deux présentations de flaconnage (table ou poche). Certains comme Ambre Sultan, Fleurs d’oranger, Chergui l’ont déjà fait. L’ensemble de ces lignes est signée « Serge Lutens ».
Leur qualité et le choix des essences, les composants sont identiques. Le choix définitif de leur orientation est donné souvent après la conception. L’expression est aussi personnelle dans les deux cas. Serge noire ou Clair de musc n’ont pas à envier les parfums les plus mythiques des Salons et si l’on veut comparer, par exemple : Sa Majesté la rose à Rose de nuit, la complexité de la composition du premier cité, définit plus encore la rose que celle de Rose de nuit qui est plus chatoyante.
- Vous êtes unanimement reconnu comme le pionnier d’une certaine parfumerie dite "de niche". Regardez-vous cependant ce que font les autres ? Quelles marques/parfums vous plaisent ?
C’est sans vanité que je vous réponds. Le parfum s’est placé devant moi. Si j’osais dire, il m’a tendu les bras. Je devinais que j’avais quelque chose à y faire, à dire. Avant cela, les parfums ne m’intéressaient pas. Je suis curieux, de tout. Autant la littérature, la peinture, l’architecture, le cinéma, la photographie sont des expressions visuelles qui me complètent. Une fois terminé, le parfum me quitte comme il était venu.
Autant sa gestation est une tension. Il doit avouer. C’est donc le sens que j’apporte à cette parfumerie.
Si je découvre un parfum, c’est toujours en croisant quelqu’un qui le porte, avec qui il fait unité. Il est rare que j’en décèle l’origine... aussi rare, ma foi, que les fois, où je me retourne !
- En sentant Bas de Soie, j’ai pensé qu’il était à la fois très "dans l’air du temps", à la suite d’une série de parfums lancés dans cette même lignée olfactive (Fleur de Liane, Un Matin d’orage, A scent...), et en même temps avec un fond très seventies, très vintage. Comment le décririez-vous ? Assumez-vous d’avoir fait un "parfum à la mode", même si vous êtes connu pour vous moquer des tendances ?
Je ne connais pas les parfums que vous citez et par la question précédente, à ce sujet, je peux vous garantir que les tendances ne sont pas ma préoccupation, sauf les miennes qui ne sont pas toujours dirigeables (tendance à…). Bas de soie est bâti sur un paradoxe et sur une couleur, le bleu mauve. Il associe principalement la fleur de jacinthe et le rhizome d’iris.
Le pivot est mon doute et l’impossibilité de trancher ou donner vainqueur l’une de ces deux séductions, pour les laisser l’une et l’autre dans un équilibre fragile, poudré, évoqué mais jamais prononcé. Un funambule en sorte.
- Cette atmosphère très florale, presque fraîche oserais-je dire, amorcée avec Nuit de Cellophane, et surtout L’Eau, est assez inhabituelle et nouvelle pour la marque, est-ce un virage volontaire, ou seulement un hasard ?
Nuit de cellophane, comme tous mes parfums, m’évoque un instant précis. Là, c’était Kyoto, un jour de fatigue et de décalage horaire, dans la chaleur épaisse d’un mois de juillet et la rencontre opportune de ce jasmin "mandariné", qui à cet instant fut un zeste sur mon esprit pesant.
L’Eau, elle, stagnait en moi depuis la sortie d’Ambre Sultan (1993). Je l’avais alors ébauchée sans en être satisfait. Je désirais pour elle, une fraîcheur durable, comme vous le savez, je suis un « anti-colognialiste ». Une fraîcheur de linge propre qui ne serait pas la restitution d’une odeur recueillie - ce qui relèverait uniquement de l’ordre chimique - mais plutôt de l’impression poétique, qu’elle avait imprimée sur moi, lors de son évocation.
Une émotion se traduit, un parfum n’est pas un citron pressé. Il faut du discernement et une mise en place. En essences, c’est un nouveau parti pris qui me stimule.
- Regardez-vous les résultats des ventes de vos parfums ? Vous arrive-t-il de vous dire que tel ou tel parfum a été décevant pour le public ? Acceptez-vous le fait de vous tromper parfois ? de vous remettre en question ?
Me remettre en question, je le fais tous les jours sur tout. Je connais les réactions et peut les chiffrer, mais cela ne modifie pas mon opinion sur le parfum. Jusqu’à preuve du contraire, mon seul client est le parfum.
- Je ne vous demanderai pas ce que vous pensez des reformulations-amputations imposées par l’IFRA aujourd’hui, vous vous êtes déjà largement exprimé sur le sujet. Pourriez-vous imaginer que certaines marques décident de mettre sur le marché des parfums estampillés "non conformes IFRA" ? Est ce que Serge Lutens aurait le droit, ou la liberté de faire cela ?
Je l’ai déjà envisagé et bien avant cette loi car petit à petit, c’est la farine que l’on retire au boulanger, mais les dossiers à remplir sont si complexes, quelques fois deux ou trois ans sans être sûr du résultat…Cette loi n’est pas toujours justifiée surtout quand il s’agit d’espèces cultivées. Ce n’est pas une volonté de nuire, en les censurant, de la part de l’IFRA mais plutôt, une méconnaissance, un manque d’approfondissement du sujet. Cela dit, je ne désespère pas trouver une solution à ce que je nomme une engeance.
Peut-être un jour verra-t-on apparaître sur l’étui « le parfum tue », « le parfum nuit gravement à la santé ». Tout cela dans la fumée des usines, des voitures ! Deux de mes parfums pourtant réalisés n’ont pu mettre la tête hors de la loi. Peut-être un jour, par cette prohibition, deviendrais-je un pirate ? Pourquoi pas !
- Quels sont vos rapports avec le groupe Shiseido qui détient votre marque ? Vous imposent-ils des contraintes ? Des objectifs à atteindre ? De quelle marge de manoeuvre disposez-vous ?
Mon nom est licencié. J’en reste le propriétaire. S’il y avait contrainte, elle serait l’œuf de la rupture. Les objectifs concernent la Direction de la marque.
- Lorsque vous êtes en cours de création d’un nouveau parfum, faites-vous sentir les différentes étapes à d’autres personnes que Christopher Sheldrake et vous-même ? Qui d’autre est impliqué dans la création d’un nouveau parfum ?
M’immerger tel un sous-marin, m’isoler dans l’idée. Personne, en dehors de Christopher Sheldrake, n’intervient avant la finalisation du parfum. Le parfum, seul décide.
- Travaillez-vous différemment pour les créations des Salons du Palais Royal et pour les parfums Serge Lutens ? A part certainement le prix des matières premières, comment définiriez-vous la différence entre les deux
Je pense avoir répondu à votre question concernant la présentation de la marque Serge Lutens. Souvent, et bien que travaillant un seul parfum à la fois, je cumule les missions et rien, d’avant sa finalisation, ne peut décider de sa destination : l’orphelinat de luxe du Palais Royal – maintenant Serge Lutens - ou la distribution sélective.
- Que faites-vous lorsque vous ne travaillez pas sur vos nouveaux parfums ?
La même chose que lorsque j’y travaille. Je suis concentré sur un sujet précis, que je ne lâcherai pas avant son aveu. J’écris, je lis…
- Vous avez dit que vous ne vous intéressiez pas au passé, mais quels sont selon vous les parfums les plus emblématiques de votre marque ? Et parmi les autres marques, quels sont pour vous les plus grands parfums des 100 dernières années ?
Les parfums emblématiques de la marque – je n’évoque ni le chiffre, ni la notoriété, mais ce qu’ils ont représentés pour moi, le temps de leur mise en œuvre – sont : Féminité du Bois et sa sœur Cèdre différemment aboutie, Ambre sultan, Chergui, Cuir mauresque et plus intime encore, Serge Noire… ?
A vrai dire, je ne remarque pas les parfums en soi. Par contre, je peux m’attacher à une senteur émise par l’allure ou la détermination d’une personne qui l’enlève, et si ma curiosité m’y oblige, et si l’opportunité m’en est donnée, je lui poserais la question.
Je peux être surpris de la variété de mes goûts, à l’intérieur du mien. Ils se ramifient, je dirais poétiquement.
