Auparfum
Flacon de Archives 69 - État libre d'Orange
Note des visiteurs : (5 votes)
Connectez-vous pour noter ce parfum
Connectez-vous pour indiquer si vous portez ce parfum

Encens hybride

par Jeanne Doré, le 22 juin 2011

Juste après l’expérience de l’intelligente et fausse "celibrity fragrance", récemment récompensée par un prix de spécialistes, Etat Libre d’Orange revient sur lui-même, avec Archives 69, dont le nom, en hommage à l’adresse de leur boutique (69 rue des Archives) était vraiment prémédité.
L’allusion sexuelle est bien sûr toujours omniprésente, le logo du parfum étant une sorte de "69 à trois" (un "696" ?).
Pour créer son parfum "boutique", on peut comme Diptyque, capter l’odeur de son magasin, ou tenter de recréer, toujours avec le style maison, ce qui fait la signature de la marque. C’est ici plutôt réussi, bien que j’avoue avoir eu du mal à "rentrer" dans Archives 69, qui, comme certains parfums de la maison, peuvent dérouter au premier abord, et demandent de s’y reprendre à plusieurs fois avant de saisir le truc (ce qui fait la grande différence avec certains parfums mainstream ou 1/2 seconde suffit parfois à faire le tour, de la cave au grenier)
La mandarine du départ ne fait pas dans la dentelle avec ses aldéhydes grinçants et métalliques, qui semblent tout droit échappés du flacon voisin de Sécrétions Magnifiques, et son odeur de “sang dans la bouche”.
Le zeste tranchant se retrouve vite enrobé d’une prune sirupeuse, qui avec une vanille lactée et poudrée, vient adoucir ce départ sanglant. Puis c’est au tour des résines et des bois de résonner avec ces notes aigre-douces, dans une dissonance presque crispante : un encens puissant, un musc animal et un patchouli camphré tapissent le fond de la marmite à confiture, avec un caractère ténébreux et grave.
Si Archives 69 avait été fait pour une marque mainstream, on n’aurait pas été très loin d’un mélange d’Alien et de One Million.
Mais ELO parvient heureusement à dépasser un peu ces limites du “commercialement correct”, et par ailleurs à en croire un communiqué sur leur blog, Christine Nagel aurait pu bénéficier d’une « levée des restrictions industrielles » pour composer Archives 69, devons-nous interpréter cela comme un véritable affront au tout puissant IFRA ? Si c’était le cas, ce serait très encourageant.
Toujours est-il qu’Archives 69 après quelques heures sur la peau, finit par évoluer vers quelque chose de presque familier, voire classique, avec des éléments semblant venir de certaines fougères viriles des années 80, mais toujours enrobés de cette douceur vanillée et fruitée qui frôle toujours la gourmandise de mauvais goût, sans pour autant s’y vautrer complètement.

Cet hybride piochant à la fois dans les bonbons sucrés de Sephora et les after-shave 80’s, le tout arrosé de métal brûlant, serait-il le premier patchoufruit de niche dérangeant ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

Duolog

par Duolog, le 18 juin 2019 à 14:16

Je ne sais pas pourquoi, j’ai tendance à revenir vers certains Etat libre d’Orange quand l’été approche... En sentant encore Archives 69 aujourd’hui, je me suis dit pour une fois que les critiques auparfumistes avaient été un peu dures ! Je ne trouve pas le jus vraiment cheap, il n’est pas porté par un attirail de muscs agaçants que je retrouve dans nombre de féminins, et ce qui arrive à mon nez est bien plus séduisant que ce que propose le mainstream, tout en en reprenant quelques codes.
Alors oui, c’est un peu sucré ; il n’y a pas tout le pot de sucre vanillé mais cette séduction un peu facile est bien là en fond, sans trop en faire non plus. Cependant le parfum a aussi un départ un peu "prune salée", un côté acide (sans doute les aldéhydes évoqués dans l’article) qui fait pencher le fruit vers quelque chose comme de l’olive verte, sensation renforcée par quelques aromates (un romarin "de cologne" ?) que je sens dans l’entrelacs du reste, qui confèrent du mordant au parfum avec l’aide d’une touche d’encens fraîche et une légère note camphrée. Le patchouli un brin médicinal, sec, est donc là dessous, sans prendre trop d’espace. Le contrepoint que jouent tous ces éléments face à l’aspect gourmand du parfum me paraît plutôt réussi, le jus reste pour moi lumineux et "aéré" tout au long de son développement... Cela sent les vacances, l’insouciance, les baisers sucrés-salés.
Aurais-je préféré quelque chose de moins consensuel ? Oui, certainement, et avec un encens plus présent, ça fait très envie. Je trouve malgré tout le résultat très séduisant, ces archives sens dessus dessous proposent une réjouissance en apparence simple tout en étant capables de surprendre avec quelques "twists" (à St Tropez) qui font que j’y reviens avec plaisir. Par provocation, j’aurais envie de conclure en disant "enfin un bon Guerlain" (mais ce parfum a déjà 8 ans... sont-ce les mollassonnes sorties actuelles qui me donnent envie de le réévaluer ?).

