Iris Gris
Jacques Fath
Les Classiques - Les grands disparus
- Marque : Jacques Fath
- Année : 1947
- Créé par : Vincent Roubert
- Genre : Féminin - Masculin
- Famille : Florale
Iris Illusionniste
par Alexis Toublanc, le 21 janvier 2015
Il est amusant de voir que dans le milieu de la parfumerie, l’iris, une des rares fleurs majoritairement bleue dans la nature, n’est pratiquement jamais associée à ladite couleur mais presque systématiquement accolée au gris et ses dérivés argentés.
Lancé en 1947 pour finalement être arrêté au milieu des années 50 (des suites de la mort de Jacques Fath et d’un coût terriblement élevé), Iris Gris aura eu une durée de vie bien trop courte pour avoir été réellement influent sur la parfumerie. Néanmoins, son influence chromatique se pose là : en parfumerie, l’iris sera une fleur grise.
C’est même plutôt logique : le bleu, par son côté consensuel et lisse, n’a pas l’austérité pleine de nuance du gris, tantôt sombre, tantôt brillant. Et l’iris n’est pas la fleur la plus accessible de la terre d’un point de vue olfactif, elle qui est sèche, terreuse, vieillotte, et dont les quelques références alimentaires ne font rêver personne.
C’est pourtant par des facettes gourmandes que Vincent Roubert, créateur de Knize Ten ou de L’Aimant de Coty, choisit d’assouplir l’iris d’Iris Gris. Trop rêche, trop sec, l’iris seul n’est pas l’odeur la plus facile à aborder. Voilà de quoi rappeler le problème de Jacques Guerlain souhaitant assouplir et rendre confortable la structure du Chypre pour créer Mitsouko. Et dans les deux parfums, c’est la note de pêche qui a permis de résoudre ce défi.
L’extase annoncée arrive alors comme un souffle. L’effet fruité lumineux et plein de vie éveille les soupçons : son réalisme détournerait même l’attention du spectateur s’attendant à découvrir un parfum construit autour de l’iris. Et l’évidence commence à apparaître : avec ses apparitions, ses disparitions et ses détournements de l’attention, Iris Gris a tout de la prestidigitation.
Le jeu entre l’odeur apportée par la C14 (la molécule sentant la pêche) et l’iris n’est pas de l’ordre de la concurrence, mais de la complicité. De la malice, même. Chacun vient tout de suite donner une profondeur et une véritable texture à l’ensemble, tentant parfois de faire oublier l’autre mais n’oubliant jamais de se répondre. Les facettes poudrées et violettes de l’iris procurent des nuances et un toucher presque palpable à l’odeur fruitée, qui perd un peu en innocence et finit par s’assombrir véritablement. Parfois, une nouvelle idée vient apporter un peu de piquant au spectacle : des notes épicées sombres comme un gris nocturne ou encore des notes boisées allant de la candeur d’un splendide santal de Mysore à un vétiver plus tortueux.
Iris Gris est-il le plus bel iris ayant jamais existé ? Ceux qui le connaissent aiment dire que c’est le cas. Cependant, aussi polémique que cela puisse paraître, son concurrent direct possède une beauté formelle et un aboutissement artistique dans le registre de l’iris lui donnant une légère avance. Mais il est toujours plus facile de passer derrière direz-vous, à juste titre.
Aussitôt apparu, aussitôt disparu. Et la légende commença. Iris Gris est assurément une des plus belles pièces de l’Osmothèque qui, consciente du trésor qu’elle possède, n’hésite pas à le faire sentir lors de ses conférences. C’est un des parfums les plus incroyables de noblesse qu’il soit possible de sentir. Et au-delà du tour de force et de la signature qu’il impose, il parvient à briller, à s’insinuer dans votre tête et à devenir inoubliable.
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par Petrichor, le 13 janvier 2022 à 21:14
On parlait des parfums Fath actuels, et de la réédition d’Iris gris dans l’article "Néroli outrenoir" de Guerlain.
On avait porté la discussion sur la "fiole de l’iris de Fath" à 102€ les 4ml.
La question était, en substance, est-ce que ça vaut le coup ?
Je pense que oui.
Car je trouve l’Iris de Fath bon voire très bon. De plus, il se singularise des autres iris par sa forte dose d’absolu Iris (cf 1°). Et puis c’est beau, disons le clairement. Par ailleurs, je suis pile la cible commerciale (cf 2°), j’ai déjà acquis les autres iris que je voulais (ou presque), et comme j’ai beaucoup de flacon je pourrais faire durer 4ml longtemps.
(un huitième de once, comme disent les vieux)
1° Iris de Fath est bon.
(conflit d’intérêt : je connait un peu Patrice Révillard. Moins que la plupart des membres du collectif Nez & Auparfum, mais quand même.)
Il est suffisamment bon pour qu’un intégriste de l’iris comme moi le désire. Il contient beaucoup d’absolu iris. J’aime l’incompromission, l’intégrité artistique que ça traduit dans le sillage.
Iris silver mist reste mon préféré, quand il devient beurré une heure après application, sur les vêtements. Je suis par ailleurs plus "beurre" (crinière, foin) que "absolu".
Et pourtant j’ai déjà des tonnes d’iris, accumulés en 15 ans, souvent achetés d’occasion. Des extraits de guerlain (Vol de nuit, Chamade, Mitsouko, Après l’ondée, L’heure bleue...), des amouages, le lutens, de l’extrait de "Femme" de Rochas vintage, "Profumo" d’Acqua di Parma, des Chanel, la 13ème et 1ère heure de Cartier, "Heure exquise" de Goutal, "Odalisque" de Nicolaï, etc.
(Kadine de Guerlain, Condottiere de Lubin, et l’extrait du n°22 de Chanel sont dans ma wish list imaginaire.)
