Ma Griffe
Carven
En vert et blanc
par Juliette Faliu, le 5 décembre 2018
Dans la famille chic et bien élevée des floraux aldéhydés il y a, le roi, la reine et les petits enfants. Sorti en 1946, un an avant Miss Dior (celui que l’on aime), ce parfum de Jean Carles poursuit une voie ouverte en 1925 par Crêpe de Chine, celle des chyprés floraux aldéhydés.
Premier parfum de la maison de couture fondée en 1945 par Carmen de Tommaso, son nom est un hommage à la robe « Ma Griffe », coupée dans une cotonnade rayée vert et blanc. Le style frais, vif et joyeux de cette robe d’été et ses couleurs, devient la marque de fabrique de la maison, reprise aussitôt sur le packaging. L’allure des tenues dessinées par Madame Carven, à la fois élégante et confortable, pourrait rappeler celle d’une autre grande créatrice de mode, à l’origine du roi cité plus haut. Mais si l’une semble forte, têtue voire franchement rude, chez Carven, le ton est léger, généreux et joueur, un esprit que le parfum porte avec lui, encore de nos jours.
Dans sa version d’origine, Ma Griffe respecte sagement les codes du classique, ce n’est pas pour rien que Jean Carles est son créateur. Sa trame chyprée, raidie de vétiver et de mousse de chêne, lui donne de la hauteur, tandis que les aldéhydes apportent la marque élégante de rigueur qui permet de s’en sortir en toutes circonstances. Et dans le même temps, la verdeur fruitée rhubarbe de l’acétate de styrallyle et son mordant acidulé fiche une jolie petite claque au bouquet crémeux d’ylang et de jasmin, comme un éclat de rire. Sur la joue encore rosie des deux éberluées, se dépose un doux baiser irisé, à peine baumé, parce qu’il ne faut pas pousser quand même. Moins ampoulé que certains de ses prédécesseurs, Ma Griffe est l’image de la jeunesse d’après guerre, confiante et insouciante.
Classique oublié ou incompris, Ma Griffe n’a pas fait couler beaucoup d’encre, bien que son influence soit perceptible dans Calèche, au bouquet floral plus dominant, qui mènera ensuite à Rive Gauche, au poudré nettement plus marqué. Malmenée par les rachats de licence, la marque n’a réellement repris du poil de la bête qu’après être entrée dans le giron du groupe Bogart en 2010. Celui-ci relancera pour de bon le parfum en 2013, dans un nouveau flacon et avec une formule mise à jour qui respectera comme rarement l’esprit du parfum initial. Le cas est d’ailleurs presque unique tant il est réussi : la reformulation est assumée, mais le flacon n’est pas rose gold, et grand merci, aucune note « addictive » n’a fait d’entrée intrusive et grossière. On y retrouve intact l’esprit souriant de l’original, allégé en mousse de chêne (IFRA oblige) et arrondi de muscs, mais sans effet « lave plus blanc ».
« Ma Griffe, un parfum jeune de Carven »
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par nezquick, le 23 janvier 2021 à 16:11
Mais comment ce fait il qu’il n’y ai aucun avis sur ce magnifique parfum ?
Personnellement je le trouve plus facile à porter que miss dior, car il est tout en rondeur et plus crémeux, les aldéhydes métalliques ne se remarquent pas . Pour autant il est intéressant car on a les codes du chypre mais avec un jasmin/ylang dominant la rose ce qui est rarement le cas. Et son fond est très moderne pour l’époque à laquelle il est sortie.
Je trouve que cest un mixte entre le numéro 5 samsara et miss dior
Le coté chypré jasmin de miss dior,la facette fleurs blanches crémeuse dosé en santal de samsara, le côté jasmin d’Inde savonneux suivi de vetiver de chanel numéro 5 .
Il y a dans ce parfum tous les bons côtés des trois parfums cités sans leur "mauvais côté" C’est a dire sans la facette que je n’aime pas chez eux. L’effet un peu âcre de miss dior, la vanille un peu ecoeurante(sur moi) de samsara, l’abus aldéhydes du numéro 5( qu’ une question de goût )
Farnesiano
a porté Ma Griffe le 20 juin 2021
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Je suis tombée littéralement en amour avec ce parfum, dans une version vintage mais pas trop ; je crois que celui que je porte était la version d’avant le nouveau flaconnage.
Il n’en reste pas moins addictif avec ses notes vertes mais douces, son côté fleuri mais pas mémère et son côté chypré pas guindé. Ce qui me rend accro c’est cette note qui survient après quelques heures, quelque chose de cireux, mais du cireux cosmétique, doux, moelleux et régressif qui me rappelle un peu le Labello ou le Dermophyl de mon enfance. Je me demande d’où ça vient ?
Quoi qu’il en soit il s’adapte aussi bien aux chaleurs estivales comme aux températures plus modérées, et fera très bien l’affaire comme alternative un peu plus "doudou" à mon Miss Dior.
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