Cuir Ottoman
Parfum d’empire
Coup de cœur
- Marque : Parfum d’empire
- Année : 2006
- Créé par : Marc-Antoine Corticchiato
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Ambrée
- Style : Élégant - Pointu - Sensuel
Intérieur Tout Cuir
par Thomas Dominguès (Opium), le 16 août 2013
Ottoman, ce cuir ? Je ne sais pas ce que sentaient les selles des cavaliers chevauchant en Turquie sous le soleil il y a des siècles. En revanche, je me souviens assez précisément de ce que sentait l’habitacle de la voiture de mon père lorsque nous y entrions il y a quelques années après l’avoir laissée sous la chaleur en été, ou en hiver lorsque nous y allumions le chauffage. C’est à ces moments d’une chevauchée d’un autre type, dans ces engins métallisés modernes que sont devenues les autos, bolides aux intérieurs habillés plutôt qu’arnachés à l’extérieur, c’est, donc, à ces souvenirs nets que Cuir Ottoman me ramène.
Boîte à gants, housses des assises, portefeuille ou porte-monnaie, gants et blouson épars dans la voiture se mêlent aux odeurs presque pétroleuses. C’est que ce cuir nous ramènerait directement à la pompe à essence ou un dimanche soir, de retour de week-end, coincés dans les bouchons du périph’ !
La sensation est, tout d’abord, très brutale, assez raide, franche et radicale. Entre caoutchouc, cuir sombre et gomme, l’effet de densité et de matière est très net, mat, lisse et ferme ! L’odeur est bien celle d’une gomme ou de caoutchouc. Pour celles et ceux qui le connaissent, les premiers instants rapprochent Cuir Ottoman de Gomma de la marque Etro.
Après une bonne heure assis à l’arrière de la voiture, avant que les nausées ne se fassent réellement dérangeantes, jasmin et iris arrondissent ce "Cuir Automan", lui confèrent davantage de gras, d’épaisseur, de moelleux et de souplesse. Un bel effet poudré par l’iris poursuit le voyage à travers le temps, mêlant la trousse à poudres de belle-maman aux affaires de papa.
Bref, quoi qu’il en soit, on se trouve irrémédiablement ramené dans le passé.
Au poudré cosmétique de l’iris s’ajoute le poudré gourmand de la fève tonka pour une sensation de tablette de chocolat au lait onctueux appétissant qui rappelle vaguement l’accord d’un cuir au thé fumé arrondi par de la vanille de Bulgari Black.
Cette sensation est renforcée par une note qui m’a surpris durant des semaines, celle de certaines jacinthes quand elles sont bien mûres, épaisses, et qu’elles sentent le bulbe, les fleurs et ont quelque chose qui se situe entre le gras et le terreux. Bonne nouvelle pour mon nez et ma tête pas encore atteinte de démence hallucinatoire, il semble que le styrax, matière qui peut être utilisée pour produire une note de cuir doux et balsamique, possède également des dimensions bulbeuse et terreuse proches de la jacinthe.
Sur certain(e)s, une brassée de fleurs blanches, d’un jasmin lumineux, fait son apparition rapidement, éteignant la brûlure de cuir.
A ce moment, s’il se fait bien plus confortable par ses notes douces et orientales baumées, on en viendrait presque (mais, presque seulement...) à regretter le cinglant et la violence "in your face" des débuts de Cuir Ottoman qui est aussi attirant que déstabilisant et surprenant.
Reconnaissable entre mille, ce cuir n’est probablement pas tout à fait celui d’un empire quel qu’il soit, mais plutôt un empereur des parfums cuirés, à la fois rétro et moderne, brutal et délicat, qui ne peut pas laisser indifférent.
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par AdRem, le 22 septembre 2013 à 16:48
C’est un parfum que je porte, un parfum identifiable entre mille et j’ai adoré la description de ce "Cuir Automan" que vous proposez Opium.
J’ai été souvent malade en voiture étant gosse et c’est l’unique raison qui m’oblige à chercher d’autres images que les vôtres : sièges maculés et la tête à la hauteur des bas cotés de la route me rendent (si je puis dire !) les plaisirs de la conduite assez suspects pour parler d’un bonheur olfactif :(
J’ai une passion pour les Comics, je ne prétend pas vouloir me déguiser en portant un parfum et poutant c’est à Batman ou Catwoman que je pense avec ce parfum d’Empire... Si leur tenue devait sentir autres choses que l’adrénaline, je rêve pour eux de ce Cuir (le Latex ça sent moins bon)....
Ne vous méprenez pas, je ne me phantasme pas en Robin éperdu d’amour entre les bras d’une chauve-souris sur alimentée de testostérone ni ne souhaite me retrouver sous le joug du fouet de ma " Maitresse" en portant ce parfum...Je voudrais simplement dire combien ce parfum si brut de décoffrage au premier pschittt est d’un confort si incroyable à porter (l’Iris ?) et vous donne une telle aura d’assurance dans le regard de ceux qui vous croisent en frémissant des narines....que de vous même....même si vous êtes le plus timide citadin...vous redresser la tête avec "ce je ne sais quoi et ce presque rien"...qui vous évitera un abonnement à vie chez Meetic :)
"Le parfum dont vous êtes le Héros !" :) (j’ai pas trouvé pire comme slogan)
P.S : si vous êtes plus séries TV que BD US, " Chapeau Melon et Bottes de Cuir" est parfait : ni trop ni pas assez...so British :)
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par Opium, le 25 septembre 2013 à 20:12
Bonsoir AdRem.
Je profite de ce message pour vous souhaiter, après quelques semaines de présence sur auparfum déjà, la bienvenue sur ce site.
Je suis content que la description de ce "Cuir Automan" soit signifiante pour vous même si vous ne pouvez y adhérer en raison de toutes ces heures passées malade à l’arrière de la voiture familiale. Je n’aimais pas trop ces moments non plus ; mais, disons que j’ai eu la chance de ne jamais avoir été plus mal que nauséeux dans ces circonstances-là... ^^
Je tenais à vous répondre pour vous dire combien vos évocations de l’ambiance des Comics étaient "parlantes". Je ne sais pas qui je préfère de "Maitress Catwoman", du bodybuildé testostéroné Batman ou de Robin l’éphèbe éternel (et, probablement, amoureux transi caché de l’homme chauve-souris...).