Et je suis très difficile : je n’aime pas quand les notes de fond sont ratées (ex : surdose d’ambroxan après une surdone d’hélional), ou quand un parfum coûteux tombe à plat. (ex : le "musc pallida", l’attar super cher d’Hermès)
2° Je suis la bonne cible pour un flacon de 4ml.
J’ai beaucoup d’autres parfums. Je peux faire durer 4ml longtemps.
Et à partir d’un moment, pour soutenir le travail d’un parfumeur, on vote en achetant.
A 4ml à 765€, ça fait les 30ml à 765€. C’est comme -50% par rapport aux 1470€ les 30ml du joli coffret.
Peu de gens ici se sont sentis concernés par un flacon à 1500€.
On peut le tester en boutique.
Iris de Fath. On peut tester l’Iris dans les boutiques, comme Jovoy. Il faut demander à la vendeuse ou au vendeur. On vous trempe une touche parfum dans un flacon testeur, et vous embaumer pour le reste de votre voyage. Les touches trempées durent très longtemps. (J’aime glisser la touche de papier dans ma manche)
Alternatives.
Mon seul début de reproche, mais qui est aussi un compliment, c’est de le trouver proche de l’extrait ancien de Femme de rochas, qu’on peut encore dégoter à 80-130€ les 15ml quand on a de la chance.
Et c’est ça que je conseille aux gens qui préfèrent chercher les bonnes affaires, et tenter le risque des anciens flacons d’occasion. Si vous n’avez pas encore de l’extrait de Femme, visez ça. Et vous verrez après ce que la réédition d’Iris gris vous apporte en plus. (J’en suis à ce stade, je n’ai pu apprécier Iris gris que lors de marathon parfumé dans Paris.)
Par ailleurs, il est dit que mêmes les flacons d’Iris gris ancien n’avait pas autant d’iris, à cause de la limité de budget, et recourait à une illusion d’optique sur les notes de violette.
L’autre conseil, c’est de tester la crème d’iris pour les mains chez Malle. Ils ont passé le contenant de 60ml à 100ml pour presque le même prix (65€). C’est du Olivia Giacobetti. (ça n’a rien à voir avec "iris poudre" de malle, et que je n’aime pas vraiment). C’est beau et méconnu.
Bref, vous n’êtes pas obligé.e.s d’acheter, commencez par vous faire plaisir en essayant plein de parfums à l’iris, partagez vos découvertes autour de vous (ça fait de la pub gratuite à des marques artisanales), et achetez quand vous êtes sûr de votre coup de cœur. Là vous en aurez pour votre argent.
Dom a cité "L’éllipse" comme ancien Fath, je ne le connais pas.
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par Bella R, le 13 janvier 2022 à 22:41
Bonsoir Petrichor,
Merci pour votre réponse. C’est très interessant comme d’habitude !
Je pense que je suis bien capable de craquer pour la fiole aussi (mais j’ai d’autre prio pour le moment, je cherche un prétexte pour ne pas craquer, hahaha )
Dans ma collection j’ai le N22 Extrait, la Condottière de Lubin, N19 EDT et extrait, L’Esprit Libre de Divine, Hiris, Iris Poudre ancienne version (mais c’est pas mon préfère), Centenario de Bois 1920, un iris poudré vert et coco/santal, Gris Charnel de BDK - je pense que je suis sur le chemin de l’intégriste de l’Iris, hahaha. Et je continu de chercher encore et encore d’autres iris, je sens tout les iris que je croise même à 1500€, ça n’arrête pas depuis des années !
Quel Amouage est meilleur Iris pour vous ? C’est dans les Opus ?
En ce qui concerne de la crème pour les mains de chez FM, je l’ai testé pour le parfum. En revanche je ne suis pas convaincue par les ingrédients de cette crème, c’est dommage.
Ma mère portait le Femme de Rochas en extrait et EDP. Je me souviens que je le portais quelques fois pour les soirées, j’avais 15 - 16 ans à l’époque.
D’ailleurs c’est ma maman qui portait L’Ellipse de JF, je l’ai évoqué dans la discussion :-)
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par Adina76, le 14 janvier 2022 à 09:00
Bonjour Bella R, permettez moi d’attirer votre attention sur Splendiris de Dusita, plutôt vanillé et Belles rives de la parfumerie moderne. Le Galion a aussi un bel Iris. Fleur d’oranger et iris sont mes deux fleurs préférées en matière de parfums. Je me réjouis de constater que le fan club de l’iris soit si important. Mais pour ce qui est de l’Iris gris de Fath, je ne suis pas encore "mûre " pour une telle dépense.
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par Bella R, le 14 janvier 2022 à 09:37
Bonjour Adina76,
Merci pour des nouvelles idées !
C’est prévu que je sens Splendiris, probablement même cet après midi, je serai dans le quartier de Paris où se trouve la boutique Nose qui le distribue. De plus son fond avec le vétiver/ambre gris/vanille m’intéresse !
Donc, comme j’ai dis, je n’arrête jamais :-)
L’Iris de Gallion je connais, il est très beau et aérien.
L’Iris de JF est beau et mérite d’être senti si vous avez la possibilité.
Ce lui de Noemi Goodsir est très beau également, il est plus cuiré et fumé presque brulé, tout dépend de la température d’aire et de votre peau, il change en fonction j’ai l’impression. Très belle personnalité. Je ne l’ai pas mais je l’ai senti et essayé plusieurs fois.
Un autre Iris qui est intéressant c’est l’Iris Nazarena de chez Aedes de Venustas.
Il est cuiré et fumé aussi mais moins que celui de NG. Il est très "fanes de carottes" au départ de mémoire.
Belle journée à vous,
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par Bella R, le 14 janvier 2022 à 09:47
C’est encore moi,
je voudrai ajouter 2 autres iris.
Iris de Nuit de Heeley - très frais et vert poudré, très végétal, entre la violette et les fanes de carottes.
Bois d’Iris de Different Company - très crémeux, beurré, boisé - un de mes préférés.