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par miroulette, le 26 juin 2011 à 15:08

Je l’ai senti la semaine passée et j’ai été déçue. C’est très cheap, certe légèrement métallique, mais très mainstream. Comme le dit Jeanne, c’est un mélange entre Alien et Lady million. J’attendais mieux et surtout pas un patchoufruit dégoulinant. En outre, je le trouve très confus.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Jeanne Doré

par Jeanne Doré, le 22 juin 2011 à 21:50

Bonsoir à tous (je sais, ça fait longtemps que je n’ai pas écrit, même si je vous lis bien-sûr tous les jours, je ne peux pas répondre à tout le monde, mais bon là on me pose des questions alors je saute sur l’occasion !)

 

Vivi, oui tout parfum qui intrigue vaut la peine d’être testé, ne serait-ce que pour s’assurer qu’il ne nous plait pas ! Archives n’est pas raté, loin de là, mais il n’est pas pour moi, et cela a pris un petit moment afin de comprendre pourquoi .... mais cela vaut le coup d’aller à sa decouverte !

 

JLE, je ne suis pas vraiment d’accord pour le marketing d’ELO, il a le mérite de se distinguer par son 2nd degré et son humour, même s’il frôle parfois le cliché provoc, mais c’est tellement unique dans le paysage perfumesque que ça fait du bien... C’est peut-être en effet une version "edulcorée", ou enrobée de SM, pour les frileux ! J’attends vos impressions avec impatience !

 

Jicky, je suis d’accord. Mais quelle est donc cette mysterieuse premiere version ???

 

Maxxxx, merci ! mais même question : quelle est cette histoire de version sucrée retenue, vous m’intriguez !

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Jicky, le 22 juin 2011 à 22:53

ELO hésitait terriblement entre deux versions si j’ai bien compris. Et ils les faisaient tester genre vers novembre pour choisir. On en avait senti une très très encens, très ELO en même temps, vraiment superbe.

 

Et c’était pas celui là ^^

Dommage :p

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Maxxxx, le 23 juin 2011 à 13:45

Effectivement... ça devait être lors de notre ballade parfumée du vendredi 12 novembre 2010.

 

Mais je comprends leur choix en même temps... l’autre version faisait très très "sèche" (à la Sables ou antihéros), probablement moins facilement portable... je doit même avouer qu’en tête je préfère la "version sucrée" mais en fond, le coté un peu sirupeux me plait beaucoup moins bien.

 

En plus la "version sèche" était - à mon souvenir - assez proche de Rien dans l’esprit. La "version sucrée" retenue élargit probablement mieux la gamme (et avec l’éventail des gens qui pourrait craquer pour un de leurs parfums).

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Jicky

par Jicky, le 22 juin 2011 à 15:14

Nan pitié ! Qu’ils gardent leur marketing ! Oui c’est lourding, oui c’est pas toujours très cohérent mais OUI ça change !!!

 

C’est pas toujours très dur, mais perso, là, je les laisserai gérer, parce qu’ils font vraiment des choses superbes en ce moments ! Like This pour ne citer qu’elle...

 

Quant à Archives 69, je l’ai senti une fois celui là, mais avant j’avais senti l’autre essai. Et je préférai l’autre —’. Mais bon...

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Maxxxx, le 22 juin 2011 à 16:29

Héhé... effectivement, je l’ai a nouveau senti ce week-end et c’est bien la "version sucrée" qui a été retenue. Je préférait l’autre aussi.
Intéressant cependant. Et belle description Jeanne pour une telle composition assez surchargée et difficile à appréhender.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par jle, le 22 juin 2011 à 20:12

Je viens de le sentir !!

 

Je l’aurais appelé Sécrétions discrètes ou encore Sécrétions junior. Si vous avez aimé Sécrétions Magnifiques ou êtes attirés par cet incroyable et pourtant portable exercice de style, vous allez adorer Archives 69, une version adoucie et domestiquée de son illustre prédécesseur.

 

Je vais me plonger dans ce parfum et viendrai poster quelques notes. Quoi qu’il en soit j’aime cette idée d’incorporer "quelques" légères notes de sang et des muscs assez beaux. Certains vont détester...

