Auparfum

Bruxelles n’aime pas le parfum

par Juliette Faliu, le 14 février 2014

Après les déboires de Lancôme et de Pirate Parfum avec la justice à propos de la protection du parfum, cette fois-ci, c’est l’industrie du parfum toute entière qui sera bientôt brutalisée par la Commission Européenne.

En effet, Bruxelles entend faire interdire définitivement l’usage de 3 composants (un synthétique muguet et 2 extraits de mousse d’arbres) dans les parfums, présents notamment dans la formule du N°5 (d’après l’AFP). La liste des composants limités, au nombre de 26 à ce jour, passerait à 106, et devra désormais apparaître sur l’emballage. A croire que les craintes et les alertes de certains professionnels de l’industrie sont restées lettre morte.

En interne, cette loi ne changera probablement rien à l’état actuel des choses, car il y a fort à parier que ces restrictions étaient déjà en vigueur depuis un moment dans les différentes directives de l’IFRA. Cette décision de Bruxelles ne vient qu’entériner ces recommandations, qui n’avaient jusqu’alors, pas encore force de loi. Mais il sera donc désormais beaucoup plus difficile de revenir en arrière. Comme dirait un cher perfumista que nous aimons beaucoup ici, c’est l’heure de stocker !

Source : AFP

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par barmassa, le 16 mars 2014 à 10:25

Voili voilou !

Je ne sais pas où poster cet article de libé :
http://next.liberation.fr/beaute/2014/03/14/les-chasseurs-d-essences_985297
Bonne lecture....

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par Jeanne Doré, le 16 mars 2014 à 13:06

Merci Barmassa, article très instructif, et très belle image de patchouli !

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Le Nez Bavard

par Le Nez Bavard, le 18 février 2014 à 18:28

"We broadly welcome the proposed measures," said Pierre Sivac, president of the International Fragrance Association, the perfume industry’s self-regulatory body.

"Nous accueillons très positivement les mesures proposées" a dit Pierre Sivac, président de l’IFRA, organe interne de régulation de la parfumerie.

Que plus personne ne vienne nous dire que l’IFRA sert de tampon entre Bruxelles et l’industrie du parfum. L’IFRA ne défend et ne protège en rien cette industrie. J’ai rarement été aussi triste et désespérée que ce soir.

Pour ceux qui lisent l’anglais, voici l’article de Reuters sur le sujet, ainsi que la réaction d’un blogger anglophone.

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par lris, le 18 février 2014 à 18:35

Donc il doit bien y avoir un complot quelque part...

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par Nymphomaniac, le 18 février 2014 à 22:31

Pas un "complot" je pense, mais des groupes d’intérêts privés (industriels, chimistes, ...) ayant un intérêt majeur dans cette "transformation" et brevetage du vivant, financièrement puissants, et exerçant via des groupes de pression, etc.

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par carmencanada, le 18 février 2014 à 22:43

Juliette, l’article de Reuters se fonde sur le rapport du CSSC, aux propositions en effet extrémistes. Il s’agit en l’occurrence d’une opinion, pas d’un projet de loi. N’oublie pas que la même journaliste a déjà écrit "Chanel N°5 sera interdit", ce qui était pour le moins un saut périlleux vers des conclusions hasardeuses.

D’après mes infos, les recommandations de cet avis ne seront que très partiellement appliquées. D’une part parce qu’elles ne sont pas fondées sur une méthodologie scientifique incontestable, d’autre part parce que l’impact économique serait trop important, y compris sur les producteurs de plantes à parfums non seulement en Europe mais dans le monde entier. Les décideurs de Bruxelles comprennent ce langage-là.

Ce qui sera porté en amendement à la directive cosmétique de 2003 sera l’obligation d’étiquetage d’allergènes déjà repérés, dont la liste s’allongera en effet considérablement. J’attends d’autres infos pour développer la question, mais le pire est loin d’être certain.

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par Poivrebleu, le 19 février 2014 à 17:58

Bonjour Denyse,

Merci pour ton intervention, et merci de ramener un peu l’apaisement par ici. Bien que je ne sois pas totalement apaisée, j’avais en effet remarqué que l’article de Reuters était totalement alarmiste. D’un autre côté, il est très difficile de savoir démêler le vrai du faux dans ce que les médias relatent, sachant que les médias français qui ont eux aussi repris l’information n’ont pas plus éclairé la question.