C’est tout pour le moment :-)))
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par poivre rose, le 14 janvier 2022 à 12:28
Bonjour,
J’ajoute l’Eau Blanche de IUNX à la liste, le plus bel iris pour moi ! on ne peut plus le trouver depuis l’année dernière mais qui sait, peut-être que la maison va ouvrir à nouveau, ou peut-être qu’il reviendra sous un autre biais ? Et Orris tattoo de Parle moi de parfum, très beau dans mon souvenir, en plus on peut sentir la racine d’iris dans leur boutique !
par Bella R, le 14 janvier 2022 à 16:21
Bonsoir Adina76,
J’ai senti et testé sur mon poignet le Splendiris de Dusita cet après-midi.
Le départ m’a plu mais l’arrivé de fond vanillé se fait trop rapide sur ma peau et ça éteint le côté fanes de carottes d’iris... et j’ai pas pu trouver les traces de l’ambre gris et vétiver.
Je l’ai trouvé plutôt agréable, un peu trop doux.
Mais c’était une belle découverte même si c’est pas pour moi.
Merci beaucoup Adina 76 !
par Des Esseintes, le 14 janvier 2022 à 17:01
Bonjour Bella,
Je me permets de vous conseiller aussi le très délicat iris que je porte ces dernières semaines : Iris Perle des Indémodables (https://www.lesindemodables-parfums.com/parfum/iris-perle/).
Belle découverte !
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par Bella R, le 14 janvier 2022 à 17:37
Bonsoir Des Esseintes,
Je ne le connais pas encore.
à l’occasion j’irai le sentir chez Sens Unique, j’ai vu que ces parfums sont présents dans cette parfumerie.
Merci !
par Des Esseintes, le 2 juillet 2022 à 10:00
Bonjour Petrichor,
Amateur d’iris (j’alterne entre Iris Silver Mist et Iris Perle des Indémodables), j’ai suivi votre conseil et adopté la crème pour les mains de chez Malle : une splendeur en effet !
Je recherche à présent un lait (ou une crème) pour le corps à l’iris : que pourriez-vous me suggérer ?
Merci par avance !
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par Petrichor, le 13 juillet 2022 à 04:27
Bonjour Des Esseintes :)
J’avais vu votre message, et commencé un brouillon de réponse. Je ne porte pas de lotion corporelle, et n’en ai pas essayé, donc je suis un peu embêté pour répondre utilement. C’est un défi intéressant.
(Généralement, comme j’ai la peau du visage et des mains très réactive -je suis un peu l’équivalent dermatologique du canari qu’on envoie dans la mine-, une fois qu’un produit me va, je l’applique où je veux. Qu’importe ce qui est marqué sur l’étiquette. )
Déjà, je suis content que quelqu’un d’autre aime cette crème pour les mains à l’iris. Pour ma part, je ne l’ai pas encore acheté. (Si seulement Malle faisait des soldes d’été !!!)
Pour la lotion corporelle à l’iris, la meilleure solution sera probablement d’acheter une base sans parfum, et de mettre des pschitts de parfum avant de l’appliquer. Car ça permettra d’expérimenter avec tous les parfums à l’iris que vous avez déjà.
Je ne l’ai pas fait, mais BoisDeJasmin et Patrice Révillard l’ont fait. Par contre j’ai oublié les crèmes qu’ils conseillaient. C’est dur de trouver des produits vraiment sans odeur.
(BoisDeJasmin a disparu d’internet avec son blog, j’espère qu’elle va bien (elle est Ukrainienne, j’imagine le burn out). Je ne retrouve pas page Twitter de Patwice où il parlait de ça. Et je n’ose pas regarder dans le fourbi de mes fichiers.) Quelqu’un a une idée de marque ?
Car autrement, les lotions pour le corps, c’est souvent comme les gammes "bain" : elles ont souvent disparu.
Par exemple, la lotion pour le corps de "Iris nobile" a disparu avec le parfum du même nom, et je ne trouve plus trace de celui pour "Infusion d’Iris" de Prada.
Pour la méthode "fait maison", les bons candidats seraient : "Iris silver mist", "Bois d’iris" de The different company, "Vol de nuit" et "Après l’ondée" de Guerlain, "L’esprit libre" de Divine, "Le cri de la lumière" de Parfum d’empire, "N°22", "La pausa", "Odalisque" de Patricia de Nicolaï, "I love les carottes" d’Honoré des prés, ..., "XIII la treizième heure" ou "I L’heure promise" de Cartier, "L’heure exquise" ou "L’eau du ciel" de Goutal.
La crème pour les mains à l’iris a un coté médiévalisant (?beurre d’iris, romarin, feuille de tomate, odeur du karité, graine de carotte, ...?). Ca me rappelle ce que Goutal avait fait avec les orientalistes (ambre, encens, myrrhe), aussi décliné en lotion, mais malheureusement pas d’iris. Vraiment, tout disparait : même Patricia de Nicolaï a une gamme pour corps qui se réduit à peau de chagrin. J’ai cité "Odalisque" (jasmin, muguet, iris, chypré, avec de la clémentine pour agrume) mais les notes des extraits naturels de mimosa et de cassie vont bien aussi avec l’iris, donc "Kiss me tender" marcherait bien en lotion, aussi -tout comme le disparu "Numéro 8" de L’artisan parfumeur, ou une vieille version de "L’heure bleue").
L’autre écueil, c’est que les lotions à l’iris existent, mais dans un registre plus féminin.
Grosso modo, il y a une trace d’iris pour amoindrir ce que l’huile hydratante -souvent le beurre de karité- peu avoir de bizarre, comme odeur -un petit côté vomi-. Donc on retrouve parfois un peu de beurre d’iris, à côté des odeurs de graines comme la graine de carotte en essence, et d’autres huiles peut-être odorantes (lin ?). (C’est ce qui me fait aimer la gamme de karité chez L’Occitane)
Les crèmes sont souvent plus luxueuses en niche, et les lotions plus génériques, ce n’est pas forcément la même composition olfactive.
