Les amateurs de vin ont le nez fin !
par Jeanne Doré, le 3 février 2012
Parfumerie et œnologie sont deux disciplines qui font appel à l’odorat, certes, mais est ce que les amateurs de grands vins sont également amateurs de grands parfums ? A en croire l’article qu’Ophélie Neiman a publié en octobre dernier sur son blog Les tribulations vinicoles de Miss Glouglou, il semblerait que oui !
Après un petit sondage auprès d’une dizaine d’amateurs, blogueurs, journalistes, critiques spécialistes..., il en ressort une grande proportion de belles Colognes (Eau Sauvage, d’Orange verte, d’Hadrien, Aqua di Parma...), quelques vétivers (de Guerlain, de Malle) mais surtout une représentation remarquable de créations signées Jean-Claude Ellena (Terre d’Hermès, Déclaration, Poivre Samarcande, Jardin après la mousson ou en Méditerranée, L’Eau d’Hiver...)
Cette concentrations de références très "honorables" n’est sans doute pas si étonnante venant d’une population dont le nez est un minimum "éduqué" (La journaliste semble d’ailleurs avoir trouvé où se cultiver et l’indique à la fin de son dossier !), mais est-ce que l’inverse est aussi vrai ?
Alors, les perfumistas, quels sont les bons vins que vous affectionnez le plus ?
Image : Les tribulations vinicoles de Miss Glouglou
par jle, le 6 février 2012 à 14:16
C’est bien là le risque Chris, nous devons réussir à établir des liens qualitatifs ou évocateurs entre deux types différents de nectars tout en utilisant un langage simple, abordable et universel ce qui n’est pas évident quand on est passionné et encore moins quand l’on doit composer avec un double ressenti côté parfum ET côté vin...
Bon courage !!
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par ChrisB, le 6 février 2012 à 15:30
Merci beaucoup Jle. C’est pour ça que je vais attendre les réactions... si réactions il y a (à ce propos j’ai à nouveau des problèmes avec votre site Auparfum. La page en cours saute à chaque fois que je veux poster un message. C’est assez laborieux. Suis-je le seul ?).
par ChrisB, le 6 février 2012 à 13:55
A tout seigneur, tout honneur, le vignoble bordelais.
Pour les grands rouges des vins racés, puissants, souvent très taniques, très olfactifs. Le nez est caractérisé par des arômes de fruits rouges, de violette (à Pomerol surtout), de sciure (parfois très - trop - présente)voire de truffe pour les vins les plus vieux. Les appelations les plus prestigieuses recouvrent le Médoc (Medoc, Pauillac, Margaux, St-Estèphe...), St-Emilion, Pomerol et Pessac-Léognan. Le nombre de châteaux d’excellent rapport qualité/prix est pléthorique et vous trouverez de nombreuses bouteilles à 4 € de très bonne facture. Dans cette gamme de prix je recommande les vins du château Lesparre, que l’on trouve un peu partout. Les grandes maisons que l’on rencontre dans tous les supermarchés (Cordier...) sont des choix assez sûrs. Bien entendu, ne comptez pas laisser vieillir une bouteille à 4 € plusieurs décenies comme un (très bon) château classé ou comme un cru bourgeois supérieur ou exceptionnel. Pour ces derniers vous pouvez vous référer aux différents classements - 1855 pour Pessac, le Médoc et Sauternes ; 2006 pour St-Emilion -, qui, à quelques exceptions près (attention aux pièges) sont assez représentatifs. Par ailleurs, le vignoble bordelais étant fort spéculatif, le prix d’un vin reflète souvent sa notoriété, et sa qualité intrinsèque. Grands millésimes récents (très - trop chers) : 2000 - 2005 - 2009.
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par ChrisB, le 6 février 2012 à 13:59
Je me rends compte qu’il m’est difficile de parler du vignoble en restant sur la ligne du seul sens olfactif. Je m’égare très vite et ai peur, eu égard au site, d’être hors sujet. Avant de poster quoique ce soit sur les autres vignobles, je vais attendre vos réactions pour savoir si mon commentaire est bien à propos. Sinon, désolé pour cette digression.
par jle, le 6 février 2012 à 12:11
Tiens c’est drôle, en passant sur une réponse que j’avais faite en son temps à Poivrebleu suite à son message sur mon review d’Absolue pour le soir, j’ai retrouvé ça...
"...Il en va de même avec le baiser final. Il faut aller le chercher. Absolue pour le soir est un parfum quasi initiatique et réellement pousse au vice car tel une Coulée de Serrant de Nicolas Joly, il change, évolue pendant de longues heures et offre une multitude de facettes en fonction de son oxydation et de l’influence de la peau..."