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Jean-David, le 22 juin 2011 à 22:32

Une note sang, non, franchement, je peux pas. Une touche de sale, de curry/transpiration, une dose d’animalité, bien intégrée à un tableau olfactif général intéressant, cela peut corser la composition. Mais le sang, je vous le laisse, j’en arrive au tabou civilisationnel.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

Vivi Snow

par Vivi Snow, le 22 juin 2011 à 09:26

Bonjour à tous,

Bravo Jeanne pour cet article qui m’amène à un réel questionnement.
Je suis perplexe, dubitative. Vaut-il la peine d’être testé cet Archives 69 ???

Vais-je aimé un parfum qui contient tout ce qui me laisse indifférente, voire me rebute : un patchoufruit-fougères 80’s-sécrétions magnifiques-pas loin d’un mélange d’Alien et de One Million. J’avoue, ça me fait peur !!!

Qu’est-ce que j’aime ??? Le petit quelque chose de subversif (marque de fabrique de la maison) et le léger dépassement des limites du "commercialement correct".

Par contre, le nom !?! C’est quoi ton parfum ? ... Pas de commentaires ;-)

(ce qui fait la grande différence avec certains parfums mainstream ou 1/2 seconde suffit parfois à faire le tour, de la cave au grenier)

J’adôôôre !!! ^_^

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par jle, le 22 juin 2011 à 13:40

Mais ce n’est rien Vivi 69 en termes de nom, chez ELO y’a bien pire !! "Putain des palaces" "Nombril immense" ou "Charogne" pour n’en citer que trois qui par ailleurs sont très, TRES mettables. Il suffit de dire qu’on porte Archives 69 ;0)

 

J’étais lundi soir au New Morning écouter Electro Deluxe et devant moi un black très chic portait Sécretions magnifiques. Une touche légère. En fin de compte c’était délicieux et même ma femme à qui j’ai demandé son avis a trouvé cela pas mal.

 

Tout ceci pour dire que les parfums sont tellement personnels et variables dans l’appréciation objective de peau en peau et subjective, qu’il ne faut pas s’arrêter à une impression même quand on connait les goûts et la rigueur de l’auteure de ladite critique. Personnellement l’article de Jeanne m’a juste donné une sacrée envie de le sentir, tout comme la série de l’Artisan Parfumeur, il semblerait que les onze parfums éphémères seraient à nouveau disponibles, des invitations circuleraient.

 

Je porte et apprécie Antihéros et Je suis un homme, deux jus très agréables d’ELO et olfactivement à des années lumière de l’image sulfuro-créative de cette maison. Et comme pas mal de clients je leur redirai une fois encore à quel point leur positionnement marketing me déplaît et selon moi les dessert.

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

par Vivi Snow, le 23 juin 2011 à 12:39

Bonjour Jle,
Non, non, je ne compte pas m’arrêter au descriptif, je suis bien trop curieuse pour ça (qui a dit que la curiosité était un vilain défaut ? ^^)
J’imagine bien qu’il y a de bons jus (si on peut parler comme ça des parfums de cette marque !^^), mais franchement Sécrétions Magnifiques, c’est difficile pour moi, too much ! Par contre, le lendemain, il sent très bon, un joli fleuri qui a perdu son côté métallique excessif...
Peut-être bien que je suis une frileuse qui préfère une version "édulcorée" de SM !?! J’irai tester Jeanne, même sur peau,... un jour, une fois... ;-)
Et je préfère dire que je porte "Putain des Palaces" plutôt que "Archives 69". Mais, j’admets que c’est un ressenti tout personnel ! Déjà "Archives", ça m’évoque une vieille peau qui a déjà bien vécu... Puis 69, ben, euh,... Je préfère lire dans les yeux... ^_^
Sacré ELO !!!
Bonne après-midi ;-)

Répondre à ce commentaire | Signaler un abus

à la une

La Paris Perfume Week revient pour sa deuxième édition, du 20 au 23 mars 2025 !

La Paris Perfume Week revient pour sa deuxième édition, du 20 au 23 mars 2025 !

Après une première édition réunissant près de 3000 passionnés et professionnels du monde entier, la Paris Perfume Week revient du 20 au 23 mars 2025 au Bastille Design Center. Dans son sillage, se dessine une programmation inspirée et foisonnante.

en ce moment

il y a 50 minutes

Bonsoir,en effet bergamask m’a paru tellement surprenant, à la frontière de ne pas pouvoir être(…)

il y a 3 heures

Bonjour Chris68, Ces quelques mots juste pour exprimer le plaisir que j’ai ressenti en voyant(…)

il y a 7 heures

Bonjour cher camarade oui, c’est ma passion ma mère était vendeuse en parfumerie pendant l’âge(…)

Dernières critiques

Armonia - Anatole Lebreton

Nombre d’or de l’iris

Infuse - Akro

Songe d’une nuit des thés

Avec le soutien de nos grands partenaires