N’ayez aucun souci, vous faîtes ce que vous voulez avec Batman, Robin ou Catwoman ! (Ou les 3...^^)
Bon, plus sérieusement, l’idée que leurs tenues sentiraient, en dehors d’une sueur boostée à l’adrénaline, ce cuir, si raide au départ puis si rapidement assoupli par l’iris aux inflexions de cacao poudrées et beurrées (pour mieux et plus vite parvenir à enfiler la tenue contre les méchants ?), cette idée est, finalement, pas si étonnante ni barrée.
"Chapeau Melon et Bottes de Cuir" correspondrait bien aussi, mais, je préfère les Comics également...
Il est bien vrai que, parfois, les parfums nous portent, nous habillent, nous transportent, voire nous rendent fiers mieux qu’une couronne (royale) sur la tête ou une minerve (médicale) autour du cou. En portant certains parfums, surtout les cuirs et les chypres, le port de tête est plus affirmé, plus haut, la nuque semble se dégager mieux qu’après une séance chez l’ostéo ou le kiné... ^^
Entre un an d’abonnement à Meetic ou autre site de rencontres ou un flacon de Cuir Ottoman, moi, je sais ce que je ferai... ;-))
" Cuir Ottoman : Le Parfum dont vous êtes le Héros !"... Juste faire attention de ne pas se casser la tronche pour que cela ne devienne pas comique plutôt que Comics en méritant plutôt le slogan : " Cuir Ottoman : Le Parfum dont vous êtes le Zéro !"... ^^
On croirait un slogan L’Oréal, c’est parfait ! ^^
Merci encore pour le partage, malin et assez délirant ! ;-)
A bientôt.
Bonne soirée.
Miaouu...
Opium
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par AdRem, le 25 septembre 2013 à 23:43
Merci Opium pour votre accueil... ^^
Je prends plaisir à vous lire (j’ai des années de retard de lecture sur le site...Je ne m’ennuis pas en votre compagnie à tous depuis ce WE :) ) et j’apprécie d’autant plus vos commentaires.
Vous avez raison de souligner une des constantes philosophiques qui soutient tous les Comics : du zéro à l’infini...que tout cela est proche...quand le Héros se prend les pieds dans sa cape.
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par AdRem, le 27 septembre 2013 à 20:52
P.S : Merci Farnesiano d’avoir également aimer mon "Comic (S)Trip" et son "Cuir Eau de Gotham" !
A bientôt ;)
par Farnesiano, le 18 août 2013 à 12:47
Quel bonheur de retrouver ici l’évocation, par un spécialiste, de mon cuir préféré. Cette grande famille olfactive, très appréciée des vrais amateurs, offre un vaste choix de créations, aussi riche qu’est la matière du cuir lui-même. La tentation est grande d’établir une hiérarchie entre toutes ces fragrances*. Mais ce serait annuler l’héritage transmis de génération en génération au sein d’une longue lignée de parfumeurs.
J’ai sous les yeux, sous le nez plus précisément, quelques cuirs qui me sont chers sauf Cuir de Russie hélas, que j’aimerais bien me procurer un jour, qui est le cuir le plus souvent cité, celui-là même qui pour beaucoup sert d’étalon au sein de cette vaste famille. Etalon, c’est le mot ! Le cuir, la selle, l’animal, la peausserie en général...
Mais remontons dans le temps en débouchant mes quelques flacons. Peau d’Espagne de chez Santa Maria Novella est né en 1901. Son côté médicinal peut rebuter mais quel enchantement au bout de quelques minutes : ce cuir devient soie sur la peau, une soie étrange, à la fois animale et familière. Tabac blond en 1919 ouvrait une voie extrêmement personnelle : les cuirs fumés. Véritable choc olfactif, puissant, masculinissime, il laisse ensuite se développer un côté poudré et même fleuri qui ensorcèlera les femmes comme les hommes : un grand classique. 1924 voit la naissance de MON étalon : Knize Ten dont je conserve précieusement un échantillon absolument inchangé depuis apparemment plus de 30 ans ! Cuir Mauresque de chez Lutens s’en rapproche en plus fruité-alcoolisé. Gomma, heureusement et judicieusement cité par Opium est plus facile à porter parce que immédiatement séducteur, en révélant au premier abord une fraîcheur épicée, typique de la marque italienne. Et nous voici à Cuir Ottoman, véritable chef-d’oeuvre de la parfumerie moderne, à savourer impérativement comme la grande majorité des créations de Corticchiato.
Je songe à d’autres cuirs : Cuiron qui fut ma première découverte dans cette famille et le merveilleux Gucci pour Homme (2003, apparemment supprimé) qui sent la boite à chaussures en carton, ses chaussures neuves, son papier de soie, boîte dans la quelle on aurait oublié un peu d’encens... Belle création de Michel Almairac, auteur du remarquable et addictif Cuir Améthyste de chez Armani privé.
Confidence. Chez Parfum d’Empire, mon préféré demeure Equistrius, le plus bel iris du monde, une merveille étonnante à l’évolution absolument magistrale. Vaporisez un pull de laine, une écharpe, que sais-je, abandonnez-le dans une pièce. Retournez-y le soir ou mieux encore le lendemain. Je ne connais pas de plus beau et bon parfum. Qui l’évoquera sur ce site ? Mes connaissances en matière premières et mes facultés à toutes les saisir et reconnaître me paraissent bien pauvres pour me lancer dans un tel défi !
* Je ne sais plus où j’ai lu récemment un propos peut-être de Jean-Claude Ellena (dans un de ses deux livres ou en interview ?) qui s’étonne de voir sur des blogs des amateurs distribuer des étoiles à des parfums plutôt qu’à d’autres comme s’il était possible de critiquer telle ou telle autre démarche créatrice. L’art est-il criticable ? Pour ma part, je crois que oui : certains projets puent le commerce ; d’autres, comme Parfum d’Empire par exemple, relèvent d’une véritable démarche artistique, voire poétique. Mais je parle à des convaincus ;-)
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par Jicky, le 18 août 2013 à 14:29
J’ai jamais compris le délire avec Equistrius... Il faut vraiment que je le reteste une cent vingtième fois. Pour moi ça reste une sorte d’iris daim très éteint et vaguement musqué, sans ampleur et sans ambition...