C’est une bonne nouvelle si ce rapport ne sera donc pas pris à la lettre, et ma foi, si la liste des allergènes s’allongent... que pouvons-nous y faire ? Je préfère de très loin un étiquetage un peu contraignant plutôt qu’une suppression injustifiée de composants essentiels à la création.

J’ai hâte de connaitre tes conclusions sur cette nouvelle et regarde les choses d’un oeil un peu plus serein maintenant, même si je reste sur ma position concernant l’IFRA. Cet organisme ne semble, dans ses actions et les déclarations de ses représentants, absolument pas concerné par la préservation du patrimoine olfactif qui est le nôtre. Ce patrimoine ne cesse d’être abîmé par un soi-disant problème d’allergie qui peut très bien avoir une origine bien plus complexe que la présence de quelques composants dans une formule de parfum.

Bref, je pense que nous devons continuer à faire entendre notre colère vis à vis de ce problème, et réclamer autre chose que l’évitement de la catastrophe, qui semble tout de même se rapprocher de plus en plus de nous.

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par carmencanada, le 20 février 2014 à 00:58

En ce qui concerne l’IFRA, en effet, l’équipe qui a été en place pendant plusieurs années n’a pas forcément contribué à un climat de dialogue, comme on dit, entre l’industrie et la Commission européenne... Ils ont beaucoup bougé depuis.

La communication avec le grand public n’est pas forcément encore tout à fait au point, notamment parce qu’il s’agissait surtout, vu l’urgence de la situation, d’informer les décideurs de Bruxelles de l’impact que pourraient avoir les recommandations de ce fameux rapport "scientifique" qui a fait flipper tout le monde.

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par Jeanne Doré, le 19 février 2014 à 19:26

Bonjour Denyse, cela fait plaisir de te lire ici (même si je me doute que tu y es souvent, en sous-marin... :)

Merci pour ces précisions qui me rassurent en partie. C’est vrai que les restrictions telles qu’elles sont annoncées auraient des répercussions catastrophiques sur la production des naturels dans le monde, et je ne pense pas non plus que ce soit dans l’intérêt des maisons de parfum, même si elles sont productrices des synthétiques de remplacement, elles sont elles-mêmes grandes consommatrices de naturels et d’allergènes !

Je prie pour que tout cela se termine en un simple étiquetage plus long (ça, on s’en fout !)

Tenons-nous au courant, et restons vigilants, prêts à agir quand il le faudra...

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par carmencanada, le 20 février 2014 à 00:52

Bonjour Jeanne, je passe en effet souvent — les auteurs d’Auparfum savent bien que je les apprécie énormément ! Mon billet sur l’amendement à la directive européenne sur les cosmétiques paraît dans quelques heures. Les mesures anticipées sont très nettement moins alarmantes que prévu.

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Nymphomaniac

par Nymphomaniac, le 17 février 2014 à 21:33

"Des composants naturels aussi essentiels que la rose, le citral, la fève tonka, l’ylang-ylang, seront bannis ou acceptés dans des proportions ridiculement faibles. Seuls les équivalents chimiques seront autorisés."

Quand je lis cela et le reste, le problème sous-jacent me semble beaucoup plus pernicieux. J’aimerais en effet savoir quelles pressions exactement, sous le couvert de problèmes d’allergie de quelques centaines ou milliers de personnes, exercent sur la Commission européenne (mocho-barroso-néolibérale) ces fameux producteurs de molécules de synthèse, auquel cas il sera peu productif voire totalement vain de réunir les parfumeurs – eux-mêmes parfois liés à ces groupes, même si j’ignore totalement les possibles conflits d’intérêt – et les faire pleurer sur la place publique.

Certains groupes mondiaux de la cosmétique - au pouvoir de nuisance potentiellement considérable - ont également intérêt à recourir à ces molécules : standardisées, moins chères pour un grand nombre d’entre elles, pouvant éliminer la concurrence des "naturalistes", ... et peuvent aussi venir en appui de ces fabricants, dans leur quête de davantage de profit et de part de marché. Étrangement, on ne les entend pas trop...