Comme lotion féminine avec une trace d’iris, j’essaierais celle du Chanel "N°5" -une des rares marques à garder un gamme bain-. "Fracas" de Robert Piguet a aussi la sienne. (Sous le doré de la grosse tubéreuse péchue et nérolisée, il y a une couche d’iris, comme une sorte de réflecteur argenté).
Amouage a eu des lotions de luxe : Lyric woman était une rose rouge, et les crèmes tirait plus vers l’iris, Dia woman est un cyclamen -frais- rose iris encens, Gold est un aldéhydé muguet rose iris ambre encens.
Chez Malle, il y a plus de crème que de lotion corporelle qui m’intéresse. C’est dommage, car je pense qu’il y a une trace d’iris dans "Carnal Flower" (même logique que pour "Fracas"), et à côté des notes naturelles de mimosa dans "Une fleur de cassie".
(Chez Chanel, dommage que "le n°22", ou "la pausa", n’ai pas une déclinaison en lotion. Et pour l’instant, la gamme des "Paris - [destination]" n’a pas de parfum centré sur l’iris.)
Mais pour ce qui est de retrouver le côté masculin, herbes aromatiques et potager, de la crème pour les mains, on est mal parti.
Donc je vais faire une grosse digression :
"L’eau parfumée au thé bleu" de Bulgari existe en lotion (plus lavande tonka et violette)
"Dior homme" a eu une lotion après rasage (mais peut-être que ça ne sent rien)
Romarin : il y en a dans le baume au cade de l’Occitane.
Feuilles de tomate : la lotion de "Un jardin après la mousson" en a.
(Par hasard j’ai découvert que le site d’Hermès vendait encore "Eau de narcisse bleu" en 100ml, et "Eau de gentiane blanche en 15ml" : une bonne nouvelle. J’aurais bien aimé avoir le narcisse bleu en gamme pour le corps et déo !)
"Habit rouge EDT" a une facette crinière de cheval (sous la fleur d’oranger) que j’attribue au beurre d’iris, mais dans les coffres c’est un gel douche, et pas une lotion, qu’on trouve. :/
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par Adina76, le 13 juillet 2022 à 09:50
Bonjour Petrichor,
Je suis toujours épatée par vos commentaires et analyses. Quel pif que le vôtre ! Quand j’étais enfant, j’aimais bien regarder Super Jaimie à la télévision. J’étais moins fan de l’homme qui valait trois milliards. Bref, quand je vous lis, je ne peux m’empêcher de constater que la communauté des passionNez a bien de la chance d’avoir son Homme qui valait 10 000 flacons d’extrait dont le nez bionique est capable de disséquer les moindres nuances, variétés, couleurs des parfums et de leurs notes. Mais d’où tenez-vous ce Nez qui aurait certainement inspiré à Cyrano une tirade encore plus brillante que celle qui a fait sa gloire ?
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par Petrichor, le 15 juillet 2022 à 17:34
Je suis géné par ces compliments excessifs, merci. Mais je suis le mélange entre un perroquet, un démêleur, un goût personnel, un Icare, et une Shéhérazade. Et mon nez n’est pas prédisposé à être meilleur de façon innée.
Côté perroquet, j’ai des ebooks et internet pour chercher les infos.
Et j’ai une bonne mémoire dans ce domaine. Donc même si, après 13 ans, j’ai un bonne connaissance sur le tiers de la parfumerie, niche et mainstream, je suis surtout debout sur les épaules de géant.e.s, et Auparfum en fait partie.
Comme je chasse mes parfums dans les offres d’occasion, j’ai eu des facilités pour déceler l’existence, passée ou présente, de certaines lotions pour le corps parfumées à l’iris.
Côté démêleur, j’aime lire les avis d’autres personnes.
Avec l’expérience, on sait les qualités et les défauts de certains intervenant.e.s, et surtout on sait qui a des goûts proches des nôtres.
J’essaie de tester moi-même, et de me faire mon propre avis.
Le plus important, c’est de me tromper de bonne foi, de dire quand je risque une hypothèse, et d’être transparent sur mon ressenti.
Côté Icare, je sais que je me risque à dire des erreurs.
Je dose le risque, en comparant les avis des gens que j’aime -souvent les plus sincères aussi-, et ce en quoi mon avis diffère. J’attends qu’on me corrige, comme une incitation aux autres à partager leurs sources.
Côté Shéhérazade, j’ai davantage accès à une accumulation d’histoires, qu’à une perception surnaturelle.
Mon nez n’a rien de génial. Je dirais que je sens juste 33% mieux que quelqu’un d’autre, à cause de l’écoute olfactive, et avec l’habitude. Et j’arrive à interroger mon inconscient par l’écrit, pour conscientiser certaines perceptions supplémentaires.
Je n’ai pas une vue des odeurs. Je suis plutôt comme un chien qui échantillonne son environnement toutes les 20 secondes, et surveille des variations. Au mieux, j’aime à décrire les parfums comme des dômes : c’est au moment où on traverse leur demi-sphère d’influence qu’on les perçoit et les comprend le mieux. Trop loin on ne les sent pas, trop prêt on ne les sent plus vraiment -l’appétit olfactif est rassasié-, donc la perception maximale est à la périphérie.
Ce qu’on peut m’envier, c’est ce que j’ai envié envier aux autres avant de l’avoir aussi : la faculté de traduire des perceptions olfactives en mots. L’olfaction est un peu le sens oublié, qui relie tous les autres sens entre eux. C’est d’ailleurs aussi un peu le rôle des mots entre les différentes aires du cerveau. Je joue à mettre en mots, et en ordre, des pensées qui sortent en arborescence. Pour épingler l’évidence, j’ai encore un problème de concision, et une utilisation discutable de mon temps libre. C’est probablement parce que le sujet m’échappe qu’il m’intéresse.