Malgré votre joli texte sur Cuir Ottoman, permettez moi de m’offusquer quand je lis qu’Equistrius serait le plus bel iris du monde ;)
#ISMrpz
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par Farnesiano, le 18 août 2013 à 15:45
C’est vrai, Jicky, tu as tout à fait raison, Equistrius n’est sûrement pas le plus bel iris du monde mais c’est mon préféré. Ayant rencontré Corticchiato à Bruxelles chez Kroonen & Brown lors de la sortie d’Azémour pour une présentation de différentes marques de niche où se bousculaient e.a. Olfactive Studio avec Céline Verleure, Romano Ricci pour Juliette etc., Ateliers Cologne et un gars super sympa de chez Humiecki & Graaf, il m’a confié qu’Equistrius était son enfant chéri : je n’en revenais pas, j’étais comblé, moi qui me croyais presque le seul à l’aimer !
Les beaux iris ne se comptent pas, Hiris d’Hermès qui m’a fait découvrir cette noble famille, l’iris de chez Acqua di P, les Lutens bien évidemment, Iris ganache et le merveilleux iris Pallida récolte 2007 paru chez l’Artisan, etc. Mais celui que je porte le plus volontiers, même très régulièrement, en toute saison, matin comme soir, c’est Bois d’iris de chez Different Company. La formule un peu bio au départ a très légèrement été revue, me semble-t-il mais on me dit que non. Peut-être est-ce simplement que mon nez, lui, a évolué. Toutefois, mon premier flacon acheté à Paris dans la maison mère a viré au bout de deux ans malgré tous mes soins. Le fond actuel toujours délicatement boisé me semble un peu moins boisé, un peu moins rond mais quelle belle évolution ou plus exactement, caractéristique de JC Ellena, quelle remarquable linéarité ! C’est un parfum tout à la fois simple, naturel, élégant, confortable, totalement mixte, avec une pointe de dandysme léger (pléonasme ?) et qui semble aussi frais que chaleureux. Bien supérieur à mes yeux à l’Ukiyoé (me ferai jamais à ce nom).
Les parfums sont pour moi de vrais amis, avec leur caractère propre, leur évolution selon les circonstances, leur habillage même, leur look ai-je presque envie dire et parfois leurs caprices. Bois d’Iris (nom hélas repris chez Van Cleef pour une édition heureusement limitée de .... pas senti pour être honnête), Bois d’iris donc et Equistrius sont en quelque sorte mes meilleurs amis. Complètement irisés, si j’ose dire, carrément irradiés en tout cas, comme nous tous sur ce blog ;-)
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par Jicky, le 18 août 2013 à 16:21
Ah ok ça me va à 300% si c’est votre préféré !
J’avais déjà entendu parler de cet amour pour Equistrius. C’est dingue, je connais quelques personnes qui le trouvent vraiment extraordinaire et j’avoue être assez frustré de ne rien voir du tout. C’est un peu comme Dzongkha à une époque, les gens s’extasiaient dessus là où je ne voyais qu’une boule marron (même pas brune ! Marron !). Puis avec les soldes, je me le suis acheté, j’étais frustré comme une moule dont le destin s’avère être l’abattoir (pour finir décoctée dans un labo d’IFF afin de faire le 1453ème essai d’Invictus... mais je m’égare). Et finalement, j’ai vu le ciel de Dzongkha, j’ai compris comment on pouvait aussi l’aborder (en prenant de haut le labyrinthe comme j’ai l’habitude de le penser) et maintenant je l’adore. Bien, j’espère avoir cette révélation avec Equistrius...
Dans la famille des iris que - franchement - je trouve bof, il y a l’Acqua Di Parma. Ok c’est un bouquet floral crémeux, mais sérieux... Pourquoi les notes plastiques ?? Pourquoi ces foutus muscs boules qui viennent t’enrober le total ?? Il a beaucoup d’adeptes cet "iris" là, personnellement je ne lui trouve rien (attention, ce n’est pas un mauvais parfum, il est même tout à fait légitime, le côté trio floral est très bien hein). Ça doit être mon côté un peu radical, irissement parlant (je ne suis pas du tout comme ça dans la vraie vie... Patrice me décrit plutôt comme le monsieur qui "sautille sur les mots quand il monte "l’escargot" en tournant sur soi même pour que les couleurs se mélangent avec le soleil qui entre par toutes les fenêtres colorées", c’est dire à quel point je ne suis pas un austère admirateur de l’iris cinglant et terreux estimant que sa dernière crise de fou rire (estimée au XIIè s. selon une datation au carbone 14 par l’équipe du CNRS de Dijon) est une perte de temps).
En revanche, la texture de Bois d’iris de TDC est vraiment vraiment géniale : du jamais vu comment on sent le gras et le râpeux, avec un côté sec/humide très intéressant pour un parfum. Esthétiquement, l’écriture et le choix des matières pour ce parfum là en font vraiment un incontournable des iris du marché. Pour l’Ukiyoé, il ne faut tout simplement pas voir cette Hermessence comme un iris ! Ça reste une des plus belles mandarines du marché...
Et je le redis une dernière fois, parce qu’on le dit jamais assez : ISM c’est le Bien !
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par Farnesiano, le 18 août 2013 à 23:18
ISM oui mais curieusement je le trouve un peu froid ;" brume d’argent " explique sans doute cela ! La classe évidemment et le charme persuasif typique des Lutens.
Bonne soirée !
par Opium, le 19 août 2013 à 23:10
Salut Jicky.
Bon, je dois t’avouer qu’outre la qualité de tes interventions, j’ai énormément ri car tu es tellement drôle quand tu défends l’iris et conceptualise ta propre posture s’agissant de lui.
ISM est incontournable, effectivement.
Ton histoire de moule condamnée à finir sa vie dans une urne d’Infectus, ou, plutôt, "décoctée" lors d’un énième essai pour cela... Mouahahaaahhhh ! ^^
A trèèèèès vite !