Car tout ressemble à Monsanto dans cette histoire, qui illustre les régressions sociétales issues de ce que j’appelle le néolibéralisme d’État. Certains OGM sont de manière très probable toxiques (ils le sont déjà pour l’environnement, cela a été démontré dans de nombreuses études documentées – ils nécessitent souvent davantage de pesticides (vendus par Monsanto, car spécifiques à l’OGM), ils polluent les plans naturels, ils créent de nouvelles variétés d’herbes résistantes, etc.) mais nous ne connaissons pas encore les effets sur l’homme (car il est juridiquement impossible et économiquement très couteux et très complexe de mener des protocoles sérieux d’études de toxicité sur les dits OGM de manière indépendante ; on est donc nourri aux études de... Monsanto !).

Breveter le vivant et vendre à tire-larigot graines OGM et pesticides ad hoc (au lieu de laisser les paysans planter leurs graines), ou remplacer l’essence naturelle de rose par un truc de synthèse (dont on ignore en réalité la toxicité également, puisqu’il n’y a aucune étude publique sérieuse, en cela réside aussi un des côtés kafkaiëns et dramatiques de l’histoire...) permet de faire exploser une rente au profit de certains (ici les producteurs de molécules de synthèse, une minorité, donc), tout en tuant une multitude de paysans et de producteurs (mais on s’en fout, on veut se gaver, faire plaisir aux actionnaires, pas aux paysans sans le sou !).

Pour ma part, pas de stock : j’ai 1,5 litre de parfum d’avance et donc 10 ans d’avance (ou presque ?!), sachant que le parfum s’abîme (oui, quand même, un peu...). Ce sera bien plus simple si l’on a droit qu’à la rose "de synthèse" et au sucre : zéro achat !

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par Patrice, le 17 février 2014 à 21:42

Ce sera bien plus simple si l’on a droit qu’à la rose "de synthèse" et au sucre : zéro achat !
 
Ohhhh... quel bel état d’esprit. Tout est dit. Je pense pareil ! M’en vais aller piquer des smiley coeur et bisous sur BT tiens, pour les ramener ici.

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par Jicky, le 17 février 2014 à 21:58

Je n’y connais absolument rien en Monsanto, je vais donc avoir la sagesse de ne pas m’exprimer dessus (préférant laisser la parole à miss Poivre Bleu, ou Michel Roudnistka, sait-on jamais s’il passe par là...). Mais je pense que les problèmes sont assez différents.

Je vous renvoie au blog de Denyse, Grain de Musc, qui est toujours pertinente et nuancée à ce sujet là. Une conférence aura lieu à Grasse vendredi et elle nous a promis un petit compte rendu normalement. Comme ça nous en saurons plus à ce sujet et nous pourrons éviter de faire des hypothèses theoro-duo-comploto-esques ^^.

*smiley BT qui se fracasse le crâne avec un marteau + petit vieux qui lève le doigt + pov´ type étourdi au sol avec des étoiles qui tournent au dessus de la tête*

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par lris, le 17 février 2014 à 22:26

Oui, et Denyse évoque aussi une sorte de pétition que met au point le site parfumo.net, donc ça pourra toujours être une base sur laquelle regrouper les actions à venir.

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par Poivrebleu, le 17 février 2014 à 22:23

Bonsoir Nymphomaniac, et bonsoir à tous,

Comme le dit Jicky plus bas, je pense qu’il est difficile de verser dans la théorie du complot au sujet des laboratoires qui verraient d’un bon oeil la restriction drastique des matières premières naturelles.

Les reformulations coûtent déjà beaucoup d’argent à ces sociétés qui, à mon avis, ne seraient pas du tout enthousiastes à l’idée de devoir reformuler dans l’urgence la quasi-totalité de leurs formules. De plus, toutes ces grandes sociétés dont nous parlons ont pour la plupart lourdement investi ces dernières années dans des plantations un peu partout sur le globe, pour s’assurer un sourcing constant et de bonne qualité. Sans compter que les procédés d’extractions des naturels se modernisent et proposent des essences et absolus d’une très grande qualité, un point qui est mis en avant auprès des clients (les marques).

Bref, le problème vient bien d’un manque total de communication de la part de l’industrie et d’une méconnaissance crasse de ce domaine à Bruxelles par les décisionnaires, pour qui il est toujours plus facile d’aller vers l’hystérie sécuritaire et le zéro risque que de prendre parti pour un patrimoine dont on ne soupçonne même pas la véritable existence.

