31 rue Cambon

Bonjour !

Je viens d’acheter ce parfum dans sa version d’avant 2016 (EDT).
C’est une vraie merveille.
J’ai mis quelques jours à m’y faire vraiment, mais je ne peux plus m’en passer.
Il évolue sans cesse ; on ne sent jamais la même chose quand on revient à son poignet ou quand une effluve nous arrive juste parce qu’on le porte. Les fleurs soulignées de patchouli qui restent là au fil des heures sont incroyablement élégantes et confortables.

J’avais d’abord essayé à plusieurs reprises la version EDP que l’on trouve aujourd’hui. Elle est peut-être plus ronde que l’EDT, mais pas plus puissante ni plus opulenet, et il m’a semblé qu’elle tenait moins la durée que cette merveilleuse EDT.

Je me demande si ce 31 ne rappellerait pas un peu Nahema, dans le genre rose-patchouli chic et fruité ; d’autres parlent de Mitsouko (jasmin ylang pêche rose).

Moi dont le premier parfum était Cristalle, j’avais fondé beaucoup d’espoir sur Bel Respiro, mais je trouve que son beau galbanum s’évanouit trop vite pour devenir autre chose qui me convient moins (en tout cas maintenant) ; pour le coup, je préfère Synthetic Jungle chez Malle, qui rentre dans le vert sans concession et sublime la jacinthe que j’aime tant.
Avec ce 31 rue Cambon chypré et très chic, j’ai quand même l’impression de "rentrer à la maison", de revenir à mes premières amours, tout en gagnant en tenue et en richesse, et en profitant de ma rose chérie (sans compter l’iris ; c’est mon premier iris).

J’aimerais beaucoup vos avis si vous en avez !

Bonjour à tous,

je suis à la recherche d’un beau parfum, avec un bon sillage, pour cet automne. J’aime 1932 mais il n’a pas assez de tenue pour ce que je recherche.
J’hésite donc entre Cuir de Russie (que je connais) et 31 Rue Cambon, que je n’ai pas encore découvert.

Je sais qu’ils sont très différents mais 31 Rue Cambon a-t-il une belle tenue dans sa reformulation en edp ? Par rapport à Cuir de Russie ?

Et enfin, j’ai entendu beaucoup de mal de la reformulation de Coromandel, est-il toujours en « mauvais état » ?

Hâte de vous lire, merci à tous.

Posez le sur votre poigné et attendez quelques heures. Oui, je vous en conjure, faites le. Vous allez découvrir ce pour quoi on aime la parfumerie. Et merci les parfums Chanel !

A mon nez, le 31, rue Cambon est une douce symphonie d’automne orchestrée avec élégance.

Le tempo d’ouverture est allègre. Les notes de bergamote poivrées fusent puis, très vite, s’arrondissent en se mêlant aux effluves exotiques de belles fleurs blanches aux pétales charnus, gorgées d’une chaleur toute tropicale. Peu à peu, le jus se pare d’atours orientaux. Il s’arrondit plus encore et se veloute à mesure que les arômes fruités de prunes confites se développent. Ces prunes me font penser aux quetsches à la peau mauve. Celles que l’on trouve au pied de l’arbre en septembre, saturées de sucre tant elles ont muri. Prunes liquoreuses, presque fermentées. Mais pas seulement. A mesure que le temps passe, ces prunes s’assombrissent. Elles prennent la teinte d’une pâte de fruits, se parent de la robe d’un vin cuit épicé, à la consistance épaisse, sirupeuse. Délicieux mélange, tantôt sublimé par une pointe de cannelle, tantôt relevé par la facette métallique d’une rose géranium, tantôt caressé par un nuage d’encens. Les notes se succèdent les unes aux autres dans un fondu moelleux. Souffle de violette et d’iris, poussière de noisette et de bois acajou satiné, soupçon d’ambre confortable.

A aucun moment, le 31, rue Cambon ne se révèlera lourd ou oppressant à mon nez. Tout est parfaitement équilibré. Chose étrange, ce parfum riche et complexe "respire". Contrairement au Parfum de Thérèse ou à Femme de Rochas qui s’articulent eux aussi autour d’une base Prunol, le 31, rue Cambon ne me donne ni sensation de saturation ni maux de tête. Cela dit, des 4 échantillons qu’il m’a été donné l’occasion de découvrir dans la collection des Exclusifs, ma préférence demeure le n°22.

J’adore les parfums de Chanel ! J’ai déjà Chance, Chanel n°5 et je ne manquerais pas de me procurer celui-ci également !

C’est un parfum que j’ai aimé dans sa première version, mais que j’ai acheté après reformulation et revendu ensuite exactement parce qu’il est nettement moins chypré qu’auparavant. Après trente minutes, je n’ai plus que de l’ambre et du patchouli qui prennent le dessus, et plus ça va plus il se sucre.
Dommage la première version était moins sucrée, plus chypre floral.

Très, très belle critique et je suis impatiente d’aller découvrir ce parfum que j’ai également laissé de côté lors de ma découverte - récente - des Exclusifs Chanel. D’autant plus que je trouve souvent le jasmin un peu trop "lumineux" (blanc voire pâle)en parfumerie. Merci Doudou pour ce sublime texte.
(ah, et je suis une grande admiratrice des "sous-titres" des parfums sur ce site, il fallait que je l’écrive quelque part !)