Là en revanche le côté oxydatif est non seulement dû au chenin, le cépage, mais aussi souhaité par le vigneron lui même pour découvrir toutes les notes aromatiques de son extraordinaire vin dont j’ai encore en cave des flacons de 1990 ce qui pour un blanc sec frise la correctionnelle. Vous savez quoi ?? Il est divin !!
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par ChrisB, le 6 février 2012 à 13:13
Ce côté oxydatif trouve sa plus belle expression à mon sens dans les vins jaunes du Jura...vins qui demandent un certain apprentissage tant ils peuvent rebuter au premier abord.
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par jle, le 6 février 2012 à 13:34
Mais qui sont tellement bons avec des fromages. Faites le test en allant au Bistro du Sommelier chez Philippe Faure-Brac à Paris. Allez-y au moins à 6/8 pour qu’il puisse ouvrir des bouteilles entières pour la tablée et partagez un repas où il s’occupera de tout.
C’est dans ce repaire des bonnes choses que j’ai le plus découvert et apprécié l’art de l’accord mets et vins. Une expérience qui marque les amateurs de bonnes choses, parole d’hédoniste invétéré.
par jle, le 6 février 2012 à 12:00
Très bonne idée Jeanne.
Combien de fois j’ai failli employer des arômes issus de la vigne et du travail autour de la grappe pour illustrer telle ou telle sensation générée par un parfum...
Je ne vais pas étaler mon amour pour le vin et les alcools d’un coup, ce n’est ni le lieu ni le propos, en revanche je vais tisser plus souvent des passerelles sensorielles entre mes deux passions et utiliser quelques références oenologiques.
Je suis en train de découvrir notamment en ce moment un parfum de Pierre Guillaume pour sa marque Phaedon dont certains arômes me font penser à du Vin Jaune, côté oxydatif mis à part...
Ne me branchez pas sur le pif et le parfum, pitié, c’est comme craquer une allumette au dessus d’une pomme de pin ;0)
par papillondessenteurs, le 5 février 2012 à 22:19
Très bonne idée cette article ! En effet j’ai remarqué que les amateurs de vin avaient de réelles facilités en analyse de parfum, et l’on peut le dire, un nez assez fin.
M’intéressant moi même davantage au vin depuis quelques années, on m’a aussi dit que mes capacités olfactives aidaient à la perception des vins.
Après, est ce les vins que j’aime sont de bons vins, je pense que c’est assez subjectif, tout comme l’appréciation d’un parfum. Mais je vais quand même me risquer à donner mon avis !
Ainsi moi mes préférences vont soit vers les vins blancs fruités (Tariquet, Côtes de Gascogne, quelques blancs des Côtes du Rhône par exemple), soit vers des rouges assez veloutés (Medoc suffisamment vieillis notamment), quelques rouges de Provence dans lesquels la violette est reine mais avec caractère, et un vin rouge bien alcoolisé aux effluves de prune découvert par hasard en Drôme provençale (Domaine de Montine, pays de Grignan, cuvée spéciale).
Sans oublier le Champagne, une de mes gourmandises, et j’avoue adorer le Moet !
par ChrisB, le 5 février 2012 à 20:58
Bonsoir,
Alors Jeanne, puisque vous m’invitez à donner mes tuyaux en matière de vin, et en tant que passionné et collectionneur des meilleurs flacons français (en la matière j’avoue un certain chauvinisme), je vous promets rapidement un (long) commentaire sur le sujet, tous vignobles et tous prix confondus.
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Petite anecdote, pas directement œnologique, mais qui concerne l’alcool et le parfum :
J’étais le mois dernier chez un spécialiste du gin à Londres, pour tester différentes marque et trouver LE bon. Chose évidemment impossible, tant l’équilibre entre les différentes notes est subtil mais peut faire radicalement balancer le profil aromatique d’un extrême à l’autre. Voyant à quel point j’étais pointilleux (chiant ?), les deux responsables de la boutique ont finit par me demander si j’étais parfumeur. Et après discussion approfondie, ils m’ont expliqué avoir plusieurs clients parfumeurs grands amateurs de gin, et qui étaient toujours très difficiles sur les bouteilles qu’ils achetaient. J’ai trouvé ça marrant, et finalement très logique.
(Et pour ceux que ça intéresse, je suis reparti avec 2 très bonnes bouteilles : un gin doux étonnant qui contient notamment de l’encens, et un très puissant labellisé VJOP : very junipery over proof.)
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