Le complot pour moi, s’il y a complot, vient d’ailleurs. Pendant que Bruxelles semble vouloir à tout prix protéger notre petite peau de petits boutons et de petites démangeaisons, des produits bien plus dangereux et sur lesquels nous n’avons aucun recul sont toujours en libre circulation, comme l’aspartame par exemple, depuis longtemps considéré comme un produit particulièrement nocif...

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par Nymphomaniac, le 17 février 2014 à 22:52

Et encore, sur l’aspartame, au moins, il y a des études indépendantes ! Le consensus scientifique actuel (pas celui des fabricants) consiste à ne pas dépasser un certain dosage en mg par kilo de poids (aucun effet clinique mesurable) ; mais il est vrai que des études cancérologiques sur longue période font encore défaut, à ce jour (soupçons sur le cancer du cerveau, en particulier).

Hélas, je ne pense pas que l’aspartame ou les molécules de synthèse soient des cas aussi distincts que cela ! Derrière tout cela, il y a toujours des intérêts privés très puissants, dont on ne prend conscience souvent que tardivement... restent à identifier lesquels !

Surtout, en quoi les problèmes d’allergie cutanée (qu’on peut aisément limiter ou éliminer en n’utilisant pas le produit, ou en inscrivant tous les allergènes potentiels sur l’étui - il suffirait d’une directive, d’un texte) seraient plus intéressants, plus urgents à régler par Bruxelles que l’aspartame (que tout le monde ingurgite plus ou moins) ou les OGM (impossibles à tracer efficacement) ? À part Marylin Monroe, combien de personnes sont mortes en s’imbibant de Chanel n° 5 ? Personne ne sait.

Surtout, une molécule de synthèse (souvent brevetée, et donc privée, durant des dizaines d’années), appartient à un fabriquant. Le parfumeur ne pourra plus s’il le souhaite acheter son essence de rose à qui il veut sur la planète ; il faudra s’approvisionner auprès du fabricant et c’est tout. Bonjour la "diversité olfactive" à venir ! Et enfin, hormis le fabricant dans un cas sur dix au plus, personne ne saura réellement si la molécule de synthèse sera ou non plus "dangereuse" que l’originelle issue de la nature : un comble !

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Jicky

par Jicky, le 17 février 2014 à 17:04

Bonjour à tous, Denyse vient de publier dans son blog la lettre ouverte du patron de The Different Company. Je vous invite à la lire. Et j’ai hâte qu’elle publie sa série de question réponses à ce sujet...

Pour ma part, je me souviens qu’une fois on s’était emballés et tout avec des amis à ce propos. On avait un slogan "SOS Save Our Scents" et tout... Mais quand tu t’approches de plus près du bordel, tu débandes assez vite en fait.

Personnellement, je pense que le plus efficace ce serait que tous les professionnels s’assemblent une bonne fois pour toute et ouvrent leur gueule. Il y en a peu qui le font et ça avait eu son petit effet (je pense notamment à Thierry Wasser lorsqu’il s’agissait de la vanilline, tu m’étonnes Guerlain ils mettent la clef sous la porte si ça passait ^^). Sheldrake intervient de temps en temps dans les médias là dessus, comble du comble on a même déjà entendu notre Demachy préféré parler de (ce qu’il sait faire de "mieux") : les reformulations. Ce serait cool que les parfumeurs se fédèrent et se bougent un peu les fesses. Mais pas que les parfumeurs maison quoi, les gros mastodontes des grosses boîtes : les Ropion, les Cresp, les Roucel, les Flipo...
Que les gens de l’industrie s’élèvent un peu contre ça, histoire de montrer que non, bordel, ton N°19 ne va pas te faire pousser une troisième oreille à la palace du nombril ni que Nahéma va rendre stérile toute ta descendance... ("Nahéma is a weapon of mass destruction" ;) Toutoune is the best !).

(Bon après pour les révolutions de notre côté ma foi, je veux bien dire qu’en fait Vol de Nuit c’est un complot d’un lobby lesbien pour faire des pma en secret histoire qu’il y ait des gens pour venir faire la révolution avec nous mais quand ils s’apercevront que certains monsieurs mettent des parfums pour madame je crois que ça passera plus ^^)

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par lris, le 17 février 2014 à 17:25

Merci Jicky, essayons de faire circuler cette lettre ouverte, c’est déjà le minimum qu’on puisse faire.
Une question bête : quelle est la raison du mutisme des parfumeurs (notamment ceux que tu évoques, comme Ropion, Roucel etc...) ? Pourquoi ne réagissent-ils pas ? j’ai beau réfléchir, je ne parviens même pas à un début d’explication...

