Burberry Body

Lorsque je lis : « Nous avons voulu créer quelque chose de très anglais, féminin, intemporel, original et naturellement sensuel, au cœur duquel on retrouve l’attitude et l’énergie de notre trench coat emblématique », je n’arrive pas à décider si ce que je sens sur mon poignet correspond vraiment à ces mots.

Si l’on entend par « très anglais » l’évocation quasi imposée d’une rose poudrée, fraiche et innocente, alors oui, la case “anglais” est bien cochée.

Si par « féminin », on doit comprendre qu’un homme ne pourrait absolument pas porter un tel parfum, encore une fois, je suis plutôt d’accord.

Si « intemporel » signifie que le parfum aurait pu être lancé il y a 5, 10 ou même 20 ans, encore gagné.

C’est lorsqu’on arrive à « original » que je commencerais à sourciller. Non, Body, tu n’es pas TRÈS original : tu sens une jolie rose, comme Sophia Grojsman en a déjà fait plein depuis les années 80 (Trésor, Paris, Eternity...) ou comme plus récemment, celui qui t’a sans doute servi de modèle : Chloé (et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le même parfumeur a été briefé..).

Avec une touche d’épices discrètes en tête, un puissant fond boisé santal et musqué bien propre, entre shampooing et assouplissant, et la petite touche fruitée indispensable pour remporter le test consommateur, tu ne trompes personne, tu as été calibré pour être un winner.

Quant à être « naturellement sensuel », si Rosie Huntington-Whiteley, nue sous son trench, incarne indéniablement cette dernière proposition, j’ai encore une fois un gros doute sur le pouvoir sensuel intrinsèque d’un parfum de gel douche du type “fraîcheur des cerisiers en fleurs”.

Body, tu sens très bon, ce n’est pas le problème, mais je ne te choisirais pas si je t’avais dans mon placard pour, un beau jour, me sentir « ultra sensuelle ». Non, j’aurais plutôt envie de t’offrir à ma petite nièce, qui, je l’espère, t’aimerait beaucoup, et ne me poserait pas de question embarrassante sur la forme du flacon...