Propos recueillis en septembre 2010
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par lostinthiswhirlpool, le 12 octobre 2013 à 15:39
Début septembre 2013, France Culture a consacré une série d’émissions "Une vie, une œuvre" à Serge Lutens (par Philippe Bresson) :
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-serge-lutens-15-2013-09-02
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-serge-lutens-25-2013-09-03
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-serge-lutens-35-2013-09-04
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-serge-lutens-45-2013-09-05
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-serge-lutens-55-2013-09-06
par Mado33, le 12 août 2012 à 15:42
Hello,
Un peu à l’image de Guerlain, Shiseido est une marque ancienne. Apparemment, le groupe japonais détient beaucoup de marques ( dont une que j’aime beaucoup : Nars, fondée par un Français très prisé par les make-up artists et les utilisatrices ), la distribution de ce côté là est désordonnée tout comme pour les parfums Serge Lutens qui se trouvent en bas des étagères en général( sauf niche ou semblant de niche dans certains grands magasins ), quant aux testeurs là il y a en effet un sérieux souci. Les testeurs sont souvent périmés, inexistants ou à moitié vides, sales aussi ! Mais c’est valable pour tous les parfums, en particulier justement les parfums dignes d’intérêt ( Guerlain, les Dior d’autrefois, Estée Lauder et beaucoup d’autres ). La tendance générale est au laisser aller, exception faite - peut être - d’Hermès qui semble résister mieux que les autres. Les nouveautés sont toutes proprettes et chouchoutées au début, après c’est la débandade de toute façon.
Guerlain, Dior, Shiseido, Estée Lauder etc... Si on appliquait le less is more, ça n’arriverait pas mais le veau d’or est toujours debout !
par Frédéric, le 12 août 2012 à 11:01
Je vous parie que dans 10ans on va commencer à discuter des reformulations d’Ambre Sultan ou Iris Silver Mist depuis que Lutens aura vendu son âme au diable en se faisant acheter par un grand groupe ;)
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par Jicky, le 12 août 2012 à 12:03
Ah ah ah !
Mais la grande majorité des parfums Lutens ont été reformulés déjà !
Ah la la tout se perd... (j’ai rêvé de Barneys cette nuit plus pour Malle que Lulu soit, mais c’est "drôle"... Tragique ironie ou licence poétique ? À toi d’me l’dire)
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par Matthieu, le 12 août 2012 à 12:10
Et Lulu est déjà dans un grand groupe. (Shiseido ayant JP Gaultier, Issey Miyake, Narcisso Rodriguez, Decleor...& même une chaîne de restau). Pas besoin d’attendre 10 ans :p
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par Jicky, le 12 août 2012 à 12:56
Le problème ne vient pas vraiment de Shiseido (enfin si, un peu : c’est lui qui "oblige" la marque à sortir 3 parfums par an, ce qui est relativement catastrophique)
J’ai comme l’impression que les récents changements observés viennent de la com’ : annonce des parfums douteuse, quasi inexistante, distribution de plus en plus maladroite (outre Barneys, je sais pas vous mais de plus un en plus de parfumeries qui proposent Lutens ont des testeurs vides), etc.
Je sais pas trop ce que va devenir la marque là...
par Frédéric, le 12 août 2012 à 15:51
oh non ! tu veux dire que mon impression lors de mon dernier achat d’Ambre Sultan, qui me semblait moins "lourd" et "dense" , n’était peut être pas entièrement due à mon accoutumance ?
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par Opium, le 12 août 2012 à 18:47
Re-bonjour à toutes et à tous.
Et, je vous souhaite une bienvenue bien tardive Frédéric (vacances obligent), vous êtes un régal à lire !
Je me re-glisse / ré-introduit à nouveau dans votre conversation ; c’est la dernière fois, promis... ;)
Frédéric, on parle parfois un peu de Ambre Sultan parmi les reformulés possibles. Je vous cite : "moins "lourd" et "dense" ", cela correspond bien aux reformulations qui ont lieu actuellement. Tout s’allège mon bon mônsieur / ma bonne dâme : les yaourts, les steaks hachés, la pensée parfois (mais pas ici !) et, les parfums anciens. Les nouveaux, eux, auraient plutôt tendance à vous faire prendre un kilo en un pshitt parfois.
Jicky aura l’occasion de vous répondre plus précisément je pense.
Si Ambre Sultan a bien été reformulé, il rejoindrait alors Féminité du Bois (reformulation dont Serge Lutens a discuté lors d’une interview), Miel de Bois et Muscs Koublaï Khän qui étaient à la limite de l’importable tant ils étaient violents... Et, Fleurs d’Oranger qui, aujourd’hui, est un bel accord oranger - tubéreuse - jasmin, assez classique et bien orchestré. Mais, pas si animal que cela*. Avant, c’était plutôt "Indoles d’Oranger" : Une fleur plus que simplement voluptueuse, une vraie odeur de chair, de viande, plus que de sensualité, ce qui est encore le cas aujourd’hui, on parlait davantage de sexualité et de bestialité avec la version passée. C’était la démonstration qu’une fleur peut se révéler plus bestiale que n’importe quel animal, hommes et femmes inclus ! Aujourd’hui, elle est belle. C’était une gifle brutale et magistrale avant.
Mais, les réglementations sont ce qu’elles sont. Et, probablement a-t-il parfois fallu rendre certains parfums, non plus seulement beaux à contempler, mais, agréables à porter (et, donc, possibles à acheter et à vendre).
Malgré tout, heureusement, les reformulations chez Serge Lutens, si elles sont sensibles, restent pour la plupart bien plus correctes que chez la plupart des autres marques...
Tout change, même les parfums. Rarement en mieux. Mais, parfois, si, quand même... Mais, rarement. ;)
Bonne soirée.
Opium
* : Pour une interprétation de la séduction et de la dangerosité des indoles qui peuvent transformer une innocente fleur d’oranger en cougar avide de chair humaine sensuelle, je ne peux qu’inviter les lecteurs à aller sentir Charogne de Etat Libre d’Orange. Sur certains, ce n’est qu’une fleur d’oranger sirupeuse charmante, très "petite fille à couettes blondes", mais un peu mièvre et pas dangereuse pour deux sous. Sur d’autres, les indoles se révèlent, et, là, disons que l’invitation à plus de sensualité est impossible à rater avec enfilage de bas résilles et décolleté plus que très plongeant à l’avenant ! ^^
Mais, là, je digresse, une de mes (vilaines) manies...
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par Jicky, le 12 août 2012 à 19:24
Et Lutens est aussi la seule marque où les parfums améliorent parfois les jus !
Selon Dau, le Iris Silver Mist d’aujourd’hui est nettement plus élégant que celui d’autrefois. Datura Noir actuel est plus équilibré, mois lourd et plus rayonnant que l’ancien, etc
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par Opium, le 12 août 2012 à 21:23
Salut Jicky.
Aaaaaaah, Datura Noir, l’actuel, pas le "vintage" (que je ne connais pas), qu’il est beau !
Iris Silver Mist : Où, comment rendre un hommage sans compromis à la matière première...
Musc Koublaï Khän, moins parti pris actuellement de la bestialité mise en odeur, semble avoir gagné en harmonie et "portabilité également.
En revanche, Encens et Lavande, Dau pourra le confirmer, est passé d’une bel accord entre une lavande naturelle et un encens harmonieux à la même chose, mais, en remplaçant la lavande par du DHMol métallique, froid et glaçant.
Hermès, parfois, s’en sort pas si mal avec ses reformulations : Bel Ami (plus harmonieux et accessible actuellement) et Calèche en Soie de Parfum, qu’ils sont beaux aujourd’hui encore... ;-)
Cela pourrait nous lancer dans un autre vaste sujet : Les techniques évoluant, n’est-il pas possible d’imaginer que l’on actualise en douceur les parfums, non pas pour les adapter au goût du jour, mais, pour profiter et bénéficier au mieux des innovations en matière de technique de parfumerie ? Bon, l’exemple cité dans le site Cafleurebon n’est pas du meilleur goût, mais, la question était intéressante. L’exemple pris était Trésor et Trésor in Love (Non, n’éclatez pas de rire svp, surtout toi, Jicky, que je vois te marrer ! Ca pourrait être pire, on ne parle pas du Trésor Midnight - cassis sucré à l’overdose et pas si - Rose). Et, la conclusion de la personne qui rédigeait était de dire que la dernière version était une interprétaion bien moins datée et avec des défauts techniques en moins par rapport à ce qui avait été construit au début des années 90 et qui paraissait, en comparaison, si daté. Mais, parfois, certaines choses un peu datées, et marquant leur époque, restent bien séduisantes malgré / avec leurs défauts (qu’on ne change plus Antaeus même s’il fait vieux beau yuppie des années 80 !).