Je n’ai pas 5 fois plus de perception. J’ai plutôt accès à 10 histoires d’avance sur le sujet.
https://www.youtube.com/watch?v=TPB15Ma2o48
par Des Esseintes, le 13 juillet 2022 à 11:50
Mille mercis Petrichor pour cette réponse savamment détaillée !
Je vais étudier vos nombreuses propositions.
Encore merci et bel été à vous !
par Thin white duke, le 16 janvier 2017 à 18:19
« Iris gris » voilà un joli nom, un nom qui semble surgir du passé…Comme les noms de ces parfums disparus ô combien évocateurs. Ainsi j’ai longtemps fantasmé sur le parfum « Sous le vent » de Guerlain, je me demandais ce que pouvait bien renfermer un si joli nom croisé tant de fois au hasard de lectures sur la maison Gurlain. Et un jour, lors d’une journée découverte à l’osmothèque de Versailles, après nous avoir fait sentir différentes matières premières emblématiques, l’animateur de la journée nous invite à découvrir quelques parfums disparus. Parmi ceux-ci se trouvait « Sous le vent ». La touche parfumée passait de mains en mains et j’allais découvrir ce qui m’avait fait rêver durant toutes ces années. J’étais à la fois curieux et presque intimidé comme pour un premier rendez-vous. J’avais maintenant la touche en mains et là…Déception ! J’avais tant attendu ce moment ! Certes le parfum sentait bon mais ce n’était pas l’odeur que je l’avais imaginé, odeur que je n’aurais pas su décrire d’ailleurs. « Iris gris » le nom sonne très bien, j’en ai entendu parler la première fois il y a quelques années. Je portais « Iris gris » celui de Jean-François Laporte à l’époque où je distribuais ses créations à Marseille. C’était un masculin très poudré. J’ai su qu’un parfum du même nom avait existé chez Fath et que Maître parfumeur et gantier avait dû pour cette raison rebaptiser le sien « Iris bleu gris ». Je me suis toujours demandé à quoi il pouvait ressembler et votre article m’éclaire en ce sens. J’avais tout imaginé sauf la pêche ! J’espère qu’il me sera possible de le sentir un jour ainsi que tous ces parfums dont les noms parlent à notre imaginaire, « Le jardin de mon curé » de Guerlain, « Ambre antique » ou « L’aimant » de Coty ou le « Dandy » d’Orsay…
par billieH, le 12 février 2015 à 18:39
Qui connaît Irissime de Jacques Fath ?
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par Tamango, le 12 février 2015 à 19:00
Bonsoir BillieH,
Je connais Irissime de Jacques Fath et pour être franche, je vous le déconseille. Certes le prix est vraiment abordable mais le flacon est assez chargé et le parfum très décevant. L’iris est écrasé par des notes poivrées, le bois de cèdre y est vraiment quelconque. La tenue est moyenne. Bref, j’ai été très déçue. J’espère que mon avis tranché a pu vous éclairer un peu.
Bonne soirée !
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par billieH, le 12 février 2015 à 19:20
Bonsoir Tamango, merci de votre avis, j’avais fantasmé un digne héritier d’Iris Gris que je ne sentirai sans doute jamais. Je trouve le flacon assez laid mais je ne voulais pas préjuger...sinon j’ai reçu Blanc de Courrèges, c’est un petit plaisir ! Bonne soirée
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par Tamango, le 12 février 2015 à 19:29
Moi aussi je l’ai reçu grâce à votre tuyau. Encore merci. Quant à Iris Gris, je n’ai pas eu le plaisir de faire sa connaissance mais au vu des éloges que j’ai pu lire le concernant, Irissime, à mon nez, ne semble pas lui arriver à la cheville. Bonne soirée !
par Cymoril, le 25 janvier 2015 à 12:50
Très intéressant Jicky, merci !
Mais alors, j’ai beau essayer, je n’ai envie que d’une chose : hurler "je hais la C14" !!!
j’en ai encore eu confirmation hier, je n’y arrive pas, je ne suis pas si loin de la nausée avec elle.
Ceci expliquerait il mon hermétisme à Iris gris ?
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par Chernabog, le 27 janvier 2015 à 17:09
Salut Cymoril !
Que penses-tu de Femme ou Mitsouko ?
Sinon, moins flagrant, Jungle de Kenzo contient également de la C14.
Quand tu dis "je hais la C14" tu dis ça après avoir sentit la matière première seule ou en composition ? Par ce qu’il y a plein de matières premières que je supporte difficilement toutes seules mais peuvent apporter beaucoup dans un parfum.
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par Cymoril, le 28 janvier 2015 à 14:24
Bonjour Chernabog,
"Malheureusement" si la C14 m’est quasi insupportable en matière seule, cela s’arrange bien peu lorsqu’elle s’accorde dans une compo : sa trace m’incommode toujours à la longue, il y a quelque chose qui finit toujours par être en conflit avec... Moi ! C’est comme si je me glissais dans un costume qui ne m’appartenait pas.
J’aime Femme mais dans ses versions bien cumin, tout comme j’aime Mitsouko dans celles très boisées : il me faut une grosse contre-balance... Mais je ne les porte pas au final, je ne me les suis jamais approprié, l’accord du fruit me dérange vraiment (mais en fait tout ce qui va être du côté "fruit jaune" me gêne en général !), un effet bocal de fruits au sirop, macérant et dégoulinant :-p
Sur d’autres ça va bcp mieux, il y a même une perversité de ma part à aimer et être étonnée par l’attrait de la chose.
Donc c’est surtout une question d’appropriation, je peux trouver une compo jolie mais elle ne me touchera pas si la note est marquante, j’aurai toujours envie de virer ce "truc qui gache tout" !
Jungle, je n’ai qu’un vague souvenir, dont je ne suis même pas sure, qui me dit avant tout : trop de sucré...
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par Jicky, le 28 janvier 2015 à 23:58
Bonsoir Cymoril,
Sans prétention ni condescendance de ma part, je pense que ton rejet des notes fruits jaunes se portera beaucoup mieux le jour où tu auras porté Honey de Marc Jacobs pendant toute une journée. Entière. Même le soir.
