Auparfum

Perle de Mousse

Ann Gérard

Flacon de Perle de Mousse - Ann Gérard
Coup de cœur
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Clochette Automnale

par Thomas Dominguès (Opium), le 2 octobre 2013

Un parterre de verdure, un ruisseau coule derrière des arbustes et buissons.
Des étoiles nacrées basses semblent scintiller parmi les herbes folles. Tombées du ciel, elles illuminent les parterres verdoyants.
On croirait des perles.
Je m’approche.
Près des herbes hautes, la végétation se fait parfois plus rare. Moussue. Humide. Quelques minuscules champignons poussent également.
Le soleil, à son zénith, transperce les branchages assombris par les feuillages épais.
Le bruit du cours d’eau devient plus imposant.
Les perles se font laiteuses. Fragiles. On croirait les entendre tinter.
Leur nacre se fait mate et immaculée. Presque poudrée, vaguement terreuse.
Le ciel s’obscurcit. Une averse tiède brutalise leurs clochettes. Elles remuent, gigotent, mais résistent.

Perle de Mousse possède l’attrait nacré de clochettes de muguet semblables à des bulles iridescentes dans un bain moussant. Elles en ont le charme fragile et délicat.
La senteur verte, vive et brillante par des aldéhydes pimpants, mais aussi fuyante que la fragile fleur de mai émerge dans un bois moussu à la végétation humide qui se désagrège peu à peu, comme en octobre. Un fil de lentisque au vert moelleux permet d’enfiler les perles délicates. C’est là le paradoxe et la magie de la parfumerie que d’être capable, dans une fiole, de faire fi des saisons et de nous transporter d’un moment à un autre l’espace d’une inspiration. L’évocation de ce muguet, déjà paradoxale car plutôt automnale que printanière, est d’autant plus surprenante que la fragile et délicate clochette devient plus solide, plus concrète, et résiste longtemps après cet unique 1er mai, refusant de céder aux mois qui défilent, soutenue par des notes animales et douces de vanille et de musc. Un muguet qui semble célébrer, non le retour à la vie printanier du début de la saison chaude, mais le refus de se soumettre aux malheurs du temps qui passe entre octobre et novembre. Il s’agit là d’une sorte d’illusion poétique.

Perle de Mousse est une œuvre de joaillerie parfumée si ciselée qu’on peut, de prime abord, ne pas remarquer sa beauté tant elle est subtile et discrète. Moins "voyant" que Cuir de Nacre de la même marque et pas aussi lumineux, incisif et vif que Cristalle ou Mito, avec ses jeux d’ombre et de lumière, cet enfilement de perles superbes mérite qu’on en découvre le sautoir et la magie, quelle que soit la saison.

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Maman Chêne

par Maman Chêne, le 14 décembre 2016 à 16:48

Bonjour Thomas/Opium, Jeanne et les membres de Au Parfum,
Suite à vos avis publiés concernant Rose Cut et Perles de Mousse, j’aimerais beaucoup découvrir les parfums de Ann Gerard, je pense peut-être un jour m’offrir le coffret des quatre flacons, même si 62 € les 4x7,5ml c’est quand même un peu onéreux.
Mais je voudrais savoir où les trouver sur Paris car j’ai eu l’impression que les parfumeries Jovoy et Sens Unique ne les référençaient plus, en tout cas sur leur site respectif.
Avez-vous quelques infos à ce sujet ? Ann Gerard parfums ne se vend plus maintenant que sur le site de la marque ?

Belle soirée et à bientôt.

Maman Chêne

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MANDRAKE

par MANDRAKE, le 6 janvier 2014 à 21:42

je suis entièrement d’accord avec vous, ce parfum est d’une beauté exceptionnelle. Ceci est mon premier commentaire sur AU PARFUM et je ne comprends pas pourquoi il y a si peu d’avis ! N’êtes-vous pas curieux de le connaître ?

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par Jeanne Doré, le 6 janvier 2014 à 22:54

Bonjour Mandrake, bienvenue sur auparfum !
C’est vrai que cette Perle de Mousse est de toute beauté, mais sans doute est-ce son manque d’accessibilité qui est la cause de cette pénurie d’avis ?
J’encourage quoiqu’il en soit toute personne de passage à Paris à aller le découvrir chez Jovoy !

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par lucasdries, le 7 janvier 2014 à 11:55

il y a fort à parier que le prix le soit aussi ...