Bon, cela pourrait être encore un autre vaste sujet. Décidément, que de thématiques ici...
On va dire que j’étais en mode "Opium rédacteur floodant survolté". ^^
A très vite.
Opium
par Mado33, le 11 août 2012 à 17:51
Hello,
Vous vous moquez mais bon Diptyque a une ligne de bougies ( ok c’est dans l’histoire de la marque donc avant leurs parfums ), et Jovoy regorge de bougies parfumées ( d’accord je les ai vues sur Internet ), L’Artisan Parfumeur aussi, Fragonard, Durance, Lothantique ( rue de Seine, Paris 6ème et en provence ), d’autres encore bien sûr et j’évite de m’attarder sur Ladurée parce que ça va fâcher !
J’aime aussi les parfums d’intérieur, Serge Lutens avait bien signé du makeup extrêmement audacieux pour l’époque ( " je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître " ), alors des bougies parfumées pourquoi pas ? Si c’était réussi, je n’y verrais pas d’inconvénient. Disons qu’il faudrait être à la hauteur des flacons de table, là je suis évidemment d’accord. Quant à l’exclusivité aux salons du Palais Royal, ça ne me plaît pas plus que ça non plus, je trouve aussi qu’ils devraient y rester.
Bonne soirée, très parfumée visiblement !
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par Jicky, le 11 août 2012 à 20:38
Nan mais ça servirait à rien ses bougies à Lulu. Déjà qu’il galère à nous sortir de bons parfums ses derniers temps... Le maquillage fait partie de l’univers de Serge Lutens. Pas les bougies.
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par hangten, le 11 août 2012 à 21:42
J’adore ton pragmatisme Jicky ! ;-)
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par Matthieu, le 12 août 2012 à 09:04
Oui une Voie Noire s’annonce plutôt pas mal...
Sinon @Mado33 je suis d’accord c’est un peu bizarre d’avoir une gamme "exclusive" si c’est pour la vendre désormais un peu partout (rumor has it Barneys n’est pas le seul magasin qui pourra les vendre). Voici d’ailleurs la première photo des Flacons à Barneys... http://4.bp.blogspot.com/-NiYgW0-eSCw/UCR0CAqgO5I/AAAAAAAABKY/jydNEumTKRI/s1600/IMG_2348.JPG
par Opium, le 12 août 2012 à 18:19
Bonjour à toutes et à tous.
La discussion est fort intéressante ! Je me permets de me glisser dans vos échanges...
Je vais réagir à propos de deux thèmes : les bougies et la disponibilité des parfums.
A propos des bougies, je pense que, tant que Serge Lutens est vivant, on ne devrait probablement pas en avoir.
Et, je trouve cela plutôt bien. Peut-être suis-je un peu réac’ dans le fond. ;)
Je m’explique...
Serge Lutens a fait savoir dans de nombreuses interviews qu’il n’aimait pas ses ambiances où on "odorise" tout pour masquer les odeurs désagréables (odeurs de cuisine, pièces d’eau pour lesquelles il recommande d’assumer leurs usages et fonctions et de, simplement, les aérer ou les rincer à l’eau... la voiture pour oublier les odeurs de renfermé, de matériaux, d’essence ajouterais-je ; de même que les magasins etc).. Il a signifié à plusieurs reprises qu’il parfumait les corps, non les lieux. Ce serait, en quelque sorte se renier que de faire des bougies.
En outre, j’avoue que l’idée d’une gamme différente de la plupart des autres, proposant du maquilage et non des bougies, centrée uniquement sur le parfumage du corps et non la désodorisation / ré-odorisation à tout va, lui donne un charme particulier et une singularité que je trouve charmantes. Même si, personnellement, je ne me maquille pas... ^^
Bon, et pour être honnête, je ne suis pas vraiment fan des bougies d’intérieur. Elles me déçoivent quasiment toujours (diffusion, remplissage d’une pièce). J’apprécie de les sentir en boutique et cela me suffit. Pour autant, j’adore Diptyque et Cire Trudon malgré tout. ;)
Et puis, pas besoin de bougies pour certains parfums ; si vous voulez embaumer vos intérieurs avec certains parfums, il suffit parfois de passer en cuisine : Arabie, faîtes un tajine ; Santal de Mysore, cuisinez un curry indien ; Rahät Loukoum, préparez des pâtisseries orientales ; Five au Clock au Gingembre, prenez le thé à 17 heures...
Je précise qu’il faut lire ma dernière phrase avec beaucoup de dérision et d’humour. J’adore ces parfums ! Surtout le santal qui nous plonge dans les cuisines indiennes. (Miam !)
Et, paradoxalement, si sentir la tartiflette ne me tente pas vraiment, je n’ai aucun souci même avec les parfums les plus culinaires de la gamme Lutens. ;)
[Mode "Humour à deux balles" OFF]
Mais, comme le veut le proverbe, "il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis"... Il y a 5 ans, on n’aurait probablement pas imaginé Nuit de Cellophane, et, surtout, L’Eau, "le savon le plus cher du monde", entrer dans cette gamme de parfums, tous plutôt à l’opposé jusque là...
Il est, donc, possible que le monsieur change d’avis, et/ou que la rentabilité financière ait ses exigences de création(s) et de placement(s) de nouveaux produits. Mais, j’espère que non. Et, cela n’inclut que mon avis personnel très subjectif. J’imagine bien que certain(e)s seraient ravi(e)s que des parfums soient disponibles... Mais, alors, lesquels ? Ambre Sultan serait probablement le même leader d’une gamme d’intérieur que le flacon rectangulaire l’est dans la gamme Export.
Wait and smell (or not)...
Pour redevenir un peu sérieux, si je suis plutôt contre l’idée de bougies dans la gamme Serge Lutens car ôtant un peu de sa singularité et allant, a priori, à l’encontre de la vision du parfum qu’en a son créateur, je suis moins sévère quant à l’idée d’une collection un peu moins exclusive.
Je suppose que Shiseido, comme toute autre marque, vise à faire apprécier ses produits dans le but final de les vendre. Alors, qu’elle cherche à rendre un peu plus accessible sa gamme la plus exclusive pour augmenter à la fois l’intérêt de sa marque Serge Lutens toute entière, et, par là, ses chiffres de vente également, ne me dérange pas. Je suppose qu’il y a plusieurs échelons sur lesquels placer le curseur afin de rendre plus accessible les parfums exclusifs tout en ne les distribuant pas à tout va dans les nociphorarionnauds comme c’est le cas pour les Exports (avec les aléas que vous avez résumés dans vos échanges... pauvres flacons poussiéreux, cuits, malmenés...).
Je me mets à la place de certains acheteurs étrangers potentiels qui doivent passer commande auprès des seuls Salons du Palais Royal, depuis, souvent, très loin : Leur rendre la tâche plus aisée me paraît être une bonne chose. Cela a l’avantage, en outre, j’imagine, d’alléger les envois pour les Salons du Palais Royal qui doivent parfois ressembler à une annexe de La Poste avec des demandes d’échantillons et des commandes sur le web qui affluent de partout.
Je crois qu’il faut, parfois, savoir s’adapter au marché pour mieux y survivre. Et, si cela est fait avec raison et cohérence, tant pis pour mon snobisme parisien qui voudrait conserver certains privilèges. La seule chose qui m’appartienne et qui me soit exclusive, ce sont les flacons que je vide chez moi. Pour le reste, si nous sommes nombreux à partager un certain goût, une certaine vision et à y avoir accès, j’ai tendance plutôt à me dire que c’est tant mieux. ;)
Jicky, comme dans ton rêve, que la bonne parole des Malle se répande partout ! Oh, et puis les Iunx (qui pourraient, en plus, beaucoup plaire aux USA grâce à l’éthéré de la plupart des compositions), et, les Vero Kern, et, et... tant d’autres... Mais, déjà, qu’on ait aussi accès à LesNez à Paris sans passer par internet... Flûte ! Zut ! Crotte !
#égoïste
En conclusion, si "le parfum, seul, décide", j’ajouterais que "le temps, seul, a raison (et ses raisons)"...
A bientôt.
Opium
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par Matthieu, le 12 août 2012 à 18:48
Salut Opium,
Merci pour ta jolie contribution à nos échanges !