Opium
par Poupoune1607, le 27 août 2014 à 12:42
Je m’inscris aussi au club des fans (et pas l’école) d’Equistrius, qui a été une vraie révélation pour moi. Il m’évoque le cuir (un joli cuir souple, assez féminin) et le rouge à lèvres vintage. En gros c’est mon cuir cosmétique... et Vu que mes marottes du moment c’est le cuir et la note rouge à lèvres/cosmétique... c’est le gros lot ;)
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par Lily Porcelaine, le 30 août 2014 à 16:01
Votre avis m’a incitée à commandé un échantillon d’Equistrius, j’attends déjà avec impatience de le recevoir :
par Opium, le 18 octobre 2014 à 18:10
Bonjour Poupoune1607 et Lily Porcelaine.
J’espère, Lily Porcelaine, que vous êtes satisfaite de votre test d’Equistrius.
Poupoune, toujours dans ton "trip" cuirs cosmétiques ou es-tu passée à des choses plus "hards" ? Genre cuir de motard... :-)
Passez une agréable poursuite de journée.
Opium
par Opium, le 19 août 2013 à 23:08
Bonsoir Farnesiano.
Quelles belles évocations que les descriptions des cuirs sublimes que sont Knize Ten ou Peau d’Espagne.
Il en est de même pour quelques-uns modernes tels Cuiron, Gucci pr Homme et Equistrius.
A propos de ce dernier, le cas présent expose bien la différence qui existe entre "beaux parfums" (dans l’absolu) et "bons parfums" (pour soi). Il peut arriver que l’on apprécie un parfum moins parfaitement composé en étant conscient de sa moindre valeur tout en étant séduit par lui plus que par bien d’autres pourtant davantage parfaits.
Equistrius, comme Jicky, est à retester pour moi, d’autres ont un peu accaparé mon attention chez Parfum d’Empire. ^^
A propos de Bois d’Iris, il est effectivement bien fichu et très agréable. En revanche, un point a attiré mon attention : sa conservation. Au même titre que d’autres parfums de Jean-Claude Ellena, fragiles dans le temps, il ne semble pas utile de tenter de laisser maturer ces parfums, contrairement à certains parfums dont des versions vintage semblent améliorer l’effet rendu : Guerlain, Chanel et Christian Dior entre autres... C’est ce que certains blogueurs ont constaté. Angéliques sous la Pluie, Cologne Bigarade et certains Jardin(s) semblent être dans le même cas que ce qui est relaté à propos de Bois d’Iris. Beaux, mais "à consommer rapidement" car il existe une sorte de date de péremption. Probablement est-ce la part importante de composants plus complexes que des molécules seules (que ce soit par l’usage de bases ou par celui de matières naturelles plus important) qui améliore le rendu dans le temps qui semble se pâtiner et permet aux notes de s’arrondir, de mieux se souder entre elles en quelques sortes dans certains parfums classiques. La structure, plus complexe en termes de molécules (et non de rendu, soyons bien d’accord ^^), doit permettre de rallonger les délais de dégradation des fragrances. Les compositions plus réduites en termes de quantité de matières et celles-ci étant issues davantage de la synthèse (avec pour but d’obtenir un rendu plus efficient à partir d’une seule molécule) expliquent peut-être ce phénomène. Bref. Quoiqu’il en soit, inutile de laisser macérer les créations de J-C Ellena qui, si elles ont un "vrai" style très marqué, résistent mal à l’usure du temps qui passe.
Critique et notation seraient impossibles pour Jean-Claude Ellena justement. Or, l’Art est bien par définition critiquable ; et, que le parfum puisse être un art, convaincus nous sommes effectivement !
Iris Silver Mist, "brume d’argent" au charme froid réchauffée seulement quand la chaleur de ses gifles vient vous faire subir ses assauts de poignées de terre irisée, est, ab-so-lu-ment à tester encore et encore tant il est ma-gni-fi-que. #matraquage #ISM=Dieu ^^
Merci pour vos échanges Farnesiano.
A bientôt.
Opium
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par Farnesiano, le 20 août 2013 à 11:35
Merci beaucoup, Opium, pour ces considérations très instructives sur l’évolution des parfums dans le temps. Oui, les Guerlain, certains Chanel et quelques vieux Dior se conservent magnifiquement. L’éclairage " chimique " que vous m’apportez sur cette question me prouve aussi qu’en matière (c’est le mot !) de parfumerie, il demeure beaucoup de mystère ; on en revient à ce riche échange suscité sur ce site entre perfumistas sur l’obscurantisme du parfum. La comparaison établie souvent par les professionnels avec la conservation des vins me semble judicieuse mais fort limitée.
Plaisir de rencontrer un amateur de Knize Ten et de l’étrange peau d’Espagne. Oserait-on aujourd’hui sortir un " truc " comme ça ?
Et merci encore et bravo pour toutes ces connaissances, passionnantes et passionnées mais toujours nuancées, que vous nous délivrez, à nous, simples amateurs, tout au long des jours, des mois, des saisons. Je me ruinerais à vous suivre, stimulé, dans les achats-découvertes de fragrances rares, récentes ou anciennes ou oubliées. Farnesiano
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par Opium, le 22 août 2013 à 11:23
Bonjour Farnesiano.
Mon "éclairage chimique" est très limité et je reprends des informations et échanges qui avaient eu lieu dans des sites Internet étrangers. Mais, ils recoupent des observations que l’on avait déjà eues avec d’autres personnes.
La comparaison entre œnologie et parfums est assez limitée effectivement. En effet, si nombre de parfums sont des vins de garde, tel n’est pas le cas des parfums dont peu s’améliorent, et, dans ce cas, très peu au final. Les parfums chez Chanel mais, surtout les anciens Guerlain, semblent gagner en rondeur, en fondu et en profondeur de champ, il s’épaississent, s’harmonisent un peu, se font moins frontaux en tête, plus denses en cœur et mieux fondus en fond. Cela est surtout vrai pour Shalimar (qui gagne en dimensions et profondeur), Mitsouko (lui perd sa tête citrique criarde et s’épaissit un peu) et L’Heure Bleue surtout (qui perdait dans ses "mauvais" batchs aux alentours de 2010-2011 sa tête goudronnée brûlée dysharmonieuse et récupérait un peu de corps). Attention : rien de miraculeux, mais, de vraies améliorations.