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par Jicky, le 17 février 2014 à 18:27

Sans vouloir établir une grosse théorie du complot ni quoi que ce soit, ils travaillent pour les mastodontes de la parfumerie, les IFF, les Firmenich and co... Peut être sont ils muselés par ces boîtes. Deuxièmement, tout bêtement ils n’ont pas l’exposition médiatique des parfumeurs maison, donc on a moins l’occasion de les entendre dans les articles sur les reformulations.

Je refuse de croire en revanche que c’est un complot des industriels pour vendre leurs synthétiques. Ces boîtes sont aussi très touchées par les restrictions de naturels. Alors ok après ça développe leurs quartiers scientifiques pour enlever les allergènes ou je ne sais quoi, mais de là à crier qu’ils veulent tout bannir pour imposer leurs captifs, je trouve ça d’un cynisme assez déplacé (sans parler du raccourci facile et sûrement douteux à l’échelle européenne voire mondiale).
Bref, pour moi je dirais exposition médiatique et "indépendance" moindre.

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lrisfleur

par lrisfleur, le 16 février 2014 à 12:15

Bon. J’ai eu une idée délirante au milieu de la nuit. Mais je me suis dit qu’on pourrait peut-être s’organiser, nous les auparfumistes, pour faire pression. Certes, je ne suis pas (complètement) folle (quoi que...), je sais bien qu’il y a des lobbys autrement puissants, des intérêts en jeu qui nous échappent, etc... Mais bon, quand même, officiellement, l’UE est un modèle de démocratie, et donc toutes les voix, même les plus minoritaires, doivent se faire entendre (en principe, restons sur les principes !).
Si les marques et les parfumeurs sont si léthargiques, ou peinent à s’affirmer, nous pouvons peut-être commencer nous-mêmes ? Nous mettre d’accord sur un texte, essayer de le faire remonter, de le faire circuler, contacter certains députés européens (après tout, le truc doit être voté à un moment ou à un autre j’imagine ?). Finalement, certains d’entre nous (cf Newyorker), ont même le titre d’expert parfum à la télévision française ! D’autres sont à l’origine d’un prix, l’Olfactorama, qui arrive à réunir des nez et mobilise les marques ! Ce n’est pas négligeable. Nous pouvons utiliser tout cela pour accentuer notre crédibilité. Les bloggers, les passionnés, toute cette communauté a aussi son mot à dire, j’en suis convaincue, même si ce ne sera pas facile. Mieux vaut agir (même si on échoue), que subir.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je crois qu’il n’est pas encore trop tard pour essayer de limiter la casse en sensibilisant un peu mieux à ce qu’est le parfum, au delà de l’objet commercial, en insistant notamment sur l’aspect patrimoine, (cf avec l’initiative des parfumeurs de Grasse d’inscrire leurs traditions au patrimoine mondial de l’Unesco).

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par tambourine, le 16 février 2014 à 15:31

je suis d’accord avec toi. Quant on voit en France le poids des grèves et des manifs, on se demande vraiment comment ça se fait que l’industrie de la parfumerie se défend si peu. Parce que des solutions il y en aurait ?
grève des marques, avec menace de ne plus produire de N°5 jusqu’à qu’il y ait à nouveau débat et recul du parlement européen, grève du personnel de vente, etc... Je suis sure qu’il y aurait des moyens de pression efficaces vu l’argent que ça engendre le parfum...

ET si nous nous lancions un appel au boycott de l’achat du parfum jusqu’à nouvel ordre, ou un boycot des sephora, ou bref un truc dans le genre qui menace l’économie ?
prenons exemple sur les grévistes : pour faire pression, ils causent un dérangement maximal pour etre entendus. On devrait peut etre s’en inspirer, peut etre que là on nous écouterait un peu.

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par tambourine, le 16 février 2014 à 15:35

il faudrait contacter les médias pour communiquer là dessus et lancer une mesure qui bloque ou menace de bloquer l’économie. Je suis sure que ça aurait un peu de poids.