Effectivement je pense que l’exclusivité du Palais Royal n’était de toute façon pas prévue pour durer ad vitam aeternam, la marque Serge Lutens ayant un rayonnement international avec une stratégie de groupe. J’aurai en revanche préféré qu’ils soient vendus dans des boutiques en propre pour garder un peu ce coté exclusif. Une petite boutique SL in NYC, ça aurait eu de la gueule !
Je crois qu’en vrai citadin européen j’ai toujours eu du mal avec les "grand magasins" et autres centres commerciaux, je préfère flâner dans les rues à l’air libre et rentrer dans une boutique spécifique plutôt que de rentrer dans un univers multimarques avec air conditionné et lumière artificielle fait pour maximiser les ventes et imposer des achats.
Je ne savais pas que Serge Lutens avait tenu ses propros sur les lieux que l’on tente de désodoriser/odoriser. Très intéressant, merci Opium ;).
Ensuite on peut aussi aller plus loin et observer que les premiers parfurmeurs ’commerçants’ n’ont pas vraiment commencé par du parfum pur. Pierre François Pascal Guerlain faisait une grosse partie de son bénéfice avec du savon, avec ses fameuses crèmes blanchissante, des baumes pour les lèvres...Floris au 18ème fabriquait des peignes... La diversification en parfumerie n’est donc historiquement pas un crime. :p En attendant le Vapo de Voyage SL en septembre...
M-
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par Jicky, le 12 août 2012 à 19:22
Le débat relevé sur l’exclusivité est intéressant parce qu’objectivement, Lutens n’est pas une marque qui cherche le profit absolument et je trouve qu’il faut souligner ça
Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait croire, Lutens ne dégage pas tant de marge que ça.
Et ce n’est pas le but premier : depuis très longtemps, les flacons exports sont à 79€ et très souvent (une fois tous les deux mois presque) le site internet offre les frais de port, à l’heure où toutes les marques augmentent leurs prix.
Alors certes les prix des cloches ont pris 10-15€ il y a 3 ans et 5€ cette année, se dire qu’on peut avoir Iris Silver Mist à130€, sachant le prix qu’il coûte (c’est affolant je vous assure) j’ai envie de dire qu’il peut se permettre de réduire son exclusivité si ça lui permet de dégager plus de sous.
D’autant plus que les sous qui rentrent dans la propre poche de Lutens lui permettent d’aboutir sa plus grande œuvre (digne de Des Esseintes comme le souligne Sixtine d’Ambre Gris) : sa maison au Maroc
par Opium, le 12 août 2012 à 21:03
Encore bonsoir.
Bon, et bien puisqu’on m’y autorise, je me re-glisse, m’immisce, me ré-introduis dans ce bel échange. ;)
Matthieu, merci à toi pour ton retour et tes compliments (je préfère très largement aussi le tutoiement). ;-)
Je crois que ce qui me dérangerait le plus dans un élargissement des produits disponibles avec des bougies, en dehors de la trahison de la volonté profonde de son créateur que l’on peut supposer dans certaines de ses réponses lors d’entretiens plus ou moins récents (de ne pas parfumer autre chose que le corps), c’est que la marque ne serait pas du tout leader dans ce domaine. Cela, pour faire simple, manquerait un peu d’originalité.
En revanche, proposer d’autres mises à disposition de produits parfumés pourrait être intéressante si ces produits étaient cohérents. En effet, la vente de flacons alcooliques parfumés n’est qu’une pratique commerciale bien récente dans l’histoire du parfum. Pourquoi ne pas innover ?
L’Artisan Parfumeur va d’ailleurs mettre à disposition des gants parfumés, je crois, à l’automne prochain, renouant avec la tradition des Maîtres Parfumeurs et Gantiers.
Dans une perspective davantage orientée vers le futur plutôt que vers une tradition passée, de nombreuses maisons de parfums et laboratoires semblent travailler sur de nouvelles manières de se parfumer. On pourrait imaginer absorber une gélule qui nous parfumerait de l’intérieur. Bon, outre les risques toxicologiques à maîtriser, encore faudrait-il être assez fidèle à une fragrance ou savoir ce que l’on veut porter assez longtemps en avance. Or, jusqu’au moment où je me parfume, souvent, je ne sais pas de quoi je vais avoir envie, je peux changer d’idée dans les deux dernières secondes...
De plus, absorber une gélule, cela manque un peu de "sensualité" dans l’acte du parfumage ; sensuailité que Serge Lutens revendique. Mais, après tout, pour des raisons de praticité et d’hygiène, les vaporisateurs ont supplanté l’application par effleurage ou application en splash, ce qu’on n’aurait probablement pas imaginé possible il y a 50 ans.
Mais, quelle idée sérieuse pourrait être intéressante ? Cela, je ne le sais pas... Ah, si, les savons, ce serait tout mimi et cela reste un getse entre le sensuel et l’hygiène. J’adore les savons Claus Porto avec leurs jolies senteurs naturelles et leurs papiers d’emballage qui sont de vraies petites oeuvres d’artisanant colorées. Ah, non, les savons, c’est pas possible : Y a déjà L’Eau. Faut trouver une autre idée. Mais, qu’elle soit en rapport avec le corps, la peau, c’est obligatoire. D’où la cohérence actuelle des parfums avec le maquillage par ailleurs.
Mon petit doigt me dit que si Serge Lutens proposait un nouveau produit, il faudrait que ce soit plus sensuel qu’une gélule à avaler. Les vendeuses de la marque préconisent d’ailleurs souvent - et l’appliquent ainsi aux Salons du Palais Royal - de réaliser l’application par effleurage de la solution odorante plutôt que par vaporisation. Dans le cas de Tubéreuse Criminelle, cela a l’avantage d’éviter de mourir asphyxié dans le camphre "Baygon vert" assassin ! ;)
Quant au lieu de distribution, il est certain qu’une boutique en nom propre dans un endroit bien choisi avec une décoration faisant sens avec les Salons du Palais Royal originels serait préférable probablement. Mais, cela serait bien plus cher et toucherait probablement moins de monde potentiel. Toutefois, quelques très rares boutiques, pas même une dizaine, ni même six, dans des lieux stratégiques, où l’on "transporterait" l’univers Lutens, serait une idée, bien que chère, pas forcément ultra rentable immédiatement, qui pourrait avoir "de la gueule" tout en accroissant la visibilité de la marque sans la rendre trop accessible malgré tout. Mais, encore une fois, ce genre de boutiques ne sont pas toujours rentables. D’autres, déjà, de ce type pour d’autres marques, ont dû fermer. Louer un espace dans des Grands Magasins coûte moins d’argent et est souvent plus rentable.
J’avoue avoir mis également du temps à parvenir à m’approprier les Grands Magasins : ces surfaces gigantesques où on se perd et où, à trop repérer de choses éventuellement intéressantes, plus rien n’a de vrai et réel intérêt.
Il est certain, en tous les cas, qu’une "surveillance" particulière quant à la mise à disposition de ce qui est censé être "rare" et "avoir de la valeur" sera nécessaire si la marque ne souhaitie pas perdre en crédit et banaliser une distribution qui est, trop souvent, tout sauf appétente. Dans les nociphorarionnauds, si l’on n’est pas amateur de parfumerie un peu artistique, je ne suis pas sûr que l’on soit attiré par les deux linéaires trop souvent désordonnés, mal rangés, où les parfums sont mal mis en valeur. Il en est de même au Printemps à côté de chez moi (dans le 20ème arrondissement parisien, vers Nation) : Faute de personnel attitré, c’est une véritable débandade des parfums (pauvres Annick Goutal, Acqua di Parma et autres Nez à Nez éparpillés n’importe comment). Seul le stand de L’Artisan Parfumeur attire réellement : Mais, une vendeuse de la marque y est disponible toute la semaine. Et, cela fait toute la différence. Aux Galeries Lafayette et, surtout, au Printemps, dans l’une des Scent Room dévolue aux couleurs de la marque, les flacons de poche sont particulièrement bien mis en valeur. Mais, encore faut-il être déjà dans les Grands Magasins pour avoir envie de passer du temps à découvrir ces marques. L’absence d’une devanture, peut, effectivement, être un problème de visibilité.