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dau

par dau, le 2 octobre 2013 à 20:14

Content aussi et pour les mêmes raisons que Jicky : un très beau parfum qui ne souffre que de son manque de visibilité. Pour moi, il est à la fois très naturel et terriblement "conte de fée" tant je l’imagine porté par l’une ou l’autre nymphe dans un pays qui connaîtrait un éternel printemps. Il me fait un peu penser à feue L’Eau de Camille : la petite fille à grandi, elle est devenue une jeune femme délicate et sophistiquée mais il lui est resté quelque chose de tendre. Quant à ces fleurs blanches, si elles n’ont pas encore l’âge de la connaissance, elles n’ont certainement plus celui de l’innocence.

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par Opium, le 6 octobre 2013 à 19:33

Bonjour Dau.
Comme je le disais ci-dessous, j’espère que la visibilité de cette jolie sortie de l’an passé ne fera qu’augmenter...
Je partage avec toi l’image de quelque chose d’à la fois naturel et féérique, d’un peu magique, mais le tour de magie paraît simple et ne se sert ni de pétards (mouillés), ni de feux d’artifice. Un simple lapin et un chapeau donnent toujours l’illusion et parviennent à faire briller les yeux des grands enfants que nous sommes devenus. Un tour simple d’apparence, mais parfaitement maîtrisé, pour des clochettes anachroniques pas si innocentes que cela.
J’apprécie particulièrement ton évocation de l’Eau de Camille, que je n’avais pas réalisée, mais qui me paraît parfaitement cohérente et logique, celle d’une nymphe, jeune fille ayant atteint le début de l’âge adulte.
Merci pour ton commentaire.
Bonne fin de journée.
Opium

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par Sofi, le 23 mai 2015 à 17:25

C’est un très joli parfum, que j’ai découvert il y a quelques mois.

Sa ressemblance, avec l’eau de Camille, est évidente, vous avez raison de le souligner.

Un parfum vert tendre, que l’on peut aussi porter au printemps, je le vois comme une alternative à l’ombre dans l’eau, ou au numéro 19.

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Jicky

par Jicky, le 2 octobre 2013 à 18:11

Quel plaisir de lire sur auparfum un billet sur le si beau et délicat Perle de Mousse ! Merci m’sieur Opium ;)

 

J’aime beaucoup ton exposition du paradoxe qui semble pourtant couler de source de ce muguet d’automne. C’est tellement vrai. Car le parfum est tellement bien mené, on sent les sous bois, la verdeur aérienne et le tintement des clochettes blanches (sans wawa ;) ) que notre cerveau ne fait jamais d’alerte rouge genre "ALERTE ALERTE MUGUET DETECTE EN OCTOBRE - Reconncter les neurones au plus vite". Et ça fait du bien d’avoir des petits "mindfuck" olfactifs.

 

Et aussi tout simplement parce que j’adore porter ce parfum. Le côté chypre vert souriant (dans l’esprit des Mito et autres Cristalle comme tu le dis) mais en même temps très contemporain n’est jamais vu et fait du bien dans le paysage olfactif ambiant.

 

Honnêtement, Ann Gérard est une marque de parfums naissante, mais qui annonce de très belles choses ! Quant à Duchaufour, j’aime beaucoup son Perle de Mousse puisqu’il arrive à montrer tout son talent sans forcément qu’il joue sur les notes qu’il affectionne plus usuellement (les encens, les cuirs, les épicés, les floraux, etc).

C’est un des coups de coeur de 2012 ! Et un parfum qui - selon moi - ne devrait pas être oublié de si tôt ;)

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par Opium, le 6 octobre 2013 à 19:32

Bonjour Jicky.
Avec plaisir !
Merci pour ton commentaire à propos de ce très joli bien que probablement trop méconnu Perle de Mousse. Comme tu l’as très bien dit, il parvient à mêler cet étrange paradoxe d’un parterre de brins de muguet qui pousseraient durant l’automne, sans que cela surprenne. Comme si cet univers presque magique de contes de fées allait de soi.
Le printemps réunit avec l’automne, voilà pourtant de quoi étonner. Le charme des clochettes unit à celui de l’humus vert moussu.
La joie des jours qui s’allongent et de la luminosité qui gagne entremêlée à la mélancolie de l’obscurité et du froid qui se font plus profonds. Tout cela permet de découvrir un chypre vert pâle et lumineux par son sourire. Le charme, hésitant entre joie et douce mélancolie, opère totalement sur moi et fait de cette jolie sortie l’un des meilleurs lancements en 2012, je suis bien d’accord avec toi. Et, cela fait du bien en ce moment. ;-)
Espérons qu’il ne soit pas oublié trop vite, mais, bien au contraire, de plus en plus découvert et apprécié.
Bonne fin d’après-midi.
Opium

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