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par tambourine, le 16 février 2014 à 15:44

parce qu’en 2012, l’argent qu’engendraient les cosmétiques constituait quand meme la 4e source de richesse économique française. c’est pas rien. Si demain une démarche vient menacer tout ça, ça pourrait avoir du poids, enfin je pense. Mais je suis peut etre très à l’ouest.

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par AdRem, le 16 février 2014 à 17:29

"A l’Ouest Rien de Nouveau" a t on écrit, j’espère donc que vous ne l’êtes pas trop et que votre envie de "tambouriner" aux portes des commissaires européens ne reste pas lettre morte et insuffle un vent nouveau de révolte :)

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par Frédéric, le 16 février 2014 à 18:53

toutes ces mesures trop strictes contre les parfums ne pourraient pas voir le jour si il y avait la moindre résistance d’élus concernés. Le parfum étant quasi exclusivement une histoire française on peut déjà en déduire qu’il n’y a eu aucune pression des dirigeants d’entreprises de cosmétique auprès des élus. Ces dirigeants étants en majorité issu d’un milieu économique-industriel la notion de sensibilité qualitative ce n’est rien du tout par rapport aux marges bénéficiaires (surtout si un parfum qui sent le sucre industriel reste le parfum le plus vendu en France). Par contre exposer le parfum comme oeuvre d’art patrimoniale menacée c’est une excellente solution pour faire sortir même les parfums anciens du domaine de l’interdit tant que les matières premières sont écologiquement accessibles.
Il y aurait aussi la solution de sortir le parfum du produit à mettre sur la peau, c’est une solution tordue qui est déjà utilisée par les fabricants d’ampoules design qui indiquent que "Ce produit ne convient pas à une utilisation en intérieur". Le produit est donc toujours vendu sans restriction et les gens ne l’utilisent toujours que en intérieur mais c’est leur responsabilité. Avec cette indication appliquée au parfum(ne convient pas à une application sur peau), ils pourraient être vendu sans restrictions allergènes et son utilisation serait de la responsabilité de l’acheteur. Mais Adieu les images glamours de la goutte dorée qui coule sur le cou de Marilyn.

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par tambourine, le 16 février 2014 à 19:31

Je pense que si on expliquait au gens que l’Europe ne fait rien contre des groupes tels qu’Intermarché qui défonce les fonds marin et les polluent , par exemple, mais interdit le naturel en parfumerie sous prétexte qu’il est allergène et que, de fait, nos parfums deviennent de plus en plus synthétiques, dans un contexte où les gens ont précisément peur du synthétique, je pense que ça les sensibiliserait peut être. Mettre en contraste l’absurdité du truc en fait. Parce que concrétement les gens sont obsédés par consommer des choses saines, or là c’est précisément le naturel qu’on ampute. je pense que vu sous cet angle, les consommateurs auraient peut etre l’impression d’etre abusés et seraient donc peut etre lus facilement sensibilisés.
Bon après le problème c’est que ça risque de diaboliser encore plus le synthétique, ce qui n’est pas non plus une bonne chose, mais je suis sure que ça choquerait suffisamment les gens pour qu’ils s’intéressent un peu plus au problème.

Et dans un contexte de crise où tt le monde est inquiet au sujet de l’Europe, appuyer sur le fait qu’elle se préoccupe de choses pas très importantes et nuisibles alors de prendre d’autres problèmes plus importants à bras le corps ça pourrait vraiment marquer le public. Mais il faudrait l’aborder sous cet angle là pour que ce soit percutant, pas sous l’angle, mon parfum ne sent plus comme avant, parce qu’apparemment ça, les gens s’en fichent, malheureusement.

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par Frédéric, le 16 février 2014 à 21:55

Il ne faut surtout pas imaginer que les décisions européennes ne sont pas démocratiques. Si des groupes comme Intermarché n’ont pas été inquiétés par une règle européenne sur la pêche en grande profondeur c’est justement pq de nombreuses régions (françaises entre autre) ont fortement défendu cette pêche et il n’a jamais été question de lobby obscures, justes des élus qui ont défendus leurs intérêts et ont été plus nombreux que les opposants.
Vous dites que en temps de crise il faut montrer aux gens que l’Europe se préoccupe de choses peu importantes et nuisibles, c’est vraiment faire le jeux du populisme à la Marine L. . Espérer que par miracle ce genre de démarche suicidaire puisse influencer une décision réellement importante comme....la qualité des parfums (sic)....je n’arrive même pas à comprendre votre raisonnement.