Je vais revenir sur un autre point qui a été abordé à plusieurs reprises : le rythme des sorties et le nombre de références disponibles. Le fait de sortir de manière obsessionnelle trois parfums par an à dates fixes a l’avantage de cadencer le calendrier des perfumistas comme Noël et Pâques peuvent le faire. Mais, cela a un inconvénient précisé par Jicky : Réduire l’originalité de ce qui sort. Peut-on toujours parvenir à être original à un rythme aussi soutenu ? Inutile de répondre, je crois que nous sommes à peu près tous d’accord pour considérer qu’un calendrier des sorties plus lâche pourrait être utile. Mais, j’y vois un autre inconvénient. Elargir une marque à foison semble être contre-productif. Je m’explique : Nous nous promenions hier avec des ami(e)s dans les Salons du Palais Royal et, nous nous sommes rendus compte qu’à trop tester et trop apprécier de trop nombreuses références, on ne parvient plus au final à se décider sur rien. On apprécie la gamme presque au complet, avec certains que l’on aime plus que d’autres. Mais, le coup de coup de coeur potentiel est tué par tous les autres coups de coeur potentiels que l’on pourrait avoir. A tout bien aimer, on ne semble plus disposé à craquer sur rien ! Je me demande si une gamme de taille moyenne n’est pas plus efficace en termes de ventes. La vingtaine de parfums des Editions de Parfums Frédéric Malle permet d’en avoir rapidement une vision globale avec deux ou trois préférences qui se démarquent et qui peuvent déterminer rapidement un finaliste préféré.
Et puis les conseillères des Salons commencent à manquer de place sur leurs comptoirs pour les nouveaux arrivants. Elles ne savent plus où poser les touches à sentir. ;)
Je reviens et confirme ce qu’a dit Jicky ci-dessus. On se faisait la réflexion en sortant des Salons du Palais Royal hier.
#connexion
Il est vrai que les prix sont, quoi qu’on en dise, assez élevés. Pas pour les flacons dans l’absolu ou en comparaison avec l’autre unité que sont les flacons des autres marques. Moins de 100 euros pour les flacons rectangulaires et toujours moins de 140 euros pour les flacons de table, cela n’est pas trop trop cher. En revanche, cela est élevé eu égard à la contenance ; 50 mls dans le premier cas, 75 dans le second. Soit, grosso modo, deux euros le ml. Moins cher qu’une Heure de Parfum de Cartier mais bien plus cher qu’un mainstream de type Givenchy. Mais, quand on sait que dans ce dernier et chez la plupart de ses petits copains des nociphorarionnauds (Chanel, Guerlain et Hermès étant à part avec quleques autres comme Cartier et Van Cleef & Arpels peut-être, qui portent un certain soin au choix de leurs matières premières), il y a seulement entre 0,50 et 1 euro de concentré, presque jamais plus de deux en tous les cas, les flacons Lutens prennent une autre valeur. Plus de la moitié du prix d’un flacon de Iris Silver Mist semble dévolu aux matières premières (et oui, l’iris, c’est cher !). La différence : La communication qui n’est pas la même, de même que la distribution, et, une égérie qui, absente, ne coûte, donc, rien. Et, finalement, bien que ce soit l’obsession de tous les papiers un peu modeux, l’égérie n’est pas toujours nécessaire : La Petite Robe Noire de Guerlain dernièrement, en est un exemple récent. On verra avec le futur Coco [pas si] Noir [du tout] de Chanel qui n’aura pour égérie rien d’autre que le flacon (sublime il est vrai).
Et puis, l’augmentation des prix des Lutens est faible comparativement à beaucoup d’autres marques dernièrement. Parfois, je me demande si "elles n’ont pas bon dos les matières premières" dont le coût augmente, il est vrai, beaucoup parfois, comme c’est le cas pour la tubéreuse, le santal, le patchouli et d’autres, mais, dont la représentatoin dans certains flacons est de moins de 10 euros. 50% de hausse (ce qui est une extrapolation abusive vers le haut en plus qui n’a presque jamais lieu dans les faits, mais, c’est pour l’exemple) sur 2 euros, ça ne semble pas justifier certaines hausses, parfois constatées, de près de 10 euros parfois. Mais, le positionnement d’une marque joue également. La prochaine hausse des parfums Chanel est ainsi prévue afin que ses parfums, dont les matières sont assez chères et dont le prestige se doit d’être au RV (je ne parle pas de l’innovation des jus, vaste et autre débat !), afin, donc, que ses parfums aient un coût qui corresponde au prix psychologique que les possibles client(e)s imaginent mentalement voir attribué. En version 50 mls, les Lutens à étiquette claire seront plus "mainstream" (entendre "accessibles financièrement") que les Chanel au même format.
Tout cela pour dire que, bien que pour certaines bourses les parfums Lutens soient toujours excessivement chers, en rapport à ce qui est mis d’originalité et de beauté des matières dans les flacons, ils peuvent se révéler moins coûteux que bien des marques semblant de prime abord plus accessibles. Mais, tout cela est très relatif et subjectif : seul devrait compter le plaisir !
On devrait recruter certain(e)s intervenat(e)s sur AP chez Serge Lutens et ailleurs, on est bourré d’idées (et, pas si idiotes ces idées...) ! ;)
Bonne soirée.
Opium
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par Jicky, le 12 août 2012 à 21:41
Je pense qu’on peut insister sur le rapport qualité prix des Lutens. Vraiment quand on voit ISM à 130 et qu’on sait qu’il y a entre 50 et 60€ d’iris dedans, on sait qu’on se fout pas de notre gueule.
Pareil pour les Lutens à 79€ qui eux n’ont pas augmentés : un Bas de Soie, un Féminité du Bois ou même un Nuit de Cellophane (vi vi) possède un formule assez chère au final. On paye plus pour le parfum que pour le reste. Ce qui paraît normal.
par Matthieu, le 12 août 2012 à 21:52
Oui désolé pour le tutoiement aussi direct, c’est mon côté bastiais under 26 yo.
Je pense qu’il faut que tu postules au Marketing ou R&D chez Shiseido. Héhé. Des géllules SL, that’s genius ! (et encore un post passionnant à lire)
Francis Kurkdjian est le maître en terme de diversification (Frédérique Malle est ex-aequo avec son nouveau brumisateur pour cheveux interdit en Europe). Serge Lutens aurait pu faire les bracelets de cuir de Kurkjian avec son cuir Mauresque qui semble inspiré de la tradition arabe qui consistait à imprégner le cuir de parfum. Bon par contre je ne vois pas Serge se lancer dans l’assouplissant lessive comme Francis.
Très intéressant aussi tes renseignements sur le coût des matières premières. J’aimerais bien savoir quels sont les Serge Lutens les plus onéreux à produire...Je possède Chêne - que je trouve fabuleux et qui n’a que de trop rares critiques sur le web - et je me suis toujours demandé quels sont les ingrédients exacts, leurs provenances, le coût...
Et je suis tout à fait d’accord avec toi, au fond un mainstream à 40 euros peut s’avérer plus ’cher’ qu’un parfum à 120 euros suivant là où on désire placer nos curseurs qualité/prix.
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par Jicky, le 12 août 2012 à 21:57
Pas de doute le Lutens le plus cher c’est Iris Silver Mist. Rien que l’iris (c’est à dire pas le reste de la formule) ce serait entre 50 et 60€ (source sûre) ! Donc je vous laisse imaginer le truc....
Pas de soucis pour le tutoiement (même avec Opium) !! (Team "under 26 yo" aussi !)
par Opium, le 12 août 2012 à 23:23
Re-re-re...
Surtout, ne sois pas désolé Matthieu ; c’est juste que je me suis souvenu comment j’ai un peu galéré et angoissé au début sur AP, ne voulant pas être trop familier, mais, en même temps, être formel n’étant pas mon truc ! Je débutais mes posts en multipliant les deux formules (tutoiement et vouvoiement), rallongeant encore un peu mes publications, qui n’ont pas vraiment besoin d’être rallongées si tu vois ce que je veux dire...
Comme l’a dit Jicky, Team "Under 26 yo"" ! [Juste, penser à ne jamais montrer une pièce d’identité... JAMAIS ! ^^) [On va dire que l’âge, c’est dans la tête... Meuh, ouiiiii...]
J’allais justement faire appel à lui car c’est le mieux informé de nous tous, et, voilà qu’il te répond avant qu’on ait besoin de l’appeler. The winner des parfums les plus chers à produire chez Lulu est, donc, Iris Silver Mist. Sache, Matthieu, que si tu veux que tout se passe bien avec Jicky, tu devras surnommer ISM "Dieu".