Ensuite, le débat sur les vintage concerne la question de savoir s’il convient d’acheter un parfum dans une "incarnation" passée, au risque qu’il ait perdu ou viré, en lieu et place d’une version contemporaine, de toutes les façons qui a souvent perdu voire même a plus ou moins viré.
Des paramètres nombreux peuvent avoir joué : température et lumière durant la conservation, ce qui ne pourra pas être vérifié. Un jus trop ambré pourra être un signal d’alerte.
Souvent, les chypres se madérisent avec le temps, il sentent le "fond de tonneau" ou "de barrique", les aldéhydés "perdent la tête" parfois, il se font un peu plus tassés. Mais, ce que l’on peut perdre techniquement est, dans la plupart des cas, largement équilibré par ce que l’on gagne en profondeur de champ, en meilleur fondu et en complexité de notes.
En fait, il semble qu’il vaut mieux ne pas dépasser une certaine date de conservation pour s’assurer d’éviter un mauvais achat. La balance du gain entre meilleure forme passée et perte possible due au vieillissement semble situer l’équilibre aux alentours des années 70-90. Jusque-là, très peu de jus "tapés". A partir d’avant les années 70, soit les années 60 et encore avant, là, le risque augmente d’altérations. Mais, encore une fois, il n’y a aucune règle absolue : certains ont pu acquérir des parfums qui avaient cinquante ans et bien plus et, tout cela, en parfait état finalement malgré le "grand âge" de leurs acquisitions.
Acquérir un vintage est toujours un peu un jeu de roulette russe ; on ne gagne pas à tous les coups. Mais, quand c’est le cas, c’est tellement bon qu’on devient vite accro. Non pas que le jus se soit amélioré beaucoup, mais juste qu’il était tellement meilleur, le plus souvent, dans ses formes passées. ;-)
A propos de Knize Ten et Peau d’Espagne, tous deux des cuirs à très forte personnalité, je crains qu’aujourd’hui il soit inconcevable d’imaginer de lancer des parfums avec une signature aussi marquée qui ferait dire à beaucoup : "C’est trop fort !" en signe de désapprobation. Déjà un parfum aussi c*uillu que Kenzo Jungle et son trop plein d’épices est inimaginable, alors des cuirs aussi signés... Le pire, c’est qu’on n’y ait pas droit en parfumerie grand public, au vu de ce qui sort actuellement, ok. Mais, en parfumerie de niche non plus cela n’est presque plus concevable. Enfin, parfois, heureusement, certains prennent encore des risques et tentent des choses osées. Cela laisse espérer parfois. Bois d’Ascèse de Naomi Goodsir fait partie de ces quelques rares parfums bien culottés.
Vous nous dites : "Bravo pour toutes ces connaissances, passionnantes et passionnées mais toujours nuancées délivrées aux "simples amateurs", tout au long des jours, des mois et des saisons" en résumé ; j’en suis, réellement, ravi. C’est cela que je tente d’instiller un peu, un style clinique mais où le scalpel reste insensible et où le jugement reste pondéré. Le terme "nuancé" est quelque chose que j’apprécie. Apprécier le parfum et le monde dans leurs diverses nuances de couleurs. Pour ce qu’il en est des "amateurs", beaucoup ne le sont pas ici. Merci pour votre humilité Farnesiano, mais, vous avez bien plus de connaissances que vous ne l’imaginez et, sans votre passion, la mienne et la nôtre ici sur auparfum n’aurait pas de motif(s) pour exister.
Merci à vous.
Excellente journée.
En espérant qu’encore un peu d’obscurantisme connaisse la lumière de la connaissance et régresse... ^^
Opium
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par Farnesiano, le 24 août 2013 à 17:24
Réponse tardive, cher Opium, trop de choses nous accaparent et nous privent d’exercer notre passion sans limite. Merci pour ces nombreuses précisions et remarques qui enrichissent mes connaissances ; je n’ai par ailleurs qu’une seule envie : découvrir Bois d’ascèse (tout un programme) de Naomi Goodsir. Je crains qu’en Belgique, il ne soit disponible qu’en territoire flamand reculé, c’est à dire à Anvers précisément où l’on trouve bien plus de richesses parfumées qu’à Bruxelles. Etonnant non ? Ville forcément plus riche et plus branchée sur la création (célèbre école de stylisme, notamment).
A propos de la conservation des parfums, mes Vetiver et Habit rouge de Guerlain datant du début des années 90 demeurent extraordinaires. On y retrouve toujours ce que je me plais à appeler la ligne dorée de chez Guerlain, une manière de lumière rare, précieuse, un éblouissement de fin du jour, typique sans doute de la fameuse guerlinade, fil d’or que reproduisaient à l’époque tous les flacons et leurs emballages. Les 2 G entrelacés sur le carton et les étiquettes, les bouchons eux-mêmes dorés, etc., le jaune lumineux et intense du jus lui-même, tout cela créait une impression de luxe, de beauté rare, précieuse... Puis, Vetiver, le premier je crois, a opté dans son packaging pour l’argent et curieusement aussi, la fragrance a été reformulée : plus fraîche, plus verte, comme mentholée, et aussi comme plus " liquide ", moins huile précieuse, moins riche, moins ronde, moins Guerlain en somme. Mais je délire peut-être un peu... Les dernières créations mainstream sont revenues à l’or, comme quoi...
Il va falloir que je me revisite Chêne, avec lequel j’ai toujours eu du mal, il est profond, comme l’est sans doute une forêt ou plutôt un bois au bout d’un jardin où il fait bon se perdre mais il me paraît si sec. Mais des parfums que j’adore comme Fougère bengale et Sables le sont tellement eux aussi.
Me réappropier aussi Serge Noire qu’une collègue a porté pendant deux ans jusqu’à me donner des maux de tête ! Superbe création mais quelle forte personnalité ! Parfois ce parfum me semble presque tranchant !
A propos des iris évoqués dans cet échange avec vous, Opium, et le merveilleux et trépidant Jicky, on pourrait aussi mentionner les iris verts, autre famille passionnante et qui réellement me fascine, parce que les fleurs peuvent s’y épanouir dynamiquement : Bas de soie et l’incomparable Heure exquise de chez Goutal, pour n’en citer que deux mais cela a sûrement déjà été l’objet de nombreux échanges sur ce site. Bon week-end ! Farnesiano
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par Jicky, le 24 août 2013 à 21:09
Ce sont des remarques très pertinents que vous faites, Farnesiano, sur les Guerlain et la couleur dorée. Je me souviens lors du lancement d’Idylle que le flacon avait été choisi doré parce que c’était la couleur Guerlain en héritage.