Affectueusement,
your beloved Jicky =)
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par Cymoril, le 29 janvier 2015 à 18:15
Mon bien-aimé Jicky,
Je te remercie pour cet élan altruiste vis à vis de mon petit souci. Toutefois ces médecines modernes me font un peu peur et cette posologie me semble bien lourde pour ma nature fragile : je n’ai, hélas, pas ton endurance. Je pense que je me contenterai de voir ce rejet hiberner doucement sans le titiller le moins du monde.
Mais si un jour je porte Honey, je te promets de venir te sauter au cou chaleureusement (juste avant que le tueur engagé pour me supprimer en cas de sénilité n’accomplisse sa tache). J’espère que le relent de vomi qui m’accompagnera ne te dérangera pas trop...
Ton amie dévouée, Cymoril :)
par potra, le 22 janvier 2015 à 18:45
Salut Jicky :)
Quel bel article... On fait comment pour se faire enfermer à l’osmothèque ?
merci en tout cas pour le voyage en te lisant !
par Chernabog, le 22 janvier 2015 à 01:38
C’est marrant mais maintenant que j’y pense il n’y a jamais eu d’autres iris fruité en parfumerie ? Peut-être que je me trompe mais je n’en ai pas en tête. Et quel dommage, tellement beau !
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par Jicky, le 22 janvier 2015 à 02:22
Cher Nabog (mon dieu ce qu’elle est nulle...)
Dans le registre d’Iris Gris, ouais il y en a très peu je pense... Je vois à la limite Mon Parfum Chéri, qui est très iris et bien prune. Mais sinon je vois pas trop dans ce registre là. Et je pense aussi à Coque D’or de Guerlain qui est un accord iris - pêche aussi sur le départ, mais qui est aussi très ambré sur le fond (et qui est aussi disparu donc bon, disons qu’en terme d’influence c’est assez maigre).
En revanche, si tu lorgnes vers les poudrés cosmétiques, tu en trouves pas mal. Des parfums comme Lipstick Rose ou Insolence (plus violettes qu’iris cela dit) ont un peu de ça. Mais ils sont clairement moins iris quoi...
Tu as bien raison, c’est d’une beauté assez ouf.
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par Chernabog, le 23 janvier 2015 à 11:29
Hahahhaa non c’était très vif et cette petite blague me permet de bien commencer la journée !
En effet je n’avais pas pensé à coq d’or mais oui lui aussi disparu et moins fruitée.
Et oui pour les cosmétique ils sont en règle général plus violette qu’iris.
par Memories, le 21 janvier 2015 à 23:36
Tout est dit Jicky : bravo pour cette merveilleuse description en termes particulièrement appropriés.Fana de Iris gris (que j’ai la chance de posséder), je lui donne 4 étoiles mais il en mériterait 5 et la mention "Chef d’oeuvre".
Cependant, je pense que nous ne serons jamais d’accord sur un point (sur lequel d’ailleurs les critiques ne s’accordent pas non plus lol). Iris gris est-il supérieur à Iris silver mist ? En ce qui me concerne, incontestablement OUI.Son accord iris-pêche et ses effluves fruitées me donnent un plaisir que ne me procure pas ISM.Au contraire, le côté métallique, froid, et qui me met mal à l’aise de ce dernier fait que je n’en ai jamais été un passionné, tout en reconnaissant le travail effectué par Serge LUTENS.En cela, effectivement, ISM est un très grand iris mais loin du tour de charme magique de la création de Vincent Roubert.
Mais, les divergences d’opinion entre passionnés ne permettent-elles pas des échanges passionnants (surtout lorsqu’il s’agit de fragrances d’une telle valeur ?) ;-)
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par Aryse, le 21 janvier 2015 à 23:41
J’ajoute également que cela me donne une idée de mon parfum à porter pour demain.Muchas gracias donc ;-)
par Jicky, le 22 janvier 2015 à 01:03
Salut Aryse,
Tout d’abord, merci pour vos compliments qui sont très flatteurs venant de vous, qui connaissez et possédez Iris Gris !
J’ai justement pensé à vous en rédigeant cet article, et encore plus lors du paragraphe où j’évoque l’éventuelle suprématie d’Iris Gris. Comme la question en soi n’est pas très importante, j’évoquais justement ce point pour qu’il y ait débat et qu’un bel échange entre ceux qui connaissent les parfums évoqués puisse avoir lieu :)
J’ai laissé quelques éléments de réponse dans le texte pour annoncer ma position sur la question. Ainsi, dans le registre de l’iris en parfumerie, je comprends parfaitement qu’on place Iris Gris en tête. Son statut, sa chronologie, sa rareté et tout simplement son indicible qualité font de lui un incontestable chef d’oeuvre.
Néanmoins, sans envisager l’aspect "plaisir" du parfum en tant que parfum à porter, mais simplement en regardant les qualités plus artistiques et techniques des deux parfums, Iris Silver Mist me semble encore plus incroyable. C’est que, ce qui fait la qualité première d’Iris Gris, c’est son surdosage d’iris et la qualité utilisée (on parle de plus de 30% d’iris dans la formule, ce qui est considérable - le mot est faible). C’est cette audace de création qui permet d’imposer une véritable colonne vertébrale iris au parfum, où viennent se greffer d’autres matières texturantes et liantes, ainsi qu’un contrepoint de pêche, permettant quant à lui d’arrondir le parfum, lui donner une dimension peau plus humaine et de permettre d’instaurer un "dialogue" au sein même du parfum.