Quand tu sens du beurre d’iris, des irones, tu te rends compte que ce parfum est d’un rendu ultra réaliste de la matière, pas facile à porter, il est vrai. Mais, ce parfum irradie littéralement par vagues presque agressives de celui ou celle qui le porte. Bon, je me calme sur le "Dieu Iris". Je ne peux que t’inviter, si ce n’est déjà fait, à lire l’excellente critique sur auparfum rédigée par le sieur Jicky.
Des accessoires en cuir parfumé (gants, ceintures, lanières...) répondraient bien aux inspirations orientales de la gamme Lutens. Probablement davantage qu’une lessive du type de celle de Francis Kurkdjian qui, elle, est cohérente dans sa gamme à lui avec son Aqua Universalis (et, est, peut-être, un pied-de-nez, en même temps qu’un produit d’appel, à la parfumerie lessivielle). Ce qui aurait été vraiment très original dans cette marque, par ailleurs, cela aurait été d’oser un parfum pour laver ses vêtements inspiré de l’Absolue pour le Soir... Probablement ni très cohérent ni très vendeur, mais, drôle. Des vêtements plus sales après avoir été mis en machine qu’avant... (Bien entendu, je porte cette Absolue, mais, en soirée seulement comme l’indique son intitulé).
Si Lulu fait de la lessive, il aura déjà deux ou trois parfums : Serge Lutens - L’Eau du Linge, Serge Lutens - L’Eau Froide du Linge (pour les lavages des tissus délicats à basse température à moins de 60°) et l’assouplissant pourrait être Nuit de Cellophane - La Tendresse du Linge (assouplissant => attendrissement => "tendresse du linge"). Il n’y a que moi qui trouve que ce parfum sent l’assouplissant floral - fruité (un peu pêche - abricot) indistinct ? A chaque fois que je sens Nuit de Cellophane, je me dis mentalement "Soupline". Bon, pour poursuivre de manière humoristique, toujours, ça change de Sa Majesté la Rose et De Profundis qui sentent... Euh, la bombe à wawas. ;)
Désolé pour leurs fans. Chacun ses associations bizarres... Quand je sens Une Rose Chyprée de Andy Tauer sur mouillette, la seule image qui me vient à l’esprit c’est une salade de tomates avec huile d’olives et vinaigre non-balsamique. Je dois avoir une imagination débordante ! Mais, on m’a confirmé que je n’avais pas tout à fait tort pour ce dernier. Bref.
Créer de nouveaux produits peut être intéressant, encore une fois quand cela est cohérent. Je ne sais que penser de certains "accessoires" de Malle. J’hésite entre me dire que cela commence à sentir le snobisme pour publi-rédactionnels de pages modes et "lifestyle". Et, en même temps, je me dis que le pistolet métallique est un bien plus bel objet que la plupart des pistolets pour la maison ; et, je me dis également que sentir dans ses cheveux Carnal Flower doit être jouissif ! (Oui, rien que ça... ^^)
Bon, je continue à réfléchir à la manière d’élargir les propositions de Serge et je postule. Mais, avec vous tou(te)s !
Aaaaaaaaaahhhhh, Chêne ! Je remercie un adorable dieu romain, qui passe parfois ici et se reconnaîtra, de m’avoir permis de faire plus ample connaissance avec ce tronc solide, franc et massif, bien plus complexe qu’on ne l’imagine de prime abord. Matthieu, ton envie de davantage de critiques le concernant pourrait être exaucée dans quelques temps. Il faut juste que je parvienne à élaguer "quelques" branches à ma rédaction. En effet, un article a été rédigé par mes soins. Seul souci en l’état actuel : Il fait à peu près la longueur de mon commentaire précédent... Il faut absolument que je le raccourcisse "un peu", puis, qu’il convienne à Jeanne.
Mais, peut-être un jour ce bel arbre aura-t-il sa place sur auparfum. ;)
Matthieu : Encore merci pour tes compliments. Au plaisir de te relire ici rapidement. ;)
Bonne soirée / nuit à tou(te)s...
Opium
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par Matthieu, le 13 août 2012 à 21:59
"Nuit de Cellophane - La Tendresse du Linge" Haha.
>
Sérieusement Je me demande si les services marketing des marques de niche (oui car même la marque de niche "jedetestelemarketing" a bien un sens du marketing, ne serait-ce que pour balancer des "jedetestelemarketing" à tout va) lisent nos avis ?
(Je sais que le propriétaire de ’LesNez’ poste régulièrement dans les commentaires de certains sites).
>
Pour Chêne, OUI OUI OUI, je rêve d’une critique digne de ce nom. Ce parfum est un coup de coeur immédiat pour moi et je me suis toujours demandé pourquoi le web pefumista était peu loquace sur ce parfum (même sur Ambre Gris ! Rien ! Nada ! Niet ! Alors qu’ils y sont presque tous). C’est pas loin de la perfection pour l’hiver, presque plus utile qu’une écharpe.
Et promis pour faire plaisir à Jicky je veux bien appeler ISM Dieu, et je vais réfléchir à un surnom pour Chêne (Grand Mère Feuillage ? je ne sais pas si les références stupides à Pocahontas version Disney sont autorisées ici. :p)
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par Jicky, le 14 août 2012 à 00:12
Ah ah ! Surtout avec moi ;) (même si je me suis servi de Chêne pour McGonagall :S)
Iris Silver Mist c’est Dieu... Braves petits
par Opium, le 15 août 2012 à 21:12
Bonjour Matthieu, Jicky et aux autres lecteurs/trices.
Bravo Matthieu, tu as compris comment satisfaire Jicky ! ^^
Il apprécie beaucoup Chêne également, il ne lui attribue juste pas la mention suprême de complète divinité des parfums.
Chêne est peu critiqué, il est vrai. Mais, depuis 5 ans, le rythme de lancements est tel qu’il est difficile, même pour la/le plus aguerri(e) des perfumistas de tout suivre, de savoir de quoi parler : faire le choix d’un parfum évident ; celui d’un parfum historique, reconnu par la plupart comme brillant mais auquel on souhaite rendre hommage malgré tout ; choisir une nouveauté possiblement médiocre... Tant de choix sont possibles.
Sixtine sur Ambre Gris semble surtout avoir sélectionné des parfums qu’elle a pu suivre avec son blog lors de leur lancement en dehors de quelques références comme Cuir Mauresque et Tubéreuse Criminelle. Les critiques concernant les parfums plus anciens sont probablement celles des fragrances qui l’ont le plus interpellée. En tous les cas, c’est toujours un site fort utile à lire, brillamment écrit et dans lequel il est agréable de se plonger même quand le parfum nous plaît moyen. J’adore. Et, je suis sûr de ne pas être le seul. Bref.
Matthieu, mon interprétation personnelle de Chêne passe à la découpe et advienne que pourra. Je ne sais pas si elle sera "digne de ce nom" car, je crains, la critique ne parviendra pas à atteindre la cime de l’arbre et de sa splendeur. Toutefois, elle sera bien transmise à qui de droit... ;-)
Si tu lis l’anglais, je te signale qu’un court article a été publié il y a près de deux semaines sur perfumesmellinthings par Tom (pas moi, un "autre"). Clique juste sur le lien ici. Voici son article originel, écrit il y a 6 ans ! Le lien se trouve à cliquer ici. Il est vrai qu’il y a peu de choses sur le web, même en anglais, nous allons tenter d’y remédier.
Tu surnommes Chêne comme tu le souhaites. Plus c’est disneyesque ou disneyen, mieux c’est. Le ridicule ne tue pas ; sinon, à coups de fruitchoulis dégoulinants aspergés massivement sur des tenues fluos trop courtes et au top du vulgaire, on devrait avoir des annexes du SAMU dans tous les Sephoras ! [Mode "Peau de Vache" ON] ^^
A propos du lectorat des blogs et sites de parfums, je pense que c’est plutôt une affaire de personnes. Je suppose que, alors que certain(e)s doivent se renseigner un peu, d’autres ne le font pas du tout ou presque. Z’êtes pas ben aidé avec cette réponse de normand, hein ? ! Dernièrement, lors d’une intervention après une parution concernant une nouvelle collection de parfums destinés au marché asiatique, on a pu constater que le créateur de parfums (dont le nom de famille représente la quatrième lettre de l’intitulé d’un empire du luxe symbolisé par quatre lettres justement et dont les deux premières accompagnent sacs et objets de maroquinerie) lisait ce blog. En effet, il y est intervenu après que ses dernières sorties assez hygiéno-lessivielles aient été elles-mêmes lavées-rincées-essorées par l’un des rédacteurs. Pour confirmer l’option inverse, lors d’une sortie récente, une personne participant à ce lancement m’a confirmé certains faiblesses techniques qui lui étaient rapportées (en termes de tenue et sillage). Eléments dont elle s’est étonné que je sois au courant, que l’on peut retrouver souvent cités sur un forum. Elle est apparue étonnée que ce type d’informations soient échangées, ce qui confirme que son service de communication ne se tient pas tant que cela au courant du type de sites dont nous discutons.