C’est d’ailleurs pertinent de s’intéresser sur la symbolique du doré, de nos jours et autrefois. Maintenant, le doré c’est surtout le bling bien grossier et pas très fin, tape-à-l’oeil, pour les russes et le moyen-orient essentiellement en parfumerie. Mais ce serait anachronique de dire ça pour Guerlain étant donné qu’en 1828 et jusqu’à la moitié du XXème siècle, le doré était une couleur qui était luxueuse (dans un sens plus positif que celui d’aujourd’hui) et tout à fait symbole du raffinement dont vous parlez, notamment pour les flacons. Et surtout, le doré était la couleur de la lumière (aujourd’hui, c’est le blanc qui a cette symbolique) : la luminosité du parfum sous forme liquide, le bronzage - encore positif et loin des représentations vulgaires d’aujourd’hui - et celle du flacon, unique.
Et dans la peinture religieuse, le doré était la couleur ultime pour représenter la lumière divine et sacrée.
J’aime beaucoup votre parallèle sur la "ligne dorée" de Guerlain que l’on pourrait assimiler à la Guerlinade. Je pense, si ça ne vous dérange pas, que c’est une expression que je reprendrai dans le futur ;)
Pour les iris verts, sachez que c’est - je pense - ma famille préférée. Et je prépare un article sur Heure Exquise pour auparfum ;) (pas commencé, mais ça viendra ^^). C’est une merveille en tout cas =)
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par Farnesiano, le 24 août 2013 à 23:36
Merci, Jicky, pour le compliment. Oui, n’hésitez pas : la ligne dorée nous appartient à tous. J’apprécie cette remarque sur le sacré. Le parfum est sacré et pas que chez caron ;-) Cette ligne se retrouve dans une grande majorité de Guerlain et bien sûr dans ce grand pionnier qu’est Jicky qui reste un modèle d’inventivité pour son époque et dont le nom vous sert de sympathique et attachant pseudo. Si vous voyiez la liste des noms que je trouve pour des parfums imaginaires ! La ligne dorée et Fil d’or en font partie. Il m’arrive régulièrement de vouloir soumettre à des parfumeurs plutôt qu’aux maisons elles-mêmes où ils créent, des noms que je trouve évocateurs, plutôt que ces innombrables rose ceci, magnolia cela, iris untel, cuir ici, lavande là-bas, et l’inévitable tubéreuse machin... Cette manie aussi d’accoupler des noms de fleurs ou de matière, comme s’il fallait réduire la senteur à cet accouplement alors qu’il y a tant de possibilités. Après Dies van Noten, Frédéric Malle sort Outrageous que j’ai senti à Bruxelles cette semaine sans le comprendre tout à fait (ou trop vite compris ?) : un cocktail très mojito, on ne peut plus tendance, hélas. Fallait-il l’appeler Menthe aux épices ? Bien sûr que non. Mais on a préféré l’anglais ou l’américain au marché duquel cette fragrance semble destinée. Packaging flashy orange et bleu : très ELO, tout ça. A approfondir. J’attends avec impatience de le voir épinglé sur ce site. Bonne nuit ou bon dimanche. Farnesiano
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par Jicky, le 24 août 2013 à 23:44
Houla waiiiiit. STOOOOP. STOP. STOP.
Outrageous sort en dehors des US ????
Nan. Nan. Attendez... Outrageous ne va quand même pas sortir en dehors des Etats Unis ??? C’est une grosse blague ??
NOOOOO. NOOO GOD PLEASE NOOOOOO.
C’était un parfum réclamé par les Etats Unis, vous savez ces bons vieux fresh and clean. A bah oui, fresh and clean on peut pas mieux : du cif et du gant en plastique pour faire la vaisselle. Le résultat ? Une sorte de citron métallique et musqué, genre un Dior Homme Cologne en moins bon.
Espérons qu’ils l’ont reformulé ! Parce que pour Dries, ok passe encore, le parfum n’est pas siiii mauvais (hum hum). Mais Outrageous nan quoi !
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par Farnesiano, le 25 août 2013 à 11:38
Dispo à Bruxelles en tout cas. Sur touche et puis un pschhhit sur le poignet par temps chaud et lourd, avec ma peau acide, bref c’était pas l’idéal. Mais ne nous affolons pas, dans la gamme des frais mentholés-épicés-Brésil, il y a mieux me semble-t-il. A y repenser, je retrouve un Géranium pour Monsieur, que j’aime assez bien, mếlé à Dior Homme Cologne et un Roadtser poivré ou cardamommé. Une impression de dispensable ? ce n’est que mon avis.
Dries en effet n’est pas si mauvais mais beaucoup de ses subtilités me semblent ne pouvoir être perçues que des connaisseurs... Fine vanille en bout de course comme dans l’Eau Duelle ou le merveilleux et regretté Lux de Mona Di Orio. J’attends avec impatience un nouveau grand Malle, bien signé Ropion, Roucel ou Fléchier... Ainsi que la reformulation et réapparition sur le marché de l’Eau de Monsieur de chez Goutal dont je garde un ultime flacon de sa version originale, fort sèche il faut l’avouer et appartenant à un style, une gamme presque démodés.
par Opium, le 27 août 2013 à 10:29
Bonjour encore Farnesiano.
Bois d’Ascèse est donc disponible peut-être, malgré tout, à Anvers... Je ne peux que vous inviter très sérieusement à aller jusque-là pour le découvrir... ;-)
Comme Jicky, j’ai particulièrement apprécié de vous lire à propos de ce que représente la "couleur" or (bien que cela n’en soit pas tout à fait une...) et concernant cette ligne dorée que vous percevez dans nombre de parfums Guerlain. Je crois bien que je me représente de quoi il s’agit.