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par tambourine, le 17 février 2014 à 10:46

je ne fais pas le jeu de Marine Lepen, je ne diabolise pas l’Europe, je ne comprends même pas qu’on en vienne à ce type de jugement, je trouve ça un peu limite mais bon, c’est pas grave, je dis juste qu’on devrait plus communiquer autour de ce qu’interdit la Cour Européenne.
Si vous voyiez le nombre de gens obsédés par les matières naturelles dans un parfum, qui refusent le synthétique, (je travaille en vente entre autres donc je le vois tous les jours), si on expliquait à ces gens que la démarche de l’Europe est de réduire l’eventail des matières permières à une peau de chagrin pour des compositions qui vont devenir, de fait, de plus en plus synthétiques, je pense que ça pourrait peut etre sensibiliser les consommateurs, surtout dans une époque où les scandales alimentaires etc... vont bon train. Les sensibiliser sur l’absurdité du truc. Ce serait un argument je pense, peut etre plus marquant que celui du N°5 qui n’est plus le meme qu’avant.

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par lris, le 17 février 2014 à 12:00

Il faut simplement essayer d’évaluer la meilleure stratégie : à mon avis, il faut plutôt réussir à influencer ceux qui prendront la décision à terme, (les politiques), en leur écrivant et en les sensibilisant, (par exemple Thierry Wasser réussit très bien, dans ses interviews, à pointer les dérives de cette obsession anti-allergie). Les simples "citoyens", même convaincus par notre cause, ne pourront rien faire sans le soutien des décideurs publics. Diaboliser l’Europe ou non n’est pas tellement dans le débat et on en pense ce qu’on veut. Frédéric, chacun son opinion, on peut être eurosceptique ou ne pas l’être, les deux positions sont défendables, et puis c’est vrai qu’à l’heure de la crise, l’Europe est obsédée par la restriction des composants dans les parfums : ce n’est pas être eurosceptique que de le remarquer, c’est un simple constat factuel, et si ça fait le jeu des partis populistes, ça prouve bien que quelque chose ne va pas dans ce système. Mais bref, le propos n’est pas ici politique : il s’agit surtout de savoir comment faire, aujourd’hui, pour éviter le massacre généralisé. Je ne sais pas pour vous mais je n’ai pour le moment pas assez d’argent pour stocker tous les parfums que j’aime, et je préférerai ne pas en arriver là !
On peut essayer de voir comment faire pour contacter des députés européens, essayer de réfléchir à un texte, et s’assurer de l’appui de certains parfumeurs, sinon on pourrait aussi créer une pétition (ça avait été fait pour l’interdiction de la lavande dans les huiles essentielles) : le site avaaz.org en fait par exemple une spécialité. Bref, à méditer !

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par tambourine, le 17 février 2014 à 16:51

mais justement, le courage et la poigne de Thierry Wasser semblent être restées sans ecoute.
C’est prquoi je pense que si l’on arrivait à toucher le comportement des consommateurs ce serait peut etre plus efficace. Parce que des consommateurs qui achètent moins dans un contexte economique difficile, ça préoccuperait peut etre déja plus nos chers députés, mais aussi les marques qui se battraient peut etre un peu plus... Alors bien sur ça ne se fait pas en un jour, mais je pense qu’il y a plutot quelque chose à faire sur ce terrain là. Enfin je ne sais pas, mais il faudrait que ce genre de directive européenne ait des effets néfastes sur l’économie des cosmétiques pour que peut etre ils envisagent une marche arrière.

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par doudou, le 17 février 2014 à 17:09

Bonjour tous !
Je suis assez d’accord avec Tambourine, la notion de patrimoine ne touche pas grand monde, et c’est plutôt du côté du porte-monnaie des marques qu’il faudrait agir...
Seulement, j’ai l’impression que les gens qui pourraient être sensibles à notre démarche sont des gens qui à la base n’achètent pas des produits très en vue...et que la consommatrice de lveb donc, continuera à engraisser le mastodonte de toute façon !
C’est vraiment épineux cette question...après, effectivement les gens recherchent les matières naturelles, et là peut-être qu’on pourrait communiquer sur le risque du tout chimique.
On peut bien sur faire un texte et le relayer sur les blogs, pages fb. Et lancer une pétition. Mais ce qui pourrait être bien c’est d’avoir un relai dans la presse. On a tous plus ou moins des contacts qui pourraient donner un peu d’audience à tout cela...
Bref, c’est juste rageant d’assister à tout cela et de rester impuissant, mais il faut trouver la bonne façon d’agir et ce n’est pas simple...