Je suppose que certain(e)s aiment prendre la température exacte de l’environnement entourant les parfums alors que d’autres s’en tiennent éloignés pour diverses raisons (ne pas être influencé(e)s, ne pas être dans l’air du temps, ne pas être blessé(e)s par des critiques possiblement négatives...).
Par cette réflexion, je me rends compte que l’on en revient aux échanges passés ayant précédé les plus récents de cette année concernant le sieur Serge Lutens. Nous retombons sur nos pieds après moultes digressions.
Les marques de niche "je-déteste-le-marketing" ! => Mouahahahahah !
Elles feraient parfois bien de mieux l’aimer : Cela leur éviterait de lancer des floraux estivaux en plein été ou durant l’automne. Tsssss
Et celles qui l’aiment un peu trop feraient souvent bien de s’en décrocher un peu afin d’éviter de sortir pour la 1007ème fois le même excellent testeur dont la durée de vie programmée est de 21 semaines.
Dans un cas, c’est un excellent jus qui risque de ne pas trouver son public faute de bon timing, dans un autre, c’est un énième jus inexistant ou boiteux qui pourrait devenir un succès aidé par une com’ titanesque.
Comme dans une relation amoureuse, c’est l’endroit où l’on place le curseur entre créativité réelle et envie de "séduire le marché" qui doit être le plus dur à trouver j’imagine. Il est facile de donner des leçons théoriques de ma part ; il est bien plus difficile, probablement, de mettre en place tout cela dans la réalité.
#meaculpa
A très bientôt.
Opium
Ps : Je "déporte" ma réponse ici afin d’éviter que le fil d’échanges ne devienne interminable étant donné que j’ai encore répondu si "brièvement"... ^^
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par Jicky, le 15 août 2012 à 22:58
Je pense pas que le K. qui a signé soit vraiment le vrai K. Ou alors je me trompe sur lui et il a un vrai sens de l’autoderision... (chose dont je me permet de douter ?)
Juste une bonne blague d’un internaute non ?
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par Opium, le 15 août 2012 à 23:04
Salut jicky...
Sait-on jamais... Laisse-nous espérer et croire que "K" est bien "LE "K" "... ;-)
Il aurait, alors, beaucoup d’autodérision effectivement.
A défaut de lui, on sait qu’Isabelle Doyen, elle, lit vraiment DrJ.&MrPh. puisqu’elle a été charmée par MrPh. et sa prose ; et Vero Kern également puisque, elle, c’est DrJ. qui a su la toucher... Elles vous lisent, ou, au moins, on vous lit pour elles et on leu signale... ;-)
Bonne soirée.
Opium
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par Jicky, le 15 août 2012 à 23:22
C’est d’ailleurs toujours très touchant !
Bien, alors restons sur "Le K" ^^
par Matthieu, le 19 août 2012 à 20:37
Merci Opium pour la critique de Chêne que tu as déniché (en attendant la tienne !! Viiite ! :p) !
Sinon oui Ambre Gris est l’un des blog les plus élégant et agréable à lire.C’est grâce à ce blog que j’ai commencé à m’intéresser d’encore plus près aux parfums. Les bloggeurs ’parfums’ ont un vrai pouvoir ! J’espère que les marques s’occupent bien d’eux car une critique positive et détaillée sur Ambre Gris peut me déclencher une envie d’achat (contrairement à une égérie L’Oréal) !
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par Matthieu, le 20 septembre 2012 à 00:13
On parlait de la stratégie de Lutens en matière de distribution, il semblerait que l’Artisan Parfumeur suive la même voie de démocratisation. Partenariat avec Sephora signé :
L’Artisan Parfumeur has sold out. As of last week, the formerly niche perfume brand can now be found at (relatively) mainstream retailer Sephora. L’Artisan has since been dropped by several niche retailers, including MiN New York
http://thescentsofself.com/2012/09/11/lartisan-has-sold-out/
Anyway, sinon qui est allé tester "Une Voix Noire" ??? Je veux des avis ! :)
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par Youggo, le 20 septembre 2012 à 13:46
L’Artisan chez Sephora ? J’ai du mal à savoir si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle. En tout cas ce n’est pas très cohérent avec leur politique de suppression des formats 50ml...
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par Jicky, le 20 septembre 2012 à 15:34
Ils m’en avaient parlé aussi. Je savais pas si ça allait vraiment se faire.
Franchement ça craint. Si c’est pour les voir dépérir comme les Lutens sans bouchon, sales, vides, abandonnés, boudés...
Si ça peut les aider à se booster financièrement pourquoi pas. A condition que ça n’ait pas d’impact sur la créativité...
#SyndrômeNuitdeCellophane
par Matthieu, le 10 juin 2012 à 16:04
Maintenant que nous venons d’avoir les révelations concernant les nouveautés de Serge Lutens... Qu’en pensez-vous ?
1. Fleurs de citronnier qui rejoint la gamme exclusive des Salons.
2. Une Voix Noire (inspiré de Billie Holiday et donc des Gardenias) qui sort dans la gamme exclusive Salons du Palais Royal cet été.
3. et pour la gamme export, Santal Majuscule (disponible en Septembre).
4. Oui et il y aussi le "Vaporistaeur tout noir" qui nous permet d’emmener un peu de son lutens partout (disponible en Octobre).
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par Patrice, le 10 juin 2012 à 23:42
Ben je me dis que Lulu ne s’est toujours pas décidé à sortir une ligne de bougies !
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par Jicky, le 18 juin 2012 à 14:27
Patrice, par pitié tout mais pas les bougies Lutens :S
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par Matthieu, le 11 août 2012 à 13:21
Haha Tout à fait d’accord, NON aux bougies !!
Déjà que les Flacons de Tables du Palais Royal ne sont désormais plus exclusifs... http://thewindow.barneys.com/barneys-new-york-says-bievenue-to-serge-lutens-cloche-bottles/
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par Patrice, le 25 août 2012 à 18:05
Jicky, j’ai l’habitude de tes avis tranchés et bornés, mais je vais tenter de m’explique quand à mon "idée" des bougie signées Lulu :
Tout d’abord, tu aurais peut être eu la même réaction en 1992, au lancement de Féminité du Bois, en lançant un "Oh nooooooon, pas un parfum, c’est déjà vu, c’est casse gueule, c’est ci, c’est ça... et en plus, son Nombre Noire a été une daube !"
Je proposais les bougies, car je pense que Lutens, tout comme il a apporté beaucoup dans le domaine du parfum corporel, peut apporter beaucoup dans celui du parfum d’ambiance.
Car souvent, en plus, les novices reprochent à Serge Lutens de sortir des parfums trop difficiles à porter, car trop riches en éléments évocateurs, et rappelant plutôt des ambiances. Je suis sûr qu’il pourrait nous surprendre, et TE surprendre, Jicky.
Incontestablement, il trouverait une clientèle, j’en suis certain.
Mais attention, quand je dis "Parfum d’Ambiance", je ne parle bien sûr pas de bougies et sticks parfumés "à la Esteban". Non, non, non... un truc classe, sobre, pourquoi pas même autre qu’une bougie, mais je trouve que ce rapport à la flamme renoue les liens avec l’origine du parfum ("per fumum" machin truc... je ne vais rien vous apprendre !)
Et bien sûr, à l’image des "Flacons de Tables", "Vaporisateur tout Noir" ou autres "Encres pour les Lèvres", la ligne ne s’appellerait pas simplement "Bougies Lutens", et ne reprendraient SURTOUT pas (selon moi !) les parfums déjà existants.