Serge Noire et Chêne, que du bon et beau, retentez ce dernier, sait-on jamais (bien que je perçoive très bien l’écœurement possible avec l’austère mais très présent Serge Noire aussi)... Je pense que vous savez déjà ce que j’en pense. Selon les peaux et les personnes, Chêne n’est que bois secs de troncs dans la garrigue ou, au contraire, bois humidifiés et leurs mousses d’automne.
Comme vous, les iris, je les aime poudrés, parfois vraiment terreux, mais aussi verts. Bas de Soie, Chanel numéro 19 et Heure Exquise font partie de mes automatismes lorsque je n’ai pas vraiment d’idée sur quoi porter et lorsque je sais que je vais avoir suffisamment de temps et d’attention à leur consacrer. Jicky, comme il nous l’a précisé, est en cours de réflexion sur le Goutal. #hâte
Je comprends que, compte tenu de ce que l’on attend en termes d’excellence de la part de Frédéric Malle, Dries et ses notes gourmandes lactées, croustillantes, épicées et vanillées, ne séduise pas tous. Moi, par exemple, je l’aime bien, mais, sans plus... Quant à Outrageous, il n’est "outrageux" que d’accessibilité/facilité. On est assez loin de la prise de risques et de l’excellence ; mais, commercialement, il a tout (justement, en termes de facilité et d’accessibilité) pour cartonner en termes de ventes. Je ne serai donc pas du tout surpris d’apprendre que sa commercialisation s’élargit...
Au plaisir de vous lire.
Bonne journée.
Opium
par Emeline, le 16 août 2013 à 18:30
Quel plaisir de lire une critique de Cuir Ottoman sur votre site. Lectrice anonyme, je n’étais pas décidé a écrire un commentaire, je ne savais que dire ou partager mes connaissances étant limitées, mais cette fragrance de Parfum d’Empire est l’occasion de sauter un cap sur AuParfum.
Bien qu’au fil de mes découvertes, les cuirés soient devenus un fer de lance, celui-là a tout particulièrement su me plaire. La lecture de la description précédant la commande d’échantillons avait présagé de bons augures, sans l’avoir senti je souhaitais l’aimer, sans imaginer une seconde essuyer une déception.
Reçus puis essayés, j’ai tout aussi immédiatement aimé Ambre Russe et Wazamba mais le coup de coeur, c’est Cuir Ottoman qui me le procure, encore maintenant. De sa brutalité de départ jusqu’à sa subtilité poudrée.
La présence de cet iris poudré est palpable, d’entrée de jeu il se laisse présager mais d’abord, le labdanum teste notre résistance. Ganté de cuir, il sonne par son heurt. Addictif !
Le baume Tolu suivra, je le ressens d’ailleurs très nettement dans l’aspect cosmétique qu’il crée par son tandem avec l’iris mais peut-être est-ce la fève tonka dont vous faites mention. Le tout évolue, comme vous l’expliquez, vers ce confort plus souple.
J’aimerai que ce cortège continue davantage à battre même si, quand la bête fini par ronronner, c’est toujours bruyamment.
Si, comme tous les amoureux du parfum, j’ai espéré, à un moment, trouver le Graal parfumé, cette recherche, un peu idéalisée, a été satisfaite par Cuir Ottoman. Il me sert de noyau à mes diverses et aléatoires signatures parmi Serge Noire, Chêne, Infusion d’Iris Absolu ou Musc Tonkin, que je possède également.
Quand d’autres créent des fragrances pour surfer sur une vague niche et déçoivent mes attentes, Marc-Antoine Corticchiato fait partie de ceux qui les font avec honnêteté et passion.
Merci d’avoir parlé de ce parfum. Je l’aime beaucoup.
Emeline
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par ERIC, le 16 août 2013 à 19:03
Bonsoir Opium,
Et merci de cet article sur Cuir Ottoman. Tout comme CuirFélidé, j’avais commandé des échantillons de la marque, et par 2 fois, m’étais posé la question de mon favori. Après avoir hésité avec la ciste de Wazamba et l’oranger entier d’Azemour, j’ai retesté et porté ce Cuir ottoman et décidé ce mois de juillet qu’il était mon number 1 de cette marque. C’est dire comme votre article tombe à pic et me comble. Ce cuir m’évoquait, je l’avais noté dans mes cahiers alors, en effet et comme vous, la gomme et les plastiques chauffés au soleil, non pas le cuir luxueux d’une veste d’homme, plutôt le faux cuir, la matière noire d’un disque, le sky d’une veste qui se veut animale. Mais il me manquait une image précise. Vous me l’avez donnée avec les intérieurs de voiture et leurs caoutchoucs ! Pour ma part, la GS de mes parents au début des années 80. C’est cela l’image olfactive que je recherchais. Et moi aussi j’ai souffert de nausées et arrosé bien des trottoirs car la "voituree sentait le neuf". Quoi qu’il en soit, j’ai mon image et je pose 4 étoiles sans hésiter à ce parfum évocateur, doux, subtil, souple.
Très cordialement
Eric
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par Opium, le 16 août 2013 à 22:52
Bonsoir Eric.
Merci pour vos mots et compliments.
Je suis vraiment content que ces images du skaï, des intérieurs de "bagnoles", du caoutchouc et de la gomme aient éveillé votre intérêt et quelques réminiscences passées. Comme souvent, vos images "me parlent bien". Cela m’évoque une foule d’images mentales. ^^
Je suis navré pour les "accidents", au bord de l’autoroute je suppose, mais, suis ému par ces évocations. Ah, les moments en famille dans la voiture, à l’arrière, à tenter de faire passer le temps plus vite en écoutant la playlist ou la radio choisie par les parents, en inventant des jeux, en jouant sur une console, un iPhone oui un iPad aujourd’hui j’imagine..., tout cela en tentant d’oublier le mal de la voiture et ces odeurs pétroleuses, écœurantes sur le coup, qui deviendront fascinantes plus tard. C’est là la force de certains beaux et bons parfums que d’être si immédiatement bouleversants par les évocations nombreuses qu’ils suscitent.
Bonne soirée. Merci à nouveau.
A bientôt.
Opium
PS : Ambre Russe, de prime abord plus facile, pourrait bien devenir un futur N°1...