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par Jicky, le 17 février 2014 à 18:31

Oui mais l’ennui, comme le souligne Tambourine, c’est qu’il y a diabolisation du synthétique en parfumerie, ce qui n’est pas du tout le but des perfumistas ici présent. Alors oui ça marcherait peut être mais j’avoue que l’intégrité intellectuelle prendrait un coup...

(d’autant plus que dans les restrictions, ce sont des synthétiques naturellement présents dans les huiles essentielles et autres absolus qui sont en cause, pas forcément les matières naturelles en elle même...même si clairement les naturels sont en danger !!)

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par tambourine, le 17 février 2014 à 20:04

en fait ce qu’il faudrait, (mais là on reve) c’est qu’une marque type Chanel ait le courage de dire ok, vous défigurez la composition de mon N°5, j’arrête de le produire. Bluffer en quelque sorte. Là ca serait panique à bord et je suis sure que les députés seraient enclins à revoir leur copie. (oui parce que ça brasse bcp d’argent tout ça, le N°5 c’est un peu l’emblème du luxe français pour les touristes). Mais bon ça n’arrivera jamais.

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par lolo, le 17 février 2014 à 19:25

Oui, pétitionner, faire signer les parfumeurs. Alerter..sans demander le tout naturel à tout prix ( le naturel peut être très allergène aussi !!!), mais qu’il reste une part non négligeable de composants naturels dans les créations pour garder une authenticité aux beaux jus de notre patrimoine français.
Je vous suis sur ce terrain là !

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par Ankalogon, le 17 février 2014 à 11:48

Derrière les golems comme l’Europe (cette version me plais bien) et les multinationales, il y a bien des hommes de chaire et de sang qui font comme bon leurs semble !
De plus ils sont aidé par une mémoire bien courte de la populace, sinon comment les Juppé, Fabius auraient fait pour être encore ministre.
Dit autrement, le pouvoir politique est une expression de la puissance économique, jamais l’inverse.

J’ai bien aussi le souhait d’être membre d’un groupe de pression, allez ! Au hasard : Parfumista.
Cela étant dit, pour être dans le concret, comment financer (qui a prononcé corruption ? ) des élus qui voteraient en notre faveur, en se cotisant... Peau de balle, nada, rien du tout !

Il nous restent à faire des réserves de nos senteurs préférés (naturelle, synthétique, combiné, etc) ou voir même revenir à de l’artisanat, qui finirais par tuer justement une certaine industrie.
Au final un appel d’air salvateur à notre société, tous des producteurs et clients des uns et des autres.

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Jean-David

par Jean-David, le 15 février 2014 à 20:55

Il faut enfin sortir de l’Union Européenne, ce gros machin technocratique, antidémocratique et inculte.

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par Frédéric, le 15 février 2014 à 22:39

c’est subtil comme solution, c’est un peu comme proposer de déménager parce qu’il n’y a plus de papier dans les toilettes.

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par Jean-David, le 18 avril 2014 à 13:14

C’est plutôt votre comparaison qui mérite un premier pris de subtilité, Môssieur.

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Farnesiano

par Farnesiano, le 14 février 2014 à 20:38

A part le N°5, que stocker en priorité ? Help me, help me, please !

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par Arpège, le 14 février 2014 à 21:27

Pourquoi ne pas faire les brocantes, chercher des parfums scelles dans leurs ecrins, pas chers et avoir ainsi des merveilles d’antan, non reformulees ?

De grands passionnes et Experts d’Auparfum font cela avec Caron, Guerlain, Dior, Chanel.

Et ils arrivent a trouver des parfums somptueux !

Le batch code sous l’emballage et le flacon permet de connaitre l’année de la "cuvee".

Beaucoup de parfums ont déjà ete sacrement reformules.

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par Farnesiano, le 14 février 2014 à 21:54

Merci du conseil, Arpège, mais en brocante, la plupart du temps, je ne vois que flacons entamés voire carrément vides... et beaucoup de miniatures éventées. Mais je ne désespère pas !

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