La démarche de Lutens est légèrement différente et plus radicale, à la fois dans le rendu et dans la construction puisque dans ISM, aucun contrepoint n’est proposé à celui qui sent, qui porte le parfum. Tout dans ISM est là pour évoquer l’iris, le soutenir, le célébrer, le vénérer pourrait même t-on dire. Et c’est là que techniquement, ISM est beaucoup plus complexe et intellectualisant dans le registre de l’iris, là où le traitement de l’iris dans le parfum de Jacques Fath est plus "simpliste" (je me fais vraiment violence en écrivant ça, c’est à la limite du blasphématoire, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur pour la démonstration). Ici, la surdose d’une seule matière ne suffit plus, il a fallu déformer, soumettre d’autres matières en jouant sur tout ce qui est possible pour un parfumeur : jeu sur les synthétiques et les naturels, sur les concentrations, les dilutions, les surdoses, les associations, les fractions et les évaporations.
D’un côté, on a donc une surdose d’un naturel splendide (soutenu par des molécules plus classiques tout de même, ionones et cie), de l’autre, on a à la fois cette surdose, mais en plus de ça tout une réflexion sur la palette du parfumeur et l’iris (si on arrête seulement cette réflexion à un degré technique, sans aborder donc des aspects plus abstraits).
Après, et vous le dites très bien dans votre commentaire, en terme de plaisir là différence est notable. Iris Gris a cette humanité, cette chaleur que n’a pas forcément ISM (même s’il n’est pas non plus dénué de toute parcelle d’humanité non plus) et un confort dont ne bénéficie pas vraiment ISM, lui qui, dans sa radicalité, a moins songé aux contingences premières de la parfumerie.
Enfin, je le redis, cette question polémique est purement posée pour le débat ;)
Merci beaucoup pour votre témoignage Aryse !
(et vive l’odorat ! et l’iris ! qu’il soit gris, bleu ou argenté !)
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par Aryse, le 22 janvier 2015 à 11:29
Bonjour Jicky,
Bon, bin là encore vous (te) lire est un plaisir et les arguments parfaitement détaillés.
En effet, la question en soi de la suprêmatie de l’une ou l’autre de ces 2 merveilles est secondaire, d’autant qu’elle ne sera probablement jamais tranchée avec certitude.
Mais, effectivement, nous nous plaçons dans un point de vue un peu différent, comme tu l’indique si bien : pour moi, le plaisir olfactif passe avant la construction et c’est bien ce qui motive mon attirance pour Iris gris.
Et, quoi qu’il en soit, je te rejoins : l’iris est la source de fragrances vraiment divines pour l’odorat...D’ailleurs pour cette journée froide mais ensoleillée, je profite d’Iris gris en le portant.
Bonne journée.
par Aaricia, le 22 janvier 2015 à 12:05
Je suis d’accord avec Aryse. Sans posséder le trésor, je l’ai senti à l’osmothèque lors de la dernière journée portes ouvertes, et je le préfère de loi à Iris Silver Mist, que je trouve très, très froid. Je préfère les parfums qui réchauffent ;-)
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par euskalpyth, le 22 janvier 2015 à 16:16
Pas mieux ! ;-p
Je trouve ISM très "beau" en tant que "modèle d’iris", à admirer et à connaître pour la culture parfumesque, mais autant j’aime le sniffer abondamment, autant je n’apprécie pas de le porter car je trouve effectivement froid et pas "confortable" (j’ai une version 2002 en décant : je ne sais pas s’il a changé depuis),
alors que l’Iris gris (que je ne possède hélas pas : je l’ai juste senti à l’osmothèque, et je me souviens que l’odeur sur mouillette avait tenu plus de 15 jours !!!), j’adorerais le porter !!! Il est juteux, il est doux, il est rond, presque chaud alors qu’ISM me semble hiératique, angulaire et presque humide (une atmosphère/ambiance que je retrouve d’ailleurs dans Relique d’amour d’Oriza L Legrand)
par Doblis, le 21 janvier 2015 à 23:19
Merci Jicky pour ce bel article, cette belle promotion de l’iris.
C’est vrai que, quand j’ai senti Iris Gris à l’Osmothèque, j’ai, en effet, tout de suite pensé à Iris Silver Mist qui fait partie de mes parfums préféré chez Lutens, une évidence, un indispensable. C’est propre, très propre malgré l’aspect terreux de l’iris.
J’aime son aspect sec mais souple. Il me fait penser à un alcool de poire curieusement.
D’où peut-être le coté "alimentaire" dont vous parlez.
Pour moi, l’iris évoque plus un blanc velouté que le gris en fait. Et le bleu a été utilisé pour Hiris d’Hermès, un magnifique autre iris indispensable, peut-être encore plus "propre", presque "lessivier".
L’iris est un cocon, une douceur poudrée classieuse qui peut se porter toute l’année.
Autre point fort des soliflore "iris", il ne semblent pas trop touchés par les reformulations qui font perdre leur âme à certains parfums.
Et pour en revenir au coté alimentaire, si quelqu’un sait où je peux trouver un sirop d’iris, je suis preneur. Il y a quelques années, j’avais trouvé un sirop de miel à l’iris qui était une tuerie avec le Champagne :-)
Donc si vous pouvez assister à une conférence de l’Osmothèque, Iris Gris est bien entendu un indispensable à sentir, tout comme Fougère Royale. Mais en général, ils sont proposés d’office.
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par Jicky, le 22 janvier 2015 à 01:12
Bonjour Doblis !
Le lien avec ISM est quasi-systématique, ce sont deux parfums qui se répondent tout en posant des questions différentes pour mériter d’exister tous les deux (comme le suggère l’échange avec Aryse, ci-dessus).
C’est amusant que vous évoquiez l’alcool de poire puisqu’effectivement c’est une facette de l’iris. Je ressens, à titre personnel, plus cet effet dans Iris Silver Mist (notamment au départ, où j’ai vraiment cette impression de liquide de poire qui vient se déposer le bas du couteau venant de découper la poire en question). C’est même intéressant en terme de texture puisque la poire a un côté farineux jusque dans sa chair qui me semble très pertinent de rapprocher d’une des nombreuses facettes de l’iris en matière première.