NB : Il faudra que je consacre un jour un vrai moment à la découverte plus attentive d’Azemour Les Orangers. C’est le must-have de quelques ami(e)s qui ont bon goût, je l’aime bien, je vais tâcher de lui trouver un peu de temps et d’attention. ;-)
par Opium, le 16 août 2013 à 22:38
Bonsoir CuirFélidé, ou, plutôt devrais-je dire Emeline. (C’est quand même plus sympa ainsi !)
Bienvenue à vous sur AuParfum.
Vous avez bien fait de sauter le cap de l’anonymat en osant poster votre tout premier commentaire. Il est très pertinent et fort utile.
Vous aussi vous aimez les cuirs. Ces parfums à très fort caractère sont aussi addictifs que les chypres, bien qu’encore un peu plus caractériels.
Je suis ravi que cette commande d’échantillons se soit soldée par une réussite dans la découverte de Cuir Ottoman. Comme vous, malgré toute l’admiration que j’ai pour ce pafum, même si c’est mon préféré, il n’est pas le seul : j’apprécie beaucoup Wazamba (pour lequel il m’a fallu davantage de temps avant que nous nous rencontrions), Ambre Russe (que j’aime vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup, et qui pourrait devenir essentiel l’hiver prochain) mais aussi Aziyadé (probablement le plus difficile à aborder avec son cumin en overdose qui peut un peu trop renvoyer à l’art culinaire méditerranéen ou à une impression de transpiration ; moi, j’adoOOore !).
A propos de Cuir Ottoman, il est bien vrai qu’on souhaiterait presque le voir rugir durant tout le temps que l’on passe avec lui, avant que le tigre accepte d’arrondir le dos et les angles. A ce moment là, on voudrait encore un peu plus de rugissements dans la poudre !
La rencontre entre iris et cuir est très équilibrée, alors que souvent l’iris s’effondre face à la matière excessive qu’est le cuir ; ici, c’est comme si l’iris se servait du cuir comme d’une assise, d’un trampoline ou d’une catapulte pour se voir projeté plus loin, plus haut et plus fort, comme si sa capacité à créer un halo était amplifiée.
Quoiqu’il en soit, la rencontre entre les deux matières mises en avant que sont le cuir et l’iris est une réussite totale. On se trouve embarqué(s) dans une spirale addictive de poudre et de daim qui fascine et hypnotise durant des heures.
Je trouve, par ailleurs, le sillage assez "noble" et "remarquable" (dans le double-sens de "que l’on identifie, que l’on remarque" et de "qui est beau".
Votre noyau dur, votre "Graal" est un beau choix, comme le sont les "satellites" qui évoluent autour de lui : Serge Noire, Chêne (lui, je le vénère !), Infusion d’Iris Absolue et Musc Tonkin, que de bons et beaux choix ! Pas une "erreur" ! ;-)
Marc-Antoine Corticchiato fait partie de ces parfumeurs qui ont du talent et font les choses avec sincérité, passion et justesse (même quand il faut que cette justesse soit grandiloquente, grandiose et tapageuse). ;-)
Avec plaisir pour la rédaction, content que ce texte soit utile et qu’il vous ait incité à écrire ici. Encore une fois, vous avez bien fait. Bienvenue encore !
A très bientôt.
Opium
par Jicky, le 17 août 2013 à 21:08
Bonsoir Emeline !!
Bienvenue sur auparfum !! Je suis super content de vous lire ici ! J’espère que vous vous y plairez :) en tout cas vous commencez en beauté !
Opium, encore une fois bravo pour ton texte ! La série des cuirs arrive ;) (*brace yourselves, leathers are coming*)
(même si mon favori reste quand même le Cuir de Russie, récemment chroniqué par NewYorker <3... Comment ça je suis gonflé de dire ça ??)
Encore bienvenue Emeline/CuirFélidé :D !
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par CuirFélidé, le 21 août 2013 à 02:43
Opium, Jicky, merci pour cet accueil chaleureux. Je vois qu’il y a un débat qui s’alimente autour d’ Equistrius. Etant partagée, je comprend les deux points de vue car, il faut le dire, ce parfum manque cruellement de caractère. L’erreur serait peut-être de le sentir en même temps que les autres créations de la gamme qui, elles, ont un pouvoir de diffusion énorme. Si plusieurs d’entre vous ont eu l’envie de vaporiser Fougère Bengale, à titre d’exemple, il est évident qu’ Equistrius paraitra incroyablement transparent. C’est clairement un parfum de peau, avec tous les défauts que l’on peut trouver à ce genre trop intime. Son évanescence peut donc créer une déception. Néanmoins, en l’isolant des autres puis en s’y attardant, on peut davantages déceler sa distinction et son élégance. Oui, il est magnifique, je l’ai aimé immédiatement et j’aurai pu avoir un coup de coeur si obtenir Cuir Ottoman n’eu pas été une évidence.
La discussion, s’élargissant sur l’offre actuelle des parfums irisés m’amène à parler d’une création : Nous sommes tous d’accord, Iris Silver Mist reste le dynaste incontesté mais il existe aussi Iris de Nuit de James Heeley que je trouve ravissant. Il est moins hautain, moins superbe mais de très belle facture.
Emeline
PS : Opium, je comprend, moi aussi je vénère Chêne.
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par Opium, le 22 août 2013 à 11:27
Bonjour CuirFélidé/Emeline.
Notre chaleureux accueil est tout naturel et bien mérité.
L’évanescence de certains parfums est, parfois, ce qui peut effectivement jouer contre eux. C’est qu’il n’y a qu’un court pas entre "évanescence" et "insignifiance". Pourtant, ce qui est éthéré n’est pas forcément inutile et inexistant. Il faut parvenir à laisser de la place même aux choses les moins bruyantes. Mais, c’est qu’avec le vacarme que font la plupart des créations de Parfum d’Empire - Fougère Bengale, Ambre Russe, Aziyadé et Cuir Ottoman pour ne citer qu’eux -, on en oublie(rait) certains qui susurrent comme Equistrius. Tout comme Iris de Nuit par ailleurs. Mais, je vous avoue préférer malgré tout le très spectaculaire et tonitruant (dans son genre) Iris Silver Mist. Le dieu de la foudre argentée, c’est peut-être bien lui. #Zeus ;-)
A bientôt.
Opium
PS : Chêne, c’est (encore un autre) dieu (plus bucolique et féerique)... ^^
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