On peut donc rêver à une série de "Cires" coulées dans des verres noirs et violets, aux noms évocateurs comme "Tout feu tout femme" au épices enflammées et au coeur d’ambre fumé, "Catacombes" aux notes d’encens froid, de terre et d’humidité, ou encore "Maroc quelquechose" comme une évocation de son amour pour ce pays...
Voilà, je ne sais pas si mon idée est maintenant bien étayée, mais je voyais le truc comme ça !
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par Mado33, le 25 août 2012 à 19:16
Hello,
Il faudrait vraiment que ce soit du très haut de gamme et relié à l’univers Lutens de manière sobre et évocatrice.
Vous parlez de l’encre pour les lèvres, cette idée a été reprise très récemment ( collections makeup 2012 ) par YSL et en grande distribution Gemey ( sans doute d’autres encore que j’oublie ), on a un bel exemple des 3 secteurs ( high end, middle end, budget ) avec une idée d’origine parfaitement congruente à l’univers de Serge Lutens. Comme vous dites si c’est pour faire comme Esteban alors là non. Ce n’est pas si facile de sortir du lot avec des parfums d’ambiance, le haut de gamme propose de très belles réalisations, idem pour le moyen de gamme d’ailleurs. Personnellement, je vois bien des senteurs d’intérieur au Palais Royal mais un seul maître mot en ce cas : être à la hauteur.
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par Patrice, le 25 août 2012 à 19:39
Oui, c’est ce que je dis !
Et puis je pense que Serge Lutens, si un jour il décide par hasard de lancer des bougies (ou autres conditionnements pour l’ambiance) sortira quelque chose de très réfléchi et en adéquation avec son univers. C’est évident !
Ou alors s’il commence à sortir des bougies qui crépitent (hummm hummmm...) avec un pot en bambous recyclés, là il faudra se faire du soucis !
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par Jicky, le 25 août 2012 à 20:17
Tu parles comme si on était en 1992. Mais maintenant, Lutens se casse bien assez le c*l à faire trois parfums par an (Santal Majuscule aussi mignon soit il, a carrément été improvisé. Ça se sent), il n’a plus la puissance d’antan, ni même l’envie. En marketing, il a perdu en com’ et tâtonne par ci par là.
Je dis pas que ça serait dégueulasse, certes (c’est pour ça que je trouve déplacé l’apostrophe m’enfin c’est une autre histoire). Juste mal convenu et pour le coup assez commercial (genre "le-mec-qui-ne-sait-plus-quoi-faire"). Pour Lutens, la seule chose à demander, c’est qu’il prenne son temps. Et là le vient une phrase du petit Prince que je ne dirais pas ici.
Du temps, quelque chose de posé. Du temps et du calme.
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par Mado33, le 25 août 2012 à 20:40
Hello,
C’est vrai, il y a 20 ans Serge Lutens était considéré comme le Maître. En parfums comme en maquillage, on ne parlait que de lui, l’Artisan parfumeur et Diptyque pour schématiser très brièvement. Prendre son temps - et J.C Ellena le disait lui même dans cette intervieuw postée ici même - c’est ça la clé de tout.
Quant au phénomène d’essoufflement, comment le contrer c’est dans la nature des choses hélas, il faut bien qu’il y ait fin de règne pour que le renouveau s’amorce. C’est un peu le Mythe de l’Eternel Retour au fond. Bougies, parfums, maquillage tout évolue trop vite aujourd’hui ( sauf Frédéric Malle qui prend son temps pour éditer ses parfums, enfin je trouve ), après le chaos (re)vient le début et ainsi de suite. Clairement on ne peut pas être et avoir été, se pose la question de la filiation ou de la succession, en parfumerie ces deux mots font signification et ô combien.
par Youggo, le 25 août 2012 à 23:59
Je suis un peu du même avis que Jicky. Je ne pense pas que ce soit opportun pour Lutens de se mettre à faire des bougies. Il est clair, vu ses parfums, qu’il saurait créer de vrais ambiances. Ses bougies seraient certainement très réussies, élégantes etc., et elles trouveraient leur clientèle. Mais se lancer là-dedans nuirait un peu à l’identité et à l’originalité de cette marque singulière. Tout le monde fait des bougies maintenant. Et en sortir maintenant, ce serait arriver après la bataille. A-t-il réellement quelque chose de nouveau à apporter dans ce domaine ?
Si vraiment l’envie le prend, je lui recommanderais de sortir seulement quelques bougies (4 ou 5 max) aux senteurs des parfums cultes de la marque (pas besoin de créer de nouveaux parfum), sous la forme de beaux cierges religieux décorés avec soin comme peuvent l’être ses flacons gravés, et en édition très limitée.
par Thierry, le 30 septembre 2011 à 23:52
Samedi 1er Octobre 2011, Serge Lutens sur France Inter :
http://www.franceinter.fr/emission-chantons-sous-la-nuit-serge-lutens-poete-parfumeur
par Géraldine, le 6 juin 2011 à 15:23
"Pour finir, tout est originel. Qu’on le veuille ou non, tout ce que nous sommes, tout ce que nous faisons, vient de ce noyau. Il n’y a rien à faire, c’est ce vide à occuper."
(tout vient aussi du père : ouf !)
par Géraldine, le 6 juin 2011 à 15:08
Une interview (video) de Serge Lutens, découverte au détour d’un blog.
Il n’y parle pas tellement de parfums mais s’y révèle, parle de ses origines, de son parcours... donc plus pour découvrir l’homme que ses créations !
(et encore une fois il semblerait que tout vienne de la mère, pfffff)
par dau, le 7 décembre 2010 à 10:09
@ Clochette en particulier
Je ne l’ai pas pensé pédant. Juste un peu figé dans une posture un peu absurde. Soyons honnêtes, les artistes n’ignorent pas tout en dehors de leur univers. Aucun musicien ne prétend n’avoir jamais entendu parler de Mozart, aucun peintre de Picasso, aucun théatreux (et pourtant, le théâtre, j’ai pratiqué, comme snobisme, c’est fort) de Shakespeare, etc.
Et comme je l’ai dit, au début, je pense que sans Lutens, découvert (si je peux dire comme ça, vous me comprenez) à l’époque Shiseido, le monde de la beauté, et du parfum ensuite aurait été diffèrent et moins intéressant. Simplement, je pense qu’il n’a pas construit sur du vide, que tout n’est pas sorti de lui-même par magie. Je ne crois pas à la création ex nihilo.
Quant aux projections, oui, c’est possible, faisant partie de ceux qui n’arrivent pas à " tuer le père " dépasser les modèles etc, peut-être que mon jugement est faussé. Mais je crois cependant connaître mes préjugés, du moins suffisamment, pour pouvoir m’exprimer avec un minimum d’objectivité en sachant que l’objectivité totale n’existe pas. Mais ce n’est peut-être pas la peine de s’embarquer dans la philosophie de la connaissance qui nous éloignerait trop du sujet et ne ferait pas avancer le schmilblick.
@ Uella plus spécialement
Coté maquillage, j’aime beaucoup ce que Lutens à fait par le passé mais je pense que la gamme actuelle est juste la maintenance de son canon esthétique, ce que j’apprécie énormément, mais que les grandes heures de la beauté selon Lutens sont un peu passées au point de vue créativité même si le message de la beauté selon Lutens est toujours d’actualité parce que véritablement devenu classique et plutôt indémodable. En outre, ce n’est pas tant une question de produits spécifique qu’une attitude, faite à la fois d’exigence et de créativité avec des partis pris radicaux.
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par clochette, le 7 décembre 2010 à 15:05
A mon avis, évidemment qu’il connaît, mais au mieux il n’aime pas ce que certaines maisons sont devenues, au pire il n’aime pas certains classiques et nez légendaires (Roudnitschka par exemple) alors il préfère éviter le sujet, justement pour ne pas paraître arrogant. Après-tout il a le droit de ne pas aimer Eau sauvage et autres créations portées peut-être par les bourgeoises qui le méprisaient quand il n’était pas encore ce qu’il est aujourd’hui.
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Je viens d’utiliser un échantillon solide de "rose de nuit"... et je ne sais pas si c’est le fait que l’échantillon sit solide, mais.... ça à un arrière gout de canard WC au premier abord je dis bien...!!
On sent la rose certes, oui, mais y a comme un "truc" qui ne va pas et qui donne un relent de canard wc.
Mais heureusement, le canard wc s’estompe au fil du temps et laisse place à la rose.
Pardon pour ceux qui aiment ce parfum.
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