Aucune idée pour le sirop d’iris, mais si quelqu’un sait, mon anniversaire c’est dans pas longtemps (#subtilité).
(je sais juste que Santia Maria Novella fait un dentifrice à l’iris super sympa d’après les échos, mais j’ai jamais eu l’occasion de le tester...)
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par Doblis, le 22 janvier 2015 à 22:26
Bonsoir Jicky,
Chez SMN je ne connais pas le dentifrice à l’iris mais seulement la poudre d’iris avec laquelle on peut aussi se brosser les dents.
C’est assez étonnant mais surtout très boisé/sec.
Mais bon, dans les 2 cas, impossible de les associer au Champagne hélas :-)
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par Jicky, le 23 janvier 2015 à 16:09
Ah oui c’est ça !
Boisé et sec, ça ne m’étonne pas...
Merci de l’info Doblis.
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par Doblis, le 23 janvier 2015 à 19:42
C’est le rhizome réduit en poudre quoi.
Ca sert également pour le peeling mais je préfère en dentifrice, bien plus rigolo :-)
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par Farnesiano, le 1er avril 2022 à 08:12
Dans une petite caisse en carton, achetée au prix de 15 € ce dimanche sur une brocante de banlieue, j’ai découvert parmi de vieux flacons et un nombre incalculable de miniatures (Chanel Guerlain, Dior, Balenciaga, Caron, Balmain...) un bijou que je n’espérais jamais avoir entre les mains, l’Iris Gris de Jacques Fath !
À peine entamé, le petit flacon, recouvert d’une poussière graisseuse assez répugnante, allait cependant me révéler un parfum étonnant et, selon moi désormais, devançant même l’ISM de Lutens, le plus bel iris du monde.
Incapable de dater ce jus d’un brun affreusement sombre, j’ai succombé dès la pose de deux gouttes sur mon poignet : waouh, quel parfum ! J’en eus les larmes aux yeux.
Depuis, la magie ne cesse d’opérer tous les soirs quand pour sentir le nectar, j’ôte, du petit joyau de verre, le magnifique bouchon en forme de haute et étroite pyramide étoilée. Tout un monde de poésie ressuscité !
Il faut croire aux miracles, parfois... :-)
Vive l’odorat !
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par simba, le 1er avril 2022 à 16:09
Bonsoir Farnesiano.
Où habitez-vous ? Votre logement est-il sécurisé ? Est-il protégé par des chiens méchants ? Avez-vous un coffre-fort ? Je prépare mon plan d’attaque ;).
Des rêves inouïs comme ceux- ci ne m’arrivent jamais !
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par DOMfromBE, le 1er avril 2022 à 17:16
A tout hasard... Poisson d’avril ?
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par Farnesiano, le 1er avril 2022 à 21:12
Yes, sir !
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par Farnesiano, le 1er avril 2022 à 21:19
Bonsoir Simba,
Je n’ai ni chiens méchants, ni chats câlins, juste un petit poisson coquin qui en ce début d’avril nageait dans l’aquarium imaginaire d’un vieux rêve... auquel je suis sincèrement désolé de vous avoir associé, bien malgré moi, dans ses potaches dérives... ;-)
Heureux de vous retrouver sur AP, je vous souhaite un excellent week-end.
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par simba, le 2 avril 2022 à 07:43
Bonjour Farnesiano.
Plutôt que de vous dérober votre trésor d’Iris gris, je vais rêver d’avoir la même chance que vous, un jour peut-être. Je porte aujourd’hui Premier Parfum de Lolita Lempicka :la magie se manifestera sans-doute !
Je vous souhaite un doux week-end parfumé.
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par Farnesiano, le 2 avril 2022 à 13:47
Bonjour Simba,
Aujourd’hui je porte Carré Blanc de Guy Delforge, parfumeur belge indépendant dont le labo occupe l’un ou l’autre souterrain de la Citadelle de Namur, en l’occurrence un ancien atelier d’artillerie militaire.
Parfum complexe qui hésite entre un bouquet floral vert puis épicé et un chypre traditionnel typique des années 80, ce Carré Blanc se laisse vite appréhender et apprécier. Il possède toutes les qualités requises pour me plaire et me réconcilier avec le temps froid et humide d’aujourd’hui.
Les parfums Lolita Lempicka me semblent avoir un peu perdu de leur puissance et de leur sillage depuis quelques années. Je me trompe ?
Bon week-end.
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par simba, le 2 avril 2022 à 17:53
Quand Premier Parfum de Lolita Lempicka est sorti, bien qu’intriguée, je n’ai pas voulu suivre le mouvement. Tout le monde le portait. Ce n’est que tout récemment, alors qu’il est considéré comme déjà "ancien", que j’ai acheté l’eau de toilette. C’est vrai que c’est moins puissant que dans mon souvenir. Je dois mettre plusieurs pulvérisations pour obtenir une impression d’aura parfumée. Mais c’est peut-être mieux ainsi. La violette et la réglisse n’apparaissent pas sucrées, mais pétillantes. C’est un peu comme une boîte de bonbons vide. Le collant du sucre à disparu, seuls restent les arômes.
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par Garance, le 3 avril 2022 à 15:23
Je trouve pour ma part que le manque de puissance n’est pas le seul problème. Pour moi il s’agit tout simplement d’un autre parfum, seul le flacon a été retrouvé (ce n’est plus cette vilaine pomme pelée accompagnée par la regrettable reformulation.)
L’ancienne version possédait vraiment un aspect anisé très prégnant, qui faisait aussi son originalité, Lolita Lempicka n’était pas un vulgaire clone d’Angel comme il en a tant existé. Aujourd’hui je trouve qu’on va tout de suite vers le fond gourmand tonka. Un parfum pas désagréable, mais vraiment pas original non plus. La pauvre Annick Menardo doit être bien déçue, car c’est un peu la même chose qui est arrivée avec une autre de ces belles créations : Hypnotic Poison : comment transformer une subversive potion de sorcière en une agréable crème au caramel...
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